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25 08 18/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) Chers Visiteurs et Abonnés,

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Encore des questions? Mme Helène Madinda vous répondra:

helene.madinda@gmail.com.

SOMMAIRE

En ce samedi 25 août 2018, la grande nouvelle qui retient l’attention des quelques titres paraissant le samedi, est la proclamation des noms de 19 candidats acceptés par la CENI.

Elle a décidé que les élections auraient lieu sans Bemba, sans Katumbi, sans Gizenga, … Mais bien entendu avec Kabila toujours aux commandes des forces de répression et avec la « machine à tricher ». Bref, il est d’ores et déjà manifeste que ces élections seront nulles, que l’alternance (qui concerne les PARTIS, non les personnes !) ne sera pas au programme et que le même groupe mafieux compte demeurer au pouvoir par des moyens illégaux.

C’est-à-dire que l’on se trouve dans la situation prévue par l’article 64 de la Constitution.

Les candidatures reçues

Après délibération, la CENI a déclaré recevables dix-neuf candidatures à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018. Il s’agit des candidatures de :

Kikuni Seth (Indépendant) Kazadi Ngumbe Ngumbe (FPJ) Ngoy Ilunga wa Nsenga Theodore Maluta Joseph (Indépendant) Tshiani Noel (Indépendant) Mabaya Gizi Amine (ACC)

Kin-kiey Mulumba (Indépendant) Matungulu Mbuyamu Freddy (SYENCO)

Tshisekedi Tshilombo Felix (UDPS/Tshisekedi) Shekombe Alain Daniel (Indépendant)

Radjabo Sokorabo

Kamerhe Lwa kanyinginyi Vital (UNC) Fayulu Madidi (Dynamique de l’Opposition) Mpunga Mbomba Yves (FP)

Mokia Gabriel (MDCO)

Masheke Sylvain (Indépendant)

Ramazani Shadary Emmnauel (Indépendant) Luntadila Diavena Charles

Mvemba Francis (Indépendant)

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En tout, les motifs d'irrecevabilité déclarée par la CENI pour six candidatures à la présidentielle à cette étape sont : défaut de nationalité, pas de preuve de paiement, conflit avec son propre parti, défaut des fiches, condamnation par une cour.

Les personnes dont les candidatures ont été déclarées irrecevables disposent de 48 heures pour contester la décision de la CENI auprès de la Cour constitutionnelle.

Bemba et les autres exclus

Radio Okapi titre « la candidature de Jean-Pierre Bemba à l’élection présidentielle déclarée irrecevable ».

La candidature de Jean-Pierre Bemba Gombo à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018 en RDC a été déclarée irrecevable, selon la liste publiée samedi 25 août peu après minuit par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à Kinshasa.

La candidature du président du MLC n’a pas été retenue à la suite de sa condamnation à un an de prison et à un paiement de 30 000 euros d’amende par la Cour pénale internationale pour subornation des témoins, a déclaré Jean-Pierre Kalamba, rapporteur de la CENI qui lisait devant la presse les décisions de la Commission électorale sur la recevabilité et l’irrecevabilité des candidatures à l’élection présidentielle et aux élections législatives nationales.

Les candidatures de Samy Badibanga, ancien Premier ministre, et Marie-Jose Ikofu ont été déclarées irrecevables pour défaut de nationalité d’origine.

La candidature d’Antoine Gizenga du PALU a été déclarée irrecevable pour défaut de qualité de signataire de mandat, son dossier ayant été déposé par délégation par un cadre de son parti. Cadre du PALU suspendu, Adolphe Muzitu a vu sa candidature être également déclarée irrecevable. Celle de Jean-Paul Moka a été déclarée irrecevable pour défaut de paiement.

RFI, repris par Mediacongo.net, écrit « Présidentielle : Bemba, Muzito, Gizenga, Badibanga,...invalidés ! »

« La Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni) a rejeté tard dans la soirée de ce vendredi six candidatures à la Présidentielle dont celle de l'ancien vice-président et ténor de l’opposition, Jean-Pierre Bemba, ainsi que celle de 3 anciens Premiers ministres en l'occurrence : Antoine Gizenga, Samy Badibanga et Adolphe Muzito.

Pour Jean-Pierre Bemba, les raisons invoquées par la centrale électorale sont liées à sa

"condamnation par la Cour pénale internationale" en mars 2018 à un an de prison et 300.000 euros d'amende dans une affaire annexe de subornation de témoins.

Quant aux autres les motifs retenus varient d’un défaut de nationalité d’origine dans le chef de Samy Badibanga au conflit d’intérêts patent avec son parti le Palu pour Adolphe Muzito. Parti, par ailleurs, dont la candidature patriarche d’Antoine Gizenga a aussi été invalidée par manque de qualité de la personne venue déposer sa candidature.

Quant aux deux autres candidatures invalidées, il s’agit de celle de Jean-Paul Moka Ngolo Mpati, qui se présentait comme candidat de la plate-forme politique « Mouvement bleu » pour défaut paiement caution et celle de Marie-Josée Ifoku Mputu, la présidente de l'Alliance nationale des élites du Congo (AENC) qui selon la CENI n’aurait pas non plus la nationalité congolaise d’origine.

Néanmoins, selon le communiqué final de la Céni, tous les candidats dans les dossiers n’ont pas été retenus, disposent d'un délai de 48h pour introduire un recours auprès de la Cour Constitutionnelle.

Plutôt dans la soirée, avant même que la Ceni ne s'exprime, 6 candidats à la présidentielle ont pris les devants. Dans un communiqué ils ont mis en garde la Commission électorale.

Ils lui ont demandé de ne pas céder aux injonctions politiques visant à exclure certains candidats à la présidentielle.

« L’opposition politique congolaise et les candidats-président de la République rappellent à la communauté nationale et internationale que, conformément à la déclaration du 13 août 2018, le renoncement de monsieur Kabila à un troisième mandat inconstitutionnel ne

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constituait pas la fin du combat dans la quête des élections inclusives, transparentes, crédibles et apaisées », affirme cette déclaration, lue par Martin Fayulu, le candidat de la dynamique de l'opposition ».

Commentaires médiatiques

Le Bulletin de l’ACP titre dans son bulletin du jour : « 19 des 25 dossiers des candidats Président de la République déclarés recevables ».

« Dix-neuf des 25 dossiers des candidats Président de la République ainsi que 15.222 dossiers des candidats députés nationaux sur les 15.505, ont été déclarés recevables, a déclaré dans la nuit de vendredi à samedi, le président de la commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa Yobeluo, dans une communication » annonce l’agence, sans citer les noms des concernés.

Actualité.cd titre: « La CENI rejette les candidatures de Gizenga, Muzito, Bemba, Moka, Badibanga et Ifoku ».

La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a décidé de rejeter les candidatures de Ifoku Mputa Mpunga Marie-Josée (nationalité), Badibanga Samy (défaut de nationalité), Moka Jean-Paul (preuve de paiement), Adolphe Muzito (conflit avec le Palu), Antoine Gizenga (défaut de qualité de signature) et Jean-Pierre Bemba (subornation des témoins) », explique ce média en ligne.

7/7.CD reprend la réaction de Mme Eve Bazaïba et titre : « Une simple lettre de Thambwe Mwamba a remplacé la loi électorale dans l’examen des candidatures ».

La secrétaire générale du Mouvement de Libération du Congo (MLC) Eve Bazaiba, n’a pas mis du temps pour fustiger l’invalidation de la candidature de son président dans la course à la magistrature suprême, par la CENI, samedi 25 août 2018, écrit ce site d’information.

Pour Bazaiba, cette invalidation démontre que le pouvoir en place a bel et bien peur du sénateur Bemba, relaye ce site. Avant de reprendre une partie du Twit de la SG du MLC :

« une simple lettre de Thambwe Mwamba a remplacé la loi électorale dans l’examen des candidatures », a-t-elle signifié.

LePotentiel s’est focalisé sur la candidature commune de l’opposition et publie à sa Une : « Moïse Katumbi : ‘‘Nous allons choisir un candidat qui va nous amener à la victoire’’ ».

Le président d’Ensemble, Moïse Katumbi, est loin de baisser les bras dans son combat pour sa participation à la présidentielle du 23 décembre, constate ce journal. Ce quotidien note que Moïse Katumbi continue à prôner la candidature unique de l’opposition. « Le plus important, c’est d’avoir un candidat commun de l’opposition », a-t-il soutenu sur RFI dont les extraits sont repris par le tabloïd.

