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08 09 18/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) Chers Visiteurs et Abonnés,

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Pour plus de détails sur l’actualité congolaise, voyez

www.CongoForum.be

Encore des questions? Mme Helène Madinda vous répondra:

helene.madinda@gmail.com.

SOMMAIRE

La presse parue à Kinshasa en ce samedi 8 septembre 2018 reste dominée par le processus électoral en cours. L’on fait grand cas, notamment, de l’avis de la SADC sur l’utilisation de la machine à voter, décrit comme favorable.

Machine à voter

« Les commissions électorales de la SADC plaident pour une grande sensibilisation à l’usage de la machine à voter », rapporte Actualié.cd.

Le forum des commissions électorales des pays de la communauté de développement de l’Afrique australe (ECF-SADC) s’est montré favorable sur l’ l’utilisation de la machine à voter, renseigne ce média en ligne. « Sa délégation qui a effectué une mission auprès de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a suggéré davantage de communication autour de cet outil qui sera utilisé pour les élections du 23 décembre. », indique ce site.

Même son de cloche du Bulletin de l’ACP qui ajoute que le forum des commissions électorales de la SADC exhorte à un climat de paix en RDC.

Opposition

Le Potentiel, publie à la Une : « Ensemble tranche, pas d’élections sans Katumbi ».

« Le projet d’une candidature unique comme celui d’un programme commun de l’Opposition aurait-il du plomb dans l’aile ? Pour les sociétaires d’Ensemble pour le changement, autant feu Étienne Tshisekedi a symbolisé à un moment le retour à la légalité constitutionnelle, autant « aujourd’hui, Moïse Katumbi symbolise la lutte pour l’inclusivité et la crédibilité des élections ». Dès lors, l’Opposition, dans son ensemble, devrait lutter pour l’inclusivité du processus et refuser de participer à une parodie d’élections. En attendant que toute l’Opposition se range derrière cette position, pour la plateforme politique Ensemble pour le changement, le mot d’ordre c’est « pas d’élections sans Katumbi ».

A trois mois du rendez-vous électoral du 23 décembre prochain, le climat politique reste orageux alors qu’il devrait rassurer quant à une issue paisible du processus.

Ensemble pour le changement qui a vu son joker , Moïse Katumbi, mis hors course, n’entend pas abdiquer . Conséquence, c’est le décor d’un bras de fer réel qui se dessine contre la majorité au pouvoir. « Pas d’élections sans Katumbi » , a tranché JeanBertrand Ewanga, secrétaire général adjoint et Porte-parole d’Ensemble. C’était hier vendredi 7

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septembre à l’issue d’une réunion du secrétariat général avec au menu des questions d’actualité et des actions de mobilisation.

Pour les sociétaires d’Ensemble, comme ce fut le cas avec feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba qui, à un moment de l’histoire de la RDC a symbolisé le retour à la légalité constitutionnelle en République démocratique du Congo, « aujourd’hui, Moïse Katumbi symbolise la lutte pour l’inclusivité et la crédibilité des élections ».

De ce point de vue, les derniers arrêts de la Cour constitutionnelle qui ont disqualifié d’autres leaders de l’Opposition de la course vers le Palais de la nation n’ont pas surpris les sociétaires de Moïse Katumbi. A ce propos, Jean Bertrand Ewanga réagit : « Nous avons condamné l’action de la Cour qui soutient ouvertement la politique d’une famille politique connue. La justice est devenue une arme pour humilier les Congolais. Une arme pour emprisonner des Congolais injustement ».

Pour Ensemble, bien que d’autres opposants soient admis à ce processus, le combat pour l’inclusivité et pour la crédibilité des élections doit se poursuivre. « Et, Ensemble poursuivra ce combat jusqu’à ce que son leader Moïse Katumbi arrive au Congo et dépose sa candidature à la présidentielle. Nous y tenons fermement et pour cela, nous ne négocions pas. Il n’y aura pas de cadeau à faire », a souligné Ewanga, disant craindre une parodie d’élections.

Il s’agira d’un jeu, selon lui, planifié par le Front commun pour le Congo (FCC) et pour lequel la présence d’autres candidats de l’Opposition est requise pour justifier la victoire électorale du candidat du FCC. « Nous allons miser sur des actions de terrain, de concert avec certains acteurs de l’Opposition qui estiment nécessaire de mener ce combat, pour les élections crédibles et inclusives », a fait savoir le porteparole d’Ensemble.

Cependant, cette perception est loin d’être la même dans tous les partis de l’Opposition.

Pour preuve, rien n’est sorti de la réunion qui a mis autour d’une table, hier, Félix Tshisekedi et d’autres leaders de l’Opposition, notamment Pierre Lumbi d’Ensemble, Eve Bazaiba et Jacques Djoli du le MLC, Martin Fayulu, avec deux seules absences majeures, Muzito et Kamerhe qui sont absents du pays. A ce stade, il est difficile de prédire si tous les acteurs émettent sur une même longueur d’ondes sur cette question de ne pas aller aux élections sans la participation de Moïse Katumbi.

Il apparait clairement que ceux qui sont restés en lice cherchent à tirer chacun les draps de son côté, oubliant le combat pour l’inclusivité que prône l’accord du 31 décembre 2016.

L’Udps de Félix Tshisekedi ne se cache pas. Pas de boycott. Elle demande déjà aux autres opposants invalidés de leur faire confiance pour continuer le combat. « Demain quand nous gagnerons, nous allons diriger avec eux », a déclaré Félix Tshisekedi s’adressant aux militants de l’UDPS lors de la cérémonie du lancement de l’opération de collecte de fonds pour soutenir sa campagne électorale ».

MEDIA CONGO PRESS et Prunelle.RDC nous informent dece qu’à « Bukavu: Une nouvelle marche de soutien à Ramazani Shadary indigne des activistes pro-démocratie

« Le candidat du Front commun pour le Congo FCC à la prochaine présidentielle a reçu le troisième soutien à travers une marche pacifique du Club des Amis de Shadary. Marche organisée le jeudi 6 Septembre 2018 à Bukavu.

Pour le président de ce club, cette manifestation voulait dire merci au président Kabila pour la désignation de Shadary pour la présidentielle de décembre 2018. C’est ce qu’explique Kabamba Bin Ngombwa qui pense que la désignation du dauphin va renforcer la démocratie dans le pays.

« Nous avons remarqué qu’il incarne quelque chose qui va aider la RDC à s’épanouir, d’évoluer et de se moderniser comme il faut. Je demande à tous les citoyens de soutenir ce candidat et de nous rejoindre dans notre lutte », a expliqué le président du Club des Amis de Emmanuel Ramazani Shadary, CAERS.

La marche a traversé la principale avenue Patrice Emery Lumumba en provenance du rondpoint Isp jusqu’à Labotte devant le cabinet du gouverneur du Sud-Kivu où les manifestants (à peine une centaine) ont lu une déclaration.

Indignation et colère dans les rangs des militants pro-démocratie

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Mais bien voilà, cette manifestation arrive alors que les éléments de l’ordre ont dispersé la marche du mouvement citoyen Lutte pour le changement La Lucha ce lundi 3 septembre dernier.

Cela suscite d’ailleurs indignation et colère dans les rangs des activistes qui se demandent si ce pays est resté la seule propriété de ceux qui soutiennent le pouvoir en place.

« En espace d’un mois, une troisième marche dite de soutien à Emmanuel Shadary en cours maintenant dans la ville de Bukavu ce jeudi 6 septembre 2018. Est-ce que les autorités congolaises ne peuvent pas se sentir vraiment ridicule avec cette politique de deux poids deux mesures ? Pourquoi toutes les autres manifestations qui ne sont pas de la majorité, sont celles auxquelles on oppose une fameuse instruction dite permanente interdisant des manifestations jusqu’à nouvel ordre ? Ce nouvel ordre qui n’arrive jamais ne concerne-t-il pas la MP en RDC ? Il est vraiment important de bosser dur sans relâche jusqu’à obtenir la démocratisation de notre pays », a déclaré Pascal Mupenda, rapporteur National de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile NDSCI.

