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Pour plus de détails sur l’actualité congolaise, voyezwww.CongoForum.beEncore des questions? Mme Helène Madinda vous répondra:helene.madinda@gmail.com.

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15 12 18/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) Chers Visiteurs et Abonnés,

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Encore des questions? Mme Helène Madinda vous répondra:

helene.madinda@gmail.com.

SOMMAIRE

La revue de presse de ce samedi 15 décembre 2018 parle encore de l’incendie de la CENI, mais elle est essentiellement culturelle avec des informations relatives au projet de l’érection du musée de l’Afrique en Rdc, à la vente par l’artiste Koffi Olomide de son immeuble Koffi central, à la relance de l’orchestre Empire Bakuba ainsi qu’à la disparition du musicien Sunda Bass, ancien guitariste de Wenge Bcbg. Au chapitre de la santé, il y a des nouvelles de l’épidémie d’Ebola. Bref, la politique semble faire une pause avant le grand élan final qui jettera le pays droit dans le mur…

Processus électoral

Le Potentiel cite F. Diongo : « La cible du pouvoir, c’est le peuple autour du candidat commun de LAMUKA »

« Dans son combat pour la justice, Franck Diongo a, à partir de sa cellule de prison, donné de la voix face aux dérapages d’une campagne électorale transformée en une guerre électorale. Pour le président national du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP), la cible dans la guerre électorale que livre le pouvoir en place, est le peuple acquis au changement autour du candidat commun LAMUKA, Martin Fayulu.

« Quand je vous adresse ce message à partir de ma cellule de la prison politique, j’ai un cœur lourd et peiné de voir la campagne électorale en cours se transformer en guerre électorale sans merci au vu et au su du monde entier. Dans cette guerre électorale que livre désormais le pouvoir en place, la cible est le peuple acquis au changement autour du candidat commun de l’opposition/LAMUKA, Martin Fayulu, que les ennemis de la démocratie veulent assassiner dans l’unique but de s’éterniser au pouvoir, après avoir plongé le pays dans un chaos indescriptible. C’est dans cette perspective que l’avion de Fayulu a été empêché d’atterrir à Kindu, de quitter Kalemie pour Kolwezi ou Kamina, plus de 10 personnes ont été tuées à Lubumbashi, une vingtaine de blessés, cinq autres tuées par balles réelles à Kalemie, d’autres encore blessés jonchent les hôpitaux de la place. Il s’agit là, à n’en point douter, du banditisme électoral, mieux du terrorisme d’État. L’unique péché par eux commis, c’est d’avoir cru que le processus électoral actuel était normal, alors qu’il est biaisé, chaotique, fortement militarisé, injuste, et anti-patrie, car c’est un véritable complot contre le peuple et la nation congolaise », note-t-on dans son message la veille de l’incendie de l’entrepôt central de la Céni à Kinshasa.

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Compatissant aux familles éplorées à Lubumbashi et à Kalemie, Franck Diongo fait savoir

« qu’il est inadmissible de revivre en plein 21èmesiècle des pratiques hitlériennes en pleine campagne électorale ».

Dans la foulée, il note : « Je vous avais déjà prévenu du dérapage électoral que nous condamnons aujourd’hui. Il y a raison de craindre le pire en terme d’un hold-up électoral au bout du canon, quand l’armée censée transporter les urnes, choisit déjà son camp au point de s’attaquer à l’arme lourde contre un candidat président et sa délégation en pleine campagne électorale. Où est le procureur général de la République? Où est l’auditeur général des Forces armées de la République? Où est le président de la CENI pour ne serait- ce que condamner ces violences électorales, ô combien, meurtrières ? Silence radio! » Et de poursuivre : « Puisque cette lutte est, une fois encore, arrosée par le sang des martyrs de l’alternance, la victoire est si proche et certaine. Raison pour laquelle je demande au candidat commun de l’opposition/LAMUKA et à toute sa délégation d’y persévérer, de ne jamais se décourager et d’aller jusqu’au bout, car ils ne sont pas seuls.

Dieu, notre bouclier, est avec eux ».

Pour le président du MLP, la logique de limiter les candidats à se mouvoir dans des territoires supposés suivant des approches tribales fait le lit à la balkanisation du Congo.

« Chose que je n’admettrai jamais tant que je serai en vie, libre ou prisonnier! », écrit le leader du MLP.

Tout est clair, indique-t-il : « Par cette guerre électorale, les masques viennent de tomber.

L’illégal pouvoir de Kinshasa n’a aucune intention d’organiser les élections justes et crédibles. Ils cherchent des boucs-émissaires pour les reporter, décréter un état d’urgence et une présidence à vie. Voilà pourquoi, mon parti se désengageant dudit processus, a levé l’option de s’y opposer farouchement et de résister conformément aux articles 5 et 64 de la constitution ».

Condamnant ainsi le traitement réservé à Martin Fayulu, candidat de la coalition LAMUKA, Franck Diongo exige, sans délai, l’ouverture d’une enquête internationale aux fins d’établir les responsabilités dans les tueries des populations enregistrées à Lubumbashi et à Kalemie.

« J’en appelle, par ailleurs, à l’ONU, à l’Union Européenne, à la SADC, à l’Union Africaine, ainsi qu’aux ONG internationales des droits de l’Homme aux fins de se saisir d’office de l’alarmante situation actuelle en RDC avant qu’elle ne soit irrémédiable », a-t-il conclu.

Culture

« Le Congo va aussi avoir son musée de l’Afrique ». Début décembre, le Musée royal de l’Afrique centrale devait rouvrir ses portes. A Kinshasa, on met la dernière main au rêve de Mobutu : avoir son Musée de l’Afrique. Une histoire d’espoir, de cuivre et d‘art disparu, annonce Le Potentiel qui propose ce titre.

Ce même journal évoque aussi les informations sur Quartier Latin dans au moins deux articles. Dans le premier, intitulé « L’immeuble Koffi central transformé en centre culturel », ce journal relève que «Le grand Mopao n’est plus le propriétaire de l’immeuble appelé Koffi central. Cet édifice de deux niveaux qu’il avait construit pour abriter un studio d’enregistrement audiovisuel et une salle des spectacles, appartient désormais à un sujet grec ».

Au délà du volet artistique, « Le Quadrakoraman », dénonçait la multiplicité des taxes que cet immeuble était contraint de payer chaque mois. Et pourtant, l’icône de la musique congolaise avait construit cet édifice pour contribuer à l’encadrement des jeunes artistes congolais. Le Potentiel s’interroge par ailleurs : « Une fois vendue, est-ce que l’auteur de « Effrakata » va tenter de nouveau cette aventure ? ».

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Dans l’article « Koffi Olomide célèbre Quartier Latin avec faste ». Lors de ce concert des retouvailles des anciens de l’orchestre Quartier Latin à l’esplanade de la FIKIN, Koffi Olomide avait lancé un vote par Internet du meilleur soliste de cet orchestre.

Le même journal titre :« Héritier Watanabe et Félix Wazekwa en featuring dans Monsieur formidable ». Jusqu’à présent, les deux géniteurs de cet album n’ont annoncé que trois titres de cet opus, souligne-t-il.

Ce journal, relayant Starducongo.net titre encore : «Papy Tex : Mon projet de l’relancer Empire Bakuba reste d’actualité ».

La star de la chanson congolaise que l’on avait plus vue sur scène depuis quelques années avec Empire Bakuba, a fait son retour dans les médias. Papy Tex qui a bien changé depuis la disparition de Pépé Kalé livre sa ligne de conduite pour les prochains jours, citant cet artiste: « Je suis pour le moment en France. Mon projet, celui de relancer Empire Bakuba- notamment sur le marché du disque dans un premier temps- reste d’actualité ».

Evoquant aussi la mort d’un des anciens guitaristes de l’orchestre Wenge Bcbg, Le Potentiel titre: «JB Mpiana pleure son bassiste Sunda Bass, assassiné ».

Tel un couperet, cette nouvelle est tombée ce vendredi 7 décembre 2018. L’artiste guitartiste « Sunda Bass » Kaziangana qui a longtemps évolué dans Wenge Bcbg de JB Mpiana a été tué dans la nuit par des bandits armés qui se sont introduits chez lui à Mont Ngafula.

A en croire des sources contactés par Congoprofond.net, il pourrait s’agir d’un meurtre crapuleux et commandité, car les assassins de Sunda Bass n’ont rien emporté, rapporte ce site.

Santé : Ebola

Le Bulletin de l’ACP annonce que « L’épidémie d’Ebola au Nord-est de la RDC a dépassé le cap de 500 cas dont 298 décès et 175 guérisons »

« Il y a eu 298 décès (250 décès de cas confirmés et 48 décès de cas probables) et 175 personnes guéries.

