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27/08/16/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

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27/08/16/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) Quelques nouvelles de l’affaire BIAC sont les seules notes inattendues qui apportent de la variété dans une actualité toujours vouée au sempiternel « Dialogue » et à sa Conférence préparatoire qui touche déjà à sa fin alors que d’aucuns, comme Léon Kengo wa Dondo et quelques autres ne l’ont rejointe qu’hier. Les journaux parus ce samedi matin s’en sont fait l’écho.

Economie

Le Potentiel sonne l’alerte : « Redressement de la BIAC : la liste des potentiels repreneurs encore secrète ».

Ce journal critique l’optimisme de la Banque centrale quant au redressement de la Biac. A ce jour, renseigne ce journal, malgré des spéculations de certains analystes, la liste des potentiels repreneurs n’est pas encore connue.

« Dialogue »

DigitalCongo pavoise gaîment pour annoncer « Le navire de Kodjo n’arrête d’embarquer à son bord de nouveaux passagers. Kengo et autres l’ont rejoint hier ».

Trois jours plus tôt, un de ses proches avait pourtant affirmé à Jeune Afrique que son mouvement, « l’Opposition républicaine » (OR), n’était pas favorable au dialogue tant que n’y participaient pas « l’UDPS, le G7 et le MLC », trois structures d’opposition soutenant respectivement Étienne Tshisekedi, Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba. Ces trois mouvances persistent dans leur refus de participer aux travaux préparatoires conduits par Edem Kodjo, accusé de partialité et « récusé » par le «Rassemblement de l’opposition ».

« Nous allons tenter d’imposer l’inclusivité de l’intérieur et éviter l’escalade », a indiqué un membre de l’OR pour expliquer ce revirement.

La Prospérité, utilisant la même image maritime, titre « Volte-face. Dialogue : Kengo, Bitakwira, Mbikayi embarqués ! ».

Pour ce quotidien, aux yeux de plusieurs observateurs, il s’agit là d’un grand pas vers l’Inclusivité du dialogue en gestation. Le journal affirme donc que Léon Kengo wa Dondo et son Opposition Républicaine -OR- viennent de se joindre aux autres forces politiques pour l’avancement des travaux du comité préparatoire, lesquels travaux avaient été annoncés, le jeudi 25 août dernier. Mais, hélas !, poursuit-elle, l’homme et sa plateforme politique n’ont point été aperçus. C’est pourtant chose faite depuis hier, vendredi 26 août 2016.

L’Avenir note : « Dialogue : Revoici Kengo! ».

Selon ce journal, le comité préparatoire du dialogue politique s’agrandit pour autant que vendredi, c’est la plate-forme Opposition Républicaine qui a rejoint la table des négociations. Le confrère fait remarquer que c’est son autorité morale, le président du sénat Léon Kengo wa Dondo qui a personnellement assisté aux travaux. Ainsi, renchérit le confrère, Léon Kengo retrouve d’autres opposants comme Vital Kamerhe, José Makila, Samy Badibanga, Steve Mbikayi, Justin Bitakwira et les autres. A l’opposition Républicaine, on a toujours considéré le dialogue comme la seule voie incontournable pour maintenir la paix au pays.

Le Potentiel titre « Dialogue : Kengo décide de mener le combat de l’intérieur ».

Il fait remarquer le camp des partisans du dialogue continue de s’élargir car, après avoir fait semblant de claquer la porte du comité préparatoire au dialogue, Kengo a décidé d’embarquer dans le navire piloté par Edem Kodjo.

Radio Okapi cite « Mwenze Kongolo: Au comité préparatoire, nous défendons les intérêts de la population»

Le président du Parti kabiliste (PK), Jeannot Mwenze Kongolo affirme prendre part aux travaux du comité préparatoire du dialogue national pour défendre les intérêts de la population. Jeannot Mwenze Kongolo estime nécessaire que l’opposition participe au

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dialogue national après avoir obtenu l’implication de la communauté internationale dans ce forum.

(Tout ce qui se dit du « dialogue » renvoie à la partie de bras de fer engagée entre deux conceptions du « dialogue». JKK a fait étalage de sa volonté de suivre le processus programmé par la CENI, et l’opposition « conclaviste » de son soutien à Tshisekedi. Le « Dialogue » sombrera dans l’insignifiance si Kodjo ne parvient pas à y obtenir la présence au moins de l’UDPS, désormais renforcée d’une bonne partie de l’Opposition. L’UDPS persiste dans son attitude habituelle : répondre « Oui, Mais… » et développer le « mais » en une suite successive de revendications.

Ce que la MP veut par dessus tout c'est un Dialogue National similaire aux Concertations Nationales, un forum sévèrement surveillé, formaté à l’avance et dont les résolutions seront transmises au « Chef de l'Etat » qui a son tour les transmettra aux institutions nationales pour analyse, observation et exécution éventuelle. Dans ce cas, l'UDPS ne voit pas pourquoi elle participerait à un tel forum inutile.

L'UDPS veut obtenir la garantie que les Résolutions du Dialogue National seront impératives et opposables à tous et désire avoir, quant à la liberté des débats et la sécurité des participants, des garanties internationales. Dans un premier temps, il s’agissait d’en confier toute l’organisation à la MONUSCO et peut-être même de se réunir à l’étranger.

Plus récemment, il s’agit d’un « encadrement » par une brochette d’organisations qui devrait comprendre l’ONU, l’UE, l’UA, l’OIF et les USA.

En caricaturant à peine les choses, on pourrait dire que la MP a pour idéal une sorte de « Congrès du PPRD et alliés + quelques invités », axé sur la perpétuation du régime actuel, et que l’UDPS verrait volontiers une sorte de Tribunal de la Communauté Internationale se charger enfin de « régler le contentieux électoral de 2011 », c’est-à-dire, dans l’imaginaire udepsien , de proclamer Tshisekedi président.

Cette position-là a, elle aussi, ses incohérences. Que les élections aient été nulles, comme elles l’ont été, ou qu’elles aient été gagnées par Tshisekedi, comme on se complaît à le rêver à l’UDPS, le fait est que Kabila, depuis 2011, a fait proclamer des résultats qui le déclaraient vainqueur et s’est maintenu en place depuis bientôt 5 ans par la force et l’intimidation. Pourquoi aller discuter de la fin d’un mandat constitutionnel à propos de quelqu’un qui ne détient aucun mandat de cette sorte ? Pourquoi même lui supposer la moindre velléité de se soucier d’une Constitution qu’il viole quotidiennement de. puis cinq ans. La réalité dite crûment, c’est qu’il est en place par la force et ne la quittera que par la force.

La discussion sur la date buttoir pour bouger, est-ce le 30 septembre,si à cette date l'élection présidentielle n'est pas convoquée ou trois mois plus tard, à la fin effective du mandat, n’a donc aucun sens. Un mandat inexistant n’a bien sûr ni commencement, ni fin ! Tout aussi irréaliste est la discussion sur le fameux arrêt de la Cour Constitutionnelle. Elle n'a rien décidé du tout et encore moins autorisé. Cette cour ne pouvait se prononcer que sur ce que la constitution a prévu à savoir : l'empêchement d'un président durant son mandat, non encore expiré, à exercer ses fonctions. Avec Kabila actuellement nous sommes dans le cas de ce qui serait une fin de mandat constitutionnelle … si seulement il vait été élu en 2011. Eventualité sur laquelle la Constitution est muette.

Si un Tribunal Tribunal de la Communauté Internationale chargé de « régler le contentieux électoral de 2011 », tel que l’UDPS l’imagine, existait, il commencerait par mettre équitablement aux fers tant Kabila que Tshisekedi, pour avoir l’un et l’autre tenté de prendre le pouvoir après des élections NULLES en 20111. NdlR)

1En effet, les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire « officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi.

Les élections de 2011 avaient été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement

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Presse et documents étrangers

L'opposition refuse de participer aux travaux préparatoires du "dialogue national"

AFP | le 20/08/2016

La coalition des forces d'opposition congolaise, le "Rassemblement" récemment créé à Bruxelles, a annoncé samedi son refus de participer aux travaux préparatoires du "dialogue national", convoqués mardi par le facilitateur de l'Union africaine (UA), en vue d'"élections apaisées" en République démocratique du Congo (RDC).

Le "Rassemblement" qui s'est réuni "en urgence" considère la décision du facilitateur

"comme une provocation (...)", lit-on dans un communiqué reçu par l'AFP. La coalition

"demande à l'ensemble (du) peuple de se mobiliser comme un seul homme en vue de faire échec à cette énième forfaiture en observant une journée morte ce mardi 23 août".

