• No results found

Pour plus de détails sur l’actualité congolaise, voyezwww.CongoForum.beEncore des questions? Mme Helène Madinda vous répondra:helene.madinda@gmail.com.

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Share "Pour plus de détails sur l’actualité congolaise, voyezwww.CongoForum.beEncore des questions? Mme Helène Madinda vous répondra:helene.madinda@gmail.com."

Copied!
27
0
0

Bezig met laden.... (Bekijk nu de volledige tekst)

Hele tekst

(1)

21 07 18/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) Chers Visiteurs et Abonnés,

Si vous désirez vous INSCRIRE (ou inscrire un ami) à notre Revue de la Presse, afin de la recevoir quotidiennement par courriel dans votre boîte, rien de plus simple !

Envoyez un courriel à l’adresseyigdrya@gmail.com en mentionnant simplement « Revue de presse » (et l’adresse, si ce n’est pas celle d’où vous écrivez). C’est tout !!!

Nous avons vraiment besoin de votre soutien financier. Comme vous le savez, nous avons failli devoir renoncer à la gratuité des envois. Ce serait regrettable, alors qu’il suffirait que chaque abonné verse 1€ par an pour perpétuer ce service de CongoForum, un site web unique qui existe

depuis octobre 2005. Nous préférons donc faire appel à vous pour que vous cotisiez librement. Merci de verser votre soutien sur le compte BE53 7380 1810 3353 EUR de l’asbl

CongoForum, ou d’utiliser sur notre site le bouton « Donate » et ses options « crédit » ou

« Paypal ».

Si au contraire vous souhaitez vous DESINSCRIRE, c’est encore plus simple. Cliquez sur le lien « ad hoc » ci-dessous,en fin de document.

Pour plus de détails sur l’actualité congolaise, voyez

www.CongoForum.be

Encore des questions? Mme Helène Madinda vous répondra:

helene.madinda@gmail.com.

SOMMAIRE

La presse parue à Kinshasa en ce samedi 21 juillet 2018 est encore vouée aux commentaires sur le discours de Joseph Kabila sur l'état de la nation. Des médias en ligne y vont aussi de leur analyse. D’autre articles concernent les rapports difficiles du Ministre Thambwe Mwamba avec la presse et le décès de Jacques Mbadu, gouverneur du Kongo Central.

La section « presse étrangère », abondante, doit cependant à sa parution hebdomadaire un air un peu défraîchi. Pendant presque toute la semaine, en effet, ont paru des articles qui prédisaient ce que serait le discours de JKK devant le Congrès et faisaient encore de gros efforts pour en attendre quelque espoir. Depuis lors, on a été fixé. Hélas !

Discours de JKK

« Après le discours controversé de Kabila devant le congrès, l’ONU dépêche Saïd Djinnit auprès de Sassou », titre à la Une Le Potentiel.

« Après l’adresse du président Kabila devant le Parlement réuni en congrès, l’heure est au décryptage. », note ce journal. Programmée bien avant l’adresse du président Kabila devant le congrès, la visite de Said Djinnit de l’autre côté du fleuve Congo est interprétée de différentes manières dans les milieux politiques de la RDC. Certains y voient la mainmise des Nations Unies et, dans une certaine mesure, de l’Union africaine, analyse Le Potentiel.

« Présidentielle : Kabila et sa phrase indirecte contre la candidature de Katumbi », écrit Touteheure.com

Ce média en ligne reprend la phrase du chef de l’Etat qui, selon lui, fait directement penser à Moïse Katumbi. « J’en appelle à la vigilance et au patriotisme de la classe politique, toutes tendances confondues, afin que les prochaines élections, ouvertes du reste à tous ceux qui en réunissent les conditions légales d’éligibilité, soient un moment de célébration de la cohésion et de l’unité nationales. », a déclaré Joseph Kabila relayé par ce site d’information.

« Cette phrase de Joseph Kabila peut paraître anodine à première vue. Mais l’insistance sur les ‘‘conditions légales d’éligibilité’’ fait directement penser à Moïse Katumbi », décrypte le site.

ZoomEco.net planche sur le bilan chiffré de son discours et titre : « Les chiffres de Joseph Kabila sur l’état de la Nation en 2018 ».

Joseph Kabila a évoqué des chiffres importants pour présenter au peuple congolais les résultats de son action menée à la tête de la RDC depuis 2001, écrit ce média. Notamment l’évolution du Produit intérieur brut (PIB). « De 3 milliards de dollars américains en 1960

(2)

et 14 milliards USD en 1997, le PIB nominal est actuellement à 50 milliards USD. Pour Joseph Kabila, cela fait suite à la croissance économique dont le rythme est passé, pendant la même période, de 1% en 1960, à – 5% en 1997, pour atteindre 4,2% cette année, après avoir frôlé les deux chiffres il y a seulement 4 ans, soit un taux supérieur à la moyenne de celui de toute l’Afrique subsaharienne situé à 2,7%. », rapporte ce site Divers

7/7.cd évoque le dossier des insultes du ministre Alexis Thambwe Mwamba à l’égard de la presse et titre : « Pour insultes contre les journalistes : l’UNPC décrète un embargo de 6 mois contre T. Mwamba et s’apprête à saisir la justice ».

« Après avoir constaté le refus du ministre à présenter ses excuses à la presse dans les 48 heures qui lui avaient été accordées, l’UNPC décrète un embargo de 6 mois contre l’ancien rebelle du RCD. », peut-on lire sur 7sur7.cd

A en croire Kasonga Tshilunde, relayé par ce média, une marche sera organisée dans quelques jours pour le dépôt du mémo au Premier ministre. « Nous allons également saisir le Procureur général pour déposer une plainte à ce sujet’’ », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le Bulletin de l’ACP évoque le décès du gouverneur du Kongo central et titre : « Message de condoléances du Président de la République au peuple ne Kongo à l’occasion du décès du gouverneur Jacques Mbadu ».

Joseph Kabila Kabange, a adressé vendredi un message de condoléances au gouvernement du Kongo Central et à la famille biologique du gouverneur Jacques Mbadu Nsitu décédé jeudi à l’hôpital du Cinquantenaire à Kinshasa, écrit l’ACP. Dans son message, le Chef de l’Etat lui rend hommage et salue la mémoire de l’illustre disparu qu’il qualifie de «grand serviteur loyal et engagé».

Rappel : Les 7 conditions à défaut desquelles une élection sera NULLE.

L’élection est un processus complexe, une machine aux multiples rouages, et il faut que chacun de ceux-ci fonctionne impeccablement pour que l’élection puisse être valable.

Si un seul de ces rouages est défectueux ou grippé, cela met à néant la validité de tout le processus et les élections sont nulles. Schématiquement, ces conditions sont au nombre de sept:

1 – Le corps électoral doit être correctement connu et identifié. Là où, comme en RDC, le dernier recensement remonte au Déluge, ce recensement doit avoir lieu avant que l’on n’envisage d’organiser des élections .

2 – L’organisation pratique et matérielle des élections doit être confiée à une institution neutre et apolitique. C’est actuellement un point d’achoppement en RDC.

3 – Lorsque l’obstination d’un Président, jamais élu comme en RDC, ou simplement arrivé en fin de mandat, rend une Transition indispensable, celle-ci ne peut être présidée que par une personne consensuelle et qui s’engage à ne pas être candidate.

4 – La certification des résultats doit être confiée à un pouvoir judiciaire parfaitement indépendant.

5 – Toutes les opérations, depuis les bureaux de vote jusqu’à la proclamation finale, doivent être parfaitement transparentes, soumises à l’observation, tant des témoins désignés par les candidats que des observateurs nationaux ou internationaux. En particulier, les opérations électroniques doivent être, soit évitées, soit soumises à une surveillance particulièrement scrupuleuse. (Même si elles ne concernent que la transmission des résultats des bureaux locaux au bureau central. Le souci affiché de « gagner du temps »peut cacher une intention de gagner l’élection… en trichant).

6 – Les élections doivent être organisées par ordre d’importance croissante : régionales et locales, d’abord, provinciales et législatives ensuite, présidentielle en fin de parcours.

7 – Là où, comme en RDC depuis les élections de 2011, l’on vit sous un régime illégitime, il ne saurait être question d’impunité. Il faut des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge.