La 10ème épidémie de maladie à virus Ebola en RDC, qui sévit depuis le 1er août dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri au Nord-est du pays, a atteint mercredi 505 cas dont 457 cas confirmés au laboratoire et 48 cas probables, indique le ministère de la Santé dans un communiqué parvenu jeudi à l’ACP. Il y a eu 298 décès (250 décès de cas confirmés et 48 décès de cas probables) et 175 personnes guéries.

Mercredi, cinq nouveaux cas confirmés de maladie à virus Ebola ont été notifiés dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Les données présentées par le ministère de la Santé sont susceptibles à des changements ultérieurs après investigations approfondies et après redistribution des cas et décès dans leurs zones de santé respectives. La même source rapporte qu’une alerte a été signalée à l’hôpital général de référence de Rutshuru. La victime est décédée dans cet hôpital après avoir présenté des signes hémorragiques. Un échantillon a été prélevé et le résultat du test de laboratoire est négatif. On note aussi que les équipes de surveillance de Goma étaient à la recherche de six personnes, trois adultes et trois enfants, qui avaient été en contact avec un cas confirmé de Beni.

Avant de recevoir les résultats des tests de laboratoire de leur proche décédé à Beni, ces six contacts s’étaient mis en route pour Goma, voyageant en deux groupes séparés. Ils devaient se rendre chez des proches vivant à Mabanga Sud, un quartier de Goma. Une mère et ses deux enfants ont été retrouvés au niveau de Kanyabayonga dans la journée de mardi 11 décembre 2018 et ils ont accepté de repartir à Beni, le temps de compléter leur période de suivi de 21 jours.

Le deuxième groupe de voyageurs, composé de deux autres adultes avec le troisième enfant, est arrivé à Mabanga Sud dans la nuit de mardi 11 décembre. L’enfant avait de la fièvre et les trois personnes ont alors été immédiatement transférées au Centre de Traitement d’Ebola de Goma pour effectuer les tests nécessaires. Le test laboratoire s’étant

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avéré négatif, un convoi a ramené les trois voyageurs à Beni le mercredi 12 décembre 2018 afin qu’ils poursuivent leur période de suivi de 21 jours dans leur zone de santé d’origine.

Depuis le début de la vaccination, rappelle la source, 45.020 personnes ont été vaccinées, dont 18.638 à Beni, 7.765 à Katwa, 4.930 à Mabalako, 4.276 à Butembo, 2.108 à Kalunguta, 1.663 à Mandima, 791 à Vuhovi, 750 à Masereka, 700 à Lubero, 633 à Komanda, 627 à Oicha, 599 à Mutwanga, 434 à Bunia, 361 à Kyondo, 355 à Tchomia, 314 à Musienene, 63 à Alimbongo, et 13 à Kisangani.

La réponse à la maladie à virus Ebola serait avant tout communautaire

Le ministère de la Santé a rappelé que la réponse à la maladie à virus Ebola serait avant tout communautaire. Depuis le début de l’épidémie, la ville de Goma est une zone exposée au même titre que les villes de Bunia et de Kisangani en raison des déplacements réguliers de la population entre les zones actuellement touchées par l’épidémie d’Ebola et ces trois grands centres urbains. Le ministère de la Santé a recommandé aux habitants des villes susmentionnées à respecter les mesures d’hygiène de base suivantes : le lavage régulier des mains à l’eau et au savon ou à la cendre ; ne pas être en contact direct avec les malades venant d’une zone en épidémie ; appeler directement le numéro vert de la protection civile du Nord-Kivu ; les contacts d’un malade d’Ebola doivent accepter le vaccin et le suivi pendant 21 jours ; respecter les consignes établis par les autorités sanitaires lors des enterrements dignes et sécurisés. Il s’agit simplement d’un mode d’enterrement qui respecte les coutumes et les traditions funéraires, tout en protégeant la famille et la communauté de la contamination par le virus Ebola. Les professionnels de la santé sont priés de respecter les mesures d’hygiène dans les centres de santé et de déclarer toute personne malade présentant les symptômes d’Ebola (fièvre, diarrhée, vomissement, fatigue, anorexie, saignement).

Rappel : Les 7 conditions à défaut desquelles une élection sera NULLE.

L’élection est un processus complexe, une machine aux multiples rouages, et il faut que chacun de ceux-ci fonctionne impeccablement pour que l’élection puisse être valable.

Si un seul de ces rouages est défectueux ou grippé, cela met à néant la validité de tout le processus et les élections sont nulles. Schématiquement, ces conditions sont au nombre de sept:

1 – Le corps électoral doit être correctement connu et identifié. Là où, comme en RDC, le dernier recensement remonte au Déluge, ce recensement doit avoir lieu avant que l’on n’envisage d’organiser des élections .

2 – L’organisation pratique et matérielle des élections doit être confiée à une institution neutre et apolitique. C’est actuellement un point d’achoppement en RDC.

3 – Lorsque l’obstination d’un Président, jamais élu comme en RDC, ou simplement arrivé en fin de mandat, rend une Transition indispensable, celle-ci ne peut être présidée que par une personne consensuelle et qui s’engage à ne pas être candidate.

4 – La certification des résultats doit être confiée à un pouvoir judiciaire parfaitement indépendant.

5 – Toutes les opérations, depuis les bureaux de vote jusqu’à la proclamation finale, doivent être parfaitement transparentes, soumises à l’observation, tant des témoins désignés par les candidats que des observateurs nationaux ou internationaux. En particulier, les opérations électroniques doivent être, soit évitées, soit soumises à une surveillance particulièrement scrupuleuse. (Même si elles ne

concernent que la transmission des résultats des bureaux locaux au bureau central. Le souci affiché de « gagner du temps »peut cacher une intention de gagner l’élection… en trichant).

6 – Les élections doivent être organisées par ordre d’importance croissante : régionales et locales, d’abord, provinciales et législatives ensuite, présidentielle en fin de parcours.

7 – Là où, comme en RDC depuis les élections de 2011, l’on vit sous un régime illégitime, il ne saurait être question d’impunité. Il faut des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une

protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge.

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Il est indispensable que TOUTES ces conditions soient réalisées EN MEME TEMPS. Sans quoi l’on s’expose aux pires aventures telles celles dont la RDC donne, pour son malheur, le triste exemple à l’Univers entier. Dans ce pays, en effet, aucune de ces sept conditions n’a jusqu’ici été respectée.

L’on pourrait ajouter une huitième condition aux sept énumérées ici : le soutien ferme et sélectif de la «communauté internationale » aux démocraties en construction. Mais cela ne dépend pas des pays africains eux-mêmes.

Presse et documents étrangers

A la Une: les deux héros du Nobel de la paix

Revue de presse française par Norbert Navarro – RFI – le samedi 6 octobre 2018 Le prix Nobel de la paix va à deux « héros » de la « lutte contre les violences sexuelles », la militante irakienne Nadia Murad et le gynécologue congolais Denis Mukwege, pointe « en Une » Le Figaro.

Au sujet de Denis Mukwege, ce quotidien rappelle qu’après ses études de médecine effectuées en partie en France, le célèbre médecin congolais lauréat du Nobel 2018 de la paix a soigné « quelques 50 000 victimes » de ces violences sexuelles. 50 000, 40 000 ? De son côté, Libération corrige. Certes, estime ce journal, « son combat courageux méritait la consécration suprême. Mais derrière l’émotion légitime que ce géant chaleureux suscite, il y a aussi des approximations : comme l’avait révélé une excellente enquête de la revue XXI en 2015, il n’y a jamais eu « 40 000 femmes violées » en dix ans dans cette région, selon le chiffre repris à nouveau ( hier ) dans tous les communiqués et que le docteur n’a jamais corrigé (…) Le drame est réel, mais pourquoi faut-il avancer des chiffres monstrueux pour susciter l’intérêt des Occidentaux ? », interroge Libération.

La presse est unanime

Mais au-delà de cette question, l’hommage de la presse française est unanime. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, les confrères de la presse écrite saluent nos deux héros. Pour un journal du midi de la France tel que La République des Pyrénées par exemple, ces deux nominations ont l'avantage de diriger les projecteurs vers des situations « qui le méritent vraiment ». A l’est, c’est tout comme. « Un an tout juste après l'affaire Weinstein, alors que le mouvement #MeToo poursuit son avancée, ce choix de l'intime, souligne L'Est Républicain, même si les sévices dénoncés ici sont ceux qui sont utilisés comme armes de guerre, s'inscrit complètement dans l'actualité. Il récompense deux acteurs forts (…) Une femme et un homme donc. Ce qui est aussi une façon de rappeler que ce combat est celui de tous ».

