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22 09 18/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

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Encore des questions? Mme Helène Madinda vous répondra:

helene.madinda@gmail.com.

SOMMAIRE

Dans la presse parue à Kinshasa en ce samedi 22 septembre 2018, le processus électoral ainsi que l’usage de la machine à voter pour les prochains scrutins restent les sujets les plus dominants.

Une fois de plus, la présence, dans le corps même des articles, de documents photographiques nous force à publier notre revue en PDF. Toutes nos excuses à ceux de nos lecteurs qui seront de ce fait gênés par la lenteur à l’ouverture des documents.

Machine à voter

Le Potentiel titre à la Une : « Du 20 septembre au 6 octobre : préparatifs des bulletins de vote : le piège se referme sur Kabila et Nangaa ».

« Pendant que Corneille Nangaa remue ciel et terre pour imposer l’importation de plus de 105 000 machines à voter, la Constitution, la Loi électorale et le calendrier électoral de la Céni lui rappellent, ainsi qu’à la majorité au pouvoir, que le chronogramme du processus électoral fixe, du 20 septembre au 5 décembre 2018, l’exécution des opérations liées à l’impression et au déploiement des bulletins de vote. Et non de la machine à voter. Tel est pris qui croyait prendre.

Dès la publication du calendrier électoral le 5 novembre 2017, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) avait promis que son institution

« jouerait sa partition sans désemparer » afin que les élections aient effectivement lieu le 23 décembre 2018. Corneille Nangaa insinuait même que le moindre dépassement des opérations prévues dans son chronogramme impacterait directement sur le respect ou non de la date butoir des élections prévues en décembre.

Dix mois après la mise en œuvre de ce calendrier électoral, si la Céni a pu tout de même franchir certaines étapes en respectant son chronogramme, il n’en demeure pas moins que d’autres n’ont pas été respectées pour des raisons évidentes. En réalité, la Céni ne respecte le calendrier que quand ça l’enchante ; elle le viole quand c’est nécessaire pour sauvegarder les intérêts partisans de la Majorité présidentielle.

Un cas patent est notamment illustré par la publication des listes des partis et des regroupements politiques. Ici, la Céni s’est pliée à la volonté du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le PPRD Mova Sakanyi qui, d’autorité, a refusé de révéler aux parties prenantes la liste des partis et des plateformes politiques au motif que son camp, la Majorité présidentielle, devait d’abord régler des comptes à certains partis politiques

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adverses. On se souvient notamment de 4 partis « UDPS » retenus sur la liste du ministère de l’Intérieur, portant le même emblème, en violation de la loi sur les partis politiques ! Secret de polichinelle

La violation du calendrier électoral continue jusqu’à ce jour. En effet, selon le chronogramme de la Centrale électorale, il est prévu entre le 20 septembre et le 6 octobre 2018 les « préparatifs techniques de l’impression des bulletins, des procès-verbaux et des fiches des résultats : nettoyage et consolidation de la base des données des candidats ».

Secret de polichinelle, la Céni a intentionnellement violé cette disposition du calendrier électoral. Depuis le début du processus, la Centrale électorale s’affaire plutôt à imposer la machine à voter en lieu et place de l’impression des bulletins de vote, ainsi que le recommandent son propre calendrier électoral et la Loi électorale. Cette dernière proscrit d’ailleurs le vote électronique pour le processus électoral en cours.

Autant dire que la Céni, mauvaise élève, est en train de violer son calendrier électoral et la Loi électorale en refusant avec arrogance de s’y soumettre, alors que ledit calendrier a été salué par l’ensemble de la classe politique congolaise et par toute la communauté internationale.

Les élections devant avoir lieu le 23 décembre, il est de la responsabilité de la Céni de tout faire pour qu’elles aient effectivement lieu dans les conditions prévues par la loi. Ni le calendrier électoral, ni la Loi électorale ne reconnaissent la fameuse machine à voter, laquelle devient un alibi spécieux pour la majorité de reporter les élections afin de pérenniser illégalement le bail de son autorité morale au Palais de la Nation.

Système électoral rationalisé

À tout prendre, la machine à voter est une tricherie. Car, en publiant son calendrier électoral le 5 novembre, le président de la Céni avait expressément déclaré qu’« au regard de l’environnement politique et des attentes des parties prenantes tirées des récentes évaluations en tripartite et des consultations que nous avons eues avec les différents acteurs, le calendrier que nous présentons ce jour est basé sur le principe de rationalisation du système électoral tel que recommandé par l’Accord en son point IV.4. Cette disposition préconise la recherche des voies et moyens de rationalisation du système électoral pour réduire le coût excessif des élections ».

Ceci veut dire que le bulletin de vote avait été pris en compte dans ce système électoral dit « rationalisé ». Alors, que vient faire la machine à voter à laquelle la Céni tient mordicus ? Quoi qu’il en soit, s’il n’y a pas d’élections dans le délai fixé par le calendrier électoral, ce sera de la faute de la Céni et du chef de l’État. En tant que garant de la nation, le président Joseph Kabila a la lourde responsabilité de s’impliquer pour que les élections aient effectivement lieu le 23 décembre. Ayant déjà bénéficié de deux ans de rallonge, il se créerait une situation délicate vis-à-vis des Congolais et de la Communauté internationale.

On se rappellera que c’est sous la pression que la Céni avait concédé de publier le calendrier électoral fixant les élections avant fin 2018. Pour les USA dont l’ambassadrice Nikki Haley avait fait le déplacement en RDC en octobre 2017, soit un mois avant la publication dudit calendrier, il faut une alternance démocratique avant fin 2018.

Isoler les dirigeants congolais

Réagissant à la publication par la Céni du calendrier électoral, la représentante américaine à l’ONU avait noté que ce chronogramme établit « un échéancier clair » pour une transition du pouvoir. Elle avait cependant averti que « de nouveaux retards et tentatives de garder le pouvoir ne feront qu’isoler les dirigeants et le gouvernement congolais ». C’est également d’ailleurs la position de l’Union européenne, voire de l’Union africaine. Kinshasa est donc prévenu.

Pour autant, une élection ce n’est pas seulement un calendrier électoral mais c’est tout un environnement qu’il faudra préparer en vue du succès des scrutins. Au lendemain de la publication du calendrier électoral, le député Christophe Lutundula (Opposition) le rappelait à juste titre. «Je dis au peuple congolais : ’’Ne lâchez pas prise. Attention, la vigilance est recommandée à tout le monde. Quel qu’il soit, le calendrier n’est pas égal à l’élection’’.

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Et Lutundula de poursuivre : « Le calendrier est un instrument de gestion. Et dans le cas de la RD Congo, il fait partie d’un ensemble d’éléments qu’il faut absolument réunir pour qu’il y ait de vraies élections démocratiques. Ces éléments sont le calendrier, la décrispation politique absolument nécessaire, la transparence et la crédibilité du processus électoral, le financement des élections, la sécurisation des élections et des candidats. Ce n’est pas encore acquis».

Ce que redoutent les observateurs

L’avertissement de Lutundula se concrétise aujourd’hui. Malgré la fin des opérations d’enrôlement, la publication du fichier électoral et des listes des candidats ainsi que la réception des kits électoraux, la RD Congo est loin de garantir des élections inclusives, crédibles, démocratiques et transparentes.

À trois mois de la tenue de ces élections, la Centrale électorale ne jouit de la confiance ni de l’Opposition ni de la Société civile. De plus, la sécurité est loin d’être assurée dans plusieurs contrées du territoire national.

