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30 06 18/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) Chers Visiteurs et Abonnés,

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Encore des questions? Mme Helène Madinda vous répondra:

helene.madinda@gmail.com.

SOMMAIRE

Elaborer une revue de la presse congolaise de ce samedi 30 juin 2018 relève de la quadrature du cercle, puisque la date symbolique où l’on s’attend à ce qu’il se passe quelque chose est un jour férié et tombe, en plus, durant le « blackout » du week-end, où l’on ne peut guère compter que sur Internet. Certains journaux ont pris les devants en publiant hier leurs articles « de circonstance ». Pour le reste, il faudra attendre lundi ou mardi. Cette revue sera donc un brin atypique, et principalement une « revue des risques attendus ». (Sources ; AFP, ADIAC,La Libre, RFI, Radio Okapi)

Pressions sur Kabila maintenues

Les Etats-Unis, l’UE, certains pays voisins et la puissante Eglise congolaise, tout comme des ONG comme Human Rights Watch, mais aussi l’IRDH congolaise, ont invité le président Joseph Kabila à quitter le pouvoir comme prévu à l’issue des élections prévues en décembre en République démocratique du Congo, où le chef de l’Etat devait s’exprimer ce vendredi soir. « Le Président Kabila peut devenir un héros dans l’histoire congolaise, s’il façonne, en décembre de cette année, le premier transfert pacifique, crédible et démocratique du pouvoir de son pays », a déclaré mercredi la chargée d’affaires américaine Jennifer Haskell, lors d’une réception à l’occasion des fêtes d’indépendance du Congo (30 juin) et des Etats- Unis (4 juillet).

« Sauvons le processus électoral », a lancé vendredi la conférence épiscopale (Cenco). Elle a rappelé que la Constitution actuelle interdit à l’actuel président de la République de briguer un troisième mandat.

Les évêques membres de la Conférence épiscopale nationale congolaise (CENCO) reconnaissent les avancées accomplies dans le processus électoral. Cependant, ils notent que le climat sociopolitique demeure encore tendu, la situation sécuritaire et humanitaire précaire et les droits de l’homme sont bafoués. C’est l’essentiel de leur message adressé, vendredi 29 juin, à la nation congolaise, à l’issue de leur 55e assemblée générale tenue à Kinshasa.

Parmi les avancées accomplies, la CENCO évoque notamment l’existence d’un fichier électoral, la mise en œuvre partielle des mesures de décrispation du climat politique, et un timide respect de la liberté des manifestations publiques.

Cependant, poursuit la Conférence épiscopale, au lendemain de la convocation de l’électorat, les avancées susmentionnées ne rassurent pas au regard des inquiétudes telles

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que le climat politique, le fichier électoral décrié par une frange de l’opposition ainsi que la machine à voter.

Soucieuse de sauver le processus électoral, la CENCO demande au président de la République d’assumer ses responsabilités devant la nation et de prêter l’oreille aux aspirations du peuple congolais en veillant au respect de la constitution et de l’Accord de la Saint-Sylvestre.

Au peuple congolais, de continuer à exiger des élections crédibles dans le respect du calendrier électoral publié. De ne céder ni à la peur ni à la résignation et encore moins à la violence.

Résistons à l’achat de conscience et aux manipulations politiciennes, conscientise la CENCO, qui recommande au gouvernement central de tout mettre en œuvre pour parachever les mesures de décrispation du climat politique.

La CENCO dit notamment penser à des cas des figures emblématiques, des prisonniers d’opinion et des exilés politiques, afin de garantir « l’inclusivité » et l’égalité de chance pour tous.

« A son excellence monsieur le président de la République, nous demandons d’assumer ses responsabilités devant la Nation », a poursuivi le porte-parole de la Cenco, l’abbé Donatien Nshole à l’issue d’une assemblée plénière des évêques.

L’épiscopat a demandé à la commission électorale « de publier au plus tôt les listes provisoires qui pourront rassurer que les 6,7 millions d’inscrits sans empreintes digitales ne sont pas des personnes fictives ».

Parmi les autres écueils qui menacent le processus électoral, l’épiscopat s’est inquiété de

« l’absence de consensus » autour de la machine à voter, rebaptisée « machiner à tricher » par l’opposition.

Muet depuis sa conférence de presse du 26 janvier, le président Kabila devait s’exprimer vendredi soir à la veille du 58e anniversaire de l’indépendance de l’ex-Congo belge, dans un message pré-enregistré à la télévision publique, a indiqué son cabinet.

Le président doit aussi s’exprimer d’ici au 20 juillet devant le Congrès du Parlement. Puis viendra la période cruciale du dépôt des candidatures (24 juillet-8 août).

« Le président Kabila devrait assurer un vote crédible en respectant la Constitution », a souligné l’ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW). « La répression persiste à l’approche des échéances électorales », s’inquiète l’ONG.

IRDH demande au Président de la République de réconforter le processus électoral, car la population ne peut s’accrocher à une situation incertaine.

Les chercheurs du Projet d’Application des Droits Civils et Politiques (PAD-CIPO) demandent au Président de la République de réconforter le processus électoral, car la population ne peut s’accrocher à une situation incertaine. A l’instar de l’Eglise Catholique, l’IRDH estime qu’il est urgent de rassurer l’alternance politique, pierre angulaire de la démocratie et de l’Etat de droit, en toute responsabilité devant la Nation, au regard de la Constitution et de l’Accord de la Saint Sylvestre.

Voici le texte paru sur www.irdh.co.za

« Bulletin électronique numéro 115 du 30 Juin 2018 / Information et éducation aux droits humains

30 JUIN 2018 : ON S’ACCROCHE A UN PROCESSUS CERTAIN

Lubumbashi, le 30 Juin 2018. Les chercheurs du Projet d’Application des Droits Civils et Politiques (PAD-CIPO) demandent au Président de la République de réconforter le processus électoral, car la population ne peut s’accrocher à une situation incertaine. A l’instar de l’Eglise Catholique, l’IRDH estime qu’il est urgent de rassurer l’alternance politique, pierre angulaire de la démocratie et de l’Etat de droit, en toute responsabilité devant la Nation, au regard de la Constitution et de l’Accord de la Saint Sylvestre.

En effet, dans son message du 30 Juin 2018 (la nuit du 29), le Président de la République a invité la classe politique et toutes les forces sociales à s’impliquer dans les élections en vue de consolider la jeune démocratie. Cependant, l’incertitude se lit dans les messages des autres institutions publiques appelées à rassurer la population. Tenez.

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Le jour même du discours du Président de la République, le Président OLENGA NKOY Joseph du Conseil National du Suivi de l’Accord (CNSA) sème le doute sur ledit processus, en invitant quiconque détiendrait des informations sur « la dangerosité de l’utilisation de la machine à voter et de son caractère peu fiable», à contacter son institution, au plus tard le 2 juillet. On ne peut amorcer une investigation, sans renseignements préalables sur le crime.

Le 22 juin 2018, le Président de la CENI, Monsieur NAANGA Corneille, répondant à une question de la Radio France Internationale (RFI) relative à la crise de confiance sur le processus électoral, il dit que sa mission n’est pas de créer la confiance avec la population.

Ceci revient à dire qu’il ne se préoccupe pas de la population appelée ce jour à s’accrocher audit processus.

Le 07 juin 2018, le Porte-Parole du Gouvernement rapporte que le Conseil de Ministres a peaufiné une stratégie de création d’une coalition politique électorale (Front Commun pour le Congo, FCC) préoccupée par la conservation du pouvoir. Les chercheurs de l’IRDH se demandent comment le Gouvernement, Pouvoir Exécutif de la République servira la population, si sa mission devient la conquête du pouvoir « démocratiquement », mission dévolue aux parties politiques.

Par ailleurs, en dépit du fait que la Constitution interdit au Président en exercice de postuler pour un troisième mandat, le Secrétaire Général de son parti politique harangue des foules les incitant à soutenir une troisième candidature de KABILA à sa propre succession, sans que le Parquet Général n’ouvre une enquête judiciaire pour incitation à la trahison, appel du public à violer la Constitution ou rébellion contre l’ordre constitutionnel.

