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27 10 18/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) Chers Visiteurs et Abonnés,

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Encore des questions? Mme Helène Madinda vous répondra:

helene.madinda@gmail.com.

SOMMAIRE

En ce samedi 27 octobre 2018, quelques articles font le bilan de la manif anti-machines à voter d’hier Au sujet du processus en cours, l’opposition se perd en conjectures et ne sait à quel saint se vouer. En dépit de multiples tentatives pour faire front commun, les vues, en son sein, continuent à diverger à moins de 60 jours des scrutins. A Pretoria, elle a tâché de colmater la brèche ouverte par l’UDPS pour ne pas boycotter. Le FCC tiendra aujourd’hui son meeting où Kabila et Shadary seront acclamés avec une unanimité qu’en d’autres temps on eût stigmatisée comme « stalinienne ». Queleques articles s’intéressent aussi au sort des Congolais expulsés d’Angola

Bilan des manifs anti-MAV

D’après un tweet de Sonia Rolley (HRW), le bilan des manifs anti-machines à voter serait le suivant: sans incident à Goma, Bukavu, Butembo, Bandundu et Kinshasa. Manifestations interdites ou/et réprimées : Gemena, Lubumbashi, Kisangani, Matadi, Mbujimayi, Kananga. Les 9 militants de Lucha arrêtés à Matadi ont été relâchés.

Congo Synthèse annonce « Machine à voter : réaction de Félix Tshisekedi après la marche de l’opposition »

Le leader de l’UDPS, Felix Tshisekedi a felicité l’opposition pour la réussite de la marche de ce 26 octobre 2018.

“Bravo aux amis de l’opposition pour les marches organisées ce jour dans plusieurs villes du pays. Je rappelle par la même occasion, le devoir de relever ensemble les défis de la candidature commune, du fichier corrompu et de la machine à voter. Restons unis pour le Congo.”

Le Potentiel écrit « Marche de l’opposition: VSV salue le professionnalisme de la police » La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) se dit satisfaite de la tenue, sans incident, le vendredi 26 octobre 2018 à Kinshasa, de la marche pacifique des partis et regroupements politiques de l’opposition pour exiger le rejet de la machine à voter et le nettoyage du fichier électoral en vue de garantir des élections crédibles, transparentes et apaisées en date du 23 décembre 2018, en République Démocratique du Congo .

L’organisation à saluée le professionnalisme affiché par les agents de l’ordre et la discipline observée dans le chef des militants et sympathisants des partis politiques de l’opposition.

Cependant, la VSV est au regret d’apprendre que d’autres marches pacifiques prévues ce même jour par l’opposition politique dans certaines provinces ont été interdites ou dispersées par les forces de l’ordre. Il s’agit notamment des villes Kisangani (Province de

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la Tshopo) ; Bukavu (Province du Sud-Kivu) ;Lubumbashi (Province du Haut Katanga) ; Mbuji-Mayi (Province du Kasaï Oriental) ; Lisala (Province de la Mongala).

Pour la VSV, le bon déroulement de la marche de l’opposition ce 26 octobre 2018 démontre une fois de plus que les manifestations publiques pacifiques peuvent se tenir sans la commission des violations et atteintes aux droits humains ainsi que d’autres actes de vandalisme, si les éléments de la PNC ne sont pas instrumentalisés par certaines autorités et si les militants des partis politiques sont bien encadrés.

L’association recommande au Gouvernement congolais de garantir l’exercice de libertés publiques en mettant un terme aux obstructions ou interdictions des manifestations pacifiques de l’opposition politique dans toutes les provinces de la RDCongo, et ce, conformément aux Instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux en la matière.

La Prospérité qui revient sur la machine à voter, titre à son tour que la Majorité salue la position de l’UDPS. Selon le quotidien de Mont-Fleury, au cours d’une conférence de presse tenue le 25 octobre dernier à la lisière de la Gombe, dans l’enceinte de Procoki, la Majorité présidentielle, par l’entremise de son porte-parole, a annoncé un aura positif en ce qui concerne les élections de décembre 2018.

La Prospérité cite : nous saluons la position de l’UDPS de participer aux élections avec sans la machine à voter. Cette manière d’agir traduit le patriotisme, l’esprit d’ouverture, la sagesse ainsi que le désir d’améliorer la qualité de vie des Congolais.

Opposition

Le Potentiel titre « L’opposition congolaise est-elle finalement parvenue à vaincre le vieux démon de la division ? «

« A première vue, les nouvelles en provenance de l’Afrique du Sud, où venait de se clôturer jeudi une rencontre de principaux leaders de l’opposition, rassurent. L’opposition tente de retrouver une nouvelle âme. Après une période de flottement, elle a finalement retrouvé ses esprits.

Les principaux leaders de l’opposition viennent de boucler jeudi en Afrique du Sud une rencontre qui devrait en toute vraisemblance ouvrir une ère nouvelle pour l’opposition congolaise. En terre sud-africaine, un nouvel espoir est né dans la voie de l’alternance démocratique ; souhait de tout un peuple au terme des élections du 23 décembre 2018.

Une chose est sûre : l’opposition ne va pas boycotter les scrutins de décembre prochain.

Toutefois, elle promet de ne pas transiger sur la machine à voter et le nettoyage du fichier électoral qu’elle considère comme un préalable incontournable en vue des élections crédibles, inclusives, transparentes et apaisées dans le respect strict des textes en vigueur.

Si l’opposition exclut tout ordre allant dans le sens du boycott des élections du 23 décembre 2018, les leaders réunis en Afrique du Sud ont rassuré qu’ils « ne permettront pas la tenue de toute parodie d’élection ».

Quant au candidat commun de l’opposition, un consensus semble avoir été trouvé en Afrique du Sud.

L’opposition s’est même fixé une date butoir pour se choisir ce candidat qui défendra son programme le 23 décembre prochain. Elle promet de boucler toutes les discussions au plus tard le 15 novembre 2018, soit six jours avant l’ouverture officielle de la campagne électorale, prévue le 21 novembre, suivant le calendrier électoral.

Néanmoins, l’opposition s’est voulue positive, convaincue que la majorité au pouvoir n’a jamais renoncé à son projet de torpiller le jeu électoral pour consolider les chances du candidat du FCC, en l’occurrence Emmanuel Ramazani Shadary. Aussi, a-t-elle appelé, « le peuple congolais à la vigilance et à la mobilisation pour obtenir une alternance réellement démocratique ».

Un vent nouveau

A tout prendre, l’opposition est donc parvenue à taire ses divergences. C’est vrai qu’en Afrique du Sud, seuls Vital Kamerhe, Martin Fayulu, Freddy Matungulu et Adolphe Muzito ont répondu à l’invitation, mais le plus important est que Félix Tshisekedi, Moïse Katumbi

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et Jean-Pierre Bemba ont été représentés au plus haut niveau. Ce qui augure de belles perspectives dans la voie de l’unité de l’opposition.

En Afrique du Sud, l’opposition s’est donné une nouvelle étoffe. C’est une opposition qui a compris le sens de son combat en se recentrant autour d’un seul et unique idéal qui demeure bien évidemment l’alternance démocratique au terme des élections du 23 décembre 2018. Le plus dur ayant été fait et la hache de guerre enterrée, l’opposition n’a donc plus droit à l’erreur ».

Forum des As titre que « la MP brandit l’article 64 contre une transition sans Kabila ».

« Le porte-parole de la Majorité présidentielle, André-Alain Atundu a, au cours de la conférence de presse qu’il a tenue hier jeudi 25 octobre, indiqué qu’elle sa famille politique ne se privera pas de recourir à l’article 64 de la Constitution pour barrer la route à tout individu qui voudrait prendre et exercer le pouvoir par la force en préconisant le report des élections. Pour l’ambassadeur Atundu, cela « est en somme la version du plan transition sans Kabila ».

Au regard de cette menace, « la Majorité Présidentielle exhorte la population congolaise à se prendre résolument en charge et à s’approprier la souveraineté démocratique de son processus électoral, car les puissances d’argent ne supportent pas les démocraties dont elles ne sont inspiratrices et dont elles ne maitrisent le système », a déclaré le porte-parole de la famille politique du chef de l’Etat.