(3)

Il est indispensable que TOUTES ces conditions soient réalisées EN MEME TEMPS. Sans quoi l’on s’expose aux pires aventures telles celles dont la RDC donne, pour son malheur, le triste exemple à l’Univers entier. Dans ce pays, en effet, aucune de ces sept conditions n’a jusqu’ici été respectée.

L’on pourrait ajouter une huitième condition aux sept énumérées ici : le soutien ferme et sélectif de la «communauté internationale » aux démocraties en construction. Mais cela ne dépend pas des pays africains eux-mêmes.

Presse et documents étrangers

L’enfer des déplacés d’Ituri

Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 14 Juil 2018

L’ONU s’inquiète des violences commises depuis plusieurs mois par le conflit intercommunautaire entre ethnies Hema et Lendu dans l’Est du Congo. L’agence pour les réfugiés (HCR) a récemment recueilli de nombreux témoignages du calvaire des déplacés

qui hésitent encore à retourner dans leur village.

Massacres à huis clos en Ituri. Dans cette province de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), le conflit foncier autour des terres disputées entre les éleveurs Hema et les agriculteurs Lendu a provoqué la fuite de 350.000 personnes depuis décembre dernier.

Au mois de juin, 260 personnes ont été tuées dans ces violences intercommunautaires, mais la population commence à regagner petit à petit ses foyers, la peur au ventre.

« Les gens se font découper en morceaux »

Le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) estime à 150.000 le nombre de Congolais qui reviennent actuellement en Ituri . Mais les conditions de ces retours restent « désastreuses » selon l’agence de l’ONU, qui a pu se rendre pour la première fois dans certaines zones touchées par le conflit. Si la violence a baissé d’un cran dans la région, l’insécurité persiste.

« J’aurais trop peur d’aller travailler dans les champs maintenant… Les gens se font découper en morceaux » raconte au HCR Pascaline, 59 ans, qui a fui le village de Dese avec ses quatre petits-enfants en février dernier. Elle vit aujourd’hui dans un site de déplacés internes près de l’hôpital de Bunia, la capitale provinciale de l’Ituri, dans des conditions difficiles. « Parfois, nous ne recevons que la moitié des rations alimentaires. Je suis souvent malade, et les enfants aussi. »

« Ils ont tout brûlé »

Rith, 22 ans, s’est également réfugiée à Bunia « après l’explosion de violence à Largu » sa ville natale. Depuis, elle est retournée à Katoto, dans le territoire de Djugu mais comme beaucoup d’autres, elle n’a pas pu retrouver son foyer. « Ils ont brûlé notre maison. Ils ont tout brûlé. J’avais un champ où je cultivais des légumes. Ils ont brûlé ça aussi » explique- t-elle au HCR. « Notre équipe a entendu de nombreux et déchirants témoignages sur des violences barbares, notamment du fait de groupes armés attaquant des civils » dénonce Charlie Yaxley, un porte-parole de l’agence de l’ONU pour les réfugiés.

Les conditions de vie à Bunia restent précaires pour les déplacés, et ce, malgré l’aide humanitaire. « Nous sommes huit dans cette petite tente », témoigne Betso, 70 ans, qui campe avec sa femme et ses sept enfants. « Nous dormons par terre, car nous n’avons pas de matelas. Il fait froid la nuit. Nous ne savons pas où mettre nos enfants, ils ne peuvent dormir que sur un morceau de toile cirée. »

Manque de fonds

Pour Betso, envisager un retour est pour l’instant délicat. « J’aimerais que nous retournions chez nous mais pour vivre où ? Nous n’aurions pas de toit au-dessus de nos têtes. Et pour manger quoi ? Nous ne pouvons plus accéder à nos champs. J’avais l’habitude de vendre de l’huile sur le marché, mais mon magasin a été pillé.

Le HCR fournit des kits d’urgence et des abris pour remplacer les maisons endommagées

(4)

ou détruites, mais le manque de fonds continue de compliquer l’aide humanitaire. Le HCR n’a reçu que 17 % de la somme des 201 millions de dollars demandés dans le cadre de son appel de fonds pour l’aide humanitaire en République démocratique du Congo.

Des déplacés oubliés

Avec de l’argent qui n’arrive pas, le HCR se dit particulièrement préoccupé par le nombre élevé d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère dans la région et averti que ses « efforts pour fournir l’aide nécessaire dans la région étaient entravés par un sous- financement critique ». « Avec le manque de financement humanitaire, ces gens sont oubliés et laissés pour compte », déplore Charlie Yaxley. Et avec les autres conflits dans les Kasaï, le Nord et le Sud-Kivu, la RDC vient battre cette année un triste record, avec un peu plus de 4,5 millions de déplacés internes sur son territoire.

Kabila reprend en main l’armée à l’approche des élections Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 15 Juil 2018

Une série de nominations au sein des Forces armées de République démocratique du Congo (FARDC) remet en selle le sulfureux général John Numbi et écarte les moins

faucons des officiers congolais. Un signal inquiétant à moins de 6 mois de la présidentielle.

C’est le grand ménage dans l’armée congolaise. De nouvelles ordonnances lues samedi soir à la télévision nationale remanient profondément la chaîne de commandement des FARDC. Trois hommes se retrouvent désormais aux commandes de l’armée, à l’approche d’élections très attendues et alors que l’opposition soupçonne le président Joseph Kabila de vouloir passer en force afin de briguer un troisième mandat, interdit par la Constitution.

John Numbi, l’homme de main du pouvoir

La série d’ordonnances signent tout d’abord le retour du très controversé de John Numbi qui est nommé inspecteur général des FARDC. L’ancien chef de la police avait été suspendu de ses fonctions en 2010, après l’assassinat du célèbre militant des droits de l’homme Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana. De lourds soupçons pèsent en effet sur l’ancien conseiller sécurité du président Kabila – voir notre article.

Un des témoins clés de l’affaire, le major Paul Mwilambwe, avait dû se réfugier au Sénégal après avoir dénoncé John Numbi comme étant le principal commanditaire du double meurtre. Sur Twitter, Paul Mwilambwe dénonce ce week-end le retour aux affaires de Numbi, et craint pour sa sécurité. Pour Jean-Claude Katende, président d’une importante association des droits de l’homme (ASADHO), « La nomination de John Numbi dans l’armée est une insulte à la mémoire de Chebeya et au travail des défenseurs des droits humains.»

John Numbi a toujours été considéré comme l’homme des basses oeuvres de Joseph Kabila.

Et le sécurocrate n’est pas resté inactif après sa mise au vert de la police. Il aurait notamment joué un rôle de « soutien logistique » aux rebelles indépendantistes Bakata Katanga, qui avaient attaqué Lubumbashi en mars 2013. L’ombre de Numbi plane également autour de la surprenante reddition du milicien Gédéon en 2016 et de son allégeance au président Joseph Kabila.

Sanctionné par les Etats-unis et l’Union européenne, John Numbi est aussi accusé d’être « impliqué dans des actes d’intimidation violente pour assurer la victoire de candidats associés à la coalition de la Majorité présidentielle de Joseph Kabila en mars 2016 ».

Toujours selon le Trésor américain, qui a gelé ses avoirs, John Numbi « a menacé de tuer les candidats de l’opposition qui ne s’étaient pas retirés de la course volontairement ». Le retour de l’homme de confiance du président Kabila au sein de l’appareil sécuritaire congolais ne peut donc que susciter des interrogations.

Célestin Mbala et Gabriel Amisi aux commandes

Une autre personnalité trouble vient de prendre du galon dans l’armée : le général Gabriel Amisi, dit « Tango Four », également dans le collimateur des États-Unis. Celui-ci est promu numéro deux des FARDC et devient chef d’État-major adjoint chargé des opérations et du

(5)

renseignement. De triste réputation dans l’Est du pays, l’ancien rebelle proche de Laurent Nkunda est accusé d’exactions, de trafic d’armes et d’exploiter illégalement des mines.

Avec Amisi, Joseph Kabila espère pouvoir tenir les provinces de l’Est de pays, qui lui avaient apporté la majorité des suffrages lors des deux dernières élections.

Un troisième homme fait son apparition dans le verrou sécuritaire mis en place par le président congolais. Il s’agit du général Célestin Mbala Munsense, qui devient le nouveau numéro un de l’armée congolaise. Cette nomination permet d’éloigner l’ancien chef d’Etat major, le général Didier Etumba, qui part à la retraite, ainsi que le général Denis Kalume Numbi, récemment nommé ambassadeur en Russie. Le nouveau patron de l’armée congolaise, Katangais comme le chef de l’Etat, est perçu comme la relève de confiance de Joseph Kabila. Une nouvelle génération d’officiers a également été promue cette semaine, puisque le président en a profité pour restructurer le commandement des écoles militaires en élevant de nombreux cadres « au rang supérieur ».