Loin de l’est de la France, cette thématique est néanmoins reprise à son compte par le journal La Montagne, diffusé dans le centre de la France. « #MeToo n'est pas un mouvement des femmes contre les hommes. Encore moins un phénomène de mode. En parfait écho à cette lutte contre les violences faites aux femmes, le prix Nobel de la paix, souvent critiqué, a visé juste cette fois », apprécie La Montagne. « En récompensant conjointement le gynécologue congolais Denis Mukwege et la jeune yazidie Nadia Murad, le comité Nobel pose sur le monde un regard qui fait le tour de la douleur humaine », se félicite le journal Les Dernières Nouvelles d'Alsace. Ce Nobel, c’est une « goutte d'eau rafraîchissante dans un désert d'humanité aride !, enchérit L'Alsace, (…) les membres du comité suédois ne pouvaient envoyer plus fort message universel »

Pour Le Républicain Lorrain, le Congolais Denis Mukwege et la Yézidie Nadia Murad font « plus que décrocher le Nobel de la paix. Ils sont l'honneur d'une humanité qui, pour se reconstruire, doit savoir compter sur de telles vigies. Une humanité abandonnée et livrée en pâture au cortège des fanatismes (…) En extirpant le mal à la racine, Mukwege et Murad ont fait le pari de la vie... au risque de la leur ». Chapeau, donc

Biya, le mandat de trop ?

C’est demain au Cameroun que se tiendra l’élection présidentielle, vraie chronique d’une victoire annoncée pour Paul Biya. « Sauf surprise », pour Libération, c’est un septième mandat consécutif qui s’annonce en effet pour le « potentat ». Le président sortant « ne

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laisse aucun espace à ses concurrents », qui ne sont plus qu’au nombre de sept et dont les meetings, pourtant, « attirent des foules immenses ». Selon Libé, « désormais, rien ne va plus au Cameroun (…) Pour la première fois, une élection se déroule alors que l’armée est déployée dans trois régions du pays », l’Extrême-Nord et les deux provinces anglophones. Ce quotidien aborde aussi un sujet « tabou » au Cameroun, celui de « l’âge du capitaine. Au Cameroun, tout le monde sait, ou du moins est persuadé, que Biya est très malade. Même au sein du pouvoir, certains ont suggéré - à demi-mot - qu’il ne terminera pas ce nouveau mandat », énonce encore Libé.

Ceci explique-t-il cela ? En tout cas, « depuis le début de la campagne, le président s'est juste fendu d'un tweet, le 13 juillet, pour annoncer sa candidature, remarque Le Figaro. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, le parti au pouvoir, a entériné cette nomination sans même se réunir. Il n'y aura eu ni discours télévisé, ni interview, encore moins de débat, exercice honni par Paul Biya ». Présence fugace du président camerounais

? C’est « ce règne étrange que les Camerounais ont fini par appeler « la gouvernance par l'absence » », énonce encore Le Figaro.

Les forçats d’Amazon

Cette enquête enfin sur les conditions de travail chez Amazon. C’est le quotidien Libération qui s’intéresse ce matin au géant américain Amazon et plus particulièrement aux livreurs qui distribuent ses produits aux clients, à tous ceux, des hommes pour l’essentiel, que ce journal appelle les soutiers du « dernier kilomètre ». « Pression au rendement, précarité de l’emploi, horaires impossibles »… Le journaliste de Libé s’est fait embaucher incognito par un transporteur sous-traitant les livraisons du géant américain. Et son enquête relève la cascade de sous-traitants qui opèrent pour le compte de la multinationale, décrivant un univers où le travail déshumanise l’homme. « Cynisme ultime d’un système prospérant sur la satisfaction du désir des clients que nous sommes tous, l’entreprise délègue la lourde gestion matérielle de la livraison et s’exonère de toute pression sociale, dénonce Libération.

Hermès était le dieu des commerçants… et des voleurs ». Les temps modernes de Chaplin en quelque sorte, sauf que là, ça n’est pas du cinéma.

Elections: Joseph Kabila n'exclut pas d'être candidat dans 5 ans Giulia Paravicini - Reuters - le 09.12.2018,

Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, entend continuer à faire de la politique à l'expiration de son mandat après l'élection

présidentielle du 23 décembre, et il n'exclut pas d'être de nouveau candidat à la magistrature suprême en 2023 a-t-il déclaré lors d'une interview à l'agence de presse Reuters. Joseph Kabila y dit son espoir que la présidentielle du 23 décembre soit près de la "perfection" malgré les inquiétudes de certains, que ce soit en RDC ou à l'étranger, sur

leur organisation et le risque de fraudes. La présidentielle de ce mois-ci marquera le premier transfert démocratique du pouvoir en RDC et la fin de la présidence de Joseph Kabila, qui a débuté en 2001 après l'assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila, par

un de ses gardes du corps.

"Dans la vie comme en politique, je n'exclus jamais rien"

Joseph Kabila, qui a 47 ans, aurait dû normalement quitter ses fonctions en 2016 à l'issue de son mandat constitutionnel, mais le scrutin présidentiel a été différé à plusieurs reprises et jusqu'à récemment, on ignorait si le chef de l'Etat sortant chercherait à briguer un troisième mandat consécutif. Il pourra toutefois se présenter de nouveau en 2023, après une pause, comme la Constitution l'y autorise.

Le retard dans le lancement de la procédure électorale a coïncidé avec une augmentation de l'insécurité dans les territoires de l'Est riche en minerais. Des miliciens se disputent des terres et les ressources dans ce coin du pays, près de la frontière avec l'Ouganda et le Rwanda. L'autre conséquence de cette insécurité est d'avoir permis à l'épidémie d'Ebola de se propager pour devenir la deuxième plus importante jamais enregistrée.

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Pour le moment, le chef de l'Etat a choisi comme dauphin un fidèle, Ramazani Shadary, placé sous sanctions par l'Union européenne pour son rôle dans des violations des droits de l'homme. Le gouvernement estiment que ces sanctions; qui comportent une interdiction de voyager et un gel des avoirs, sont illégales.

"Pourquoi ne pas attendre 2023(...) pour envisager les choses ?", s'est interrogé Kabila dans l'interview, accordée au palais présidentiel de Kinshasa [...] Dans la vie comme en politique, je n'exclus jamais rien", a déclaré de manière sybelline le président de la République.

Les observateurs internationaux ont déclaré que l’insécurité rendrait difficile la tenue d’élections dans ce vaste pays d'Afrique central et que cela donnerait à la coalition du président Kabila une occasion de tricher, notamment avec l’utilisation de nouvelles machines à voter.

Cependant pour Joseph Kabila la RD Congo a bien l'intention d'organiser des élections équitables. "Nous avons l'intention de faire des élections aussi proches de la perfection que possible", a-t-il déclaré. "Les observateurs qui pensent que les élections ne seront pas libres et équitables, je ne les ai pas encore vus venir nous dire quels sont nos défauts," a- t-il renchérit.

Pas de regrets

Concernant les années passées au pouvoir, Joseph Kabila dit ne rien regretter. "Avons- nous des regrets ? Non, pas du tout. Nous avons de nombreuses réalisations à notre actif [...]. Le plus important, c'est d'avoir réussi à réunifier le pays et de l'avoir remis sur les rails", dit-il.

Le président a affirmé vouloir rester en politique afin de "protéger ces réalisations", ajoutant que "le bilan globale pourrait attendre jusqu'à ce que sa carrière soit entièrement finie."

"Il y a encore beaucoup à faire et d'autres pages seront écrites avant que nous puissions rédiger les manuels d'histoire", a continué le président.

Le chanteur Cor Akim enlevé à Bukavu RFI – le 09.12.2018,

Le chanteur Corneille Akilimali Bufolé, dit Cor Akim, a été enlevé par des inconnus dans la nuit du 8 au 9 décembre 2018 à Bukavu, dans l'est de la RDC. Né à Bukavu, Cor Akim,

26 ans, est l'auteur d'une chanson intitulée « Mon vote », qui appelle la population à ne voter qu'en faveur d'une « République meilleure ». Il sortait d'un Karaoké où il était sur scène avec ses collègues quand il a été kidnappé, d'après le témoignage de sa famille.

Comme chaque week-end, Cor Akim était sorti vers 18 heures pour aller chanter dans un karaoké dans la commune d'Ibanda. Vers minuit, la partie terminée, il embarque dans un taxi en compagnie de ses collègues du groupe musical. Il est le dernier à être déposé.