Pour les opposants, le facilitateur et ses "complices" seront tenus pour "responsables" des conséquences de l'"entêtement (du facilitateur, ndlr) à vouloir à tout prix accorder un troisième mandat (au président Joseph) Kabila en violation de la Constitution".

"Ce comité n'engage que la personne de Kodjo qui est en plein forcing", a réagi samedi auprès de l'AFP Joseph Olenghankoy, l'un des responsables du "Rassemblement".

Le facilitateur, l'ex-Premier ministre togolais Edem Kodjo, avait "convié" les délégués mandatés par les organisations politiques et la société civile à prendre part aux travaux du comité préparatoire du "dialogue national" mardi, selon un communiqué diffusé plus tôt samedi.

Le 31 juillet, le "Rassemblement" avait récusé M. Kodjo, l'accusant de partialité, et avait fait de son remplacement par l'UA la condition principale à la participation au dialogue.

Le Mouvement de libération du Congo (MLC), deuxième force à l'Assemblée nationale, a également exclu toute participation au dialogue. Le mouvement a fait savoir, par le sénateur Jacques Djoli, "ne pas être concerné par cette démarche extra-constitutionnelle".

"Les choses sérieuses vont enfin commencer", s'est au contraire réjoui André-Alain Atundu, porte-parole de la majorité présidentielle au pouvoir.

Un climat politique tendu règne en RDC à l'approche de l'élection présidentielle, censée avoir lieu avant la fin de l'année, mais devenue hautement improbable. Au pouvoir depuis 2001, Joseph Kabila doit arriver au terme de son mandat le 20 décembre. Alors que la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat, l'opposition craint qu'il ne tente de s'accrocher au pouvoir.

Fin novembre, M. Kabila avait convoqué ce "dialogue national" afin de mettre autour de la table la majorité, l'opposition et la société civile pour réfléchir à la tenue d'"élections apaisées".

La majeure partie de l'opposition avait d'abord boudé ce dialogue, le considérant comme un "piège", puis a accepté d'y participer sous conditions, notamment la libération des prisonniers politiques.

L'annonce vendredi par les autorités congolaises de la libération d'une vingtaine de

"prisonniers politiques et d'opinion" a été considérée par le facilitateur comme une réponse

la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs malgré cette déclaration du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa : « Les résultats publiés ne sont conformes ni à la justice ni à la vérité “. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. C’est d’autant plus certain que la CENI a fait incinérer tous les documents relatifs aux élections de 2006 et 2013 en octobre 2014, soit, en ce qui concerne les plus récents, après un délai de trois ans seulement, anormalement court pour ce genre d’affaires. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. En d’autres termes, il y a en RDC un Président, des ministres, des autorités DE FAIT. Il n’y en a plus aucune qui puisse légitimement se dire « autorité de droit ».

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positive à l'un des préalables de l'opposition.

Le "Rassemblement" a toutefois déclaré qu'"aucun acteur politique incarcéré ou en détention" n'était bénéficiaire de ces mesures, estimant que sur 112 "prisonniers politiques et d’opinion", seulement quatre ont été libérés.

Tages Allgemeine Zeitung (TAZ)

La TAZ, de Berlin, sous le titre « Qui sont les auteurs des massacres de Beni? rapporte que le bilan officiel du massacre attribué par l'armée nationale (les FARDC) à des rebelles ougandais, il y une semaine à Beni, est de 51 morts, des civils tués à la machette. Des sources locales parlent de plus du double de victimes.

"À Beni, la plupart des habitants pensent que les assaillants étaient en fait des membres des FARDC, les Forces armées de la République du Congo. Des survivants au massacre assurent eux-mêmes qu'il s'agissait de membres des FARDC qui parlaient en Swahili et en Kinyarwanda, rapporte la tai, qui ajoute qu'un journaliste local de Beni a affirmé qu'il existe au sein des FARDC un escadron de la mort qui procède à de tels massacres.

"En mai dernier, le gouvernement de Kinshasa avait pris la décision de transférer le QG de

"Sukola 1" de Beni vers la petite ville d'Eringeti à 65 km plus au nord - loin des voies du trafic d'armes. Début août, lors de sa visite à Beni, le président Joseph Kabila avait ordonné de mettre sa décision en application. Sur quoi, après son départ, les généraux auraient organisé le massacre pour prouver qu'il était nécessaire de maintenir leur QG à Beni.

Lors de l'assassinat du populaire général Mamadou Ndala par une attaque des ADF à Beni au début 2014, on a appris plus tard que les meurtriers avaient agi pour le compte d'un officier rival au sein de l'armée.

Si tout cela est vrai, conclut la TAZ, alors le président Kabila a un sérieux problème d'autorité au sein de l'armée. Ces derniers jours il a tenu des réunions de crise avec ses plus importants généraux. Jusqu'ici l'opinion publique n'a pas été informée de quelconques résultats …

(Jason Stearns a été expulsé pour avoir livré une version qui ne va pas aussi loin ... NdlR) L’élection présidentielle n'aura pas lieu avant 2017. Joseph Kabila restera au

pouvoir après la fin de son mandat.

RTBF - 20-08-16

Joseph Kabila restera au pouvoir après la fin de son mandat, en décembre prochain.

L'élection présidentielle, initialement prévue en novembre, n'aura pas lieu avant 2017, rapporte l'agence Reuters, citant la commission électorale.

Pour justifier ce report, la commission avance un manque de fonds et un retard dans l'enregistrement de nouveaux électeurs.

Corneille Nangaa, le président de la commission électorale en RDC, confirme que le renouvellement du fichier électoral est "un des préalables incontournables pour la tenue des élections crédibles et apaisées en RDC". Il annonce que ce renouvellement "ne pourra pas avoir lieu avant 16 mois et un jour".

Cela implique que l'élection présidentielle ne pourrait pas avoir lieu avant juillet 2017 et que Joseph Kabila devrait se maintenir au pouvoir. La Cour constitutionnelle congolaise avait en effet statué en mai dernier qu'il pourrait rester au pouvoir en cas de report des élections.

Pas avant 2018, voire 2019 ?

Cette décision "risque de relancer la contestation politique. Des dizaines d'opposants ont été arrêtés ou tués pendant des manifestations anti-Kabila depuis l'an dernier", commente Reuters.

"Selon certains analystes politiques, la présidentielle ne devrait pas avoir lieu avant 2018, voire 2019, Joseph Kabila ayant dit ce mois-ci que le nouveau calendrier électoral ne serait pas finalisé tant que le processus d'enregistrement des électeurs ne sera pas terminé", ajoute l'agence de presse.

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Le foot, ce business politique

Pierre Boisselet - Envoyé spécial de Jeune Afriquje - le 20 août 2016

Ça n’est pas qu’une affaire de passion. Investir dans le ballon rond permet aux hommes politiques d’étendre leur influence. Mais, pour rester populaire, il faut gagner.

En cet après-midi sec et ensoleillé du 26 mai, l’atmosphère est électrique dans le stade du Tout-Puissant Mazembe (TP Mazembe). Près de 18 000 spectateurs sont venus voir leur équipe affronter son principal rival : l’AS Vita Club (V. Club) de Kinshasa. L’enjeu sportif et les rivalités entre les deux villes suffisent habituellement à crisper leurs rencontres. Mais un autre ingrédient fait cette fois monter la température : le contexte politique.

L’ombre de Katumbi plane toujours

Dans le stade, tout le monde pense en effet à un grand absent : le président du TP Mazembe, Moïse Katumbi. Candidat déclaré à la succession du chef de l’État, Joseph Kabila, il est aussi l’un de ses principaux opposants. Or Lubumbashi est en ébullition depuis que, quelques jours plus tôt, il a été poussé à l’exil dans des circonstances rocambolesques.

Poursuivi par le gouvernement dans une affaire de « recrutement de mercenaires », il a été convoqué à plusieurs reprises devant le tribunal de Lubumbashi, où une foule dans laquelle se trouvaient de nombreux fans de son club est venue le soutenir. Après la troisième convocation, Katumbi s’est retrouvé à l’hôpital. Il dira, plus tard, avoir été empoisonné par un policier cagoulé armé d’une seringue. Invérifiable.

Toujours est-il que le gouvernement le laisse quitter le pays pour se faire soigner, puis reprend fermement le contrôle de la rue. Le 25 mai, une manifestation de l’opposition est interdite à Lubumbashi. Depuis, tout rassemblement est dispersé.