Afin de permettre au peuple congolais de s’accrocher au processus électoral, les chercheurs de l’IRDH recommandent au Président de la République d’évacuer la série d’incertitudes, en disant sans tergiverser que :

1. Il n’est pas candidat à un troisième mandat présidentiel, contrairement à la campagne amorcée par son parti politique et les tentatives des membres de l’actuel Gouvernement mu en coalition électorale ;

2. Il respecte les Accords de la Saint Sylvestre, en libérant les prisonniers politiques emblématiques et en arrêtant le harcèlement judiciaire dénoncé par les évêques Catholiques ;

3. En tant que Garant de la Nation, il écoute les critiques de la population contre la machine à voter et invite la CENI à rétablir la confiance avec celle-ci, en abandonnant ce projet. » Kabila appelle à « s'accrocher »

Joseph Kabila s’est lui aussi exprimé ce vendredi, dans une allocution diffusée à la télévision publique, à la veille de la célébration du 58e anniversaire de l’indépendance.

Faisant fi des critiques et des inquiétudes de l’opposition et de la société civile sur la fiabilité du fichier électoral, et le choix d’utiliser une machine à voter - un système de vote par ordinateur - le chef de l’Etat s’est félicité du processus électoral en cours.

« J’invite toute la classe politique et toutes les forces sociales à s’impliquer sans réserve dans la matérialisation de ce rendez-vous historique qu’est l’organisation des élections en vue une fois de plus de consolider notre jeune démocratie laquelle ne souffre du reste d’aucun complexe », a lancé Joseph Kabila, dans son discours prononcé à l’occasion de la commémoration de la fête de l’indépendance le 30 juin.

Il appelle aussi les Congolais à s’approprier le processus électoral afin de décider de l’avenir de la Nation.

« Je me réjouis du fait que la célébration de la fête nationale intervienne cette année, en plein processus électoral. Et particulièrement au lendemain de la convocation des électeurs au troisième scrutin libre, démocratique et pluraliste, prévu par la CENI au mois de décembre de cette année. Ce processus vous vous en être appropriés, à différentes étapes de son parcours depuis votre enrôlement massif en 2016 et en 2017 jusqu’au parachèvement des listes électorales. Je vous exhorte à vous y accrocher et à démontrer,

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s’il en était encore besoin, que c’est bien vous les souverains et c’est à vous de décider du sort et de l’avenir de notre cher et beau pays », a-t-il encouragé.

Pour Joseph Kabila, le 30 juin doit être aussi un moment de renouvellement de « notre foi commune dans le Congo souverain et indépendant prôné par Patrice-Emery Lumumba, un moment d’engagement commun à protéger et à valoriser pour le grand bonheur auquel aspire notre peuple ».

Cela implique, selon lui, que les Congolais demeurent rassemblés, unis et mobilisés autour de cet impératif.

Il a demandé à la classe politique et au peuple congolais de s’y « accrocher » : « Je vous exhorte à vous y accrocher et à démontrer s’il en était encore besoin que c’est bien vous les souverains et que c’est à vous de décider du sort et de l’avenir de notre cher et beau pays. Personne d’autre. J’invite pour se faire, toute la classe politique et toutes les forces sociales à s’impliquer sans réserve dans la matérialisation de ce rendez-vous historique en vue, une fois de plus, de consolider notre jeune démocratie, laquelle ne souffre du reste d’aucun complexe. »

Kabila doit également prononcer d’ici le 19 juillet un discours à la nation devant le Congrès, soit avant l’ouverture du dépôt des candidatures pour la présidentielle. Pressé de toutes parts pour dire publiquement et clairement qu’il ne sera pas candidat en décembre prochain, le président Kabila s’est jusqu’à présent refusé à le faire, tout en répétant qu’il respecterait la Constitution qui ne lui autorise pas à briguer un troisième mandat.

Le chef de l’Etat n’a pas évoqué la question hier, mais a plutôt dénoncé à demi-mots les pressions exercées sur lui, évoquant des « pesanteurs de tous ordres » visant, selon lui, à maintenir la République démocratique du Congo « dans l'asservissement ». « Tout semble être mise en œuvre, en effet, pour promouvoir le révisionnisme et maintenir notre pays dans l'asservissement au mépris de l'évidence qu'implique notre indépendance ».

Mini-amnistie à Goma

Actualité.cd annonce que 56 détenus de la prison centrale de Munzenze à Goma (Nord- Kivu) ont été libérés ce vendredi 29 juin 2018 suite à une “mesure de clémence” de Joseph Kabila.

Il s’agit des prisonniers ayant commis des faits “bénins” qui ont bénéficié de cette liberté.

Ce geste s’inscrit dans le cadre de la célébration du 58ème anniversaire de l’indépendance de la RDC le 30 juin, a annoncé le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku “Il y a des gens qui sont là pour des faits bénins. Et au niveau de la justice, le Procureur Général de République, le Procureur Général et l’Auditeur supérieur sont venus pour évaluer ces cas bénins tel que le Chef de l’Etat l’a dit et ce sont ces personnes qui sont sorties”, a dit le gouverneur Paluku.

Les libérés sont toutefois menacés de remise en prison en cas de récidive. “Vous êtes libérés pas parce que vous n’avez pas commis d’infractions, mais parce qu’il y a eu une mesure de clémence de la haute autorité avec une attention particulière que celui qui va retomber dans les mêmes infractions on va le ramener en prison parce que ce sera un cas de récidive”, a martelé Julien Paluku.

Par ailleurs, les prisonniers dits “emblématiques” sont toujours en attente de leur libération conformément à l’accord de la Saint-Sylvestre.

“Le non parachèvement des mesures de décrispation prévues dans l’accord de la Saint- Sylvestre est inexplicable et inacceptable. Le maintien en prison ou en exil des cas emblématiques pour leurs opinions politiques, n’est pas de nature à favoriser les élections inclusives et apaisées que nous voulons tous”, ont indiqué ce vendredi les évêques de la CENCO.

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Démonstrations de force annoncées

Les Congolais debout de la diaspora se sont donné rendez-vous ce samedi 30 juin à Bruxelles. Objectif : un grand cortège qui débutera son parcours à 15 h Porte de Namur pour se diriger vers le rond-point Schuman, siège des institutions européennes.

L’occasion pour les Congolais de la diaspora de rappeler leur détermination à aller aux élections le 23 décembre prochain. Mais pas n’importe quelles élections, rappellent les organisateurs de cette marche, qui exigent un scrutin réellement démocratique, inclusif, sans la machine à voter et sans Joseph Kabila, président hors mandat depuis fin 2016 qui est atteint par la limite constitutionnelle des deux mandats successifs.

Les marcheurs, avec à leur tête Sindika Dokolo, l’initiateur de ce mouvement des « Congolais debout », veulent porter leur message aux institutions européennes jugées souvent trop timides face aux sanctions qu’elles pourraient prendre à l’égard du régime de Kinshasa.

La célébration du cinquante-huitième anniversaire de l'accession de la République démocratique du Congo (RDC) à sa souveraineté donne lieu, ce samedi à Bruxelles, à une soirée dénommée "Gala lipanda", couplée avec l’inauguration de la place Lumumba. Cet événement festif, et sans doute cher, est la seule activité bruxelloise annoncée par Digitalcongo.

Parallèlement à ces manifestations bruxelloises, les mouvements citoyens congolais (Lucha, Filimbi,…) annoncent aussi qu’ils vont marcher (notamment à Beni) ou organiser des journées de réflexion le 30 juin dans différentes villes du pays pour « revendiquer l’indépendance total du peuple congolais vis-à-vis de ses dirigeants! ».

Démonstration à Kinshasa

A Kinshasa, certains annoncent que le pouvoir veut profiter de l’habituelle parade militaire du 30 juin pour envoyer un message de mise en garde aux pays voisins qui ont haussé le ton vis-à-vis de la volonté de Kabila de s’éterniser au pouvoir en dépit de sa constitution qui le lui interdit.

Beaucoup à Kinshasa et chez les spécialistes de la chose militaire attendaient « Une démonstration de force envoyée aux voisins », que la Kabilie mette les petits plats dans les grands pour ce défilé de la fête nationale ce samedi 30 juin. Jean-Jacques Wondo, sur son site desc-wondo.org, parle même d’un « défilé militaire de dissuasion à la nord- coréenne ».