Selon sa famille, c'est à quelques mètres de sa maison que l'incident s'est produit.

Se sentant en danger, il va envoyer un bref sms à son grand-frère : « En danger, au secours », a t-il écrit.

Le père et le grand-frère de l'artiste sortent précipitamment du domicile familial. Ils ne retrouvent qu'une des ses chaussures et son porte-monnaie. Ils tentent de rappeler son numéro, mais le téléphone est éteint.

Le lendemain matin, la famille fait le tour des cachots et des services de sécurité et de renseignement, sans avoir des nouvelles.

La police a annoncé avoir ouvert une enquête.

Sa famille affirme n'avoir remarqué aucun signe particulier les jours précédant cet enlèvement. Aucune menace n'avait été rapportée par Cor Akim, ajoute la même source.

Dès ce dimanche, ses collègues chanteurs ont lancé une campagne pour exiger sa libération.

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Sanctions européennes : "Ce n'est pas à l'UE de nous dire comment nous devons vivre" (Joseph Kabila)

BBC – le 10.12.2018,

"Nous voulons avoir des élections apaisées pendant et même après, sans violence", a déclaré le Président Joseph Kabila dans une interview exclusive accordée à la BBC lundi.

"Ces élections sont un vrai défi. Et nous voulons avoir des bonnes élections. Pas seulement le jour du vote. Mais nous voulons l'apaisement après l'élection," soutient le président congolais.

Concernant les sanctions de l'Union Européenne contre Emmanuel Ramazany Shadari, Joseph Kabila estime que "ce n'est pas à l'UE de nous dire comment nous devons vivre".

"Lors de ces élections si Shadari est élu, il ne sera pas le président de l'Union européenne, mais le président des Congolais"

L'Union européenne a décidé lundi de reconduire pour un an les sanctions contre Shadari et d'autres des personnalités proches du président Kabila, accusées "d'entraves au processus électoral" et de "répression" contre l'opposition.

A la question de savoir si la décision de son parti de présenter Shadari comme candidat ne serait pas une manœuvre pour lui à la manière de Poutine et Medvedev.

"Je ne vois pas de quoi vous parlez", a rigolé Joseph Kabila.

A ses yeux, l'absence des observateurs de l'Union européenne n'est pas synonyme d'une élection de mauvaise qualité en RDC.

"Nous aurons des observateurs de la Francophonie, de la SADEC et d'autres organisations africaines. La présence des observateurs de l'Union européenne n'est pas un gage de bonnes élections" a précisé Joseph Kabila.

Quant à la tenue des élections notamment à Béni, en Ituri où sévit l'épidémie d'Ebola, Joseph Kabila reste confiant.

"C'est un défi que nous allons relever. Nous avons l'expertise contre Ebola. La difficulté supplémentaire est l'insécurité. Mais nous allons venir à bout de cette situation", a-t-il indiqué.

Cacao : les majors du secteur peu engagées dans la lutte contre la déforestation Reuters - le10.12.2018,

Les entreprises du secteur du cacao maintiennent leurs pratiques à l’origine de la déforestation en Afrique, constate Mighty Earth, une organisation mondiale qui œuvre pour la protection de l’environnement dans un rapport qui vient d’être publié. Entre novembre 2017 et septembre 2018, l’ONG a enregistré 13 748 hectares de déforestation - équivalant à 15 000 terrains de football – rien que dans la région du sud-ouest de la Côte d’Ivoire, faisant planer une sérieuse menace sur les forêts du pays.

Il y a un an, les grandes entreprises chocolatières se sont engagées à empêcher que des forêts d’Afrique de l’Ouest soient détruites pour la production de cacao. Ils ont failli à leurs promesses, selon un rapport du groupe de campagne Mighty Earth, publié ce vendredi 08 décembre.

En 2017, des entreprises de la chocolaterie comme Mars, Hershey en passant par Barry Callebaut s’étaient jointes aux principaux pays africains producteurs de cacao à savoir la Côte d’Ivoire et le Ghana pour lancer l’initiative sur le cacao et les forêts, en promettant d’éliminer la production et l’approvisionnement en cacao provenant de forêts protégées.

Un an plus tard, des images satellitaires de la région cacaoyère sud-ouest de la Côte d’Ivoire font état d’importantes pertes de superficies forestières, détruites au cours des 12 derniers mois, relève Mighty Earth dans son rapport.

«Je me serais attendu à ce que la déforestation se poursuive, car il est très difficile de transformer toute une industrie du jour au lendemain, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle continue exactement comme avant» , a déclaré l’auteur du rapport, Etelle Higgonet à Reuters.

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DE SÉRIEUSES MENACES SUR LE COUVERT FORESTIER IVOIRIEN

Au rythme actuel de la déforestation, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, risque de perdre tout son couvert forestier d’ici 2034, selon les écologistes.

Toutefois, ces derniers n’envisagent pas l’interdiction de l’accaparement par la culture des espaces forestiers, car le secteur fait vivre plusieurs centaines de milliers d’ivoiriens. La terre étant rare, les agriculteurs pauvres étendent souvent leurs activités dans les forêts ou les parcs pour augmenter leurs revenus, selon les experts.

Mighty Earth a également accusé les entreprises de ne pas tenir leur engagement de cesser d’acheter du cacao produit dans les parcs nationaux, sachant que 40% de la production ivoirienne de cacao provient d’aires protégées. Le groupe n’a pas pu obtenir de données aussi précises au Ghana, mais a observé un manque de changement similaire dans ce pays.

La World Cocoa Foundation (WCF), initiateur du programme a néanmoins relevé quelques efforts dans la protection des parcs nationaux et les forêts classées. «Notre priorité immédiate a été de mettre un terme à la déforestation dans les zones les plus sensibles sur le plan écologique et environnemental. Nous sommes encouragés en voyant des résultats positifs en moins d’une année», a déclaré le président de la WCF, Richard Scobey

Suède: Denis Mukwege et la Yazidie Nadia Murad lancent un SOS pour les victimes de violences sexuelles

Orange.fr – le 10.12.2018

En recevant leur Nobel de la paix lundi, le Congolais Denis Mukwege et la Yazidie Nadia Murad ont appelé à renoncer à l'indifférence et à protéger les victimes de violences sexuelles, selon eux souvent reléguées derrière des considérations mercantiles.

Le gynécologue de 63 ans et l'Irakienne de 25 ans, ex-esclave des jihadistes devenue porte-drapeau de sa minorité, ont reçu le prix des mains de la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen, qui a salué "deux des voix les plus puissantes au monde aujourd'hui"

contre l'oppression des femmes.

Lors d'une cérémonie fleurie et musicale, ponctuée de standing ovations, de larmes et de youyous, dans l'Hôtel de ville d'Oslo, les deux lauréats ont interpellé la communauté internationale et réclamé la fin de l'impunité pour les auteurs de violences sexuelles en temps de guerre.

"Ce ne sont pas seulement les auteurs de violences qui sont responsables de leurs crimes, mais aussi ceux qui choisissent de détourner le regard", a afirmé Denis Mukwege dans son discours de remerciement. "S'il faut faire la guerre, c'est la guerre contre l'indifférence qui ronge nos sociétés".

Surnommé "l'homme qui répare les femmes", le gynécologue de 63 ans soigne depuis deux décennies les victimes de violences sexuelles dans son hôpital de Panzi dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), région déchirée par des violences chroniques.

Dans des propos aux accents politiques à l'approche d'élections prévues le 23 décembre en RDC, ce critique du régime du président Joseph Kabila a dit voir "les conséquences déchirantes de la mauvaise gouvernance".

"Bébés, filles, jeunes femmes, mères, grands-mères, et aussi les hommes et les garçons, violés de façon cruelle, souvent en public et en collectif, en insérant du plastique brûlant ou en introduisant des objets contondants dans leurs parties génitales", a-t-il énoncé.

Comme des milliers de femmes yazidies, sa colauréate Nadia Murad a été enlevée, violée, torturée et échangée par les jihadistes après l'offensive de l'EI contre cette communauté kurdophone du nord de l'Irak en 2014.

Ayant réussi à s'évader, elle se bat aujourd'hui pour que les persécutions de son peuple soient reconnues comme génocide. Les yeux humides lundi, elle a plaidé pour les femmes et enfants - plus de 3.000 selon elle - toujours aux mains de l'EI.

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"Il est inconcevable que la conscience des dirigeants de 195 pays ne se soit pas mobilisée pour libérer ces filles", a-t-elle estimé dans un discours en kurde. "S'il s'était agi d'un accord commercial, d'un gisement de pétrole ou d'une cargaison d'armes, gageons qu'aucun effort n'aurait été économisé pour les libérer".