Autant dire que le doute persiste toujours quant à la tenue effective des élections inclusives et transparentes en décembre prochain. Et, en cas de forcing comme le rêve la majorité au pouvoir, ce processus électoral va déboucher sur ce que redoutent tous les observateurs : un chaos généralisé qui aura des répercussions dans la sous-région. Les gagnants du jour deviendraient à jamais les perdants de toujours ».

« RDC-Élections : La CENI installe des machines à voter dans les aéroports pour la sensibilisation », rapporte 7SUR7.CD.

La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) poursuit sans désemparer l’opération de sensibilisation de toutes les couches sociales congolaises, sur l’usage de la machine à voter (MAV), qui sera utilisée pour les prochains scrutins prévus le 23 décembre 2018, note ce site d’information en ligne. « C’est dans ce cadre que le vice-président de cette institution d’appui à la démocratie s’est rendu ce vendredi 21 septembre 2018 tour à tour, à l’aéroport international de N’djili puis celui de Ndolo, où des machines à voter ont été mises à la disposition de la population voyageuse. » ajoute ce média.

Pour DigitalCongo, « La commission électorale Nationale Indépendante, Ceni, a procédé vendredi au lancement de la sensibilisation à la machine à voter dans les sites aéroportuaires de la RDC. L’objectif est sensibiliser les passagers dans les différents sites aéroportuaires sur le plan national et international à cet outil.

Le go de cette sensibilisation a été donné par le vice-président de la Ceni à l’aéroport international de N’djili à Kinshasa.

Une forte délégation de la communication électorale Nationale Indépendante, conduite par son vice-président Norbert Basengezi, a foulé de sol de l’aéroport international de N’Djili pour donner le go de la sensibilisation à la machine à voter dans les sites aéroportuaires du pays.

Il est question de sensibiliser les passagers de différentes destinations à cet outil qui est devenu incontournable pour les scrutins du 23 décembre prochain.

Pour le vice-président de la centrale électorale, cette sensibilisation va concerner plus de 110.000 passagers par mois dans tous les aéroports.

Signalons que, le comité de gestion de la Régie des voies aériennes conduit par son PCA qui a reçu la délégation de la Ceni, a palpé du doigt les réalités de cet outil.

Par ailleurs, la Centrale électorale dit s’activer à offrir une belle journée électorale à la population le 23 décembre et va poursuivre cet exercice dans tous les sites aéroportuaires du pays ».

Jephté Kitsita, intervenant sur ‘l’Internet Congolais » explique « RDC-Élections : La CENI installe des machines à voter dans les aéroports pour la sensibilisation »

« La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) poursuit sans désemparer l’opération de sensibilisation de toutes les couches sociales congolaises, sur l’usage de la machine à voter (MAV), qui sera utilisée pour les prochains scrutins prévus le 23 décembre 2018.

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C’est dans ce cadre que le vice-président de cette institution d’appui à la démocratie s’est rendu ce vendredi 21 septembre 2018 tour à tour, à l’aéroport international de N’djili puis celui de Ndolo, où des machines à voter ont été mises à la disposition de la population voyageuse.

Pour la Centrale Électorale, à travers cette opération, cet outil électoral va faire témoignage de lui-même.

« L’aéroport de N’djili reçoit plus ou moins 100.000 personnes par mois, ce qui signifie que nous atteindrons plus ou moins 1.000 familles d’accueil par mois. Ce partenariat ne se limite pas à ces deux aéroports mais dans toutes les pistes aérodromes et aéroports de la République Démocratique du Congo, par la lettre que le DG de la RVA a adressé à ses cadres qui sont à l’intérieur du pays », a déclaré Norbert Basengezi.

Le vice-président de la CENI a en outre, signifié que 1.200 autres MAV sont déployées à travers le pays dans le cadre de la campagne de sensibilisation sur son utilisation.

« Plus nous critiquons la machine, moins nous aurons d’électeurs mais moins nous critiquons la machine, plus nous aurons beaucoup d’électeurs », a-t-il renchéri ».

(Cette citation, si elle est exacte, place Bsengezi, comme orateur, parmi lespllus distingués disciple du coureur cycliste qui fit un jour cette décllaration fulgurante « Plus que tu pédales moins fort, moins que tu avances plus vite ». NdlR).

L’article poursuit : »Norbert Basengezi a annoncé qu’en date du 6 novembre prochain, la Centrale Électorale lancera l’opération d’accréditation des témoins.

« Nous aurons 80.000 bureaux de vote et un parti sérieux doit avoir 160.000 témoins », a-t-il conclu.

Tout au long de son périple, le vice-président de la Commission Électorale Nationale Indépendante, ainsi que les autres membres du bureau de cette institution d’appui à la démocratie, étaient accompagnés du président du conseil d’administration et du directeur général adjoint de la Régie des Voies Aériennes.

Pour rappel, la MAV est un dispositif de vote controversée. Elle est une sorte d’imprimante instantanée des bulletins de vote.Pour la CENI, elle va rendre les résultats électoraux plus fiables. Elle a abaissé de 100 millions le coût des élections, selon la CENI. L’opposition et la société civile dans leur majorité la rejettent. Tandis que la majorité présidentielle y est favorable »

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Divers

Le Bulletin de l’ACP titre « Retour à Kinshasa du Président de la République Joseph Kabila ».

Il indique que Joseph Kabila Kabange a regagné Kinshasa vendredi en provenance de Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika, dernière étape de sa visite dans le Congo profond qu’il a entamée le 11 septembre dernier par Kolwezi, dans la province du Lualaba, dans le Sud-est de la RDC.

L’ACP rappelle que dans la province du Tanganyika, le Président de la République avait présidé la 3ème édition de la Conférence minière de la RDC organisée du 12 au 14 septembre 2018 à Kolwezi.

(Le journaliste qui a vu, sur une carte, Kolwezi déménager vers le Tanganyika devrait d’urgence consulter un oculiste, ou renoncer définitivement à la consommation de rutuku pendant les heures de travail ! NdlR)

Actualité.cd revient sur un fait des mœurs et titre : « La police lance une opération contre la prostitution sous le label "Ujana" ».

La police nationale congolaise (PNC) a lancé ce vendredi 21 septembre à Kinshasa une vaste opération visant à "réprimer" la prostitution et la "délinquance" sous le label "Ujana"

[jeunesse, en swahili], terme qui désigne dans la capitale congolaise ; la dépravation des mœurs chez les jeunes adolescentes, écrit ce média en ligne.

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(Il s’agit là d’un fait fort banal : réduisez une population à la misère et vous verrez croître la délinquance et la prostitution. Ventre creux n’a point d’oreilles… NdlR)

Rappel : Les 7 conditions à défaut desquelles une élection sera NULLE.

L’élection est un processus complexe, une machine aux multiples rouages, et il faut que chacun de ceux-ci fonctionne impeccablement pour que l’élection puisse être valable.

Si un seul de ces rouages est défectueux ou grippé, cela met à néant la validité de tout le processus et les élections sont nulles. Schématiquement, ces conditions sont au nombre de sept:

1 – Le corps électoral doit être correctement connu et identifié. Là où, comme en RDC, le dernier recensement remonte au Déluge, ce recensement doit avoir lieu avant que l’on n’envisage d’organiser des élections .

2 – L’organisation pratique et matérielle des élections doit être confiée à une institution neutre et apolitique. C’est actuellement un point d’achoppement en RDC.

3 – Lorsque l’obstination d’un Président, jamais élu comme en RDC, ou simplement arrivé en fin de mandat, rend une Transition indispensable, celle-ci ne peut être présidée que par une personne consensuelle et qui s’engage à ne pas être candidate.

4 – La certification des résultats doit être confiée à un pouvoir judiciaire parfaitement indépendant.