Mais le stade, construit par Katumbi, reste un sanctuaire pour ses fidèles. La police y est cantonnée à l’extérieur, où les vigiles filtrent les entrées. Supporters du TP Mazembe et partisans de Katumbi – qui souvent se confondent – sont ici chez eux.

Un élément ajoute à la dramaturgie du match qui va débuter. L’homologue de Katumbi au V. Club est un proche de Kabila : le général Gabriel Amisi, alias Tango Four. Parqués dans un coin du stade, les v.-clubiens ne font pas mystère de leurs sympathies. « Wumela ! » s’époumonent-ils, alors que les deux équipes s’échauffent sur l’impeccable pelouse synthétique. « Restez longtemps » – en lingala – est le cri de ralliement des supporters de Kabila, qui aimeraient le voir rester à la tête de l’État après la fin de son dernier mandat constitutionnel, en décembre.

Un héros célébré lors d’événements sportifs

Côté Katumbi, les « 100 pour 100 », un groupe de 150 « fanatiques », mettent l’ambiance avec leurs danses frénétiques et leur orchestre assourdissant. Dévoués corps et âme à leur chef, ces ultras suivent l’équipe partout dans le monde. « Moïse, c’est notre père », lance en swahili « Robot », la mascotte du groupe. « On se battra pour lui. Je l’ai accompagné au tribunal. On m’a mis quatre jours au cachot pour ça ! »

Les « 100 pour 100 », ce sont un peu les enfants adoptifs de Katumbi : il les indemnise en cas de maladie ou de décès d’un proche et subventionne même les études de certains d’entre eux, comme pour le secrétaire général, Serge Iweza.

Mais ils ne représentent qu’une petite partie des fans du club. Et lorsque « les corbeaux » finissent par marquer le but de la victoire, c’est tout le stade qui s’embrase, chantant, en swahili : « Toi, qui es-tu pour nier la force de Moïse ? »

Le personnel politique investi au sein des clubs de football

Rares sont les pays où le foot est à ce point mêlé à la politique. Et le phénomène n’est pas nouveau. En 1957, une rencontre entre les « indigènes » du FC Léopoldville (Kinshasa) et les colons de l’Union saint-gilloise de Bruxelles avait déclenché l’une des premières émeutes annonciatrices de l’indépendance. L’arbitre, un officier belge, avait refusé deux des buts congolais pour hors-jeu…

Aujourd’hui, les dirigeants des grands clubs affirment à l’unisson ne pas mélanger foot et politique. Leurs CV démontrent pourtant le contraire. Outre ceux du TP Mazembe et de l’AS Vita Club, il y a ceux du Daring Club Motema Pembe (DCMP), l’autre grand club de Kinshasa. Jusqu’à la mi-juillet, il était dirigé par Gentiny Ngobila, le gouverneur de la

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province du Maï-Ndombe, membre de la majorité présidentielle (l’intérim est assuré depuis par Jérôme Ntangu).

Ngobila est un ami d’enfance ­d’Aubin Minaku, l’influent président de l’Assemblée nationale, également administrateur du club et l’un de ses principaux mécènes. Le frère du chef de l’État, Zoé Kabila, a pour sa part fondé le club kinois de Shark XI. Un des fils de Katumbi, Champion, est à la tête du Don Bosco de Lubumbashi. Le FC Renaissance de Kinshasa est présidé par le pasteur Pascal Mukuna, un proche de Kabila. Quant au Sanga Balende, le grand club de Mbuji-Mayi, il est sous l’autorité d’Alphonse Ngoyi Kasanji, le gouverneur de la province du Kasaï-Oriental, lui aussi membre du parti au pouvoir.

Disponibilité financière contre popularité

Mais ces dirigeants ont un autre point en commun : une vaste fortune – souvent liée à leurs connexions politiques – qui leur permet de maintenir à flot des clubs qui, au Congo, ne rapportent pas d’argent. L’homme d’affaires Raphaël Katebe Katoto, demi-frère aîné de Moïse Katumbi, en sait quelque chose. Dans les années 1980, il fut président du TP Englebert, l’ancêtre du TP Mazembe. Le club remportait des titres, mais il était déjà un gouffre financier.

« Même le TP Mazembe aujourd’hui n’est pas à l’équilibre, confie son directeur financier, Salomon Kalonda Della, par ailleurs conseiller politique de Katumbi. Une victoire en Ligue des champions d’Afrique peut rapporter 1,5 million de dollars. Mais pour arriver à ce niveau il faut investir au moins dix fois plus. Nos recettes augmentent, notamment grâce aux transferts et au centre de formation. Mais les dépenses restent énormes. » Outre le stade, Katumbi a investi dans un avion privé pour le club, un centre d’entraînement, et il verse des salaires importants.

Le TP Mazembe est pourtant l’un des rares à avoir su développer le sponsoring. Les noms de ses loges VIP font penser au Who’s Who des principaux miniers du pays : Tenke- Fungurume Mining, Dan Gertler, Glencore ou encore Trafigura. Passionné de football, le Belge Malta-David Forrest, directeur général du groupe du même nom, est aussi premier vice-président du club.

Pourquoi ces hommes de pouvoir sont-ils prêts à dépenser de telles sommes dans le football ? Il y a une explication plus convaincante que la seule passion, même si aucun d’eux ne l’avoue : la popularité qui découle de l’incroyable engouement congolais pour le ballon rond. « Le DCMP, c’est comme une religion, assure Gentiny Ngobila. Être son président, cela a un impact énorme sur la popularité. C’est presque de la magie. » Dans les quartiers démunis de Kinshasa, les drapeaux des clubs flottent sur les véhicules, les boutiques, et même les cabanes de pêcheurs. « Quand il y a un match entre le DCMP et le V. Club, mieux vaut que l’électricité fonctionne, poursuit Ngobila. Sinon, c’est

l’émeute ! »

Katumbi est le principal bénéficiaire de la popularité footballistique. Les exploits de son club (trois Ligues des champions d’Afrique et une finale de Coupe du monde des clubs depuis 2009) lui ont permis de se faire connaître au-delà de son fief de Lubumbashi. Une notoriété devenue gênante pour Kinshasa depuis qu’il est passé à l’opposition. D’ailleurs, son nom n’est plus mentionné lors des retransmissions des matchs sur la RTNC, la télévision d’État. Et les dernières rencontres de son club en Ligue des champions d’Afrique n’ont, elles, été retransmises sur aucune chaîne.

TP Mazembe privé de diffusion

« C’est une violation des règles de la Confédération africaine de football ! » proteste un proche de Katumbi. Condamné à dix ans de prison pour « viol sur mineure », l’opposant Eugène Diomi Ndongala affirme, pour sa part, avoir été forcé de quitter son poste de président du V. Club en 2007 car il déplaisait au pouvoir. « Les soldats du général Amisi me menaçaient de mort. »

Une autre affirmation difficile à vérifier. Mais, de fait, outre la famille Katumbi (qui était encore dans le camp présidentiel il y a un an), aucun membre de l’opposition n’est à la tête d’un grand club. « C’était une stratégie des caciques du régime, assure notre source proche de Katumbi. Ils ont voulu imiter Moïse, car ils sont persuadés que sa popularité vient du foot. » « Katumbi instrumentalise les milieux précaires et les quartiers oubliés », accuse Richard Muyej, ancien ministre de l’Intérieur et fervent partisan de Kabila.

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C’est en tout cas cette jeunesse qui forme le plus gros bataillon des supporters – et pas seulement à Lubumbashi. À Kinshasa, leurs actes de violence perturbent régulièrement les rencontres au stade Tata Raphaël. « Il n’y a pas de fouilles à l’entrée, alors on retrouve les supporters adverses avec des couteaux, parfois des machettes », déplore Zeze Masikini, le président des supporters du V. Club.

Les associations qui les encadrent sont pourtant très structurées : elles disposent de sections dans chaque quartier, chaque commune, voire chaque rue. Elles se réunissent pour commenter les performances de leur équipe et peuvent même exiger un changement à la tête du club. Les supporters pèsent en effet lourd dans les assemblées générales. Car l’arme footballistique est à double tranchant : le président d’un club qui perd a tôt fait de devenir impopulaire.