La Majorité présidentielle estime que le processus électoral s’achemine inexorablement vers sa bonne fin, avec la conviction d’ouvrir ainsi une politique nouvelle et porteuse de développement pour respecter l’échéance de l’émergence économique en 2030.

Par ailleurs, la Majorité présidentielle, par la voix de son porte-parole, a félicité le Dr Denis Mukwege pour le Prix Nobel qui lui a été décerné le 5 octobre courant. Cette très haute distinction récompense le combat de Dr Mukwege pour sa lutte en faveur des femmes victimes des violences sexuelles dans l’Est de la RDC. La situation de ni paix ni guerre, qui perdure depuis plusieurs décennies maintenant dans cette partie du pays est à l’origine des viols massifs et répétitifs dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu notamment.

Mais le porte-parole de la MP fait remarquer que le prix décerné au Dr Mukwege est une reconnaissance des avancées nationalistes de notre pays, selon le principe, « le peuple congolais doit se prendre en charge » que nous a légué M’zee et qui inspire toutes les actions du président Kabila depuis son avènement.

A l’occasion, la Majorité présidentielle a également félicité le gouverneur du Lualaba, Richard Muyej, nominé par le magazine américain Forbes États-Unis pour, précise-t-il, sa capacité à mettre en exécution sur le terrain, la vision nationale du développement. Une preuve, selon la famille politique du Raïs, que la nouvelle répartition territoriale en 26 provinces, préconisée par le président Kabila, est la voie du développement car elle ouvre de nouvelles perspectives aux populations congolaises de l’arrière-pays.

Outre ces deux Congolais, la MP a présenté ses félicitations à la toute nouvelle Secrétaire général de l’OIF, la Rwandaise Louise Mushikiwabo. Son élection, note Atundu, a mis au grand jour deux conceptions concurrentes de la francophonie qui pourraient se traduire par un antagonisme handicapant sur le terrain : l’une politique, l’autre culturelle et linguistique. Pour le porte-parole de la MP, il reviendra à l’actuelle SG de l’OIF de « mettre à contribution sa vive intelligence et son immense talent de diplomate pour concilier les contingences politiques du moment et les exigences fondamentales de linguistique, et de culture pour conduire notre beau bateau commun à bon port jusqu’à la fin de son mandat. » L’ambassadeur Atundu semble formel : « ces deux réalités structurantes de la vie internationale ne peuvent être ignorées ou sous-estimées ; ni l’une ni l’autre. »

Les Dépêches de Brazzaville titrent au sujet de la Présidentielle qu’aucun consensus n’estapparu à Johannesburg sur le candidat commun de l’opposition congolaise. Selon ce média, la famille politique, réunie du 24 au 25 octobre, en terre sud-africaine, s'est une fois de plus séparée sans dénicher l'oiseau rare censé défendre son flambeau lors de la course à la magistrature suprême du 23 décembre.

Le conclave de l’opposition qui vient d'avoir lieu en Afrique du Sud appartient désormais au passé. À sa clôture qui augurait de belles perspectives concernant le choix d'un candidat

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commun à la présidentielle, c’est le sentiment d’un rendez-vous manqué qui a étreint nombre de participants.

En effet, indique LDB, aucun consensus n’a été dégagé sur cette question, à en croire des sources sur place. Les leaders présents ont évoqué le sujet en se gardant, chacun, de faire une quelconque concession qui aurait dû permettre l'évolution des choses.

Congolais expulsés d’Angola

Le Bulletin de l’ACP annonce en couverture que Michelle Bachelet appelle l’Angola à suspendre les expulsions des Congolais. Selon le bulletin quotidien, la haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a appelé vendredi à Genève, le gouvernement angolais à suspendre les expulsions en cours des Congolais.

Dans un communiqué de cet organisme des Nations Unies remis à l’ACP, la Haut- commissaire Michelle Bachelet exhorte le gouvernement angolais à s’assurer que les retours seront effectués dans le plein respect des droits de tous les migrants touchés.

Les expulsions collectives de ressortissants congolais de l’Angola avaient déjà entraîné de graves violations des droits de l’homme par les forces de sécurité des deux côtés de la frontière, laissant au moins 330.000 personnes rapatriées dans une situation extrêmement précaire, écrit ACP.

Actualité.cd ajoute, plus de 300 000 Congolais revenus d’Angola : l’ONU accuse Luanda des graves violations des droits de l’homme. Pour le journal en ligne, Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a affirmé ce vendredi que les expulsions collectives de ressortissants congolais de l'Angola avaient déjà entraîné de graves violations des droits de l’homme par les forces de sécurité des deux côtés de la frontière, laissant au moins 330 000 personnes rapatriées dans une situation extrêmement précaire.

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme rapporte également que lors d'entretiens avec des habitants de la ville frontalière de Kamako, dans le Kasaï, le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies a reçu des informations selon lesquelles les forces de sécurité en Angola ont fait un usage excessif de la force lors de leurs opérations d'expulsion de ressortissants congolais, peut-on lire sur ce site.

Le Potentiel titre « Expulsions collectives d’Angola : l’ONU accuse l’Angola et la RDC de graves violations des droits de l’homme »

« La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a affirmé vendredi 26 octobre 2018 à Genève, que les expulsions collectives de ressortissants congolais de l’Angola, ont mis « des milliers de Congolais en danger ». « Ces expulsions ont entraîné de graves violations des droits de l’homme par les forces de sécurité des deux côtés de la frontière, laissant au moins 330 000 personnes rapatriées dans une situation extrêmement précaire », dénonce l’ONU.

Dans son rapport publié, vendredi 26 octobre 2018 à Genève, la Haut-Commissaire de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Michelle Bachelet fait le point sur les retombées la récente décision du Gouvernement angolais d’expulser des non-nationaux en situation irrégulière.

L’Onu note que depuis début octobre 2018, quelque 330 000 personnes auraient traversé la frontière angolaise, principalement pour les provinces du Kasaï, du Kasaï central et du Kwango en République démocratique du Congo (RDC), à la suite d’une décision

Plusieurs cas de « meurtres et de blessés »

Le rapport indique que lors d’entretiens avec des habitants de la ville frontalière de Kamako dans le Kasaï, le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a reçu des informations selon lesquelles les forces de sécurité en Angola ont fait « un usage excessif de la force lors de leurs opérations d’expulsion de ressortissants congolais », a affirmé Michelle Bachelet.

« L’équipe a vérifié les informations relatives à six morts, qui seraient attribuables aux forces de sécurité, mais a également reçu de nombreuses autres allégations de meurtres

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qu’elle n’a pas été en mesure de confirmer. », a-t-elle précisé. Avant d’ajouter que les rapports suggèrent également qu’ « au moins 100 personnes ont été blessées ».

A en croire le rapport de l’Onu, « plusieurs migrants ont également affirmé qu’à leur arrivée à Kamako, elles ont été soumises par les forces de défense et de sécurité en RDC à des extorsions et à une imposition de taxes illégales. Il y a eu des allégations de détention arbitraire de retournés ». Certains des migrants sont accueillis par des familles ou dans des abris de fortune mais beaucoup dorment dans les rues, avec un accès insuffisant aux soins de la santé et à la nourriture, de graves pénuries d’eau et un manque d’hygiène adéquate, relève-t-on.

Suspendre les expulsions en cours

« Le droit international et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples interdisent l’expulsion collective de non-nationaux sans une évaluation individuelle ou d’autres garanties d’une procédure régulière. En expulsant un si grand nombre de personnes en si peu de temps, l’Angola a mis des dizaines de milliers de familles en danger

», a déclaré la Haut-Commissaire Bachelet.