5 – Toutes les opérations, depuis les bureaux de vote jusqu’à la proclamation finale, doivent être parfaitement transparentes, soumises à l’observation, tant des témoins désignés par les candidats que des observateurs nationaux ou internationaux. En particulier, les opérations électroniques doivent être, soit évitées, soit soumises à une surveillance particulièrement scrupuleuse. (Même si elles ne

concernent que la transmission des résultats des bureaux locaux au bureau central. Le souci affiché de « gagner du temps »peut cacher une intention de gagner l’élection… en trichant).

6 – Les élections doivent être organisées par ordre d’importance croissante : régionales et locales, d’abord, provinciales et législatives ensuite, présidentielle en fin de parcours.

7 – Là où, comme en RDC depuis les élections de 2011, l’on vit sous un régime illégitime, il ne saurait être question d’impunité. Il faut des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une

protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge.

Il est indispensable que TOUTES ces conditions soient réalisées EN MEME TEMPS. Sans quoi l’on s’expose aux pires aventures telles celles dont la RDC donne, pour son malheur, le triste exemple à l’Univers entier. Dans ce pays, en effet, aucune de ces sept conditions n’a jusqu’ici été respectée.

L’on pourrait ajouter une huitième condition aux sept énumérées ici : le soutien ferme et sélectif de la «communauté internationale » aux démocraties en construction. Mais cela ne dépend pas des pays africains eux-mêmes.

Presse et documents étrangers

Elections en RDC : Bemba et Katumbi passent leur tour.

Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 19 Sep 2018

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La Commission électorale congolaise vient de valider la liste définitive des candidats retenus pour la présidentielle de décembre. L’opposition devra se passer de deux poids lourds : Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba… déjà dans le coup d’après.

21 candidats ont été validés pour participer aux prochaines élections générales fixées le 23 décembre 2018 en République démocratique du Congo (RDC). Si la candidature d’Emmanuel Ramazani Shadary, soutenue par la camp présidentiel pour succéder à Joseph Kabila, figure sans surprise sur la liste définitive de la Commission électorale (CENI), l’opposition a vu ses rangs se réduire comme peau de chagrin aux fil des semaines. Deux absences vont pourtant peser lourdement sur le scrutin.

Faiseurs et « défaiseurs» de roi

Tout d’abord celle de Moïse Katumbi. Présenté comme favori depuis plusieurs mois, l’homme d’affaires n’a pas été autorisé à rentrer en RDC pour déposer sa candidature.

Harcelé par la justice congolaise, l’opposant devra se contenter de manœuvrer en coulisse, notamment pour imposer ses candidats aux législatives. Autre opposant de poids, Jean- Pierre Bemba, sera aussi condamné à jouer les faiseurs ou « défaiseurs » de roi. L’ancien vice-président congolais a été déclaré inéligible par la Cour constitutionnelle après sa condamnation pour subornation de témoins par la Cour pénale internationale (CPI).

Candidat unique ou boycott

Les regards se tournent désormais vers les deux derniers opposants de poids encore en lice dans la course à la présidentielle : Félix Tshisekedi (UDPS) et Vital Kamerhe (UNC).

Deux stratégies s’opposent au sein de l’opposition pour contrer un scrutin qui semble joué d’avance pour faire gagner le camp présidentiel : la candidature unique ou le boycott du scrutin. Si le boycott ne suscite guère d’enthousiasme pour l’instant, l’option du candidat commun, soutenu par l’ensemble de l’opposition, semble tenir la corde . Et dans cette séquence, les deux grands absents du scrutin, Katumbi et Bemba, joueront un rôle essentiel. De par leur poids politique et leur soutien financier, les deux recalés de la présidentielle, sont les seuls en mesure d’accompagner l’un des opposants dans le fauteuil présidentiel.

Une opposition divisée

Seul bémol, les quatre principaux opposants sont rarement sur la même longueur d’onde.

Bemba serait plus enclin à soutenir Kamerhe, alors que Katumbi s’est allié depuis plusieurs mois à Tshisekedi, père et fils. Quant aux deux opposants encore en course, tout les oppose… ou presque, et les rancoeurs des scrutins passés sont encore tenaces. La dernière rencontre des ténors de l’opposition à Bruxelles n’a d’ailleurs pas permis d’avancer d’un iota sur le délicat dossier de la candidature unique. Et la réunion des partis d’opposition en Afrique du Sud s’est tenue sans Kamerhe, Bemba ou Tshisekedi.

2023 en ligne de mire

Devant les fortes dissensions qui pèsent au sein de l’opposition, les recalés de la présidentielle pourraient être tentés de botter en touche, et de laisser passer le scrutin de 2018, pour mieux rafler la mise aux élections… de 2023. Ecartés de la présidentielle de cette année, Katumbi et Bemba, n’ont apparemment aucun intérêt à ce qu’un autre opposant soit élu à leur place à la tête de la RDC. Pour jouer le coup d’après, les deux recalés pourraient décider de ne soutenir personne et de tout miser sur les législatives pour asseoir leur parti et préparer la présidentielle suivante. Jean-Pierre Bemba a d’ailleurs confirmé dans une interview à Jeune Afrique qu’il envisageait de soutenir un autre candidat à condition que la transparence du vote soit assurée. Une condition qui a peu de chance de se réaliser et permettait à Bemba de ne soutenir… personne. En laissant Kamerhe et Tshisekedi s’affronter à la présidentielle de décembre, et perdre fatalement les élections, Bemba et Katumbi se donnent une chance de concourir en 2023… et peut-être de remporter la présidentielle.

Jean-Pierre Bemba va faire appel de la peine prononcée par la CPI Pierre Boisselet - Jeune Afrique – le 18 septembre 2018

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Le président du Mouvement de libération du Congo (MLC) va faire appel de la peine d’un an de prison et de 300 000 euros d’amende prononcée lundi 17 septembre par la Cour pénale internationale (CPI) pour subornation de témoin, a annoncé à Jeune Afrique son avocate Melinda Taylor.

Jean-Pierre Bemba ne retournera pas en prison. Compte tenu des années qu’il a déjà passées en détention provisoire, la peine prononcée lundi 17 septembre par les juges de la Cour pénale internationale (CPI) – un an de prison et 300 000 euros d’amende – pour subornation de témoin est trop faible pour le renvoyer derrière les barreaux du centre de détention de Scheveningen.

Bemba veut l’annulation

Pour autant, le leader du Mouvement de libération du Congo (MLC) ne se satisfait pas de ce résultat : il va faire appel de cette peine, a annoncé à Jeune Afrique son avocate, Melinda Taylor. « J’ai étudié le jugement et j’y ai trouvé des erreurs », a-t-elle expliqué mardi. « Nous en avons parlé avec Jean-Pierre Bemba ce matin et il a décidé de faire appel. » Cette peine d’un an de prison et 300 000 euros d’amende a en effet été fixée par une chambre d’instance de la CPI, dont les jugements sont susceptibles de recours. Mais au- delà d’une réduction de cette peine, la défense de l’opposant congolais espère que cette procédure pourra conduire à une annulation de sa condamnation pour subornation de témoin.

« En vertu de l’indivisibilité de la peine et de la condamnation ainsi que de l’article 81, section 2-B du Statut de Rome, la chambre d’appel aura le droit, dans le cadre de cet appel et si elle le souhaite, de réétudier la condamnation », argumente l’avocate australienne de Jean-Pierre Bemba.

Inéligibilité

Cette condamnation est un enjeu particulièrement important pour Jean-Pierre Bemba, car elle oblitère, pour l’instant, ses chances de devenir un jour président de la République. Les juges de la Cour constitutionnelle congolaise se sont en effet appuyés sur cette condamnation par la CPI pour l’écarter de la course à la magistrature suprême. La loi électorale congolaise frappe en effet d’inéligibilité « les personnes condamnées par un jugement irrévocable […] de corruption ».