Pendant la révolution égyptienne de 2011, les clubs de supporters avaient joué un rôle moteur : organisés, habitués à la violence, ils étaient souvent en première ligne. Dans la période tendue qui s’annonce en RD Congo, les fans congolais pourraient-ils être mobilisés à des fins politiques ? C’est ce que laisse entendre un influent supporter du TP Mazembe à l’issue du match : « Katumbi est notre président, on ne peut pas le laisser tomber. » Mais il est repris par le président des supporters, Mario Kawel : « Nous sommes une association sportive, nous ne nous mêlons pas de politique. »

Selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW), le 15 septembre 2015, à Kinshasa, des supporters du V. Club faisaient partie d’un groupe de « voyous » payés pour attaquer une manifestation de l’opposition sous le regard bienveillant de la police.

« C’est faux, conteste Zeze Masikini. Nous sommes apolitiques. Les gens de HRW ne m’ont même pas contacté pour vérifier. » Mais, à l’époque, il n’était pas encore le chef des v.- clubiens. Il s’agissait de son prédécesseur, Denis Kampayi, qui, dix jours après les faits, a été nommé ministre de la Jeunesse et des Sports.

Au Congo, l'élection présidentielle reportée à 2017... au plus tôt Alain Narinx – L’Echo - 21 août 2016

L'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), jusqu'alors prévue en novembre prochain, n'aura pas lieu avant juillet 2017 au plus tôt, a annoncé samedi la commission électorale, ce qui signifie que Joseph Kabila restera au pouvoir après la fin de son mandat en décembre.

Le report du scrutin, justifié par un manque de fonds et le retard pris dans l'enregistrement des nouveaux électeurs, était attendu mais il risque de relancer la contestation politique.

Des dizaines d'opposants ont été arrêtés ou tués pendant des manifestations anti-Kabila depuis l'an dernier. Il faudra 16 mois pour mener à bien l'enregistrement des quelque 30 millions d'électeurs, entamé en mars, a déclaré le président de la commission électorale, Corneille Nangaa, aux représentants des partis politiques réunis à Kinshasa.

Des prisonniers politiques libérés

Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Didier Reynders qualifie l'annonce des autorités congolaises vendredi de la libération de prisonniers politiques en République démocratique du Congo (RDC) et de la réouverture de certains médias de "pas important dans la bonne direction", annonce-t-il dans un communiqué samedi.

Le ministre dit se réjouir "en particulier de la libération annoncée de militants de la société civile, comme Christopher Ngoyi, Fred Bauma, Yves Makwambala et Jean-Marie Kalonji".

Il affirme espérer qu'il ne s'agira pas des seules libérations de personnes "poursuivies ou condamnées pour des raisons politiques en RDC" et "qu'il sera mis fin aux poursuites à caractère politique afin de permettre au dialogue de démarrer dans un climat plus serein".

"La Belgique continue par ailleurs à encourager tous les acteurs politiques à participer à un dialogue permettant d'organiser les prochaines élections dans de bonnes conditions et à brève échéance", conclut le communiqué.

La Cour constitutionnelle congolaise a statué en mai que Joseph Kabila pourrait rester au pouvoir en cas de report des élections. La Constitution interdit au chef de l'Etat de se présenter au terme de son second mandat, en décembre. Pour l'opposition, le report des élections n'est qu'un prétexte pour lui permettre de se maintenir à la présidence.

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Selon certains analystes politiques, la présidentielle ne devrait pas avoir lieu avant 2018, voire 2019, Joseph Kabila ayant dit ce mois-ci que le nouveau calendrier électoral ne serait pas finalisé tant que le processus d'enregistrement des électeurs ne sera pas terminé.

Le gouvernement de Kinshasa a de son côté indiqué qu'il entendait organiser les scrutins municipaux et provinciaux avant l'élection du nouveau chef de l'Etat.

L'opposition congolaise a d'ores et déjà montré son mécontentement. La coalition des forces d'opposition congolaise, le "Rassemblement" récemment créé à Bruxelles, a annoncé son refus de participer aux travaux préparatoires du "dialogue national", convoqués mardi par le facilitateur de l'Union africaine (UA), en vue d'"élections apaisées". Le

"Rassemblement" qui s'est réuni "en urgence" considère la décision du facilitateur "comme une provocation (...)", lit-on dans un communiqué reçu par l'AFP. La coalition "demande à l'ensemble (du) peuple de se mobiliser comme un seul homme en vue de faire échec à cette énième forfaiture en observant une journée morte ce mardi 23 août".

Le facilitateur, l'ex-Premier ministre togolais Edem Kodjo, avait "convié" les délégués mandatés par les organisations politiques et la société civile à prendre part aux travaux du comité préparatoire du "dialogue national" mardi, selon un communiqué diffusé plus tôt samedi.

Le Mouvement de libération du Congo (MLC), deuxième force à l'Assemblée nationale, a également exclu toute participation au dialogue. Le mouvement a fait savoir, par le sénateur Jacques Djoli, "ne pas être concerné par cette démarche extra-constitutionnelle".

RD Congo : comprendre la guerre à Beni Le Point – le 22/08/16

Dans ce vaste territoire, la population subit des massacres depuis 2014, symboles d'une guerre sans nom qui fait rage à l'est de la République démocratique du Congo. Le 14 août dernier, le territoire de Beni subissait un nouveau massacre de ses habitants. Pourtant, face à l'ampleur de ces agressions, la réaction de la communauté internationale et du gouvernement congolais reste fantomatique, tout comme on peine à identifier les tueurs.

La zone est envahie de centaines de groupes armés violents et subit un trafic illégal de ses richesses qui rend difficile l'identification de ses assaillants. Dans ce contexte, la RDC, que son lourd passé poursuit, subit une guerre silencieuse et sans nom.

La RDC : un État construit sur le modèle de la rébellion

Les violences qui touchent l'est de la RDC ne sont pas nouvelles. La tragédie congolaise qui sévit depuis 20 ans trouve en effet son point de départ dans le génocide perpétré au Rwanda en 1994. À la suite du massacre, près de 1,2 million de Hutus rwandais, parfois impliqués dans le génocide, ont fui vers le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, territoires du Zaïre, aujourd'hui disparu. En effet, en 1996, l'armée du très décrié président zaïrois Mobutu fait face à l'insurrection de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), dirigée par un homme, Laurent-Désiré Kabila. Il parvient à s'emparer de la capitale Kinshasa l'année suivante : le Zaïre devient République démocratique du Congo.

Malgré ce renouveau, des rebelles déçus par l'absence de changement se soulèvent contre le gouvernement Kabila dans les deux provinces du Kivu en 1998, soutenus par le Rwanda et l'Ouganda. Le cessez-le-feu réclamé par l'ONU entre tous les belligérants est conclu en 1999, mais des milices rebelles continuent à sévir en RDC, même après l'élection de Joseph Kabila, le fils de Laurent-Désiré Kabila, en 2001. Fragilisée par cette tension politique, la RDC est le terrain de chasse idéal pour ses voisins qui connaissent ses richesses exploitables.

Des richesses qui attisent les conflits

Au moment de l'insurrection contre le gouvernement Kabila en 1998, l'Ouganda et le Rwanda ne se retournent pas contre leur ancien allié dans une simple motivation démocratique. La RDC regorge de richesses naturelles, inexploitées pour le compte des habitants, mais qui font l'objet de toutes les convoitises des États voisins. Quand les conflits s'enlisent, leur présence militaire permet de perdurer un trafic des plus fructueux. Ainsi, l'Ouganda y pille essentiellement le diamant et l'or, tandis que le Rwanda exploite surtout le coltan, mais le cuivre et le cobalt sont aussi dérobés. Global Witness a même avancé qu'entre fin 1999 et fin 2000, l'armée rwandaise avait à elle seule engrangé des revenus

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d'au moins 20 millions de dollars par mois.

Les soldats de l'armée régulière de la RDC, les FARDC, profitent également de ce trafic. Le groupe d'experts des Nations unies sur la RDC a déclaré en 2015 avoir constaté que les FARDC ferment les yeux sur les massacres de Beni par les ADF, des rebelles islamistes ougandais, pour se consacrer au trafic de bois très lucratif vers l'Ouganda. Cette zone du Nord-Kivu, laissée sans défense alors qu'une armée y est déployée, devient un terrain de jeu pour des groupes armés en tout genre.es milices rebelles pullulent dans l'est de la RDC La RDC, née sur la base d'une rébellion, est donc victime du propre système dont elle résulte. De nombreux groupes, très structurés ou comptant seulement quelques dizaines de partisans, sévissent depuis 1998 dans l'est du pays. « Le cycle de violence est entretenu par la présence persistante de groupes armés congolais et étrangers profitant de la vacance du pouvoir et du vide sécuritaire qui caractérisent l'est du pays, l'exploitation illégale des ressources, l'ingérence de pays voisins, l'impunité généralisée, des affrontements intercommunautaires et l'incapacité de l'armée et de la police nationales de protéger efficacement les civils et le territoire national et de maintenir l'ordre et la loi », déclare la Monusco, mission de l'ONU visant à assurer la paix en RDC.