Défilé militaire « Trop dangereux! » et annulé Finalement, il n’en sera rien

« Le risque était trop sérieux », a expliqué à La Libre un haut gradé qui confirme l’authenticité du courrier signé par le général Amisi annonçant l’annulation du défilé militaire et l’organisation d’une marche et d’activités sportives. (voit reproduction photographique ci-dessous

« Cela gronde et cela grogne de plus en plus dans les rangs de l’armée. L’entourage du président tente de le nier, mais c’est la vérité. Les militaires congolais en ont assez d’assister à cette répression perpétuelle à l’égard de la population civile », continue notre haut gradé pourtant initialement très hésitant à répondre à nos questions. « Les militaires congolais ont des femmes, des parents, des enfants. Jusqu’ici, ils ont obéï aux ordres mais ils espèrent que leur situation changera avec la tenue des élections. »

Selon notre militaire, qui se dit « soulagé par l’annulation du défilé militaire », les soldats congolais « sont fatigués. Le pouvoir ne les respecte pas et, eux, veulent le changement.

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Ceux qui ont connu Moïse katumbi au Katanga ne jurent que par lui. Et ce ne sont pas que des Katangais, loin de là. Il y a une vraie fronde qui se développe, je ne parle pas d’une révolte, nous sommes quand même tous des soldats, mais ils veulent le changement et ils se rendent compte que si le chef de l’Etat s’entête, ce sera le retour de la violence extrême et ils seront amenés à intervenir contre la population civile. Un scénario dont ils ne veulent pas. »

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Rappel : Les 7 conditions à défaut desquelles une élection sera NULLE.

L’élection est un processus complexe, une machine aux multiples rouages, et il faut que chacun de ceux-ci fonctionne impeccablement pour que l’élection puisse être valable.

Si un seul de ces rouages est défectueux ou grippé, cela met à néant la validité de tout le processus et les élections sont nulles. Schématiquement, ces conditions sont au nombre de sept:

1 – Le corps électoral doit être correctement connu et identifié. Là où, comme en RDC, le dernier recensement remonte au Déluge, ce recensement doit avoir lieu avant que l’on n’envisage d’organiser des élections .

2 – L’organisation pratique et matérielle des élections doit être confiée à une institution neutre et apolitique. C’est actuellement un point d’achoppement en RDC.

3 – Lorsque l’obstination d’un Président, jamais élu comme en RDC, ou simplement arrivé en fin de mandat, rend une Transition indispensable, celle-ci ne peut être présidée que par une personne consensuelle et qui s’engage à ne pas être candidate.

4 – La certification des résultats doit être confiée à un pouvoir judiciaire parfaitement indépendant.

5 – Toutes les opérations, depuis les bureaux de vote jusqu’à la proclamation finale, doivent être parfaitement transparentes, soumises à l’observation, tant des témoins désignés par les candidats que des observateurs nationaux ou internationaux. En particulier, les opérations électroniques doivent être, soit évitées, soit soumises à une surveillance particulièrement scrupuleuse. (Même si elles ne concernent que la transmission des résultats des bureaux locaux au bureau central. Le souci affiché de « gagner du temps »peut cacher une intention de gagner l’élection… en trichant).

6 – Les élections doivent être organisées par ordre d’importance croissante : régionales et locales, d’abord, provinciales et législatives ensuite, présidentielle en fin de parcours.

7 – Là où, comme en RDC depuis les élections de 2011, l’on vit sous un régime illégitime, il ne saurait être question d’impunité. Il faut des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge.

Il est indispensable que TOUTES ces conditions soient réalisées EN MEME TEMPS. Sans quoi l’on s’expose aux pires aventures telles celles dont la RDC donne, pour son malheur, le triste exemple à l’Univers entier. Dans ce pays, en effet, aucune de ces sept conditions n’a jusqu’ici été respectée.

L’on pourrait ajouter une huitième condition aux sept énumérées ici : le soutien ferme et sélectif de la «communauté internationale » aux démocraties en construction. Mais cela ne dépend pas des pays africains eux-mêmes.

Presse et documents étrangers

A la Une: Jean-Pierre Bemba libre Revue de presse Afrique – RFI

« C’est sous bonne escorte de la police belge que Jean-Pierre Bemba a quitté la prison de La Haye, après avoir bénéficié, hier dans la soirée, d’une liberté provisoire, relate Le Potentiel à Kinshasa. (…) Direction, la Belgique où il devrait vraisemblablement établir sa résidence provisoire, en attendant de regagner Kinshasa, après avoir été totalement déchargé des griefs mis en sa charge par le procureur de la CPI. »

« Parmi les conditions de sa libération, pointe le site d’information congolais Actualité CD, Jean Pierre Bemba est interdit de faire des déclarations publiques au sujet de l’affaire qui l’oppose à la procureure de la Cour. »

Incroyable, s’exclame Ledjely en Guinée, « en l’espace de quatre jours, l’histoire s’est accélérée pour Jean-Pierre Bemba. Jusqu’à ce 8 juin 2018, il incarnait la victoire de la CPI sur les hommes puissants et nantis. Jusqu’à ce jour, il était pour toutes les victimes de crimes à travers le monde, un motif d’espoir, une raison de croire en une justice au-dessus

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de tous soupçons. Mais cette image-là est révolue. De bourreau, Jean-Pierre Bemba passe désormais pour la victime, pointe le site d’information guinéen. Depuis qu’il a été tout d’abord acquitté des charges pourtant graves de “crimes contre l’humanité” et de “crimes de guerre”. Une peine d’emprisonnement de 18 ans invalidée en quelques minutes. Puis, hier, dans le cadre d’une seconde affaire ayant trait à la subornation de témoins, les juges ordonnent la liberté provisoire pour Jean-Pierre Bemba. Après 10 ans passés derrière les barreaux, l’ancien vice-président de la RDC ira donc retrouver sa famille dont sa femme et ses cinq enfants. Quel soulagement ! »

Et maintenant la présidentielle ?

Alors, « une fois complètement libre, rien ne devrait contraindre Jean-Pierre Bemba à rester en Belgique, relève Afrikarabia. Ses partisans le voient déjà rentrer à Kinshasa “au plus vite” et “prendre tout le monde de court”, les autorités congolaises comme les autres ténors de l’opposition. Car rien n’interdit non plus à l’ancien vice-président congolais de rentrer au pays. Aucun ministre, pas même celui de la justice, ne s’est hasardé à empêcher le “chairman” de revenir à Kinshasa. Dans son camp, personne ne doute de sa volonté de remonter sur la scène politique congolaise… surtout à 6 mois d’une élection présidentielle qu’il avait perdue de peu en 2006 ! »

Toutefois, tempère Afrikarabia, « l’équation politique dans une présidentielle à un seul tour est complexe. L’opposition est condamnée à présenter un candidat unique pour être certaine de battre la majorité présidentielle. Avec le come-back de Bemba, le match au sein de l’opposition se jouera désormais à quatre, avec Katumbi, Tshisekedi et Kamerhe».

Alors « y aura-t-il bisbille si Jean-Pierre Bemba venait à faire acte de candidature ?, se demande Jeune Afrique. “Jean-Pierre est notre frère, juge Augustin Kabuya, secrétaire général adjoint de l’UDPS, le parti de Félix Tshisekedi. La décision de la CPI renforce les rangs de l’opposition. Nous verrons en temps voulu comment nous allons nous comporter”.

Du côté de la majorité présidentielle, pointe encore Jeune Afrique, on affiche une certaine sérénité à l’idée d’un retour au pays de celui qui s’était opposé au président Joseph Kabila lors de la violente crise postélectorale de 2006-2007. “Son acquittement n’est certainement pas une menace”, estime André-Alain Atundu, porte-parole de la majorité présidentielle.

“À son retour, nous lui souhaiterons la bienvenue au Congo. Nous menons le combat pour la démocratie et la modernisation de notre pays, et notre porte est ouverte à tous les patriotes.” »

Echéance importante : le congrès du MLC en juillet

On revient au Potentiel à Kinshasa, qui s’interroge aussi sur l’avenir politique de Bemba : « quel rôle jouera-t-il ? Va-t-il se lancer dans la course électorale ? De l’avis de la secrétaire générale du MLC, la députée nationale Eve Bazaïba, le sort de Jean-Pierre Bemba et son nouveau statut dans le paysage politique seront connus au terme du congrès du MLC, projeté au mois de juillet à Kinshasa. »

Mais Bemba a-t-il vraiment l’intention de se lancer dans cette présidentielle ? Pas si sûr, estime L’Observateur Paalga à Ouagadougou : « non seulement les délais sont trop serrés, mais pour quelqu’un qui, à 56 ans, a été séparé des siens depuis une bonne décennie, on se demande si sa priorité ne sera pas de rattraper le temps perdu avec ses proches et de raccommoder un tissu familial qui a pu être mis à mal par sa longue absence.

