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06 10 18/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) Chers Visiteurs et Abonnés,

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Encore des questions? Mme Helène Madinda vous répondra:

helene.madinda@gmail.com.

SOMMAIRE

La presse parue à Kinshasa au matin de ce samedi 6 octobre 2018 reste dominée par les réactions des Congolais autour du Prix Nobel de la paix décerné notamment au docteur Dénis Mukwege mais aussi par la visite dans la capitale d’une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU et par la menace persistante de l’Ebola. Ces divers sujets se retrouvent également dans la presse internationale.

Mukwege Prix Nobel de la Paix 2018

Le Potentiel présente « Une sélection de la Rédaction » parmi « les réactions des congolais à l’endroit du Dr Denis Mukwege »

« La récompense au Dr Denis Mukwege avec le Prix Nobel de la Paix 2018, n’a pas laissé indifférents les personnalités sociopolitiques de la République démocratique du Congo (RDC). Les uns se sont exprimés par la voie de la presse, les autres sur les réseaux sociaux.

Ci-dessous, la sélection de quelques réactions de certains leaders congolais.

Lambert Mende, porte-parole du Gouvernement congolais: « Nous félicitons Dénis Mukwege pour cette reconnaissance par l’académie Nobel de Suède du travail remarquable qu’il fait en faveur des femmes qui sont victimes de violence sexuelle dans le Sud-Kivu. Il est évident que nous n’avons pas été toujours d’accord avec la tendance qu’il avait prise parfois de politiser ce travail humanitaire important qui est reconnu aujourd’hui, mais nous saluons qu’un compatriote soit reconnu dans ce travail là », déclaré le porte-parole du gouvernement congolais.

Félix Tshisekedi, président de l’UDPS : « Félicitations au Dr D. Mukwege pour son Prix Nobel. Le bien, fait à autrui, finit toujours par être récompensé. Mes pensées vont à ses nombreuses patientes, victimes de la barbarie, et dont les malheurs viennent d’être reconnus. Là, je peux le dire : je suis fier d’être Congolais ».

Moise Katumbi, leader de » Ensemble pour le changement »: « Félicitations au compatriote Denis Mukwege pour ce Prix Nobel. Quelle reconnaissance pour son travail pour les femmes et la justice !

Il met la RDC à l’honneur sur le plan international. Il est temps qu’un nouveau leadership politique mette fin à la tragédie des femmes violées. »

Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) : « Félicitations au Dr Denis Mukwege pour le Nobel. Juste récompense pour un noble combat en faveur de nos mamans, sœurs et filles violées. Avec cette distinction, la RDC est dans les projecteurs du monde de façon positive. Le savoir-faire au service de l’humanité. »

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Jeanpierre Bemba, président du Mouvement de libération du Congo (MLC) :

« J’exprime toute mon admiration et ma fierté envers notre compatriote et homme de distinction Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix 2018 qui a su apporter une lueur positive et reconstructive aux femmes de la République démocratique du Congo. »

Martin Fayulu, leader de la Dynamique de l’opposition: « Mukwege: Prix Nobel de la Paix. Une reconnaissance au sommet de l’engagement de ce digne fils du Congo, en faveur de la paix et de l’humanité. Consécration méritée de son oeuvre. Ce prix représente la renaissance du Congo, un nouveau départ pour notre pays. Félicitations Docteur! »

Il titre à la Une : « Prix Nobel de la paix 2018, Dr Denis Mukwege, la consécration ».

Enfin nobélisé !, soupire le quotidien. « Dr Dénis Mukwege vit désormais la consécration de tout l’amour qui l’a témoigné envers ces victimes des violences sexuelles dans la partie Est de la RDC », écrit le journal avant d’ajouter que « c’est au nom de la paix que cette récompense lui a été attribuée. On attend maintenant voir le monde agir avec la même détermination pour ramener la paix et la stabilité sur l’ensemble de la RDC. » Et c’est le combat actuel de Dr Mukwege, précise le Potentiel.

Actualité.cd se penche quant à elle du côté des réactions et titre : « RDC-Prix Nobel de la Paix: Mabunda a présenté les félicitations de Kabila à Mukwege ».

Pour ce média en ligne, la représentante personnelle du chef de l’Etat, Jeanine Mabunda Lioko se dit satisfaite que la République démocratique du Congo soit honorée par l’octroi du Prix Nobel de la Paix 2018 à l’un de ses concitoyens, le docteur Denis Mukwege, gynécologue congolais actif dans la lutte contre les violences sexuelles. "Nous sommes fiers que le combat et les initiatives menées par la RDC, au travers du docteur Mukwege, pour le rétablissement de la dignité et le respect de la femme soient ainsi reconnus internationalement " indique un communiqué de la présidence de la République relayé par ce site.

« L’Ambassade des Etats-Unis à Kinshasa félicite le Dr Mukwege pour son couronnement

», écrit CasInfo.ca.

Via son compte Twitter, le consulat américain a tenu à féliciter le Dr Mukwege surnommé le « réparateur des femmes », pour son Prix Nobel de la paix, annonce ce média. Avant de souligner que le Dr Mukwege et Nadia Murad ont été couronnés Prix Nobel de la paix 2018.

Tous les deux sont considérés par le Comité Nobel norvégien comme symbole de la lutte contre les violences sexuelles.

7/7.cd qui relaye notamment la réaction de Félix Tshisekedi, titre : « Félicitations au Dr Dénis Mukwege pour son prix Nobel, le bien fait à autrui, finit toujours par être récompensé, là je peux le dire, je suis fier d’être congolais ».

Pour Félix Tshisekedi, candidat à la présidentielle du 23 décembre prochain, les biens faits sont et finissent toujours pas être récompensés, note 7/7.cd .

Conseil de Sécurité et processus électoral

Le Bulletin de l’ACP explique que « La CENI rassure la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU des avancées du processus électoral en RDC »

« Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa Yobeluo, a affirmé que le processus électoral en cours en RDC avance normalement, à l’issue d’une réunion avec une forte délégation des membres du Conseil de sécurité des Nations unies, vendredi dans la salle Abbé Apollinaire Malu Malu à Kinshasa/Gombe.

Corneille Nangaa a fait remarquer que la crédibilité du processus électoral, la confiance entre les parties prenantes et le respect de la date de 23 décembre 2018 sont des impératifs électoraux à privilégier. Il a rappelé que le gouvernement avait déjà pris l’option

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de ne pas solliciter les appuis financiers venant de l’extérieur, avant de saluer la présence de cette délégation en RDC.

Pour Corneille Nangaa, cette délégation qui est venue s’imprégner de l’état d’avancement du processus électoral en RDC, témoigne de son appui audit processus en plus de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), ainsi que de 130 experts internationaux. Cette délégation, conduite par le représentant permanent de la France aux Nations Unies, François Delattre, est arrivée vendredi à Kinshasa pour une mission officielle de 3 jours en RDC.

Elle comprend notamment les représentants permanents de la Bolivie, de la Chine, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée Equatoriale, de l’Ethiopie, de Kazakhstan, du Koweït, du Pays- Bas, du Pérou, de la Pologne, de la Fédération du Russie, de la Suède et du Royaume uni.

Selon des sources crédibles, la délégation aura des entretiens avec quelques membres du gouvernement avant d’être reçue par le Président de la République, Joseph Kabila Kabange.

La porte-parole de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), Mme Florence Marchal, avait indiqué mercredi que la délégation a pour mission d’évaluer la mise en œuvre du mandat de la mission de l’ONU en RDC ».

Ebola/Nord-Kivu

Mediacongo.net annonce: « 3 volontaires de la croix rouge blessés lors de l'enterrement d'une victime »

« Les trois volontaires ont été blessés le mardi 2 octobre 2018, lors d'une attaque par un groupe de personnes, alors qu’ils effectuaient un enterrement sécurisé dans la ville de Butembo, dans la province du Nord-Kivu.

D'après un communiqué de la croix rouge, publié ce jeudi 04 octobre, deux des volontaires ont été grièvement blessés et reçoivent des soins médicaux pour leurs blessures.

Depuis le début de la flambée d’Ebola au Nord-Kivu, affirme ce mouvement volontaire, les équipes de la Croix-Rouge de la RDC ont été victimes d’actes de violence et d’agression de la part de communautés opposées à des protocoles d’enterrement digne et sécurisé.