Difficile d'identifier toutes ces milices. Celle qui sévissait principalement entre 2012 et 2014, le M23, a été déroutée. Aujourd'hui, des milices congolaises plus ou moins alliées à l'armée régulière comme les factions Maï-Maï et Raïa Mutumboki mènent à leur tour des actions violentes selon Jeune Afrique, mais des groupes armés étrangers attaquent également la RDC comme les Forces de libération du Rwanda (FDLR), les Forces nationales de libération du Burundi (FNL), ou encore les Forces démocratiques alliées (ADF).

Les ADF : la milice pointée du doigt

C'est cette dernière milice qui est accusée de la plupart des massacres commis dernièrement dans le territoire de Beni. Les ADF sont un groupe armé ougandais luttant à l'origine contre le régime du président ougandais Yoweri Museveni depuis 1995. Selon Jeune Afrique, des militants du Tabliq, un mouvement missionnaire musulman, ont d'abord composé les rangs des ADF avant de se radicaliser. Maintenant uniquement composé d'islamistes, le groupe armé est commandé depuis 2007 par Jamil Mukulu, un chrétien converti à l'islam. Les États-Unis l'ont placé sur leur liste d'organisations terroristes dès 2001.

Des massacres récurrents à Beni

À la fois ville de 95 000 habitants mais aussi territoire, Beni se situe dans le nord-est de la RD Congo, dans la zone très sensible du Nord-Kivu. Frontalier de l'Ouganda, il est un point de passage du trafic des ressources et de la milice des ADF.

Le dernier massacre a fait 51 morts. Les massacres ne connaissent pas de trêve. Dans la nuit du samedi au dimanche 14 août 2016, 51 civils ont été assassinés à la machette à Beni, selon Teddy Kataliko, membre de la Coordination de la société civile. Le gouvernement parle quant à lui de 42 victimes. Encore une fois, l'armée impute le massacre aux rebelles ougandais musulmans des Forces démocratiques alliées (ADF).

Alors que Beni respectait trois journées « ville morte » en hommage aux victimes, deux personnes, dont un policier, ont été tuées mercredi, au dernier jour de ce deuil national, selon l'AFP. Ces violences ont éclaté alors que plusieurs centaines de personnes manifestaient contre l'inertie des autorités face aux massacres qui ont fait plus de 650 victimes depuis octobre 2014. La veille, la foule demandait d'ailleurs la démission du Premier ministre congolais Augustin Matata, passé furtivement à Beni après les événements tragiques.

La manifestation du 17 août 2016 montre à quel point la population, terrorisée par son insécurité, sombre elle aussi dans une certaine ambivalence entre désir de paix et violences : alors que les manifestants arboraient des bandeaux où l'on pouvait lire « Amani », soit « paix » en swahili, une femme soupçonnée d'appartenir aux rebelles des ADF a été lapidée et brûlée à Beni dans la même journée.

L'action velléitaire de la communauté internationale et du gouvernement congolais

Face à ce déferlement de violences de toute part, il apparaît plus qu'urgent d'assurer la sécurité de la population. Depuis 1999, l'ONU a déployé dans le pays une mission de

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maintien de la paix, appelée la Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco) depuis 2010.

Pourtant, son action, tout comme celle de l'armée régulière de la RDC, est jugée dérisoire par les habitants. « Nous avons l'impression que les FARDC et la Monusco songent plus à leurs propres intérêts qu'à protéger la population locale », commente un cultivateur à Kididiwe. « Souvent, bien qu'ayant perdu des centaines de soldats dans les opérations contre les ADF qui ont eu lieu avant juillet 2014, les FARDC n'ont pas réagi à temps pour protéger la population pendant et après les événements, un manque d'initiative que l'on reproche aussi à la Monusco », déplore de son côté le Congo research group.

Un gouvernement négligent sur la question sécuritaire

L'inaction du gouvernement suscite encore plus de contestation à l'encontre des autorités actuellement en place. Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo, occupe ses fonctions depuis 2001 à la suite de l'assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila. Les Congolais protestent au vu du caractère peu démocratique d'un tel mandat. La Constitution l'empêche aujourd'hui de se présenter aux élections prévues en fin d'année, mais la population craint qu'il ne contourne l'obstacle en reportant le scrutin, selon l'AFP.

« Trop occupés à tenter de s'accrocher illégalement au pouvoir, nos dirigeants en oublient la protection de nos concitoyens », déplore Moise Katumbi.

La confusion autour de l'identité des tueurs

Face à cette défense lacunaire et au pullulement des groupes armés dans la région, l'identité des tueurs pose question. Le groupe d'étude sur le Congo s'accorde à dire que la majorité des massacres commis entre 2014 et 2016 est due aux ADF. Il estime cependant qu'il est peu probable qu'ils agissent seuls, d'une part parce que les victimes ont indiqué que la langue des tueurs n'était pas toujours celle des ADF ougandais, d'autre part parce que beaucoup d'entre elles ont témoigné que les FARDC choisissaient parfois délibérément de ne pas secourir la population en cas d'attaque connue.

Pire encore, le groupe d'étude sur le Congo a relevé des témoignages relatant une participation active des FARDC aux massacres. Par exemple, lors des massacres successifs entre février et mars 2015 dans la contrée de Mayangose, au nord-est de Beni, un membre des FARDC a admis qu'un de ses collègues avait reçu 250 dollars au moment de son recrutement pour participer au massacre et de nombreuses victimes ont constaté que la langue des assaillants n'était pas celle des ADF.

Le groupe d'étude sur le Congo nuance cependant son propos en ne mettant pas en cause l'armée en tant qu'institution, mais en avançant que certains membres au sein des FARDC pourraient être instrumentalisés par des réseaux. De même, il juge possible que d'autres milices que les ADF soient impliquées.

Le 20 août, un effort pour identifier et punir les tueurs de la tuerie de Beni a été réalisé.

Selon RFI, six hommes de différentes nationalités, deux Ougandais, un Tanzanien et trois Congolais, ont comparu devant le tribunal militaire de Béni. Lors de cette première audience, les accusés ont affirmé avoir agi au service du mouvement des rebelles musulmans ougandais ADF. À la vue des nationalités de ces auteurs présumés et de l'inaction des soldats des FARDC, de nombreuses personnes comme le président de l'ONG Convention pour la défense des droits humains aimeraient que l'enquête soit plus impartiale et tienne compte de tous les acteurs impliqués.

Les obligations souveraines de la république du Congo reprennent légèrement de la côte auprès des investisseurs

Agence Ecofin – le 22-08-16

Les obligations souveraines de la république du Congo ont légèrement repris de la cote auprès des investisseurs au cours de la semaine s'achevant le vendredi 19 août dernier, a-t-on pu suivre de l'évolution de leurs cours. Leur coupon (valeur d'émission) qui se négociait à 70,1% la semaine précédente, a gagné 1,6 point de base. Elles se négociaient à 71,7% pour un rendement de 12,3% (12,7% la semaine précédente).

Le pays semble donc avoir convaincu quelques investisseurs avec l'argumentaire de l'erreur technique de l'administration, qui aurait justifié son double défaut sur une obligation souveraine de 478 millions $, émise en 2007, dans le cadre de la restructuration

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de sa dette commerciale, vis-à-vis du Club de Londres.

Cette situation avait valu au Congo la dégradation de sa note d’émetteur, par les trois agences de notation (Moody's, Fitch et Standard & Poor's) qui l'avaient placé en défaut partiel.

Le fait pour le Congo de n'avoir pas payé les intérêts et le principal de cette obligation, a envoyé aux investisseurs un signal sur d’éventuelles faiblesses structurelles. Pour éviter d'être exposé à un défaut de sa part, ces derniers ont donc cédé les titres liés aux obligations de ce pays, ce qui explique la baisse de la valeur de son coupon. Mais ce désintérêt des investisseurs pour les obligations congolaises rame à contre-courant de la tendance actuelle.

Plusieurs investisseurs obligataires en quête de produits financiers générant des taux intéressants, se sont tournés vers les obligations souveraines des pays africains.