Elle a appelé le Gouvernement angolais à « suspendre les expulsions en cours jusqu’à ce qu’il puisse s’assurer que tous les retours seront effectués dans le plein respect de l’état de droit et des droits de l’homme de tous les migrants touchés ». « J’exhorte également le Gouvernement à veiller à ce que les forces de sécurité et les autres responsables de violations commises au cours de ces expulsions répondent de leurs actes devant la justice. », a poursuivi la Haut-Commissaire de l’Onu.

Par ailleurs, Madame Bachelet a également exhorté le Gouvernement de la RDC à veiller à ce que les rapatriés soient protégés contre les extorsions menées par les forces de sécurité et les violences, en particulier « étant donné l’absence continue de poursuites pour les graves violations des droits humains commises dans la région du Kasaï entre 2016 et 2017 », a-t-elle fait remarquer.

Meeting du FCC

Radio Okapi annonce « Meeting du FCC: la présentation de Ramazani Shadary comme point d'orgue de cette manifestation »

Le Front commun pour le Congo (FCC) confirme la tenue de son meeting prévu pour ce samedi 27 octobre à 10h au stade Tata Raphael dans la commune de Kalamu et centré sur la présentation d’Emmanuel Ramazani Shadary, son candidat.

Selon Joseph Kapika, ministre de l’Economie et membre du comité stratégique du FCC, le message phare de ce meeting sera centré sur le candidat de cette plateforme.

« Le meeting est confirmé pour samedi 27 octobre à 10h au stade Tata Raphael. Il n'a qu'un seul objectif, un message phare, c'est la présentation de notre candidat Emmanuel Ramazani Shadary. Je lance donc un appel à tous ceux qui aiment le Congo de venir massivement à ce meeting, d'écouter le message, d'apporter leur soutien à notre candidat », a indiqué Joseph Kapika.

Le Front commun pour le Congo avait décidé le 21 octobre d’organiser ce meeting pour sensibiliser la population congolaise sur le processus électoral. Il a aussi promis de lancer une série d'actions de grande envergure pour sensibiliser en faveur du processus électoral.

Cette plateforme a aussi réaffirmé sa détermination à participer aux prochaines élections présidentielles et législatives, prévues le 23 décembre.

Rappel : Les 7 conditions à défaut desquelles une élection sera NULLE.

L’élection est un processus complexe, une machine aux multiples rouages, et il faut que chacun de ceux-ci fonctionne impeccablement pour que l’élection puisse être valable.

Si un seul de ces rouages est défectueux ou grippé, cela met à néant la validité de tout le processus et les élections sont nulles. Schématiquement, ces conditions sont au nombre de sept:

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1 – Le corps électoral doit être correctement connu et identifié. Là où, comme en RDC, le dernier recensement remonte au Déluge, ce recensement doit avoir lieu avant que l’on n’envisage d’organiser des élections .

2 – L’organisation pratique et matérielle des élections doit être confiée à une institution neutre et apolitique. C’est actuellement un point d’achoppement en RDC.

3 – Lorsque l’obstination d’un Président, jamais élu comme en RDC, ou simplement arrivé en fin de mandat, rend une Transition indispensable, celle-ci ne peut être présidée que par une personne consensuelle et qui s’engage à ne pas être candidate.

4 – La certification des résultats doit être confiée à un pouvoir judiciaire parfaitement indépendant.

5 – Toutes les opérations, depuis les bureaux de vote jusqu’à la proclamation finale, doivent être parfaitement transparentes, soumises à l’observation, tant des témoins désignés par les candidats que des observateurs nationaux ou internationaux. En particulier, les opérations électroniques doivent être, soit évitées, soit soumises à une surveillance particulièrement scrupuleuse. (Même si elles ne concernent que la transmission des résultats des bureaux locaux au bureau central. Le souci affiché de « gagner du temps »peut cacher une intention de gagner l’élection… en trichant).

6 – Les élections doivent être organisées par ordre d’importance croissante : régionales et locales, d’abord, provinciales et législatives ensuite, présidentielle en fin de parcours.

7 – Là où, comme en RDC depuis les élections de 2011, l’on vit sous un régime illégitime, il ne saurait être question d’impunité. Il faut des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge.

Il est indispensable que TOUTES ces conditions soient réalisées EN MEME TEMPS. Sans quoi l’on s’expose aux pires aventures telles celles dont la RDC donne, pour son malheur, le triste exemple à l’Univers entier. Dans ce pays, en effet, aucune de ces sept conditions n’a jusqu’ici été respectée.

L’on pourrait ajouter une huitième condition aux sept énumérées ici : le soutien ferme et sélectif de la «communauté internationale » aux démocraties en construction. Mais cela ne dépend pas des pays africains eux-mêmes.

Presse et documents étrangers

Kris Berwouts1raconte ses quatre jours aux mains des «services d’insécurité » Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 20 Oct 2018

L’expert et chercheur belge, Kris Berwouts*, chroniqueur pour un magazine flamand, a été expulsé début octobre de République démocratique du Congo (RDC), après avoir été retenu pendant quatre jours par les services de écurité. Il raconte pour

nous sa détention kafkaïenne dans les geôles de Kinshasa.

J’ai été expulsé une première fois de République démocratique du Congo (RDC) en septembre 2017. Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi, mais j’ai eu rapidement l’impression que ma situation se normaliserait après quelques mois, même si les tensions entre la Belgique et le Congo ne plaidaient pas en ma faveur.

En septembre 2018, j’ai tâté le terrain, pour voir si des obstacles se dresseraient pour obtenir un nouveau visa et me permettre de revenir au Congo. Le retour que me faisaient les cercles politiques (cabinet du Président) et de François Beya, Directeur Général des services de Migration (DGM) semblaient positifs. J’ai donc soumis une demande de visa, que j’ai obtenu dans les délais normaux. Mais lorsque je suis arrivé à Kinshasa, j’ai immédiatement été arrêté par les autorités. Voici ce qui s’est passé.

1Kris Berwouts a travaillé pour plusieurs ONG entre 1985 et 2011. Depuis 2012 il œuvre comme expert indépendant pour des programmes de DFID,USAID… En 2017, il a publié « Congo’s violent peace. Conflict and struggle since The Great African War ».

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Dimanche 7 octobre 2018

Je suis arrivé à Kinshasa à 20h15 avec Turkish Airlines. Le but de mon voyage était de co- faciliter une session de formation sur la PEA (analyse politico-économique du pays) pour des gens impliqués dans u pojet majeur sur la bonne gouvernance locale, organisée par l’un des plus importants partenaires bilatéraux du Congo. Il était immédiatement évident, dès mon arrivée, que la dame qui était supposée tamponner mon passeport était alertée par quelque chose sur l’écran de son ordinateur.

Je suis amené au bureau de l’aéroport, où j’ai du attendre l’arrivée d’un responsable.

Entretemps, avec quelques agents de la DGM, nous suivions à la télé le match de foot Zulte-Waregem – Anderlecht. Lorsque le responsable est arrivé, son message était « Je n’ai aucune idée de ce qu’on vous reproche. Je ne sais pas s’il y a une solution à votre problème, mais s’il y en a une, elle se trouvera au quartier-général de la DGM en ville. » Je suis donc amené au QG, sur le boulevard, qui, à 22 heures un dimanche, était déserté, à l’exception des gardiens de nuit. Mon passeport a été déposé dans un coffre et je suis expédié dans ce qui se nomme un « logement ». Il s’avéra que c’était un site en construction (le nouveau QG ?) et je suis alors remis aux mains de 4-5 personnes. L’idée était de me mettre au « cachot ». Le contenu de mes bagages et de mon porte-feuilles a été consciencieusement examiné. Une expérience que je vécu comme assez humiliante.

Je gardais mon sang-froid et j’égrenais la liste de mes contacts de haut niveau parmi les pontes du régime, ce qui leur a fait changer d’avis. Ils m’ont fait savoir que j’étais trop

« haut gradé » pour aller au cachot, j’ai pu donc dormir sur un tapis dans un espace cloisonné par un morceau de tissu, dans lequel les gardes eux-mêmes dormaient. J’ai été invité à me joindre à eux ; ils m’ont alors décrit leur « grande soif » et ont apprécié que je donne un peu de mon argent pour acheter les boissons qui nous ont permis de passer plus agréablement ensemble les longues heures de la nuit. J’ai répondu que j’étais un peu fatigué à cause du long trajet via Istanbul et que je préférais dormir. Je pus donc dormir sur le tapis, que je partageais avec un garde somnolant, en uniforme.