Le double message de Joseph Kabila

La reprise en main de l’armée par Joseph Kabila et le retour inquiétant aux affaires de John Numbi intervient dans un contexte de crise politique bien particulier en RDC. Le chef de l’Etat, qui ne peut pas se représenter pour un nouveau mandat, et a déjà repoussé par deux fois les élections, se retrouve au pied du mur. Il doit prochainement prendre la parole pour indiquer ses intentions sur son avenir politique. Mais beaucoup redoutent qu’il ne cherche à briguer un nouveau mandat malgré le verrou constitutionnel.

En remettait de l’ordre dans son système sécuritaire, Joseph Kabila envoie une double message. Tout d’abord à ses troupes, en indiquant qu’aucun pas de côté ne sera toléré, et veut ainsi prévenir son armée de toute velléité de coup de force. Le second message est à destination des Congolais eux-mêmes, lassés par un président qui semble vouloir s’accrocher au pouvoir. Le nouvel appareil militaire, avec à sa tête Mbala Munsense, Numbi et Amisi, ne laissera aucune contestation renverser le pouvoir. En champion de la répression, John Numbi sera donc de nouveau aux avant-postes pour garantir le pouvoir en place à Kinshasa. L’ancien chef de la police s’était tristement illustré en 2007, au Bas- Congo, en répriment férocement les adeptes du Bundu dia Kongo. Selon les Nations unies, le bilan s’élevait à une centaine de morts. Le message est donc on ne peut plus clair.

Investissement minier : des entreprises zimbabwéennes concluent des partenariats de près de trois millions de dollars

Patrick Ndungidi - Adiac-Congo (Brazzaville) – le 16.07.2018

Sous la coordination de Zimtrade, l'organisation nationale de développement et de promotion du commerce du Zimbabwe, dix sociétés de ce pays ont participé au DRC

Mining qui s'est déroulé à Lubumbashi, du 13 au 15 juin.

Les entreprises zimbabwéennes, indique le journal "The Herald", ont conclu des accords avec des sociétés opérant en République démocratique du Congo (RDC) telles que Tenke Fungurume, Ivanhoe Mines Ltd, Kibali Gold Mine et la Gécamines. Selon le journal, le marché de la RDC est connu pour être risqué et difficile à pénétrer sur le plan logistique.

Cependant, les entreprises zimbabwéennes ont découvert qu'il s'agit d'un marché avec un énorme potentiel qui l'emporte peut-être sur les risques, en particulier, la province du Katanga et la ville de Lubumbashi, décrite comme un endroit paisible et stable pour effectuer des affaires.

« En dépit de sa réputation d'instabilité et de pandémie, en particulier le virus d'Ebola, la RDC attire beaucoup de ressortissants étrangers qui peuvent voir un grand potentiel d'affaires dans le pays. Au cours de notre visite à Lubumbashi, nous ne nous sommes jamais sentis en danger et les Zimbabwéens présents ont identifié de grandes opportunités d'affaires », a déclaré Renwick Wachenyuka, directeur intérimaire de la promotion des exportations de ZimTrade.

Les entreprises zimbabwéennes participantes ont également visité la mine Tenge Fungurume qui abrite l'une des plus grandes réserves de cuivre et de cobalt connues au monde ainsi que la mine Ivanhoe où elles ont établi des contacts avec des employés clés du secteur minier en RDC, indique-t-on.

(6)

« Notre participation et nos visites dans les principales mines de RDC nous ont ouvert les yeux, nous n'étions pas sûrs du marché mais il était assez surprenant et impressionnant de constater que la RDC a beaucoup de potentiel. En outre, les Congolais semblent avoir un faible pour le Zimbabwe et ont été ravis de voir une délégation zimbabwéenne à l'expo pour la première fois. Nous apprécions le soutien de ZimTrade et du consulat à Lubumbashi et nous sommes impatients de faire des affaires », a déclaré Michael Sullivan, directeur de Zimbabwe Valves, cité par "The Herlad".

Accord d'option pour Malemba Nkulu

Le 7 juillet, indique l'agence Ecofin, la compagnie minière Prospect Resources, active au Zimbabwe sur le lithium d’Arcadia, avait déclaré avoir conclu avec J3 Mining un accord d’option pour acquérir jusqu’à 75% de participation dans le projet de lithium et cuivre- cobalt Malemba Nkulu en RDC.

La transaction est assujettie à une période gratuite de diligence de quatre-vingt-dix jours qui expire le 25 septembre. Les actifs concernés, indique l'agence Ecofin, sont deux permis d’exploitation de petites mines couvrant environ 455 km² dans le district de Manono, environ 400 km au nord-est de Lubumbashi, dans le sud-est de la RDC.

Hugh Warner, président exécutif de Prospect resources, a déclaré que l’acquisition d’un autre grand projet, potentiellement riche en lithium et en cobalt, correspond au profil de la compagnie qui s’intéresse aux métaux utilisés dans le secteur de l’énergie. « Notre équipe a examiné de nombreux projets de cobalt et de lithium en RDC au cours des douze derniers mois. Nous avons hâte d'aller sur le terrain pour commencer l'exploration à Malemba Nkulu », a-t-il déclaré, cité par Ecofin.

RDC : un marché lucratif pour le Zimbabwe

En 2016, rappelle-t-on, ZimTrade a mené une étude de marché en RDC et découvert un bon potentiel pour le commerce entre le Zimbabwe et la RDC. Avec une population d'environ quatre-vingt-quatre millions d'habitants, des ressources inexploitées et des perspectives de croissance dans des domaines tels que l'agriculture, l'exploitation minière, l'industrie pharmaceutique, la fabrication, l'ingénierie et le tourisme, la RDC se révèle être un marché lucratif pour les entreprises zimbabwéennes.

Les deux pays qui entretiennent actuellement de bonnes relations politiques sont également membres de la Communauté de développement de l'Afrique australe et du Marché commun de l'Afrique orientale et australe qui assurent des conditions commerciales favorables à leurs entreprises.

Jean-Pierre Bemba candidat en sursis La Libre Afrique – le 16.07.2018,

Jean-Pierre Bemba a été intronisé par son parti, le MLC, pour être candidat dans la course à la présidentielle en République démocratique du Congo. Un scrutin du 23

décembre où les juges seront au centre du jeu.

Une désignation qui ne souffrait d'aucun doute. Condamné, en 2016, à 18 ans de prison en première instance par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, le « chairman » a finalement été acquitté en appel en juin dernier. Mais l’homme est toujours sous le coup d’une condamnation à un an de prison pour subornation de témoins. Une condamnation à un an de prison qui devait être examinée en appel le 4 juillet dernier.

Pour les proches de Bemba, il ne faisait aucun doute que cette « condamnation secondaire » allait être rangée au placard par la CPI. Or, il n’en est rien, le procureur de la CPI dans ce dossier a requis une condamnation à cinq ans de prison. L’affaire est en délibéré sans qu’aucune date n’ait été fixée pour le prononcé. Bemba est donc toujours en liberté provisoire et une épée de Damoclès plane au-dessus de son avenir.

Pour les membres de son Mouvement de Libération du Congo (MLC), la libération de leur chef est considérée comme un tournant dans la vie politique congolaise. Pour eux, il ne fait aucun doute que Bemba sera candidat et ils insistent aujourd’hui pour une candidature unique de l’opposition face au candidat qui sera présenté par la Majorité présidentielle. Le

(7)

MLC a toujours martelé, par contre, qu’il ne voulait pas d’un scrutin organisé avec la machine à voter.

Officiellement, le MLC a annoncé, ce vendredi, avoir aligné 715 candidats aux élections provinciales et sa volonté d’en inscrire 500 pour les législatives.

Mais évidemment, pour que le scénario du MLC se déroule comme il l’entend, il faut que Jean-Pierre Bemba puisse participer à la présidentielle. « S’il est acquitté par la CPI rien ne l’empêche de participer à ce scrutin », explique un juriste qui insiste sur le fait que « dix ans après sa condamnation pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, il est toujours sénateur. Chez nous, son casier judiciaire est vierge… Encore faut-il qu’il soit blanchi par la CPI ».