En septembre, indique le communiqué, un volontaire de la Croix-Rouge a été blessé lorsque des personnes ont lancé des pierres sur un véhicule transportant une équipe d’enterrement sécurisé. Toutefois, l’attaque de mardi a été le cas de résistance communautaire le plus violent à ce jour, indique le document.

Un danger permanent

Selon ce communiqué, Nafo-Traoré, directrice régionale de la fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) pour l’Afrique a déclaré : « Cela est un rappel terrible des dangers auxquels font face ces équipes de volontaires qui effectuent des enterrements sécurisés. Alors que nous dénonçons catégoriquement l’attaque contre nos collègues, nous comprenons la peur et la frustration que ressentent de nombreuses communautés du Nord-Kivu. La population a peur et beaucoup de rumeurs circulent, contribuant ainsi au renforcement du sentiment de peur et de méfiance. » Nafo-Traoré a rappelé que le corps d’une personne décédée du virus Ebola est très contagieux et lorsqu’ il n’est pas correctement manipulé, peut contaminer d’autres personnes. Lors de précédentes épidémies d’Ebola précise le communiqué, ces enterrements sécurisés ont été essentiels quant à l’enrayement de la propagation de la maladie. « Chaque jour, nos équipes de volontaires mettent tout en œuvre pour renforcer la confiance, informer et aider les populations à comprendre le risque que présente Ebola.

Cela est rendu possible par le fait qu’ils viennent eux-mêmes de ces communautés, parlent la même langue et comprennent les coutumes et croyances traditionnelles », a dit le Dr Nafo-Traoré de la FICR.

La Croix-Rouge a déployé des spécialistes à Butembo pour apporter un soutien psychosocial immédiat aux personnes touchées et s’emploie à l’amélioration de la sécurité des volontaires.

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Depuis le début de l’épidémie, plus de 180 volontaires de la Croix-Rouge, spécialement formés, ont effectué 162 enterrements dignes et sécurisés dans le Nord-Kivu conclut le communiqué ».

Rappel : Les 7 conditions à défaut desquelles une élection sera NULLE.

L’élection est un processus complexe, une machine aux multiples rouages, et il faut que chacun de ceux-ci fonctionne impeccablement pour que l’élection puisse être valable.

Si un seul de ces rouages est défectueux ou grippé, cela met à néant la validité de tout le processus et les élections sont nulles. Schématiquement, ces conditions sont au nombre de sept:

1 – Le corps électoral doit être correctement connu et identifié. Là où, comme en RDC, le dernier recensement remonte au Déluge, ce recensement doit avoir lieu avant que l’on n’envisage d’organiser des élections .

2 – L’organisation pratique et matérielle des élections doit être confiée à une institution neutre et apolitique. C’est actuellement un point d’achoppement en RDC.

3 – Lorsque l’obstination d’un Président, jamais élu comme en RDC, ou simplement arrivé en fin de mandat, rend une Transition indispensable, celle-ci ne peut être présidée que par une personne consensuelle et qui s’engage à ne pas être candidate.

4 – La certification des résultats doit être confiée à un pouvoir judiciaire parfaitement indépendant.

5 – Toutes les opérations, depuis les bureaux de vote jusqu’à la proclamation finale, doivent être parfaitement transparentes, soumises à l’observation, tant des témoins désignés par les candidats que des observateurs nationaux ou internationaux. En particulier, les opérations électroniques doivent être, soit évitées, soit soumises à une surveillance particulièrement scrupuleuse. (Même si elles ne concernent que la transmission des résultats des bureaux locaux au bureau central. Le souci affiché de « gagner du temps »peut cacher une intention de gagner l’élection… en trichant).

6 – Les élections doivent être organisées par ordre d’importance croissante : régionales et locales, d’abord, provinciales et législatives ensuite, présidentielle en fin de parcours.

7 – Là où, comme en RDC depuis les élections de 2011, l’on vit sous un régime illégitime, il ne saurait être question d’impunité. Il faut des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge.

Il est indispensable que TOUTES ces conditions soient réalisées EN MEME TEMPS. Sans quoi l’on s’expose aux pires aventures telles celles dont la RDC donne, pour son malheur, le triste exemple à l’Univers entier. Dans ce pays, en effet, aucune de ces sept conditions n’a jusqu’ici été respectée.

L’on pourrait ajouter une huitième condition aux sept énumérées ici : le soutien ferme et sélectif de la «communauté internationale » aux démocraties en construction. Mais cela ne dépend pas des pays africains eux-mêmes.

Presse et documents étrangers

République démocratique du Congo : une entreprise familiale

COMMUNIQUE DE PRESSE A2 Global Risk / taz, die tageszeitung le 27 Septembre 2018 Distribué par APO Group pour A2 Global Risk

L'analyse des dossiers publics laisse entendre que des fonds publics se sont retrouvés dans un réseau d'entités complexe, contrôlé par Kabila, sa famille et ses alliés.

LONDRES, Royaume-Uni, 27 septembre 2018/ -- L’élection présidentielle de décembre en République démocratique du Congo devrait apporter de nouveaux espoirs, après que l’autocrate Joseph Kabila ait finalement accepté de se retirer en août. Mais avec les principaux candidats de l'opposition prescrits et un fidèle de Kabila sur la même ligne et destiné à lui succéder, l'histoire ne risque-t-elle pas de se répéter ?

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Un nouveau rapport du consultant A2 Global Risk (A2GlobalRisk.com) en matière de risques politiques et de sécurité, donne des conseils aux entreprises sur les risques auxquels elles sont susceptibles d’être confrontées après le retrait de Kabila.

Bien que la République démocratique du Congo (RDC) soit riche en ressources naturelles, notamment en or, en cuivre et en cobalt, une faible partie de cette richesse revient à ses citoyens ordinaires ; 63 % de la population survit avec moins de 1,9 dollar par jour. Par ailleurs de récentes enquêtes ont plutôt laissé entendre que d’énormes sommes d'argent auraient pu finir dans les coffres du président Joseph Kabila, de sa famille et de ses amis.

L'analyse des dossiers publics laisse entendre que des fonds publics se sont retrouvés dans un réseau d'entités complexe, contrôlé par Kabila, sa famille et ses alliés. Une évaluation des intérêts détenus par le cercle de Kabila dans des pays tels que la Namibie l’indique également.

Une élection présidentielle devrait permettre un nouveau départ après 17 ans de présidence de Kabila. Cependant, Olivier Milland, analyste principal chez A2 Global Risk et analyste de l'Afrique subsaharienne, auteur du rapport « Risques commerciaux en République démocratique du Congo : que se passera-t-il lorsque Kabila se retirera » est moins optimiste.

« Les signaux montrent qu’il n’y aura guère de changement réel. C'est l'homme de paille qui va changer, mais les affaires vont probablement continuer comme avant ».

Les indicateurs laissent à penser que le risque d’investissement restera élevé au lendemain des élections, estime A2 Global. On peut citer par exemple :

* Il est peu probable que les élections de décembre soient libres etéquitables, ce qui accroît le potentiel de troubles civils et de violence

* Kabila a tout fait en sorte pour qu'un fidèle partisan lui succède, réduisant ainsi le risque de poursuites éventuelles après son retrait

* En attendant, le cercle immédiat de parents et d’amis de Kabila domine une communauté d’affaires opaque, susceptible de garder la main mise sur une grande partie des richesses de la RDC à moyen terme.

« Compte tenu des intérêts particuliers de tous ceux qui ont l’intention de maintenir le statu quo, cela place les entreprises étrangères dans une position difficile pour pouvoir pénétrer sur le marché ».

« D'une part, elles pourraient faire face à une concurrence déloyale venant des sociétés ayant des liens avec Kabila et, d’autre part, elles doivent veiller à ce que les transactions ne violent pas la multitude des réglementations nationales et extraterritoriales en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux. »

Meeting du 29 septembre : Les opposants refusent la "machine à voter"

AFP - le 30.09.2018,

Des responsables de l'opposition, dont quatre candidats à la présidentielle, ont mobilisé samedi des milliers de personnes lors d'un rassemblement dans le centre de Kinshasa, à

moins de trois mois des élections du 23 décembre.