Or, comme il l’a rappelé dans une interview à Jeune Afrique, Jean-Pierre Bemba conteste à la fois que sa condamnation devant la CPI puisse être assimilée à une condamnation pour corruption. Mais aussi que cette condamnation soit irrévocable. C’est aussi, et peut-être surtout, ce qu’il cherche à démontrer avec l’annonce de cette nouvelle procédure.

Il faut une Banque de l’habitat en RDC

Tribune de Jean Bamanisa – Jeune Afrique – le 18 septembre 2018 à 15h25 | Jean Bamanisa est un entrepreneur cimentier congolais, PDG de Barnett Group et ancien gouverneur de la Province orientale en RDC.

Avec une population estimée à 80 millions d’habitants et le développement des villes comme Kinshasa et ses 10 millions d’habitants, le secteur congolais de l’habitat a besoin de se développer davantage. Une banque spécialisée dans les crédits immobiliers pourrait l'y aider.

Le secteur de l’habitat a démontré par le monde sa forte capacité d’entraînement, notamment, en matière d’industrie et services, de systèmes financiers, de logistique et d’infrastructures. Eût égard à son rôle économique et social, il se positionne en levier important de l’économie nationale.

En RDC, le secteur du Bâtiment et des travaux publics a participé à hauteur de 2,7 % du PIB national en 2016, mais le pays reste en marge de son développement, malgré les efforts entrepris par l’État congolais, les sociétés privées et les particuliers. L’absence d’une Banque spécialisée dans les crédits immobiliers en est me semble-t-il un des facteurs.

Le marché financier congolais est constitué de 18 banques commerciales, 34 institutions des micro-finance et deux fonds étatiques. Aucune de ses institutions n’octroie des crédits à plus de sept ans, ni n’est spécialisée dans les crédits immobiliers : les banques

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commerciales octroyant la majeure partie des prêts du système financier congolais se limitent pour la plupart à des maturités de cinq ans.

Un champ propice aussi bien pour l’État que pour le secteur privé

Or le contexte économique – notamment le fait que les prêts en monnaie étrangère soient acceptés pour les crédits à moyen et long terme – est propice au lancement d’une institution financière spécialisée, d’autant que la demande est réelle : la RDC compte désormais 80 millions d’habitants, et les villes, notamment Kinshasa, se développent à vitesse grand V (la capitale a dépassé les 10 millions d’habitants).

Cette Banque de l’habitat aurait pour rôle de financer le secteur du logement en vue d’accroître son offre, d’offrir des produits financiers spécialisés, d’améliorer le bien-être de la population par un habitat adéquat et de pousser la croissance économique.

Si toutefois le gouvernement congolais et ses partenaires traditionnels financiers ne pouvaient mettre sur pied cette institution, le champ est aussi propice au secteur privé, qui pourrait, avec le soutien des mêmes bailleurs de fonds, mettre en place un Fond d’investissement pour l’habitat. Les privés sont en effet les plus aptes à démarrer des petits projets et à les faire aboutir.

Climat des affaires à améliorer

Ce problème réglé, il restera les questions pour lesquelles l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anapi) milite dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires : celles de la sécurisation des titres immobiliers et des permis de construire, car la législation doit sécuriser les différents intervenants. Sans oublier les taxes et impôts immobiliers, dont les taux sont en éternelle discussion, et qui sont payés par certains et pas toujours par tous. Par rapport à l’habitat locatif par exemple, l’État tente d’uniformiser les baux et de les contrôler, sans pour autant inciter les parties par des taux plus réalistes : le taux de la taxe sur le loyer est aujourd’hui fixé à 22 % !

L’autre question majeure est d’inciter les entreprises à construire à meilleur coût : l’État doit jouer son rôle en facilitant l’accès aux matériaux à des prix concurrentiels dans la sous région, les entreprises pourraient quant à elles trouver des techniques de construction plus rapides.

L’Afrique du Sud tourne le dos à Kabila Hubert Leclercq – La Libre – le 19 septembre 2018

Le communiqué conjoint de l’ANC et des leaders de l’opposition congolaise est passé un peu sous le radar. Un texte de plus ? Pas vraiment ! L’ANC a pris un engagement fort qui

embête solidement le pouvoir congolais.

Pourquoi cette prise de position embête-t-elle tant le pouvoir de Kinshasa ?

1. Le communiqué conjoint signé par l’ANC avec les leaders de l’opposition congolaise est une grande première. Depuis que l’ANC s’est installée au pouvoir, elle dialogue avec les pouvoirs en place sur le continent. Pas avec l’opposition. Cette rencontre et ce communiqué commun avec les leaders de l’opposition congolaise est une grande première qui montre explicitement que le parti sud-africain est particulièrement sensible aux thèses de cette opposition congolaise.

2. L’ANC est toujours considérée sur le continent africain et plus particulièrement en Afrique australe comme le leader des mouvements de libération dont les positions sont suivies très attentivement par les mouvements frères comme le Zanu-PF (Zimbabwe) , le MPLA (Angola) ou la Swapo (Namibie),…

3. Le texte est un communiqué conjoint d’engagement dans lequel il faut voir deux éléments centraux : il s’engage pour un processus électoral congolais crédible et envoie un message en interne aux membres du gouvernement sud-africain qui pourraient être tentés d’envisager certains accommodements avec le pouvoir congolais. Le gouvernement Ramaphosa veut couper les ponts avec les petits arrangements de son prédécesseur avec la Kabilie.

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4. Ce texte est aussi la réponse du président Ramaphosa à deux événements récents qui ont tendu encore un peu plus les relations entre les deux capitales. Ramaphosa n’a pas apprécié que sa rencontre informelle avec le candidat Ramazani Shadary soit utilisée par le pouvoir en place comme un gage de soutien au dauphin. Dans la foulée, Kinshasa a refusé d’accueillir l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki comme observateur. La démarche avait été initiée par le président Ramaphosa et Thabo Mbeki s’était montré réticent avant de finalement accepter… et de se faire remballer par Kinshasa. Une attitude qui a encore irrité un peu plus le chef de l’Etat sud-africain et a dû blesser Thabo Mbeki qui a porté à bout de bras les négociations intercongolaises de Sun City et qui s’est engagé sans compter pour la rédaction de la Constitution congolaise. Thabo Mbeki était d’ailleurs au côté de Kabila lors de la promulgation de cette Constitution en 2006. L’Afrique du Sud et l’ANC ont d’ailleurs été des acteurs centraux lors de chaque moment délicat des vingt dernières années de la vie congolaise. Personne n’a oublié que c’est Nelson Mandela qui a organisé le dialogue entre Mobutu et Kabila père sur le bateau militaire sud-africain Utenika. Thabo Mbeki a parrainé les négociations de cessez-le-feu de Lusaka en 1999 entre les belligérants pour mettre fin à la guerre. Le même Mbeki a accueilli et financé le Dialogue intercongolais à Sun City en 2002-2003 et l’Afrique du Sud a parrainé la Constitution congolaise. L’Afrique du Sud a dépêché des forces dans les troupes de l’ONU déployées à l’Est. Dernièrement, le président Cyril Ramaphosa a arraché à Kabila son discours de départ lors du dernier sommet Sadc à Windhoek, première étape d’une « longue marche » entamée par le chef de l’Etat sud-africain.

5. L’Afrique du Sud sera membre du conseil de sécurité des Nations Unies à partir du 1er janvier prochain, comme la Belgique. De quoi alimenter les discussions lors du voyage du ministre Reynders à Johannesbourg la semaine dernière.