Une vraie course contre la montre est lancée dans ce dossier. Jean-Pierre Bemba doit se rendre physiquement en RDC pour déposer sa candidature entre le 24 juillet et le 8 août.

Or, pour l’instant, il est assigné à résidence en Belgique. Si la CPI tarde à rendre son verdict, Bemba sera privé d’élection et « le temps de la justice n’a rien à voir avec le temps des hommes », explique notre juriste. « La justice ne se sent pas obligée d’accélérer le mouvement parce qu’il y a des échéances électorales ».

Politisation du dossier ?

« Le calendrier électoral est un vrai poison pour Bemba », pense un de ses anciens acolytes passé dans la Majorité présidentielle. « En effet, si la justice devait annoncer qu’elle innocente Bemba à la veille des inscriptions pour la présidentielle, on pourrait l’accuser d’être partisane et d’avoir politisé le dossier ».

« En fait, il n’y a plus de bonne solution aujourd’hui pour la CPI. Le dossier Bemba est devenu éminemment politique. Qu’elle que soit le verdict, quel que soit le calendrier, tout sera suspect. Imaginez qu’il soit déclaré innocent fin août. Les candidatures seront closes, il sera exclus de la course à la présidentielle et il aura pourtant été blanchi de tous les dossiers qui lui étaient imputés. La CPI complique encore un peu plus la scène politique congolaise qui n’a vraiment pas besoin de cela », juge un autre ex. membre du MLC retiré du jeu politique.

La justice au cœur du scrutin

Aujourd’hui, dans le dossier Bemba, les Congolais ont donc les yeux rivés sur les juges de la CPI. La justice sera d’ailleurs au centre de ce scrutin congolais du 23 décembre. Dans le clan de la Majorité présidentielle, le plan visant à imposer le candidat Joseph Kabila pour un nouveau mandat se dessine de plus en plus clairement. Là aussi, il faudra certainement attendre le 8 août pour connaître définitivement le nom du candidat de la Majorité présidentielle. Si Kabila annonce son intention de briguer ce troisième mandat que lui refuse la Constitution, ce sera aux juges de la cour constitutionnelle congolaise de dire si sa candidature peut être avalisée ou non. Avec les derniers remaniements et notamment l’arrivée de Me Nkulu, éminence juridique de la Kabilie, dans cette institution, son avis dans ce dossier ne semble faire aucun doute.

Les juges qui seront aussi au centre de la candidature de Moïse Katumbi. Le principal opposant à Joseph Kabila a été condamné à trois ans de prison dans une affaire de spoliation d’un immeuble à Lubumbashi. Une condamantion contre laquelle il est en appel.

Reste le dossier de l’emploi de mercenaires, autre dossier jugé « ridicule » par les évêques congolais qui ont été appelés à se pencher sur les deux dossiers. Quant au dossier de la nationalité, aucun camp n’ose évoquer ce dossier, chacun ayant d’innombrables cas semblables dans son camp. La justice congolaise tentera-t-elle de se dresser contre la candidature de Katumbi ? Jamais sans doute, la justice n’aura été aussi présente dans une élection…

Tensions RDC/Ouganda : la recherche des cadavres autorisée sur le lac Edouard La Libre Afrique – le 16.07.2018,

La recherche des cadavres des Congolais et Ougandais tués sur le lac Édouard lors des incidents entre la force navale de la République démocratique du Congo et la marine de

l’Ouganda a été autorisée vendredi, a appris l’AFP auprès d’un responsable local congolais.

(8)

Des discussions avec les autorités ougandaises, il ressort qu’"il n’y a que la recherche des corps sur le lac Édouard qui a commencé", a déclaré le secrétaire exécutif adjoint du gouvernement provincial du Nord-Kivu, Muhindo Kyakwa, de retour d’une mission à Kampala.

« Deux corps d’Ougandais ont été retrouvés [jeudi] soir flottant sur les eaux du lac Édouard. D’autres corps ougandais ne sont pas encore retrouvés. Aucun corps congolais n’est retrouvé jusqu’à ce soir » (vendredi), a-t-il ajouté à l’AFP.

« Trois pêcheurs ougandais, kidnappés par des miliciens, ont été libérés et sont retournés dans leur pays », a-t-il poursuivi.

La mission a aussi obtenu des autorités ougandaises le principe de la tenue de discussions directes entre les gouvernements de ces deux pays voisins à Kasese, en Ouganda, le 18 juillet.

Il est prévu que les discussions tournent autour de la libération des 92 pêcheurs congolais arrêtés par la marine ougandaise sur le lac Edouard, la restitution de leur matériel de pêche et la fin des tensions, selon M. Muhindo.

A la mi-juin, l’association des pêcheurs de Kyavinyonge avait régulièrement dénoncé des arrestations de ses membres par des patrouilles ougandaises qu’ils croisent sur le lac Édouard et qui leur font payer de fortes sommes avant toute libération.

Il y a huit jours, quatre militaires et trois civils ougandais avaient trouvé la mort dans des affrontements entre des patrouilles congolaise et ougandaise.

En représailles, des militaires ougandais ont tiré samedi « à bout portant » sur des pêcheurs congolais qui se trouvaient sur le lac Édouard, selon un responsable local congolais et l’association des pêcheurs de Kyavinyonge, un village congolais de la rive du lac.Les relations entre la RDC et l’Ouganda sont complexes, les deux pays étant en désaccord sur le partage des ressources énergétiques du lac Édouard notamment où des accrochages se sont multipliés depuis le début de cette année.

Présidentielle : le candidat de la majorité sera connu avant le 8 août (She Okitundu)

Adiac-Congo (Brazzaville) – le 16.07.2018,

La certitude a été donnée par le vice-Premier ministre chargé des Affaires étrangères et de l'Intégration régionale, Léonard She Okitundu, au dernier Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine qui s’est tenu le 12 juillet à Addis-Abeba, en Éthiopie.

Le 24 juillet arrive à grands pas. Une date est très importante car elle marque le démarrage du processus d’enregistrement des candidatures éventuelles pour les législatives nationales et la présidentielle.

Le scénario sera quasi le même. Les bureaux de réception et de traitement des candidatures ouvriront leurs portes jusqu’au 8 août pour l'enregistrement des dossiers des requérants. Si les choses sont un peu claires du côté de l’opposition où quelques leaders se sont déjà prononcés en faisant valoir leurs ambitions pour la présidentielle jusqu’à voir leurs candidatures être entérinées officiellement par leurs formations politiques respectives, à la Majorité présidentielle, le suspense continue à être de mise.

Le choix du candidat-président de la République censé porter l’espoir des forces sociales et politiques de la majorité, actuellement diluées dans une méga plateforme électorale dénommée Front commun pour le Congo, se fait toujours attendre. Cela relève, dit-on là- bas, d’une stratégie politique. Mais, obligé de se dévoiler à ce sujet lors du dernier Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine qui s’est tenu à Addis-Abeba, le vice-Premier ministre chargé des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale a invité les uns et les autres à la patience.

Léonard She Okitundu a demandé à son auditoire d'attendre jusqu’au 8 août au plus tard, date arrêtée pour la clôture des candidatures à la présidentielle, pour être fixé sur ce que pourrait être l'attitude du chef de l’État, Joseph Kabila. « Le 24 juillet qui arrive, ça sera la réception et le traitement des candidatures pour l’élection présidentielle et la députation nationale […] Tous ceux qui se posent des questions sur l’élection présidentielle connaîtront

(9)

le candidat ou les candidats à l’élection présidentielle d’ici au 8 août au plus tard », a-t-il déclaré.

Peut-être que Joseph Kabila, dont le discours à la nation est attendu devant le congrès avant le 19 juillet, pourrait surprendre en levant définitivement, à cette occasion, le voile sur son avenir politique immédiat et ainsi tordre le cou aux spéculations de tout genre.

Peut-être aussi, comme l'insinuent certains observateurs, qu’après avoir caché son jeu pour souder son camp et désorganiser l’opposition, il va finalement se dévoiler.

Outre la controverse que continue de susciter ce troisième mandat présumé de l'actuel chef de l'État, le patron de la diplomatie congolaise a réitéré le caractère irréversible du processus électoral. « Je suis venu rappeler ce qu’a déjà dit le chef de l’État du haut de la tribune des Nations unies, que le processus électoral en RDC est irréversible et que toutes les étapes prévues par le calendrier électoral de la Ceni seront scrupuleusement respectées », a-t-il lancé, comme pour tenter de convaincre une communauté internationale pas toujours au faît des derniers développements du processus politique en RDC.