Il n’est de ce fait pas évident que Bemba ait vraiment envie de se jeter de nouveau et tout de suite dans l’impitoyable arène politique congolaise. »

"Joseph" contre "Moïse" en RDC: le Katanga, mon amour (PAPIER D'ANGLE) Samir TOUNSI – AFP - le 18 juin 2018

Lubumbashi (RD Congo), () - "Vous avez voulu tuer Moïse. Mais Dieu vous a confondu.

Nous sommes derrière lui jusqu'à la mort": les dimanches à Lubumbashi, cet hymne au

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martyr ne s'échappe pas du choeur des églises mais des tribunes du TP Mazembe, gloire de l'Afriqueet de la République démocratique du Congo.

Grand prêtre des ultras du "100% Mazembe", Serge Iweza et ses 150 disciples entonnent à chaque match les louanges de Moïse Katumbi, président du club et opposant en exil.

Par la force du football, M. Katumbi, candidat à l'élection présidentielle prévue en décembre, reste présent en esprit dans sa lutte à distance contre le président Joseph Kabila, qui ne peut pas se représenter après deux mandats aux termes de la Constitution.

Ex-alliés, tous deux fils du Katanga minier, coffre-fort des ressources géologiques du pays, l'ex-gouverneur et le président se livrent à une bataille d'influence dans leur province grande comme l'Espagne, dont le démembrement en quatre entités a nourri leur divorce politique en 2015.

Dans la plupart des stades du monde, les supporteurs - même les ultras - paient pour encourager leur équipe. A Lubumbashi, ce sont les fidèles du "100% Mazembe" qui reçoivent un salaire pour chanter la gloire de "Moïse".

"Père de la démocratie congolaise"-

"Nous ne serons jamais ingrats. Nos familles vivent dans de bonnes conditions grâce à lui", jure Serge Iweza. Le supporteur professionnel affirme même avoir refusé l'offre d'un parti pro-Kabila.

Le président Kabila, sommé par ses adversaires de déclarer publiquement qu'il va bien quitter le pouvoir, s'est rendu début juin à Lubumbashi, un déplacement aux allures de tournée pré-électorale.

Le chef de l'Etat a inauguré une série d'édifices présentés comme le symbole de sa volonté de moderniser le Congo, à grands renfort d'affiches géantes dans la ville saluant

"le père de la démocratie congolaise".

En sa présence, devant les caméras de la chaîne d'Etat RTNC, le bourgmestre d'une des communes de Lubumbashi a soutenu avec ferveur sa candidature à la prochaine présidentielle, sujet explosif à l'approche de l'ouverture du dépôt des dossiers le 25 juillet.

"J'ai reçu des messages de félicitations", affirme Le bourgmestre PPRD (parti présidentiel), Augustin Kahozi Bin Malisawa.

Surnommé "bulldozer" pour sa carrure massive, Kahozi reprend la thèse d'un juriste qui a enflammé les réseaux sociaux: Kabila n'a fait qu'un seul mandat sous le mode de scrutin actuel instauré en 2011 (présidentielle à un tour).

Les partisans de Katumbi, réunis au sein de la coalition Ensemble, affirment qu'ils sont empêchés de faire campagne au Katanga. "Cela fait deux ans que la siège de mon parti Unafec est sous scellé", dénonce Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, figure historique du Katanga et du Congo. Le portrait de Katumbi, qui ornait la porte d'entrée du siège d'un autre parti (le PND), a été incendié en juin.

Les magistrats dénoncent -

Les "katumbistes" vivent dans l'attente du retour maintes fois annoncé de leur héros, parti en mai 2016 pour se faire soigner à l'étranger puis condamné dans une affaire immobilière.

Les deux juges de Lubumbashi chargés de l'affaire ont fui la RDC en dénonçant des pressions du pouvoir et de ses cadres katangais. Depuis l'Afrique du Sud, Jacques Mbuyi accuse directement les autorités d'avoir commandité la tentative d'assassinat dont il a été victime à Lubumbashi en juillet dernier.

Depuis la France, la juge Chantal Ramazani, qui a condamné M. Katumbi à trois ans de prison, affirme avoir agi "sous menace".

Il reste que cette condamnation bloque le retour de M. Katumbi à un mois du dépôt des candidatures. "S'il revient, il sera entre les mains de la justice", a affirmé dimanche le ministre congolais des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu.

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Le frère de Moïse Katumbi, Abraham Soriano, parti avec lui en mai 2016, a pu rentrer sans encombre début juin à Lubumbashi.

La bataille pour le Katanga passe enfin sur le terrain des intérêts privés. Les adversaires de Katumbi l'accusent d'avoir précipité la ruine des chemins de fer congolais avec ses trois sociétés qui transportent des chargements de cuivre et de cobalt à bord de camions sous surveillance satellitaire. "Si ces sociétés m'appartenaient, elles auraient déjà été fermées.

Tout ce qui m'appartient a été fermé", affirme M. Katumbi. "Pour éviter tout conflit d'intérêt, j'ai vendu mes sociétés Hakuna Matata et MCK quand j'ai été élu à la tête de la province (en 2007)".

M. Katumbi n'a vendu MCK qu'en 2015 pour environ 140 millions de dollars au français Necotrans. Il affirme n'avoir touché que 20 millions de dollars. Le tribunal de commerce de Paris lui a donné raison en mai en appel contre le Français Pascal Beveraggi...En février, l'avocat du Corse avait disposé d'une longue tribune dans un journal proche du pouvoir.

La “douce diplomatie” et les informations de Maman Gege Colette Braeckman – Le Soir – le 22 juin 2018

« Maman Gege » l’énergique dirigeante de l’association de femmes SOFADI à Uvira (Sud Kivu) pratique ce qu’elle appelle la « douce diplomatie » : résolution de conflits via les femmes, initiatives de développement, coopératives, mais aussi récolte d’informations de première main, qui annoncent quelquefois, à la surprise générale et bien avant tout le monde, des préparatifs de guerre ou de « coups fourrés ». C’est ainsi que maman Gege opère parfois des rapprochements surprenants. Pour elle, la mort de Luc Nkulula, le militant de la Lucha qui a péri voici deux semaines dans l’incendie de sa maison à Goma doit être mise en relation avec d’autres évènements, comme l’attentat contre un autre militant des droits de l’homme à Kinshasa, qui a lui aussi vu sa maison disparaître en fumée. Maman Gege se rappelle que brûler les maisons des opposants était naguère une pratique courante au Burundi : « les services de renseignement disposaient d’une poudre appelée « napalm

». Ils en déposaient une poignée devant la maison des opposants politiques et un incendie impossible à éteindre éclatait à la moindre étincelle… Il semble que le procédé aujourd’hui utilisé au Congo est similaire… »

Pour Maman Gege, tout semble indiquer qu’une autre guerre se prépare, une fois de plus, dans les contreforts montagneux du Sud Kivu, là même où éclatèrent voici vingt ans, la première puis la deuxième guerre du Congo : « des groupes armés se sont installés à Bijombo, au dessus d’Uvira, des combattants inconnus de la population, qui ne parlent pas les langues locales mais s’expriment en swahili… » Radio Okapi a confirmé cette information, révélant qu’une dizaine de personnes avaient trouvé la mort dans des combats opposant différents groupes armés sur les plateaux de Bijombo au dessus d’Uvira. Selon la radio onusienne les combattants seraient d’une part des Tutsis Banyamulenge qui auraient reçu le renfort d’un groupe armé rwandais venu de Bijabo et de l’autre des miliciens locaux appartenant aux groupes ethniques Bafulero, Babembe et Banyindu, qui auraient établi leur quartier général à Masango et seraient soutenus par un groupe armé burundais. Plusieurs villages de la région ont été désertés de leurs habitants qui ont demandé secours et protection aux forces armées congolaises. Maisons détruites, civils en fuite, biens pillés : de tels incidents sont fréquents dans la région, mais en cette période politiquement troublée, alors que Kinshasa attend toujours que le président Kabila annonce ses intentions et, peut-être le nom de son dauphin, aucune source de tension ne peut être négligée. En ces temps d’incertitude, l’internationalisation de la crise congolaise est toujours à redouter…

« Kabila sera candidat »

Hubert Leclercq-La Libre – le 25 juin 2018

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Dans les rangs de la majorité, les faucons, ceux qui prônent le maintien au pouvoir coûte que coûte de Joseph Kabila, semblent avoir gagné. Pour nos différents interlocuteurs, depuis le début du week-end dernier, il ne fait plus aucune doute, Kabila sera candidat à sa succession.