Le communiqué conjoint d’engagement doit donc être regardé comme un divorce entre le pouvoir congolais et l’Afrique du Sud et comme une porte d’entrée pour l’opposition congolaise sur le devant de la scène politique en Afrique australe. En effet, jusqu’ici, les chefs d’Etat de la SADC ont toujours refusé d’entendre la position des oppositions africaines.

En dépit des démarches de Katumbi ou Tshisekedi, des demandes d’audience et des échanges de courrier, les sommets de la SADC ont toujours été des rendez-vous institutionnels du pouvoir. L’ANC, en prenant l’engagement de travailler à des élections crédibles, transparentes et inclusives en RDC, risque de faire changer cet ordre apparemment bien établi. On peut faire le pari que désormais la SADC sera plus ouverte à écouter toutes les parties. De là à envisager des actions de prévention de conflits, le pas pourrait être rapidement franchi. Certains voisins, comme l’Angola, ne cachent plus vraiment qu’il est prêt à intervenir si le besoin (l’occasion) se faisait ressentir.

Bruxelles : le quartier Matonge lutte pour préserver son identité africaine et notamment congolaise

Nadir Djennad - BBC Afrique – le 19.09.2018,

Le quartier Matonge bénéficie aujourd’hui d’une attractivité nouvelle, en raison notamment de la présence des institutions européennes toutes proches, de nombreux

bars, restaurants et boutiques branchés qui y ont ouvert leurs portes. Dès lors, sa situation centrale aiguise les appétits immobiliers, mais Matonge résiste fière de son

histoire et de son identité africaine.

A Bruxelles, le quartier Matonge (du nom d'un quartier de Kinshasa) est constitué de quelques rues autour de la chaussée de Wavre, des institutions européennes et du très chic quartier Louise.

C'est là, au centre de la capitale de l'Union européenne, que depuis les années 50, se retrouvent des Africains de la diaspora, essentiellement des Congolais, dans des boutiques de wax, des restaurants et des salons de coiffure.

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Les commerçants de Matonge sont inquiets

Aujourd'hui, les commerçants de ce quartier bruxellois s'inquiètent pour leur avenir, tandis que des associations se battent pour préserver son identité africaine.

Eugene Bertin Kingoto, une personnalité connue et respectée originaire de la RDC qui dirige l’une des galeries marchandes de ce quartier, est inquiet car les affaires vont mal : son chiffre d’affaires ne cesse de baisser.

« Avant ça aller bien mais maintenant comme il y a trop des taxes à payer, on a augmenté le prix des loyers. Depuis l’époque de Kasa-Vubu il y a eu beaucoup de commerçants qui venaient ici pour acheter, maintenant plus rien ne marche ; 80 pourcents des commerçants ne viennent plus. »

Nicole Josselin, Haïtienne ayant vécue en RDC, est présidente de l’association des commerçants de Matonge depuis 16 ans. Elle aussi s’inquiète de la baisse d’activité des commerçants et pointe du doigt les tensions diplomatiques entre la Belgique et la RDC qui ont un impact sur le commerce à Matonge.

« Vu la problématique au Congo, les gens qui ont vraiment les moyens ne viennent plus dépenser leur argent comme dans le temps. Mais on peut aussi dire que la politique étrangère de la Belgique – le fait qu’elle donne les visas de plus en plus difficilement aux Africains et particulièrement aux Congolais – fait qu’il y a très peu des Congolais qui arrivent à venir ici avec des visas. »

Préserver le coté historique du quartier Matonge

Par ailleurs, ce quartier a longtemps eu une mauvaise réputation. En effet, pour une certaine élite bruxelloise, Matonge était synonyme de ghetto et de délinquance. Pour lutter contre cette mauvaise image, l’association BAMKO (Belgian Afro-descendants Muntu-Kemit Committee) organise des visites hebdomadaires dans le quartier.

Mais il n'y a pas que les Belges de souche que cela intéresse. C’est ainsi que Mireille Tshossy Robert, la présidente de BAMKO, c’est aussi fixée comme objectif de faire connaitre aux belges issus de l’immigration, l’histoire et la mémoire africaine du quartier. Et parmi les étapes de la visite, il y a le square Patrice Lumumba inauguré le 30 juin 2018.

« C’est plus qu’un symbole, parce que faire entendre les voix congolaises – et panafricaines – à Bruxelles. Ce qu’à un moment donné, on a effacé toute une partie de l’histoire [de la Belgique]. On ne peut pas seulement avoir que du Godefroid de Bouillon ou que du Léopold 2. Il faut aussi qu’il y ait du Lumumba ; il faut aussi qu’il y ait des figures de l’indépendance congolaise, parce que nous avons été le même pays pendant un certain bout de temps ! » Pour préserver le caractère historique du quartier, l’association BAMKO et d’autres personnalités belgo-congolaises, interpellent les autorités de Bruxelles depuis plusieurs années. Ils ont en partie obtenu satisfactions puisque le 17 mars 2017, le quartier, ainsi que ces galeries commerçantes, prenait officiellement le nom de Matonge et, le 30 juin dernier, la Ville de Bruxelles inaugurait le Square Patrice Emery Lumumba.

Parmi les personnalités qui participent à ce combat, il y a le sénateur d’origine congolaise Bertin Mampaka qui est aussi député au Parlement de la Région de Bruxelles et conseiller communal à la ville de Bruxelles.

« Je pense qu’il faut préserver le coté historique [de ce quartier]. Rien que par le fait d’avoir baptisé le quartier Matonge, c’est déjà une bonne chose. Je constate véritablement une demande criante de la part de jeunes subsahariens qui sont nés à Bruxelles pour retrouver leurs histoires et leurs origines, et je pense que le pouvoir public a aussi le devoir d’aider les personnes de toute origine qui se posent des questions sur leurs identités », a-t-il fait savoir.

Nouvelle manifestation et nouvelle répression à Kinshasa Hubert Leclercq – La Libre – le 19 septembre 2018

Les membres du collectif d’actions de la société civile (CASC) étaient fidèles au rendez- Les 53 membres des différents mouvements citoyens étaient attendus de pied ferme par la police congolaise qui a immédiatement tout entrepris pour empêcher la tenue du sit-in.

La répression ne s’est pas fait attendre. Les coups ont plu sur les jeunes manifestants qui ont fait face pacifiquement. Si aucune arrestation n’a été enregistrée, cinq jeunes

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militants ont été blessés et ont dû être transportés à l’hôpital. Parmi eux : Patrick Musasa, Rabbi Nkulambe et Merveille Gozo.

Malgré les coups, malgré la répression, les membres du Casc refusent d’abandonner leur lutte et annoncent la tenue prochaine d’autres manifestations et le retour des marches pacifiques dès le mois prochain.

Présidentielle en RDC : la Ceni publie la liste officielle des candidats Jeune Afrique / AFP – le 19 septembre 2018

La liste définitive des candidats à la présidentielle, ultime étape du processus électoral en République démocratique du Congo, a été publiée mercredi 19 septembre. Parmi les candidatures retenues, celles d'Emmanuel Ramazani Shadary et de Félix Tshisekedi. La liste officialise également l'exclusion de Moïse Katumbi et de Jean-Pierre Bemba.

Trois noms émergent pour les élections prévues le 23 décembre, le « dauphin » choisi par le président Joseph Kabila,son ex-ministre de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary, et ses deux principaux adversaires, le président de l’UDPS Félix Tshisekedi et l’ex-président de l’Assemblée Vital Kamerhe.