Même réaction pour le jeune activiste des droits de l’homme Bahati Rubango Fiston qui estime par ailleurs que ces manifestations planifient l’échec de Shadary

« C’est le début de l’échec pour ce monsieur. Comment expliquer que quelqu’un qui aspire à des hautes fonctions n’est pas à mesure de réunir 80 personnes juste pour son soutien

? Le monde voit déjà », dit-il.

« Une énième marche du FCC soutenant Shadary vient de s’effectuer dans la ville de Bukavu sans aucune inquiétude, pendant ce temps les militants de la LUCHA sont certains dans les hôpitaux suite aux coûts leur administrés par les éléments du tout puissant commandant ville de Bukavu ce lundi 03 Septembre et d’autres sans pièces ni téléphone car ravis "en premier soin" de la soit disant police nationale et tout ceci sous la barbe du gouverneur et du maire qui font comme si de rien n’était. Une chose est certaine, je peux vous le promettre sans relâche que "la justice, la vraie, le droit, le vrai sera dit un jour et tous ses prédateurs en paieront certes le lourd tribut" mais également nous pouvons vous rassurer, vous là, vous les violeurs que nous projetons déjà d’autres actions et donc apprêtez vos bombes, matraques et tout, nous autres sommes prêts mais vous devrez retenir que le Congo nouveau c’est bientôt », a réagi Judith Maroy de la Lucha.

Plusieurs d’entre eux rappellent que la liberté de manifester est garantie par la constitution de la RDC et que le maire ou le gouverneur n’ont pas droit de bloquer cette expression démocratique.

Nombreux menacent de passer à d’autres actions pour réclamer ce droit constitutionnel visiblement reconnu désormais aux seuls soutiens de Joseph Kabila et la Majorité au pouvoir ».

RDC/Chine

Mediacongo.net publie un article repris au journal Le Maximum qui dit lui-même reprendre ses propos à l’agence Xinhua. Il s’agit donc d’un plat hybride, sans que l’on sache trop exactement dans quelles proportions interviennent le fufu et la sauce au soja.

Il s’intitule « Chine-Afrique: La RDC obtient le soutien de Pekin contre les ingérences étrangères »

« Le président de la République Populaire de Chine et secrétaire général du parti communiste chinois, Xi JinPing, a accordé une importante audience à la délégation de la RD Congo qui a pris part au Forum sur la coopération sino-africaine du 3 au 4 septembre 2018. Sur les coups de 17 heures locales, jeudi 6 septembre 2018 au Grand Palais du Peuple de Pékin, l’équipe conduite par le 1er ministre, Bruno Tshibala Nzenzhe au grand complet s’est longuement entretenu avec l’hôte de marque chinois.

Au Menu des échanges intervenus après un premier tête-à-tête avec le chef du gouvernement, mardi 4 septembre, l’examen concrets des projets qui tiennent la RD Congo à cœur. Notamment, le projet de construction du barrage hydroélectrique Inga III ; la réactivation du chemin de fer de Lobito pour l’exportation des minerais produits en RD Congo ; ainsi que de projets dans le domaine audio-visuel, entre autres la connexion de 500 villages de la RD Congo à la télévision numérique terrestre.

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Soutien chinois à la souveraineté de la RD Congo

Xi JinPing a s’est également engagé devant la délégation conduite par le 1er Ministre Tshibala à soutenir la RD Congo contre les ingérences occidentales au Conseil de sécurité des Nations-Unies où la Chine détient un siège de membre permanent.

La Chine a toujours soutenu fermement la RDC dans la sauvegarde de sa souveraineté, de son indépendance et de son intégrité territoriale, encourageant son processus politique et s'opposant à l'ingérence extérieure, a indiqué M. Xi.

Exprimant le soutien de la Chine aux efforts du gouvernement de la RDC pour maintenir la paix et la stabilité et réaliser le développement économique et social, M. Xi a affirmé que la Chine était prête à approfondir les échanges et l'apprentissage mutuel, ainsi que la coopération gagnant-gagnant avec la RDC et à aider le pays à transformer ses ressources abondantes en avantages de développement afin de réaliser son objectif de devenir une économie de marché émergente d'ici 2030.

"La Chine continuera à aider la RDC à renforcer sa capacité à maintenir la paix et la stabilité, et participera activement aux missions de maintien de la paix des Nations unies en RDC", a souligné le président Xi.

Tous les ministres concernés par ces différents projets, Léonard She Okitundu, vice- premier ministre et ministre des Affaires Etrangères, Crispin Atama Tabe de la Défense Nationale, Ingele Ifoto de l’Energie, Martin Kabwelulu des Mines, Wivine Mumba Matipa du Portefeuille, Lambert Mende Omalanga de la Communication et Médias, ainsi que Moïse Ekanga Lushima, le directeur général des projets chinois en RD Congo, ont pris part à cette importante rencontre.

Bruno Tshibala a pour sa part indiqué que le Sommet de Beijing du FCSA reflétait totalement l'importance que la Chine accordait à l'Afrique et qu'il prouvait que l'Afrique et la Chine pouvaient construire une communauté de destin. La coopération Afrique-Chine est hautement complémentaire et mutuellement bénéfique, a-t-il poursuivi.

Il a fait remarquer que son pays appréciait toujours les relations bilatérales et était reconnaissant envers la Chine pour son soutien à l'indépendance nationale et au développement de la RDC, et pour sa défense de la justice dans les organisations multilatérales.

La RDC est disposée à approfondir sa coopération avec la Chine et soutient la construction de "la Ceinture et la Route", a-t-il ajouté.

La délégation rd congolaise qui a quitté Pékin aussitôt reçue en audience par Xi JinPing regagne la RD Congo ce vendredi 7 septembre 2018. Plutôt satisfaite, selon les sources du Maximum. On se rappellera qu’à l’ouverture du forum sur la coopération sino-africaine le 3 septembre 2018 à Pékin, le Chef de l’Etat Chinois avait annoncé 60 milliards USD supplémentaires d’aide à l’Afrique à débourser sous forme d’aide gouvernementale ainsi que d’investissements et de financements en provenance d’établissements et d’entreprises chinoises.

La grande messe du « Forum sur la coopération sino-africaine » a connu la participation de 54 délégations du continent noir, en plus des dirigeants de l’ONU, de l’Union Africaine, et 26 organisations africaines et internationales ».

Economie

Le Bulletin de l’ACP annonce « Le prix du cuivre fixé à 5.986,70 USD la tonne pour la semaine du 10 au 15 septembre 2018 »

« La Commission nationale des mercuriales indique que le prix de la tonne du cuivre est fixé à 5.986,70 USD sur le marché international, pour la semaine du 10 au 15 septembre 2018, soit une augmentation de 4,7 dollars américains par rapport à la semaine précédente où la tonne de ce métal se vendait à 5.982,00 USD.

Quant aux prix du cobalt, de l’once d’or, de l’argent et de tantale, la Commission nationale des mercuriales précise qu’ils restent stables sur le marché international, soit respectivement 73,316,25 USD la tonne,38.906,97 USD, 430,84 USD et 13,26 USD le kilogramme.

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Selon la même source, le prix du zinc connaîtra une baisse sur le marché international en se négociant à 2.482,00 USD contre 2.494,00 USD la tonne la semaine du 03 au 08 septembre ».

Faits divers : la main dans le sac !

Cas-Info.ca parle de l’arrestation d’un officier des FARDC et titre : « Un officier FARDC appréhendé avec un sac des minutions au Nord-Kivu ».

Un officier des Forces Armées de la République Démocratique du Congo a été appréhendé, le jeudi, avec un sac rempli des minutions à la barrière de l’entrée de la cité Saké, située dans le territoire de Masisi, écrit CasInfo.ca. Ce média en ligne qui cite les sources militaires de la région, indique que « l’officier est connu des services de renseignement pour avoir déjà tenté de traverser avec ce même sac. »

Rappel : Les 7 conditions à défaut desquelles une élection sera NULLE.