« C'est une réussite, vous le voyez, il n'y a plus rien à prouver. Le peuple est avec nous et nous irons jusqu'à la victoire finale », a déclaré à la presse le président-candidat du parti historique d'opposition UDPS, Félix Tshisekedi, en arrivant à la tribune.

Avec deux autres candidats, Vital Kamerhe et Martin Fayulu, et le soutien à distance de Jean-Pierre Bemba et des partisans de Moïse Katumbi, les opposants ont voulu mettre en garde le pouvoir du président Joseph Kabila contre des élections qui favoriseraient outrageusement le candidat de la majorité.

« Le meeting d'aujourd'hui consiste à protester contre la parodie électorale qui se prépare.

Nous allons rejeter la machine à voter que nous appelons machine à tricher », a déclaré M. Kamerhe, ancien président de l'Assemblée nationale dont le bâtiment se trouve non loin du lieu du meeting face au stade des Martyrs sur le boulevard Triomphal.

Les opposants refusent la « machine à voter », une machine à choisir les candidats et à imprimer les bulletins de vote. Ils contestent aussi la validité du fichier électoral en raison de millions d'inscrits sans empreintes digitales.

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L'enjeu de ce rassemblement est de »démontrer l'unité de l'opposition dans la perspective de la désignation d'un candidat commun », a déclaré pour sa part à l'AFP l'ancien Premier ministre passé à l'opposition Adolphe Muzito, dont la propre candidature a été invalidée.

« Le candidat unique de l'opposition, oui, mais ce n'est pas aujourd'hui. Chaque chose en son temps. Aujourd'hui, il faut d'abord que le peuple comprenne que nous ne pouvons pas aller à l'abattoir, là où Kabila veut nous amener. Pas de machines à voter, pas de millions d'électeurs fictifs », a insisté Martin Fayulu.

Le président du MLC, Jean-Pierre Bemba, dont la candidature a également été invalidée, a salué dans un message téléphonique ses « frères » Tshisekedi, Kamerhe et Fayulu.

Présence massive de militants

Un participant, Georges, arborant un t-shirt à l'effigie de l'opposant Tshisekedi a déclaré:

« Je suis là pour soutenir les opposants congolais, pour combattre le régime en place qui nous a fait souffrir ».

Près de deux cents policiers étaient déployés devant le siège du parlement et les rues alentours.

La présidentielle en RDC est prévue le 23 décembre. Le président Joseph Kabila, à qui la Constitution interdisait de briguer un nouveau mandat, a désigné son ancien ministre de l'Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, comme son dauphin.

La manifestation de samedi avait été autorisée par le gouverneur de Kinshasa. Tout rassemblement public à caractère politique avait été interdit en RDC entre septembre 2016 et avril 2018.

Félix Tshisekedi : « Si je suis le candidat de l'opposition, je gagnerai ! » Louise Dewast - BBC - le 02.10.2018,

Felix Tshisekedi, le fils du défunt vétéran de l'opposition congolaise, Etienne Tshisekedi, aspire à diriger une coalition constituée des sept principaux partis de l'opposition.

L'opposant congolais devra faire face à six leaders aspirant eux aussi à diriger la coalition des sept principaux partis d'opposition pour affronter Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat désigné par le président Joseph Kabila à l'élection présidentielle du 23 décembre prochain. L'ancien vice-président du pays, Jean-Pierre Bemba, et l'ancien gouverneur de l’ex-Katanga, Moïse Katumbi, qui font aussi partie de la coalition de l'opposition, ont été empêchés tous les deux de concourir.

Nous avons assez de soutien dans tout le pays pour remporter la majorité

Avec 21 candidats en lice pour cette élection à un seul tour, les coalitions sont essentielles pour obtenir la majorité des 40 millions d'électeurs.

Felix Tshisekedi a déclaré lors du rassemblement de l’opposition ce samedi, qu’ils allaient

« s'asseoir » cette semaine avec ses concurrents pour décider d'un « plan commun » et d'un « candidat commun ».

« Si je suis le candidat, je gagnerai », a déclaré Félix Tshisekedi dans une interview avec la BBC.

« Mais si je me retire demain en faveur d'un autre candidat, en faveur du candidat commun, il aura autant de chances que moi de gagner. Je pense que nous sept avons assez de soutien dans tout le pays pour remporter la majorité », a-t-il poursuivi.

D’après lui, le peuple congolais est fatigué du régime du Président Kabila et sont prêts pour le changement : « Les gens sont fatigués de ce régime qui a été en place depuis 1997 [quand le père de M. Kabila est arrivé au pouvoir]. La situation économique du Congo est extrêmement chaotique. Nous pensons qu'en luttant efficacement contre la corruption et en développant un climat d'affaires, nous pouvons réussir dans l'amélioration des vies de la population congolaise. Aujourd'hui, un Congolais vit avec 1.25 $ par jour, nous espérons l'améliorer à 11.75 $. C'est vraiment la moindre des choses que nous pouvons faire et je pense que c’est au moins le minimum de ce que les Congolais attendent de nous. » S’il y a un point sur lequel les sept partis d'opposition sont déjà unanimes, c’est la condamnation de machines à voter que veut utiliser la Ceni.

Comme certains observateurs internationaux, ils craignent que les machines puissent être utilisées pour tricher, comme l’explique Fatshi dans son interview : « Nous avons jusqu'au

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7 octobre pour leur faire changer d'avis. Après cette date, nous devrons très rapidement nous débarrasser de la machine et imprimer les scrutins, mais j’ose croire que nous avons du temps pour faire les choses correctement avant le 23 décembre.»

« Accomplir le rêve de mon père »

Parlant de son père, Etienne Tshisekedi, décédé l'année dernière en Belgique et dont le retour pour un enterrement est toujours dans une impasse entre les autorités familiales et congolaises, Felix Tshisekedi le décrit comme son « maître » et voudrait si possible

accomplir son rêve.

« Je veux, si possible, accomplir le rêve de mon père […] C’est mon but. Un Congo accueillant, qui intègre des étrangers et travaille de pairs avec eux, un Congo qui est riche et prospère et qui brille à travers l'Afrique. C'est mon rêve ... et je pense que les gens me font assez confiance pour le réaliser. »

Jusqu’ici, l'opposition a échoué à s'unir contre le Président Kabila lors des élections de 2011 élections et plusieurs partis d'opposition doivent encore régler des rivalités internes.

La Candidature unique de l’opposition attendra encore Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 30 09 18

Des milliers de Congolais sont venus soutenir ce weekend le meeting des principaux leaders de l’opposition à Kinshasa. Les opposants ont fustigé l’utilisation de la machine à

voter et le fichier électoral, mais ils ne se sont toujours pas prononcés sur le nom du possible candidat commun de l’opposition à la présidentielle de décembre.

C’était une première dans l’histoire de l’opposition politique en République démocratique du Congo (RDC). Ce samedi, s’est en effet tenu le premier meeting unitaire de l’opposition congolaise face au Stade des Martyrs de Kinshasa. Félix Tshisekedi (UDPS), Vital Kamerhe (UNC), Martin Fayulu (Ecidé), Freddy Matungulu (Congo na Biso) et Adolphe Muzito étaient tous réunis sur la même tribune. Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, empêchés de participer à la présidentielle, sont intervenus par téléphone ou vidéo-conférence.

Les autorités congolaises, qui ont autorisé le rassemblement après 20 mois d’interdiction de tout meeting politique, n’avaient pourtant pas facilité la tâche aux sympathisants des différents partis d’opposition. Les bus de la compagnie Transco étaient tous « en entretien général » ce samedi, et plusieurs monticules de sables avaient été déversés innocemment aux abords du lieu du meeting. Malgré ces obstacles, les militants d’opposition étaient bien au rendez-vous de premier meeting commun. Plusieurs milliers selon les observateurs présents.

Contre la machine à voter et le fichier électoral

Avant l’arrivée des principaux ténors sur scène, la star de ce rassemblement était sans aucun doute la machine à voter, que les opposants appellent la machine à tricher. La première revendication de cette mobilisation était de protester contre « la parodie électorale » qui se prépare au Congo. A la tribune, les orateurs ont tous rejeté l’utilisation de la machine à voter, source d’une possible fraude à grande échelle. Autre sujet d’inquiétude : la crédibilité du fichier électoral. Selon l’opposition, 10 millions d’électeurs seraient inscrits sans empreintes digitales.