Remaniement militaire, le retour des faucons Hubert Leclercq – La Libre - le16 juillet 2018

A moins de six mois des élections du 23 décembre et à 25 jours de la clôture des candidatures à la présidentielle, le président hors mandat Joseph Kabila restructure son appareil militaire.

Joseph Kabila a procédé samedi 14 juillet à une vaste redistribution des cartes à la tête de l’armée congolaise. Le fait le plus marquant dans cette dizaine d’ordonnances présidentielles est le rappel du général John Numbi, nommé inspecteur général des FARDC.

Ancien chef de la police nationale congolaise (PNC), le général Numbi est considéré par des défenseurs des droits de l’homme comme le suspect numéro un dans l’assassinat en juin 2010 du militant Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana. Il avait été suspendu de ses fonctions puis admis l’an dernier à titre honorifique dans l’ordre national

« héros nationaux Kabila-Lumumba » au titre de grand officier, avant d’être réhabilité et reversé dans l’armée, son corps d’origine. Les premiers signes d’un retour au premier plan qui se confirme aujourd’hui.

Sa nomination intervient alors que l’affaire Chebeya doit être examinée par la justice à Dakar. C’est en effet au Sénégal où il est exilé qu’un ex-officier supérieur de la police nationale congolaise, Paul Mwilambwe, cité dans le dossier Chebeya, s’est présenté volontairement devant la justice. Mwilambwe continue d’affirmer que l’ordre d’exécuter les deux activistes de La Voix des sans voix a été donné par le général John Numbi, à l’époque numéro un de la police nationale congolaise.

Né en 1962 dans le Haut Lomami, John Numbi est issu de la même tribu que Laurent Désiré Kabila. La rencontre entre ces deux hommes remonte à 1989. Huit ans plus tard, quand Kabila prend le pouvoir, il nomme Numbi à la sécurité de la ville de Kinshasa au sein des Forces armées congolaises. Toujours proche de la famille Kabila, Numbi sera ensuite nommé inspecteur général de la Police nationale congolaise en 2007.

De son côté, le général Gabriel Amisi, alias Tango Four, est promu numéro deux des FARDC dont il devient le chef d’État-major adjoint chargé des opérations et du renseignement.

Les généraux Numbi et Amisi font l’objet de sanctions aux Etats-Unis et dans l’Union européenne.

Des sanctions mais tout le monde reste à bord

Le chef d’État-major, le général Didier Etumba est remplacé lui par le lieutenant général Mbala Munsense Célestin.

Le général Didier Etumba, un ancien de l’Ecole royale militaire, est envoyé à la retraite…

tout en étant nommé conseiller militaire du chef de l’État en remplacement de François Olenga. Ce dernier, lui aussi ciblé par des sanctions internationales, reste au cabinet du Président de la république où il est désormais chargé de missions. Bref, on sanctionne mais comme on ne veut se faire d’ennemis dans les rangs des potentats militaires, on recase tout le monde pour les garder sous la main et sous contrôle.

(10)

Célestin Mbala, lui, a longtemps occupé les fonctions de chef d’État-major particulier du chef de l’État. Des fonctions qu’il a continué à cumuler avec celles de chef d’État-major de l’administration militaire avant la restructuration de l’armée en 2014. Après cette opération, Mbala a été dégradé au poste de numéro deux de l’État-major général chargé de l’administration… jusqu’à ce samedi 14 juillet.

Kabila resserre les rangs, redistribue les postes au sein de son proche entourage et veille à ne froisser personne. Une réorganisation à la veille d’échéances importantes qui ne vont pas faciliter les relations internationales du pays. Pas certain que c’étaient les annonces que disait attendre la semaine dernière le Secrétaire général des Nations Unies, M.

Guterres, prié, une fois de plus, de ne pas venir à Kinshasa.

Epidémie : le choléra progresse dans l'ombre d'Ebola en RDC La Presse (Canada) – le 16.07.2018,

En 2017, l’épidémie de choléra a frappé 20 des 26 provinces e la RD Congo. Au plus fort de la crise, au début de l'automne 2017, « on avait dépassé la barre des 2000 cas par semaine. (© Photo illustration, Julien Robert Mutambayi/Habari RDC)

Pendant que les regards sont tournés vers l'épidémie d'Ebola qui sévit en République démocratique du Congo, une autre maladie mortelle y fait des ravages : le choléra. Si rien n'est fait, « l'épidémie risque d'être plus forte » cette année que l'an dernier, alors qu'elle avait fait près de 1200 morts, s'est alarmé auprès du journal canandien La Presse le haut responsable de la question au gouvernement congolais. Une inquiétude partagée par l'Organisation mondiale de la santé.

« L'histoire du début de l'été dernier est en train de se répéter », met en garde Didier Bompangue.

Coordonnateur du programme d'élimination du choléra au ministère de la Santé publique de la République démocratique du Congo (RDC), il s'inquiète de voir la progression du choléra suivre la même courbe qu'à pareille date, l'an dernier.

Après un creux dans le premier trimestre, le nombre de cas est reparti à la hausse depuis trois semaines et atteint les mêmes niveaux qu'en 2017, ce qui avait donné lieu à la pire flambée de choléra en près de 25 ans, en RDC.

Au plus fort de la crise, au début de l'automne 2017, « on avait dépassé la barre des 2000 cas par semaine », souligne le professeur Bompangue en entrevue téléphonique avec La Presse, un niveau qui n'avait pas été atteint depuis « l'épidémie de Goma », en 1994, dans l'est du pays, en plein afflux de réfugiés rwandais à l'époque.

Au total, 1157 personnes sont mortes du choléra l'an dernier en RDC sur près de 55 000 cas répertoriés, des données probablement inférieures à la réalité, estiment les experts consultés par La Presse.

Sans la mise en place de « mesures très urgentes et efficaces », Didier Bompangue prévient que la flambée de cette année « risque d'être plus forte » que celle de l'an dernier.

DANS L'OMBRE DE L'EBOLA

La présente résurgence du choléra en RDC « est indirectement liée au fait que tout le focus a été mis sur l'Ebola », dont une flambée touche la province de l'Équateur, dans le nord- ouest du pays, depuis avril, affirme Didier Bompangue.

Celle-ci survient au moment où les « conditions propices » à la propagation du choléra sont de retour, explique le professeur, pointant l'arrivée de la saison sèche qui complique l'accès à l'eau potable.

« Nous sommes très absorbés par l'Ebola et on essaie de dégager des moyens [pour lutter contre le choléra] », a déclaré à La Presse le médecin québéco-ivoirien Michel Yao, qui est responsable des opérations contre l'Ebola en RDC à l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

L'OMS prône elle aussi une intervention immédiate, « plutôt que d'attendre une crise qui exigerait plus de moyens », affirme le Dr Yao.

« C'est maintenant le moment d'agir. Nous partageons les mêmes inquiétudes » que les autorités congolaises, poursuit le Dr Yao, selon qui l'augmentation récente des cas de choléra « dépasse les chiffres habituels à cette période-ci [de l'année] ».

(11)

L'OMS appelle donc ses partenaires non gouvernementaux actifs en RDC, comme Médecins sans frontières et la Croix-Rouge, de même que les bailleurs de fonds internationaux, comme l'Union européenne, les États-Unis et le Canada, à « se mobiliser comme on s'est mobilisés contre l'Ebola ».

PRIORITÉ : EAU POTABLE

La première chose à faire pour freiner la propagation du choléra est d'assurer l'approvisionnement en eau potable, explique Cédric Yansouni, directeur adjoint du Centre J.D. MacLean pour les maladies tropicales de l'Université McGill, à Montréal.

Il faut ensuite mettre en place des « centres de traitements compétents » pour soigner les malades et « minimiser la contagion », ajoute l'infectiologue-microbiologiste.

Le professeur Bompangue prône en ce sens la pulvérisation au chlore des latrines afin de

« couper la chaîne de transmission », affirmant que « le vrai problème du choléra, ce sont les 75 % de personnes [infectées] asymptomatiques ».

Le choléra se guérit facilement lorsque les malades sont pris en charge rapidement, ce qui n'est pas facile dans un pays comme la RDC, qui dispose d'une « capacité de réponse excessivement faible », rappelle le Dr Yansouni.