Les pressions régionales, les déclarations internationales ne devraient pas avoir de prise sur le président hors mandat de la République démocratique du Congo. Selon diverses sources au sein de la majorité présidentielle, Kabila va se représenter.

« On y a cru. On a pensé qu’il pouvait peut-être faire un pas de côté pour éviter un embrasement du pays, mais il n’en sera rien », nous explique un parlementaire congolais ce lundi 25 juin 2018.

Et il n’est pas le seul, un autre élu de la MP, nous décrit le même scénario. « La FCC est en pleine concertation avec sa base venue expressément de l’intérieur pour arrêter des stratégies électorales », nous explique-t-il .

Mais, comme deux autres membres du PPRD, il est certain que la candidature de Kabila sera déposée dans les délais et « il va tout faire pour empêcher son principal, Moïse Katumbi, d’être sur la ligne de départ ».

Le cas Bemba ? « Personne ne croit sérieusement qu’il pourra être candidat. Il n’a plus de machine politique derrière lui. C’est pour cette raison qu’il va obtenir aussi facilement son permis de rentrer au pays. Les Kabilistes essaient de brosser son électorat dans le sens du poil. Ils essaient de montrer qu’ils peuvent être ouverts à son égard, ils oublient un peu vite tout le monde se souvient que si Bemba a passé dix ans derrière les barreaux, c’est à cause de Kabila et de ses lieutenants de l’époque. Tout le dossier à charge a été nourri par les Kabilistes pour éloigner Bemba. »

La candidature de Kabila ? « C’est cousu de fil blanc, il va déposer sa candidature, la CENI va jouer le jeu, va transmettre le dossier à la Cour constitutionnelle qui, composée par Kabila lui-même, concèdera qu’il peut être candidat. Vous l’avez écrit, il va justifier cette candidature par le passage de la présidentielle de deux tours en 2006 à un seul tour en 2011 », nous confie un membre du PPRD qui ne cache pas sa crainte d’une flambée de violence.

« Personne n’a oublié les événements de janvier 2015, quand on a voulu changer la constitution. Personne ne peut prédire comment la population va réagir. Jusqu’ici, on a pu contenir le mécontentement grâce à la répression. On verra ce qui se passera ».

La pression internationale ? Pour nos quatre interlocuteurs, elle a peu d’effet. « La pression régionale a semé le doute. Les déclarations de Macron sur le plan régional ont énervé, semé un peu de panique chez ceux qui doutent du plan mis en place par les durs de la Kabilie. Mais pour ces derniers, ceux qui parlent à l’oreille de Kabila, ces pressions n’ont rien changé. Ils sont convaincus que ces déclarations n’aboutiront à rien. Vous pensez que l’Angola ou le Rwanda va traverser la frontière pour faire tomber le régime ? Ils savent que leur stratégie ne plaît à personne, mais ils sont certains que personne ne viendra les empêcher de mettre en branle leur plan ».

Pour un membre de la MP, non membre du PPRD, « il est évident que le PPRD sent que le vent tourne et il cherche des soutiens à l’étranger. La Russie et la Chine, où une mission est en cours, sont des ingrédients essentiels du projet. En fait, le parti essaie de diviser la communauté internationale en bradant les avoirs de l’Etat à ceux qui voudront bien lui accorder de prolonger son séjour à la tête du pays. »

« Regardez ce qui se passe avec la machine à voter. Personne ne croit un instant les arguments de Nangaa (le patron de la CENI) sur les bienfaits de cette machine. Elle est essentielle et même vitale pour la majorité présidentielle. Sans elle, il n’y a pas la moindre chance pour le PPRD de gagner cette élection. La tricherie sera bien pire qu’en 2011 si on veut faire croire que Kabila peut gagner ce scrutin. Tout le monde peut battre Kabila sans cette machine », explique un député de la MP, non PPRD. « Ceux qui vont se présenter sous les couleurs du PPRD ont intérêt à ce que cette machine fonctionne bien, sans elle,

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ils n’ont aucune chance de passer. C’est aussi un des motifs du voyage actuel en Chine. La délégation travaille sur la manière de conditionner les réseaux sociaux ».

La réaction internationale ? « On ne craint pas grand-chose en externe », explique un de nos interlocuteurs du PPRD. « Les Occidentaux ne vont pas intervenir. Ils vont tous, ou presque, retourner à leur calculette et voir ce qu’ils peuvent retirer de ce maintien au pouvoir. Le danger vient peut-être des voisins. Ils sont allés loin dans leurs déclarations contre la candidature de Kabila. Ils n’interviendront pas directement mais je ne pense pas que Lourenço ou Kagame vont faire marche arrière comme si de rien n’était. Eux, s’ils avaient voulu négocier quelque chose avec Kabila, ils l’auraient fait et ils auraient pu en tirer de solides bénéfices. Ils ne l’ont pas fait. Le fait que Kabila tente de se maintenir est un affront pour eux. Dans les rangs du PPRD et de la majorité, ils sont quand même nombreux à se poser de solides questions sur leur avenir. On parle beaucoup des faucons qui sont derrière Kabila mais ils ne sont qu’une dizaine, les autres sont nettement moins déterminés. L’ambiance est pesante à Kinshasa. Tout le monde se méfie de tout le monde.

Le premier coup contre Kabila viendra peut-être de son entourage, soutenu, disons, par des amis extérieurs. C’est en tout cas un scénario qui circule dans certains milieux à Kinshasa ».

Moïse Katumbi annonce son retour à Kinshasa entre le 24 juillet et le 8 août Olivier Liffran –Jeune Afrique – le 25 juin 2018

Candidat déclaré à l'élection présidentielle, Moïse Katumbi a annoncé son retour à Kinshasa entre le 24 juillet et le 8 août prochain. Sous le coup de poursuites judiciaires

dans plusieurs dossiers, l'opposant congolais vit en exil depuis plus de deux ans.

Moïse Katumbi a annoncé son intention de rentrer très prochainement en RDC : « Je ferai campagne au pays, car c’est mon droit et mon devoir, a déclaré le leader du mouvement Ensemble. Ne craignez rien ! Entre le 24 juillet et le 8 août, je serai à Kin [Kinshasa, ndlr]

pour m’enrôler », a-t-il écrit sur son compte Twitter, où il se prêtait à une session de questions-réponses avec les internautes.

Des dates qui correspondent, selon le calendrier publié par la Commission électorale nationale indépendante, au retrait des formulaires, dépôt et traitement des dossiers des candidats à la présidentielle.

Une myriade d’affaires

Contraint à l’exil depuis plus de deux ans, l’opposant congolais fait face à des poursuites judiciaires dans plusieurs affaires dans son pays. Il doit notamment être jugé le 27 juin devant la Cour suprême dans l’affaire dite des mercenaires.

Questionné par un internaute sur ses démêlés judiciaires, Moïse Katumbi a dénoncé « une justice aux ordres ». « C’est inacceptable, a-t-il estimé. On veut me condamner au plus vite. »

L’ancien gouverneur du Katanga a également fait mention de sa brève interpellation à l’aéroport bruxellois de Zaventem suite à un problème de passeport. « Les données électroniques de mon passeport ont été désactivées suite au passage aux passeports biométriques en janvier, a-t-il expliqué. Le régime m’a refusé un nouveau passeport. Leur intention était claire, me retirer mes papiers. » Des explications à rebours de celles de l’Office belge des étrangers, qui avait déclaré à Jeune Afrique que le passeport en question avait été « falsifié ».