Cette liste ouvre la voie à la campagne électorale (à partir du 22 novembre) avec de persistantes contestations d’une procédure de vote –la machine à voter– et du fichier électoral par l’opposition et la société civile. L’enjeu est une première transition pacifique dans le plus grand pays d’Afrique sub-saharienne, où les défis politiques et logistiques pour des élections « crédibles, transparentes, apaisées » inquiètent nombre d’observateurs.

Tensions

« La phase préparatoire des élections, qui perdure depuis trois ans pratiquement, n’est pas sereine. On a l’impression qu’elle est en train de planter les germes des crises post- électorales », s’inquiète le professeur de sociologie politique Célestin Kabuya-Lumuna, ancien porte-parole du maréchal Mobutu. Le calendrier électoral prévoit de se dérouler toujours au jour près, malgré les tensions suscitées par la mise à l’écart des opposants Katumbi et Bemba.

Allié du président Kabila passé à l’opposition fin 2015 et qui vit en exil à l’étranger depuis 2016, Moïse Katumbi affirme avoir été empêché de rentrer en RDC, où il est poursuivi par la justice, début août quand il s’est présenté à un poste-frontière avec la Zambie.

Ex-chef rebelle et vice-président, la candidature de Jean-Pierre Bemba a été invalidée en raison de sa condamnation pour subornation de témoins par la Cour pénale internationale (CPI) qui l’avait acquitté de sa peine pour crimes de guerre et contre l’humanité. « Kabila a eu peur de moi », a lancé Bemba dans une interview pour Jeune Afrique.

Privée de deux de ses leaders, l’opposition cherche un candidat commun pour défier le

« dauphin » du président Kabila, sans exclure un boycott des élections en raison de l’utilisation prévue des « machines à voter » controversées. Jean-Pierre Bemba a résumé la situation en affirmant que « si l’opposition s’unit derrière un candidat, alors oui, je pourrai faire abstraction de ma personne. Je soutiendrai quelqu’un et je le ferai gagner ».

Un boycott des élections « ne serait pas ma décision personnelle, mais celle de l’opposition.

Nous n’en sommes pas là », a ajouté le chef du Mouvement de Libération du Congo (MLC), l’un des principaux partis d’opposition.

Troisième tentative d’organisation des élections

L’opposition en dira plus sur sa stratégie d’ici une réunion publique qu’elle annonce pour le 29 septembre à Kinshasa, après de récents conciliabules à Bruxelles, et une rencontre à Johannesburg avec le parti au pouvoir en Afrique du Sud, l’ANC.

Ce rassemblement sera un test du climat politique en RDC où la plupart des manifestations sont interdites sous prétexte que la campagne n’a pas encore commencé. A l’instar de l’ANC mardi, les « partenaires » de la RDC redoutent « le chaos, l’instabilité et la violence » en cas d’échec du processus électoral dans cet immense pays au cœur du continent. Et pour cause, les élections ont déjà été reportées deux fois, fin 2016 et fin 2017.

À Kinshasa, 500 personnes ont assisté à une messe à la mémoire des « martyrs des élections » deux ans après la répression d’une manifestation d’opposants les 19 et 20 septembre 2016 demandant le départ du président Kabila à la fin de son mandat en

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décembre 2016. « Alors que des élections faussées se profilent, soyons dignes du sacrifice de nos compatriotes martyrs du 19 septembre 2016 », a écrit Moïse Katumbi sur Twitter.

Machines à voter

Face à ces critiques et ces craintes, la commission électorale insiste sur les progrès quotidiens du processus électoral, avec par exemple mardi l’arrivée d' »un premier lot de 17 944 isoloirs » et « la fin de la production en Corée du Sud des 105.257 machines à voter ». Acheminées en RDC via Matadi ou Dar es Salaam, les machines « seront déployées sans attendre la configuration définitive des bulletins de vote », selon la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

Pour cette tâche titanesque, la commission électorale refuse toute aide extérieure, même celle de la Mission des Nations unies (Monusco) présente depuis 20 ans en RDC, au nom de la souveraineté nationale.

L’opposition et la société civile demandent l’abandon de ces machines qu’elles surnomment

« machines à tricher, à voler ou à frauder ». Des experts britanniques ont énuméré

« quinze risques à atténuer » dans leur utilisation. L’opposition critique également les millions d’électeurs sans empreintes digitales sur le fichier électoral qui comprend 40 millions de noms et qui a déjà été nettoyé de ses doublons.

RDCongo: nouveau soupçon de tricherie électorale Marie-France Cros – La Libre – le 19 septembre 2018

Alors que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de République démocratique du Congo (RDC) a réceptionné mardi un premier lot de près de 18.000 isoloirs pour les élections du 23 décembre prochain, un nouveau soupçon surgit au sujet d’une possible tricherie.

C’est bien connu: on ne prête qu’aux riches. Après les fraudes électorales massives de 2011, qui ont maintenu le président Joseph Kabila au pouvoir – après un scrutin jugé par les observateurs « non crédible » – les Congolais surveillent de près la Commission nationale électorale indépendante (CENI). C’est celle de 2011, en effet, qui avait été le pilier de la fraude.

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« Atténuer le risque » de tricherie

Le vice-président de celle-ci a réceptionné le 18 septembre 17.944 isoloirs où seront installées les machines à voter imposées par la Ceni bien qu’elles soient jugées illégales par l’opposition. En début de semaine, des experts britanniques de la Westminster Fondation for Democracy ont rendu leur rapport sur ces machines controversées, accusées par l’opposition d’être prévues pour organiser une tricherie électorale en faveur du candidat du pouvoir sortant, Emmanuel Ramazani Shadary, président du parti kabiliste PPRD.

Si les kabilistes présentent volontiers ce rapport comme « favorable » (« des experts britanniques donnent leur quittus », titrait lundi l’Avenir, kabiliste), la réalité est tout autre:

les experts britanniques indiquent 15 modifications à apporter à l’utilisation annoncée de cette machine pour « atténuer le risque » de tricherie.

Alors que rien encore n’indique que la Ceni soit disposée à apporter ces modifications, un bon connaisseur des élections congolaises souligne, pour La Libre Afrique, un point passé jusqu’ici inaperçu.

Autant de fois qu’il veut

Le 24 décembre dernier, à la Noël, une modification a été apportée à l’article 58 de la loi organisant les élections. Jusque-là, le texte prévoyait qu' »aucun électeur ne peut porter assistance à plus d’un électeur » lors du vote. Cet alinéa a été supprimé.

En raison de la difficulté qu’éprouveront des millions de Congolais non familiarisés avec l’informatique pour voter avec la machine, ils auront besoin d’aide pour exprimer leur vote.

Ce sera fait, dans l’isoloir, très probablement par des techniciens de la Ceni. Et pour autant d’électeurs qu’ils le voudront puisqu’il n’y a désormais plus de limite à cette aide.

Bien sûr, un papier imprimé confirmera le vote. Mais combien de ruraux et/ou d’analphabètes vont y réagir et oser protester si le vote imprimé n’est pas celui qu’ils avaient souhaité? Car protester signifiera une longue discussion, une annulation du vote contesté et un nouveau vote à émettre – alors que de longues files d’attente sont prévues devant les bureaux de vote.

RDCongo: Tshopo: les moyens de l’Etat détournés pour la campagne de Shadary Marie-France Cros – La Libre – le 19 septembre 2018

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La campagne électorale n’est légalement pas encore autorisée pour la présidentielle du 23 décembre. Mais dans la Tshopo, elle a déjà commencé…

Le vice-gouverneur de cette province, issue du démembrement de l’ex-Province

orientale, Gaspard Bosenge, a en effet signé, le 4 septembre dernier, un document offciel du gouvernorat « pour le gouverneur », celui-ci étant « en mission ». La lettre est

adressée aux membres du Comité provincial restreint de Sécurité, soit un organe officiel de la province.