Matin Info titre « Rejet de la candidature de Bemba : l’opposition s’enflamme sur les réseaux sociaux

« La commission électorale nationale indépendante (CENI) vient de publier samedi 25 août 2018 la liste des candidats présidents recevables et irrecevables. La plus grande bombe est celle de la non-recevabilité de la candidature du sénateur Jean pierre Bemba Gombo.

Y faisant suite, les réactions des acteurs politiques et de la société civile n’ont pas tardé.

Comme des politiques qui ne dorment jamais et à ce monde devenu village planétaire grâce aux atouts du numérique ont su Twitter à travers leurs pages respectives.

Pour la secrétaire générale du mouvement de libération du Congo (MLC), parti cher à Jean pierre Bemba Gombo, Eve Bazaiba: « La peur de la Candidature du Sénateur Jean Pierre BEMBA a fait trembler la Kabilie au point d’instrumentaliser la CENI pour l’écarter. simple lettre d’Alexis Thambwe, a remplacé la loi électorale dans l’examen des candidatures. » Abondant dans le même sens, le président de la plateforme « Ensemble pour le changement », Moïse Katumbi confirme « l’instrumentalisation totale » de la Ceni.

Georges Kapiamba de son coté confirme comme ses prédécesseurs, l’instrumentalisation de la ceni. Il le dit en ce terme: « ACAJ dénonce l’instrumentalisation de la CENI par le Ministre de la Justice, membre de FCC, à l’occasion de l’examen des candidatures. En

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exécutant les@injonctions dudit Ministre, la CENI a démontré publiquement son inféodation au pouvoir. »

Delly Sesanga, pour sa part, le secrétaire général de l’ensemble pour le changement a twitté en ce terme: « J’avais prévenu. Lutter pour l’inclusivité contre l’exclusion de Moise Katumbi est une question de principe. Cautionner cette exclusion ouvre la voie à la parodie électorale où le FCC choisit ses adversaires ».

D'autres opposants comme Claudel Lubaya considèrent que l'invalidation de la candidature de Jean-Pierre Bemba est « un énième affront de la part d' un pouvoir têtu et récidiviste, constant dans ses forfaitures et qui tient à imposer ses élections, ses candidats et ses résultats. »

Par ailleurs, selon AfricaNews, Adolphe Muzito, un autre candidat invalidé, tiendra en matinée une conférence de presse pour « dénoncer l'imposture de la Ceni », relate ce journal sur son compte twitter.

L’info en ligne des Congolais de Belgique titre « Présidentielle RD Congo 2018 : La CENI se paie le scalp de Bemba »

« Très tard dans la nuit du 24 au 25 aout 2018, la CENI, Commission Electorale Nationale Indépendante a publié la liste des candidats retenus pour la présidentielle 2018 de la RD Congo. (suit la liste citée plus haut)

Il va de soi que Ramazani Shadari dauphin de Joseph Kabila est bien là mais avec comme étiquette :« Indépendant »..

On constatera que le nom de Jean-Pierre Bemba Gombo, leader du MLC est absent.

Selon la CENI, JP Bemba a été écarté suite «à sa condamnation à un an de prison et à un paiement de 300. 000 euros d’amende par la Cour pénale internationale pour subornation des témoins ». Faut-il signaler que cette condamnation n’est pas encore définitive ? Parmi les candidatures écartées on citera également :celles des anciens Premiers ministres de Joseph Kabila : Antoine Gizenga, Adolphe Muzito, Sammy Badidanga.

En ce qui est de la parité : sur les 19 candidatures, il n’y a aucune femme ! Enfin, signe des temps :

Des onze candidats à la présidentielle de 2011 dont voici la liste, un seul reste en lice : Vital Kamerhe.

Jean Andeka Djamba (ANCC) Etienne Tshisekedi (UDPS)

François Joseph Nzanga Mobutu (Udemo) Vital Kamerhe (UNC)

Kengo wa dondo (UFC) Nicephore Kakese (URDC) Joseph Kabila (Indépendant) Oscar Kashala (UREC)

Antipas Mbusa Nyamwisi (Indépendant) Adam Bombole (Indépendant)

Josué Alex Mukendi Kamama (Indépendant)

Par contre, de tous les 33 candidats de la présidentielle de 2006, aucun n’est présent en 2018.Pour rappel, voici leurs noms :

Kasonga Banyingela (APE)

Jean-Pierre Bemba Gombo (MLC) Abdoulaye Ndombasi - indépendant Eugène Diomi Ndongala (DC)

Antoine Gizenga (Palu)

Bernard Emmanuel Kabatu Suila (USL) Joseph Kabila Kabange - indépendant

Gérard Kamanda wa Kamanda (FCN/Me Kamanda) Oscar Kashala Lukumuenda (UREC et Alliés) Norbert Likulia Bolongo - indépendant

Roger Lumbala (RCDN)

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Guy Patrice Lumumba – indépendant Vincent de Paul Lunda Bululu (RSF)

Pierre Anatole Matusila Malungeni ne Kongo - indépendant Christophe Mboso des Pwanga (CRD)

Antipas Mbusa Nyamwisi (Forces du renouveau) Abdu (RNS)

François Joseph Mobutu Nzanga Ngbangawe (UDEMO) Florentin Mokonda Bonza (CDC)

Timothée Moleka Nzulama (UPPA) Justine Mpoyo Kasa-Vubu (MD)

Jonas Mukamba Kadiata Nzemba (ADECO)

Paul Joseph Mukungubila Mutombo - indépendant Osée Muyima Ndjoko (R2D)

Arthur Z'ahidi Ngoma (Camp de la Patrie) Jacob Niemba Souga (CPC)

Marie-Thérèse Nlandu Mpolo Nene (CONGO-PAX) Wivine N'Landu Kavidi (UDR)

Catherine Marthe Nzuzi wa Mbombo (MPR/Fait privé) Joseph Olengankoy Mukundji (FONUS)

Pierre Pay-Pay wa Syakasighe (CODECO) Azarias Ruberwa Manywa (RCD)

Hassan Thassinda Uba Thassinda (CAD) » Sic transit gloria mundi…

Rappel : Les 7 conditions à défaut desquelles une élection sera NULLE.

L’élection est un processus complexe, une machine aux multiples rouages, et il faut que chacun de ceux-ci fonctionne impeccablement pour que l’élection puisse être valable.

Si un seul de ces rouages est défectueux ou grippé, cela met à néant la validité de tout le processus et les élections sont nulles. Schématiquement, ces conditions sont au nombre de sept:

1 – Le corps électoral doit être correctement connu et identifié. Là où, comme en RDC, le dernier recensement remonte au Déluge, ce recensement doit avoir lieu avant que l’on n’envisage d’organiser des élections .

2 – L’organisation pratique et matérielle des élections doit être confiée à une institution neutre et apolitique. C’est actuellement un point d’achoppement en RDC.

3 – Lorsque l’obstination d’un Président, jamais élu comme en RDC, ou simplement arrivé en fin de mandat, rend une Transition indispensable, celle-ci ne peut être présidée que par une personne consensuelle et qui s’engage à ne pas être candidate.

4 – La certification des résultats doit être confiée à un pouvoir judiciaire parfaitement indépendant.

5 – Toutes les opérations, depuis les bureaux de vote jusqu’à la proclamation finale, doivent être parfaitement transparentes, soumises à l’observation, tant des témoins désignés par les candidats que des observateurs nationaux ou internationaux. En particulier, les opérations électroniques doivent être, soit évitées, soit soumises à une surveillance particulièrement scrupuleuse. (Même si elles ne concernent que la transmission des résultats des bureaux locaux au bureau central. Le souci affiché de « gagner du temps »peut cacher une intention de gagner l’élection… en trichant).

6 – Les élections doivent être organisées par ordre d’importance croissante : régionales et locales, d’abord, provinciales et législatives ensuite, présidentielle en fin de parcours.

7 – Là où, comme en RDC depuis les élections de 2011, l’on vit sous un régime illégitime, il ne saurait être question d’impunité. Il faut des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge.

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Il est indispensable que TOUTES ces conditions soient réalisées EN MEME TEMPS. Sans quoi l’on s’expose aux pires aventures telles celles dont la RDC donne, pour son malheur, le triste exemple à l’Univers entier. Dans ce pays, en effet, aucune de ces sept conditions n’a jusqu’ici été respectée.

L’on pourrait ajouter une huitième condition aux sept énumérées ici : le soutien ferme et sélectif de la «communauté internationale » aux démocraties en construction. Mais cela ne dépend pas des pays africains eux-mêmes.