A côté de nous, sous une moustiquaire, dormait un « blanc » qui semblait perdu dans un profond sommeil. Ils me dirent que c’était un Français. Vers minuit j’ai été ramassé par la sécurité de l’ambassade de Belgique qui m’a remis mon téléphone (ils ont également essayé, mais en vain, de récupérer mon passeport). Ils m’ont déposé à l’hôtel Pullman, où les organisateurs de la session de formation m’avaient réservé une chambre, et j’ai ainsi pu passer le restant de la nuit dans de bien meilleures conditions.

Lundi 8 octobre 2018

A 9 heures, la sécurité de l’ambassade m’a ramené au QG de la DGM, où je suis resté durant des heures dans la salle d’attente. Mon téléphone était gardé à la réception. Tout comme la nuit précédente, on m’a redemandé ce qu’il m’était reproché. Ma réponse standard était « si vous ne le savez pas, comment moi pourrais-je le savoir ? »

Vers 13 heures je suis amené devant le chef de division qui m’expliqua que « ce n’était pas vraiment un problème » et que je recevrais mon passeport, avec le tampon d’entrée, et mon visa intact. Mais toute trace de mon passeport avait disparu, de même que la personne qui était censée autoriser sa restitution ! Il me fallait donc attendre encore.

A ce moment, je pensais qu’il n’y avait pas vraiment de souci, mais que probablement les

« signaux d’alarme » que mon nom avait généré en 2017 avaient besoins d’un peu de temps pour être éclaircis. Et je pensais en avoir encore pour une heure ou deux.

Dans le courant de l’après-midi, les variations autour de « nous ne savons pas où est votre passeport (…) Nous ne savons pas où est la personne » devenaient grotesques. Et je pensais que j’obtiendrais mon passeport moyennant argent. Vers 17h30 je suis amené devant le directeur de Cabinet qui me dit qu’il allait étudier mon cas et que je serais informé de sa décision mardi à 9 heures. La sécurité de l’ambassade, à nouveau, m’a repris en charge et m’a emmena à l’ambassade pour un debriefing. Je suis ensuite ramené à l’hôtel où j’ai pu prendre mon premier repas… en 13 heures.

Mardi 9 octobre 2018

Vers 9 heures, nouveau trajet vers le QG de la DGM, où on me confisque une nouvelle fois mon téléphone. Environ une heure plus tard, soudainement, je suis transféré dans un

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véhicule à barreaux vers un autre endroit. Je trouve tout de même le temps d’envoyer discrètement un SMS au chargé d’affaires belge, lui signalant que j’étais déplacé. A ma question « où m’emmenez-vous ? », on me répond que j’étais attendu au département provincial de la DGM. Nous sommes alors arrivés dans un bâtiment dix fois plus grand que le QG de la DGM. Je comprends donc que je n’étais pas au département provincial de la DGM, mais plutôt au QG de l’ANR (l’Agence nationale de renseignements). Des agents subalternes (probablement impayés) m’ont tenu compagnie et m’ont fait savoir qu’ils pourraient intervenir pour moi (y compris me dire où je me trouvais), moyennant un peu d’argent.

Un document officiel a formalisé mon arrestation et je suis resté là pendant plusieurs heures. Rien ne se passait, ou peu si peu, sauf peut-être un rat passant à la recherche de nourriture. Je n’ai reçu ni à manger ni à boire. Dans le courant de l’après-midi, je suis amené devant un jeune homme qui m’interrogea. Ses interrogations portaient sur : – mes contacts dans la sphère politique (où j’investissais plus d’énergie dans mon réseau pro-Kabila que dans l’opposition ou la Société Civile),

– les détails mon premier voyage au Congo (janvier 2000, comme chargé Afrique centrale pour la Croix-Rouge) et les cinq visites faites en 2017 (quatre pour le bureau d’études britannique pour lequel je travaillais depuis 2014 pour le compte de partenaires bilatéraux majeurs, et le dernier pour assister au deuil de mon ami assassiné Gildo Byayuwa), ils voulaient connaître mes contacts dans ce qu’ils voyaient comme un lobby anti-Kabila aux USA : Human Rights Watch, Congo Research Group, et quelques leaders d’opinion influents à New York ou Washington.

– mes contacts avec les membres de la LUCHA, à Goma et Kinshasa (et probablement ailleurs), de même que dans le mouvement FILIMBI et d’autres organisations de jeunes.

Ils avaient vraisemblablement étudié attentivement mon compte Facebook, supposant que je maintenais des contacts intensifs avec chaque « ami » . Ce qui est erroné. De nombreux noms m’étaient inconnus alors qu’ils apparaissaient sur leur liste.

– mes contacts chez certains universitaires en Belgique, et des leaders d’opinion, ainsi que mes contacts avec les personnes qui ont rédigé des rapports à propos de l’empire économique personnel de Joseph Kabila.

Ceux qui m’interrogent alors sont convaincus que je travaille de concert avec le journaliste/réalisateur de films belge qui a été expulsé en 2017, quelques jours avant moi.

Ce qui est faux. Il m’a interviewé une fois pour un magazine populaire belge et j’étais présent lors de la présentation de son film à Masina, juste avant son expulsion.

On m’a ensuite demandé avec insistance comment j’avais pu être aussi stupide de penser que je pouvais revenir au Congo après mon expulsion en 2017. Je lui ai alors expliqué en détails que j’avais préparé ce voyage, rempli ma demande et obtenu mon visa, et qu’aucun visa n’était établi à Bruxelles sans l’accord de l’ANR… son propre service !

Après cela je suis emmené en détention dans le bâtiment de l’ANR. C’était un grand appartement, avec plusieurs chambres vides. Deux des chambres étaient occupées. Dans l’une d’elle, un citoyen gabonais, qui était là depuis dix jours, et un Congolais, détenu depuis février. Dans la seconde, se trouvaient deux jeunes Chinois (l’un très jeune). Je suis mis dans cette chambre, probablement à cause de la couleur de ma peau. Il n’y avait pas de moustiquaire pour moi. On m’a alors suggéré que je pourrais en acheter une le jour suivant, en même temps que des « commodités » qui me permettraient de rendre mon séjour plus agréable. En réalité, c’est ainsi que les gardes gagnent un peu d’argent.

Entretemps, je partageais l’espace de deux matelas pour une personne, sous la même moustiquaire que les Chinois.

Le Congolais jouait à l’hôte et m’a donné un peu de pain et une bouteille d’eau. C’était la première fois que j’avalais quelque chose depuis le petit-déjeuner. Vers 20 heures (sans téléphone ni montre, c’est une estimation…) l’attaché d’affaires belge vient me voir en présence du directeur de Cabinet. Il a alors essayé de négocier mon transfert pour la nuit à l’hôtel. Le directeur ne pouvait décider seul, il a donc appelé le chef de l’ANR, Kalev Mutond, qui a refusé catégoriquement.

Détail intéressant, le directeur m’a apporté du poulet et des frites avant l’arrivée du belge.

« Après tout, je sais qu’il est belge et qu’il aimerait des frites ». Je donnais les clés de ma chambre d’hôtel au diplomate belge pour qu’il prenne soin de mes affaires et de mon

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ordinateur. Je passais donc la nuit avec mes amis Chinois et je mangeais quelques frites comme petit-déjeuner.

Mercredi 10 octobre 2018

Il ne s’est rien passé pendant les premières heures de la matinée. Soudainement, je suis ramené à la DGM, toujours traité comme un prisonnier. Entre l’ANR et la DGM, on m’a rendu mon téléphone que l’on m’a à nouveau confisqué à mon arrivée à la DGM. Certains indices m’ont fait pressentir que je ne le reverrais plus… ce fut le cas !