Dans cette lettre, M. Bosenge donne « instruction » de « prendre toutes les dispositions nécessaires pour (L’)accueil » d’Emmanuel Ramazani Shadary, « candidat Président de la République du Front commun pour le Congo FCC », la coalition kabiliste. Il est précisé que cet accueil doit être « chaleureux et digne de son rang ».

On ne peut manquer d’y voir un détournement des moyens de l’Etat au profit d’un des candidats à la Présidence et cela même alors qu’il n’est légalement pas encore autorisé de faire campagne.

Quand la machine à voter perd les pédales Marie-France Cros - la Libre – le 20 septembre 2018

Les autorités congolaises ont organisé des séances de « sensibilisation à l’utilisation de la machine à voter » en divers endroits de la République. Mais cela ne se passe pas toujours comme prévu. Pourtant, les autorités sont plus intéressées à étouffer les erreurs

qu’à les corriger. Exemple à Idjwi (Sud-Kivu).

Samedi dernier, le 15 septembre, à 11 h du matin, une séance de sensibilisation à l’utilisation de la machine à voter a été organisée dans le bureau de la chefferie Ntambuka à Rambo (territoire d’Idjwi), sur l’île d’Idjwi (Sud-Kivu). Des membres de différentes organisations de jeunes étaient présents. Emmanuel Ndimwiza, de la Lucha (Lutte pour le changement) en était. La Libre Afrique a pu le contacter après avoir été prévenue que des problèmes avaient surgi.

Pas les mêmes résultats que les bulletins papier²

« On voulait vérifier si la machine donnait les mêmes résultats que les votes papier. On a émis 20 bulletins papier. Or, la machine en a sorti 23! », raconte le jeune homme à La Libre Afrique. « Les trois voix supplémentaires se sont ajoutées à deux des candidats à la présidentielle » fictive utilisée pour la démonstration: « le candidat n°4, Kakese Malela François, a eu 4 voix au lieu de deux lors du vote papier. Et le candidat n°10, Mukendi Kamama Josué, en a eu 2 au lieu d’une sur les bulletins papier ».

« Nous avons alors contacté le chef d’antenne de la Ceni » (Commission électorale nationale indépendante) « qui a dit que c’était dû à une mauvaise utilisation de la machine à voter », poursuit le militant de Lucha.

Que se passera-t-il si cette « mauvaise utilisation » se reproduit le jour du vote – dans un pays où les analphabètes sont 27%, où une proportion beaucoup plus grande de la population est peu familiarisée avec l’informatique et où les problèmes de courant électrique sont quotidiens?

L’ANR à la recherche de ceux qui posent des questions

« Le chef d’antenne nous a alors dit que c’était des rumeurs », poursuit l’interlocuteur de La Libre Afrique. « Il a ajouté qu’on savait que les organisations de jeunes étaient contre les machines à voter. Comme on insistait, il nous a dit de ne plus toucher à la machine ».A la suite de cet échange, l’ANR (Agence nationale de Renseignement) – crainte pour ses exactions et dont le chef, Kalev Mutomb, est l’objet de sanctions de l’Union européenne, de la Suisse et des Etats-Unis pour son rôle dans la répression politique – a envoyé des agents à la chefferie Ntambuka « pour récupérer la machine. Comme ils ont demandé tous nos contacts pour nous localiser, nous avons jugé plus prudent de fuir », ajoute Emmanuel Ndimwiza. « Nous sommes dans une insécurité totale », a-t-il précisé.

Machine à voter: la Ceni ne reconnaît que quelques faiblesses non compromettantes Marie-France Cros – La Libre – le 20 septembre 2018

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A la suite de la publication, le week-end dernier, du rapport d’experts britanniques qui ont identifié « 15 risques à atténuer » dans la machine à voter, la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) de la République démocratique du Congo (RDC) a publié sa réponse.

Selon un texte daté du lundi 17 septembre titré « Observations et actions correctives prises par la Ceni », cette dernière affirme que pour 5 des risques identifiés par les experts de l’organisation britannique « Westminster fondation for democracy », la correction a « déjà

» été apportée. Pour 4 autres, la correction est « déjà prévu(e) ». Pour 3 autres, la Ceni renvoie aux « procédures et mesures d’application ». Pour 2 autres, l’amélioration souhaitée par les experts est « à discuter » et pour la dernière « impossible pour le moment

»; il s’agit de la suggestion de « recouvrir tous les ports externes (soit modifier les volets de production, soit boucher les ports USB exposés ».

Maximiser la confiance

En conclusion générale, la Ceni se félicite que les experts n’aient identifié aucune « faille technologique ou logicielle fondamentale/majeure rendant la machine et son action susceptible d’une défaillance technique, d’une défaillance opérationnelle ou d’une vulnérabilité sécuritaire ». Elle juge que « les experts ont identifié quelques faiblesses non compromettantes et ont formulé des recommandations à cet égard à la Ceni – qui en avait déjà corrigé quelques-unes ».

Et d’assurer: « En ultime instance, le rapport des experts indique qu’un effort conjugué de la Ceni avec toutes les parties prenantes permettrait d’informer et de former les candidats, les électeurs et le public sur l’usage de la machine et sur les dispositions prises pour assurer la transparence, afin de maximiser la confiance dans cet appareil et se conformer aux meilleures pratiques en la matière sur le plan international ». Rappelons que, sur le plan international, plusieurs avis ont été émis – notamment par Washington – pour dissuader Kinshasa de recourir à cette machine qui soulève la méfiance du corps électoral. La Corée du Sud, pays de fabrication de la machine, a elle-même souligné, auprès de Jeune Afrique, avoir « dûment expliqué au fabricant » des appareils, l’entreprise Miru Systems, « les risques potentiels en cas d’exportation ».

L’Université de Liège crée la Chaire internationale Mukwege AFP – le 20 septembre 2018

L’Université de Liège (ULiège) a créé la Chaire internationale dédiée aux violences sexuelles subies par les femmes et filles en situation de conflits, nommée Chaire Mukwege. L’objectif est de développer les recherches interdisciplinaires en la matière, de fédérer les connaissances et de promouvoir les résultats de ces recherches, a indiqué jeudi Véronique De Keyser, députée européenne honoraire et présidente de l’ASBL belge « Les enfants de Panzi et d’Ailleurs » assurant un suivi psychologique aux enfants victimes de violences sexuelles dans les conflits. Le docteur Denis Mukwege (gynécologue), surnommé

« L’homme qui répare les femmes », est connu sur le plan international pour son action en République démocratique du Congo auprès des femmes victimes de violences sexuelles.

Spécialisé en chirurgie reconstructive, il les opère au sein de l’hôpital de Panzi (Bukavu, capitale du Sud-Kivu) qu’il a créé. Ayant pris conscience que la chirurgie ne suffisait pas pour permettre à une victime meurtrie de se reconstruire, il a amorcé les premiers contacts en 2013 avec des médecins du CHU de Liège dans le but de mettre sur pied des programmes de coopération, notamment en matière de suivi psychologique.

« Avant l’intervention, nous assurons une prise en charge psychologique à ces patientes qui n’arrivent pas à accepter ce qui leur est arrivé et qui ont juste envie de mourir. On les suit même après leur retour dans leur village pour voir l’évolution. Ces femmes utilisent des expressions comme « on m’a tuée » qui montrent bien à quel point elles estiment ne plus avoir d’identité. Et si elles n’ont plus d’identité, elles n’ont plus de place dans la société », témoigne le docteur Mukwege, présent jeudi à Liège pour recevoir le titre de Docteur honoris causa de l’Université de Liège.