L’élection est un processus complexe, une machine aux multiples rouages, et il faut que chacun de ceux-ci fonctionne impeccablement pour que l’élection puisse être valable.

Si un seul de ces rouages est défectueux ou grippé, cela met à néant la validité de tout le processus et les élections sont nulles. Schématiquement, ces conditions sont au nombre de sept:

1 – Le corps électoral doit être correctement connu et identifié. Là où, comme en RDC, le dernier recensement remonte au Déluge, ce recensement doit avoir lieu avant que l’on n’envisage d’organiser des élections .

2 – L’organisation pratique et matérielle des élections doit être confiée à une institution neutre et apolitique. C’est actuellement un point d’achoppement en RDC.

3 – Lorsque l’obstination d’un Président, jamais élu comme en RDC, ou simplement arrivé en fin de mandat, rend une Transition indispensable, celle-ci ne peut être présidée que par une personne consensuelle et qui s’engage à ne pas être candidate.

4 – La certification des résultats doit être confiée à un pouvoir judiciaire parfaitement indépendant.

5 – Toutes les opérations, depuis les bureaux de vote jusqu’à la proclamation finale, doivent être parfaitement transparentes, soumises à l’observation, tant des témoins désignés par les candidats que des observateurs nationaux ou internationaux. En particulier, les opérations électroniques doivent être, soit évitées, soit soumises à une surveillance particulièrement scrupuleuse. (Même si elles ne concernent que la transmission des résultats des bureaux locaux au bureau central. Le souci affiché de « gagner du temps »peut cacher une intention de gagner l’élection… en trichant).

6 – Les élections doivent être organisées par ordre d’importance croissante : régionales et locales, d’abord, provinciales et législatives ensuite, présidentielle en fin de parcours.

7 – Là où, comme en RDC depuis les élections de 2011, l’on vit sous un régime illégitime, il ne saurait être question d’impunité. Il faut des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge.

Il est indispensable que TOUTES ces conditions soient réalisées EN MEME TEMPS. Sans quoi l’on s’expose aux pires aventures telles celles dont la RDC donne, pour son malheur, le triste exemple à l’Univers entier. Dans ce pays, en effet, aucune de ces sept conditions n’a jusqu’ici été respectée.

L’on pourrait ajouter une huitième condition aux sept énumérées ici : le soutien ferme et sélectif de la «communauté internationale » aux démocraties en construction. Mais cela ne dépend pas des pays africains eux-mêmes.

Presse et documents étrangers

Pour Muzito, Kabila sera encore aux commandes après 2018 François Misser – La Libre – le 1 septembre 2018

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« Si le processus actuel se poursuit, il est fort probable que Kabila restera en place après l’échéance du 23 décembre 2018, directement ou non », prévient son ancien Premier ministre, Adolphe Muzito.

En tournée en Belgique, où il espère rencontrer en début de semaine le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, l’ancien chef du gouvernement congolais de 2008 à 2012, Adolphe Muzito, dont la candidature à la présidentielle a été invalidée récemment par la Commission nationale électorale indépendante (CENI), a lancé une mise en garde.

Au cours d’une conférence de presse samedi au Press Club de Bruxelles, l’ex-Premier ministre s’est dit convaincu que le président hors mandat, Joseph Kabila, restera en place après le 23 décembre 2018, » directement ou indirectement », par le truchement de son dauphin, Ramazani si le processus actuel continue.

La première hypothèse est que tout simplement, le pouvoir à un moment donné invoque l’impossibilité d’organiser les élections pour des raisons financières et logistiques. Et que dans la foulée, Joseph Kabila lance un nouveau dialogue, dont il va dicter les termes.

Homme de chiffres, Adolphe Muzito qui se targue d’avoir quadruplé les recettes budgétaires durant sa primature, doute fort que l’Etat congolais puisse actuellement se permettre de financer l’élection.

Si d’aventure, deuxième hypothèse, l’élection venait tout de même à avoir lieu, elle ne pourrait pas se dérouler « sans perspective de fraude de la part du pouvoir », assène Adolphe Muzito qui considère que dans les circonstances actuelles, « l’opposition va à l’abattoir ». Visiblement, l’homme est marqué par la décision de la CENI qui l’a frappé ainsi que cinq autres candidats, également invalidés.

« La CENI est sous la botte de Kabila », affirme Muzito, indigné par la décision de la CENI de l’écarter de la course à la magistrature suprême sous le prétexte d’un prétendu « conflit d’intérêt » avec le Parti Lumumbiste Unifié (PALU) dont il a été membre, qui contestait sa candidature malgré le fait que l’ex-Premier ministre ait fait état de sa démission de ce parti et de son soutien par une autre formation politique.

Dans un tel contexte, Adolphe Muzito invite l’opposition à se ressaisir. « Faut-il permettre à Kabila de prendre seul le contrôle du processus électoral ? », demande-t-il, répondant par la négative. Au cours de la conférence de presse, il a lancé un appel à l’unité, pour faire échec à Kabila qui a divisé l’opposition, en faisant en sorte que la CENI valide certaines candidatures et pas d’autres. « Il veut nous éliminer les uns après les autres », dénonce- t-il, proposant l’union sur deux fronts : pour des élections libres et transparentes et pour un programme commun, alternatif à celui du camp kabiliste, dont il faut discuter dès à présent, même si à cet égard, l’ancien premier ministre n’a pas été très disert.

Interpellé sur sa relation difficile avec le « patriarche » Antoine Gizenga, fondateur du PALU, dont il a été exclu, Adolphe Muzito, évite la confrontation. Rendant hommage au vieux leader, il considère que ce dernier n’est pas vraiment responsable, eu égard son grand âge (94 ans) des décisions prises à son encontre par les membres de son parti. « Il est en retraite », dit-il, tout en affirmant se situer dans la lignée de la pensée et de l’action nationaliste et lubumbiste du « patriarche ». « Je suis gizenguiste. Mais je n’ai pas besoin d’être du PALU formellement », explique-t-il, rejetant sur l’entourage de Gizenga, la responsabilité de la division actuelle entre lui et le parti.

Katumbi: au troisième temps de la valse des passeports…

Colette Braeckman – le Soir – le 1 septembre 2018

L’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, n’a pas pu rentrer au Congo pour déposer sa candidature à l’élection présidentielle et ses partisans, déçus, assurent que sans lui, l’élection prévue pour le 23 décembre prochain ne pourra être inclusive tandis que la grogne monte au Katanga sa province d’origine. A Kinshasa cependant, les autorités tiennent bon et assurent que Katumbi, s’il rentrait au pays, serait arrêté au vu des divers chefs d’accusation qui pèsent sur lui. En outre, sa nationalité congolaise demeure sujette à caution alors qu’elle est exclusive et que tout candidat éventuel doit donc, en temps utile, avoir renoncé à sa nationalité étrangère. On savait déjà que M. Katumbi n’avait pas renoncé en temps voulu à la nationalité italienne qu’il détient grâce à son père Nessim Soriano.

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On se souvient aussi du fait que le 14 juin 2018, M Katumbi, qui rentrait en Belgique à bord d’un avion privé, avait été interpellé par la police de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem.

Les fonctionnaires de service cette nuit là avaient constaté que la page d’identité de son passeport avait été falsifiée à la main. M. Katumbi rentrait alors d’Israël et il dénonça une manipulation téléguidée par Kinshasa, qui aurait été ourdie par des amis israéliens du régime. Un procès verbal fut alors établi à Zaventem et transmis au Parquet de Hal Vilvorde qui ouvrit une enquête. La porte parole de l’Office des Etrangers nous a confirmé qu’au vu de ce passeport trafiqué les policiers de Zaventem décidèrent de confisquer le document, de le transmettre au parquet et de ne pas le restituer à l’intéressé. Ce dernier avait reçu un délai de deux semaines pour se mettre en règle et produire un document valable mais il ne l’a pas fait. Ce qui peut s’expliquer par le fait que le nouveau passeport congolais est biométrique et que MoÏse Katumbi est dans l’impossibilité de se rendre au Congo ou dans une ambassade de son pays pour régulariser ses documents. En Belgique, contrairement à certaines informations publiées en France, M. Katumbi n’a cependant pas été inculpé et le dossier sera sans doute classé sans suite.

