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Pour plus de détails sur l’actualité congolaise, voyezwww.CongoForum.beEncore des questions? Mme Helène Madinda vous répondra:helene.madinda@gmail.com.

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03 11 18/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

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Encore des questions? Mme Helène Madinda vous répondra:

helene.madinda@gmail.com.

SOMMAIRE

La presse parue à Kinshasa en ce samedi 3 novembre 2018 est entièrement vouée au processus électoral. En effet, les articles des rares journaux paraissant le week-end commentent le mémorandum de l’opposition contre l’usage de la machine à voter déposé à la CENI, mais également le programme de la plateforme électorale FCC, ainsi que la loi budgétaire adoptée par la Chambre.

L’opposition refuse la MAV

Le Potentiel de ce matin titre à la Une : « Forces vives et politiques se liguent contre la machine à voter ».

La machine à voter et ses défenseurs sont de plus en plus pris en sandwich par une large opinion nationale et internationale, constate ce journal. Et pour cause, explique-t-il, sa conception, son fonctionnement de même que son imposition dans le processus électoral en cours par une partie prenante, dans la violation de la loi.

« Du coup son utilisation le 23 décembre devient hypothétique. », estime Le Potentiel.

Avant de noter que sept candidats président de la République, des leaders politiques et ceux d’une dizaine de mouvements citoyens ont signé le vendredi 2 novembre une déclaration commune sur des actions concertées contre la machine à voter et pour des élections crédibles et transparentes le 23 décembre prochain.

« Machine à voter: Katumbi, Kamerhe, Bemba, Fayulu donnent un ultimatum à Nangaa », titre Actualité.cd.

Ce média en ligne rapporte que Vital Kamerhe, Jean Pierre Bemba, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Freddy Matungulu, Adolphe Muzito, Théodore Ngoy et Marie José Ifoku ont déposé, jeudi 1er novembre, un mémorandum à la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

« Dans ce document signé le 29 octobre, ces 8 membres de l'opposition demandent à Corneille Nangaa, président de la CENI, de prendre en compte d'ici à samedi 3 novembre leurs revendications. », relaye ce média. Avant de préciser que ces opposants espèrent obtenir une suite favorable à la CENI, ce qui leur évitera « d'envisager d'autres actions de mobilisation de la population ».

FCC

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Le site d’information 7/7 ;cd se penche sur la plateforme électorale FCC et titre :

« Présidentielle : L’équipe de campagne de R. Shadary sera présentée ce samedi, voici les détails des actions à venir du FCC (N. Mwilanya) ».

Au cours d’un point de presse tenu le vendredi 2 novembre 2018 à Kinshasa, informe 7/7.cd, le Front Commun pour le Congo, « FCC », par l’entremise du coordonnateur de son comité stratégique, Néhémie Mwilanya, a dévoilé le chronogramme de ses actions de mobilisation.

Législation

Le Bulletin de l’ACP titre « Le budget 2019 voté à l’Assemblée nationale ».

A en croire l’agence, les députés nationaux ont adopté vendredi, en séance plénière présidée par le président de l’assemblée nationale Aubin Minaku, le budget 2019, la loi sur la reddition des comptes de l’exercice 2017, ainsi que deux autres nouvelles lois portant création, organisation et fonctionnement de l’Ordre national des architectes et celui des ingénieurs en Rd Congo. L’ACP note également que les quatre lois votées seront transmises au Sénat pour une seconde lecture avant leur promulgation par le Président de la République.

Rappel : Les 7 conditions à défaut desquelles une élection sera NULLE.

L’élection est un processus complexe, une machine aux multiples rouages, et il faut que chacun de ceux-ci fonctionne impeccablement pour que l’élection puisse être valable.

Si un seul de ces rouages est défectueux ou grippé, cela met à néant la validité de tout le processus et les élections sont nulles. Schématiquement, ces conditions sont au nombre de sept:

1 – Le corps électoral doit être correctement connu et identifié. Là où, comme en RDC, le dernier recensement remonte au Déluge, ce recensement doit avoir lieu avant que l’on n’envisage d’organiser des élections .

2 – L’organisation pratique et matérielle des élections doit être confiée à une institution neutre et apolitique. C’est actuellement un point d’achoppement en RDC.

3 – Lorsque l’obstination d’un Président, jamais élu comme en RDC, ou simplement arrivé en fin de mandat, rend une Transition indispensable, celle-ci ne peut être présidée que par une personne consensuelle et qui s’engage à ne pas être candidate.

4 – La certification des résultats doit être confiée à un pouvoir judiciaire parfaitement indépendant.

5 – Toutes les opérations, depuis les bureaux de vote jusqu’à la proclamation finale, doivent être parfaitement transparentes, soumises à l’observation, tant des témoins désignés par les candidats que des observateurs nationaux ou internationaux. En particulier, les opérations électroniques doivent être, soit évitées, soit soumises à une surveillance particulièrement scrupuleuse. (Même si elles ne concernent que la transmission des résultats des bureaux locaux au bureau central. Le souci affiché de « gagner du temps »peut cacher une intention de gagner l’élection… en trichant).

6 – Les élections doivent être organisées par ordre d’importance croissante : régionales et locales, d’abord, provinciales et législatives ensuite, présidentielle en fin de parcours.

7 – Là où, comme en RDC depuis les élections de 2011, l’on vit sous un régime illégitime, il ne saurait être question d’impunité. Il faut des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge.

Il est indispensable que TOUTES ces conditions soient réalisées EN MEME TEMPS. Sans quoi l’on s’expose aux pires aventures telles celles dont la RDC donne, pour son malheur, le triste exemple à l’Univers entier. Dans ce pays, en effet, aucune de ces sept conditions n’a jusqu’ici été respectée.

L’on pourrait ajouter une huitième condition aux sept énumérées ici : le soutien ferme et sélectif de la «communauté internationale » aux démocraties en construction. Mais cela ne dépend pas des pays africains eux-mêmes.

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Presse et documents étrangers

L’Afrique n’a pas de racines communistes !

Ibrahim Anoba, - Libre Afrique / The Free Market Foundation-le 27 octobre 2018 Quand on lit les historiens occidentaux, ils nous relatent une Afrique précoloniale baignant dans un communautarisme proche du communisme. Dans son article, Ibrahim Anoba tente de gommer les idées reçues sur une Afrique à histoire communiste. A partir

de travaux historiques crédibles et d’observations empiriques, il explique que certes l’Afrique est une grande mosaïque de diversités mais qu’elle connaissait, avant la déstabilisation coloniale, une organisation sociale décentralisée où des chefs forts devaient respecter les coutumes et traditions au risque de se voir renversés. Le pouvoir

était partagé. Le respect de la tradition permettait un équilibre et une cohésion sociale.

L’absence d’idéologies claires dans les sociétés africaines traditionnelles a amené plusieurs historiens à penser que l’Afrique précoloniale n’avait pas vraiment de modèle régissant les comportements, à l’exception de quelques pratiques ancestrales. Des historiens tels que George Dalton[1] ont souligné l’incapacité des écrivains occidentaux à établir des parallèles clairs entre les systèmes économiques des sociétés africaines traditionnelles et les grandes théories développées à l’Ouest.

Les idées reçues sur l’histoire africaine

Contrairement à l’Europe ou aux Amériques, où il existe de nombreux textes écrits par des générations d’historiens sur l’évolution culturelle et philosophique de la société, il en existe peu en Afrique. La plupart des connaissances sur la philosophie africaine proviennent de l’archéologie, d’œuvres d’arts visuels, de contes de tradition orale et de folklores transmis de génération en génération. Le colonialisme et les guerres entre tribus ont détruit bon nombre de ces preuves, tandis que les rares vestiges ayant survécu ont progressivement disparu avec le temps en raison de l’absence de sauvegarde et d’entretien. Entre-temps, les recherches empiriques ont été relativement rares avant le milieu des années 1900. On note une œuvre intéressante en 1945 sur « La Philosophie Bantu » par le prêtre catholique Placide Tempel. Le travail était en quelque sorte une réponse aux idées fausses sur le peuple Bantou de l’Afrique de l’Ouest.