"Oligarchie prédatrice"

M. Mukwege a aussi déploré que le sort de la population congolaise passe au second plan derrière l'exploitation sauvage des matières premières.

"Mon pays est systématiquement pillé avec la complicité des gens qui prétendent être nos dirigeants", a-t-il affirmé. "Pillé aux dépens de millions d'hommes, de femmes et d'enfants innocents abandonnés dans une misère extrême tandis que les bénéfices de nos minerais finissent sur les comptes opaques d'une oligarchie prédatrice".

Lui en costume sombre, elle en robe bleue et noire, tous deux ont appelé de leurs vœux une réaction de la communauté internationale.

Pour M. Mukwege, les États doivent mettre fin à l'impunité "des dirigeants qui ont toléré, ou pire, utilisé la violence sexuelle pour accéder au pouvoir", soutenir la création d'un Fonds global de réparation pour les victimes de violences sexuelles, et sortir des tiroirs un rapport de l'ONU cartographiant les crimes de guerre et violations de droits en RDC.

Sous le regard de l'avocate et militante des droits de l'Homme libano-britannique Amal Clooney qui a rejoint sa cause, Nadia Murad a imploré la planète de protéger son peuple.

"La protection des Yazidis (...) est la responsabilité de la communauté mondiale et des institutions internationales", a-t-elle affirmé. "Sans cette protection internationale, rien ne nous garantit de n'être pas une fois de plus exposés à de nouveaux massacres menés par d'autres groupes terroristes".

Les Nobel des autres disciplines seront également remis ce lundi à Stockholm, à l'exception notable de celui de Littérature, reporté à 2019 à cause - paradoxalement - d'un scandale de viol ayant secoué l'Académie suédoise.

Le prix consiste en une médaille d'or, un diplôme et un chèque de 9 millions de couronnes suédoises (871.000 euros).

La Belgique rouvre son musée de l'Afrique, hanté par le colonialisme Dave Clark, Matthieu – AFP - 10.12.2018,

Le grand musée belge consacré à l'Afrique a été inauguré ce samedi après une vaste rénovation pour gommer sa réputation de vestige du passé colonial, un événement qui

survient en pleine controverse sur la restitution de biens culturels africains pillés ou acquis à bas prix.

Lors de l'inauguration, à la veille de la réouverture au public ce dimanche, le vice-Premier ministre belge Alexander De Croo a salué "un moment historique". Cette transformation du musée de Tervuren, dans le sud de Bruxelles, ouvre, a-t-il dit, "un nouveau chapitre"

dans la relation belgo-africaine, entachée par une longue période de colonisation en Afrique centrale décrite comme "brutale" par les historiens.

Outre le Congo (l'actuelle République démocratique du Congo, RDC), l'empire colonial belge comprenait également en Afrique le Ruanda-Urundi, territoire qui deviendra le Rwanda et le Burundi après l'indépendance.

A Tervuren, où l'exposition permanente n'avait quasiment pas évolué depuis les années 1950, le musée rénové revendique désormais "un regard critique" sur ce passé, et l'histoire des objets collectés sous Léopold II, qui a régné sur la Belgique de 1865 à 1909 et a longtemps géré le Congo comme sa propriété privée. "On nous appelait souvent le dernier musée colonial au monde, donc on a voulu changer cela", a souligné le directeur général Guido Gryseels.

Résultat : certaines statues jugées caricaturales ou glorifiant trop les colons belges ont été remisées à l'écart, au sous-sol du musée. Et il est prévu, selon M. Gryseels, d'expliquer pourquoi on ne les met plus à l'honneur.

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"Tintin au Congo"

Dans ce lot figure la statue effrayante de l'homme-léopard, popularisée par Hergé dans

"Tintin au Congo", une image qui a été accusée de ridiculiser les Africains. Le musée a conservé ses millions de spécimens zoologiques, mais élargi ses horizons en ouvrant des salles dédiées aux paysages, aux minéraux ou aux langues et musiques d'Afrique.

Un travail de fond salué par la presse belge - Le Soir a vanté "une vision de l'Afrique débarrassée des démons du suprémacisme blanc" -, mais qui laisse un goût d'inachevé à certains. Un collectif d'associations d'afro-descendants réclame à l'Etat belge une commission d'experts pour déterminer la provenance exacte des objets ethnographiques (125 000 au total). Il accuse le musée et son équipe de chercheurs de ne pas s'engager suffisamment sur la voie de la restitution d'objets ayant pu être acquis et ramenés en Europe dans des conditions suspectes durant la période coloniale.

Ce débat, lancé il y a un an par le président français Emmanuel Macron, a connu un fort écho en Belgique, où vivent environ 250 000 personnes d'origine africaine, principalement congolaise.

"La restitution ne doit plus être un tabou", a déclaré samedi Alexander De Croo, posant toutefois un certain nombre de conditions en terme de conservation. "Il est clair que cela suppose de la part des autorités africaines une attitude respectueuse à l'égard de ce patrimoine artistique", et que les Africains puissent y avoir accès, a-t-il ajouté.

Le ministre belge de la Coopération a promis de financer "la numérisation de l'ensemble des archives rwandaises de la période coloniale" pour les mettre à disposition de Kigali, qualifiant ce geste de "première mondiale".

A Tervuren, les collections sont majoritairement composées d'objets provenance de l'ex- Congo belge.

Et le président de la RDC Joseph Kabila a dit au journal belge Le Soir qu'il comptait officiellement demander des restitutions à la Belgique au printemps, à l'occasion de l'ouverture d'un musée dans la capitale congolaise.

"Zoos humains"

"Tervuren possède un grand nombre de documents, nos archives, que nous voudrions récupérer", a affirmé M. Kabila.

Une autre question fait polémique, celle de la mort de sept Congolais à l'occasion de l'exposition universelle à Bruxelles en 1897. Samedi à la mi-journée, plusieurs dizaines de personnes ont manifesté devant leurs sépultures à côté de l'église de Tervuren, à initiative de l'association Intal-Congo. Une affiche a été apposée sur le mur surplombant les tombes proclamant: "pour que leur mort nous rappelle à jamais une page noire de notre passé colonial", selon des images du rassemblement.

Pour l'exposition de 1897, le roi Léopold II avait souhaité reconstituer des villages congolais (désormais taxés de "zoos humains") à Tervuren. Il avait fait venir spécialement quelque 270 Congolais. Parmi eux, trois femmes et quatre hommes étaient morts de froid ou de maladie.

C'est cette exposition temporaire sur les "colonies" qui avait ensuite donné naissance au musée du Congo belge, ouvert en 1910, l'ancêtre du musée de l'Afrique.

Présidentielle: A moins de 15 jours des urnes, quelles leçons peut-on tirer de la campagne électorale ?

Christophe Rigaud - Afrikarabia -le 11.12.2018,

Le calme avant la tempête ? A moins de 15 jours d’un scrutin électoral crucial pour l’avenir politique de la République Démocratique du Congo (RDC), une courte campagne électorale mobilise majorité et opposition aux quatre coins du pays, où les trois principaux candidats tentent de mobiliser. A en juger par leur capacité de mobilisation respective, sur les 21

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prétendants, seuls trois ont une assise politique: le « dauphin » de la majorité parrainé par le président Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary, et les principaux candidats de l'opposition divisée, Félix Tshisekedi et Martin Fayulu.

L’issu du scrutin et une victoire du « dauphin » de Joseph Kabila semble faire peu de doute.

L’un des slogans du candidat du pouvoir, « on gagne et on gagne » traduit assez bien l’état d’esprit qui règne au sein du Front commun pour le Congo (FCC), la plateforme mise en place par Joseph Kabila, qui a renoncé à briguer un troisième mandat après avoir reporté par deux fois l’élection présidentielle mais qui n'a pas exclu de se représenter en 2023.

Shadary en terre d’opposition

La campagne électorale du parti présidentiel a démarré à Kinshasa, puis dans l’ex-Katanga, avant de gagner les Kasaï et l’Ouest du pays… des provinces où l’opposition et ses leaders sont encore bien implantés. Si les meetings et les stades sont pleins, l’accueil de la population y est plutôt timoré. Plusieurs fois, le convoi de l’ancien ministre de l’Intérieur ou sa caravane de campagne ont été conspués ou caillassés.

Il faut dire que l’exercice n’est pas facile pour celui qui a été désigné par le chef de l’Etat pour lui succéder. Entre les promesses d’un avenir meilleur et les louanges du bilan de joseph Kabila, la marge de manœuvre est étroite pour ce sécurocrate, plus habitué à l’ombre qu’à la lumière.