Pour Vital Kamerhe, le pays se prépare à « une farce électorale (…) à cause de la machine à voter, ou des listes électorales », mais aussi à cause « de l’incertitude sur le financement des élections, ou de l’insécurité croissante dans l’Est du pays ». Mais au-delà de l’exigence d’un scrutin équitable, crédible et transparent, l’opposition sait qu’elle ne peut continuer à avancer en ordre dispersé face aux électeurs Congolais. Et le principale message de ce meeting commun était d’afficher l’unité de l’opposition… et couper l’herbe sous le pied aux tentations de la division. « Sachez qu’à partir d’aujourd’hui (…) nous venons de constituer une seule famille. Si vous voulez insulter l’un d’entre nous, il faut nous insulter nous tous.

Si vous voulez soutenir l’un d’entre nous, il faut nous soutenir nous tous » a prévenu Félix Tshisekedi.

« Donnez-nous un peu de temps »

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Pourtant, chacun sait que la bataille des égos fait rage au sein de l’opposition. Pour preuve, l’épineux dilemme du candidat unique, indispensable dans une élections à un seul tour de scrutin, est encore loin d’être tranché, à trois mois de la présidentielle. « Donnez-nous un peu de temps, 10 ou 5 jours, comme l’a dit Jean-Pierre Bemba et nous allons choisir un candidat commun », a cherché à rassurer Adolphe Muzito, lui aussi recalé par la Cour constitutionnelle pour concourir aux élections. Mais le choix est épineux.

Deux candidats font office de favoris. Félix Tshisekedi, légèrement en tête, et Vital Kamerhe, toujours accusé de faire le jeu du pouvoir. Mais il n’est pas dit que les opposants réussissent à se mettre d’accord sur un de ces deux noms. Katumbi a toujours soutenu Tshisekedi et le choix de Bemba pourrait se porter sur Kamerhe. En cas de désaccord, l’option du plus petit dénominateur commun pourrait faire pencher la balance vers un autre candidat, moins clivant, comme Freddy Matungulu ou Martin Fayulu. On imagine mal, alors, que Félix Tshisekedi ou Vital Kamerhe laissent tomber la course à la présidence. Et donc…

adieu à la candidature unique.

Boycott ?

Plus le temps passe et plus l’équation de la candidature unique semble hypothétique.

« Chaque chose en son temps, tempère Martin Fayulu. Aujourd’hui, il faut d’abord que le peuple comprenne que nous ne pouvons pas aller à l’abattoir, là où Kabila veut nous amener ». Et face au chaos électoral annoncé, l’option d’un boycott du scrutin refait surface. Cette stratégie reste encore minoritaire au sein de l’opposition, chacun se rêvant encore comme le candidat unique tant recherché. Mais une fois le nom connu (ce qui reste très incertain), les candidats déçus pourraient se rabattre sur cette option.

En attendant, la majorité présidentielle, qui s’attèle à faire connaître Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin de Joseph Kabila, joue sur du velours. Les atermoiements de l’opposition à désigner un candidat unique sont régulièrement raillés par les cadres du parti présidentiel. Selon André-Alain Atundu, « l’opposition n’est tout simplement pas prête pour aller aux élections ». L’argument n’est certes pas complètement faux, mais en pratiquant le débauchage des opposants et en disqualifiant les deux poids lourds de l’opposition (Katumbi et Bemba) le pouvoir a tout fait pour atomiser les maigres espoirs d’une alternance réussie à la tête de l’Etat congolais. Une stratégie pour l’instant gagnante pour le camp Kabila.

Experts de l’ONU tués en RDC : confusion et contradictions à l’audience RFI – le 02.10.2018,

A la barre, ce lundi, les différents accusés ont donné des témoignages contradictoires.

Nouvelle audience et toujours de la confusion, ce 1er octobre. Les différents accusés ont été tour à tour appelés à la barre et se sont contredits, se sont accusés les uns les autres

de mentir. Il faut dire que même la version des faits présentée par la justice militaire change sans cesse depuis le début de ce procès, le 5 juin 2017. Notamment depuis l'implication directe du général Mukuntu, l'auditeur général et numéro 1 du parquet

militaire.

Lors de l’assemblée générale des Nations unies, l'ambassadeur Barnabé Kikaya, conseiller diplomatique de Joseph Kabila, a tout de même tenu à assurer que les autorités ont l’intention de faire toute la lumière sur cette affaire. « Si l’auditeur général militaire lui- même s’implique, cela veut dire que nous aussi nous sommes pressés de savoir ce qu’il s’est réellement passé dans cette partie de notre pays, le Kasaï central », a-t-il affirmé.

Si le diplomate admet que le processus sera « long », il souligne qu’il « avance » et

« garantit que quiconque était impliqué dans ces meurtres fera face à la justice et sera puni de ses actes ».

Pourtant, deux agents de l’Etat arrêtés dans le cadre de cette affaire, José Tshibuabua et Thomas Nkashama, n’ont toujours pas été présentés devant la justice et travaillent pour les services de renseignement. « S’ils sont arrêtés, ce n’est pas une arrestation arbitraire.

S’ils sont arrêtés, cela veut dire que, tôt ou tard, ils seront présentés devant la justice » affirme Barnabé Kikaya à leur propos.

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Il explique que « pour des besoins d’enquête, on peut retarder la présentation devant les juges de ces deux personnalités », mais que cela n’empêche pas qu’ils « seront face à la justice, tôt ou tard ».

La forte démographie, un défi politique brûlant en RDC VOA – le 02.10.2018,

La croissance démographique en République démocratique du Congo, l'une des plus fortes au monde et qui échappe à tout recensement depuis 35 ans, perturbe le processus

électoral en cours en plus de ses multiples enjeux d'avenir, selon une étude récente.

Plus grand pays d'Afrique sub-saharienne (2,345 millions de km2), la RDC est le troisième pays du continent le plus peuplé avec 76 à 85 millions d'habitants, selon les estimations des Nations unies ou de Kinshasa.

D'entre eux, 40 millions ont été retenus sur les listes pour les élections prévues le 23 décembre 2018. "À l'échelle nationale, l'augmentation du nombre d'inscrits paraît cohérente avec la croissance démographique: 32.024.640 inscrits en 2011, 40.287.385 en 2018", estime l'IFRI (Institut français des relations internationales) qui publie une note intitulée: "la République démocratique du Congo face au défi démographique".

"En revanche, les distorsions entre provinces s'expliquent difficilement", ajoute l'IFRI à moins de trois mois des élections présidentielle, législatives et provinciales.

"Les principaux bastions de l'opposition ont perdu des sièges: quatre pour chacune des anciennes provinces de l'Équateur et du Kasaï occidental, deux pour le Bandundu. L'ex- Katanga en revanche en gagne deux", détaille l'auteur de la note, le géographe spécialiste de l'Afrique Roland Pourtier.

"Faute de données démographiques établies indépendamment des enjeux électoraux, la suspicion continuera de polluer le processus électoral", estime le centre de recherches parisien.

L'opposition dénonce des millions "d'électeurs fictifs" inscrits sans empreintes digitales sur le fichier électoral.

L'enjeu de ces élections est à la mesure d'un immense pays instable aux neuf frontières:

tenter d'organiser le départ du président Joseph Kabila après 18 ans de pouvoir, avec une première transition pacifique.

D'après un diplomate, des élections acceptables permettraient de prendre date pour l'avenir dans ce pays "parmi les plus jeunes du monde (45 % de moins de 15 ans)" et où la croissance démographique va se poursuivre d'après l'IFRI.

Selon les projections citées dans la note, la population congolaise va passer le cap des 100 millions d'habitants dans les 15 ans et va s'établir en 2050 entre 139 et 180 millions d'habitants.

La croissance de la population dépendra de la diffusion de la contraception pour l'instant marginale, relève la note.

"Six enfants par femme"

La RDC "fait partie des cinq pays au monde, tous africains" où le taux de fécondité

"dépasse, en 2017, six enfants par femme (Angola, Niger, RDC, Somalie, Tchad)", précise l'IFRI.