Quelle philosophie en Afrique ?

P. Temple a réfuté les affirmations des écrivains occidentaux et de l’Église catholique selon lesquelles les Africains traditionnels avaient mené une vie primitive commune et n’avaient aucune pensée rationnelle régulant leurs affaires. Dans cette lignée, des écrivains comme Alexis Kagame ont tenté de créer la substance de la philosophie africaine en répondant à des questions méta-philosophiques – une tentative d’éclairage sur la philosophie de la philosophie africaine – pour faciliter les études en l’absence de littératures. Tous deux ont largement contribué à poser les bases des études modernes en philosophie africaine. Les travaux qui ont suivi le premier ensemble de textes sur la philosophie africaine ont confirmé l’absence de détails idéologiques relevée par Dalton et d’autres. Compte tenu de la diversité de pensées il convenait de réaliser des études empiriques en tenant compte des structures sociales telles que la religion et la parenté[2].

Dans le même esprit, les nationalistes africains de la fin des années 1900 ont convenu qu’il existait effectivement des schémas, proches du socialisme et du communisme[3] propres à chaque communauté africaine, Ils ont historiquement opposé l’intérêt collectif contre l’intérêt individuel en affirmant que la philosophie véritable de l’Afrique traditionnelle était la philosophie de la fraternité et de l’entraide, qui empêchait quiconque de devenir plus prospère qu’un autre membre du groupe. Ils ont ainsi occulté toutes les notions d’autodétermination ou d’ambition personnelle dans l’Afrique traditionnelle, alors même que la gouvernance reposait sur le leadership de l’homme fort dans la majeure partie de l’histoire politique africaine.Selon leurs récits, le chef avait droit de vie ou de mort sur chaque membre de la communauté et était le gardien de la moralité.

Non, l’Afrique n’a pas de fondement idéologique communiste !

Pourtant, une étude approfondie de la philosophie de l’Afrique traditionnelle montre bien

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qu’elle est loin d’épouser les principes socialistes ou communistes. Elle se rapproche même plus des grands principes défendus par la suite par de nombreux penseurs du libéralisme classique. En effet, dans nombre de communautés africaines, l’autorité n’était pas centralisée, alors que dans d’autres, elle n’existait même pas. Dans certains cas, les personnes avaient droit à l’autodétermination dans des communautés anarchiques et acéphale. Certains avaient même des structures administratives bien organisées, sans monarque ni conseil d’élite au pouvoir centralisé.

Dans des communautés telles que Tallensi (Ghana), Logoli (Kenya) et Nuer (Sud-Soudan), aucune institution ne réglementait la vie sociale qui était purement anarchique[4] sans pour autant être désorganisée. Les communautés, dotées de systèmes de gouvernance clairement définis par les traditions, disposaient de médiateurs institutionnels et de séparation des pouvoirs entre les conseils de gouvernance, ce qui rejoint le principe de la séparation des pouvoirs proposé par Montesquieu dans « De l’esprit des lois » (1748).

Une organisation sociale équilibrée

Ces communautés ont également respecté les normes relatives aux contrôles et contre- pouvoirs afin d’éviter la concentration de pouvoir ou les abus de la part d’un individu ou d’un groupe. Par exemple, dans la communauté Igbo (Nigeria), l’autorité était partagée entre des groupes comme les ofo (chefs de famille), les ozo (nobles) et les groupes des aînés selon le même modèle chez les Yoruba (Nigeria), les Bété, les Dida et les Baoulé (Côte d’Ivoire), les tribus Nuer et Dinka Gnoc (Soudan du Sud), Massaï (Kenya), Nyjakusa (Tanzanie) et Tonga (Zambie)[5].

Les décisions politiques dans la communauté reposaient sur l’harmonie des opinions parmi les membres du conseil, alors que les individus étaient libres de faire leurs commerces pour gagner leur vie. L’absence d’autorité centralisée n’impliquait pas l’absence d’Etat car il existait simultanément des coutumes et des normes sociales qui sanctionnaient les comportements déviants. Même dans les communautés dotées d’autorités centralisées, des institutions indépendantes limitaient le champ d’intervention du gouvernement, ce qui est contraire aux affirmations d’un modèle autoritaire commun dans tous les pays africains traditionnels comme l’ont décrit nombres d’historiens occidentaux.

Sur le plan politique, la gouvernance n’existait que dans la mesure où l’opinion publique était d’accord. La plupart des décisions politiques dépendaient grandement du consensus entre les chefs, les conseils ou le public, qui prenait en compte l’opinion individuelle. Ce jugement individuel était présent sous la forme d’une démocratie représentative du lignage familial. Chaque membre de la communauté appartenait à un lignage et leurs opinions exprimaient leurs intérêts, qui étaient ensuite représentés dans les conseils par leurs aînés ou leurs notables.

[1] Dalton, George, «Théorie économique et société primitive dans l’anthropologie américaine», dans

« Philosophie africaine postcoloniale. Une lecture critique », édité par Eze C.E. (Massachusetts: Blackwell Publishers, 1997) p. 27-61

[2] Ayittey, George, Institutions africaines autochtones (Accra: Transnational Publishers, Inc., 1999) p. 7 [3] Khoza, Ruele, «Humanisme africain d’Ubuntu Botho Vumunhu Vhuthu.» (Document de discussion, 1994).

[4] Evans, Pritchard et Fortes, Meyer. Systèmes politiques africains (Oxford: Oxford University Press, 1940) p.5 [5] Sesay, Ahmadu, «Systèmes de gouvernance en Afrique avant et après l’indépendance: leçons et

opportunités pour les jeunes en Afrique» (Document de discussion pour l’Institut Mandela d’études sur le développement, Johannesburg, 2014).

Bemba annonce son retour et son engagement pour un candidat unique Hubert Leclercq- La Libre – le 27 octobre 2018

L’ancien vice-président congolais et ancien détenu en préventive de la CPI veut encore croire en un départ de Joseph Kabila. « Ce ne sera pas évident, je le sais. Mais c’est le seul moyen pacifique dont nous disposions aujourd’hui. La marche populaire de ce vendredi contre la “machine à voter” est une première et une première réussie. D’autres marches vont suivre et nous allons tout faire pour que cela aille crescendo”. Derrière ces mots, Jean-Pierre Bemba, président de Mouvement de Libération du Congo (MLC), ancien vice-

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président congolais, l’homme a passé dix ans en détention préventive dans les geôles de la Cour Pénale internationale, pour crime de guerre et crime contre l’humanité, avant d’être innocenté en juin dernier à deux mois de la date limite des inscriptions pour les candidatures à la présidentielle congolaise. Mais Bemba a finalement été privé de course à la magistrature suprême suite à une condamnation à un an de prison pour subornation de témoins dans le cadre de son dossier à la CPI.

Dès avant d’être libéré, Bemba avait lancé l’idée d’une candidature unique de l’opposition. “Nous nous dirigeons vers des échéances cruciales et nous voyons un gouvernement qui fait tout pour se maintenir au pouvoir. Il exclut des candidats, il met en place un processus électoral dont le seul objectif est d’assurer la victoire de ses favoris à tous les niveaux de scrutins. Face à cette situation, l’opposition doit se donner les moyens de faire face. Un de ses moyens, c’est une candidature unique.”

Sera-ce suffisant ?

Non mais c’est un atout supplémentaire. Il faut, avant d’aller aux élections que nous obtenions le retrait de la machine à voter et le nettoyage du fichier des électeurs qui comporte près de dix millions de votants potentiellement fictifs. Vous imaginez le risque de bourrage des urnes.