Les « 5 chantiers » bis...

Son projet politique ressemble étrangement à celui des « 5 chantiers » vantés par le président Kabila depuis 2006. Le candidat Shadary promet un budget multiplié par 3, davantage de sécurité, moins de corruption et allant même jusqu’à annoncer l’école gratuite dans l’ex-Katanga, alors que la situation ne s’est guère arrangée pendant les 17 ans de pouvoir de Joseph Kabila. Difficile donc de s’inscrire dans la continuité de l’action de l’actuel chef de l’Etat, tout en reconnaissant, en creux, que tout reste à faire.

Des promesses…

Le budget de l’Etat « lilliputien » de 6 milliards de dollars paraît bien maigre pour un pays de 80 millions d’habitants, grand comme 5 fois la France. Et on ne voit pas comment le porter à 86 milliards, comme l’annonce Shadary. La sécurité des Congolais n’est toujours pas assurée dans l’Est du pays, où pullule toujours une centaine de groupes armés et où la région de Beni vit dans la terreur des attaques à la machette depuis plus de 4 ans. Les Kasaï sont également enfermés dans une spirale de la violence, ayant fait au bas mot 3.000 morts selon l’Eglise catholique.

… encore des promesses

Difficile également de mettre en place un énième plan anti-corruption, alors que l’actuel chef de l’Etat et ses proches se retrouvent à la tête de plus 80 sociétés et où 750 millions de dollars se sont évaporés des caisses de la Gécamines selon plusieurs ONG. Difficile de défendre un bilan lorsque l’éducation, la santé, l’eau potable, l’électricité… ne sont accessibles qu’à une minorité de Congolais. En Equateur, sur les terres de l’opposant Jean- Pierre Bemba, dont la candidature a été jugée irrecevable, Emmanuel Ramazani Shadary, s’est fait interpellé par des habitants en colère face à la dégradation des routes. Pour toute réponse, Shadary a promis de faire de la RDC un pays émergent.

Carton plein pour l’opposition

Pour toutes ces raisons, les candidats de l’opposition ont plutôt la campagne électorale facile. Et sur le terrain, Martin Fayulu, candidat soutenu par la coalition Lamuka, et le ticket formé par Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, n’ont pas de mal à réunir les déçus des années Kabila. Les deux opposants, qui n’ont pas réussi à s’entendre pour former une candidature commune à la présidentielle, ont décidé de jeter leur dévolue sur l’Est du pays, un

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important réservoir de voix sur la carte électorale. Et les Congolais sont au rendez-vous.

Félix Tshisekedi a impressionné à Bukavu, la ville de son « ticket », Vital Kamerhe, alors que Martin Fayulu a soulevé les foules à Goma, Bunia et Kisangani.

Fayulu prend ses marques

La surprise de cette première partie de campagne vient sans nul doute de la mobilisation populaire qui s’est cristallisée autour de Martin Fayulu. « Second couteau » de l’opposition, à l’ombre des Tshisekedi, Bemba ou Katumbi, le président de l’Ecidé, peu connu des Congolais, en dehors de Kinshasa, a réussi son entrée en campagne. Une « réussite » qui passe mal pour le pouvoir, selon les proches de Fayulu.

Son avion s’est vu interdire d’atterrir à Kinshasa, et ce dimanche à Kindu, des appareils de l’armée congolaise ont occupé les pistes de l’aéroport, empêchant l’arrivée du candidat.

Pour le camp Fayulu, « le pouvoir a choisi son opposant ». Pique à peine voilée contre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, qui mènent, pour l’instant, une campagne sans entrave.

Kabila deja des signes d'un come-back ?

Mais ce week-end, un invité surprise a débarqué à l’improviste en pleine campagne électorale. Le président Joseph Kabila est sorti de son silence pour s’adresser à la presse anglo-saxonne. Il s’est confié à l’agence de presse Reuters pour affirmer que s’il avait renoncé à se représenter pour rester au pouvoir, il n’avait pas renoncé à la politique. Fini le portrait du gentleman farmer Kabila, reclus dans sa propriété de Kingakati, le président Congolais entend continuer à exister dans le paysage politique et n’exclut pas d’être de nouveau candidat à la présidentielle… en 2023 !

Pas sûr que cette sortie n’apaise les tensions à la veille du scrutin et n’aide son poulain, Emmanuel Ramazani Shadary, qui essaie tant bien que mal de faire de sa campagne « du Kabila sans Kabila ». Avec cette déclaration du chef de l’Etat, « On est loin de la transition démocratique pour laquelle de nombreux Congolais ont risqué leur vie » ironise la responsable de Human Rights Watch (HRW) pour l’Afrique centrale, Ida Sawyer.

Prix Nobel : le gouvernement rappelle le Docteur Mukwege à l’ordre ! RFI / La Nouvelle Tribune – le 11.12.2018,

Hier, le gynécologue congolais Dennis Mukwege était à Oslo pour recevoir le prix Nobel de la paix 2018. Le discours qu'il a livré était plein d'interpellations, ce qui n'a pas

forcément plu aux autorités.

Dennis Mukwege est connu à travers le monde pour ses actions envers les femmes victimes de sévices sexuels dans son pays. C’est ainsi qu’il a été surnommé "l’homme qui répare les femmes". Cela fait plusieurs années maintenant qu’il apporte des soins aux femmes victimes d’abus sexuels.

Son noble combat lui a valu de nombreuses distinctions à l’international dont le prix Nobel de la Paix qu’il a reçu ce lundi en compagnie de l’autre co-lauréate du prix, Nadia Murad.

Durant son discours d’acceptation, Dennis Mukwege a dénoncé les violences inacceptables qui perdurent dans son pays depuis plusieurs années et s’insurge du fait que les auteurs des crimes ne soient pas punis.

"Ce ne sont pas seulement les auteurs de violences qui sont responsables de leurs crimes, mais aussi ceux qui choisissent de détourner le regard", a affirmé Denis Mukwege dans son discours de remerciement. "S'il faut faire la guerre, c'est la guerre contre l'indifférence qui ronge nos sociétés".

M. Mukwege avait aussi déploré que le sort de la population congolaise passe au second plan derrière l'exploitation sauvage des matières premières. "Mon pays est systématiquement pillé avec la complicité des gens qui prétendent être nos dirigeants [...]

Pillé aux dépens de millions d'hommes, de femmes et d'enfants innocents abandonnés dans une misère extrême tandis que les bénéfices de nos minerais finissent sur les comptes opaques d'une oligarchie prédatrice", avait-il affirmé.

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Le prix Nobel de la paix 2018 a ensuite demandé à la communauté internationale d’adopter

"des sanctions politiques, économiques et des poursuites judiciaires" contre tous les responsables des exactions dans son pays, congolais comme étrangers.

"Agir, c’est dire 'non' à l’indifférence [...] Nous devons ensemble saisir cette opportunité pour tracer une ligne rouge contre l'usage des violences sexuelles comme arme de guerre", a déclaré Denis Mukwege avant d'appeler les États du monde à mettre fin à l'impunité "des dirigeants qui ont toléré, ou pire, utilisé la violence sexuelle pour accéder au pouvoir" et de ne pas leur dérouler le tapis rouge mais de leur "tracer une ligne rouge"

Ne pas confondre la science et la politique

Dans des propos aux accents politiques à l'approche d'élections prévues le 23 décembre en RDC, ce critique du régime du président Joseph Kabila a dit voir "les conséquences déchirantes de la mauvaise gouvernance". Il a également égrainé durant son allocution de nombreuses insuffisances en matière de justice pour les victimes des nombreuses exactions.

Du côté de la République Démocratique du Congo, les premières autorités ont tenu à avertir le docteur Mukwege.

Sur les ondes de RFI, Alain-André Atundu, le porte-parole de la majorité présidentielle (MP) estime qu'avec ses prises de position le prix Nobel sortirait de son rôle en se mêlant de politique. " Il ne peut pas profiter de sa situation de prix Nobel de la paix pour prendre des postures qui ne sont pas dans la nature du prix Nobel de la paix"

André Atundu a, par ailleurs, invité le nouveau prix Nobel de la paix à ne pas "pas confondre la science et la politique" et de déclarer par la suite: "Je crois qu’il devrait être un peu plus modeste. Il doit remercier pour la reconnaissance de la souffrance de ces dames qui au moins une fois va éclater aux yeux du monde plutôt que de se jeter dans un domaine où il n’est pas coutumier (…)"

Quant à la prise de position du Nobel de la paix 2018 sur les elections, le porte-parole de la MP a juste ironsé: "Puisque c’est une parodie, nous sommes tous des comédiens, tous les 21 acteurs, il serait donc le seul éclairé dans cette cité de Galilée ! Soyons modestes.