Lettre A Son Excellence le Président de la République Démocratique du Congo Blog de Herman J. Cohen – le 27 Juin 2018 (traduction électronique)

Monsieur le Président,

J’ai appris que la Cour Suprême voudrait interviewer un Consultant Américain de Sécurité portant le nom de Daryl Lewis.

Cette requête de rencontrer Mr. Lewis concerne le cas criminel, auquel l’ancien Gouverneur Moïse Katumbi est accusé d’amener des « mercenaires » en RDC pour le but de déstabiliser le gouvernement. Ces actes dont il est accusé ont apparemment eu lieu en 2017.

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J’ai aussi appris que Mr. Lewis voudrait bien venir à Kinshasa pour parler aux honorables Juges de la Cour Suprême. Cependant on lui a refusé le visa par l’Ambassade de la RDC à Washington, DC. Du fait que Mr. Lewis n’est pas permis de voyager à Kinshasa, laissez- moi, s’il vous plaît, vous expliquer les raisons du voyage de Mr. Lewis en 2017.

Après qu’il ait annoncé sa candidature à la Présidence de la RDC, Mr. Katumbi avait fait face à des graves hostilités de la part de votre gouvernement en RDC, aussi bien qu’avec des personnes liées à la majorité du parti au pouvoir. A cause de cette sérieuse hostilité, Mr. Katumbi avait invité Mr. Daryl Lewis, et plusieurs de ses associés, de lui rendre visite afin de lui donner des conseils pour sa sécurité personnelle.

Quand le service de sécurité de la RDC avait découvert la présence d’une équipe de Consultants de sécurité conduite par Mr. Lewis. Ils avaient accusé incorrectement Mr.

Katumbi d’engager les « mercenaires » en vue de déstabiliser votre régime en RDC. Sur base de ces allégations, qui étaient sans fondation, Mr. Katumbi était victime des charges criminelles, et les Consultants Américains de sécurité étaient expulsés de la RDC.

En absence de Mr. Lewis, je voudrais vous rassurer personnellement, Excellence, que sa présence en RDC était uniquement pour conseiller Mr. Katumbi sur sa sécurité personnelle, et cela ne constituait absolument pas une menace à la sécurité de la RDC. Dans ce cas spécifique, Mr. Katumbi n’avait absolument pas mené des conversations avec les consultants qui pouvaient constituer un moindre menace à la sécurité du gouvernement de la République Démocratique du Congo.

Il est clair que du fait que votre Ambassade à Washington a été instruit de refuser d’accorder le visa à Mr. Lewis, votre gouvernement ne veut pas que Mr. Lewis soit interviewé par la Cour Suprême.

En vertu de tout ce qui précède, il ressort que Monsieur Katumbi est un Citoyen Congolais libre qui doit regagner son Pays et poser sa candidature à la présidence de la République Démocratique du Congo comme l'en autorise la Constitution.

Veuillez recevoir, Excellence, mon expression de la haute considération, Herman J. Cohen

Roger Mateso: « Le peuple Congolais dans sa majorité souhaite que Joseph Kabila continue la reconstruction du pays ! »

Deutsche Welle – le 28.06.2018,

A six mois de la présidentielle, certains craignent que Joseph Kabila ne soit tenté par un troisième mandat. Dans les rues, on voit des affiches géantes du président partout même à Lubumbashi, à l’intérieur du pays. Parmi ceux qui défendent activement le bilan de Joseph Kabila, il y a les responsables du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) comme Roger Mateso, porte-parole du PPRD dans la province du Haut- Katanga, qui laissent planer un doute sur les intentions réelles du président sortant en vue de l'élection du 23 décembre prochain.

Interviewé par l’agence de presse Deutsche Welle, Roger Mateso, considère bien entendu que « Joseph Kabila va respecter scrupuleusement notre Constitution du premier au dernier article et qu’il y aura un passage civilisé du pouvoir au 23 décembre. »

Toutefois, d’après le Porte-parole du PPRD/Haut-Katanga, « il revient au peuple de se prononcer » sur l’éventualité du 3ème mandat Kabila.

« Le peuple congolais dans sa majorité, au regard de ce que Joseph Kabila a réalisé, souhaite que celui-ci puisse continuer l’œuvre de la reconstruction de notre pays.»

Certes il ne disconvient pas quant à la nomination d’une autre personne susceptible de poursuivre l’œuvre du président Kabila mais, d’après lui, « A partir du moment que vous avez une garantie sur une personne qui a déjà fait ses preuves par le passé, il faudrait ''être dingue'' pour s’en passer… »

Et d’expliquer que « Ce peuple congolais, qui fort de l’art. 5 de la Constitution peut jouir ou exercer sa souveraineté par voie des élections ou par voie référendaire. Donc le peuple Congolais peut modifier cette Constitution à tout moment… »

Concernant le quotidien et le vécu social des Congolais, le Porte-parole du parti au pouvoir pour la province du Haut-Katanga s’est voulu rassurant et ambitieux quant au futur projet de société de son parti en vue des élections.

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« Le PPRD va présenter un programme qu’il va soumettre au verdict populaire et ce programme est très ambitieux. »

Le difficile retour de Moïse Katumbi à Kinshasa Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 26 Juin 2018

Après avoir annoncé plusieurs fois son retour « imminent », Moïse Katumbi affirme vouloir rentrer avant le 8 août pour déposer sa candidature à la présidentielle. Mais plusieurs démêlés avec la justice congolaise pourraient le conduire en prison, ou

l’empêcher de se présenter.

C’est sur le réseau social Twitter que l’ancien gouverneur du Katanga a une nouvelle fois annoncé son retour en République démocratique du Congo (RDC). « Je ferai campagne au pays, car c’est mon droit et mon devoir, ne craignez rien ! Entre le 24 juillet et le 08 août je serai à Kinshasa pour m’enrôler » a affirmé Moïse Katumbi dans un live tweet. Seule question : cette annonce sera-t-elle la bonne ? En septembre 2017, Moïse Katumbi déclarait déjà préparer « son retour imminent » sur France 24. En juin 2017, l’opposant était « en train de faire ses valises » au côté du célèbre avocat, Eric Dupont-Moretti. Cette année, c’est le coordonnateur de la plateforme électorale “Ensemble” Katanga, Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, qui affirme que l’opposant reviendra en RDC en juin 2018. Mais pour l’heure, ces annonces sont restées lettre morte.

Les ennuis se multiplient

Il faut dire que l’ancien allié du président Joseph Kabila, passé dans l’opposition après avoir claqué la porte du parti (PPRD) en 2015, cumule les handicaps. Candidat déclaré à la prochaine présidentielle, l’homme d’affaires se trouve en exil forcé en Europe depuis 2016.

Deux affaires judiciaires plombent son retour et un problème de passeport et de double nationalité pourraient lui barrer la route des élections. Un « acharnement judiciaire » dénoncé par son entourage, dont un certain nombre sont en prison ou menacés par les autorités congolaises. Les meetings de son mouvement en province son très souvent réprimés, les rassemblements dispersés, les médias qui lui sont proches muselés et le siège du PND, un parti politique de sa plateforme « Ensemble » a été incendié début juin.

« Il sera entre les mains de la justice »

Dans ce climat de tension, le retour de Moïse Katumbi à Kinshasa reste encore très hypothétique. Son entourage craint pour sa sécurité, d’autant que le ministre congolais des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, a prévenu : « S’il revient, il sera entre les mains de la justice ». En juin 2016, l’homme d’affaires a été en effet condamné à 36 mois de prison dans une obscure affaire immobilière « montée de toute pièce par Kinshasa », selon ses avocats. Cette condamnation risque de faire passer Moïse Katumbi par la case prison, en cas de retour au Congo, et surtout d’invalider sa candidature à la présidentielle.

Un seconde « affaire » attend également l’ancien gouverneur du Katanga. Moïse Katumbi est accusé « d’atteinte à la sûreté de l’Etat » pour avoir « recruté des mercenaires ». Une affaire également rocambolesque, qui s’est régulièrement dégonflée faute de preuves, mais l’homme d’affaires est tout de même convoqué par la justice le 27 juin prochain.

« On peut revenir au pays avec un passeport invalidé »

Et les ennuis ne s’arrêtent pas là pour le patron du célèbre club de football TP Mazembe.