Une situation que vous connaissez bien…

Exact, en 2006, au second tour de la présidentielle où j’étais face à Kabila, on a été victime du bourrage des urnes. Radio Vatican avait annoncé les vrais résultats. Nous avions gagné ces élections. Idem en 2011. Kabila n’a pas gagné ce scrutin. Mais, contrairement à 2006 et 2011, cette fois, les Congolais se mobilisent avant le scrutin pour dire non à la tricherie qui se prépare et infléchir les plans de la majorité.”

Ce vendredi 26 octobre, les Congolais sont descendus dans la rue pour dire non à la machine à voter. Vous êtes satisfait de cette première ?

Absolument. (Il sort son portable et affiche les images de la mobilisation populaire à Kinshasa). Voyez cette foule. Pour une première, c’est énorme. Et, pour la première fois, il y a eu des manifestations partout dans le pays.”

Mais qu’espérez-vous réellement de ce mouvement ?

Que le pouvoir comprenne que le peuple ne veut pas de cette machine et de la tricherie qui se prépare.

Et si le pouvoir ne fait pas marche arrière sur ces points ?

Nous devons continuer. Nous devons mobiliser le peuple. Nous devons démontrer que les Congolais refusent ce qui se trame. Si nous mettons suffisamment de monde dans les rues, il faut espérer qu’un homme ou une femme proche de Kabila lui dira combien ça va être compliqué d’expliquer que son candidat – Shadary – a remporté les élections malgré ces manifestations. Quelqu’un va bien lui expliquer que le peuple ne pourra pas accepter ce verdict et qu’une telle tricherie sera le signal d’une contestation sans fin dont il ne peut sortir vainqueur.

Si personne ne vient souffler à l’oreille de Kabila ?

On avisera. Mais aujourd’hui, ces marches pacifiques sont le seul moyen de faire bouger les lignes démocratiquement. Si on ne se mobilise pas aujourd’hui, demain, ce sera bien pire.

Vous comptez rentrer au pays pour la campagne ?

Absolument. J’espérais pouvoir rentrer ce 26 octobre mais les réunions s’enchaînent ici pour l’avenir du pays et c’était très compliqué. Mais vers mi-novembre, je rentrerai pour soutenir le mouvement, le candidat unique et mes candidats aux législatives et aux provinciales. Vous me verrez en tête des cortèges.

Le candidat unique de l’opposition est donc toujours une priorité ?

Bien sûr. On y travaille quotidiennement. Un groupe de travail avec des représentants de toutes les composantes de l’union de l’opposition a débroussaillé le chantier cette semaine en Afrique du Sud. Ils ont annoncé un candidat unique pour le 15 novembre au plus tard.

Une session de travail est prévue du 7 au 10 novembre entre les leaders de ces mouvements. On sait que ce ne sera pas facile ; mais on va y arriver.”

L’UDPS a refusé de participer à la marche du 26 octobre. Est-elle toujours dans vos rangs ?

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Cette absence est regrettable. C’est un rendez-vous manqué mais il n’y a rien de définitif.

J’espère qu’elle se ravisera.

L’UDPS participera à la session du 7 au 10 novembre ? Selon mes informations, elle sera bien présente.

Quel est le profil type de ce candidat unique ?

Idéalement, il devra avoir l’expérience, un bon cursus, mais je ne veux pas aller trop loin sur cette question. Il faut que nous trouvions un consensus quand on sera tous autour de la table.

Mais certains noms sont plus populaires que d’autres !

Ce n’est pas une garantie. Il faut que l’on s’entende et ce candidat sera bien encadré. Il y aura au moins six autres candidats derrière lui. Ils vont s’engager à fond pour lui permettre de l’emporter, ils seront donc attentifs à ce qu’il fera quand il sera élu !

Quel mandat pour le candidat unique ?

“Rien n’est encore arrêté, mais une des pistes déjà évoquées est un mandat qui pourrait être plus court” (Un mandat présidentiel dont la durée serait ramenée exceptionnellement à 18 ou 24 mois, au lieu de 4 ans prévus, selon plusieurs interlocuteurs de l’opposition. Le temps pour le nouveau président de mettre en place son équipe, de réviser la Constitution pour ramener l’élection présidentielle à deux tours, avant de convoquer un retour aux urnes “vraiment démocratique et inclusif”). Pour un retour aux urnes inclusif et à deux tours ? Cela fait partie des pistes évoquées. Un scrutin présidentiel à deux tours, tel que nous l’avions imaginé dans la constitution originelle de 2006 apparaît toujours comme le meilleur système. Il permet une grande liberté et une belle ouverture au premier tour et oblige les finalistes à être des rassembleurs et à démontrer leur capacité de synthèse.

Deux qualités essentielles pour un président de la République”, explique Jean-Pierre Bemba.

Démonstration de force de la majorité en trompe l’œil Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 27 Oct 2018

La majorité présidentielle a présenté son candidat pour les élections de décembre devant plus de 50.000 personnes à Kinshasa. Une forte mobilisation qui reste à relativiser.

C’est dans un stade plein à craquer qu’Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat de Joseph Kabila à la prochaine présidentielle a tenu son premier meeting ce samedi à Kinshasa. Si la campagne n’est pas encore lancée, le Front commun pour le Congo (FCC), la plateforme créée autour de l’actuel président Kabila, a présenté son candidat à ses partisans. Entre 40 et 50.000 personnes ont donc investis en fin de matinée, le stade Tata Raphaël de Kinshasa, autour d’un chapiteau géant dressé au milieu du terrain. Celui qui est présenté comme le « dauphin » de Joseph Kabila, était soutenu en tribune par les cadres de la majorité, comme le ministre de l’Intérieur, Henri Mova, ou celui du Plan, Modeste Bahati, mais aussi par le Premier ministre en personne, Bruno Tshibala, issu de l’opposition, et membre du FCC.

Le candidat de Kabila

Bruno Tshibala a d’abord tenu à rassurer les partisans du camp présidentiel : les élections auront bien lieu le 23 décembre prochain, même si les retards logistiques et financiers rendent encore le scrutin des plus incertains. Pour cet ancien bras droit de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, qui a été débauché par le chef de l’Etat pour rejoindre la majorité, son candidat à la prochaine présidentielle est bien Emmanuel Ramazani Shadary, désigné par le « raïs » (Joseph Kabila) pour lui succéder.

Coiffé d’une casquette blanche étiquetée « FCC », Emmanuel Ramazani Shadary, n’a pas fait mystère de sa mission de candidat de la majorité présidentielle : « Je suis le candidat de Joseph Kabila (…) et derrière lui, nous allons poursuivre le travail de la reconstruction du pays. » Peu connu du grand public, sa désignation par Joseph Kabila a créé la surprise, jusque dans les rangs du camp présidentiel. Le candidat a donc promis de dévoiler son programme et son équipe aux Congolais dès la semaine prochaine

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Avec la machine à voter

Le candidat du pouvoir s’est également exprimé sur l’une des principales polémiques de ce scrutin, l’utilisation de la machine à voter, dont l’opposition craint qu’elle ne serve à frauder à grande échelle. Pour Emmanuel Ramazani Shadary la question est tranchée : « Nous voulons la machine à voter ! ». Un slogan repris en choeur par la foule des sympathisants.

Une manière pour la majorité de confirmer qu’elle n’abandonnera pas la machine à voter, comme le réclame l’opposition. D’ailleurs, pour les supporters du président Kabila présents au stade Tata Raphaël, il ne fait aucun doute que les 50.000 personnes rassemblées ce samedi laissent présager « une victoire assurée de Ramazani », en comparant avec les 4.000 manifestants de l’opposition dans les rues vendredi.

Si le premier meeting du FCC apparaît comme une réussite en terme de mobilisation, ce succès est à relativiser. D’abord parce que Kinshasa compte un peu plus de 12 millions d’habitants, et qu’un stade rempli de 50.000 personnes n’offre qu’une faible indication de la capacité de mobilisation de la majorité. Ensuite, ce genre de meeting, est le plus souvent

« sponsorisé » par les organisateurs. L’opposition a rapidement dénoncé les sommes d’argent proposées par le FCC aux sympathisants pour venir assister au meeting d’Emmanuel Ramazani Shadary : 10.000 francs congolais, soit un peu plus de 5 euros.