"La RDC aspire à devenir un pays émergent. Or tous les pays émergents ont accompagné leur croissance économique d'une transition démographique radicale grâce à la +révolution contraceptive+", selon l'IFRI.

"À cet égard, la RDC accuse un grand retard. Une prise de conscience des autorités politiques se fait jour cependant, reconnaissant que le 'dividende démographique' n'est envisageable qu'avec une baisse significative de la fécondité".

La baisse de la fécondité pourrait s'accélérer avec "le mouvement irrésistible d'urbanisation", avance l'IFRI, selon qui ce taux "tombe" à 4,4 enfants par femmes dans la capitale Kinshasa (10 millions d'habitants).

"Face aux défis de l'explosion démographique, la RDC ne manque pas d' atouts. Elle ne se trouve pas dans la situation sans issue du Sahel car elle dispose de réserves foncières considérables, évaluées à 80 millions d' hectares cultivables par (l'agronome) Eric Tollens", poursuit l'IFRI.

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La RDC n'a pas recensé sa population depuis 1984. Ce désert statistique a nourri une autre polémique, au sujet du nombre total de morts pendant les deux guerres civiles entre 1998 et 2003.

Citée dans l'étude, l'ONG International rescue committe (IRC) est accusée d'avoir ajouté de la "confusion statistique" en avançant au fil des années le nombre de six millions de victimes.

Ce nombre-choc a été relayé "par des médias qui se nourrissent de sensationnalisme", "la perte de 5 ou 6 millions de personnes en quelques années étant en effet incompatible avec une croissance de la population congolaise de l'ordre de 3 % par an", selon l'IFRI.

A l'inverse, d'autres études ont ramené ce nombre à 200.000: "Le grand écart! Les chiffres, plus que jamais, font partie des stratégies politiques", conclut l'IFRI.

Présidentielle: Jean-Philibert Mabaya, candidat « pour faire bouger les choses » La Libre Afrique – le 03.10.2018,

Jean-Philibert Mabaya est candidat à la présidentielle du 23 décembre 2018. Soutenu par sa plateforme politique Arc-en-Ciel, l’homme du Kwilu fut le dernier à s’inscrire pour le scrutin toujours annoncé pour le 23 décembre prochain. « Je suis candidat parce que je

prétends avoir une vision pour le pays, je suis aussi candidat parce que Kin-Kiey s’est présenté. Je refuse que ce Monsieur incarne Masi-Manimba, notre ville dans le Kwilu ».

Mabaya reconnaît sans souci un manque d’image. Il est loin de la notoriété des Tshisekedi, Bemba ou Katumbi. « Je ne sais pas me vendre, j’en suis conscient. Je suis un technicien, un homme du terrain et je peux me prévaloir d’une belle expérience tant en politique que dans le monde des entreprises ou dans ma région. J’ai construit un petit barrage hydroélectrique chez moi. Tout le monde a donc l’électricité dans mon village. Je connais bien notre pays, je suis passé partout parce que j’ai commencé ma carrière comme cheminot », sourit-il.

La Libre Afrique: En politique, vous êtes proche de Kengo Wa Dondo, le président du Sénat et pourtant vous vous présentez comme opposant au pouvoir ?

Jean-Philibert Mabaya: C’est évident, je suis un opposant. Je ne cesse de répéter qu’il faut que les choses bougent. C’est aussi pour ça que je suis candidat. Le peuple est fatigué.

Il en a assez de vivre dans des conditions inhumaines. C’est intolérable. Pour ce qui est de ma proximité avec le président du Sénat, c’est tout à fait exact. Je pense que nous avons fait du bon travail ensemble au sénat, lui en tant que président, moi comme questeur. On a formé un bon duo, on a travaillé pour le bien du peuple. Je ne comprends pas pourquoi Kengo a rejoint le FCC (Front commun pour le Congo), peut-être est-il fatigué et n’a-t-il plus l’envie de repartir au combat. Mais ça, c’est sa décision et elle ne m’empêche certainement pas de me lancer à fond dans mon combat pour marquer une rupture en RDC.Qu’entendez-vous par marquer une rupture ?

On ne peut plus continuer à vivre comme aujourd’hui. Il est essentiel de redonner une nouvelle image aux Congolais. Il faut leur rendre leur dignité. Les Congolais sont travailleurs et intelligents mais ils sont étouffés par le système. Une des premières ambitions de mon programme est de permettre à tous les Congolais de manger. Cela peut paraître fou ici, mais au pays beaucoup meurent de faim. Au marché, on vend même des croupions de poulet. C’est intolérable dans un pays avec des potentialités aussi importantes que les nôtres. L’agroalimentaire est donc au centre de mon programme, comme la sécurité, le rétablissement de la justice, la démocratie ou encore la bonne gouvernance.

On a besoin des investisseurs.

Mais des gens sérieux qui viennent sur le long terme, pas des affairistes qui viennent ponctionner notre économie. Pour attirer ces investisseurs, dans tous les secteurs de notre économie, il faut un bon climat des affaires. Il faut aussi un système bancaire solide dans lequel les banques deviennent réellement des institutions de financements. Ce programme, je l’ai élaboré avec des juristes, des économistes, des spécialistes venus de nombreux secteurs.

Prêt à soutenir le candidat de l’opposition

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Vous êtes pour une candidature unique de l’opposition ? Tout à fait.

C’est étonnant quand on sait que votre province, le Kwilu, présente à elle seule quatre candidats (Matungulu, Fayulu, KinKiey et vous) ?

Cela montre que cette province s’intéresse à l’avenir de notre pays.

Vous êtes prêt à vous retirer pour un autre candidat ?

Absolument. J’en prends l’engagement. Si on me démontre qu’un autre est mieux placé, dispose de meilleurs atouts, je ferai un pas de côté, je le soutiendrai et j’appellerai les miens à le soutenir. Il faut établir des critères sur lesquels on peut se prononcer ouvertement sur ce choix déterminant pour l’avenir de notre pays et de tout un continent, voire plus.

Il n’est pas trop tard pour dégager un candidat unique ?

Non. On ne doit pas tergiverser mais il faut prendre le temps de se mettre d’accord sur un programme commun, ça peut aller très vite.

Se présenter pour un scrutin présidentiel coûte cher… tout ça pour se retirer au dernier moment ?

C’est le prix de l’engagement pour son pays. J’ai été à la tête de l’Onatra. Je sais que l’on peut servir son pays et en faire bénéficier le plus grand nombre. Je veux me battre pour mon pays, faire entendre ma voix mais c’est l’intérêt du pays qui doit prévaloir.

Vous avez un candidat préféré ? Pas pour l’instant.

Vous êtes de passage en Belgique pour rencontrer d’autres prétendants ?

Tout le monde sait que nous avions des candidats qui n’ont pas été retenus et qui se trouvent pour l’instant en Belgique. Ce sont de grands candidats qui bénéficient d’un large soutien dans la population. Celui qui espère être président de la RDC a intérêt à les avoir avec lui.

« Les machines à voter doivent être absolument écartées. » Vous croyez à des élections crédibles ?

Non, en tout cas pas si on doit aller aux urnes avec le processus prévu actuellement.

C’est-à-dire ?

Les machines à voter doivent être absolument écartées. Elles suscitent une énorme suspicion au pays. Je l’ai dit publiquement à Corneille Nangaa (président de la Ceni, Ndlr) quand il est passé au Sénat. Il faut aussi revoir le fichier électoral. La composition de la CENI pose aussi problème. Comment savoir avec de tels éléments qui suscitent débat si vous avez réellement atteint le seuil d’éligibilité ? Partir aux élections avec de telles questions, c’est être certain d’avoir des lendemains de scrutin qui déchantent. Or , tout ce processus doit enfin aboutir à un pouvoir réellement légitime qui permette au pays de sortir de cette crise institutionnelle dans laquelle nous vivons depuis bien trop longtemps.

Pour l’instant la CENI ne semble rien entendre. Qu’envisagez-vous si rien ne change ?