Etre privé de son passeport congolais n’a cependant pas empêché l’ex gouverneur du Katanga de voyager : le patron du club « Tout Puissant Mazembe » s’est rendu à Moscou pour la Coupe du Monde de football, à Lusaka d’où il a vainement tenté de franchir la frontière du Katanga au départ de la Zambie (mais sans jamais quitter le territoire de ce pays) dans d’autres pays africains comme l’Afrique du Sud. Pour effectuer ces déplacements et pour séjourner en Belgique au-delà du délai de quinze jours qui lui avait été fixé par l’Office des étrangers, il pourrait avoir bénéficié d’un « passeport de service ».

Selon les Affaires étrangères, la Belgique ne délivre pas de tels documents de complaisance mais la pratique est courante en Afrique. Ce qui explique pourquoi, fort opportunément, ont été mises en circulation des photocopies du passeport zambien que les autorités de Lusaka auraient accordé à cet ancien homme d’affaires qui vécut longtemps en Zambie et où il posa les bases de sa fortune actuelle.

Cette «valse des passeports», parfois orchestrée par les autorités de Kinshasa et parfois menée par l’intéressé lui-même risque de déconcerter une opinion congolaise au nationalisme sourcilleux…

Condamné pour viol, un député du Sud Kivu va se représenter Colette Braeckman – le Soir – le 1 septembre 2018

Le Docteur Mukwege, durant des années, a failli douter des hommes de son pays : n’auraient-ils pas tous, civils et militaires, été contaminés par la violence sexuelle devenue arme de guerre, arme fatale désormais utilisée même en temps de paix et banalisée ? Régulièrement, on lui amenait, à l’hôpital de Panzi, des fillettes de moins de neuf ans, atrocement mutilées, abîmées à vie par des viols commis par des inconnus. Les faits se déroulaient le plus souvent dans la commune de Kavumu, non loin de l’aéroport de Bukavu : enlevées dans leur sommeil, des petites filles étaient emportées loin du domicile de leurs parents. Une fois le forfait accompli, elles étaient déposées à l’entrée du jardin familial ou sur le seuil de la maison ! Alors que la terreur s’emparait de Kavumu et même de la capitale du Sud Kivu, les soupçons s’étendaient aux militaires du camp voisin, aux démobilisés difficilement rendus à la vie civile, aux hommes du village, qu’ils soient célibataires ou pères de famille. Un jour cependant, un homme fut arrêté : Frederic Batumike Rugambanya, pasteur et chef de la milice « Djeshi ya Jesu »(ami de Jésus) et aussi député provincial. Un homme connu donc, à la tête d’un parti appartenant à la majorité présidentielle et plus précisément au regroupement CCCU et alliés, la formation du ministre de la Communication et des médias Lambert Mende.

Le procès qui se déroula à Kavumu fut intensément suivi, par la population, par les défenseurs des droits de l’homme, dont Trial International, par le Docteur Mukwege et ses collaborateurs de l’hôpital Panzi. Il apparut au fil des audiences que la secte à laquelle appartenait le député Batumike se livrait à des pratiques fétichistes sur des fillettes de 1 à 9 ans, procédant à la mutilation des organes sexuels, à des viols particulièrement destructeurs et que 47 fillettes avaient ainsi été agressées. Ce procès, fortement médiatisé, se termina en décembre 2017 et Batumike fut reconnu coupable d’enlèvements d’enfants

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mineures, de mutilations mais aussi de plusieurs meurtres dont un défenseur des droits de l’homme et animateur de la société civile Ernest Kasali, d’un ressortissant allemand Walter Muller avec lequel il avait eu un litige d’ordre commercial. Avec dix de ses miliciens, le député chef de secte fut condamné à la prison à vie pour crimes contre l‘humanité.

Tout Bukavu respira, entre autres parce que la justice avait pu s’exercer en dépit des appartenances politiques du prévenu. Il fut question de victoire contre l’impunité, de procès exemplaire, en dépit de certaines irrégularités de procédure…

S’était on réjoui trop vite ? Avait on oublié que Batumike avait gardé des protections en haut lieu ? C’est avec stupeur que la société civile de Bukavu a découvert que la CENI (Commission électorale indépendante) avait retenu la candidature du député provincial pour la circonscription de Kabare (Sud Kivu) lui attribuant le numéro 30. La Nouvelle dynamique de la société civile du Sud Kivu a dénoncé « la sélectivité et la légèreté » qui caractériseraient la CENI, une institution censée être indépendante. « Maintenir des criminels et écarter certains citoyens sur base des considérations et injonctions politiques vient d’enlever le peu de confiance et de crédibilité qui restait à la CENI qui, aujourd’hui, confirme son inféodation à un camp politique, à savoir la majorité présidentielle », a assuré la NSCI.

Face au tollé général, le président de la CENI, Corneille Nangaa, a déclaré que la candidature de Frederic Batumike condamné à perpétuité pour crimes contre l‘humanité serait invalidée et il a affirmé que son institution avait été informée avec retard de la condamnation du député. Ce verdict rendu en deuxième instance par la Haute Cour militaire de Kinshasa, en déplacement à Kavumu, avait cependant fait les grands titres de toute la presse congolaise et internationale….Cette polémique intervient alors que la CENI vient d’invalider 6 candidats à l’élection présidentielle, dont Jean-Pierre Bemba récemment libéré et acquitté par la Cour pénale internationale mais toujours condamné pour subornation (donc corruption) de témoins.

Deux Belges liés au Rwanda trouvent la mort en Afrique du Sud Colette Braeckman – le Soir – le 1 septembre 2018

Les dossiers liés au Rwanda s’alourdissent en Afrique du Sud et risquent de compromettre les relations entre Kigali et Pretoria qui avaient déjà été très tendues lorsque Patrick Karegeya, un ancien membre du FPR passé à l’opposition, avait été retrouvé étranglé en 2014 dans sa chambre d’hôtel à Johannesbourg. En effet, la police sud-africaine enquête sur les circonstances du décès d’un ancien avocat belge, PJ Staelens, 36 ans, décédé le 31 juillet dernier dans l’incendie de sa voiture, jugé suspect. Staelens se trouvait en Afrique du Sud pour tenter de s’informer à propos des circonstances exactes de la mort d’un Belgo- Rwandais, Thomas Ngeze, qui avait été retrouvé pendu le 15 juin dans une chambre d’hôtel à Johannesbourg.

Selon certaines sources, Thomas Ngeze aurait rencontré des diplomates rwandais peu avant son décès et aurait fait part de ses inquiétudes, sinon de sa panique, à des proches.

La famille de Thomas Ngeze accusant Kigali d’avoir commandité son assassinat Staelens s’était rendu en Afrique du Sud pour tenter d’en savoir plus. Thomas Ngeze, 28 ans, juriste spécialisé dans le droit international et diplômé en 2016 à l’Université de Gand, était considéré comme un jeune avocat brillant. Dès la fin de ses études il avait travaillé durant un an dans le bureau sud africain du Fonds mondial pour la population. Par la suite il avait été engagé dans un cabinet d’avocat à Johannesbourg. Une carrière d’avocat international prometteuse s’ouvrait donc devant lui, à condition de faire oublier son nom de famille. En effet Thomas Ngeze, qui avait la nationalité belge, était le fils de l’un des Rwandais les plus tristement connus, Hassan Ngeze, fondateur du journal Kangura, l’un des « médias de la haine » au même titre que la Radio des Mille Collines. Condamné à la prison à vie le 3 décembre 2003 pour génocide, Hassan Ngeze purge sa peine au Mali.