Difficile donc de mesurer le réel impact de ces rassemblements, d’autant que la majorité n’est pas la seule à payer ses militants. L’opposition a également recours à ses

« sympathisants intéressés » dans ses meetings, avec des moyens, certes bien moindre.

Ce samedi, le FCC a gagné la bataille des images, reste à remporter les élections. Mais les partisans du « raïs » en sont sûrs : la victoire est acquise… avec la machine à voter.

Personne ne pourra dire « je ne savais pas » Edito par Hubert Leclercq – La Libre – le 29 octobre 2018

Le 23 décembre prochain, la République démocratique du Congo devrait élire le successeur de Joseph Kabila après près de 18 années de règne. Mais le président, hors

mandat depuis décembre 2016, et toute sa clique n’entendent pas plier bagage ni, surtout, se soumettre au jeu démocratique qu’implique un passage par les urnes.

Le pouvoir en place est en passe d’organiser des élections plus que “douteuses” en se basant sur un fichier électoral unanimement critiqué avec près de dix millions d’inscrits

“inconnus” et en recourant au vote électronique. Surréaliste dans un pays où moins de 15 % du territoire a accès à l’électricité et où une majorité des votants n’a jamais été confrontée à un écran tactile. Inconstitutionnel aussi. Le texte fondamental, promulgué en 2006 par Kabila, prévoit un vote sur bulletin papier… comme le prévoyait le calendrier électoral déposé en 2017 par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), qui n’a d’indépendante que le nom.

Face à cette volonté du pouvoir de piper les dés, avec un candidat transparent et sanctionné par l’Union européenne pour son rôle dans les massacres de civils lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, les leaders de l’opposition font front commun et ont lancé une série de manifestations pacifiques pour réclamer le retrait de cet arsenal frauduleux. La communauté internationale, elle, après s’être un tantinet mobilisée pour éviter que Kabila ne tente de se représenter pour un troisième mandat inconstitutionnel, est aphone.

Pourtant, l’enjeu est de taille et dépasse les frontières de la RDC. Un scrutin organisé dans ces conditions ne peut déboucher que sur une contestation massive avec son lot de débordements, de répressions et l’inévitable instabilité qui jettera des millions de Congolais sur les routes, affectant les neuf pays voisins et, au-delà, une bonne partie du continent africain. Un jeu de dominos trop prévisible pour se contenter d’un rôle de spectateur passif.

Meeting du FCC : polémique autour du financement du meeting du FCC RFI – le 29.10.2018,

L'ACAJ, l'Association congolaise pour l'accès à la justice, s'interroge sur l'origine des fonds ayant servi à financer le meeting du FCC. Le Front commun pour le Congo a réuni samedi 27 octobre plusieurs dizaines de milliers de personnes au stade Tata Raphael de Kinshasa.

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A première vue, la rencontre entre Emmanuel Ramazani Shadary le candidat de la Majorité présidentielle et ses militants était donc un succès. Mais l'ACAJ soupçonne les organisateurs d'avoir utilisé l'argent du Trésor public et demande des clarifications aux autorités.

Par le biais de ses agents sur le terrain, l'ACAJ dit avoir recueilli des informations selon lesquelles de nombreux bus de la compagnie publique Transco ont été réquisitionnés illégalement pour l'occasion. D'après l'ONG, des représentants des forces de sécurité, en civil, étaient également présents dans les gradins. Et plusieurs participants se seraient vu remettre ou promettre des sommes d'argent.

« C'est un acte qui étonne, affirme Georges Kapiamba, président de l'ACAJ, pour lequel nous espérons recevoir vivement des explications de la part des organisateurs qui sont, pour la plupart, membres du gouvernement et donc soumis au principe de redevabilité ».

Sous couvert d'anonymat, un fonctionnaire contacté par RFI raconte avoir été enjoint de participer au meeting, sans quoi « il aurait des problèmes ». 17 000 francs congolais lui auraient été promis en échange. Il affirme n'en avoir touché que 2 000. Lambert Mende, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, dément catégoriquement : « Il n'y a jamais eu d'ordres donnés pour forcer les gens à venir ou des menaces contre les gens qui ne sont pas venus. Ça c'est complètement faux. »

Le ministre dément également les accusations de réquisition illégales de bus Transco. Il assure que ceux-ci ont été loués grâce aux cotisations de chaque regroupement politique.

Processus électoral : la machine à voter, au cœur des passions Colette Braeckman -Le Soir - le30.10.2018,

La polémique bat son plein, les doutes persistent et chacun donne son avis sur la question : sans assistance extérieure, ne comptant que sur ses propres moyens, la RDC sera-t-elle prête, le 23 décembre prochain, à accueillir 40 millions d’électeurs et à mener à bien un triple scrutin, des élections présidentielle, législatives et provinciales ?

Ils seront 21 candidats à postuler pour le poste de président de la République, 16.000 à se disputer les 500 sièges de l’Assemblée nationale, tandis que 19.000 candidats se présenteront pour les 715 sièges des assemblées provinciales.

« Dès le début, au Congo, démocratie a rimé avec technologie »

Tout au bout du Boulevard du 30 juin, le siège de la Ceni, Commission électorale nationale indépendante, gardé par la police, ressemble à une forteresse et, dans son bureau capitonné, son président Corneille Nangaa, 48 ans, issu de la société civile et des églises protestantes, dégage l’énergie et la confiance en soi d’un chef d’état-major. Non sans raison : il dirige une armée de plus d’un demi million de contractuels et de 1.400 permanents engagés à divers titres dans le processus électoral et il dispose d’un budget de 435 millions de dollars.

Ce battant préfère attaquer de front et c’est pour cela qu’il a pris le temps de nous recevoir longuement. D’emblée, il rappelle qu’en 2006 déjà, lors des premières élections démocratiques, il se trouvait aux côtés du regretté abbé Malu Malu et que depuis lors, il a participé, comme expert international, à de nombreux processus électoraux en Afrique et ailleurs. Autant dire, -et il le dit-, qu’il n’a pas droit à l’échec car sa réputation est en jeu…

Corneille Nangaa insiste sur le fait que, « dès le début, au Congo, démocratie a rimé avec technologie : au sortir de la guerre, la méfiance entre les ex-belligérants était extrême et, pour identifier les électeurs et les doter de cartes qui deviendraient aussi des documents d’identité, nous avons du recourir à la biométrie, enregistrer la photo et les empreintes digitales, un exercice qui fut confié à la société belge Zetes…

Notre pays ayant choisi le scrutin à liste ouverte et à voix préférentielle, nous avons du intégrer un certain nombre de données sur le bulletin de vote : la photo et le nom du candidat, le numéro d’ordre et le logo de son parti. Avec pour conséquence que dans certaines circonscriptions de Kinshasa, en 2011, des bulletins faisaient 56 pages et que chaque votant mettait en moyenne 15 minutes à parcourir le document…Cette année, avec trois scrutins en perspective, donc trois bulletins, c’eut été pire... ».

Nangaa n’y va pas par quatre chemins, il a hâte d’aller à l’essentiel et d’ouvrir la malle noire, rectangulaire, ignifugée et résistante à la pluie, qui trône dans son bureau et qu’il

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couve des yeux comme son bébé : la déjà célèbre « machine à voter », produite par Miro Industries en Corée du Sud et que l’opposition a qualifié de « machine à tricher », « machine à voler », « machine à dauphins » et autres amabilités.

« Il nous fallait 80.000 machines. Par sécurité nous en avons commandé une réserve de 26.000 et ce sont donc 106.000 kits complets, avec un coût unitaire de 1400 dollars, sont déjà tous en route vers l’Afrique. Il n’y a plus aucune machine en Corée du Sud…

Depuis Matadi, Dar es Salaam et Mombasa, ces kits seront acheminés vers les 80.000 centres de vote ». La course contre la montre peut-elle être gagnée ? Du côté de la Monusco, on en doute : ses avions et ses hélicoptères, qui avaient déjà été loués à grand frais (80 millions de dollars) sont restés en stand by à Entebbe (Ouganda) ou bien participent à la lutte contre l’épidémie d’Ebola.