Ces dernières offrent encore des rendements au-dessus de 2,5%, au contraire des obligations européennes les plus sûres, qui offrent des taux nuls, voire négatifs, et des obligations américaines qui sont entourés d'incertitudes, quant à la hausse des taux d'intervention de la réserve fédérale US.

Ainsi les obligations des pays comme le Maroc, le Sénégal, l'Afrique du sud, le Ghana et le Cameroun se négocient à plus de 110% de leurs valeurs d'émission. Techniquement cela ne change pas grand-chose pour ces pays qui continueront de régler les mêmes montants en intérêts et principal.

Mais c'est un signal positif dans le cas où ils souhaiteraient émettre de nouveaux produits.

Les investisseurs seraient disposés à y souscrire, à des taux beaucoup plus conciliants que d'ordinaire, selon le profil pays.

(Afrique centrale/ Congo-Brazzaville) Vers la guerre de l'eau ? Jecmaus Blog – CONGONEWS-BRAZZAVILLE / Mediapart - le 22 août 2016 Les dictateurs conduisent l'Afrique centrale vers la guerre de l'eau

Nous savons tous que l’eau est indispensable à la survie de tout l’écosystème, à savoir : la flore, la faune ainsi que toute l’humanité. La mauvaise gestion de l’eau peut devenir une source de conflits majeurs entre les États riverains et tous les éléments naturels qui partagent le fameux sésame.

En Afrique Centrale, Deux projets ont été approuvés afin de transférer les eaux du Bassin du Congo vers le Lac Tchad. Il s’agit du Projet Transaqua (approuvé le 5 Avril 2014 à Bologne-Italie) et le Projet Oubangui (approuvé le 11 Décembre 2015 à Paris-France).

Ces deux projets consistent à contruire deux barrages sur la rivière Kotto ( Ville de Bria) et la rivière l’Oubangui (Ville de Palambo) afin d’assurer le transfert d’eau par pompage ou par gravité vers le lac Tchad.

Les Villes de Bria et Palambo sont situées en République Centrafricaine. La rivière Kotto est l’un des affluents de l’Oubangui, qui elle-même est un affluent du Fleuve Congo.

Assistés par des partenaires africains, tels que Denis Sassou Nguesso, Joseph Kabila, Paul Biya, Idriss Debby etc… ; les promoteurs de ces projets ont basé la faisabilité des projets sur des théories que les experts en climatologie, hydrologie et géographie refusent de corroborer.

Les experts ont démontré que les eaux de la cuvette Sud du lac Tchad demeurent stables depuis plus de 30 ans et que la variation des eaux de la cuvette Nord est due au fait que cette cuvette fût créée par les humains.

Le bassin du Congo est d’une importance capitale : 1) Il représente le 2e poumon mondial après l’Amazonie;

2) Il constitue une réserve de carbone d’importance mondiale pour la régulation du gaz à effet de serre et le dioxyde de carbone;

3) Il assure la régulation du climat régional et local et atténuent l’écocide;

4) Il permet le recyclage de l’eau, critique pour une grande partie de l’Afrique et du Monde;

5) Il est riche en biodiversité

Les experts ont démontré que le transfert de l’eau du bassin du fleuve Congo vers le lac Tchad ne sera ni la solution pour le lac Tchad, mais plutôt aura des conséquences néfastes sur l’écosystème, la biodiversité et la vie des 100 millions des populations qui dépendent

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des eaux du bassin du fleuve Congo.

La décision de transférer des eaux du bassin du fleuve Congo vers le lac Tchad est centralisée sur des intérêts politiques par lesquels les dictateurs d’Afrique centrales (Denis Sassou Nguesso, Joseph Kabila, Paul Biya, Idriss Debby etc) ont donné leurs accords afin de satisfaire leurs maîtres, qui les maintiendront infiniment au pouvoir.

Si jamais le lac Tchad présentait un rétrécissement de superficie, il serait nécessaire d’Appliquer le principe du “Pollueur-Payeur” déjà bien utilisé en occident, c’est-à-dire les pays riverains du lac Tchad devraient d’abord trouver la solution au niveau local , au lieu de les chercher ailleurs. La meilleure solution serait de financer le projet de désalination de l’eau de l’Océan Atlantique au large du port maritime de Douala (Cameroun) , l’un des pays riverains du Lac Tchad (situé à une distance d’environ 1700 km) pour l’acheminer par pipeline au lac. Ceci serait la solution la plus constante. Cette solution permettrait : 1) de ne pas créer une catastrophe au niveau du bassin du Congo,

2) d’éviter la création des zones où les groupes armés régneront en maîtres afin de contrôler l’eau,

3) de prévenir les conflits liés à la gestion des terres riches en eau et propices aux activités d’agriculture et l’élevage à grande échelle.

Finalement, nous proposons que des projets de telle ampleur puissent faire l’objet du vote référendaire afin d’informer les populations concernées et qui décideront de leur propre futur.

Nous attirons l’attention des dictateurs Denis Sassou Nguesso, Joseph Kabila, Paul Biya et Idriss Debby. Les eaux du Bassin du Congo ne sont pas les barils du pétrole que vous aviez l’habitude d’hypothéquer et que 200 Millions des populations dépendront de ces eaux en 2050.

LIRE LA SUITE :https://www.youtube.com/watch?v=r_V-404ldxc&feature=youtu.be NOTRE COMMENTAIRE : Si ce projet voit le jour, le fleuve Congo perdra son débit de 2ème Fleuve du monde. Ensuite, les villes de Dongou, Epena, Impfondo au nord de la République du Congo, accessibles uniquement par voie navigable, ne pourront plus être accessibles, la zone étant marécageuse et qu'aucune possibilité routière n'est envisageable. Nous attirons donc l'attention des populations de ces régions de faire prendre conscience au clan des Sassou & Nguesso sur les risques que leur fera encourir ce projet.

(Sans vouloir accuser les auteurs de cet article de ne voir midi qu’exclusivement à leur porte, il faut tout de même remarquer que le pays dont l’hydrographie serait la plus touchée par ce projet est sans conteste la RDC. Pour rappel, il n’y a en RDC qu’UNE rivière qui ne fasse pas partie du bassin du Congo : la Semliki, à la frontière ougandaise qui joint les lacs Albert et Edouard et coule donc vers le Nil. Pour ne citer qu’un seul exemple, une perte massive de débit du fleuve Congo pourrait compromettre gravement les installations d’Inga et les projets d’Inga III.

A notre connaissance, le premier à s’être rendu compte des risques d’une « guerre de l’eau » est le Rdcongolais Modeste Mutinga, dans un livre qui ne semble pas avoir retenu autant d’attention qu’il en méritait. De son côté, dans son n° 2, paru le 25 janvier 2016, la revue Dialogue posait déjà, de façon presque identique, la question « La première guere de l’eau aura-t-elle lieu en Afrique centrale », évoquant notamment le projet Transaqua.

On semble bien, dans toute cette affaire, s’intéresser aux premiers concernés qu’à la Conférence de Berlin, de sinistre mémoire. NdlR)

L'opposition appelle à une "ville morte" mardi, des tirs entendus près de l'UDPS Carole KOUASSI – AfricaNews – le 22-08-16

Le Rassemblement des partis de l’opposition entend ainsi protester contre la décision du facilitateur Edem Kodjo de convoquer une commission préparatoire du dialogue alors que toutes les conditions pour ces échanges ne sont pas réunies, mais également contre ce qu’elle qualifie de “glissement de calendrier électoral” que souhaiterait imposer le régime.

La journée de ce mardi 23 août pourrait bien être morose en République démocratique du Congo. C’est en tout cas ce qu’espère l’opposition du pays. A l’issue d’une rencontre le

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samedi 20 août, le “Rassemblement” des partis de l’opposition a décidé d’appeler ses partisans à une journée “ville morte” sur toute l‘étendue du territoire.

Ce mouvement d’humeur serait alors une réponse “aux manoeuvres du régime qui consistent en de fausses décrispations politiques”, écrit Moïse Katumbi, membre influent de ce rassemblement dans une déclaration sur son compte Twitter. Au cours de leur rencontre, les membres du Rassemblement sont revenus sur leurs exigences jusque-là pas prises en compte par le régime, alors qu’il s’agit de conditions préalables à tout dialogue.