Presse et documents étrangers

La candidature de Shadary Ramazani « doit être invalidée » Hubert Leclercq – La Libre – le 18 août 2018

L’association pour la Promotion de la démocratie et e développement de la République démocratique du Congo (Aprodec) est une asbl qui œuvre depuis plus de dix ans pour la défense des intérêts et des droits des Congolais. Elle est particulièrement attentive au processus électoral en cours en RDC.

C’est à ce titre qu’elle étudie les dossiers des candidatures déposés, notamment, pour la course à la présidence de la République.

L’Asbl Aprodec s’est donc logiquement penchée sur la candidature d’Emmabuel Shadary Ramazani, ex-ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, actuel secrétaire permanent du PPRD et, depuis le 8 août, dauphin déclaré du président, hors mandat, Joseph Kabila.

Les responsables d’Aprodec ont donc examiné tous les documents déposés par le candidat et sa suite, mais aussi les statuts des organes qui l’ont amené à cette candidature. Une lecture juridique, uniquement basée sur des écrits et sans considération politique.

La conclusion des juristes d’Aprodec est sans appel : la candidature de Shadary Ramazani est irrecevable. C’est le sens du courrier que l’asbl a envoyé au président de la CENI, Corneille Nangaa.

Le courrier (à lire ci-dessous) constate que M. Shadary Ramazani a déposé, le 27 juillet sa candidature à la députation nationale dans la circonscription de Kambambara, dans le Maniema. Il est candidat sur la liste du PPRD.

Le 8 août, M. Shadary Ramazani est désigné comme son « dauphin » par le président Kabila qui n’exerce pas la présidence du PPRD..

Selon les nouveaux statuts du PPRD, datés du 22 janvier 2018, c’est au président du parti qu’il revient de convoquer et de présider le Congrès. Le texte prévoit aussi que le président doit présenter au Congrès le candidat président de la République. Dans le même article, il est aussi préu que le président du parti est désigné par le congrès.

Or, aucun congrès n’a jamais été organisé, il n’a donc jamais pu se choisir un président, ni désigner un candidat président de la République.

Les juristes de l’Aprodec en tirent donc la conclusion, évidente, que la candidature de M.

Shadary Ramazani n’est pas recevable « faute de qualité ».. Et les juristes de l’asbl de citer les articles qui doivent contraindre la CENI à invalider cette candidature.

L’Aprodec a encore soulevé d’autres « indélicatesses » dans cette candidature du secrétaire général du PPRD. Notamment le fait que « Maître Néhémie Mwilanya Wilondja, directeur de cabinet de Kabila, a rempli (les photos sont nombreuses qui le démontrent), sans titre ni qualité, le formulaire de candidature de Shadary Ramazani, lequel ne disposait d’aucune lettre d’investiture émanent du Congrès (inexistant) du PPRD, ni la moindre preuve du paiement de la caution de 100.000 dollars délivrée par la DGRAD.

L’Aprodec d’en conclure ici que cette candidature doit être invalidée pour faite de qualité et d’intérêt.

Enfin, cerise sur la gâteau, M. Shadary Ramazani a déposé sa candidature en tant qu’indépendant, alors que, dans le même temps, il est candidat du PPRD à la députation nationale sous l’étiquette du PPRD. Pour l’Aprodec, il s’agit là d’une fausse déclaration intentionnelle, qui entache la candidature de nullité ou d’irrecevabilité.

Forte de cette démonstration, l’asbl demande au président de la Ceni d’invalider la candidature de M. Emmanuel Shadary Ramazani.

La balle est dans le camp de la CEN Indépendante et de son président Corneille Nangaa.

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La présence du candidat de la majorité au sommet de la SADC fait débat RFI - le 20.08.2018,

Emmanuel Ramazani Shadary était à Windhoek, la capitale namibienne, vendredi et samedi 18 août, où se tenait le sommet de la Communauté des Etats d'Afrique australe

SADC. Le candidat du Front commun pour le Congo, la coalition de la majorité présidentielle était aux côtés du président Joseph Kabila. Etait-ce sa place ? La question

agite les réseaux sociaux et le milieu politique congolais.

D'après Georges Kapiamba, de l'Association congolaise pour l'accès à la justice, la présence d'Emmanuel Ramazani Shadary est une entorse à la Constitution.

« Il est un des candidats, il ne peut pas bénéficier de plus d’avantages que les autres. Ça viole le principe d’égalité des chances. Et puis lorsqu’on paie pour lui les frais de voyage et de séjour en prenant sur les moyens de l’Etat, c’est un détournement de fonds publics. Il y a un problème de gestion. »

Du côté du gouvernement, Lambert Mende, le porte-parole considère que la majorité n'a pas à se justifier ni donner de détails sur les voyages de son candidat.

« A moins que nos amis de l’opposition nous en donnent, eux, sur les mouvements de leurs candidats qui passent leur temps dans les chancelleries des pays occidentaux et dans les capitales européennes. Je pense que monsieur Ramazani Shadary, qui est député national, peut très bien payer son billet. Il est à la tête du premier parti politique du pays en nombre de députés et qui a les moyens financiers. »

Alors, Emmanuel Ramazani Shadary, président du PPRD, député, avait-il sa place aux côtés du chef de l'Etat pour un déplacement officiel à l'étranger ? Les avis divergent. Le candidat de la majorité aura en tout état de cause pu côtoyer de près les dirigeants de la sous- région.

Léon Kengo wa Dondo : « Je suis pour que Katumbi rentre et se présente » RFI - 21.08.2018,

Il est le deuxième personnage de l’Etat congolais après le président Joseph Kabila et s’exprime très rarement dans les médias. Léon Kengo wa Dondo sort de son silence à quatre mois de la présidentielle dans une interview exclusive accordée à RFI. Par trois fois Premier ministre de Mobutu, depuis 2007, il est président du Sénat et membre du Front commun pour le Congo (FCC) formé autour du président Kabila. Il s’exprime sur l’organisation des élections, le choix d’Emmanuel Ramazani comme dauphin et plaide

pour la participation de tous aux élections.

RFI : Avez-vous été surpris par la décision de Joseph Kabila de renoncer à un troisième mandat ?

Léon Kengo wa Dondo : Non, c’est prévu dans la Constitution. Il n’a fait que respecter la Constitution.

Etiez-vous au courant de ce choix ?

Pas personnellement, il ne me l’a pas dit, mais c’était de l’entendement commun.

Pourquoi le président Kabila a-t-il renoncé, selon vous ? Est-ce la pression populaire, la pression de l’opposition, ou bien des pressions internationales ?

Non. Je ne peux pas entrer dans ces considérations. Le président Kabila est le seul qui a observé la Constitution. Il faut plutôt rendre hommage.

Emmanuel Ramazani Shadary, dont on dit qu’il n’a pas de base électorale, a-t-il l’étoffe pour l’emporter selon vous ?

Je ne me suis pas appesanti sur son profil. Il ne vient pas orphelin à cette élection, il a un père, Joseph Kabila, qui l’a présenté, qui va le soutenir.

Pour vous, il n’y a aucun doute sur le fait qu’il sera élu ?

L’élection, c’est un nom devant son peuple. Même si le président l’a désigné, ça peut ne pas aller.

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D’autres disent qu’il a fait un choix à la Medvedev-Poutine. Est-ce la raison du choix d'Emmanuel Ramazani Shadary ?

C’est peut-être l’une des raisons, mais elle n’est pas nécessaire et suffisante.

Est-ce un scénario que vous envisagez ?

C’est un scénario crédible. Le président est le garant de la Constitution. Il a respecté cette Constitution, personne ne peut émettre de critiques. Analysons tout : il fait passer Ramazani, Ramazani peut être élu une fois, lui peut revenir. Moi, je crois qu’il a bien joué.

S’il revient après, il peut rester autant qu’il veut.

Que pensez-vous de la situation de Moïse Katumbi qui, sous la menace d’une arrestation, n’a pas pu se présenter à la présidence ?

On doit faire en sorte que tous ceux qui veulent se présenter se présentent. Je suis pour que Moïse Katumbi rentre et se présente. Et il n’est pas dit, parce qu’il se présente, qu’il sera élu. On doit donner à tout le monde les mêmes cartes de manière à ce qu’on ne critique pas qu’on a exclu l’un ou l’autre. L’exclure c’est avoir peur qu’il se présente et qu’il puisse être élu. Il vaut mieux qu’il se présente. S’il n’est pas élu, il baissera ses prétentions.