Le Congo entend se passer de toute assistance extérieure et s’approprier le processus démocratique, ce qui laisse sceptiques les observateurs étrangers qui répètent : « Nangaa navigue à vue », « les machines n’arriveront pas à temps partout, il n’y en a encore que 19.500 à la disposition de la Ceni » et enfin, « le personnel n’aura pas eu le temps de se former à les utiliser… ».

Il y a pire : en certains endroits la sécurité de la précieuse machine pourrait être menacée, des villageois s’étant déclarés prêts à attaquer et détruire le malheureux engin…

Le président de la Ceni, confiant dans les moyens de transport locaux, (des avions militaires ont été mis à sa disposition) balaie ces objections et préfère ouvrir la « malle surprise ».

Il découvre ainsi une sorte de grosse imprimante, dotée d’un clavier qwerty, dont l’écran indique, en français, les étapes à suivre, tandis que la mise en service et la fermeture, sont réservées aux seuls techniciens. Chaque machine, dotée de 600 bulletins de vote plus une réserve de 60 documents, accueillera donc 600 électeurs. L’engin est doté d’une batterie au lithium, d’une autonomie de trente heures, ce qui devrait rassurer ceux qui rappellent la fréquence des pénuries d’électricité. Pour le cas où le vote se prolongerait de nuit, une lampe de poche a tout de même été ajoutée dans la valise….

« Ceci n’est pas un vote électronique »

Lorsque le technicien ouvre la machine et l’installe derrière un isoloir, le détail de la marche à suivre s’éclaire sur l’écran : l’électeur introduira un bulletin de vote en trois parties, réservées chacune à l’un des scrutins, ce qui fera apparaître les listes, en fonction de la circonscription.

Chacun, dans le secret de l’isoloir, devra scruter les noms et les numéros, identifier et agrandir le visage du candidat de son choix et valider son vote. A la fin des trois opérations (au niveau présidentiel, national et régional) la carte ressortira en entier, portant, imprimés en noir et blanc sur papier thermique, le nom et la photo des trois candidats choisis par l’électeur. Ce dernier, ayant reconnu le visage de ses élus, divisera lui-même son bulletin en trois morceaux distincts, de couleur différente, et introduira ses trois votes dans l’urne de plastique transparent.

Même en hésitant, en tâtonnant, l’opération ne devrait pas prendre plus que quelques minutes, sinon moins pour les plus décidés des électeurs. Des techniciens de la Ceni seront présents dans le bureau de vote, et ils aideront les moins valides, les plus intimidés par la technique. Influenceront-ils le choix final, guideront-ils les mains hésitantes ?

A noter que la nouvelle loi électorale a fait sauter la disposition qui interdisait d’aider plus d’un électeur et que les techniciens pourront proposer leur assistance jusque dans le secret de l’isoloir.

Malgré le recours à cette technologie de pointe, dont le brevet doit encore être déposé, Corneille Nangaa insiste : « Ceci n’est pas un vote électronique, qui se déroule exclusivement avec le concours de l’ordinateur, ce qui n’est pas prévu par la loi électorale.

Ici, le papier continue à l’emporter… »

De fait, le seul « décompte qui compte » sera celui des bulletins papier, déposés dans les urnes par les électeurs. Ces bulletins seront ensuite comptés manuellement à l’issue des opérations de vote. « Nous avons économisé des tonnes de papier », souligne Nangaa, « 4.800 suffiront actuellement, alors que les derniers scrutins exigeaient 17.000 tonnes de matériel ; c’est cela aussi qui allègera les opérations de transport… ». Optimiste, le président de la Ceni a limité à 660 le nombre d’électeurs par bureau de vote et il estime

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que le décompte des votes, -de simples feuillets à empiler- ne devrait prendre que quelques heures.

Et la machine ? Qu’en fera-t-on à l’heure du dépouillement ? « Rien, elle sera fermée, même si elle a évidemment enregistré les votes, c’est le comptage manuel qui l’emportera… »

Un instrument technique

La Ceni a cependant tenu compte des observations formulées par la « Westminster foundation for democracy » et l’Organisation internationale de la francophonie, qui ont réalisé l’audit du processus électoral et de ses instruments, le jugeant acceptable : les ports extérieurs de la machine, c’est-à-dire les connections WI-FI et bluetooth seront bouchés. Confidentialité oblige : sourde, la machine sera aussi rendue muette et des manipulations ultérieures au vote seront inutiles puisque l’engin ne sera plus consulté.

Les craintes exprimées par l’opposition sont elles pour autant apaisées ? Certainement pas : lorsque la Ceni a « nettoyé » le fichier électoral, il est apparu que 6 millions d’électeurs détenaient une ou plusieurs cartes, les fameux « doublons ». Le fichier définitif actuellement utilisé est donc passé de 46 à 40 millions d’électeurs et certains se demandent si les doublons éliminés ont réellement disparu.

A cela s’ajoute la question des 6,7 millions d’électeurs dépourvus d’empreintes digitales mais qui ont tout de même reçu leur carte. Cette « marge volante » ne permettra-t-elle pas, là où cela apparaîtra nécessaire, de grossir le nombre d’électeurs nécessaires à la majorité ? Ici aussi Corneille Nangaa avance une réponse péremptoire : « Dans ce pays, de nombreux citoyens, paysans, creuseurs dans les mines, lavandières qui frottent le linge sur les pierres, ont vu s’effacer leurs empreintes digitales. Faut-il pour autant les priver du droit de vote ? Bien sûr que non, d’autant moins qu’à aucun moment des opérations de vote actuelles les empreintes ne sont exigées… Il s’agît là d’un faux problème… »

« En définitive, la machine à voter, qui fait l’objet de tant de polémiques, apparaît surtout comme un instrument technique, probablement plus fiable que les bulletins papier que nous avons vus naguère traîner dans les caniveaux ou jaillir des ballots éventrés… » Cependant, au delà des questions qui subsistent sur le budget et la sécurité, une composante importante fait toujours défaut, c’est la confiance des électeurs. Une confiance qui ne pourra se gagner que par la multiplication des témoins et des observateurs et par une décrispation du climat politique, fondée sur la bonne volonté des uns et des autres et aussi sur la libération des prisonniers politiques... Autant dire qu’il n’est jamais interdit de rêver...

Des guérisseurs traditionnels contaminent des enfants à Ebola à Béni Deutsche Welle – le 30.10.2018

Des enfants traités du paludisme dans des centres de traitement de tradipraticiens en ressortent contaminés par Ebola. Ils ne respecteraient pas les mesures sanitaires pour

lutter contre la maladie à virus Ebola.

Sur 120 cas confirmés d'Ebola à Beni, au moins 30 sont des enfants de moins de 10 ans.

27 d'entre eux sont morts, d’après le ministère de la Santé. Ces enfants malades du paludisme auraient contracté le virus dans des cliniques détenues par des guérisseurs traditionnels qui ont également traités des patients atteints d'Ebola.

Les tradipraticiens utiliseraient les mêmes outils pour traiter les malades du paludisme et ceux d'Ebola. Conséquence : les enfants qui entrent sont contaminés par Ebola et meurent quelques jours après. Des faits qui aggravent évidemment la situation dans cette localité devenue l’épicentre de l’épidémie.

La résistance accélère la contagion

Le ministère congolais de la Santé a signalé, dimanche 28 octobre, six nouveaux décès en deux jours portant à 170 le nombre de décès sur 267 cas recensés. Un chiffre trop élevé, dû notamment à des résistances locales à la riposte selon les autorités.

À Beni, des agents de santé sont régulièrement agressés par les membres des familles de personnes mortes après avoir été contaminées par le virus d'Ebola.