« Les gens meurent de choses simples dans une grande partie du monde. »

S'il existe trois vaccins « relativement bons » contre le choléra, « leur durée d'action est relativement brève et il faut deux doses pour qu'ils soient efficaces », explique le Dr Yansouni, ce qui fait en sorte qu'on ne les utilise que de façon complémentaire dans la lutte contre le choléra, surtout dans un pays aux infrastructures de transport peu développées comme la RDC.

L'OMS appelle aussi à profiter des « périodes creuses » pour réaliser des interventions « à long terme » concernant l'accès à l'eau potable de même que la gestion des déchets et des égouts.

Surtout, insiste Cédric Yansouni, il faut éviter de cesser les interventions trop tôt, « une erreur classique dans le contrôle des épidémies, qu'on a même vue au Canada avec le SRAS [syndrome respiratoire aigu sévère] en 2003 ».

L'EBOLA « LARGEMENT ENDIGUÉE »

La propagation d'Ebola en République démocratique du Congo « a été largement endiguée », écrivait l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans son plus récent rapport sur la question, le 20 juin dernier.

Depuis le début d'avril, la maladie a fait 28 morts sur les 60 cas répertoriés (cas confirmés, probables et suspects confondus), tous dans la province de l'Équateur, dans le nord-ouest du pays.

L'OMS prévient cependant qu'« en dépit des progrès accomplis, il faut se garder de tout excès de confiance et ne pas relâcher les efforts tant que l'épidémie n'est pas maîtrisée », disant poursuivre la recherche active de cas. Le dernier cas confirmé remonte au 2 juin.

L'ONU adopte une résolution pour mieux protéger les enfants lors des conflits Marie Bourreau – RFI - le 17 juillet 2018

Mieux protéger les enfants dans les conflits armés, c'est le but de la résolution adoptée lundi 9 juillet à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU. Selon l'organisation Save the Children, près de 350 millions d'enfants seraient actuellement victimes des conflits dans le monde. Le texte adopté lundi doit permettre de prévenir le recours aux enfants- soldats et les attaques visant les enfants. Il doit maintenant être appliqué sur le terrain.

C'est toute la problématique des textes adoptés à New York et difficilement mis en œuvre sur le terrain. La résolution adoptée lundi 9 juillet n'échappe pas à la règle puisqu'elle a beau condamner fermement « toutes les violations du droit international impliquant le recrutement et l'utilisation des enfants par des parties à un conflit armé », il parait peu probable que les groupes qui s'adonnent à ces pratiques soient sensibles à ces menaces.

(12)

L'adoption de ce texte représente tout de même, selon les diplomates, un pas de plus pour bâtir un socle juridique pour mieux protéger les enfants, d'autant plus que la tendance est inquiétante.

Dans son rapport annuel consacré aux droits des enfants dans les conflits armés, le secrétaire général Antonio Guterres s'alarme de la hausse très nette des violations en 2017 avec plus de 21 000 cas vérifiés, notamment en Birmanie, en République démocratique du Congo, en Centrafrique, au Yémen ou au Mali.

Pour la première fois, grâce à ce texte, les enfants recrutés ou confrontés à un conflit armé doivent être considérés comme des victimes. Cela implique de les traiter en leur évitant la détention et en favorisant leur réintégration rapide dans la société.

Massacre du Kasaï : « Une gigantesque manipulation » Hubert Leclerc – La Libre/ AFP – le 17 juillet 2018

Le gouvernement de Kinshasa a été invité mardi à « enquêter » sur l’implication de certaines autorités congolaises dans le soutien aux milices qui ont ensanglanté la région du Kasaï, au centre de la République démocratique du Congo en 2016-2017, selon un rapport.

Le gouvernement congolais est appelé à « enquêter sur l’implication des autorités provinciales et nationales dans le soutien des milices » dans le conflit qui a fait plus de 3.000 morts entre septembre 2016 et juillet 2017 au Kasaï, écrit le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’université de New-York.

Alors que l’insurrection « était extrêmement brutale, la réponse militaire étroite et disproportionnée du gouvernement a aggravé la crise« , note GEC dans ce rapport intitulé,

« mettre le feu à sa propre maison: la crise au Kasaï, la manipulation du pouvoir coutumier et l’instrumentalisation du désordre« .

La région du Kasaï a basculé dans la violence en août 2016 après la mort d’un chef traditionnel, Kamuina Nsapu, tué dans un assaut des forces de sécurités congolaises après s’être ouvertement opposé au pouvoir de Kinshasa.

Une lutte localisée pour le pouvoir coutumier s’est rapidement répandue dans quatre provinces, et a fait plus de 3.000 morts, causé le déplacement de 1,4 million de personnes en l’espace d’une année.

Malgré la complexité de la violence, un thème commun émerge: « la manipulation du conflit par les élites pour se positionner », note GEC.

L’incertitude générée par la bataille pour la succession du président Joseph Kabila a contribué à cette dynamique, selon le rapport. M. Kabila est arrivé en fin de mandat en décembre 2016 et la présidentielle censée élire son successeur est prévue le 23 décembre 2018.

Selon GEC, « le conflit au Kasaï a vu de nombreux politiciens – dont Évariste Boshab, Hubert Mbingho, Maker Mwangu et Alex Kande – manoeuvrer pour des positions d’intermédiation entre conflits ‘locaux’ et pouvoir politique ‘national' ».

M. Boshab était ministre de l’Intérieur lors du déclenchement des violences, tandis que M.

Kande occupait le poste du gouverneur du Kasaï central d’où est partie l’insurrection.

Ancien ministre de l’Enseignement primaire, M. Mwangu est originaire de la province voisine du Kasaï comme M. Mbingho, actuel vice-gouverneur de cette entité. Les quatre hommes sont membres de la majorité présidentielle.

« Ces luttes intestines au sein de la coalition au pouvoir illustrent les tentatives de Boshab et de Mwangu pour se positionner comme la figure dominante de la province – l’incontournable sur lequel Kabila, ou tout successeur potentiel, peut compter pour y maintenir son contrôle », estime GEC.

Interrogé par l’AFP, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende n’a pas réagi immédiatement à ces propos.

La presse en ligne redoute des pressions comme les réseaux sociaux AFP -le 17 juillet 2018

A quelques jours d’échéances politiques décisives en République démocratique du Congo, les éditeurs et les défenseurs de la liberté d’expression s’inquiètent de la volonté des

(13)

autorités d’encadrer la presse en ligne et les réseaux sociaux pour lutter contre les « fake news » et la cybercriminalité.

Média Congo, Actualité.cd, la radio onusienne Okapi, 7sur7…: ces sites d’informations avaient jusqu’au 14 juillet pour mettre en œuvre un arrêté du ministère de la Communication. La plupart n’ont pas obtempéré dans l’attente d’un rendez-vous avec le ministre.

Ces sites ont fleuri en choisissant une ligne éditoriale plus factuelle que la presse d’opinion sur papier dont les titres appartiennent à des responsables politiques. Non sans succès, avec par exemple deux millions de visiteurs mensuels revendiqués pour Radio Okapi, quand la presse papier ne se vend qu’à quelques milliers d’exemplaires par jour.

L’arrêté prévoit l’ouverture d’un registre de déclaration préalable des médias en ligne.

« Tout message publicitaire sur un média en ligne doit passer avant sa diffusion auprès des institutions publiques chargées du contrôle de la publicité », ajoute le texte.

« Nous devons déjà déclarer les sites aux autorités compétentes mais s’enregistrer au préalable auprès du ministère n’a pas de sens. Cela veut dire qu’ils auront la possibilité d’autoriser ou pas l’existence d’un site », souligne Patient Ligodi, directeur du site Actualité.cd et président de l’Association des médias d’information en ligne de RDC (MILRDC).

Mardi, « les médias membres de MILRDC ne se sont pas enregistrés », selon M. Ligodi, espérant obtenir un rendez-vous avec le ministre de la Communication Lambert Mende d’ici à la fin de semaine pour discuter de cette décision.

« S’il est appliqué tel quel, dans sa lettre et dans son esprit, cet arrêté aura pour effet d’étouffer les médias en ligne et de restreindre davantage des espaces de liberté et d’expression alors que nous approchons des échéances politiques majeures, avec des élections annoncées », a déclaré Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de Journaliste en danger (JED), branche congolaise de Reporters sans frontières (RSF), qui demande un moratoire.