Et s’il est élu, c’est très bien, il est le fils du pays.

Pourtant, Moïse Katumbi a été condamné à trois ans de prison. Les autorités considèrent que c’est un fugitif, même si lui conteste la légalité de la procédure contre lui.

Oui, mais maintenant nous sommes au début des élections. Mon souhait le plus clair, c’est que tout le monde se présente. Et comme il a été condamné, qu’il demande au président de pouvoir l’amnistier. La seule possibilité qu’il ait, c’est de bénéficier de l’amnistie, comme ce que l’on poursuit sont des faits politiques.

Dans la course, il y a également Jean-Pierre Bemba. Avez-vous été surpris par son acquittement ?

Non, j’ai été heureux parce que Jean-Pierre Bemba, au départ, son père, Jeannot Bemba, est un peu mon fils. Je considère que c’est bien qu’il puisse entrer dans cette lutte électorale. Il a le profil que je considère comme apte à se présenter à l’élection présidentielle. Mais s’il y a dans la loi électorale quelques handicaps quelconques, j’opte pour la loi.

Vous êtes un homme de droit. Est-ce qu’à vos yeux, sa candidature est valide au regard de la loi électorale ?

Il est condamné pour subornation de témoins. Si les faits principaux pour lesquels il a été poursuivi sont considérés comme non établis, la subornation de témoins est une infraction auxiliaire.

Vous considérez que dans la mesure où l’affaire principale tombe, la condamnation pour subornation de témoins doit tomber.

C’est ça. Je ne suis pas juge de faits, mais je considère que l’on aurait dû l’acquitter aussi.

La candidature unique de l’opposition, est-ce que vous y croyez ?

Moi, je crois. Si l’opposition veut sortir gagnante, ils doivent se mettre tous ensemble. S’ils ne le font pas, je doute qu’il gagne.

Pour le moment, les négociations sont difficiles.

Oui, je sais que les négociations sont difficiles parce que chacun veut être candidat, mais si tout le monde se met ensemble, je suis sûr qu’il y aura, cette fois-ci, une alternative.

Est-ce un scénario d'affrontement est-ouest qui se dessine, comme en 2006 ?

C’est un affrontement éternel. Tant qu’il aura l'est et l'ouest, ceux de l’ouest, aujourd’hui disent : « Kabila a fait son mandat, il faut que cette fois-ci, il y ait quelqu’un de l’ouest. » C’est équitable, non ?

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Finalement, vous qui avez toujours tenu à garder votre statut d’indépendant, vous avez signé la charte du Front commun pour le Congo [FCC, la nouvelle plateforme électorale initiée par le président Joseph Kabila]. Qu’est-ce qui fait que vous avez sauté le pas ? Pour donner à cette charte une crédibilité.

Est-ce qu’un nouveau parti-Etat est ce qu’il faut, selon vous, à la RDC ?

Il ne faut plus refaire ça. Nous avons connu tous les torts d’un parti-Etat, nous devons laisser les candidats libres, des partis libres, de pouvoir se présenter librement et le meilleur gagne.

Qui allez-vous soutenir ? Emmanuel Ramazani Shadary ?

J’attends que la Commission électorale [Ceni] présente la liste de candidats à l’élection présidentielle. Je ferai mon choix. Je l’ai fait déjà fait une fois.

En 2006, vous aviez soutenu Jean-Pierre Bemba. Le ferez-vous à nouveau si sa candidature est validée ?

Je le dirai en temps voulu.

Cela signifie que vous n’êtes pas du tout certain de soutenir Emmanuel Ramazani Shadary bien que signataire de la charte.

Mais cette charte ne veut pas dire que l’on doit soutenir obligatoirement Shadary. On a aussi le droit de regard. Je suis libre.

Est-ce que le retrait du président Joseph Kabila suffit, selon vous, à écarter le risque d’une déstabilisation du pays à l’occasion du processus électoral ?

Si Ramazani est élu, il n’est pas dit qu’il pourra achever son mandat. J’espère qu’il pourra achever son mandat, mais je dis qu’aujourd’hui, au point de vue politique, la RDC est calme, nous souhaitons de tous nos vœux que cela se poursuive.

Pourtant, l’opposition conteste notamment l’utilisation de la machine à voter. Seriez-vous favorable à un audit de cette machine pour apaiser les esprits ?

Mais je crois que si les opérateurs politiques considèrent que cette machine n’est pas fiable, il faut soumettre ça à l’expertise.

La Ceni [Commission électorale] s’y oppose pour le moment ? La Ceni a ses raisons et les politiques ont les leurs.

Etes-vous donc favorable à un audit ?

Bien sûr. Je ne critique pas la machine parce que je ne connais pas la fiabilité de cette machine, mais si tout le monde dit qu’elle risque de désorienter les électeurs et bien il faut suivre.

Autre point noir dans le paysage du processus électoral, le fichier que l’OIF [Organisation internationale de la Francophonie] juge perfectible avec notamment six millions d’électeurs enregistrés sans empreintes donc potentiellement fictifs. Cela vous inquiète-t-il ?

Oui, cela m’inquiète pour la simple raison qu’au début d’une élection, il faut que tout le monde se mette d’accord sur les paramètres, de manière à ce qu’il n’y ait pas de critiques.

Trop de critiques tuent l’élection.

Jusqu’à présent la RDC a refusé toutes les propositions d’appui logistique à l’organisation du scrutin au nom de sa souveraineté. Mais beaucoup d’observateurs doutent de la capacité de Kinshasa à financer ces élections. Pensez-vous que Kabila devrait accepter cette aide extérieure ?

Joseph Kabila a dit clairement, devant le corps constitué, « nous ne voulons pas de financement extérieur, nous même nous nous suffisons ». Je suppose qu’un président de la République ne peut pas dire ça, urbi et orbi, sans qu’il ait pris toutes les dispositions nécessaires pour que les élections se déroulent dans la transparence.

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D’autres estiment que cela pourrait être in fine un argument utilisé pour un nouveau report du scrutn.

Si cela s’avère exact, ce serait très grave pour le président. Non, il faut que les élections se tiennent le 23 décembre et la parole du président doit rester crédible.

Pensez-vous que pour les condamnés à mort de 2003, qui ont été condamnés suite à l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, l’heure du pardon et de la grâce est venue aujourd’hui ?

Oui, je crois.

Ce sont des innocents qui sont en prison ?

Ça, je ne sais pas le dire mais s’ils ont commis un crime politique, ce crime politique doit bénéficier de l’amnistie.

Vous avez déjà porté ce message à Joseph Kabila ? Nous en avons parlé quelques fois.

Qu’est-ce qu’il vous a répondu ?

Mais à ce moment-là, il n’était pas prêt, mais aujourd’hui, je crois, l’eau a coulé sous les ponts, il doit être prêt. Il pourrait faire bénéficier soit de la grâce, soit de l’amnistie.

Présidentielle 2018 : à la recherche du candidat unique de l’opposition Christophe Rigaud – Afrikarabia – le 21.08.2018,

Comment battre Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat qui porte les couleurs de l’actuel président congolais Joseph Kabila ? C’est maintenant la question que se posent

les multiples candidats de l’opposition à la présidentielle de décembre.

Dans un scrutin à un seul tour, les opposants savent qu’en multipliant les candidatures, ils donnent davantage de chances au candidat du pouvoir de remporter la prochaine présidentielle de l’ère post-Kabila. Mais pour l’instant, ils sont au moins six à vouloir briguer la magistrature suprême pour le compte de l’opposition, sur les vingt-trois dossiers déposés à la Commission électorale (Ceni).

Union obligatoire

Dans une déclaration commune, Félix Tshisekedi (UDPS), Vital Kamerhe (UNC), Jean-Pierre Bemba (MLC), Moïse Katumbi (Ensemble), Freddy Matungulu (Congo na Biso) et Martin Fayulu (Ecidé), se sont accordés sur un socle de revendications communes : retrait des machines à voter, nettoyage du fichier électoral, retour du corps d’Etienne Tshisekedi, libération des prisonniers politiques, retour de Moïse Katumbi pour déposer sa candidature, et validation de la candidature de Bemba… entre autres.

Mais la résolution la plus politique de la déclaration concerne « la désignation d’un candidat commun à la prochaine élection présidentielle, autour d’un programme commun ». Si pour l’heure, il s’agit d’une simple déclaration d’intention, tous les acteurs politiques semblent avoir conscience cette fois-ci qu’il va falloir s’unir pour avoir la moindre chance de remporter le scrutin. Une équation à plusieurs inconnues qu’il paraît bien difficile de résoudre pour l’instant.