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Pour rappel : il faut absolument éviter tout contact avec les sécrétions des patients atteints d'Ebola, que ce soit leur sang, leur urine, leur salive, leur sperme ou leurs excréments. Et se laver les mains avec soin le plus souvent possible dans les zones contaminées.

L’opposition historique dit douter de la tenue des scrutins de décembre AFP - le 30.10.2018

Le parti historique de l’opposition congolaise a dit douter mardi de la tenue des élections prévues fin décembre en RDC, qualifiant de « mise en scène » la remise de véhicules de l’armée à la commission électorale pour assurer la logistique du scrutin.

La commission électorale nationale indépendante (Céni) a réceptionné lundi à Kinshasa 150 camions et une dizaine d’avions et hélicoptères de l’armée pour acheminer à travers la République démocratique du Congo le matériel des élections présidentielle, législatives et provinciales du 23 décembre. Le vote doit notamment permettre d’élire le successeur du président Joseph Kabila, resté dix-huit ans au pouvoir et qui ne peut plus constitutionnellement se représenter.

« Il s’agit là d’une mise en scène pour séduire l’opinion nationale et internationale », a déclaré à l’AFP Augustin Kabuya, porte-parole de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

« Cent-cinquante camions ne peuvent pas couvrir l’immense territoire national (2,3 millions de km2) où il n’y a même pas d’infrastructures routières », a-t-il ajouté.

« Nous savons que le président de la Céni, Corneille Nangaa, n’est pas prêt à organiser les élections le 23 décembre 2018 », a estimé M. Kabuya.

Tous les matériels électoraux commandés à l’étranger ne sont pas encore arrivés en RDC.

« Vu le temps qui reste pour la tenue des scrutins, et la superficie du pays, logiquement, je ne vois pas comment la Céni va s’y prendre » pour être prêt le 23 décembre, a -t-il dit.

Lors de la cérémonie officielle de remise de ces matériels, les autorités congolaises ont réaffirmé leur volonté d’organiser les élections, reportées en 2016 et 2017, sans aide de la communauté internationale.

Pour les précédentes élections de 2006 et 2011, la RDC avait bénéficié d’un appui matériel de la Mission des nations unies en RDC (Monusco) en hélicoptères, avions et véhicules.

« Si on nous fait une demande d’appui logistique on est prêt à apporter notre soutien mais jusque là, il n’y a aucune demande », a déclaré la porte-parole de la Monusco, Florence Marchal, interrogée par l’AFP.

L’UDPS a confirmé qu’elle participerait aux élections de décembre 2018 avec ou sans les machines à voter contestées par les autres partis d’opposition. « C’est une façon pour nous de mettre le régime de Kabila dos au mur car nous savons qu’il veut obtenir un report des élections avec la bénédiction de l’opposition », a expliqué M. Kabuya.

L’opposition dans son ensemble affirme qu’elle ne boycottera pas les élections bien que, à l’exception de l’UDPS, elle exige l’abandon des machines à voter de fabrication sud- coréenne, accusant l’introduction de ces écrans tactiles de favoriser la fraude.

Le président de l’UDPS, Félix Tshisekedi, est l’un des 21 candidats en lice pour la présidentielle.

Présidentielle en RDC : un sondage contesté par le camp Kabila donne Félix Tshisekedi favori

Trésor Kibangula – Jeune Afrique – le 30 octobre 2018

Les résultats du nouveau sondage du Groupe d'étude sur le Congo (GEC), rendus publics ce mardi 30 octobre, placent l'opposant Félix Tshisekedi loin devant Emmanuel Ramazani Shadary, dont l’entourage dénonce une « volonté de conditionner l’électorat ». Au point d’influer sur le choix du candidat unique de l’opposition ?

Est-ce cette fulgurante percée de Félix Tshisekedi qui l’a incité à violer l’embargo ? Toujours est-il que c’est un diplomate, selon nos informations, qui a partagé le contenu du nouveau sondage du Groupe d’étude sur le Congo (GEC), à la veille de la date prévue pour sa divulgation – mercredi 31 octobre. Dès ce mardi, en effet, ce document de 16 pages circulait déjà sur WhatsApp, obligeant ses auteurs à le rendre public avant l’heure. Réalisé entre le 29 septembre et le 15 octobre 2018 auprès de 1179 personnes âgées de 18 ans

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et plus, réparties dans les 26 provinces du pays, ce cinquième « sondage d’opinion publique

» du GEC, en association avec le Bureau d’études, de recherches et de consulting international (Berci), s’est penché sur la « redistribution des rapports de force politique » après la publication de la liste définitive des candidats en lice pour la présidentielle du 23 décembre en RDC.

Félix Tshisekedi loin devant

« La principale leçon à tirer, c’est le changement de statut de Félix Tshisekedi », décrypte Jason Stearns, le directeur du GEC, basé à New York, que Jeune Afrique a joint par téléphone. Avec 36% d’intentions de vote, le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) profiterait ainsi des invalidations de candidatures de Jean-Pierre Bemba et de Moïse Katumbi pour devancer tous les autres candidats de l’opposition encore en lice : Vital Kamerhe (17%), Martin Fayulu (8%) et Freddy Matungulu (5%). Mais ce n’est pas tout.

A en croire ce sondage, Félix Tshisekedi se placerait en effet loin devant Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin désigné in extremis par le président Joseph Kabila. « Les résultats de notre sondage font état d’un écart de 20 % entre les deux hommes : Félix Tshisekedi est crédité de 36 % alors que Ramazani Shadary ne parvient qu’à rassembler les quelque 16 % qui revenaient jadis collectivement aux anciens prétendants à la succession de Joseph Kabila », poursuit Jason Stearns.

Pour cet ancien expert onusien, expulsé de RDC en avril 2016, « si on le calque sur le taux de participation à la présidentielle de 2011 [58,81%], cet écart signifie surtout que Félix Tshisekedi devancerait aujourd’hui Ramazani Shadary d’au moins sept millions de suffrages ». En conséquence, selon Jason Stearns, « l’échelle de la fraude devra être énorme » pour garantir une victoire du candidat de la coalition au pouvoir.

« Ils veulent conditionner l’électorat »

Dans les rangs du Front commun pour le Congo (FCC, majorité présidentielle), on s’interroge sur l’opportunité de ce sondage. « Pourquoi les auteurs de cette prétendue enquête d’opinion n’ont-ils pas tenu compte de l’engouement constaté lors de la présentation de notre candidat, samedi 27 octobre, au stade Tata Raphaël, à Kinshasa ? » lance le professeur Adolphe Lumanu, l’un des stratèges de la « Kabilie », très proche d’Emmanuel Ramazani Shadary.

Pour celui qui est aussi l’un des vice-présidents du Conseil national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre (CNSA), « ce sondage n’est qu’une façon de préparer l’opinion ». « Ils veulent conditionner l’électorat, mais ça ne marchera pas ! » jure-t-il, revendiquant le

« contrôle de la situation à plus de 80 % ».

« Au sein du FCC, nous sommes sereins et confiants. Nous ne croyons pas du tout à cette mise en scène concoctée depuis l’étranger. Je n’ai pas vu, par exemple, les enquêteurs du GEC chez moi, à Idiofa », tacle Adolphe Lumanu.

« Les répondants ont été recrutés à partir d’une liste de 2000 numéros de téléphone cellulaire obtenus lors du sondage de BERCI/GEC de 2016, réalisé [à leur] domicile, à l’échelle nationale, dans plus de 400 sites d’enquête urbains et ruraux (…). Les interviews ont été téléchargées directement sur un serveur hébergé à distance par le site Web Ona.io, accessible à tous les partenaires en temps réel », répond-on par avance dans le rapport.

Adieu candidat unique de l’opposition ?

Au sein de l’opposition, le résultat engrangé par Félix Tshisekedi en termes d’intentions de vote risque de compliquer davantage le choix d’un candidat unique, analyse Jason Stearns.