Dans une lettre posthume adressée à son fils il constatait que leurs voies avaient divergé : Thomas en effet s’était rendu au Rwanda à la fin de ses études dans le cadre de l’opération

« come and see » (venez et voyez) destinée à attirer au Rwanda des jeunes de la diaspora afin qu’ils puissent mesurer par eux-mêmes les progrès accomplis dans leur pays.

Favorablement impressionné, Thomas Ngeze avait communiqué ses conclusions positives

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à son père. Les deux hommes se parlaient par téléphone, mais le jeune avocat n’avait jamais rendu visite à son père en détention et en Afrique du Sud il avait gardé des contacts amicaux avec des représentants diplomatiques du Rwanda.

On ignore toujours si, à Jonannesbourg, le jeune avocat a été en contact avec des membres du RNC (Congrès national rwandais) le mouvement politico-militaire fondé par l’ancien général Kayumba, ancien chef des renseignements du FPR et compagnon d’armes de Kagame, qui a échappé de justesse à deux tentatives d’assassinat dans lesquelles étaient impliqués des membres de l’ambassade du Rwanda en Afrique du Sud.

Le RNC connaît en ce moment quelques dissidences. Tous ses membres en effet ne sont pas d’accord avec les infiltrations qui se produisent en ce moment au Rwanda au départ du Burundi, où des hommes en armes attaquent la population civile aux alentours de la forêt de Nyungwe et le général Kayumba ne soutient pas ceux qui fomentent des troupes depuis la région de Bijombo au Sud Kivu.

Par contre, le sort de Hassan Ngeze, le père de Thomas, ravive les passions dans le pays et dans la diaspora rwandaise : sa peine ayant été réduite à 35 ans de prison en novembre 2007, il en aurait déjà purgé les deux tiers et rentrerait dans les conditions légales pour demander une libération anticipée. La perspective d’une remise en liberté de l’un des membres fondateurs du parti extrémiste CDR et rédacteur en chef de Kangura, qui se distinguait par des caricatures particulièrement odieuses et distillait la haine ethnique dans chacune de ses éditions suscite de nombreuses réactions au Rwanda. L’organisation Ibuka a déjà estimé que la peine infligée à Hassan Ngeze « était trop courte au vu des charges pesant contre lui » tandis que Jean-Damascène Bizimana, président de la Commission nationale rwandaise de lutte contre le génocide a déclaré que « Hassan Ngzeze avait utilisé son journal pour inciter à la haine et pousser la population à s’entretuer. » L’émotion que suscite la libération anticipée de plusieurs responsables du génocide de 1994 trouve écho en Belgique : Bernard Ntuyahaga, condamné en 2007 à vingt ans de détention pour sa participation à la mort des dix parachutistes belges tués à Kigali en avril 1994, vient d’être remis en liberté. Après avoir présenté une demande d’asile en Belgique il a finalement choisi de se rendre au Canada tandis que les familles des Casques bleus belges assassinés accueillaient cette libération avec beaucoup d’amertume et de tristesse…

Jaynet et Zoe Kabila sont-ils éligibles ? Hubert Leclercq – La Libre – le 1 septembre 2018

Les élections présidentielle, législatives et provinciales en République démocratique du Congo sont toujours annoncées pour le 23 décembre prochain.

Avec qui sur la grille de départ ? Pas de réponse définitive, pour l’instant, à cette question.

Pour la présidentielle, il est de plus en plus évident que Jean-Pierre Bemba devrait rester dans les stands. Privé de compétition. L’annonce offcielle des candidatures invalidées par la Cours constitutionnelle est prévue pour le 18 septembre (au lendemain de l’annonce de la peine par la CPI dans le dossier pour subornation de témoins). Mais le procureur général de la République, a demandé à la cour constitutionnelle de confirmer le verdict de la Ceni le 18 décembre après une joute juridique, ce vendredi 31 août, entre les avocats de Bemba et les experts de la Ceni.

Sauf retournement de situation, Jean-Pierre Bemba, condamné pour subornation de témoins par la CPI, malgré son acquittement pour les dossiers de crime de guerre et crime contre l’Humanité, ne doit pas nourrir de grands espoirs de se retrouver sur la ligne de départ;

Tshisekedi inquiété

Après Moïse Katumbi, empêché de rentrer au pays, après Jean-Pierre Bemba, sur la voie d’une invalidation, c’est au tour de Félix Tshisekedi d’être dans le viseur du pouvoir.

En cause, son diplôme qui susciterait certaines interrogations quant à son signataire.

Félix Tshisekedi nous a fait savoir qu’il ne voulait pas réagir pour l’instant à ce début de polémique apparu dans certains médias proches du pouvoir. Une manière pour le pouvoir,

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selon certains, de tester la stratégie. « Un ballon d’essai » en quelque sorte avant de passer à l’offensive.

La semaine dernière, quelques heures avant l’annonce des six candidatures invalidées par la Ceni, plusieurs partis de l’oppositions avaient mis en garde sur l’élaboration d’une stratégie par le pouvoir kabiliste pour « éliminer Bemba et Tshisekedi » de la course à la présidence.

Quid de Zoe et Jaynet Kabila ?

La jumelle du président hors mandat et son frère cadet, tous les deux candidats aux législatives, n’ont rencontré aucun souci pour valider leurs candidatures. Pourtant, personne n’a oublié les déclarations de leur mère, qui avait éxpliqué dans divers entretiens que ses enfants avaient dû vivre avec des noms d’emprunt lorsqu’ils vivaient en Tanzanie.

Une explication on ne peut plus convaincante.

Jaynet et Zoe Kabila portaient alors les noms de Jaynet Ursula Kyungu et Zoe Francis Mtwale. Des noms que l’on retrouvera quelques années plus tard au bas de l’acte constitutif de la société Sycamore Investments, fondée le 18 juillet 2001. Un acte archivé au Groupe d’Etudes sur le Congo. les dates de naissance reprises sur le document correspondent aux dates de naissance du frère cadet et de la soeur jumelle. Sur ce document officiel, les associés sont identifiés comme Tanzaniens.

Or, depuis ce temps, ils n’ont jamais entrepris la moindre démarche pour recouvrer la nationalité congolaise d’origine ni introduit une demande de naturalisation..

Le procureur général de la République sera-t-il aussi déterminé dans ce dossier qu’il ne semble l’être dans celui de Jean-Pierre Bemba ? Encore faudra-t-il, comme ces candidatures ont été validées, qu’un candidat indépendant ou un parti justifie de l’intérêt requis pour introduire une requête d’annulation devant la cour constitutionnelle vis-à-vis des décisions de la CENI sur ces deux candidatures? Et ça, dans le climat actuel en RDC, ce n’est pas gagné d’avance !

Chronique d’un Président qui ne voulait pas organiser les élections Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 02 Sep 2018

Le président Joseph Kabila se maintient au pouvoir alors que son dernier mandat a expiré depuis bientôt deux ans. Une série de stratagèmes lui ont permis de faire glisser le calendrier électoral, provoquant l’une des crises politiques les plus

graves du pays.

Pour s’accrocher au pouvoir, les autocrates d’Afrique centrale (et d’ailleurs) choisissent majoritairement de tripatouiller les Constitutions ou de bourrer les urnes (régulièrement les deux), le tout assaisonné d’une dose plus ou moins forte de répression. Au Congo- Brazzaville, au Cameroun, au Rwanda ou au Burundi, la méthode continue de porter ses fruits. Denis Sassou-Nguesso est président depuis 28 ans, Paul Biya depuis 35 ans, Paul Kagame depuis 2000 et Pierre Nkurunziza depuis 2005. En République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, en poste depuis 2001, a ajouté une nouvelle stratégie à celles de ses voisins pour garder le pouvoir : ne pas organiser les élections, ou plutôt, faire

« glisser » le calendrier électoral. Une méthode visiblement efficace puisque le chef de l’Etat congolais est toujours au pouvoir aujourd’hui, alors que son dernier mandat s’est achevé en décembre 2016.