Bemba trouble-fête

Le retour inattendu de Jean-Pierre Bemba sur la scène politique congolaise à quelques mois de la présidentielle a constitué le premier tsunami politique de l’été. La seconde surprise a été la tentative avortée du retour de l’autre poids lourd de l’opposition en exil, Moïse Katumbi, qui n’a pas pu franchir la frontière congolaise pour déposer sa candidature. Dans ce combat pour le leadership de l’opposition, l’avantage revient donc au candidat Jean- Pierre Bemba, même si Katumbi continue sa bataille juridique pour forcer Kinshasa à le laisser rentrer au pays.

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Mais si le patron du MLC a bien déposé son dossier à la Ceni, rien ne dit que la Commission valide sa candidature. Une seconde affaire judiciaire de subornation de témoins pèse encore sur le sort de Jean-Pierre Bemba devant la Cour pénale internationale (CPI). Une affaire qui, en cas de condamnation, pourrait faire invalider sa candidature. En effet, la loi congolaise prévoit que sont inéligibles les personnes condamnées pour corruption. Reste à savoir si la subornation de témoins est assimilable à la corruption ? Le débat juridique fait rage à Kinshasa. Et cet argument pourrait permettre au pouvoir d’éliminer un « gros poisson » de la présidentielle.

Deux blocs d’opposition et des contentieux

Si les candidats Katumbi et Bemba ne sont pas sûrs de concourir en décembre, Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, Freddy Matungulu et Martin Fayulu ont toutes les chances de participer au scrutin. Depuis le retour surprise de Bemba, l’échiquier politique s’est scindé (à minima) en deux blocs. D’un côté un axe Félix Tshisekedi-Moïse Katumbi et un autre axe Jean-Pierre Bemba-Vital Kamerhe. Dans l’hypothèse ou l’ancien gouverneur Katumbi serait non-partant, la question serait de savoir si Tshisekedi pourrait rejoindre le camp Bemba. Et là, les choses se compliquent.

En 2006, l’UDPS d’Etienne Tshisekedi, le père de Félix, n’avait pas soutenu le MLC de Bemba, après le boycott des élections par Tshisekedi. Et en 2011, le MLC lui a rendu la pareille en ne soutenant pas le Sphinx de Limete Tshisekedi, cette fois-ci candidat, alors que le patron du MLC était coincé dans sa cellule de La Haye. Ce contentieux risque de peser lourd sur une possible alliance. D’autant que Félix Tshisekedi s’est récemment épanché concernant la candidature unique sur Radio Okapi. « Je sais que ce sera difficile, mais j’y crois », a estimé le nouveau patron de l’UDPS. Avant de jeter un pavé dans la mare : « Si jamais ça n’arrive pas, ce ne serait pas non plus une catastrophe ». Une manière mettre la pression sur le camp Bemba, car Félix sait que sans Katumbi, son poids diminue dans l’opposition.

Des opposants critiqués de toutes parts

Si la candidature de Jean-Pierre Bemba était retoquée (ce qui est tout à fait possible) le jeu serait alors plus ouvert pour Félix Tshisekedi qui devrait composer avec Vital Kamerhe…

un attelage plus « baroque » et beaucoup moins « compatible ». Le rendez-vous manqué entre Kamerhe et Etienne Tshisekedi lors de la présidentielle 2011 a laissé des traces.

Chacun accusant l’autre d’être responsable de l’échec. Aujourd’hui, les cadres de l’UDPS considèrent toujours l’ancien président de l’Assemblée nationale comme un « poisson pilote du pouvoir » et lui reprochent sa participation au « dialogue » de l’Union africaine de 2016 qui donnait des gages à Joseph Kabila.

De son côté, Félix Tshisekedi n’est pas exempt de critiques. Certains le considèrent comme un simple « héritier », sans compétences particulières pour diriger un Etat si ce n’est d’être le fils de l’opposant historique Etienne Tshisekedi. Et pour être complet dans le flot de critiques sur l’opposition congolaise, Jean-Pierre Bemba est avant tout perçu comme un ex-mobustiste devenu chef de guerre avec des méthodes bien peu orthodoxes. Quant à Moïse Katumbi, aujourd’hui dans l’opposition, l’homme d’affaires a bâti sa fortune en fidèle allié de Joseph Kabila que les pratiques autoritaires du pouvoir ne semblaient pas émouvoir jusqu’en 2015… ce qui « irrite » les opposants historiques.

Derrière la présidentielle, les législatives

Dans cet imbroglio politique, bien malin celui qui peut prédire quelles alliances pourront être nouées et à quelles conditions. Car n’oublions pas qu’en même temps que la présidentielle se joue également les législatives et les élections provinciales. Un enjeu vital pour les formations politiques qui se doivent d’exister dans les assemblées provinciales et nationale. En cas de non-participation de Moïse Katumbi à la présidentielle, l’ancien gouverneur pourrait monnayer son soutien au candidat unique en échange de postes de députés pour les cadres de son mouvement. Idem pour les autres grands leaders de l’opposition. En coulisses, les tractations vont bon train.

Mais sans être grand clerc, on peut supposer qu’il sera extrêmement difficile de faire converger les principaux opposants vers une candidature unique. Et on peut aussi compter

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sur le camp présidentiel pour ajouter de la division à la bataille des égos afin de multiplier les candidatures. Le pouvoir a ses habitudes et connait parfaitement les méthodes de débauchages qu’il a maintes fois utilisées. Sinon, le camp présidentiel peut largement compter sur une Ceni acquise à sa cause et sur une Cour constitutionnelle très favorable au pouvoir pour régler les litiges électoraux : deux juges proches du chef de l’Etat y ont récemment été nommés.

Mais si la multitude des candidatures ne suffit pas à faire gagner le candidat du pouvoir, l’opposition redoute que le scrutin de 2018 soit largement frauduleux. En cause, l’utilisation de la très contestée machine à voter et un fichier électoral truffé d’électeurs fictifs (entre 8 et 10 millions !). L’opposition a donc du pain sur la planche. En attendant, nous devrions en savoir plus sur la validation des candidatures le 24 août et en cas de litiges, la décision finale sera examinée le 19 septembre. Après cette date, nous devrions au moins connaitre la liste définitive de candidats à la prochaine présidentielle… faute d’avoir le nom du candidat unique.

Belgique: à Bruxelles, le square Lumumba ne met pas fin aux débats RFI – le 22.08.2018,

Un square au nom de Patrice Emery Lumumba, héros de l’indépendance de la République démocratique du Congo (RDC), a été inauguré le 30 juin, porte de Namur, à Bruxelles.

Bien en vue, la plaque est située sur une grande artère de la capitale belge, où se trouve l’entrée du quartier « afro » de Matonge. Ce geste symbolique, très attendu, ne clôt pas

le débat sur le passé colonial.

Ce pourrait être une histoire belge : un square et une place Lumumba sont situés à quelques rues l’un de l’autre à Bruxelles. Le premier existe vraiment, depuis le 30 juin, à un grand carrefour de la ville, ajouté sur un trottoir à une place du Bastion qui n’a pas perdu son nom.

La seconde est toute virtuelle, figurant depuis 2015 sur Google Earth et Google Maps. La société américaine avait accédé aux demandes de collectifs de Congolais et d'Afro- descendants, qui avaient identifié la petite place de l’Athénée comme lieu idéal, nichée derrière l’église Saint-Boniface, un coin tranquille de Matonge.

Google a donc fait figurer sur ses cartes la « Futur Place Lumumba », avec une faute d’orthographe en français comme en anglais. Du coup, lorsqu’on cherche le square sur Internet, c’est toujours la « future » place que l’on voit en premier.

« Une grande première en Belgique »

Quoi qu’il en soit, 57 ans après l’assassinat atroce du père de l’indépendance congolaise (1925-1961), la plaque apposée porte de Namur relève bien de la grande, et non de la petite histoire. Tout un symbole : elle fait pratiquement face à la statue de Léopold II sur son cheval, en bordure du Palais royal. Un roi qui avait fait du Congo belge sa propriété privée, faisant couper bien des mains dans ses exploitations de caoutchouc, comme l’avait révélé en 1903 le rapport d’un consul britannique, Roger Casement.

Un siècle plus tard, le square Lumumba est perçu comme une « grande première » en Belgique, sans doute parce que le pays a du mal à surmonter son passé colonial. Il aura fallu plus d’une décennie de bataille avant que l’inauguration ne se fasse, attirant à peine 300 personnes.