En tout cas, « cela ne va pas aider », estime-t-il, craignant que le fils de l’opposant historique, fort de ses 36 %, soit incité à faire cavalier seul, considérant qu’il n’a besoin de personne pour l’emporter lors d’un scrutin à un tour.

Et pourtant… Dans l’est du pays, « Vital Kamerhe consolide sa position auprès des électeurs du Nord Kivu, du Sud Kivu et de l’ex-Province Orientale ». De son côté, « Martin Fayulu fait une percée significative dans l’ancienne province du Bandundu ».

Kinshasa, troisième ville la plus chère du monde pour les expatriés Hubert Leclercq – La Libre – le 30 octobre 2018

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Chaque année la société Eurocost international publie son baromètre des villes les plus chères du monde pour les expatriés.

Hong Kong et Tokyo se partagent les deux premières places de ce classement. L’année dernière Hong Kong occupait la deuxième place de ce « hit-parade » derrière Luanda. La capitale angolaise a chuté à la 14e place suite à la dévaluation de sa monnaie et malgré une très forte inflation.

L’Afrique centrale ne quitte pas pour autant le podium, Kinshasa, qui « gagne » 24 places en un an, la plus grosse poussée de fièvre – et de loin – du top 30, s’installe en effet sur la 3e place de ce podium.

Ce classement du coût de la vie pour les expatriés, qui reprend 272 villes, se base sur des prix collectés en juin 2018 et mis à jour avec des taux de change de septembre 2018.

Comment expliquer cette arrivée de la capitale congolaise dans ce trio de tête ? « La capitale de la RDC a effectivement gagné 24 places entre 2017 et 2018, passant de la 27eà la 3eplace de notre classement, explique-t-on chez EuroCost International. Pour reprendre l’historique de ces dernières années, Kinshasa était classée 16een 2016, mais une forte dévaluation de la monnaie locale a entraîné son recul dans le classement. Dans les mois suivants, de fortes augmentations de prix ont progressivement compensé cette chute de la monnaie, repositionnant ainsi Kinshasa dans le haut du classement. L’économie locale a été particulièrement déstabilisée par la baisse des cours du pétrole et la dévaluation de sa monnaie. Le marché immobilier a lui aussi été touché, entraînant une hausse significative des coûts des loyers pour les expatriés. Le coût de la vie très élevé à Kinshasa s’explique donc par une inflation soutenue, tandis que la monnaie s’est stabilisée ces derniers mois ».

Les autres villes africaines du classement

Sur un classement continental, Kinshasa arrive donc en tête des villes les plus chères d’Afrique pour les expatriés, devant Luanda. Suivent Bangui, Pointe Noire, Ndjamena, Brazzaville, Libreville, Asmara et Djibouti. Tripoli cloturant le top 10.

Les auteurs de cette étude note qu’au Soudan, « malgré une très forte inflation, la dévaluation de la monnaie au début de l’année entraîne la chute de Khartoum dans ce classement. Au Soudan du Sud, la ville de Juba gagne quelques places par rapport à l’année dernière. La monnaie continue de se déprécier mais la très forte inflation compense largement cette baisse. Comme l’année dernière, Tunis est la ville africaine la moins chère de notre classement, expliquent encore les responsables de l’étude, la dévaluation régulière du dinar tunisien par rapport à l’euro ne faisant que consolider cette tendance. » Le top 25 mondial des villes les plus chères pour les expatriés

1. Hong Kong 2. Tokyo 3. Kinshasa 4. Genève 5. Séoul 6. Singapour 7. Beyrouth 8. Londres 9. Zurich 10. New York 11. Honolulu 12. San Francisco 13. Lausanne 14. Luanda 15. Pékin 16. Shanghai 17. Abu Dhabi 18. Tel Aviv 19. Copenhague 20. Berne 21. Bangui

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22. Taipei 23. Bâle 24. Moscou 25. Sydney

Ebola: l'ONU veut muscler la réponse face à l'épidémie en RDC Marie Bourreau correspondante à New York –RFI - le 31 octobre 2018

Le conseil de sécurité de l’ONU a adopté mardi 30 octobre à l’unanimité une résolution appelant à intensifier la lutte contre l’épidémie Ebola qui sévit dans l’est de la RDC. A quelques semaines des élections qui doivent se tenir normalement le 23 décembre prochain, l’ONU demande aux groupes armés de cesser leurs activités pour permettre à l’aide humanitaire et sanitaire de parvenir aux populations civiles dans les zones touchées par l’épidémie. Soucieux de ménager Kinshasa, le texte souligne aussi la nécessité pour la Monusco et l’OMS de se coordonner avec le gouvernement congolais.

Le texte, porté par l’Ethiopie et la Suède, mais parrainé par l’ensemble des membres du Conseil de sécurité, s’inquiète de l’entrave posée aux personnels soignants pour venir en aide aux populations. C’est le cas, par exemple, dans la région de Béni dans l’est des Kivu, où des opérations sanitaires ont dû être stoppées faute de conditions de sécurité suffisantes selon l’ambassadeur éthiopien.

Les diplomates demandent donc à tous les groupes armés rebelles, et en particulier les forces alliées démocratiques (ADF) de cesser leurs activités hostiles pour permettre la livraison rapide et sans entrave d’aide. Les hôpitaux et les personnels soignants doivent être protégés. L’ONU craint que faute de soins, l’épidémie s’étende à d’autres pays de la région tels que le Burundi, le Rwanda, l’Ouganda ou encore le Soudan du Sud. Reste à savoir quel sera l’impact d’un tel texte sur des groupes armés sur lesquels l’ONU ou le gouvernement congolais ont peu d’influence, et dans une région dont les casques bleus ont commencé à se retirer au profit des centres urbains dans la perspective des élections de décembre prochain.

Elections en RDC: quid des observateurs?

RFI - le 01-11-2018

Les observateurs électoraux se préparent en RDC à moins de 2 mois maintenant du scrutin prévu le 23 décembre. La Symocel, organisme de la société civile d'observation citoyenne des élections, a commencé cette semaine la formation de ses équipes. L'occasion de faire le point. Combien et qui devraient être les observateurs nationaux et internationaux sur le terrain pour s'assurer du bon déroulement de ces élections ?

Du côté des observateurs internationaux, il y a ceux qui ont été officiellement invités : l'Union africaine, qui enverra donc une mission (reste à en définir la taille et la durée) ; l’OIF a également été sollicitée.

Puis il y a ceux qui n'ont pas été invités. L'Union européenne notamment, elle avait pourtant manifesté son intérêt dès le mois de juin, sans suite à l'heure actuelle. Les délais ne lui permettent plus d'organiser une mission selon ses critères. Elle n'observera pas le scrutin. « On ne va pas inviter des gens qui nous ont placés sous sanctions », aurait déclaré le président Kabila au Conseil de sécurité, selon plusieurs sources diplomatiques.

Toujours à l'international, l'ONG américaine Centre Carter prévoit une soixantaine d'observateurs africains, américains et européens, mais reste depuis des semaines dans l'attente d'une invitation officielle, pourtant promise par la Céni. L'ONG pourrait être obligée de réduire la voilure faute de temps.

C'est donc au niveau national que les observateurs devraient être les plus nombreux : 40 000 environ pour la Commission justice et paix de l'église catholique, plus de 20 000 pour la Symocel. Mais ces derniers restent soumis à une procédure d'accréditation fixée par la Céni, entre le 8 novembre et le 10 décembre. Avec le risque que les observateurs de longue durée ne puissent donc pas suivre l’ensemble de la campagne qui doit débuter le 22 novembre. « Un moyen de limiter l'observation », redoute un expert.

Une crainte d'autant plus présente que la Symocel, déjà présente sur le terrain au moment de l'enregistrement des électeurs et du dépôt des candidatures, dit avoir déjà essuyé des

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refus d'accréditation dans plusieurs provinces cette année ce qui a limité son accès à certaines informations indispensables pour mener à bien sa mission.