Vers midi je suis alors amené à l’aéroport de N’Djili toutes sirènes hurlantes. L’objectif était évident : me faire monter dans l’avion dans lequel une place m’avait été réservée avant mon départ. L’administration à l’aéroport a été « plus lourde » que je pensais. On m’a fait signer plusieurs documents précisant que j’étais une personne « non-désirée » et on m’a intensément briefé sur le concept.

J’ai été surpris qu’on ne me rende pas mes documents au pied de l’avion, comme en septembre 2017, mais ils ont été remis entre les mains de la compagnie Ethiopian Airlines, qui devait les remettre (ainsi que moi-même) aux autorités à Zaventem en Belgique. Ce qu’ils ont d’ailleurs fait à l’arrivée.

Les autorités belges ont enregistré et copié les documents, sans autre interrogatoire. Le service d’Ethiopian Airlines a été impeccable.

Au final, je suis resté en détention depuis dimanche soir, même si j’ai dormi une nuit et demie dans de bonnes conditions. Je n’ai été accusé de rien, sauf d’avoir l’idée stupide de revenir au Congo… même avec un visa en règle ! Je n’ai pas été maltraité, même si le transfert à l’ANR n’a pas été facile à vivre. J’ai passé 48 heures sans pouvoir me laver, ni me brosser les dents, sans possibilité de m’alimenter décemment jusqu’à mon vol d’Ethiopian Airlines.

Je n’ai également pas eu accès à mes médicaments. Il me faut des pilules pour soigner mon diabète et mon hypertension. Mon téléphone a été confisqué avec tout ce qu’il contient.

Ce qui m’est arrivé est une atteinte effective à ma personne. L’objectif était clairement de me neutraliser en tant que chercheur indépendant avec pour seule ambition de contribuer au travers de mes analyses critiques et constructives à objectiver le débat congolais.

RDC: la résidence du porte-parole de la majorité cible de « tirs nourris » AFP – le 22 octobre 2018

Le porte-parole de la majorité au pouvoir en République démocratique du Congo a déclaré lundi que sa résidence à Kinshasa avait été « la cible des tirs nourris » par des inconnus dans la nuit de dimanche à lundi, à deux mois d’élections générales très attendues.

« Vers 01h00 (02hHB) ma résidence a été la cible des tirs nourris des personnes armées non encore identifiées qui roulaient à bord d’une voiture de marque IST », a déclaré à l’AFP André-Alain Atundu, porte-parole de la Majorité présidentielle (MP), la coalition des partis au pouvoir en RDC.

« Personne n’est blessé mais les dégâts sont importants: la toiture est endommagée et mes deux véhicules sont criblés de balles », a ajouté M. Atundu.

Ancien chef de la sécurité, ex-directeur général du géant minier congolais la Générale des carrières et des mines (Gécamines), M. Atundu occupe actuellement les fonctions de président du conseil d’administration de la Société nationale d’électricité (SNEL).

« Les autorités ont renforcé ma garde parce que pareille attaque peut encore se répéter.

A l’approche des élections générales, je regrette que des ennemis de la démocratie tentent de semer la désolation », a-t-il dit tout en se refusant à accuser qui que ce soit.

Deux fois repoussées, les élections présidentielle, législatives et provinciales sont prévues le 23 décembre en RDC dans un contexte de tension. Le scrutin doit notamment désigner le successeur du président Joseph Kabila après dix-huit ans à la tête d’un pays qui n’a jamais connu de transition pacifique,

L’opposition conteste l’utilisation de « machines à voter » et la composition du fichier électoral. Elle projette une marche le 26 octobre. La majorité prévoit d’organiser un meeting le lendemain à Kinshasa.

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RDC : Femmes violées, opposition baillonnée…

Hubert Leclercq – La Libre – le 21 octobre 2018

Les samedis se suivent et se ressemblent en République démocratique du Congo. « Ils empirent, même de semaine en semaine », nous explique un proche de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, le patron de l’Unafec, qui a prévu une séance de sensibilisation des femmes au processus électoral à Lubumbashi.

Une fois de plus, la résidence de M. Kyungu a été ceinturée par les forces de l’ordre. Une fois de plus, la police a empêché la tenue d’une réunion pacifique de l’opposition. « On est bien loin de la décrispation inscrite dans l’accord de la Saint-Sylvestre », rappelle ce proche du G7 du Haut-Katanga.

Ce samedi, malgré les forces de l’ordre, de nombreuses femmes ont eu le courage de se rendre dans la parcelle de M. Kyungu pour préparer l’échéance électorale. A leur retour, alors qu’elles désiraient simplement rentrer chez elles, les mamans de l’Unafec ont été prises à partie par des éléments des forces de sécurité.

Plusieurs mamans ont été victimes de sévices. « Des mères et épouses ont été violées.

Ces faits traduisent le climat de violence et de terreur entretenu par le régime. L’impunité dont beneficient les violeurs et les criminels illustre la complicité des dirigeants », explique Moïse Katumbi dans un courrier envoyé à plusieurs observateurs internationaux pour les sensibiliser face au drame quotidien des Congolais, contre l’impunité des forces de l’ordre et pour éviter qu’ils ne puissent dire qu’ils en savaient pas .

Provocation du pouvoir ?

La barbarie atteint de nouveaux sommets en République démocratique du Congo et l’impunité règne en maître. Le régime en place tenterait de pousser l’opposition et la population à se soulever qu’il n’agirait pas autrement.

Ce samedi toujours, plus au nord et à l’ouest, une semaine après que le meeting de l’opposition ait été saboté à Lubumbashi, un nouveau rendez-vous était donné à l’opposition à Bandundu-ville. Le meeting était organisé par le MLC sur lequel venaient se greffer tous les partis politiques de l’opposition. Une fois encore, la police est intervenue pour empêcher le déroulement de ce meeting.

Le Bureau de la fédération de ARC-Bandundu-ville où se sont rassemblés les responsables de l’opposition a été scellé par la police de la ville de Bandundu de 7h du matin jusqu’au soir. « Ce bureau, situé non loin du camp Onatra, a été mis à sac par les éléments de la police qui ont emporté tous les drapeaux et cassé les chaises« , selon divers témoignages.

Deux personnes ont été arrêtées : Jean-Marie Ekofo Bafula, président fédéral de L’EcidE, la formation politique de Martin Fayulu, et le chef de quartier. M. Ekofo a été remis en liberté dans la nuit de samedi à dimanche, tandis que le chef de quartier était toujours détenu dimanche en milieu de journée.

Bemba et Katumbi dans leurs fiefs

La tension monte en RDC et pas seulement à Lubumbashi et Kinshasa.

« Tout le monde a les yeux rivés sur les grands centres que sont Lubumbashi et Kinshasa, mais c’est tout le Congo, jusqu’au coeur du pays, qui est sensibilisé aux rendez-vous électoraux qui nous attendent »,

explique un membre du MLC.

Ce dimanche, Jean-Pierre Bemba s’est adressé aux habitants de Bumba, dans l’Equateur, tandis que Moïse Katumbi s’adressait aux Lushois. « La mobilisation est là. Elle ne cesse de croître et elle est omniprésente dans toutes les provinces, dans tous les territoires du pays. La police tente d’effrayer la popultaion mais les Congolais répondent présents et le mouvement va aller en grandissant.

Le Comité Laïc de Coordination (CLC) mobilise, les églises mobilisent contre la machine à voter et pour la révision du fichier électoral », poursuit-il.

Machines électorales malmenées

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Plusieurs contacts nous confirment que des actions ont été menées contre les machines à voter dans différents coin du pays. Dans le Bandundu, dans la Province orientale, dans les Kivus, des Congolais se sont rebellés et ont mené des actions contre les machines à voter.

Elections: Kabila-Fatshi même combat ? Prosper Bagondo -Le Point Afrique – le 22.10.2018,

Aussi surréaliste que cela puisse paraître, les deux hommes politiques mènent des tractations pour crédibiliser le processus électoral et se partager le « gâteau

postélectoral».