Mireille Tsheusi-Robert, 36 ans, fondatrice de l’association Belgian Afro-Descendants Muntu Committee (BAMKO), a fait partie de ceux qui ont résisté, face aux officiels de la commune d’Ixelles, où se trouve Matonge. Ils lui avaient déclaré qu’il n’y aurait « jamais de place Lumumba à Bruxelles ». La municipalité avait refusé la demande faite en 2013 sous prétexte que Patrice Lumumba ne serait « pas assez fédérateur ».

Le 21 janvier dernier, une place Lumumba itinérante a été lancée par BAMKO dans la galerie Ravenstein, un espace privé situé en face du Palais des Beaux-Arts (Bozar), où s’est déroulé le même soir un concert « Rumba Lumumba ». Le lendemain, le maire de Bruxelles annonçait que le square Lumumba était bien à l’ordre du jour.

Un combat inachevé

La ville a fait les choses en grand. Au programme officiel de l’inauguration, qui a coïncidé avec la fête de l’indépendance de la RDC, ont ainsi figuré des « visites décoloniales » au

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centre-ville, encore impensables à Paris. Le maire, Philippe Close, a parlé de « réconciliation », avant que le professeur Jean Omasombo Tshonda ne retrace la vie de Patrice Lumumba. Il a été question, entre autres, du discours historique prononcé par Patrice Lumumba à Kinshasa face au roi Baudouin, le 30 juin 1960, comme le rappelle dans son blog la journaliste Colette Braeckman.

Mais le débat autour de Lumumba, Premier ministre assassiné dans des conditions atroces en 1961 par des puissances étrangères, dont la CIA et des Belges, est loin d’être clos.

Cette anecdote en dit long sur le sujet : l’historien Ludo de Witte, auteur en 1999 d’un ouvrage sur l’assassinat de Lumumba qui a fait scandale en Belgique, a d’abord été invité par la mairie pour les festivités. Puis déprogrammé. Et reprogrammé sous diverses pressions, dont celle du cinéaste Raoul Peck, auteur du biopic sur Lumumba.

Dans l’attente d’un hypothétique procès

Peut-il y avoir mémoire sans justice ? La question se pose en ces termes en Belgique. Une commission d’enquête parlementaire, formée en 2000 après la parution du livre de Ludo de Witte, a reconnu la « responsabilité morale » du royaume dans le meurtre de Lumumba.

« Ce qui élude toute responsabilité tangible, concrète, dont la reconnaissance aurait des conséquences énormes sur le plan financier et juridique », souligne l’historien.

Au bout d’un an, la commission a bouclé ses travaux, sans qu’aucune de ses décisions ne soient ensuite appliquées : pas de fonds Lumumba, pas de financement pour stimuler les études d’archives sur la décolonisation, et encore moins de dédommagement à la famille.

Pire : il a fallu attendre des révélations de la presse en janvier 2016 pour qu’il y ait une première perquisition. La fille de Gérard Soete, commissaire de police belge ayant œuvré au Congo, a montré à un journaliste du magazine néerlandophone Humo une dent de Patrice Lumumba, trophée rapporté par son père.

Ces dépouilles se trouvent au palais de Justice de Bruxelles, et sont réclamées par des militants en RDC, et non par les autorités de Kinshasa. Une plainte a été déposée en 2011 par les enfants de Patrice Lumumba contre les 12 hommes encore en vie ayant trempé dans le meurtre de leur père. L’enquête, depuis, s’éternise. La plainte a été jugée recevable en 2012, mais nul ne sait si elle débouchera sur un procès.

Réouverture attendue du Musée d’Afrique centrale

Quant aux Afro-descendants et Africains de Bruxelles, ils attendent au tournant la réouverture en grande pompe du Musée royal d’Afrique centrale, à Tervuren, en banlieue de Bruxelles, prévue pour le 9 décembre prochain, après des années de fermeture pour travaux. Ils suivent déjà l’évènement à la loupe, pour être sûrs que seuls les murs n’aient été dépoussiérés mais aussi les esprits des commissaires d’exposition.

Ce n’est pas très bon signe : l’artiste belge d’origine rwandaise Laura Nsengiyumva s’est vu refuser un projet « qui aurait rendu, pour une fois, la figure de Léopold II critiquable au sein du Musée ». Elle avait proposé sa version de la statue de Léopold II au Palais royal, raide et digne sur son cheval. Une réplique de glace et à taille humaine du roi, dont le piédestal lui serait passé par-dessus la tête pour se transformer en lampe chauffante.

Au final, c’est l’Ecole Baron Steens, dans le quartier des Marolles, qui abritera son installation le 6 octobre prochain, dans le cadre de la Nuit blanche de Bruxelles. L’artiste fera donc descendre le roi de son piédestal, pour faire fondre doucement son effigie de glace. A l’image du « mythe colonial ».

Le Conseil des ministres adopte neuf mesures de riposte contre l’épidémie à virus Ebola

ACP – le 23.08.2018,

Le Gouvernement de la République a adopté mercredi 22 août 2018 neuf mesures de riposte contre la maladie à virus Ebola qui sévit actuellement dans l’aire de santé de

Mangina dans la zone de santé de Mambalako, province du Nord-Kivu, au cours du 16ème conseil extraordinaire des ministres présidé par le Président de la République,

Joseph Kabila Kabange.

Selon le ministre de la Communication et des médias, Lambert Mende Ombalanga qui a fait le compte rendu de cette réunion, ces mesures portent notamment sur la surveillance

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épidémiologique ,la surveillance des points d’entrée et de sortie vers les autres provinces et des pays voisins, la prévention des infections dans les lieux publics, la vaccination, la prise en charge psychologique et sociale des victimes et de leurs proches, la sensibilisation psychosociale, l’installation des centres de traitement d’Ebola à Magina, Goma et Beni, la gratuité des soins dans toutes les zones de santé affectées.

Il a ajouté que le conseil a décidé également le remplacement de tous les matériels de l’hôpital de Magina. La coordination de cette riposte a été faite sous le leadership du gouvernement dont le ministre de la Santé a mis en œuvre une stratégie mixte avec des centres concentriques autour de l’épicentre pour ne pas disperser les forces.

Le coût de la riposte s’élève à 43 millions de dollars américains couverts respectivement par le reliquat de 13 millions affectés préalablement après la stabilisation de la riposte de l’épidémie de l’Equateur, et des fonds propres du gouvernement, à travers le programme TDFF du gouvernement financé par la Banque mondiale et les partenaires.

La riposte a reçu l’appui technique et logistique de la Monusco, du système des Nations Unies, de l’Unicef, d’Ocha. Quant à la situation épidémiologique, sur les 102 cas signalés, 75 ont été confirmés avec 27 probables. Sur un total de 59 décès, on a enregistré 27 cas probables et 32 confirmés.

La vaccination, élément déterminant pour briser la chaîne de contamination est en cours.

Sept mille vaccins acquis ont été acheminés sur place. A ce jour, plus de 2000 personnes sont déjà vaccinées contre cette maladie.

Le Conseil des ministres a , sur proposition du ministre des Transports , décidé d’initier une campagne de sensibilisation et de prévention contre l’épidémie à virus d’Ebola dans tout le corridor de transport de la sous région d’Afrique dont la RDC fait partie ainsi que la mise en place des mécanismes de surveillance, protection , suivi et évaluation avec les services connexes et les pays voisins.

Kinshasa veut des élections à huis-clos AFP – le 23 août 2018

Nations unies, Afrique du Sud, Union européenne… La République démocratique du Congo (RDC) fait comprendre à ses partenaires qu’elle peut se passer de leur aide, leurs conseils et leurs remarques pour ses élections prévues dans quatre mois, jour pour jour, le 23 décembre. Kinshasa veut tenir les « envoyés spéciaux » et autres « observateurs » à distance d’un processus électoral qui a pour but ultime la première transition pacifique du pouvoir en RDC.

Pour l’instant, le calendrier est respecté au jour près après l’annonce du retrait du président Joseph Kabila et la désignation d’un « dauphin » et avant la publication, vendredi, de la liste provisoire des candidats.

Kinshasa a rejeté lundi la nomination de l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki comme

« envoyé spécial » en RDC, annoncée par la presse mais jamais confirmée officiellement par Pretoria.

A l’époque de sa présidence (1997-2007), M. Mbeki avait accueilli le dialogue intercongolais de Sun City qui a mis fin aux deux guerres du Congo (1997-2003).