La stratégie du glissement

En 2013 et 2014, alors que la fin de son ultime mandat approche, Joseph Kabila a tout d’abord cherché à faire modifier la Constitution, qui lui interdisait de se représenter à la présidentielle de 2016. La technique est somme toute classique. Mais le président congolais, mal réélu en 2011 après des élections chaotiques, n’a pas réussi à convaincre.

Et devant la levée de bouclier de l’opposition, mais aussi au sein de son propre camp, Joseph Kabila décide de reculer. C’est alors que l’idée de rester au pouvoir en repoussant la date des élections prend forme. En 2015, un texte tente de conditionner la tenue des élections avec un recensement complet de la population. Un projet louable, d’autant que le dernier comptage de la population congolaise datait de… 1984 ! Mais l’opposition a tout

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de suite compris que l’enregistrement de la population prendrait plusieurs mois, voir plusieurs années, au vue des infrastructures déliquescentes du pays.

Deux dialogues pour rien

Mi-janvier 2015, après quatre jours de fortes manifestations et d’une répression sanglante, le projet est retiré. Au moins une cinquantaine de morts sont à déplorer. Alors que de nombreux observateurs craignent que le président congolais ne cherche à s’accrocher au pouvoir, en mai 2016, une seconde alerte inquiète l’opposition. La Cour constitutionnelle autorise Joseph Kabila à se maintenir si l’élection n’est pas organisée avant le 20 décembre 2016. Avec cette décision, plus la date de la présidentielle approche, plus la situation se tend. Les 19 et 20 septembre, de nouvelles manifestations pour réclamer des élections dans les délais sont réprimées dans la violence. Joseph Kabila sort alors de sa manche l’arme secrète des présidents Congolais pour justifier leur maintien au pouvoir : le dialogue national. Un premier round, sous l’égide de l’Union africaine, peine à se mettre en place puisque les principaux ténors de l’opposition, à l’exception de Vital Kamerhe boudent la réunion.

Début octobre, comme redouté, le président Kabila annonce le report du scrutin. Le pouvoir explique qu’il faut « mieux préparer le pays à ces échéances », et que 10 millions d’électeurs ne sont pas inscrits sur les listes. Après l’échec du premier dialogue, une seconde négociation est ouverte avec la médiation de l’Eglise catholique (Cenco) et la présence des principaux partis d’opposition. L’accord signé in-extremis fin décembre, permet au président Kabila de rester en poste jusqu’à fin 2017, mais il doit organiser des élections d’ici là et nommer un Premier ministre d’opposition. Joseph Kabila foulera l’accord de la Saint-Sylvestre du pied, puisqu’il ne nommera pas le Premier ministre proposé par l’opposition et n’organisera pas les élections fin 2017.

Un conflit qui tombe à pic

Pour justifier le second report de la présidentielle, les autorités congolaises prennent pour prétexte l’arrivée du conflit dans les Kasaï qui a empêché d’enregistrer tous les électeurs de ces provinces. Plusieurs enquêtes internationales (ONU, FIDH) ont dénoncé l’instrumentalisation des violences dans les Kasaï par le pouvoir, qui a réprimé de manière excessive et a alimenté le conflit en créant un groupe armé paramilitaire à sa solde –voir notre article. Le 5 novembre 2017, sous pression, la Commission électorale annonce enfin une nouvelle date pour la tenue des élections générales : ce sera le 23 décembre 2018.

Après deux ans de pouvoir « hors-mandat », Joseph Kabila cristallise alors toutes les tensions. Les 31décembre 2017, 21 janvier et 24 février 2018, l’Eglise catholique, par l’intermédiaire du Comité laïc de coordination (CLC) organisent trois marches pacifiques à l’issue de messes du dimanche. Les marches sont encore une fois réprimées très violemment. La police intervient jusque dans les églises et le bilan d’une quinzaine de morts n’est qu’une estimation.

Les silences de Kabila

S’en suit alors un interminable feuilleton sur l’avenir politique de Joseph Kabila, censé quitter le pouvoir fin 2018. A chaque prise de parole (et elles seront nombreuses) le président congolais botte à chaque fois en touche, refusant d’indiquer s’il quittait ou non le pouvoir. Sous pression internationale et alors que la crise politique est à son paroxysme, Joseph Kabila annonce enfin, juste avant la clôture du dépôt des candidatures pour la présidentielle, qu’il ne sera pas candidat et désigne son « dauphin » en la personne d’Emmanuel Ramazani Shadary, le patron du parti présidentiel (PPRD). Avec le nom du possible successeur voulu par Joseph Kabila, on pensait la RDC désormais sur la route des élections. Mais aujourd’hui, à quatre mois du scrutin, plusieurs inquiétudes se profilent à l’horizon.

Vers un troisième glissement ?

On se demande en effet si Joseph Kabila a vraiment l’intention de laisser son fauteuil et souhaite organiser les élections. Car finalement, un nouveau report permettrait à l’actuel chef de l’Etat de continuer encore à rester en place, comme le permet la Cour

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constitutionnelle. Plusieurs arguments et éléments de langage se mettent en place dans l’hypothèse de ce scénario, et notamment auprès de la Commission électorale (Ceni), pour préparer le terrain à un possible troisième glissement du calendrier, au cas où le président déciderait que les conditions de sa succession ne seraient pas « optimales ». Deux dossiers, défendus par l’opposition, pourraient justifier le report du scrutin : l’utilisation des très contestés machines à voter et un fichier électoral rempli de potentiels électeurs fictifs. Le patron de la Ceni a prévenu : « sans machine à voter, les élections ne pourront pas avoir lieu en décembre ». Et si le fichier électoral venait à être une nouvelle fois révisé, les délais pourraient s’allonger. Ironie du sort, ce pourrait être à cause de l’opposition que les élections seraient repoussée.

Retards logistiques et financiers

Enfin, d’autres signes montrent que le président Kabila se hâte très lentement pour lancer le processus électoral. Les machines à voter sont encore loin d’être toutes arrivées… et testées. L’argent manque et n’a pas encore été entièrement décaissé pour financer intégralement le scrutin, comme l’a souhaité le chef de l’Etat, et la formation des agents électoraux a pris du retard. Dernière inquiétude : l’insécurité qui peine à être maîtrisée aux quatre coins du Congo. Un peu plus de 140 groupes armées pullulent encore à l’Est du pays et l’annonce opportune de la création d’une nouvelle rébellion obscure cet été a relancé le débat, faisant dire au président de la Ceni, Corneille Nangaa, que le retour des troubles dans certaines provinces pouvait impacter la bonne tenue du scrutin.

Huis clos

A quatre mois de la présidentielle, on n’est plus vraiment sûr que Joseph Kabila veuille vraiment passer la main. En tout cas, le président a consciencieusement listé tous les prétextes et préparé tous les subterfuges pour justifier un troisième report des élections.

D’autant que (autre signe inquiétant) la RDC poursuit son isolement diplomatique en refusant désormais la présence sur son sol d’envoyés spéciaux ou d’observateurs internationaux. Une visite du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a été jugée

« inopportune » par l’entourage de Joseph Kabila en juillet. Tous ces très mauvais signaux font craindre une nouvelle volte-face du président Kabila, si ce dernier voit que le scrutin pourrait échapper à son poulain. Car en fait, pour le pouvoir, le meilleur successeur à Joseph Kabila reste Joseph Kabila lui-même. Pour l’instant, le président contrôle fermement l’État, la machinerie électorale, et continue de diviser l’opposition. Un scénario parfait pour reporter encore une fois la présidentielle et se maintenir au pouvoir après un énième dialogue national. En tout cas, le président fait comme si ce scénario était désormais le plus plausible.

Rejet des candidatures par la Ceni : la majorité décline toute responsabilité Alain Diasso - Adiac-Congo (Braz) – le 03.09.2018,

La famille politique de Joseph Kabila ne cautionne pas certaines accusations d'« injonctions

» à la Centrale électorale pour rejeter les dossiers de certains candidats de l'opposition à la présidentielle.