La Chaire Mukwege, qui vise notamment à fédérer les connaissances dans le domaine des violences sexuelles à l’égard des femmes, rassemblera diverses universités belges et africaines. Des contacts sont en cours avec d’autres universités des Etats-Unis, du Canada,

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du Royaume-Uni et de France.

« La volonté est d’organiser un grand symposium par an. Le premier se tiendra à Liège en novembre 2019 puis ce sera au tour d’une autre université partenaire », précise le professeur Adélaïde Blavier, qui dirige le centre d’expertise en psychotraumatismes et psychologie légale d’ULiège. L’idée est que ce symposium se déroule une fois tous les trois ans en Afrique.

Le cabinet Robert Walters diffuse une offre d’emploi interdite aux Congolais Jeune Afrique – le 21 septembre 2018

Le cabinet de recrutement Robert Walters a diffusé une offre d'emploi pour un poste de cadre à Kinshasa. Particularité de l'annonce : elle s'adresse « seulement à des expatriés », excluant les Congolais.

Avec la mention « NO CONGOLESE NATIONAL » inscrite en gras dans l’en-tête, l’offre d’emploi diffusée le 21 septembre sur LinkedIn par le cabinet de recrutement Robert Walters ne faisait pas mystère de ses intentions.

Elle est restée quelques heures en ligne avant d’être effacée.

Ladite annonce visait à recruter un responsable d’entrepôt et de transport à Kinshasa, pour le compte d’une société dont l’identité n’est pas précisée. Le texte s’achève en précisant une nouvelle fois : « seulement pour des expatriés, pas pour des Congolais ».

« Une erreur »

« Nous nous sommes rendu compte de notre erreur », déclare à Jeune Afrique Éloïse Deblois, consultante à Robert Walters Africa. Interrogée sur l’identité de la société, la jeune femme précise seulement qu’il s’agit « d’une société congolaise ». « Je ne peux pas en dire plus

», affirme-t-elle.

Le cabinet Robert Walters, qui déclare être présent dans 28 pays et compter plus de 3 400 collaborateurs, est suivi par plus de 500 000 personnes sur le réseau social professionnel LinkedIn.

La RDC dans le grand flou démographique Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 20 Septembre 2018

Sans recensement depuis plus de 30 ans, personne n’est en mesure de déterminer le nombre exact d’habitants en République démocratique du Congo (RDC). Une absence de données qui fait polémique en période électorale, mais qui pose également la question du

développement du pays, qui possède l’un des taux de fécondité les plus élevés au monde.

80 ou 85 millions d’habitants ? A quelques millions près, le chiffre de la population congolaise reste inconnu. Dans une note récente de l’Ifri, “la République démocratique du Congo face au défi démographique”, le géographe Roland Pourtier s’est penché sur ce sujet hautement sensible en RDC. En effet, le manque de données démographiques pèse lourdement sur les nombreuses crises électorales du pays. L’absence de recensement depuis 1984 a fait l’objet de violentes tensions, en 2015, lorsque le gouvernement a souhaité conditionner la tenue des élections de 2016 à l’organisation d’un vaste comptage de la population.

Pour l’opposition, il s’agissait d’une simple manœuvre pour retarder la présidentielle à laquelle le président sortant, Joseph Kabila, ne pouvait pas se représenter. Selon plusieurs experts, le recensement se serait étalé sur plusieurs mois, voir plusieurs année, repoussant ainsi le scrutin. De violentes manifestations réprimées dans le sang avaient fait reculer le

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pouvoir, ce qui n’a pas empêché Joseph Kabila de reporter par deux fois la présidentielle de 2016, qui devrait finalement se tenir en décembre 2018.

Confusion pré-électorale

L’absence de recensement avait déjà fait polémique pendant la présidentielle de 2011. La réélection contestée de Joseph Kabila avait laissé apparaître un fichier électoral douteux, truffé d’anomalies. En 2017, la Commission électorale (Ceni) a procédé à la révision de ce fichier. Selon la Ceni, le nombre des enrôlés a fortement augmenté dans certaines provinces. Une augmentation qui laisse planer le doute sur la rigueur et les intentions de Ceni. “Les écarts considérables entre provinces d’un enrôlement à l’autre vont de 0,86 % dans le Nord-Ubangi, à 84% dans le Sankuru ! Que le nombre d’enrôlés à Kinshasa ait augmenté de 35%, est plausible étant donné la croissance démographique vigoureuse de la capitale congolaise, mais qu’il l’ait été de 41% au Mai-Ndombe est peu vraisemblable”, estime Roland Pourtier. Et sans chiffres exacts sur la répartition de la population, il devient également difficile de précéder à la répartition des sièges des députés de l’Assemblée nationale.

La guerre des chiffres cristallise une bonne partie des contestations de l’opposition congolaise. “Les principaux bastions de l’opposition ont perdu des sièges, note le chercheur, quatre pour chacune des anciennes provinces de l’Équateur et du Kasaï occidental, deux pour le Bandundu. L’ex-Katanga en revanche en gagne deux. Le tripatouillage électoral n’est certes pas une spécificité congolaise, mais le manque de données raisonnablement fiables concernant les effectifs et la répartition de la population ajoute à la confusion”.

Un inquiétant boom démographique

Si les données manquent pour extrapoler les chiffres de la population dans les années à venir, “toutes les sources convergent pour faire de la RDC un des pays connaissant la plus forte croissance démographique au monde, un de ceux où l’expression «explosion démographique » trouve tout son sens”, s’inquiète Roland Pourtier. Selon “Léon de Saint Moulin” et “World Population Prospect”, la population congolaise, estimée à 81,3 millions en 2017, pourrait être de… 197 millions en 2050 ! “Les observations sur le terrain et les images satellitaires témoignent de la rapidité de l’urbanisation, à tous les niveaux statistiques, de la petite ville aux agglomérations millionnaires, la croissance de ces dernières étant particulièrement spectaculaire” explique la note de l’Ifri.

A ce boom démographique s’ajoute un taux de fécondité particulièrement élevé. La RDC fait partie des 5 pays au monde où ce taux dépasse, en 2017, 6 enfants par femme. Cette question est “fondamentale pour l’avenir du Congo” selon le géographe, et impacte fortement le développement futur du pays. La Banque mondiale évalue le PIB par habitant à 450 dollars en 2016, soit moins qu’en 1980 en dollars constants. Pour le chercheur, “le prétexte qu’au Congo «il y a de la place», ce qui est vrai sauf aux frontières orientales, ne saurait occulter l’impact économique, social et environnemental de l’accroissement, sur un rythme exceptionnellement rapide, du nombre des hommes”.

“Il faut sans cesse répéter que la marche vers l’émergence n’a aucune chance d’aboutir sans accélération de la transition démographique, c’est-à-dire sans une diminution aussi rapide que possible du taux de fécondité” prévient Roland Pourtier. Une baisse de la fécondité qui passe obligatoirement par un meilleur accès à la contraception. Pour le moment, seules 19% des Congolaises ont recours à la contraception. Des pays y sont parvenus, comme la Tunisie ou l’Iran, “même avec le carcan de l’islam”. La RDC, comme l’ensemble de l’Afrique tropicale peut y parvenir, conclut Roland Portier. “Il n’y a pas de malédiction dans l’histoire. Mais le temps presse”.

© CongoForum, le samedi 22 septembre 2018

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

Dans une déclaration datée hier jeudi 11 octobre, lue à la presse par Martin Fayulu, écrit le journal, l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), le Mouvement de Libération du

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