« Je peux vous dire qu’il n’y aura plus d’envoyés spéciaux en RDC, fussent-ils Thabo Mbeki », a déclaré le conseiller diplomatique du président, Barnabé Kikaya Bin Karubi..

Ces envoyés « ont tendance à se comporter comme les proconsuls. Ils ne respectent pas l’autonomie de la RDC. Nous voulons marquer notre souveraineté », a ajouté le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende Omalanga.

Quelques jours plus tôt, la commission électorale avait indiqué qu’elle se passerait des avions et des hélicoptères de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) pour le déploiement de ses « machines à voter » aux quatre coins de l’immense RDC (2,3 millions de km2, quelque 40 millions d’inscrits).

« Nous ne nous imposons pas », a réagi prudemment mercredi une porte-parole de la Monusco.

Une visite du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait été jugée

« inopportune » par l’entourage du président Kabila en juillet.

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Et le gouvernement souhaite ouvertement le départ en 2020 de la Monusco, la mission onusienne de tous les superlatifs (vingt ans de présence l’année prochaine, plus d’un milliard de dollars par an, 16.000 hommes sur le terrain).

Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a enregistré 515 violations en juillet, dont la moitié par des membres de la police et de l’armée.

Kabila a insisté en juillet que les élections seraient « entièrement financées par l’Etat congolais », pour « affranchir notre processus électoral des contingences du financement extérieur et, par conséquent, des chantages de tous genres ».

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, a annoncé la semaine dernière l’acquisition bientôt de sa propre logistique de transport des kits électoraux, constituée de sept hélicoptères neufs, de sept avions, dont des Boeing et des Antonov, ainsi que de 130 camions et de 195 véhicules tout terrain Pick up.

L’envoi d’une éventuelle mission d’observation électorale de l’Union africaine ou de l’Union européenne apparaît « compliqué ».

« On souhaite évidemment une observation de l’Union européenne. Mais pour cela il faut une invitation de Kinshasa. Vu le climat ambiant, ça me paraît peu probable », dit un diplomate.

« On est dans un contexte souverainiste », relève une autre source européenne, selon qui la présence d’observateurs électoraux « est une manière d’établir la confiance dans le processus électoral ».

Ce repli de Kinshasa inquiète le constitutionnaliste André Mbata Mangu: « Refuser la venue du président Thabo Mbeki serait un signe que la RDC a beaucoup de choses à cacher à la communauté internationale », dit cette voix de la société civile.

L’UE a sanctionné une douzaine de personnalités congolaises (gel des avoirs et des visas) pour atteinte aux droits de l’homme après la fin du second mandat de M. Kabila le 19 décembre 2016 et le report des élections.

Parmi ces personnalités figure le « dauphin » désigné, l’ancien ministre de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary..

Le retrait du président Kabila, conformément à la Constitution, a fait baisser la tension, mais les polémiques subsistent sur la « machine à voter » et la validité du fichier électoral.

Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) a lancé un appel à des manifestations le 3 septembre pour le retrait de ces machines, considérées comme des instruments de fraude par l’opposition.

Le fichier électoral comprend, lui, plusieurs millions d’inscrits sans empreintes digitales, selon un rapport de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) fin mai.

« L’absence de consensus sur la machine à voter et le fichier électoral constitue une source de préoccupation pour les Nations unies », reconnaît sa mission en RDC.

Et une petite phrase du président Kabila a ravivé les craintes d’un faux départ chez ses adversaires. « Je ne vous dis pas au revoir, mais à bientôt », a-t-il glissé devant ses pairs de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC) en Namibie, la semaine dernière.

Présidentielle : les divisions de l'opposition Deutsche Welle – le 23.08.2018,

L'opposition congolaise qui semblait parler d'une seule voix lors de la mise

en place de la plateforme du « Rassemblement de l'opposition » semble désormais bien désunie...L’idée de la candidature commune de l’opposition devient-elle de plus en plus une utopie ?

En effet, du côté de l'UDPS, à en croire les propos du Secrétaire général de l’UDPS, Jean- Marc Kabund-a-Kabund, la seule candidature que l’UDPS soutiendra, pour briguer la magistrature suprême est celle de Félix Tshisekedi, pas une autre !

Moïse Katumbi quant à lui propose une table ronde aux autres partis de l’opposition pour une candidature unique.

Et au MLC, on attend toujours de connaitre la liste définitive des candidats retenus par la Ceni pour se prononcer. Une tâche difficile car certains représentants ont déjà déposé leurs candidatures.

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En attendant la liste provisoire de la présidentielle au prochain scrutin qui sera publiée ce 24 août 2018, les questions ne cessent de se poser concernant la candidature commune de l’opposition. Une affaire qui commence à faire débat à quatre mois de la présidentielle.

Entre-temps, l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba pour le MLC, l’ancien président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe au nom de l’UNC, Martin Fayulu de la Dynamique de l’opposition, Freddy Matungulu candidat de la SYENCHO et Félix Tshisekedi de l’UDPS ont officiellement déposé leur dossier de candidature à la présidentielle de décembre.

Avec le dépôt de tous ces dossiers, une incompréhension totale et un désordre règnent dans l’opposition. D’autant que dans l’opposition, certains membres comme Moïse Katumbi continuent toujours d’espérer d’être repris pour la course à la présidentielle malgré le fait que le dépôt de candidature à la Ceni a déjà été clôturé et que la probabilité d'inéligibilité de certains leaders comme Jean-Pierre Bemba Gombo, suite à la question de subornation des témoins, et d’autres opposants pour des raisons de double nationalité ou des manquements dans les dossiers déposés restent de mise.

La nécessité d'une table ronde

Pour Ève Bazaiba, il ne faut pas que les forces de l’opposition se dispersent. "En 2001, en 2006, l’opposition n’était pas unie, nous avons énormément perdu. Maintenant, il n’y a pas de deuxième tour à la présidentielle, nous devons y aller unis. Et non seulement pour la candidature unique à la présidentielle, mais il faut aussi une stratégie commune de surveillance des élections : il y aura environ 90.000 bureaux de vote, il faut avoir un programme commun".

Christophe Lutundula, directeur du bureau politique d’"Ensemble pour le changement", une plateforme dirigée par Moïse Katumbi, explique l'intérêt d'une table ronde qui réunirait tous les opposants.

"Ce sont des négociations politiques âpres, aussi bien sur le programme, l’offre politique que nous faisons aux Congolais, que sur les individus.. Nulle part au monde, ça n’a été une promenade de santé. On va discuter, mais ce qui compte, c’est que tout le monde soit animé de la même volonté et que ce qui sera organisé soit dans l’intérêt des Congolais d’abord".

Pour le moment, des consultations sont en cours, mais elles se heurtent à deux obstacles majeurs, indique Christophe Lutundula : le retour au pays de Moïse Katumbi en vue de tenir des pourparlers en RDC et le dépôt de sa candidature, empêché, selon lui, par le régime de Joseph Kabila.

Comme pour dire qu’on s’achemine vers une élection où l’opposition sera complètement divisée...

CLC : « Le sang des Congolais doit-il encore couler ? » La Libre Afrique – le 24.08.2018,

Deux semaines après l’annonce d’une non candidature de Joseph Kabila à la présidentielle, le comité Laïc de coordination écrit au secrétaire général des Nations Unies mais aussi aux responsables de plusieurs intances interationales pour mettre en garde contre un processus électoral bradé source de tous les chaos en RDC et dans toute la région.

Jusqu’au 8 août en milieu de journée, le doute était permis. Le silence du président Joseph Kabila sur ses intentions étaient de mise. La majorité présidentielle, en présentant le candidat Emmanuel Shadary Ramazani, a coupé le cou à tous ces scénarios.

Le Comité laïc de coordination (CLC), qui a notamment été la cheville ouvrière des marches pacifiques réprimées dans le sang fin 2017 et début 2018, avait annoncé des journées de mobiisation en cas de candidature de Kabila. La non présence du président hors mandat sur la ligne de départ enterrait cette mobilisation.

La majorité a réussi à faire retomber la pression qui était maximale dans tout le pays par cette annonce. Mais l’effet d’annonce a rapidement fait place à un autre constat relevé, dès la semaine suivante à Windhoek par les pays de la SADC et encore ce mardi 21 août par le conseil oecuménique des Eglises, ce retrait de Joseph Kabila n’est pas une fin en soi, ce n’est qu’une étape – vitale et minimale – sur le chemin qui doit mener la République démocratique du Congo à des élections vraiment démocratiques et libres.