La mise à l'écart par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de certains candidats de l'opposition à la présidentielle du 23 décembre avait, comme il fallait s'y attendre, entraîné une levée de boucliers dans le camp de leurs partisans, qui ont crié à l'imposture.

L'irrecevabilité des candidatures de certains poids lourds de cette famille politique a été très mal digérée par une partie de l'opinion ayant vu la main noire de la Majorité présidentielle.

Cette dernière a été traitée de tous les noms au point d'être considérée comme étant à la base du rejet de six candidats à la présidence, dont les noms n'ont pas figuré sur la liste provisoire dressée par la Ceni.

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De l'avis de certains, la famille politique de Joseph Kabila aurait donné des ordres à la Ceni pour invalider les grosses pointures de l'opposition pour ne pas faire ombrage à son candidat.

Des accusations qui tendaient à ternir l'image de la coalition au pouvoir dont on dit qu'elle s'est choisie, via la Ceni, ses propres candidats à la présidentielle, afin de baliser la voie à la victoire du dauphin de Joseph Kabila.

C'est une "cacophonie dans cette belle partition démocratique"

A la Majorité présidentielle, c'est avec consternation que toutes ces accusations considérées comme gratuites sont reçues étant entendu qu'elles ne reposeraient sur aucun fait probant.

C'est aux fins de contestation et d'indignation que son porte-parole s'est livré à la presse, le 31 août dernier. Alain Atundu n'est pas allé par quatre chemins pour réfuter énergiquement toutes ces « allégations mensongères » mises injustement sur le dos de la majorité.

« Au lieu d'apprécier à sa juste valeur cette étape qui nous rapproche un peu plus de la tenue des élections, certaines voix introduisent une cacophonie dans cette belle partition démocratique, attribuant l'échec de tel ou de tel autre à un complot putatif orchestré par un improbable deus ex machina, en l'occurrence la Majorité présidentielle », a-t-il déclaré.

Pour lui, il n'y a jamais eu d'interférence de la « Kabilie » dans le travail technique de la Ceni qui, du reste, est indépendante.

Tout en se réjouissant que les candidats invalidés par la Ceni aient introduit de recours à la Cour constitutionnelle, il a martelé sur le caractère rédhibitoire de la double nationalité qui ne pouvait faire l'objet d'aucun marchandage.

Il en est de même du profil du candidat président de la République appelé à présenter des garanties suffisantes « pour assumer, sans doute et sans soupçon en toutes circonstances, son rôle éminent de garant de la Constitution et de la souveraineté de notre peuple ».

Tirant les leçons de l'invalidation par la Ceni des candidats en inadéquation avec le critérium défini, le porte-parole de la Majorité présidentielle a indiqué que cela a permis de débusquer des personnes drapées d'une ombre.

« Plus personne, de la majorité, de l'opposition ou de la société civile, ne pourra se présenter devant le peuple souverain, drapée d'une ombre comme dans un théâtre masqué et espérer surprendre la bonne foi du citoyen électeur par une élection inattendue », a-t- il ajouté.

Elections - Cour Constitutionnelle : Badibanga et Ifoku réhabilités, J.-P. Bemba définitivement écarté !

AFP / La Libre le 04.09.2018

Le sénateur et ancien vice-président Jean-Pierre Bemba est finalement exclu de l'élection présidentielle prévue le 23 décembre en République démocratique du Congo en

raison de sa condamnation pour "subornation de témoins" par la Cour pénale internationale (CPI), a confirmé un arrêt de la Cour constitutionnelle publié lundi soir.

Jean-Pierre Bemba passait pour un candidat de l'opposition sérieux à la succession du président Joseph Kabila, qui n'a pas le droit de se représenter.

"La Cour constitutionnelle siégeant en matière de contentieux de candidature à l'élection présidentielle, après avis du procureur général (...) confirme l'inéligibilité de Jean-Pierre Bemba Gombo pour subornation des témoins en recourant à la corruption", a déclaré le président de la chambre.

Le leader du MLC avait saisi la Cour constitutionnelle car la commission électorale nationale indépendante (Céni) avait déclaré sa candidature irrecevable fin août.

Il avait déposé sa candidature après un retour triomphal à Kinshasa et son acquittement en appel par la Cour pénale internationale (CPI) de sa condamnation à dix-huit ans dans l'affaire principale, celle de crimes de guerre et contre l'humanité.

Il a été condamné dans une affaire annexe pour subornation de témoins par la CPI, qui rendra en appel sa décision le 17 septembre.

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Pour la Cour constitutionnelle, "la subornation de témoins est une circonstance aggravante dans l'infraction de corruption" en RDC. "C'est en bon droit que la Céni a conclu à l'inéligibilité de Jean-Pierre Bemba".

Les partisans de Bemba affirment au contraire que la subornation de témoins est différente de la corruption et ne fait pas partie des motifs d'invalidation d'une candidature.

Outre Bemba, la Cour a jugé "non fondé" le recours de l'ex-Premier ministre Adolphe Muzito, un des six candidats invalidés par la Céni.

La plus haute instance judiciaire du pays a par contre ordonné à la commission électorale d'annuler sa décision d'écarter de la course à la présidentielle deux autres candidats : l'ex- Premier ministre Samy Badibanga et la seule femme candidate, Marie-Josée Ifoku. Tous deux avait été écartés par la Commission électorale pour "défaut de nationalité (congolaise) d'origine".

Antoine Gizenga et Jean-Paul Moka Ngolo attendent encore de savoir s’ils pourront concourir ou non. La cour devrait rendre ses arrêts demain.

Affaire de l'avion de CAL abattu en plein ciel: Le ministre Thambwe bientot attendu par la justice belge

La Libre Afrique - Le 04.09.2018,

La justice belge n’a pas oublié le dossier à charge du ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba. L’audition devrait avoir lieu rapidement.

Selon plusieurs sources, le ministre devrait être entendu très prochainement à Bruxelles, les enquêteurs auraient eu un contact avec son avocat belge Maître Laurent Kennes.

"No comment", lâche l’avocat, avant de poursuivre : "Il devra être entendu un jour ou l’autre. Nous avons d’ailleurs demandé à être entendus rapidement, vu les informations diffusées régulièrement dans la presse. Le ministre a toujours répété qu’il répondra favorablement à l’invitation du juge."

Crime de guerre

La plainte date du mois de juin 2017. À cette époque, Maître Alexis Deswaef, qui représente des victimes du vol de la Congo Airlines (CAL), abattu dans l’est de la RDC en 1998 par la rébellion du RCD, mais aussi la Ligue contre la corruption et la fraude (Licof), avait déposé plainte entre les mains du juge d’instruction contre le ministre Alexis Thambwe Mwamba.

Pendant un an, le juge d’instruction belge, Michel Claise, a multiplié les devoirs d’enquête pour aboutir, "dans les prochaines semaines", selon une source proche du dossier, à une audition du ministre de la Justice.

Alexis Thambwe Mwamba est notamment poursuivi pour crime contre l’humanité et crime de guerre. Des faits imprescriptibles qui remontent au 10 octobre 1998. Ce jour-là, un avion de la CAL, qui décolle de l’aéroport de Kindu, dans le Maniema, est abattu en plein ciel avec 50 personnes à bord (43 civils, essentiellement des femmes et des enfants, et 7 membres d’équipage).

Le lendemain, une information est diffusée en boucle sur les ondes de RFI. On y entend un des leaders du RCD, Alexis Thambwe Mwamba, revendiquer l’attaque contre cet avion qui, selon ses dires, venait de Kinshasa et transportait des militaires de l’armée congolaise envoyés par Kinshasa pour faire face à l’avancée des rebelles.

Depuis, le ministre a expliqué qu’il n’était que le porte-parole de ce mouvement et qu’il ne pouvait dès lors pas être poursuivi pour les actes posés par ce mouvement rebelle.