« Pour l’instant, on doit tout faire pour être prêt le jour J. Si rien ne change, on doit se concerter entre opposants pour trouver une ligne de conduite, une position commune. Il faut aussi discuter avec les autres acteurs comme la société civile et les églises. La population veut les élections et elle veut se débarrasser de ceux qui sont au pouvoir et elle voit que celui qui doit régler le problème s’en fout. Je ne peux pas le dire autrement, le président s’en fout. C’est aussi pour cela qu’il faut un changement. Il faut un président avec une vision. »

Quel scénario voyez-vous si la CENI ne change pas ses plans ?

« Au 23 décembre, si les élections sont bâclées, si le pouvoir ne respecte pas la volonté du peuple, il faut une transition sans Kabila. »

Vous y croyez vraiment ?

« Le pouvoir n’en veut certainement pas mais il ne pourra pas résister longtemps à 80 millions de Congolais. »

Avec qui pour la diriger ?

« La constitution parle clairement du président du Sénat. » Mais la RDC est hors constitution désormais…

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« Exact. Je pense que l’Eglise a un rôle majeur à jouer. Les catholiques sont les porte- drapeau mais ils ne sont pas les seuls. Regardez ce qu’il s’est passé lors des marches initiées par le CLC, on a vu d’autres églises, d’autres religions s’associer à ces manifestations. »

Un dernier mot sur la diaspora qui est complètement absente de ce processus…

« C’est inacceptable. Il faut redonner le goût du pays à tous ces enfants du Congo. On va avoir besoin d’eux aussi pour reconstruire le pays. Il y a de belles capacités qui se trouvent en dehors du pays, elles doivent pouvoir rentrer. Si j’arrive au pouvoir, il est prévu que nous révisions la Constitution et que nous inscrivions que tous ceux qui sont nés de père ou de mère congolais sont Congolais… »

RDC: y-aura-t-il des élections à Noël?

Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 02 Octobre 2018

Les retards s’accumulent dans l’organisation des élections du 23 décembre et font craindre un énième glissement du calendrier électoral.

Alerte sur le processus électoral. A moins de trois mois des élections présidentielle et législatives en République démocratique du Congo (RDC), les retards dans le calendrier sont alarmants. Au coeur des inquiétudes se retrouve les fameuses machines à voter, très contestées par l’opposition. Son utilisation, décidée au dernier moment par la Commission électorale (Ceni), et jamais inscrite dans la loi électorale, fait craindre une possible fraude massive.

Mais ce qui inquiète surtout les observateurs, c’est le retard pris par le déploiement des 106.000 machines à répartir dans 75.000 bureaux de vote du pays. Les premiers lots devaient débarquer par bateau fin juillet, mais les autorités ont repoussé leur arrivée pour la fin septembre. Et début octobre, il n’y a toujours pas de machines à voter à l’horizon.

Retards logistiques

Mais une fois les machines sur le sol congolais, reste sans doute le plus dur à faire : les acheminer aux quatre coins de ce vaste pays continent, grand comme cinq fois la France, et dont les infrastructures routières sont quasi inexistantes. Et pour cela, il faut beaucoup de moyens. Seulement voilà, la RDC a affirmé vouloir organiser seule les élections et a décliner l’aide logistique des casques bleus de la Monusco. La Commission électorale a annoncé disposé de 7 hélicoptères, 7 avions dont 2 Boeing, d’un DC-8, d’un Antonov, de 130 camions,185 pickups…

Mais selon plusieurs experts, le compte n’y est pas, d’autant que les hélicoptères sont encore sans pilote, encore en formation au Soudan, et que certains appareils sont « en cours d’acquisition ». Si on rajoute les difficultés d’acheminent dans certaines provinces, en bateau, ou en pirogue, et l’insécurité qui règne dans l’Est et le centre du pays, certains experts tablent sur « au moins 45 jours de retard » sur le calendrier initial.

La Ceni déjà hors délais

Les retards s’accumulent également dans la formation des agent électoraux, toujours au point mort, mais aussi dans l’affichage des listes électorales provisoires. Pour l’instant, les listes ne sont pas encore consultables dans les 17.000 points de votes identifiés par la Ceni. En comptant les délais de contestations de 30 jours et l’obligation d’afficher les listes définitives 60 jours avant la date du scrutin… la Commission électorale est déjà en dehors des clous.

Enfin, toujours aussi inquiétant, le manque de moyens financiers fait planer le doute sur la volonté réelle du pouvoir d’organiser les élections dans les délais. A ce jour, il manque 289 millions de dollars à la Ceni pour boucler son budget électoral. Sur les 432 millions budgétés, l’Etat n’a décaissé que 143 millions, et n’a rien versé depuis juillet 2018 dans les caisses de la Commission électorale. Et comme sur l’aide logistique, le gouvernement congolais a refusé toute aide financière extérieure, estimant qu’elle ne devait plus subir

« d’ingérence étrangère ». Si Corneille Nangaa, le président de la Ceni, a tenté de rassurer l’opinion en déclarant qu’il y aurait biens des élections en décembre « avec ou sans argent », son verdict est sans appel sur la machine à voter : « sans machine à voter, les élections ne pourront se tenir en décembre ! ». Un ballon d’essai loin d’être innocent.

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En attendant la candidature unique de l’opposition

A 80 jours du scrutin, tous les indicateurs sont au rouge et le spectre d’un nouveau report du scrutin plane de nouveau au Congo. Le retard logistique des machines à voter pourrait constituer l’argument idéal pour retarder pour la troisième fois la présidentielle, permettant ainsi Joseph Kabila, président hors mandat depuis 2016, de continuer à conserver son fauteuil. Le pouvoir attend de savoir quelle tournure va prendre la possible (mais encore incertaine) candidature unique de l’opposition. En cas d’une désignation unanime d’un seul candidat pour représenter l’ensemble de l’opposition, le pouvoir pourrait avoir peur des urnes et repousser le vote. En cas de candidatures multiples d’opposants, le camp présidentiel pourrait alors décider d’aller aux urnes… en étant sûr de gagner. Tout est désormais une question de timing, dont Joseph Kabila détient encore les clés.

Déploiement de la Monusco: Montée de tension entre Kinshasa et l'ONU RFI – le 03.10.2018,

Alors que les membres du Conseil de sécurité sont attendus cette semaine à Kinshasa, la tension ne semble pas retombée entre l'ONU et le gouvernement congolais.

Selon les informations recueillies par RFI, juste avant l'arrivée de Joseph Kabila à New- York, du matériel destiné à des contingents de casques bleus a été bloqué par l'administration congolaise. C'est notamment l'arrivée d'un bataillon indonésien dénommé

« de déploiement rapide » et du matériel qui lui était destiné qui avait mis le feu aux poudres alors que Kinshasa demande à l'ONU d'établir un plan de retrait définitif de sa mission en RDC.

C'est à la veille de l'Assemblée générale des Nations unies que le gouvernement congolais aurait averti l'ONU de son mécontentement, expliquent des sources onusiennes. Un mécontentement motivé par l'arrivée d'armement à destination du nouveau bataillon indonésien dit « de déploiement rapide ».

Toujours selon ces sources onusiennes, Kinshasa serait même allé jusqu'à menacer de bloquer l'arrivée de toute la logistique à l'attention de tous les nouveaux contingents de la Monusco.

Déploiement sans concertation

Du côté de l'armée congolaise, on justifie cette décision par le déploiement de ce nouveau bataillon onusien qui se serait fait sans concertation. « L'importation d'armes et de munitions en quantités surrestimées nous préoccupe », dit une source militaire congolaise qui rappelle que le gouvernement n'a aucun regard sur l'entrée et la sortie des armes des casques bleus. « La Monusco ne nous informe même pas sur les quantités d'armes perdues par leurs casques bleus au profit des groupes armés », dénonce encore cette source militaire.

Vent de panique

Un tel blocage a créé un vent de panique au sein du quartier général de l'ONU, alors que le président Joseph Kabila avait enfin accepté de rencontrer le secrétaire général, Antonio Guterres. Et pourtant, pour une source onusienne, c'était simplement une manière pour les autorités congolaises de tester la réaction de la communauté internationale à ce type de mesure de rétorsion.

L'incident est clos, promet le gouvernement congolais alors que justement, les membres du conseil de sécurité doivent arriver le 5 octobre en RDC. Le ministre congolais des Affaires étrangères assurait, hier, mardi 2 octobre, à RFI que ces nouveaux bataillons de la Monusco pourront désormais travailler avec leur équipement.