Des élections sont prévues le 23 décembre 2018 en RDC pour désigner le successeur du président Joseph Kabila, qui ne peut pas se représenter mais qui reste muet sur son avenir politique. L’heure de vérité va sonner avec le dépôt des candidatures à l’élection présidentielle entre le 24 juillet et le 8 août.

Un autre article de l’arrêté interdit toute information écrite ou visuelle « enfreignant le droit à l’image ou le droit à la vie privée ».

– « Contexte de répression » –

Amnesty International s’inquiète d’une possible interprétation extensive de cette disposition pour censurer l’information en ligne. « Est-ce que le gouvernement veut interdire certains médias online? Leur régulation peut attendre après les élections », affirme l’ONG Reporters sans frontières.

« La nouvelle régulation du gouvernement congolais intervient dans un contexte de répression très répandue contre les militants pro-droits humains et pro-démocratie, et l’opposition politique. Il y a une réelle inquiétude que ces nouvelles exigences soient bientôt utilisées pour sévir contre les médias en ligne congolais », s’inquiète la directrice Afrique de Human Right Watch Ida Sawyer – persona non grata en RDC pour des prises de position antérieures.

« S’ils veulent continuer à violer la loi, les règles qui régissent ce secteur, je ne comprends pas. Mais nous pouvons parler d’un moratoire au besoin », a déclaré à l’AFP le ministre de la Communication Lambert Mende.

Mende a également exprimé son souhait de réguler l’utilisation des médias sociaux lors d’une visite au siège de Facebook en Californie fin juin, alors que les deux principaux opérateurs, Orange et Vodacom, communiquent depuis des semaines sur l’arrivée de la 4G en RDC.

« La RDC représente un marché de plus de 60 millions de consommateurs potentiels des réseaux sociaux comme Facebook. D’où la nécessité pour l’État, tout en luttant contre la fracture numérique, de légiférer et réguler l’utilisation des réseaux sociaux afin de préserver le public contre les cyber-crimes », a déclaré le ministre dans un communiqué à l’issue de sa visite.

(14)

« Eux contrôlent cet instrument (Facebook) qui peut servir à commettre des crimes. Donc nous nous sommes mis d’accord sur un certain nombre de règles et de collaborations », a développé M. Mende interrogé par l’AFP. Par exemple bloquer des contenus? Affirmatif.

Le sujet est sensible en RDC où comme dans bien d’autres pays d’Afrique centrale (Congo- Brazzaville, Gabon, Cameroun…) les autorités ont demandé aux opérateurs de suspendre internet et les réseaux sociaux à chaque épisode de tensions politiques.

Ce fut le cas lors des marches catholiques anti-Kabila des 31 décembre, 21 janvier et 25 février. Le collectif à l’origine de ces marches a évoqué de possibles nouvelles actions début août si Kabila se représente.

L’insulte à Mandela

Colette Braeckman – le Soir – le 17 juillet 2018

Mu par la solidarité panafricaine, le regretté Nelson Mandela, né il y a tout juste 100 ans, avait mis dans l’Afrique des Grands Lacs ce qui lui restait d’énergie : dans ce qui était encore le Zaïre, il avait tenté une médiation de la dernière chance, mais s’était avéré impuissant à garantir, au minimum, un départ honorable pour le président Mobutu. Au Burundi, durant des mois, il avait inlassablement présidé les négociations politiques qui avaient fini par aboutir aux accords de paix d’Arusha et permis une réelle pacification des esprits.

S’il n’y avait que Mandela ! En Afrique centrale, depuis deux décennies, les médiateurs se sont succédé, les guerres meurtrières ont été suivies d’interminables palabres, des négociations ont abouti à des compromis politiques compliqués, la communauté internationale a apporté son aval mais aussi des troupes et des financements. A chaque fois, on a vu l’espoir renaître, les optimistes reprendre du poil de la bête…Et puis… Et puis tout vole en éclats. Voyez le Burundi, voyez le Congo : les accords ne sont pas respectés, les chefs de guerre repartent en campagne, les civils, par millions, sont déplacés ou réfugiés, les économies sont rackettées, les promesses ne sont pas tenues. Les seigneurs de la guerre ne se contentent pas de mettre en coupe leur propre territoire, ils jettent des allumettes sur les brousses voisines, en espérant que la propagation des incendies effacera leurs traces, sinon le souvenir même de leurs crimes. C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui, où l’on constate qu’aucun pays n’est réellement stable, qu’aucune économie n’est vraiment en développement aussi longtemps que toute la région ne l’est pas et que la solidarité entre voisins demeure un vain mot. On avait pu croire que le Rwanda, lui au moins, avait décollé, trouvé un certain équilibre et renoncé aux menées déstabilisatrices du début des années 2000. Or voilà le « bon élève », qui se révèle plus fragile que prévu, jalousé dans ses succès par ses voisins qui encouragent les opposants armés à multiplier les incursions et les provocations.

De tels actes risquent de rouvrir d’anciennes blessures et chacun sait que la riposte sera inévitable : Kagame a beau présider l’Union africaine et prêcher la retenue, il est évident que s’il se décide à répliquer, -et il l’a déjà promis-, la nouvelle guerre fera oublier chez ses voisins les élections non tenues, les mandats abusifs, les sanctions internationales, les turpitudes des uns et des autres…

Cette Afrique centrale à nouveau en crise, dévorée par des pyromanes sans frontières, représente une insulte à la mémoire et aux efforts de Mandela. Et une lancinante question adressée à la Belgique : qu’avons-nous donc légué à nos anciennes colonies pour qu’elles demeurent ainsi en queue du peloton ?

Des infiltrations armées au Rwanda font craindre une guerre régionale Colette Braeckman – le Soir – le 17 juillet 2018

Le président Kagame n’est pas homme à plaisanter avec la sécurité du Rwanda. Lors de la sortie d’une nouvelle promotion de 180 jeunes officiers formés au camp Gako (où se

trouvent 400 militaires américains…) il a rappelé que son armée, bien formée, était préparée à faire face à « toute situation inattendue »…

Lorsque ce discours fut prononcé, une première attaque avait déjà eu lieu au sortir de la forêt de Nyungwe, du côté de Kibeho, non loin de la ville de Butare : un groupe de 60 à 120 combattants avaient tué un chef de village, pillé des magasins et recruté de force des

(15)

civils pour qu’ils portent le butin. Ces hommes, bien organisés et méthodiques, avaient réussi à s’infiltrer à l’insu des troupes chargées de protéger la frontière entre le Rwanda et le Burundi.Les populations locales n’ont pas soutenu les assaillants, déclarant à un journaliste belge présent sur place, Marc Hoogsteyns, qu’elles refusaient toute aventure et voulaient vivre en paix. A son retour de l’étranger, le président rwandais qui a fait de la sécurité le maître mot de son régime, n’a pas caché sa colère face à cette série d’infiltrations. On en sait un peu plus aujourd’hui sur l’identité des assaillants car une formation appelée le MRCD(Mouvement rwandais pour le changement démocratique) a publié un communiqué dénonçant « la détresse des Rwandais causée par le régime FPR et Kagame à travers les techniques visant à les paupériser et les affamer par une pression fiscale sans précédent, spoliation à grande échelle ainsi que d’autres stratégies cruelles. » Cette formation assure avoir créé un mouvement armé, les Forces nationales de libération (FNL) qui aura pour mission de chasser le Front Patriotique rwandais, au pouvoir depuis sa victoire militaire en 1994 à l’issue du génocide des Tutsis.

Selon des sources locales, le MRCD est né de la convergence de plusieurs organisations opposées au régime rwandais. La première, est le « RNC core », une dissidence du Congrès national rwandais fondé par le général KayumbaNyamwasa, exilé en Afrique du Sud et ancien compagnon de route de Kagame.Kayumba, qui a survécu à plusieurs tentatives d’assassinat, tente depuis des années de nouer des alliances dans la région mais il se serait méfié de la coalition actuelle, où se retrouvent aussi des Hutus réfugiés au Congo depuis 1994, dont le colonel Hamada, un ancien FDLR, (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda)un mouvement armé composé d’anciens « génocidaires » et le PDR-Ihumure de Paul Rusesabagina. Ce dernier, ancien gérant de l’hôtel des Mille Collines, a été rendu célèbre par le film montrant comment il avait abrité des Tutsis dans son hôtel. Longtemps réfugié en Belgique, M. Rusesabagina y a fait fortune en fondant une société de taxis.