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Le Comité laïc de Coordination ne dit rien d’autre dans son courrier daté du 22 août.

Comme tous les acteurs ou les spectateurs de la crise politique congolaise, le CLC se félicite du retrait de Kabila, avant de se lancer dans une longue énumération des autres passages obligés pour atteindre l’objectif final.

Le CLC rappelle et regrette que pour à la non candidature de Kabila, il a fallu le « sacrifice des centaines de morts et de blessés ainsi que des arrestations et détentions arbitraires massives qui auraient pu être évitées ». Dans la foulée, il félicite et remercie la communauté internationale pour son engagement dans ce processus mais il doit constater, comme la SADC et le Comité oecuménique avant lui, « que ce geste (la non participation de Kabila) n’apporte qu’une assurance limitée (…) Si on n’y prend garde, il pourrait occulter la nécessité et l’urgence de s’attaquer à d’autres problèmes préoccupants dont la persistance continue à éloigner le processus électoral de son objectif ».

Et de rappeler les élements essentiels de l’Accord de la Saint-Sylvestre qui n’ont toujours pas été rencontrés et qui, pourtant, sont vitaux comme l’inclusivité (exclusion de Katumbi et menace contre d’invalidation contre Bemba voire contre Tshisekedi). ET le CLC de mettre en garde : « L’exclusion de Moïse Katumbi, celle programmée de Jean-Pierre Bemba, de Félix Tshisekedi (…) est de nature à embraser le pays et l’ensemble de la sous-région.

Le CLC souligne encore l’application biaisée de l’Accord de la Saint-Sylvestre. La majorité y ayant puisé la source de sa prolongation de deux ans au pouvoir mais oubliant clairement la plupart des autres points qui lui sont moins utiles.

Dans la foulée, le CLC parle ouvertement de la soumission de la Ceni au pouvoir, l’instrumentalisation d’une Cour constitutionnelle façonnée par la Kabilie, le refus de revoir le fichier électoral malgré les conclusions alarmantes des experts de l’Organisation internationale de la Francophonie.

Face à ce constat évident de dérapage annoncé du processus électoral, le CLC met en garde : « Si toutes ces équations ne sont pas résolues dans les jours qui viennent, elles constitueraient en elles-mêmes, les germes de conflits qui, inluctablement, conduiraient vers une crise généralisée, pouvant plonger le pays ainsi que la sous-région dans le chaos.

Car il ne sera pas possible de contenir plus longtemps la colère de la population déçue et excédée par le comportement anti-démocratique de ses dirigeants. Faudra-t-il que le sang des Congolais coule à nouveau ? »

Le CLC conclut en mettant en garde et en annonçant que si les voyants ne passent pas au vert, il poursuivra son combat non-violent avant de demander que Kabila et la CENI, présentés comme « des obstacles majeurs à la tenue d’élections crédibles en RDC « , soient

« déchargés de leurs prérogatives dans la gestion du processus électoral », et de « solliciter l’Onu et l’UA d’assurer le parachèvement de ce processus électoral de tous les dangers, en collaboration avec une expertise congolaise exempte de toute ambition électorale et ayant un sens d’abnégation confirmé »…

Elikia M’Bokolo: "L’opposition congolaise ne s’est pas préparée à l'hypothèse d'une presidentielle sans Kabila !"

Le Soir – le 25.08.2018,

Invité de marque au festival du film de Douarnenez, consacré cette année aux deux Congo, Kinshasa et Brazzaville, l’historien Elikia M’Bokolo, professeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales et à l’Unikin, chroniqueur sur RFI, a été longuement interrogé sur l’Afrique centrale avant les indépendances. Nous lui avons aussi demandé pourquoi lui, personnalité indépendante et intellectuel de renom avait, en juillet dernier, accepté de rallier le Front Commun pour le Congo, cette vaste plate forme constituée autour de la

majorité présidentielle.

Durant l’été, alors que tout le monde pensait que le président Kabila, (dont le mandat a expiré en décembre 2016) se représenterait, j’avais reçu des informations crédibles assurant le contraire. Pour moi, cela semblait donc assez clair : du coté de Kabila et son entourage, il y aurait un large regroupement et un processus transparent de sélection de candidats à la présidence, alors qu’en face nous nous trouvions confrontés à des « chevaux de retour » et des candidats auto-proclamés, comme Félix Tshisekedi, Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba, dont les partis respectifs étaient soit inexistants soit profondément

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fissurés par les récents développements de la vie politique. Face à de tels candidats on en était réduits aux applaudissements.

L’opposition congolaise ayant longtemps cru que le président Kabila allait se présenter, elle ne s’est pas préparée à une autre hypothèse. En attendant le dernier jour, la dernière minute, pour afficher ses intentions, le président a été finalement très bien joué : il les a tous pris de court. Il était trop tard pour opposer d’autres candidatures, préparer d’autres stratégies, élaborer des programmes autres que des slogans creux, réunir les moyens financiers nécessaires à la campagne.

Si le président Kabila s’était représenté tout de même, qu’auriez vous fait ?

Mais alors j’aurais considéré, tout simplement, que le contrat était rompu. Si j’ai rejoint le Front dès juillet, c’est bien parce que j’étais convaincu qu’il ne se représenterait pas ! L’opposition congolaise avait-elle prévu un autre schéma que celui des élections du 23 décembre 2018 ?

Si Kabila avait choisi de se représenter, -ce dont l’opposition était convaincue- elle aurait pu négocier soit une sortie en douceur du chef de l’Etat soit exiger d’être associée au pouvoir ou alors générer une insurrection populaire qui aurait obligé le président à quitter la scène…

Existait-il un scénario de mouvement populaire, voire de situation insurrectionnelle menant à une « transition sans Kabila » sur lequel d’aucuns auraient pu miser ?

Je ne le crois pas, c’aurait été trop risqué. Car lorsqu’un mouvement populaire l’emporte sur le pouvoir en place, nul ne peut être sûr que le peuple insurgé va vous suivre aveuglément.

Soutenir l’opposition appuyée par l’Eglise catholique, cela ne m’a pas paru une bonne chose. Le regroupement de l’opposition, soutenu par l’Eglise catholique, a oublié que la RDC est un Etat laïque, multiconfessionnel. Il y a au Congo des musulmans, des protestants, des membres des églises de réveil, des pentecôtistes, des kimbanguistes, des disciples de la prophétesse Kimpa Vita et autres, qui n’ont pas fait le même choix que l’Eglise catholique. Dans ce foisonnement, toutes sont des religions des pauvres, capables de mobiliser très largement. Je crois que la CENCO (conférence épiscopale du Congo ) a joué un jeu très dangereux et voué à l’échec en essayant de faire apparaître la religion catholique comme celle de tous les Congolais, ce qui, à l’évidence, n’est pas le cas. Un jour viendra où l’on posera la question de la discrimination qui joue en faveur de l’Eglise catholique, qui, aujourd’hui, continue de bénéficier du Concordat de 1908, toujours en vigueur.

Voulez-vous dire que depuis plus d’un siècle, l’Eglise catholique disposerait d’avantages particuliers par rapport aux autres cultes ?

C’est exactement cela : le Vatican dispose d’une ambassade au Congo, l’Eglise catholique reçoit de l’argent de l’Etat congolais, elle est subventionnée comme en Belgique. Depuis l’ère coloniale, elle représente ce que j’appellerais un « appareil idéologique d’Etat » : en échange de cette subvention, l’Eglise doit encadrer la population, prendre en charge l’éducation mais aussi informer le pouvoir. Les écoles gérées par l’Eglise catholique et quelques églises protestantes sont subventionnées par l’Etat, et cela au contraire des écoles fondées par d’autres dénominations religieuses ou par des laïcs. Ce sont les effets de ce concordat. Je ne pense pas que le pouvoir oserait poser la question de la laïcité, mais c’est l’un des débats à venir, car les petites églises se sentent traitées de manière discriminatoire et s’inquiètent, non sans raison, de cette différence de traitement…

Pourquoi la CENCO (Conférence épiscopale du Congo) s’est elle lancée dans cette épreuve de force avec le pouvoir ?

Depuis le sommet de la Cité de l’Union Africaine, auquel j’ai participé en 2016, des rumeurs circulaient suivant lesquelles, en cas de blocage, Mgr Monsengwo, cardinal de Kinshasa, pourrait faire fonction, de manière intérimaire, de président de la République. Ce qui serait absolument inadmissible. L’Eglise a commencé à mobiliser sans réellement le dire…Ayant

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