Ils faisaient notamment référence à la libération de “prisonniers politiques et d’opinion”

annoncée par Kinshasa le vendredi. Une annonce qui a soulevé la controverse, certains estimant que seuls quatre prisonniers avaient été libérés, plutôt que les 24 annoncés par le gouvernement.

Les opposants de Joseph Kabila s’insurgent de ce fait que le facilitateur du dialogue, Edem Kodjo ait jugé bon de convoquer une commission préparatoire du dialogue alors qu’il subsiste encore des insatisfactions dans le camp de l’opposition. Rien ne précise en outre que la réunion du Rassemblement s’est tenue avant ou après la décision de la Commission électorale de retarder la présidentielle jusqu’en juillet 2017, alors qu’elle était censée se tenir au plus tard en décembre 2016.

Ce lundi, selon plusieurs témoins, des coups de feu ont été entendus dans un quartier de Kinshasa, où siège l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le principal parti d’opposition. Il s’agissait pour la police de “rétablir l’ordre”. Selon un officier de police, il n’y a pas eu d’arrestation mais tous les militants de l’UDPS ont été “évacués” à l’exception des gardiens. Pour le parti, il s’agit d’une volonté manifeste d’“étouffer” la manifestation de mardi.

Un avocat congolais dénonce une liste incomplète annonçant la libération de 24 prisonniers en RDC

La Voix de l’Amérique - 22 août 2016

L’annonce de la libération de prisonniers politique et d’opinion en République démocratique du Congo fait parler. L’opposition estime que les réels concernés n’ont pas été repris sur cette liste signée par le ministre de la Justice. Sur le 24 noms inscrits sur cette fameuse liste, l'opposition affirme que seules 2 personnes étaient encore en prison.

Maître Jean Paul Lumbulubu est l'avocat de plusieurs de ceux qui leurs noms inscrits sur cette liste publiée par ministre de la Justice. Les cas de deux opposant, Diomi Ndongala et Jean-Claude Muyambo doivent être pris en compte pour décrisper la situation politique en RDC selon lui.

Le correspondant de VOA Afrique, Charly Kasereka, est à Goma pour analyser la situation.

Reportage de Charly Kasereka, correspondant pour VOA Afrique depuis Goma (1:23) Maître Jean Paul Lumbulubu explique que la liste est erronée car les vrais concernés Diomi Ndongala et Jean-Claude Muyambo n’ont pas été considérés. Pour Maître Jean Paul, il est très étonnant que certains militants du mouvement Lucha dont Juvin Kombi et ses neuf autres codétenus ont été libérés depuis mars dernier. Le rassemblement, qui est aujourd’hui la plateforme, regroupant plusieurs grand partis politique de l’opposition en RDC, refuse de participer aux travaux préparatoires du dialogue convoqué par le président Kabila, si leurs recommandations ne sont pas encore prises en compte. Dans leur communiqué du 20 août, cette plateforme appelle la population à observer une journée ville morte, ce mardi 23 août, sur toute l’étendue du pays.

Des rebelles du sud Soudan accueillis par les autorités congolaises La Libre - 22 08 16

« Plus on va se rapprocher du 19 décembre, date à laquelle la Ceni doit convoquer l'élection présidentielle, plus la tension ne va cesser de monter en RDC», déclarait il y a peu Olivier Kamitatu, patron de l'Arc et vice-président du G7.

Pas à dire, l'élu du Bandundu semble avoir bien raison.

Les prochains jours seront marqués du sceau de la tension maximale en RDC et les

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dernières nouvelles qui nous sont parvenues de l'est n'ont rien de rassurantes.

Selon une source que « La Libre » a pris le soin et le temps d'identifier, « des rebelles venus du Sud-Soudan voisin sont entrés en RDC et plus particulièrement dans la nouvelle province du Haut-Uélé, ce mardi 16 août. Plusieurs dizaines d'hommes lourdement armés ont traversé la frontière de la RDC à pied et sans être inquiétés. Ils étaient emmenés par Riek Machar, rebelle et éphémère vice-président du Sud-Soudan qui lui, se déplaçait en hélicoptère. Il a été accueilli par le patron de nos renseignements, Monsieur Kalev.

Au départ, on ne savait pas qui était la personne qui était sortie de l'hélicoptère car il était sur une civière et la zone avait été dégagée de tous témoins pas les militaires. C'est quand le pseudo blessé a dû se redresser pour entrer dans l'avion de Kalav que le stratagème s'est dégonflé et qu'on a pu découvrir Riek Machar ».

Selon notre source, les deux hommes sont ensuite montés à bord de l'avion de Kalev « qui a mis le cap sur Goma, où se trouvait le président Kabila », poursuit notre source. A Goma, une autre source nous confirme qu'un « petit appareil a bien atterri et que les personnes qui étaient à l'intérieur ont été reçues au moins par les proches collaborateurs du président de la République».

Sur la frontière soudano-congolaise, notre homme, ancien agent de la DGM sur la frontière entre la RDC et la Centrafrique, continue en expliquant que « des camps de tentes ont été construits à la hâte pour accueillir ces hommes».

Ville morte et Tshisekedi à Lubumbashi

L'opposition de son côté, après avoir dit tout le mal qu'elle pensait du geste de clémence du président Kabila en direction de quelques prisonniers politiques, n'entend pas attendre la date butoir du 19 septembre les bras croisés. «Ce mardi 23, nous lançons un grand mouvement ville morte à travers tout le pays », explique Joseph Olenghankoy, patron du Fonus et un des leaders de la Dynamique de l'opposition. « Les grands centres urbains devraient être très mobilisés. »

Mais le Rassemblement de l'opposition compte aussi marquer un autre grand coup la semaine suivante, le 29 août, en organisant un grand meeting à Lubumbashi. Un meeting qui devrait accueillir Etienne Tshisekedi qui, dans la foulée, devrait se rendre à Bukavu ou Kindu et à Goma.

« Les kabilistes sont particulièrement tendus à Lubumbashi », enchaîne M. Olenghankoy qui cite les noms de trois des membres de son parti «MM. Thisola, Lupata et Masudi, arrêtés samedi à l'avenue Kapemba, dans le quartier Bel Air, à Lubumbashi. Leur crime ? Ils préparaient l'organisation de notre meeting. D'un côté, Kabila annonce qu'il libère des prisonniers politiques, de l'autre, il fait arrêter à tour de bras ».

Succès partiel pour l’opération Ville Morte Colette Braeckman – le Soir - 23 août 2016

Kinshasa se tait tandis que le dialogue démarre entre le pouvoir et l’opposition

Cahin, caha…. Convoqué en novembre 2015 par le président Kabila en vue de préparer des élections «apaisées» (c’est-à-dire retardées…) le dialogue congolais a finalement démarré, sous la houlette d’ Edem Kodjo. Désigné comme « facilitateur » par l’Union africaine et surnommé « complicateur » par une partie de l’opinion, l’ancien président togolais, qui s’est vu adjoindre un autre chef d’Etat lui aussi spécialiste des prolongations, le Brazzavillois Denis Sassou Nguesso, a entamé les travaux préparatoires à la date prévue.

Cependant, le dialogue est loin d’être aussi « inclusif » que le souhaitait le chef de l’Etat et au lieu d’unir les protagonistes, il sème la division, au sein de l’opposition en tous cas. En effet, la séance d’ouverture du dialogue s’est déroulée en présence de délégués de la majorité présidentielle, d’une frange de l’opposition et de la société civile et de diplomates étrangers. Mais des personnalités de poids, comme MM. Tshisekledi et Moïse Katumbi brillaient par leur absence.

Selon M. Kodjo, « ces travaux préparatoires doivent jeter les bases d’un processus de dialogue inclusif autour d’un thème central, l’organisation d’élections pacifiques, crédibles, transparentes, conformes à la Constitution congolaise et aux instruments normatifs régionaux et internationaux. »

Alors que la commission électorale indépendante (CENI ) vient de déclarer officiellement

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que des élections ne seraient pas envisageables avant juillet 2017, c’est-à-dire sept mois plus tard que la date initialement prévue, le climat est loin d’être apaisé : conduite sur le sentier de la guerre par Etienne Tshisekedi qui, après avoir secrètement négocié avec le pouvoir a fini par rallier le camp des durs, une partie de l’opposition a boycotté la rencontre et appelé la population à observer les consignes de « Ville morte ».