SI ces divers mouvements ont pu attaquer le Rwanda au départ du Burundi, c’est parce qu’ils ont bénéficié de divers soutiens dans la région : au Congo, il ont été appuyés par le général Patrick Masunzu, un Tutsi Banyamulenge des haut plateaux farouchement opposé à ses cousins de Kigali ainsi que par la milice Gumino composée de Tutsis de la plaine de la Ruzizi. Des miliciens burundais « Imbonerakure » ont également rejoint le mouvement, car Bujumbura accuse le Rwanda d’abriter des milliers d’opposants au président Nkurunziza tandis que les Congolais « Yakutumba », des guerriers Mai Mai, sont également intervenus, mus par une forte haine à l’encontre de leurs voisins rwandais. Il y a des mois que ces hommes s’entraînent au vu et au su de tous à Bijombo, au dessus de la ville congolaise d’Uvira et ils auraient été rejoints par plusieurs centaines d’anciens militaires rwandais.

Mécontents d’avoir du quitter l’armée pour se retrouver dans des sociétés de gardiennage, ces derniers auraient été recrutés depuis l’Ouganda et rejoints par des jeunes du Nord Kivu encouragés par un ancien gouverneur Eugène Serufuli.

Autrement dit, les voisins du Rwanda, l’Ouganda, qui mène un double jeu avec son ancien allié, le Burundi qui n’a rien à perdre et le Congo qui ne peut que profiter d’une nouvelle guerre qui donnerait prétexte à retarder les élections, auraient permis ces infiltrations armées dans un Rwanda isolé qui se compare quelquefois à Israël et où des officiels n’hésitent pas à évoquer la guerre du Kippour…

Kabila verrouille son armée

Colette Braeckman – le Soir – le 17 juillet 2018

Le président Kabila n’est pas un homme à prendre des risques. Quelle que soit la décision qu’il annoncera d’ici le 8 août dans son discours devant les deux Chambres réunies, -se représenter ou non ?- il entend bien verrouiller le système afin que le pouvoir n’échappe pas à la majorité présidentielle et surtout, afin de ne pas être à la merci d’une « surprise

» sur le plan militaire. C’est dans ce but qu’a déjà été créé le FCC (Front commun du Congo) une plate forme pro Kabila que l’historien Elikia M’Bokolo vient de rejoindre. Mais c’est surtout pour s’assurer de la fidélité de l’armée qu’a été opéré le dernier remaniement de la hiérarchie militaire, annoncé le week end dernier.

Sage précaution : l’annulation, le 30 juin dernier, du défilé militaire prévu pour célébrer l’anniversaire de l’indépendance, avait suscité différentes interprétations car la répression

(16)

des manifestations des chrétiens en début d’année avait suscité de la grogne au sein de l’armée.

Le remaniement actuel représente un sévère verrouillage de l’institution militaire : des généraux plus âgés ou formés en Europe comme le général DidierEtumba, (un ancien de l’Ecole royale militaire) a été mis à la retraite et nommé conseiller militaire du chef de l’Etat tandis que le général Denis Kalume a été envoyé à Moscou comme ambassadeur. En revanche, les nouveaux promus, qui tiennent en mains l’institution militaire, ont toute la confiance du chef de l’Etat et partagent avec lui de bien lourds secrets.

La nomination du général John Numbi au poste d’inspecteur général de l’armée représente la plus remarquable des nominations : suspendu durant huit ans après avoir été tenu pour responsable de l’assassinat de Floribert Chebeya, le fondateur de « La Voix des Sans voix

», l’ancien chef de la police nationale qui s’était retiré au Katanga, devient inspecteur général de l’armée après avoir été réhabilité voici quelques mois. Le général Numbi, un homme réputé méthodique et inflexible, sera chargé de superviser le fonctionnement de l’ensemble de l’armée. Il faut noter que cet homme fort du Katanga avait entretenu naguère des relations de confiance avec le général rwandais James Kabarebe. En outre, son nom avait été cité lorsqu’en 2016 le milicien Gédéon s’était rallié au président Kabila et que les combattants de ce chef de guerre avaient contribué à réprimer la révolte des Kasaïens.

Un autre Katangais fait partie du verrou sécuritaire : le général Célestin Mbala Munsense, qui remplace le général Etumba à la tête de l’armée congolaise, est lui aussi un proche de Kabila, dont il fut longtemps le chef d’état major particulier.

La nomination du général Gabriel Amisi dit « Tango Four »révèle elle aussi le verrouillage du système : cet ancien rebelle issu des Mai Mai devient le numéro deux des FARDC au titre de chef d’Etat major adjoint chargé des opérations et du renseignement. Après avoir proche de Laurent Nkunda, l’ancien dirigeant d’une rébellion soutenue par le Rwanda, « Tango Four » a laissé de mauvais souvenirs dans l’Est du Congo et en particulier à Kisangani où il prit part à la guerre dite des Six Jours en juin 2000. Depuis lors, toujours très proche de Kabila, le général Amisi a exploité des mines dans l’Est du pays et investi dans le Vita Club, un club de football très populaire à Kinshasa.

Ce train de nominations représente un message politique sans ambiguïté, qu’exprimait voici peu un autre général proche du président, Delphin Kahimbi, en charge du renseignement militaire : « nous sommes arrivés au pouvoir par la force. Que ceux qui souhaitent l’alternance sachent qu’ils ne l’obtiendront ni par les élections ni par des manifestations pacifiques, mais en faisant la même chose que nous. » Le Comité des Laïcs chrétiens qui annonce une nouvelle série de manifestations pacifiques en août prochain sait à quoi il peut s’attendre.

Au moins 15 morts dans des combats entre groupes armés en RDC VOA – le 18.07.2018,

Au moins 15 personnes ont trouvé la mort dans des combats entre coalitions des groupes armés locaux et étrangers dans l'est de la République démocratique du Congo en cinq

jours d'affrontements avant une intervention de l'armée, indiquent des sources concordantes.

"Cinq civils et deux miliciens du groupe +Guidon+ sont morts lundi dans des affrontements à Kamiro. Sur l'axe Lukweti Nyabiondo huit civils ont trouvé la mort et d'autres sont blessés" entre vendredi et mardi, a déclaré à l'AFP Cosmas Kangakolo, administrateur du territoire de Masisi, dans le Nord-Kivu.

"Des groupes armés s'affrontent depuis vendredi dans la collectivité-chefferie de Bashali- Mokonto, a-t-il ajouté.

"Quinze personnes ont été tuées, d'autres sont blessées. Des villages se sont vidés à cause de ces affrontements entre groupes armés", a déploré Laurent Kamantu, président de la société civile de Bashali-Mokonto (Nord-Kivu).

"Nous sommes abandonnés. Les groupes armés font la loi chez nous. Nous demandons au gouvernement de nous envoyer l'armée", a-t-il ajouté.

Ces combats opposent la coalition des miliciens de l'Alliance des patriotes pour un Congo souverain avec des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques pour la libération du

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

La candidature de Louise Mushikiwabo, actuelle ministre rwandaise des Affaires étrangères, au poste de secrétaire générale de l’OIF, officialisée en mai à Paris

Dans une déclaration datée hier jeudi 11 octobre, lue à la presse par Martin Fayulu, écrit le journal, l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), le Mouvement de Libération du

Lambert Mende, porte-parole du Gouvernement congolais: « Nous félicitons Dénis Mukwege pour cette reconnaissance par l’académie Nobel de Suède du travail remarquable qu’il fait

Pour les sociétaires d’Ensemble, comme ce fut le cas avec feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba qui, à un moment de l’histoire de la RDC a symbolisé le retour

Ces invalidations en cascade, à propos desquelles la Cour Constitutionnelle devra statuer d’ici le 19 septembre, ont immédiatement fait remonter la tension et alimenté les

D’autant que dans l’opposition, certains membres comme Moïse Katumbi continuent toujours d’espérer d’être repris pour la course à la présidentielle malgré le fait que le

Ce quotidien rappelle que l’évolution de la situation en République démocratique du Congo caractérisée par la désignation au dauphin du président Joseph Kabila Kabange, les

Accusé de vouloir passer outre la Constitution pour se représenter à la présidentielle de décembre, le président Joseph Kabila a finalement décidé de passer la main en