Plus de 500 millions d'Africains vivent toujours sans « identité officielle » Moutiou Adjibi Nourou - Agence Ecofin / Banque mondiale - le 03.10.2018,

Le continent africain abriterait plus de la moitié du milliard de personnes à travers le monde, n’ayant pas d’identité officielle. C’est ce qu’a indiqué, la semaine dernière, Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale, s’exprimant à l’occasion d’une réunion organisée en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.

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D’après les données de l’institution, les ressortissants de l’Afrique subsaharienne représenteraient l’énorme majorité (494 millions d’individus) de cette population sans preuve d’identité officielle. Cela implique donc que, dans les pays au sud du Sahara, près d’un Africain sur deux ne dispose pas de carte d’identité.

L’enquête ID4D (Identification for development) Findex 2017 indique également que

« l’Afrique compte neuf pays sur dix parmi les 99 […] qui affichent les taux de couverture les plus faibles en matière d’identité, et sept des dix pays présentant les écarts les plus importants entre les hommes et les femmes ».

D’un autre côté, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a indiqué que près des deux tiers des enfants africains, âgés de moins de cinq ans, n’ont pas de certificat de naissance.

Selon les experts, cette situation exacerberait le manque d’accès d’une bonne partie de la population africaine aux services de santé, d’éducation et de financement. Elle entraînerait également des difficultés importantes dans la valorisation de leurs droits juridiques et politiques (le vote notamment).

Pour résorber le phénomène, la Banque mondiale a annoncé qu’il faudrait mobiliser 6 milliards $ pour mettre en œuvre plusieurs initiatives (telles que l’ID4D), visant à mener de larges campagnes d’identification numérique et d’enregistrement des faits d’états civils à l’échelle du continent. Ceci devrait permettre d’améliorer l’inclusion financière, la gouvernance, l’intégration régionale et la promotion des investissements publics dans le capital humain via les programmes d’éducation et de protection sociale.

« Nous devons travailler de concert pour créer des systèmes d’identification numérique fiables et ne faisant pas d’exclus, à même de débloquer des opportunités économiques pour les personnes les plus vulnérables », a à cet effet indiqué la directrice, Kristalina Georgieva.

Notons que près d’un milliard $ sont actuellement mobilisés pour promouvoir l’identification numérique dans 30 pays, dont 23 en Afrique.

Le Conseil de sécurité à Kinshasa pour s'assurer d'élections "libres"

VOA – le 04.10.2018,

Le Conseil de sécurité de l'ONU effectuera en fin de semaine une visite en République démocratique du Congo afin de s'assurer d'élections présidentielle et parlementaires

"libres" le 23 décembre dans ce pays, sur fond de tensions entre les autorités congolaises et les Nations unies.

L'ONU souhaite des "élections libres, justes et pacifiques", a déclaré mercredi l'ambassadeur néerlandais à l'ONU, Karel Van Oosterom, qui participe à ce voyage organisé par la Bolivie, présidente en exercice du Conseil en octobre, la France et la Guinée équatoriale.

Les Etats-Unis ne seront représentés que par un chef de cabinet adjoint de la mission américaine. En juillet, l'ambassadrice américaine Nikki Haley n'avait pas eu de feu vert de Kinshasa pour se rendre à nouveau dans le pays après un premier déplacement en 2017, selon des diplomates.

Le voyage est prévu de jeudi à lundi et sera limité à Kinshasa. Le Conseil espère y rencontrer le président Joseph Kabila, son Premier ministre et son chef de la diplomatie, la commission électorale, ainsi que l'opposition et la société civile. Les diplomates discuteront aussi via des liaisons vidéo avec différentes implantations de Casques bleus dans le pays.

La mission de paix Monusco compte quelque 17.000 Casques bleus. Avec un budget annuel d'un peu plus d'un milliard de dollars, il s'agit de l'une des plus importantes missions de l'ONU dans le monde.

La semaine dernière, Joseph Kabila avait exigé devant l'Assemblée générale annuelle des Nations unies un "début effectif et substantiel du retrait" de cette force, ne la jugeant plus utile. Arguant de sa souveraineté, la RD Congo a refusé toute aide financière et logistique de l'ONU pour le processus électoral.

Le chef de l'Etat a promis de quitter le pouvoir après le scrutin, plusieurs fois retardé mais désormais "irréversible", selon lui.

Selon des diplomates, la mauvaise entente entre les autorités et l'ONU se traduit actuellement par des réticences congolaises à accepter un déploiement d'avions et

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d'hélicoptères équipant des bataillons marocain et indonésien de réaction rapide de l'ONU.

"Ils sont pour l'instant tatillons pour les autorisations", admet l'un d'eux sous anonymat, évoquant "plein de manifestations d'humeur" de Kinshasa à l'égard de l'ONU.

"Personne n'est contre un retrait à terme de la Monusco, tout dépend de la suite", note-t- on à l'ONU. Mais une telle décision n'est pas facile alors que la Monusco reste "une force de dissuasion" dont la présence dans de petites villes gêne les activités des milices.

Rencontre CENI-candidats à la présidentielle: vers la création d’une commission d’experts sur la machine à voter

Apanews / ACP – le 05.10.2018,

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) et les candidats à la présidentielle congolaise se sont mis d’accord, jeudi, à l’issue d’une réunion de concertation, de la création d’une commission technique d’experts chargée d’examiner

certaines questions techniques liées au processus électoral, notamment la machine à voter.

Le président de la CENI, Corneille Nangaa s’est félicité de la tenue de cette réunion et surtout de la mise en place de cette commission technique qui va examiner « des préoccupations concernant certaines questions techniques ».

Il est question, a-t-il expliqué, « de concilier les impératifs techniques de faire adhérer tout le monde au processus mais aussi de faire en sorte que le 23 décembre l’élection se tienne

».Le président de la CENI et ses hôtes se sont engagés à poursuivre ce cadre de concertation dans les tout prochains jours en vue d’approfondir le débat sur les points inscrits et traités lors de cette rencontre. La machine à voter, le fichier électoral, les électeurs enregistrés sans empreinte digitale, la sécurisation des candidats, l’accès aux médias publics… sont autant de questions abordées au cours des échanges et sur lesquelles les deux parties ont convenu de revenir afin de trouver consensus pour des élections transparentes, libres et apaisées.

Le candidat Président Jean Fidèle Mabaya a salué l’initiative de la CENI d’ouvrir ce cadre de concertation, avant de mettre l’accent sur la sécurité des candidats tant à Kinshasa qu’en provinces. Tandis qu’Yves Mpunga a souhaité qu’on pense plus aux problèmes de la majorité silencieuse qu’est la population congolaise. Mme Josée Ifoku, l’unique candidate femme, a, de son côté, invité la CENI et tous les acteurs politiques à rassurer la population sur la tenue effective des élections à la date du 23 décembre 2018.

Les candidats de l’opposition et une partie de la société civile, quant à eux, exigent toujours que les élections se tiennent le 23 décembre 2013, mais sans faire usage de la machine à voter.

La Ceni a bien du mal à rassurer les candidats sur le processus électoral RFI – le 05.10.2018,

Les candidats à la présidentielle ont rencontré Corneille Nangaa, le président de la Commission électorale nationale indépendante, jeudi 4 octobre à Kinshasa. La réunion, à l'initiative de la Ceni, a abordé les sujets d'inquiétudes concernant le processus électoral,

notamment la machine à voter.

Au cours de cette réunion, qui a duré environ quatre heures, les candidats de l'opposition ont demandé des précisions sur le financement des élections. Ils ont aussi une fois de plus rejeté l'usage de la machine à voter, cet outil de vote par écran tactile qui doit être utilisé pour la première fois dans le pays lors des élections de décembre prochain.

« La machine à voter ne semble poser aucun problème à la Ceni alors qu’il n’y aucun soubassement juridique par rapport à cette machine, commente Marie-Josée Ifoku, seule femme candidate à l’élection présidentielle. Il n’y a rien eu comme consensus. Il y a eu échanges et discussions, mais on en est ressorti bredouille ».

Pour la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), il n'y a pas d'autre alternative envisageable s'il faut respecter l'échéance du 23 décembre.