Que chacun fasse son travail et le pays va avancer".

Seuls Shadary et ses « amis » ont accès à la RTNC Hubert Leclercq – La Libre – le 11 décembre 2018

Personne n’a oublié que l’Accord de la Saint-Sylvestre, conclu sous l’égide des évêques congolais en décembre 2016, entre majorité et opposition congolaises, prévoyait, outre la libération des prisonniers politiques et la fin des poursuites contre les personnalités emblématiques, l’ouverture des médias.

L’objectif de cette mesure était notamment de donner accès aux médias à toutes les familles politiques dans la perspective des élections présidentielle et législative annoncées pour le 23 décembre.

A y regarder de plus près, pas évident que la RTNC, la radio-télévision nationale congolaise, seule chaîne publique du pays, a bien reçu le message quand on regarde la conduite du journal télévisé du lundi 10 décembre au soir.

20h01: Shadary à Kenge

20h03: Shadary et les chefs coutumiers de Kenge 20h05: Shadary et les mamans veuves de Kenge 20h08: Shadary se prépare pour aller à Buta 20h10: Aubin Minaku à Masimanimba

20h13: Nehemie Mwilanya à Bukavu

20h15: Néhémie Mwilanya avec les notables de Bukavu

20h18: Néhémie Mwilanya et le gouverneur à la pose du pelouse synthétique au stade de Kadutu

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20h20: déclaration du ministre Mende sur les sanctions contre Shadary 20h23: déclaration de Kikaya sur les sanctions contre Shadary

20h26: Joseph Kabila dans sa ferme 20h28: Zoé Kabila à kalemie

20h32: Jeannette Kabila à Manono

20h35: le ministre de l’Intérieur Henri Mova remet des brouettes à Malueka 20h38: les notables de Kisangani réaffirment leur soutien à Shadary

20h40: les veuves des militaires réaffirment leur soutien à Shadary 20h42: l’association des pygmées réaffirme son soutien à Shadary 20h45: la ligue des jeunes du PPRD réaffirme son soutien à Shadary Fin du journal

Un pluralisme qui préfigure un scrutin ouvert, démocratique et transparent.

Lubumbashi : échauffourées lors de l’arrivée de Martin Fayulu RFI – le 11.12.2018,

En République démocratique du Congo, le cortège de Martin Fayulu a été chahuté par les forces de l'ordre à Lubumbashi dans le sud du pays. Le candidat de l'opposition à l'élection présidentielle est arrivé, ce mardi matin, dans la troisième ville du pays où il devait tenir un meeting. Mais son cortège a été bloqué par des policiers.

Les heurts ont commencé à la sortie de l’aéroport de Lubumbashi, la troisième ville de RDC, où une foule s’était massée pour accueillir le candidat de l’opposition.

Les incidents ont duré deux heures, comme en témoigne Kanono Bertin, le chargé des relations extérieures de Martin Fayulu : « Nous sommes arrivés devant l’aéroport de Luano qui nous avait été hermétiquement fermé. On nous a interdit d’accéder au tarmac. Nous avons forcé, nous avons accueilli notre homme et nous avons pris la route de retour et c’est là qu’on a fait face à une armada de l’armée congolaise habillée en policiers. Ils nous ont poursuivis jusqu’au centre-ville ».

Martin Fayulu devait tenir un meeting, ce mardi, à Lubumbashi. Un rendez-vous que tentait encore de maintenir son équipe. « Nous avons atteint l’hôpital Sendwe. Ils nous ont barré la route et là nous sommes en train de chercher les voies de secours pour atteindre notre objectif. Nous sommes avec notre candidat. Il est juste avant moi et nous allons vers la place du meeting. Mais nous sommes arrosés continuellement de bombes lacrymogènes et de l’eau chaude toute bleue », ajoute Kanono Bertin.

A Oslo, le Docteur Mukwege, Prix Nobel de la paix, interpelle ses compatriotes avec Nado

Colette Braeckman - Le Soir – le 11 décembre 2018

Oslo - Le regard grave, portant à bout de bras des torches enflammées et enjambant les plaques de verglas, les femmes norvégiennes étaient nombreuses à manifester en cette soirée du 10 décembre. « C’est la journée des droits de l’homme » nous expliquait Helena, emmitouflée dans ses fourrures, « mais cette année, grâce aux deux lauréats du Prix Nobel, c’est surtout la journée des droits de la femme…. »A l’instar des milliers de participants à la marche aux flambeaux qui a traversé Oslo depuis la gare jusqu’au centre-ville , Helena a donc battu la semelle devant le Grand Hôtel, attendant l’apparition au balcon des deux héros de la journée, la jeune yezidie Nadia Mourad et le très connu Docteur Denis Mukwege. Durant la matinée déjà, durant la cérémonie de remise des prix, le contraste était frappant entre ces deux personnalités aussi surprenantes, aussi charismatiques l’une que l’autre. A la tribune de l’hôtel de ville, en présence du roi et de la reine de Norvège, comme sur le balcon face à la foule enthousiaste, Mukwege est apparu à l’aise, levant les bras en l’air tandis que, les pieds dans la neige, des centaines de Congolais, vivant en Norvège ou qui avaient fait le voyage, chantaient « Kabila va partir, Mukwege Leo, Mukwege président » ou se contentaient d’applaudir à tout rompre. Quant à Nadia Mourad,

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très réservée, elle semblait prendre appui moralement sinon physiquement sur le géant congolais qu’elle appelle désormais « mon grand ami » et c’est sans un sourire que la jeune Irakienne affrontait la foule chaleureuse.

Quelques heures auparavant, lors de la cérémonie, Nadia avait ému tout le pays lorsqu’au moment où retentissaient les trompettes royales, on avait vu des larmes rouler sur son visage grave. Sans doute songeait elle aux siens, à son peuple dispersé dont elle devait décrire le martyre en termes sobres…Dans son discours, prononcé d’une voix neutre et sans une note, elle devait, quelques instants plus tard, rappeler sa vie d’avant, celle de sa communauté yezidie dans le village de Kodjo en Irak, jusqu’à ce que les milices de l’Etat islamique transforment en cauchemar ses rêves modestes de terminer ses études, de devenir coiffeuse, mère de famille. En quelques heures la vie de Nadia fut brisée : ses parents et grand parents, ses six frères et leurs enfants furent massacrés et elle-même, faite prisonnière, se retrouva esclave, à la merci de ses bourreaux. Depuis sa libération lors de la chute de Mossoul, Nadia est devenue à son tour une combattante. Sa lutte, sa raison d’être, c’est l’exigence de justice : « notre tissu social a été lacéré et la communauté internationale n’a rien fait pour sauvegarder nos droits ; j’exige que des enquêtes soient menées sur le génocide dont nous avons été victimes, sinon les crimes se poursuivront.

En Irak, en Syrie, en Afrique, les enfants continueront à servir de combustible pour les

guerres… »

Prenant la parole à ses côtés, Mukwege ne dit pas autre chose. Lui aussi raconta le massacre de Lemera au Sud Kivu, les viols d’enfants à Kavumu, un village proche de Bukavu, les deux décennies de violences traversées par les populations du Kivu, du Kasaï, de Beni (il aurait même pu remonter plus haut dans l’histoire…), soulignant à son tour que si de telles tragédies sont possibles, c’est parce que les crimes demeurent impunis.

Après avoir accepté le prix Nobel au nom du peuple congolais et l’avoir dédié à toutes les victimes, Mukwege sembla soudain sortir du texte convenu. Il apostropha les consommateurs du Nord, leur demandant de se rappeler la provenance de leurs batteries électriques, de l’or de leurs bijoux, de se souvenir que bon nombre de ces minerais indispensables viennent de son pays…Avec une éloquence de tribun, le médecin de Panzi s’exclama : « notre pays est pillé, avec la complicité de ceux qui prétendent être nos dirigeants » et, sans nommer les agresseurs (qui, à l’époque étaient des milices armées s’exprimant en kinyarwanda…) il exigea que soit sorti des tiroirs de l’ONU le rapport « mapping » qui, en 2009 avait documenté 617 crimes de guerre. « La justice ne se négocie pas, le travail de mémoire doit se faire » plaida-t-il, s’adressant à un auditoire international.