Alors que le 23 décembre prochain, date théoriquement prévue pour les élections en RDC, approche à grands pas, les négociations vont bon train entre le pouvoir et l'UDPS. Objectifs : crédibiliser le processus électoral en cours et se répartir les postes à l'issue du scrutin.

Pour donc donner du crédit à un processus électoral qui en manque cruellement, Joseph Kabila s'est trouvé un partenaire idéal en la personne de Félix Tshisekedi. Le fils de feu Étienne Tshisekedi, opposant historique à Mobutu, puis à Kabila père et fils, dirige l'un des principaux partis d'opposition du pays, l'UDPS. Mais il présente une autre grande qualité aux yeux de Joseph Kabila. Son dossier de candidature à l'élection présidentielle, pourtant validé par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), est truffé de motifs d'invalidation. À commencer par les diplômes que Felix Tshisekedi a exhibés, mais qu'il n'a en réalité jamais obtenus.

Kabila « tient » Tshisekedi

Le dossier de candidature à l'élection présidentielle de Felix Tshisekedi, pourtant validé par la Céni, est truffé de motifs d'invalidation.

Avec le président de l'UDPS, Kabila sait donc qu'il peut négocier, car, comme il le dit son entourage, « il le tient ». Et c'est précisément ce qui s'est passé. Depuis plusieurs mois, le fils du Sphinx de Limete négocie avec le pouvoir en place.

En participant aux élections qu'elle n'a aucune chance d'emporter, l'UDPS apporte sa caution au processus électoral, permettant de le crédibiliser aux yeux de l'opinion et de la communauté internationale. L'objet de la négociation est de se répartir, une fois l'élection passée, le pouvoir. Felix Tshisekedi sera intronisé chef de l'opposition et, au terme d'un semblant de dialogue (un de plus), désigné comme Premier ministre par le président de la République, afin de nommer un gouvernement d'union nationale.

Un scénario déjà écrit ?

Un président de la République qui sera, sans surprise, le dauphin désigné par Joseph Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary. Mais celui-ci ne le sera, président, que pour un court intérim. Sa mission sera en effet de changer dès que possible le mode de scrutin de l'élection présidentielle (qui ne se fera plus au suffrage universel direct, mais au second degré), un stratagème qui doit permettre à l'actuel chef de l'État de retrouver son poste le plus rapidement possible. Une fois son ouvrage accompli, Shadary démissionnera.

Une nouvelle élection présidentielle anticipée aura lieu. Mais ce scénario bien huilé, qui satisfait les intérêts des deux partis, le Front commun pour le Congo (FCC, plateforme électorale du pouvoir) comme l'UDPS, comporte un défaut majeur. La seule participation de cette dernière et de quelques autres opposants (dont l'UNC de Vital Kamerhe qui négocie, lui aussi, avec le pouvoir) aux scrutins à venir ne suffit pas à crédibiliser le processus électoral en cours.

Les machines à voter : l'écueil à gérer

Les critiques se focalisent en particulier sur la machine à voter (rapidement rebaptisée « machine à voler » dans le pays), lourdement soupçonnée d'être l'instrument d'une fraude massive en faveur du pouvoir. À juste titre manifestement. Selon diverses sources concordantes, ces machines seraient en cours de programmation afin de fournir le jour du vote les résultats souhaités par le pouvoir.

Mais pour contourner l'obstacle, le clan de Joseph Kabila pense avoir trouvé la solution. En faisant une demi-concession. Il s'agirait en effet, via la Céni, totalement soumise au pouvoir, d'admettre que la machine à voter ne sera pas utilisée lors de l'élection

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présidentielle. En revanche, elle le sera bien dans le cadre des élections législatives et provinciales.

Pour le pouvoir en place, cette solution n'offre que des avantages. Elle lui permet de montrer qu'il est prêt à lâcher du lest sur l'une des revendications majeures de l'opposition.

En même temps, cela ne préjudicie en rien à la capacité du pouvoir de manipuler le vote le jour des élections. En effet, il est aisé de modifier le résultat sorti des urnes dans le cadre d'une présidentielle avec une circonscription unique et seulement 21 candidats. Les méthodes habituelles, qui ont largement prouvé leur efficacité par le passé, en 2006 et 2011, suffiront amplement.

Des candidats « battus par l'informatique » ?

En revanche, la tâche est bien plus ardue dans le cadre d'élections législatives et provinciales où les circonscriptions se comptent par milliers et les candidats par dizaines de milliers. Il est dès lors aisé pour chacun de ces candidats, dans les différents bureaux de vote du pays, de placer ses scrutateurs afin de s'assurer du bon déroulement du scrutin.

Et en cas de litige, les PV de dépouillement du scrutin pourront être transmis à la Cour constitutionnelle par les plaignants qui seront alors rétablis dans leurs droits. D'où le maintien pour ces scrutins législatifs et provinciaux de la machine à voter qui, en quelques clics, permettra de modifier les résultats du vote.

Chacun garde en mémoire l'invalidation de l'élection aux législatives de novembre 2011 des deux frères du pasteur Ngoy Mulunda, alors président de la Commission électorale nationale indépendante, l'un à Kalemie, l'autre à Malemba Nkulu. À l'issue du vote, ses adversaires floués avaient récupéré les PV de dépouillement pour les porter devant la cour constitutionnelle. Se ralliant à l'évidence, celle-ci n'avait eu d'autres choix que d'invalider l'élection des frères du président de la Céni.

Les principales victimes de ce schéma longuement mûri seront le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba et Ensemble de Moïse Katumbi. Ces deux mouvements, qui englobent plusieurs plateformes électorales en leur sein, présenteront le plus grand nombre de candidats aux élections législatives et provinciales. Mais avec la machine à voter, il est fort à parier que leurs candidats, même vainqueurs dans les urnes, seront donnés battus par l'informatique. Ainsi, après avoir été exclus de la course à la présidentielle, leurs leaders Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi ayant été empêchés par le pouvoir de se présenter, leurs partis respectifs se voient à leur tour écartés du reste de la compétition électorale.

Félix Tshisekedi, futur Premier ministre ?

C'est ainsi que chacun y trouvera son compte. Joseph Kabila garantira la victoire de son camp et s'offrira la perspective d'un retour rapide au poste de président. Quant à Félix Tshisekedi, il sera intronisé leader de l'opposition et Premier ministre d'un gouvernement d'union nationale. Inespéré pour celui qui est souvent raillé comme un « fils à papa » en raison de son manque de charisme et d'un sens incertain de la décision.

C'est ce deal qui explique le fait que l'UDPS, depuis quelque temps, se désolidarise de manière de plus en plus flagrante du reste de l'opposition. La semaine dernière, le courrier adressé au gouverneur André Kimbuta annonçant la grande manifestation de l'opposition le 26 octobre prochain à Kinshasa contre la machine à voter a été signé par tous les principaux opposants à l'exception du parti de Félix Tshisekedi. La même semaine, Jean- Marc Kabund y Kabund écrivait ceci sur son compte Twitter : « Aucune raison ne pourra justifier le report des élections en RDC. Les scrutins doivent se tenir le 23 décembre. Nous sommes formels. » Manière de dire, comme la majorité présidentielle, que les élections doivent avoir lieu, peu importe dans quelles conditions. Enfin, ce samedi 20 octobre, Augustin Kabuya, le porte-parole de l'UDPS, a enfoncé le clou, déclarant que « cette histoire de la candidature commune [au sein de l'opposition], c'est une distraction ».

Une succession d'éléments pour le moins révélateurs qui a incité La Lucha à tirer la sonnette d'alarme sur Twitter, un réseau social très utilisé en RDC. « Des rumeurs sur un deal occulte entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila pour servir à légitimer la parodie électorale du 23 décembre 2018 ont circulé. En s'éloignant du reste de l'opposition sur les machines à voter, l'UDPS n'aide pas à dissiper pareilles rumeurs, bien au contraire ! » a

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prévenu le célèbre mouvement citoyen. Une tournure subtile qui démontre bien que personne n'est dupe.