Autres temps, autres situations : à l’époque du président Mobutu, les consignes de « Ville morte » étaient suivies avec une ferveur quasi religieuse par une population qui, presque unanime, exigeait le départ du dictateur et la nomination de Tshisekedi au poste de Premier Ministre. Cette fois, les enjeux sont moins clairs, les soupçons de collusions cachées hantent les esprits. Le parti de Vital Kamerhe, Union pour la nation congolaise, a refusé d’appeler au boycott du dialogue, estimant que refuser de discuter avec le pouvoir n’aura pour effet que retarder davantage encore le processus électoral. Seul le « Rassemblement de l’opposition » conduit par le parti de Tshisekedi er par l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi a boycotté les travaux préparatoires et choisi d’appeler à la » Ville Morte ».

D’après les journalistes présents, l’appel a été inégalement suivi : au grand marché de Kinshasa, deux magasins sur cinq avaient ouvert, les bouchons des heures de pointe étaient inexistants mais la ville n’était pas réellement paralysée. En province, à Lubumbashi (Katanga) Goma et Bukavu (Nord et Sud Kivu), Kisangani (Province orientale) les activités se sont déroulées normalement, comme à Beni, encore traumatisée par les récents massacres à la machette, dont les auteurs n’ont pas été formellement identifiés, nul ne croyant qu’il s’agisse uniquement des rebelles ougandais musulmans ADF Nalu…

Destinée à faire pression sur le «camp présidentiel » pour que les délais légaux soient respectés, la journée Ville Morte s’est terminée sur un bilan en demi-teinte, ce qui s’explique tant par la division de l’opposition que par le fait, beaucoup plus concret, que la grande majorité des Kinois vivent au jour le jour et qu’à la veille d’une rentrée scolaire dispendieuse (les parents contribuent au salaire des enseignants…)ils ne peuvent se permettre de boycotter leur emploi ou leur gagne-pain, aussi précaires soient-ils.

Le pouvoir aurait cependant tort de voir dans ce demi succès, ou demi échec, un signe de soutien au « glissement » : c’est lorsqu’arrivera la date fatidique du 20 décembre 2016, jour de l’expiration du deuxième mandat de M. Kabila, que sonnera réellement l’heure de vérité…

Cette ONG américaine qui roule pour Katumbi Jeune Afrique - le 23 août 2016

Derrière son nom consensuel à vocation panafricaine, l’ONG américaine United for Africa’s Democratic Future (« unis pour l’avenir démocratique de l’Afrique ») se concentre en réalité sur la RD Congo et préconise le départ du président Joseph Kabila à la fin de son dernier mandat constitutionnel, en décembre.

Comme l’a révélé le Groupe d’étude sur le Congo dans son dernier rapport, le 5 août, cette ONG a été créée en 2015 par l’opposant congolais Moïse Katumbi, probablement avec l’aide d’Akin Gump, le cabinet de lobbying américain que ce dernier emploie depuis des années.

Le directeur exécutif de l’ONG, Rick Gittleman, est un ancien d’Akin Gump ; il est aussi passé par l’entreprise suisse Glencore et l’américaine Freeport-McMoRan, les deux principaux acteurs miniers du Katanga à l’époque où Katumbi en était le gouverneur.

Au conseil consultatif de cette ONG, on trouve notamment Johnnie Carson, l’ex-secrétaire d’État adjoint chargé des Affaires africaines et actuel « M. Afrique » de Hillary Clinton ; Cécile Kyenge, ancienne ministre italienne d’origine congolaise, aujourd’hui députée européenne ; le général James Jones, ex-conseiller à la sécurité nationale de Barack Obama. C’est à la société de ce dernier, Jones International Group, que Katumbi avait fait appel pour embaucher le conseiller en sécurité Darryl Lewis, arrêté en avril à Lubumbashi et accusé de mercenariat avant d’être expulsé. Quelques jours plus tôt, Carson et Jones avaient cosigné une tribune dans le Washington Times intitulée « Kabila doit partir à la fin de son mandat ».

Des libérations qui justifient l’ouverture du dialogue Adrien Seyes – Afik’com – le 23-08-16

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En RDC, la décision de libérer quelques prisonniers politiques prise par Joseph Kabila, loin d’apaiser les tensions, fait polémique. Elle est dénoncée à la fois par l’opposition politique, les mouvements de la société civile, ainsi que par de nombreuses voix au sein de la communauté internationale, qui jugent ces libérations à la fois "fictives" et "sélectives".

Qui plus est, elles serviraient de prétexte utile à certains, disent ils, pour légitimer leur participation à un dialogue qui ouvrirait la boîte de Pandore. Mais peut on regretter une mesure qui va dans le bon sens ?

"Une mesure en trompe l’œil." C’est ainsi que de nombreux mouvements de la société civile RD congolaise perçoivent la mesure de libération de prisonniers politiques, décidée par Joseph Kabila ce vendredi 19 août. L’une des plus emblématiques d’entre elles, La Lucha, s’en explique dans un communiqué diffusé ce weekend. Le mouvement "note amèrement que sur la liste de 24 noms qui a circulé dans les médias depuis vendredi soir, seuls 4 militants sont en réalité concernés, les 20 autres personnes ayant déjà été libérées depuis plusieurs jours, voire plusieurs mois." Manifestement très remontée, l’organisation, qui a rencontré Joseph Kabila la semaine dernière, ne manque pas de faire observer qu’"on est désormais à un mois jour pour jour de la date du 19 septembre à laquelle la CENI doit impérativement convoquer le scrutin pour l’élection présidentielle", rappelant ainsi les autorités politiques à leurs obligations constitutionnelles.

Même son de cloche du côté de La Nouvelle Société civile congolaise. Celle-ci "ne cautionnera jamais un processus de dialogue qui ne tient pas compte du respect de la Constitution et de la résolution 2277 des Nations Unies", indique-t-elle dans un communiqué également rendu public ce weekend, avant de dénoncer ouvertement "une stratégie planifiée en vue de retarder le processus électoral en jouant sur l’usure du temps", qui est dénoncée par de nombreux acteurs et observateurs politiques au Congo- Kinshasa.

Une mesure de libération en trompe l’œil ?

L’opposition RD congolaise se montre tout aussi catégorique. Réunie au sein du Rassemblement (dont sont membres l’UDPS, le G7, la Dynamique, l’Alternance pour la République, etc.), elle a déclaré par la voix de Jean-Marc Kabund, que "ces mesures dérisoires n’ont nullement rencontré les préalables nécessaires à la tenue du dialogue", ajoutant que "sur une liste de 112 prisonniers présentée par le Rassemblement, seuls 4 ont bénéficié d’une mesure de grâce provisoire." Et le Rassemblement de fustiger la

"mauvaise foi" du Président Kabila et condamner "l’entêtement d’Edem Kodjo à vouloir (lui) donner un troisième mandat."

Le ton est similaire au sein de la communauté internationale où l’inquiétude est de plus en plus vive face à la volonté manifeste de Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir. "Des libérés... déjà libérés", raille sur son compte Twitter Cécile Kienge, l’ex-ministre italienne de l’Intégration, aujourd’hui députée européenne, avant de qualifier la manœuvre d’"attrape-nigaud". Plus diplomate - en public tout du moins... - Didier Reynders, le ministre belge des affaires étrangères, s’il a salué ces quelques libérations, a estimé dans le même temps qu’elles n’étaient pas suffisantes, appelant à l’élargissement d’autres prisonniers politiques ou d’opinion. Les pointures de l’opposition ont en effet été oubliées : Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo, Moïse Katumbi…

Pourquoi ces libérations de prisonniers politiques interviennent-elles aujourd’hui ? Afin de

"décrisper" le climat politique très tendu, nous confie un proche du ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab. Mais pour l’opposition RD congolaise et de nombreux observateurs, la réalité est toute autre. "Cette mesurette n’est qu’un prétexte pour permettre à certains partis politiques de justifier leur participation au dialogue souhaité par le Président Kabila et dont l’issue est plus qu’incertaine", nous confie un analyste politique.

"Certains, c’est en réalité l’UNC de Vital Kamerhe, le MLC d’Eve Bazaiba s’étant déclaré

"non-concerné" par ce dialogue", précise notre interlocuteur avant de poursuivre : "en acceptant de prendre part aux travaux préparatoires pour le dialogue, l’UNC prend la lourde responsabilité de cautionner l’ouverture de la boîte de Pandore. Car du coup, ils acceptent de fait le principe du glissement du calendrier électoral et donc la violation de la Constitution." Pourquoi une telle stratégie de la part de l’UNC ? "Pour se distinguer du reste de l’opposition. Mais ce faisant, elle fait un pas vers la Majorité présidentielle. D’ailleurs,

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