Kinshasa a refusé de renouveler le passeport semi-biométrique de l’opposant, qui s’est fait brièvement interpelé en Belgique, en possession d’un passeport « annulé ou invalidé » par les autorités congolaises. Et enfin, last but not least, un soupçon de double nationalité plane également sur Moïse Katumbi. Le magazine Jeune Afrique a récemment révélé que l’homme d’affaires a possédé la nationalité italienne pendant 17 ans, ce qui est contraire à la Constitution et l’empêcherait de faire valider sa candidature à la magistrature suprême.

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C’est donc un véritable chemin de croix qu’est en train de vivre Moïse Katumbi. Un parcours d’obstacles qui l’éloigne toujours un peu plus d’un possible retour à Kinshasa. Mais cette fois-ci, le temps presse. La clôture des dépôts de candidature pour la présidentielle étant fixée au 8 août, il reste un gros mois à l’opposant pour revenir au pays. Son entourage affiche pourtant sa confiance et assure que Moïse Katumbi travaille en coulisse pour « sécuriser son retour à Kinshasa auprès de la Monusco, de l’Union africaine ou de la SADC

». Selon un proche, « l’affaire du passeport » ne bloque pas le retour du candidat Katumbi : « On peut revenir au pays avec une passeport semi-biométrique ou invalidé, il n’y a pas de problème ».

La bombe Bemba

Reste enfin le contexte politique qui été a sérieusement bouleversé depuis le départ en exil de Moïse Katumbi pour l’Europe. Son allié de l’UDPS, Félix Tshisekedi, s’est affirmé et a renforcé son parti. Un nouvel acteur s’est également invité dans l’arène politique. Il s’agit de Jean-Pierre Bemba, l’invité surprise, qui a été acquitté contre toute attente par la Cour pénale internationale et qui pourrait revenir rapidement au pays pour reprendre le leadership de l’opposition, toujours en jachère. La roue a donc tourné pour Moïse Katumbi, absent du terrain, et toujours coincé à l’étranger. Si l’ancien gouverneur veut encore s’imposer au sein de l’opposition, il doit obligatoirement tenir parole et revenir à Kinshasa pour déposer sa candidature. Mais avec la surprise Bemba, la fenêtre de tir est très étroite pour Moïse Katumbi. D’autant que le patron du MLC s’est vu proposé un passeport diplomatique pour retourner à Kinshasa… ce qui fait bondir les partisans de Katumbi qui attend toujours un document de voyage de l’ambassade congolaise à Bruxelles.

Unifier l’opposition ?

En attendant, l’homme d’affaires s’active pour se poser en rassembleur de l’opposition, qui est dans l’obligation de se présenter unie dans une présidentielle à un seul tour. Katumbi propose un programme commun de l’opposition, une candidature unique face au camp Kabila et tend la main à la Jean-Pierre Bemba. Suffisant pour rester dans la course à la présidence ? Pas si sûr… d’autant que le président Kabila doit s’exprimer d’ici le 20 juillet…

quatre petit jours avant l’ouverture du dépôt de candidature pour la présidentielle. Les prochaines semaines seront donc décisives pour connaître le rôle que jouera Moïse Katumbi dans les prochaines élections. De favori de l’opposition, avant son exil en Europe, Katumbi pourrait bien rester sur le banc de touche s’il ne parvient pas à revenir au Congo.

Le Rwanda fait partie de la stratégie russe Colette Braeckman – Le Soir – le 27 juin 2018

Le Rwanda fait lui aussi partie de la stratégie russe en Afrique centrale : début juin, le ministre des affaires étrangères russe Sergei Lavrov s’est longuement entretenu avec le président Kagame à Kigali. Il ne s’agissait pas seulement de consulter le président en exercice de l’Union africaine, mais aussi de discuter de diverses formes de partenariat : la Russie envisage de fournir à Kigali des systèmes de défense anti aérienne mais aussi de coopérer dans le secteur des mines, de l’agriculture, de la médecine.

Les deux pays partagent le point de vue selon lequel il faut trouver des « solutions africaines » aux crises qui éclatent sur le continent et par conséquent travailler en coopération avec les organisations régionales, comme l’Union africaine. Ils soutiennent aussi les projets de réforme du Conseil de sécurité, afin que l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine y soient enfin représentés.

Ce rapprochement avec la Russie va de pair avec les tensions qui sont apparues entre le Rwanda et l’administration Trump depuis que Kigali a décidé d’interdire la vente de friperie, le président Kagame estimant qu’il était « honteux » que les Africains soient obligés de porter des vêtements de deuxième main venus d’Europe ou des Etats Unis et qu’il fallait plutôt promouvoir les productions locales. La revente de ballots de textiles usagés en

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Afrique représentant un important secteur d’exportation pour les Etats Unis, Washington a menacé de priver le Rwanda des avantages du « Growth and opportunity act » qui lui donnait des avantages sur le marché américain.

Lors de sa visite à Kigali, M. Lavrov a précisé que son pays entretenait déjà avec le Rwanda une coopération militaire et technique, fournissant aux forces de police et de sécurité des véhicules et des hélicoptères ainsi que des armes légères .

La Chine a également renforcé sa coopération militaire avec le Rwanda, fournissant entre autres un système de missiles aériens de moyenne portée, Sky Dragon 50.

Malgré la réactivation des liens entre la Russie, la RDC , le Rwanda et le Burundi (le président Pierre Nkurunziza, visé par les sanctions occidentales s’est tourné vers Moscou…) c’est le Soudan d’Omar el Béchir qui demeure le principal allié de la Russie dans la région et l’année dernière il a rencontré Vladimir Poutine à Sotchi. Comme la Chine, la Russie, au Conseil de sécurité, s’est à plusieurs reprises opposées aux sanctions contre le Soudan, qui a été le premier pays arabe à se voir fournir des avions de combat Su 35 de la quatrième génération. Au Sud Soudan également, le président Salva Kiir, frappé d’un embargo américain sur les armes, s’est tourné vers la Russie et la Chine.

La Russie prend pied au Congo Colette Braeckman – Le Soir – le 27 juin 2018

La Russie préparerait elle son grand retour en République démocratique du Congo ou bien l’accord ratifié par l’Assemblée nationale ne serait il que du « business as usual ? » L’accord de coopération militaire et technique entre les deux pays, qui dormait dans les tiroirs depuis 19 ans, vient d’être adopté au lendemain d’une visite à Kinshasa du vice-ministre russe des Affaires étrangères Michaël Bogdanov, en tournée dans la région.

Les termes de l’accord sont assez vagues : ils prévoient la livraison par la Russie d’armements, de matériels de guerre et autres équipements spécifiques, des missions de conseil mais aussi la formation de spécialistes militaires congolais dans les écoles russes.

Rien de plus que l’accord qui, en 1999, avait été signé par Laurent Désiré Kabila, père du président actuel, qui se sentait lâché par les alliés traditionnels du Congo. Ces derniers, après avoir encouragé les participants à la première guerre du Congo (1996_1997) à mettre fin au régime de Mobutu, n’avaient pas tardé à être déçus par l’ancien rebelle, partisan de Lumumba, qui avait immédiatement pris des mesures sociales et surtout prié ses alliés rwandais et ougandais de quitter le territoire congolais, ce qui avait provoqué le déclenchement de la deuxième guerre du Congo en août 1988. Accédant au pouvoir après l’assassinat de son père en 2001, Joseph Kabila, recherchant le soutien de l’Occident, avait laissé en friche l’accord militaire conclu avec les Russes mais il s’était tourné vers la Chine qui avait investi dans le secteur minier en échange de grands travaux d’infrastructures dont des routes.

Aujourd’hui, le contexte a changé : Joseph Kabila, dont le mandat a expiré voici deux ans, n’a pas encore annoncé son intention de se retirer, même si des élections sont prévues pour le 23 décembre, des poches de violence s’étendent, les pays voisins s’inquiètent, dont l’Angola qui dirige des troupes vers la frontière congolaise. Le régime, qui renforce son appareil répressif et son armée, craint de devoir faire face à des manœuvres de déstabilisation et à des manifestations populaires soutenues par les Occidentaux. En effet, le climat des relations avec la Belgique est glacial, les sanctions européennes sont durement ressenties et l’Amérique de Trump est… imprévisible. Dans ce contexte tendu, la Russie, comme la Chine avant elle, a fait valoir son souci de non ingérence dans les affaires intérieures tandis que Kinshasa assurait que le Congo paierait lui-même ses élections, sans attendre de financement extérieur, nécessairement assorti de conditions et de contrôles.