Listes électorales

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Les opposants ont également demandé que soient extirpés des listes électorales les 16,6

% d'électeurs enrôlés sans empreintes digitales qu'ils considèrent comme électeurs fictifs.

Là encore, la Ceni a estimé que c'était un faux débat étant donné que la loi n'exclut pas du processus électoral les électeurs concernés par ce cas.

De son côté, le candidat Freddy Matungulu s’est interrogé sur la sincérité de la Ceni par rapport au timing choisi pour organiser cette rencontre. « Nous nous sommes étonnés du fait que cette rencontre a été convoquée le jour où les membres de la délégation du Conseil de sécurité sont arrivés ici. Est-ce que c’était pour satisfaire une certaine opinion internationale ou était-ce une démarche sincère de la part de la Ceni ? »

Une commission technique

Face à ces divergences, la Ceni et les 21 candidats ont décidé de la mise sur pied d’une commission technique pour poursuivre les discussions. « Le tout, explique Corneille Nangaa, président de l’institution, dans le but de concilier les impératifs techniques de faire adhérer tout le monde au processus. Mais aussi de faire en sorte que le 23 décembre l’élection ait bien lieu ».

Les candidats de l’opposition ont justement appelé également au respect du calendrier électoral qui fixe les élections au 23 décembre. Pour les opposants, la Ceni portera seule la responsabilité en cas de non-tenue des élections crédibles le 23 décembre, ont-ils dit dans une déclaration commune. La prochaine rencontre entre toutes les parties prenantes est fixée à la semaine prochaine.

Le Nobel de la paix au Congolais Denis Mukwege et à la Yazidie Nadia Murad AFP - le 05/10/2018

Le prix Nobel de la paix a été attribué vendredi 5 octobre 2018 au médecin congolais Denis Mukwege et à la Yazidie Nadia Murad, ex-esclave du groupe Etat islamique, qui oeuvrent à "mettre fin à l'emploi des violences sexuelles en tant qu'arme de guerre".

L'un gynécologue, l'autre victime, Denis Mukwege (63 ans) et Nadia Murad (25 ans) incarnent une cause planétaire qui dépasse le cadre des seuls conflits, comme en témoigne le raz-de-marée planétaire #MeToo déclenché il y a un an par des révélations de la presse sur le comportement du producteur américain Harvey Weinstein.

"Denis Mukwege et Nadia Murad ont tous les deux risqué personnellement leur vie en luttant courageusement contre les crimes de guerre et en demandant justice pour les victimes", a déclaré la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen.

"Un monde plus pacifique ne peut advenir que si les femmes, leur sécurité et droits fondamentaux sont reconnus et préservés en temps de guerre", a-t-elle ajouté.

Les Nations unies ont salué une annonce "fantastique" qui "aidera à faire avancer le combat contre les violences sexuelles comme arme de guerre dans les conflits".

"C'est une cause chère aux Nations unies", a précisé la porte-parole de l'ONU à Genève, Alessandra Vellucci.

L'an dernier, le Nobel de la paix était allé à la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN) pour avoir contribué à l'adoption d'un traité historique d'interdiction de l'arme atomique.

Le prix, qui consiste en une médaille d'or, un diplôme et un chèque de 9 millions de couronnes suédoises (environ 865.000 euros), est remis à Oslo le 10 décembre, date- anniversaire de la mort de son fondateur, l'industriel et philanthrope suédois Alfred Nobel (1833-1896).

Dans un testament rédigé un an avant sa mort, l'inventeur de la dynamite avait souhaité voir récompensés "ceux qui au cours de l'année écoulée auront rendu à l'humanité les plus grands services".

Après le prix de la paix, le seul décerné à Oslo, celui d'économie donnera lundi à Stockholm le clap de fin à la saison Nobel. Le prix de littérature a été reporté d'un an par l'Académie suédoise, enferrée dans un scandale d'agressions sexuelles.

Mukwege a appris son prix nobel au bloc opératoire AFP / NXP – le 05.10.2018,

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Denis Mukwege, qui était nominé pour la sixième fois, était en pleine opération lorsqu'il a appris la nouvelle.

Le gynécologue congolais Denis Mukwege a appris ce vendredi 5 octobre 2018 qu'il était co-lauréat du prix Nobel de la paix 2018 dans la salle d'opération de sa clinique de Panzi où la nouvelle a été accueillie avec fierté comme dans le reste de la République démocratique du Congo.

«Soudain, des gens sont entrés et m'ont appris la nouvelle», a confié le docteur Mugwege au journal norvégien VG, dans l'attente d'une possible réaction publique plus tard dans la journée à Bukavu (est) où les journalistes ont commencé à affluer.

«Le docteur Mukwege était en pleine opération lorsqu'il a appris la nouvelle. Mais il est sorti et il est très heureux. Les gens célèbrent et crient de joie», a confirmé une pneumologue suédoise présente sur place, Ellinor Ädelroth, jointe par l'agence de presse suédoise TT à l'hôpital de Panzi.

«C'était la sixième fois qu'il était nominé. Mais il était convaincu lui-même qu'il n'aurait pas le prix. Il a été quand même formidablement heureux parce que ça signifie que ses efforts et son travail sont reconnus par la communauté internationale», a-t-elle ajouté.

Ce premier prix Nobel jamais décerné à un Congolais a suscité une onde de joie et de fierté nationale dans le plus grand pays d'Afrique sub-saharienne aux potentiels immenses minés par différentes crises.

«Là je peux le dire: je suis fier d'être Congolais», a réagi sur Twitter Félix Tshisekedi, possible candidat unique de l'opposition à l'élection présidentielle prévue le 23 décembre.

«Cette distinction est un honneur pour la RDC et pour l'Afrique entière», a ajouté à l'AFP un autre candidat Vital Kamerhe, originaire de Bukavu lui aussi.

Par la voix de son porte-parole Lambert Mende, le gouvernement congolais a également félicité le Dr. Mugwege, malgré ses prises de position radicale contre le président Joseph Kabila. «Ce n'est pas sur ce chapitre là qu'on lui a donné le prix Nobel, mais sur l'aide qu'il apporte à nos pauvres femmes martyrisées», a déclaré M. Mende à l'AFP.

«L'Afrique a besoin de voix de cette envergure face au désastre causé par les dictatures du Bassin du Congo et à leur obstination à prendre le continent en otage. BRAVO !» a réagi sur Twitter l'écrivain Alain Mabanckou, originaire du Congo-Brazzaville voisin.

Le prix Nobel de la paix attribué à Denis Mukwege est aussi un espoir politique pour la RDC

Le Monde – le 05.10.2018,

Dans le pays en proie à de vives tensions à l’aube des élections du 23 décembre, la distinction attribuée au gynécologue prend une dimension particulière.

Julienne Lusenge reste hantée par les souffrances et ne cède pas à l’enthousiasme. Pour cette amie et collègue du docteur Denis Mukwege, qui a reçu, vendredi 5 octobre, le prix Nobel de la paix conjointement avec la yézidie Nadia Murad, la situation des femmes victimes de violences dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) empêche toute réjouissance.

« On veut que ce prix soit accompagné d’actions concrètes de la communauté internationale sur le terrain pour restaurer la paix dans notre région », affirme cette militante, présidente de Solidarités des femmes pour la paix et le développement intégral (Sofepadi).

Elle aussi a été récompensée de plusieurs prix, dont le 2018 International Women’s Rights Award, pour son travail mené depuis trois décennies auprès des femmes violées, mutilées lorsqu’elles ne sont pas abattues par des membres des groupes armés dont regorge toujours l’Est de la RDC.

« Les prix, c’est bien, mais ce n’est pas suffisant, d’autant que notre gouvernement est totalement indifférent à ces reconnaissances, ne nous ménage pas, et que les Congolais continuent de mourir, confie Mme Lusenge, jointe au téléphone à Bruxelles. Plus qu’un prix, le docteur Mukwege veut la paix ».

Le viol comme une arme de guerre

Lauréat en 2014 du prix Sakharov pour la liberté de l’esprit, le gynécologue Denis Mukwege a créé en 1999 l’hôpital de Panzi, à Bukavu, capitale du Sud-Kivu, où il pratique la chirurgie

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