Reste maintenant pour Joseph Kabila à faire le plus dur. Passer de la théorie à la pratique.

Car il est tout sauf certain, pour des raisons à la fois budgétaires, logistiques, politiques et diplomatiques, que les élections en RDC pourront avoir lieu le 23 décembre prochain.

Inga 3: Pourquoi les immenses projets en Afrique sont-ils souvent financés par des fonds étrangers ?

Deutsche Welle - le 22.10.2018,

La RDC a signé un accord de développement pour le futur barrage géant Inga III. Deux entreprises, une chinoise et une espagnole sont engagées sur ce projet dont le coût est

estimé à 14 milliards dollars.

Pourquoi les immenses projets en Afrique sont-ils souvent financés par des fonds étrangers

? La principale raison évoquée est souvent un déficit de ressources financières des Etats.

Pour la construction d'un barrage comme Inga III en République démocratique du Congo, il faut par exemple un financement de 14 milliards de dollars.

Des fonds impossibles à réunir sur place sans aide d'entreprises étrangères. "Ce qui est dramatique n'est pas de chercher de l'argent à l'extérieur. C'est plutôt que les pays ne sont pas à la base du leadership de leurs projets. Lors qu'un projet est initié et réalisé par la Chine, en grande partie, vous payez trois fois le prix, parce qu'ils vous donnent à la fois les capitaux et le travail en amenant des travailleurs. Cela veut dire que c'est eux qui déterminent le prix, et ce n'est pas normal. Si jamais vous empruntez seulement de l'argent, c'est vous qui décidez à quoi vous allez affecter cet argent, car vous en êtes responsables, et vous allez donc faire des ouvrages aux prix qu'il faut", souligne l'économiste congolais Al Kitenge.

Des projets hydroélectriques réalisés entre différents pays

C'est le cas par exemple de celui de Rusumo dans l'est du Rwanda. Le barrage devra servir trois pays : le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie. On pourrait donc penser qu'il est dans ce cas plus simple de réunir l'argent. Mais les 461 millions de dollars nécessaires pour achever les travaux de construction du barrage sont attendus de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement.

"Chaque pays a une assemblée législative. Donc, toute consultation, tout accord qui doit être fait doit être entériné par ces assemblées où l'on a deux parties qui prennent des décisions politiques. Certains sont pour la collaboration, mais d'autres pensent que les ressources leur appartiennent, et qu'ils ne doivent pas les partager. Donc, il y a une volonté politique qui manque le plus souvent", explique l'économiste guinéen, Amadou Thierno Diallo.

Par ailleurs, ces projets ne posent pas que des problèmes d'argent. La question environnementale a aussi souvent été au centre des discussions. Des organismes de protection de l'environnement avancent l'argument de la destruction de cet environnement en cas de grands projets engendrés par les travaux de construction des barrages.

Jean-Jacques Lumumba, « le Palu insulte le nom de mon aïeul » La Libre Afrique – le - 22.10.2018,

Jean-Jacques Lumumba est devenu un personnage central de l’opposition au régime Kabila depuis qu’il s’est érigé en lanceur d’alerte en dénonçant les détournements et la

corruption généralisée au sein du pouvoir congolais. Le jeune homme, petit-neveu de Patrice Lumumba, héros de l’indépendance congolaise, s’érige aujourd’hui en pourfendeur du Palu, le parti d’Antoine Gizenga qui a annoncé, ce vendredi 19 octobre,

qu’il soutenait le candidat de la Kabilie Emmanuel Shadary Ramazani pour la présidentielle du 23 décembre prochain.

Dans la foulée de cette annonce, le Parti Lumumbiste unifié (Palu) a appelé ses membres à voter en faveur « du candidat indépendant shadary » pour la succession du président hors mandat Joseph Kabila.

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L’annonce du Palu a fait bondir Jean-jacques Lumumba. « Le nom de Lumumba est utilisé à outrance et l’appel lancé par ce parti qui ose se revendiquer des idées de mon grand- oncle est une insulte. »

La Libre Afrique: Le parti lumumbiste unifié existe depuis 1964, pourquoi réagir ainsi aujourd’hui ?

Jean-Jacques Lumumba: Je réagis parce que ce parti ne respecte pas du tout les idées de mon grand-oncle. Sur l’utilisation du nom de Lumumba par Gizenga, je voudrais simplement rappeler que Gizenga ne faisait pas partie des plus proches collaborateurs de Patrice Lumumba. Ceux qui étaient vraiment proches de lui et de ses idées sont pratiquement tous morts à ses côtés. Ensuite, aujourd’hui, le parti de Gizenga, en appelant à voter en faveur de Shadary, tente d’apporter une caution morale à ce candidat dont il ne peut absolument pas se revendiquer. Le Palu et Shadary veulent uniquement entretenir le pouvoir de Kabila et de sa bande de kleptocrates au détriment du bonheur du Congolais.

C’est une honte d’utiliser le nom de mon grand-oncle dans ce contexte. Soutenir Kabila c’est entretenir le malheur des Congolais et le faire au nom de mon grand-oncle, c’est une insulte.

Pour vous, le Palu ne cherche donc qu’à s’accrocher au pouvoir en utilisant le nom de Lumumba ?

C’est l’évidence même. Ce parti est derrière Kabila depuis 2006, s’il se souciait un peu du bien-être des Congolais, il ne pourrait jamais appeler à soutenir Shadary. Ce qui m’insupporte, c’est que ces gens veulent continuer une politique de misère pour le peuple congolais tout en brandissant ce nom. Ils marchent sur la souffrance du peuple.

Que prônez-vous ?

Je n’ai pas le pouvoir de leur interdire d’utiliser le nom de leur parti. Mais je voudrais vraiment que tous les Congolais sachent que les membres du Palu ne sont pas les héritiers du combat de Patrice Lumumba et qu’ils utilisent ce nom uniquement comme un fond de commerce. Et pourtant, des héritiers il y en a comme le docteur Mukwege ou les activistes des mouvements citoyens. Eux se battent réellement pour un meilleur avenir pour le peuple congolais.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Difficile. La voie politique est un échec. Continuer à aller vers les élections, c’est soit entériner la tricherie du pouvoir en place, soit c’est offrir la possibilité à Kabila de reporter encore le scrutin et de se maintenir au pouvoir.

Vous craignez un embrasement de la situation ?

Je me répète, la voie politique a échoué. C’est un constat évident. Il faudra donc autre chose si on ne veut pas que le Congo s’enferme dans son malheur. Les élections sont prévues dans un peu plus de deux mois, on sera donc vite fixé…

A deux mois des élections, le travail de titan de la Céni RFI - le 22-10-2018

La Céni s'est engagée dans une véritable course contre la montre pour livrer dans les délais les machines à voter et pour former son personnel à leur utilisation. Samedi, coup de théâtre ! Alors qu'elle devait présenter les moyens de transports de ces machines, avions et hélicoptères notamment, l'opération - très attendue par les partenaires du Congo qui craignent un report des élections faute de moyens - logistiques, a été annulée à la dernière minute. Le temps presse et que c'est un travail de titan qui attend la Céni.

Après un premier lot réceptionné le 6 juin au port de Matadi, la Céni affirme avoir reçu un deuxième lot de quinze conteneurs il y a une semaine, soit quelque 20 000 machines à voter qui se trouvent déjà dans des entrepôts de Kinshasa.

Le reste des machines à voter, 80 000 à peu près, sont dans des bateaux. Ils doivent accoster notamment dans les ports de Mombassa et de Dar es-Salaam au plus tard le 5 novembre.

Des milliers de kilomètres à parcourir

Contrairement à Matadi, située à moins de 400 km de Kinshasa, les autres lots auront des milliers de kilomètres à parcourir par route ou par train, avant de rejoindre la RDC. Et c'est presque la partie la plus facile.

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La Céni doit ensuite acheminer toutes les machines à voter et le reste du matériel électoral jusqu'aux centres de vote les plus reculés de l'immense Congo aux routes impraticables.