Angola: des médecins exerçant avec des faux diplômes congolais Angop ( Angola) – le 01.11.2018

Sept faux diplômes de médecine pour des études faites en République Démocratique du Congo (RDC) ont été récemment détectés par l’Institut National d’Evaluation et Reconnaissance d’Etudes d’Enseignement Supérieur (Inaarees-sigle en portugais), a révélé un communiqué parvenu, mardi, à l’Agence Angola Presse (Angop).

La découverte de ces documents a été possible à partir de la dénonciation publique faite par l’ordre des Médecins de l’Angola sur la reconnaissance et l’homologation par l’institut d’études en médecine en faveur de 40 faux médecins.

La dénonciation a été faite lors de la visite des députés de la VIème de la commission de l’Assemblée nationale en mai dernier à l’Ordre des Médecins d’Angola.

Les 40 présumés faux diplômes de médecine déclarés par l’ordre de médecin de l’Angola ont été profondément analysés par l’institut qui a constaté que 36 sont des études faites en République Démocratique du Congo (RDC) desquels 25 déclarations émises par Inaarees et 11 délivrés par l’Université Agostinho Neto (UAN).

« Des 36 diplômes, sept sont confirmés faux dont six attestations définitives et une provisoire » ajoute la note.

Inarees a également analysé des attestations d’études de la Fédération Russe et une du Rwanda, dont la véracité ne peut être mise en question.

Le Front commun conteste la valeur de l'étude du Berci RFI- le 1er novembre 2018

Un sondage paru cette semaine en RDC donne Félix Tshisekedi favori de la présidentielle et montre le scepticisme des Congolais sur la tenue d'élections transparentes. Cette étude est commentée et a suscité la ferme réprobation du Front commun. Mais les auteurs de l'étude se défendent de tout parti pris.Le Front commun pour le Congo (FCC) rejette les résultats du sondage publié mardi par le Bureau d'études, de recherches et de consulting international (Berci) et le Groupe d'étude sur le Congo (Gec) de l'université de New York, dirigé par Jason Stearns.

Ce sondage révèle qu'une majorité de Congolais ne croient pas que les élections prévues en décembre seront libres et transparentes et place l'opposant Félix Tshisekedi largement en tête des intentions de vote, jusqu'à 20 points devant Emmanuel Ramazani Shadari, le candidat du FCC.

Adolphe Lumanu, cadre du Front commun et membre du bureau politique du parti présidentiel, estime que ce sondage est biaisé. En cause, selon lui, une supposée mainmise d'Olivier Kamitatu, un proche de Moïse Katumbi sur le Berci, qui a participé à l'enquête.

« Qui est derrière les sondages ? Ce sont tous ceux qui sont contre ce que Kabila fait, ce que sa famille politique fait. M. Stearns est un ancien expulsé de la République démocratique du Congo. C’est un expert des Nations unies qui était dans ce pays et qui a été expulsé. Et Berci, on sait que ça appartient à Olivier Kamitatu qui est le porte-parole de Moïse Katumbi. Vous comprenez déjà que les conclusions sont orientées. On voudrait façonner l’opinion, planter le décor des violences pour que l’après-élection ne soit pas crédibilisée », estime le responsable.

Des gardes-fous

Mais Jason Stearns, qui dirige le Gec, conteste le fondement de ces accusations. Il reconnait qu'Olivier Kamitatu a bien participé à la fondation du Berci dans les années 1990 mais rappelle qu'il l'a quitté depuis longtemps. « Kamitatu a démissionné du Berci officiellement en 1999, lors des accords de Lusaka, quand il a rejoint le MLC, et il ne joue aucun rôle professionnel ni personnel au sein du Berci depuis longtemps. Il faut aussi souligner que l’opposition avait accusé Berci d’être partiel, il y a quinze ans, quand Berci sortait des sondages qui montraient que Joseph Kabila était assez populaire. Donc il me

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semble que ces accusations sont plutôt politiquement motivées par des gens qui n’aiment pas les résultats de Berci », argue-t-il.

Toutefois, souligne le politiste, des garde-fous ont été pris pour garantir la transparence et la crédibilité de l'enquête. « D’abord au niveau technique, l’échantillonnage est fait d’une façon scientifique. Aussi, dans la façon dont les sondages s’effectuent, les gens qui interviewent les répondants enregistrent les réponses sur une tablette et les réponses sont téléchargées immédiatement sur un « cloud » [nuage en anglais ; outil de sauvegarde virtuel et accessible depuis différents lieux, NDLR] auquel nous avons tous directement accès. Et donc tous ceux-là sont des garde-fous qui font que c'est difficile de manipuler les résultats. »

Autre accusation formulée par le FCC contre ce sondage : le manque de représentativité.

A ce propos, Jason Stearns rappelle que l'échantillon de 1779 personnes utilisé est « plus important que pour la plupart des sondages réalisés aux Etats-Unis, pays ayant au moins quatre fois plus d'électeurs que la RDC ». Il précise aussi qu'un autre sondage sera organisé avant le jour du vote afin de vérifier si oui ou non, comme l'affirme le FCC, le meeting de samedi dernier a modifié les tendances observées dans ce sondage réalisé entre fin septembre et début octobre mais « doute qu'une manifestation organisée à Kinshasa puisse changer aussi drastiquement les points de vue des électeurs ».

Processus électoral: Une "Mainmise" de la présidence, selon une étude du GEC VOA – le 02.11.2018,

La présidence congolaise est accusée d'avoir une "mainmise" sur deux institutions chargées d’assurer la transparence du processus électoral en République démocratique du Congo, à moins de deux mois des scrutins cruciaux censés organiser la succession du président Joseph Kabila, selon une étude du Groupe d’Étude sur le Congo (GEC).

"La Commission électorale nationale indépendante (Céni) et la Cour constitutionnelle sont contestées, leurs membres taxés de partialité", selon cette étude publiée jeudi par le Groupe d’Étude sur le Congo (GEC), basé à l’Université de New York.

Pour les auteurs de l'étude, une grande partie de la faiblesse de ces institutions provient de "la capacité de la présidence de la République à contrôler, coopter ou diviser" les différentes forces politiques et sociales qui devraient servir de contrepoids.

Cette "mainmise sur les institutions chargées d’assurer la transparence du processus électoral rend quasi-inopérants les garde-fous existants dans les différents textes qui régissent ces institutions", affirme l'étude.

"Ces accusations de manipulation du processus politique, l’absence de consensus au sein de la classe politique et les contestations qui pourraient en résulter risquent de plonger la RDC dans un nouveau cycle de conflits", estiment les experts dans ce rapport intitulé, "RDC : les élections de tous les dangers".

"Toutes ces accusations gratuites visent à préparer le terrain à ceux qui veulent boycotter les élections. Il y a des actions coordonnées pour éviter que des élections se tiennent", a réagi Jean-Pierre Kambila, directeur de cabinet adjoint du président Kabila.

Les élections présidentielle, législatives et provinciales clefs du 23 décembre 2018 doivent organiser la succession du président Joseph Kabila. Ces scrutins ont déjà été reportés à deux reprises en 2016 et 2017.

Le président Kabila, qui ne pouvait plus se représenter après deux mandats constitutionnels, a désigné son ex-ministre de l'Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary comme "dauphin".

Vingt et un candidats sont en lice pour cette présidentielle dont deux ténors de l'opposition:

Félix Tshisekedi, président de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, parti historique de l'opposition) et Vital Kamerhe de l'Union pour le Congo, ancien président de l'Assemblée nationale passé à l'opposition.

L'opposition dans son ensemble affirme qu'elle ne boycottera pas les élections bien que la majeure partie continue à réclamer l'abandon de la machine à voter le jour du scrutin que Kinshasa veut organiser seul, sans soutien de la communauté internationale.

"Si la date des élections est maintenue pour le 23 décembre 2018, il est clair que les contrôles institutionnels en place ne suffiront pas à garantir l’intégrité et la crédibilité du processus", conclut l'étude.

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