Mais longuement, aussi bien lors de la cérémonie officielle que le soir, lorsqu’il rencontra des centaines de ses compatriotes réunis pour une soirée de gala, Mukwege interpella les Congolais eux-mêmes : « nous devons prendre notre destin en mains, personne ne le fera à notre place… » S’adressant à la diaspora, il demanda que soit créée une « banque de données », afin que les Congolais de l’étranger puissent mettre leurs talents au service de leur pays : «Au travail, peuple congolais ! » devait-il s’exclamer, « pourquoi tant de souffrances, de mépris ? Nous ne devons pas accuser les autres, alors que c’est nous qui sommes capables de trouver des solutions, de changer le destin de l’Afrique… »Rappelant les paroles de Patrice Lumumba,il devait conclure en disant : « il faut que l’histoire du Congo soit écrite par les Congolais eux-mêmes »…

Ce qui est certain, c’est que, depuis le héros de l’indépendance disparu en 1961, Denis Mukwege, par son courage quotidien, son engagement aux côtés des femmes et sa vision volontariste de l’avenir, est devenu le premier Congolais à s’être hissé à un tel niveau du panthéon national, celui des prophètes…

La salle coloniale de l'Africa Museum, une vision antibelge ? ENTRETIENS : LOUISE VANDERKELEN – La Libre -le mardi 11 décembre 2018 Après cinq ans de rénovation, le musée royal d’Afrique centrale, rebaptisé Africa Museum, a rouvert ses portes. La direction et la presse ne tarissent pas d’éloges. Mais

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des voix s’élèvent dénonçant le politiquement correct et le Belgium bashing du nouveau musée.

Oui pour André Schorochoff, ancien administrateur délégué de l’Union royale belge pour les pays d’outre-mer

La muséographie de la salle coloniale présente une lecture révisionniste de l’Histoire, appuyée par les pires calomnies. La réfection n’est en rien scientifique, tronquée qu’elle est pour des considérations idéologiques antibelges. Pourquoi ces manipulations et désinformations ?

Que reprochez-vous au nouvel Africa Museum ?

Le reproche principal concerne la salle coloniale et sa muséographie. Nous y dénonçons une présentation de l’histoire du Congo basée sur une lecture révisionniste anticoloniale appuyées par les pires calomnies où des abus de toutes sortes sont mis en vedette. Pour accompagner sa rénovation, le directeur de l’Africa Museum a constitué le Comraf, un comité de Congolais vivant en Belgique, représentants soi-disant la diaspora congolaise de Belgique. Pourquoi avoir choisi ce comité et exclu l’Union royale belge pour les pays d’outre-mer ? Quelle est la représentativité des membres du Comraf ? Quelle est leur crédibilité scientifique ? C’est étonnant. Le musée est une institution scientifique. La direction a pris clairement une position idéologique anticoloniale en présentant de façon très négative ce qui a été réalisé au Congo par les Belges. Cette salle présente Léopold II comme un génocidaire qui a notamment imposé une politique généralisée de mains coupées pour augmenter le rendement des récolteurs de caoutchouc. La criminalité ordinaire y est présentée comme systémique. Tous les gens sérieux qui connaissent l’histoire savent que ce ne fut pas le cas.

Que manque-t-il à cette salle ?

La réfection aurait dû être menée de façon scientifique, elle a été tronquée pour des considérations idéologiques. Cette salle minimise voire ignore l’extraordinaire efficacité de la méthode coloniale belge qui a fait collaborer Congolais et Belges, pendant soixante- quinze ans, au développement du pays, au grand bénéfice de sa population. Le rôle de Léopold II dans la création et le développement de l’État indépendant du Congo n’est pas reconnu et son œuvre est vilipendée (la vitrine présentant un buste de Léopold II en ivoire entouré de belles défenses d’éléphant et de blocs de caoutchouc est un comble de manipulation). Son œuvre législative exemplaire n’est pas évoquée comme telle. Nous sommes en face d’une violation flagrante de la neutralité, qui fait partie intégrante de la mission officielle du musée. La salle coloniale doit permettre aux visiteurs de s’informer de façon objective. De nombreux scientifiques du musée acceptent difficilement ce montage tronqué. Plusieurs d’entre eux se sont retirés ou "ont été retirés" de la conception de la salle coloniale, leur vision et leurs idées ayant été rejetées par la direction.

Que répondez-vous à ceux qui accusent la Belgique de crime contre l’humanité ?

Il est facile d’accuser la Belgique sans définir ni les Belges ni les crimes. Que disent les archives du musée ? Que Léopold II, soucieux, avait légiféré via plusieurs décrets en faveur de la protection des indigènes. On ne peut pas l’accuser d’avoir commandité des crimes.

Les faits et les archives, scientifiquement validés, montrent que la colonisation belge ne fut pas un crime contre l’humanité. Pourquoi ne parle-t-on pas des actions des Belges pour protéger les Congolais contre des crimes commis notamment par les esclavagistes ? Accuser les Belges de la sorte a profité à des puissances qui voulaient s’approprier le Congo et profite aujourd’hui à ceux qui veulent diminuer la présence des Belges en Afrique.

Qu’en est-il du scandale des mains coupées ?

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Les mains coupées étaient une pratique effective dans l’est du Congo, là où il y avait les esclavagistes. C’est notamment détaillé dans un rapport au Roi de 1895. On ne coupait pas seulement les mains, mais aussi les nez et les oreilles. C’était horrible. Ceux qui prétendent que les mains coupées au Congo étaient ordonnées par les Belges ont faux.

Ces pratiques ont été interdites dès janvier 1886 par le Code pénal de l’EIC.

Qu’allez-vous faire si cette salle n’est pas revue ?

Nous avons demandé à la direction les bases scientifiques sur lesquelles les tableaux accusateurs ont été établis et nous allons lui suggérer de rectifier les messages litigieux.

On ne peut ignorer tous les documents historiques. Et nous nous interrogeons. Pourquoi ces manipulations et cette désinformation ? Que recherchent ces personnes qui se présentent en juges ? C’est n’est pas digne d’un musée royal qui se targue d’être un musée scientifique. C’est contre cela que nous nous battons.

Entretien : Louise Vanderkelen

"Arrêtez ce Belgium bashing"

"Pas un mot sur les apports et bienfaits avérés dans de nombreux autres domaines tels que l’éducation, les infrastructures, la conservation de la nature, la paix, la justice, l’absence de corruption, l’agriculture, la biodiversité, la recherche, ou encore le niveau de vie et l’économie florissante qui classait alors le Congo au 27e rang mondial (il est aujourd’hui parmi les 10 plus pauvres au monde avec un salaire moyen par an de 450 dollars par habitant, soit, en francs constants, six fois moins qu’en 1960, où le PIB par habitant était le plus élevé d’Afrique !) ." Extrait d’une opinion de Baudouin Peeters, parue le 10 décembre sur le site du magazineLe Vif/L’Express.

Non pour Mona Mpembele, administratrice au Comraf, le comité de concertation entre les diasporas africaines de Belgique et l’Africa Museum

La rénovation permet de se distancier de l’aspect colonial. C’est un premier pas vers la réparation morale à laquelle ont droit les Africains et plus particulièrement les Congolais.

On ne peut vanter les mérites de la colonisation. Ce musée reste scientifique et neutre.

L’Union royale belge pour les pays d’outre-mer dénonce une vision révisionniste anticoloniale et non scientifique de la salle coloniale de l’Africa Museum. Qu’en pensez- vous ?

Je ne suis pas du tout d’accord avec cette argumentation C’est totalement faux.

Auparavant, cette salle n’était vue que sous l’angle colonial. Désormais, le musée a pris ses distances avec cet aspect, tout en restant scientifique et neutre. Il fallait introduire le discours africain dans le musée. Je suis administratrice au Comraf, le comité de concertation entre les diasporas africaines de Belgique et le Musée royal, depuis 2012.

Nous avons nommé les six experts qui ont mené les discussions concernant la salle dédiée à l’histoire coloniale et sa rénovation au nom des Africains et des Afro-descendants que nous représentons.

La nouvelle présentation du musée n’est en rien erronée, elle est dorénavant en phase avec la réalité historique. Les scientifiques chargés du musée ne doivent pas être que des Belges ou des Européens, d’autant plus que cette histoire concerne l’Afrique. Je pense donc que les scientifiques africains sont les mieux placés pour interpréter l’histoire et les objets africains.

Avez-vous un exemple concret de la distanciation avec l’aspect colonial prise par le musée

?Au niveau de la rotonde, on pouvait voir sur le dessus les Belges représentés par des statues dorées et dans le bas, on voyait des Africains représentés par des statues de bronze. Il était écrit : "La Belgique apporte la civilisation au Congo." C’est une insulte aux

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