Devoirs complémentaires

Le juge d’instruction Claise qui a convoqué une vingtaine de devoirs d’enquête semble désormais disposer de suffisamment d’éléments pour demander à entendre M. Thambwe Mwamba et comme le ministre a martelé qu’il se tenait à la disposition de la justice belge, l’audition pourrait avoir lieu assez rapidement.

Une audition qui n’empêche pas des devoirs complémentaires, on sait en effet que le président de la compagnie aérienne CAL, M. Stavros, demande à être entendu dans ce dossier.

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Joint par "La Libre", ce lundi midi, il nous a confirmé qu’il attendait impatiemment d’être entendu par la justice belge "pour expliquer clairement comment les événements se sont déroulés ce jour-là. Je n’ai rien oublié. Il est impossible d’oublier des événements aussi dramatiques que ceux-là", explique-t-il, en rappelant qu’il était non seulement président de la société mais aussi actionnaire, "notamment avec d’autres Congolais qui sont toujours très actifs en RDC".

Tensions entre Bruxelles et Kinshasa

Le dossier Thambwe - qui comporte aussi des aspects financiers1 dont l'enrichissement illicite et blanchiment, détournement d’argent public mais aussi faux et usage de faux - devrait donc connaître un nouveau coup d’accélérateur dans les prochaines semaines.

Pas sûr que cela facilite une éventuelle reprise des relations apaisées entre Kinshasa et Bruxelles. Le pouvoir congolais n’a pas ménagé la Belgique ces derniers mois, notamment en privant SN Brussels de plusieurs liaisons par semaine de et vers Kinshasa.

L’éviction de Bemba fragilise le processus électoral Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 04 Sep 2018

L’un des principaux opposants au président Joseph Kabila vient de se voir barrer la route de la présidentielle par la Cour constitutionnelle. Un coup dur pour Jean-

Pierre Bemba qui doit désormais préparer la contre-attaque.

Le jugement de la Cour constitutionnelle de Kinshasa est sans appel. L’opposant Jean- Pierre Bemba est exclu de la course à la présidentielle de décembre prochain. La Cour a estimé que l’affaire de subornation de témoins devant la Cour pénale internationale (CPI) est « une circonstance aggravante dans l’infraction de corruption ». Toute personne condamnée pour corruption est en effet inéligible en République démocratique du Congo (RDC). Mais pour les proches de l’opposant, cette décision fait une lecture biaisée de la loi congolaise, en assimilant deux infractions distinctes. Mais surtout, ils dénonce une éviction politique.

« Une parodie d’élection »

« C’est une décision pour écarter un adversaire gênant. Le Congo est tombé trop bas, c’est la honte pour la République démocratique du Congo » s’est emportée Eve Bazaïba, la secrétaire générale du MLC (Mouvement pour la libération du Congo), le parti de Jean- Pierre Bemba. Le principal intéressé s’est exprimé immédiatement sur France 24 ce lundi, dénonçant « une parodie d’élection ». Et c’est effectivement bien là le problème. Après les évictions en cascade de Moïse Katumbi, qui s’est vu interdire son entrée sur le territoire pour déposer sa candidature, ou Adolphe Muzito, ancien Premier ministre qui a vu son dossier retoqué également, on peut se poser la question de la réelle crédibilité de la prochaine présidentielle.

Un président qui choisit « dauphin » et adversaires

Le mouvement citoyen Lucha ni va pas par quatre chemins pour fustiger le manque d’inclusivité du scrutin. Ils dénoncent une élection avec de simples « figurants », tous choisis par le pouvoir. En désignant Emmanuel Ramazani Shadary comme candidat de la majorité présidentielle, Joseph Kabila a d’abord choisi son « dauphin », puis en éliminant Katumbi, Bemba et Muzito, il a choisi ses adversaires. Car ce que dénonce l’opposition, c’est « l’instrumentalisation de la Cour constitutionnelle par le pouvoir », qui a procédé dernièrement au changement de deux juges, tous proches du chef de l’Etat.

Quel avenir pour Bemba ?

1La justice belge s’intéresse aux sept comptes bancaires du ministre congolais. C’est notamment avec un de ses comptes qu’il a acheté cash un appartement situé à Uccle pour 625 000 euros. Un achat réalisé en deux versements, l’un de 62 500 euros, l’autre de 562 500 euros. Une somme difficile à justifier avec un salaire de ministre . La justice s’est intéressée aux déclarations d’impôts de M et Mme Thambwe. Sur les cinq dernières années, le couple a déclaré… 6 euros de revenus mais s’est vu rembourser sur le même délai, une somme proche de 1 500 €. Le couple Thambwe fait en effet appel à des services d’entretien rémunérés par des titres services déductibles fiscalement.

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Reste à savoir maintenant ce que va faire Jean-Pierre Bemba. Va-t-il continuer à se battre malgré son exclusion, ou quitter la politique ? Et si il continue le combat, quelle stratégie va-t-il choisir ? L’ancien vice-président peut tout d’abord décider d’apporter son soutien à l’un des candidats d’opposition encore en course, Félix Tshisekedi (UDPS) ou Vital Kamerhe (UNC). Un choix délicat qui pourrait être décisif, sous réserve que le « chairman » du MLC rentre en RDC pour mener campagne pour son poulain. Et pour l’instant, Jean-Pierre Bemba est en Europe.

Vers un boycott du scrutin ?

L’ancien vice-président pour également choisir de bien prôner pour le boycott du processus électoral. Nombreux sont ceux qui prônent cette option dans l’opposition. A l’image de la Lucha que demande aux candidats encore en lice « de revenir dans le camp du peuple et d’exiger de vraies élections, sans Kabila, ni sa Ceni, ni sa Cour constitutionnelle, ni son fichu fichier électoral ». Mais le boycott du scrutin ne serait efficace que si l’ensemble des opposants y prend part, de manière concerté. Pour l’heure, la balle est dans le camp des ténors de l’opposition qui restent muet sur la question. A eux de définir leur stratégie…

d’une même voix. Car le grand gagnant de cette bataille pré-électoral reste avant tout le candidat du camp présidentiel, Emmanuel Ramazani Shadary. Le « dauphin » de Joseph Kabila, continue de compter les obstacles qui tombent un à un sur la route qui doit le mener au palais présidentiel.

Christophe RIGAUD – Afrikarabia

Présidentielle : Samy Badibanga n’aurait renoncé à sa nationalité belge… que le 3 août 2018 !

La Libre Afrique - le 05.09.2018,

Samy Badibanga est donc candidat à la présidentielle en République démocratique du Congo. Invalidé par les experts de la Commission électorale nationale indépendante pour

défaut de nationalité, il a finalement obtenu gain de cause devant la cour constitutionnelle.

Et pour cause, l’ancien Premier ministre (du 19 décembre 2016 au 9 mai 2017) du président hors mandat Joseph Kabila, est parvenu à prouver qu’il avait bien la nationalité congolaise et donc qu’il avait renoncé à la nationalité belge au moment de son inscription pour la présidentielle, le 8 août, dernier jour du dépôt des candidatures.

En effet, à cette date, Samy Badibanga pouvait fournir la preuve qu’il avait renoncé à la nationalité belge, cinq jours plus tôt, le 3 août 2018, comme le démontre le document ci- dessous.

Un document qui démontre tout aussi clairement qu’il était Belge lors de ses 141 jours à la tête du gouvernement congolais !

Le souci de la nationalité de Samy Badibanga avait été relevé rapidement après l’annonce de sa désignation comme Premier ministre congolais, pays où la Constitution ne reconnaît pas la double nationalité.

Pour contourner cet écueil, le ministre de la Justice congolais, Alexis Thambwe Mwamba, avait pris dans l’urgence deux ordonnances pour rendre la nationalité congolaise à son chef de gouvernement.

Mais, légalement, tant que Samy Badibanga n’avait pas renoncé à sa nationalité belge, il ne pouvait se prévaloir de la nationalité congolaise, quels que soient les actes posés par le ministre conglais de la Justice.

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