Si le contexte géopolitique a évolué au cours des derniers mois, la Russie, en réalité, a toujours été présente au Congo : ce sont des équipages russes et ukrainiens qui, depuis

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vingt ans, pilotent les appareils Antonov utilisés par la Monusco qui quadrillent le territoire, les premiers étudiants congolais viennent d’obtenir leurs diplômes dans les académies militaires et les écoles russes spécialisées dans le domaine de l’aviation. En outre, étant membre permanent du Conseil de Sécurité, la Russie, aux côtés de la Chine, a souvent bloqué des résolutions proposées par les Occidentaux.

Cette fois cependant, la coopération entre les deux pays pourrait s’étendre plus loin et, à terme, mener à des accords dans les secteurs des mines, de l’énergie, de l’agriculture.

Lorsqu’au début de cette année, la Russie offrit gratuitement des armes et des instructeurs militaires au président centrafricain Touadéra et que, dans la foulée, des membres des forces spéciales russes débarquèrent à Bangui, il était clair pour tous les observateurs que la RCA ne serait qu’un tremplin. Car le véritable objectif, au cœur de l’Afrique était la RDC, un pays qui détient plus de 60% des réserves mondiales de cobalt et dont le président, au début de cette année, s’est engagé dans un bras de fer avec les multinationales occidentales, sommées d’augmenter significativement les redevances pour les minerais stratégiques et soumises à un code minier rénové, beaucoup plus exigeant.

A quelques mois d’élections qu’il entend bien contrôler, à son profit ou à celui de l’un de ses proches, le président Kabila entend se prémunir contre les puissances occidentales qui, comme la Belgique, soutiennent ouvertement son principal rival Moïse Katumbi et qu’il soupçonne de vouloir mener des manœuvres de déstabilisation.

C’est en 2014 déjà que le président Kabila était entré en contact avec Vladimir Poutine, via Sergei Ivanov, le vice premier ministre russe et c’est en 2015 que le chef de l’état congolais avait obtenu le concours d’agents des forces spéciales russes (FSB) qui l’avaient conseillé dans des matières de sécurité et aidé à déjouer certaines manœuvres politiques.

En effet, comme en République centrafricaine ou ailleurs, le soutien russe se présente sous forme de « package » : à la fourniture d’armes et de munitions s’ajoute le « service après vente » c’est-à-dire la mise à disposition d’instructeurs militaires, d’experts militaires et civils, de conseillers politiques. Sans oublier les « bons offices » auprès de pays amis : c’est ainsi que Vladimir Poutine a encouragé les contacts entre Kabila et le maréchal Al Sissi, ce qui a permis à l’Egypte de fournir de l’armement et des formations aux techniques de combat et de contre-guérilla urbaine. Kinshasa s’est également rapproché de l’Algérie, dont la Russie demeure le principal fournisseur de matériel militaire (utilisé entre autres dans le soutien au Front Polisario).

KInshasa entretient également de bonnes relations avec le Soudan, lui aussi allié de Moscou et des troupes congolaises sont en formation dans le pays du président El Bechir, un autre mal aimé…

Le rapprochement entre Kinshasa et Moscou, dans un contexte de tension avec les Occidentaux, ne devrait pas faire oublier la Chine : Pékin a investi des milliards de dollars dans les mines du Katanga, racheté le site géant de Tenke Fungurume et cet accès privilégié aux réserves de cobalt et de lithium du Congo devrait permettre à la Chine, « l’usine du monde » de contrôler à l’avenir le marché des batteries électriques. Aux yeux des observateurs, il est évident que Pékin ne se laissera pas évincer du Congo et qu’elle devrait donc veiller à sécuriser ses investissements. Pour ce faire, n’ayant pas elle-même de puissance militaire sur le continent africain, elle pourrait recourir à l’expertise militaire russe.

Affaire des « mercenaires » : à peine ouvert, le procès Katumbi est renvoyé au 10 octobre

Trésor Kibangula – Jeune Afrique – le 27 juin 2018

Face aux irrégularités soulevées par la défense, la Cour suprême de justice a décidé de renvoyer au 10 octobre le procès de l'opposant Moïse Katumbi et de ses coaccusés dans l'affaire du recrutement de présumés mercenaires.

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La première audience de l’affaire dite des « mercenaires » n’aura duré que quelques minutes. Ouvert ce mercredi 27 juin devant la Cour suprême de justice après plusieurs heures de retard, « le procès a été très rapidement renvoyé au 10 octobre », a confirmé à Jeune Afrique une source judiciaire.

« L’affaire n’était pas en état d’être instruite au fond », a commenté pour sa part Me Barthelemy Mumba Gama, l’un de principaux avocats de l’opposant Moïse Katumbi et de ses co-prévenus. D’entrée de jeu, la défense a en effet relevé plusieurs irrégularités dans la saisine des personnes poursuivies qui, selon elle, n’étaient pas toutes « régulièrement saisies ».

Katumbi irrégulièrement saisi

C’est le cas notamment du principal accusé Moïse Katumbi dont la citation avait été déposée auprès de son bourgmestre de commune à Lubumbashi. Mais ce dernier n’aurait jamais transmis cette notification à comparaître à la nouvelle adresse de l’opposant contraint à l’exil depuis deux ans.

Candidat déclaré à la présidentielle, Moïse Katumbi craignait d’être rapidement condamné au cours d’un procès expéditif. Il a annoncé lundi son retour en RDC entre le 24 juillet et le 8 août « pour s’enrôler » et surtout déposer sa candidature.

Autre irrégularité : le délai. Selon Me Mumba Gama, « la Cour suprême n’a pas observé les trois mois nécessaires entre le jour d’affichage de la date d’audience, soit le 27 avril, et le jour de l’ouverture du procès ce 27 juin ». Ainsi « en renvoyant l’audience après avoir constaté ces irrégularités, les juges de la Cour suprême de justice ont agi en toute responsabilité », s’est-il félicité.

Vidéo et acte notarié à l’appui

Dans cette affaire, la justice soupçonne Moïse Katumbi d’avoir mis à son service plusieurs anciens militaires américains qu’il aurait fait venir dans l’ex-Katanga. Darryl Lewis, un ressortissant des États-Unis, a été arrêté le 24 avril 2016 dans le sillage de l’ancien gouverneur, puis renvoyé dans son pays après quelques jours de tractations diplomatiques.

Darryl Lewis affirme, vidéo diffusée sur les réseaux sociaux à l’appui, qu’il n’a pas pu, le lundi 25 juin, déposer sa demande de visa pour la RDC à l’ambassade congolaise à Washington. Un « choc pour moi », conclut ce co-prévenu de Moïse Katumbi dans un acte notarié dont Jeune Afrique a pu consulter une copie (voir ci-dessous).

« Comment peut-on convoquer une personne à se présenter devant la plus haute instance judiciaire du pays et lui refuser en même temps le droit d’entrer dans le territoire ? » interroge-t-on dans l’entourage de Moïse Katumbi.

Pour l’instant, aucune de nos tentatives pour joindre l’ambassade de la RDC aux États-Unis n’a abouti.

Une place à Bruxelles pour Patrice Lumumba, jadis honni par les Belges Colette Braeckman – Le Soir – le 28 juin 2018

Les images sont implacables et malgré les années, elles ont gardé toute leur charge d’émotion. Nous sommes le 30 juin 1960. La statue de Léopold II domine toujours l‘entrée du Palais de la Nation à Léopoldville, où siégera le futur Parlement congolais. Sanglé dans son uniforme, raide et solennel, le roi Baudouin a été le premier à prendre la parole. Il vante l’œuvre de son aïeul et donne des conseils aux Congolais : « ne compromettez pas l’avenir par des réformes hâtives, ne remplacez pas les organismes que vous remet la Belgique tant que vous n’êtes pas certains de pouvoir faire mieux. »

Au premier rang, un homme griffonne encore dans la marge de son texte, il biffe ci, ajoute là et dès que le président Kasavubu termine sa réponse au roi des Belges, il se dresse, bouscule le protocole et s’empare du micro. La veille, son ami jean Van Lierde, prenant connaissance du discours de Baudouin, lui a soufflé « Patrice, tu ne vas tout de même pas laisser passer cela… »

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