Pour cela, elle dit vouloir utiliser des camions militaires et civils et une dizaine d'hélicoptères, qui devaient être présentés ce week-end. Des motos, des vélos, des pirogues, et le transport à dos d'hommes prendront ensuite le relais.

Formation cruciale

Autre épreuve, la formation de ses agents. Seuls 180 formateurs sont prêts aujourd'hui.

A leur tour, ils vont devoir former 25 000 autres techniciens qui seront déployés dans tous les centres de vote. Mais au final, ce sont plus de 500 000 agents électoraux qui devront être formés à l'utilisation de cette machine avant le 23 décembre.

La fondation Westminster, qui a procédé à une étude de la machine à voter, avait considéré la formation des agents comme cruciale pour éviter la mauvaise utilisation et les pannes.

Belgique: A Mons, une plaque fait désormais référence aux assassinats de personnalités liées à l'indépendance congolaise

RTBF – le 23.10.2018,

A Mons, une plaque rend désormais hommage à l'indépendance du Congo. Elle a été placée, très symboliquement sous une autre plaque, beaucoup plus ancienne celle-là, rendant hommage aux colons belges et aux missions d'exploration. Ces deux plaques se trouvent dans le porche de l'Hôtel de Ville, sur la Grand-Place.

La nouvelle plaque fait référence aux assassinats de personnalités liées à l'indépendance congolaise, notamment Patrice Lumumba.

Voici ce que dit le nouveau texte:"A la mémoire de celles et ceux qui se sont battus pour l'indépendance du Congo et en particulier de Patrice Emery Lumumba, 1er ministre du Congo indépendant, assassiné le 17 janvier 1961, avec ses compagnons Maurice Mpolo et Joseph Okito à cause de leurs convictions".

Des représentants de la communauté congolaise de Belgique ont assisté à cette inauguration ce dimanche 20 octobre, en présence des autorités de la Ville.

De l'or congolais exporté illégalement, raffiné par l'usine du Belge Alain Goetz Le Vif / Belga – le 24/10/18

De l'or extrait des régions en conflit de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) pourrait se retrouver sur les marchés internationaux et alimenter de grandes entreprises américaines après avoir été affiné en Ouganda par l'intermédiaire d'un réseau contrôlé par le Belge Alain Goetz, affirme l'ONG américaine anti-corruption The Sentry dans un récent rapport.

"Une enquête menée par The Sentry provoque d'importantes préoccupations que l'or extrait dans des zones de conflit dans l'est de la République démocratique du Congo atteint les marchés internationaux, dont la chaîne d'approvisionnement de grandes entreprises américaines et (se retrouve) dans des produits que les consommateurs utilisent au quotidien", affirme ce rapport.

Des documents examinés et des interviews conduites par The Sentry suscitent une préoccupation sérieuse que le réseau d'entreprises contrôlé par le magnat belge Alain Goetz ait raffiné de l'or exporté en contrebande de l'est du Congo à (l'usine) African Gold Refinery (AGR) en Ouganda et l'a ensuite exporté par le biais d'une série d'entreprises vers les Etats-Unis et l'Europe, ajoute le rapport, publié en fin de semaine dernière. L'ONG The Sentry (littéralement La Sentinelle) a été co-fondée par l'acteur Georges Clooney.

Selon des documents qu'elle a pu consulter, AGR a exporté en 2017 de l'or, d'une valeur d'environ 377 millions de dollars à un affilié apparent de la raffinerie de (l'entreprise anversoise) Tony Goetz NV basée à Dubai. "De nombreuses sources interviewées par The Sentry ont identifié AGR comme source d'or de conflit provenant du Congo. AGR le dément et se déclare résolue à s'abstenir de toute action contribuant au financement du conflit"

dans l'est de la RDC, ajoute le rapport.

Selon les Nations unies, l'or du conflit congolais fournit la majorité de leurs revenus aux acteurs armés présents dans l'est de la RDC et de 300 à 600 millions de dollars d'or sont

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ainsi exportés frauduleusement du Congo chaque année. Toujours selon le rapport, deux trafiquants importants d'or ont reconnu à The Sentry qu'ils s'étaient livrés à la contrebande d'or de l'est du Congo à destination d'AGR et d'autres courtiers régionaux ont corroboré ces propos. Quatre courtiers régionaux ont aussi indiqué à The Sentry que les trafiquants Buganda Bagalwa et Mange Namuhanda, cités dans plusieurs rapports du groupe d'experts de l'ONU sur le Congo, ont fourni de l'or à AGR en 2017. AGR nie avoir reçu de l'or de ces marchands et des quantités significatives de ce minerai sans référence d'origine d'autres sources.

Selon The Sentry, plusieurs pratiques d'AGR laissent penser qu'il pourrait s'agir de blanchiment potentiel, tel que défini par le Groupe d'action financière (GAFI, un organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme).

L'or provenant de zones de conflit suit un itinéraire d'environ six étapes entre l'est de la RDC et les utilisateurs finaux, qui sont la joaillerie, les lingots d'or pour les investisseurs et les banques, ainsi que le secteur de l'électronique. Des entreprises comme Amazon, Sony, General Electric (GE) et 280 autres sociétés américaines ont reconnu la raffinerie belge comme faisant partie de leur chaîne d'approvisionnement.

ITI, la discrète ONG sud-africaine qui veut rassembler l’opposition congolaise Pierre Boisselet – Jeune Afrique – le 24 octobre 2018

Les grands partis de l’opposition congolaise se réunissent à partir de ce mercredi à Johannesburg. À l’origine de cette initiative, une discrète ONG sud-africaine, dirigée par d’anciens négociateurs de la fin de l’apartheid.

Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi ou encore Félix Tshisekedi manquent à l’appel de la réunion des opposants congolais, qui s’ouvre à Johannesburg mercredi 24 octobre. Mais Ivor Jenkins reste satisfait. « Chaque parti a envoyé deux délégués et toutes les formations sont représentées », affirme-t-il à Jeune Afrique.

Résolutions de conflits et transitions politiques

Ce consultant sud-africain, spécialisé dans la résolution des conflits et les transitions politiques, est l’un des directeurs de l’« In transformation initiative » (ITI), une ONG sud- africaine fondée en 2013 par d’anciens acteurs de la transition post-apartheid sud-africaine pour « soutenir […] les solutions pacifiques et durables » aux conflits à travers la planète.

C’est cette organisation qui a invité les parties congolaises à se réunir, les 24 et 25 octobre, à Johannesburg, « pour leur donner une opportunité de discuter des problèmes qui se posent autour des élections en RDC », selon Jenkins. Parmi les chefs de parti présents en Afrique du Sud, on compte notamment Vital Kamerhe,Adolphe Muzito, Martin Fayulu, Freddy Matungulu ou encore l’indépendant Mabaya Gizi.

Ces membres de l’opposition ont, pour l’instant, des divergences sur la stratégie à adopter en vue de la prochaine présidentielle, notamment sur l’éventualité d’un boycott du scrutin en cas de maintien des controversées machines à voter par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), et sur le nom du candidat commun qu’elle pourrait soutenir.

Proximité avec les pouvoirs sud-africains

Outre Jenkins, on trouve, parmi les directeurs de l’ITI Roelf Meyer, qui fut le chef négociateur du gouvernement du Parti national (au pouvoir pendant l’apartheid). Il était notamment en charge des négociations avec le Congrès national africain (ANC) alors représenté par Cyril Ramaphosa, depuis devenu président d’Afrique du Sud. Il a aussi été ministre sous Nelson Mandela.

Mohammed Bhabha, un ex-membre de l’ANC, ou encore Ebrahim Ismail Ebrahim, ancien membre de la branche armée clandestine de ce parti, sont aussi partie des directeurs de l’organisation.

En dépit de ces proximités avec le pouvoir sud-africain, Jenkins dément tout lien entre Pretoria et leur initiative. « Nous sommes une organisation indépendante, nous avons lancé cette initiative de manière indépendante du gouvernement sud-africain. Les autres engagements passés ou présents de nos directeurs sont hors sujet », assure-t-il à Jeune Afrique.

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