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10/ 09/ 16/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

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10/ 09/ 16/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) Parcourir la presse de ce samedi 10 septembre 2016 laisse une impression étrange. Le fait qu’une partie seulement de la presse paraît le samedi et qu’elle compose alors sa production avant tout en accommodant les restes de la semaine peut mener à des résultats surprenants. Tout comme en cuisine, une belle sauce fortement épicée et une garniture agréable à l’œil peuvent donner l’impression que « le ragoût est bien meilleur quand il est réchauffé ». Il faut pour cela un accord parfait entre les cuisiniers et le fait est que si l’on a aujourd’hui de l’actualité congolaise une vue bien harmonieuse et bien lisse, c’est que les titres parus appartiennent tous à la Majorité présidentielle.

« Dialogue » dans la douceur et l’harmonie

Dans le rôle du maître d’hôtel chargé de présenter ce plat magnifique, nous trouvons DigitalCongo, si fier de ce chef d’œuvre qu’il en perd un peu son français en route pour annoncer : « Le dialogue national poursuit encore son bonhomme de chemin et selon les analyses faites par quelques tabloïds et lesquelles analyses qui se recoupent, les assises de la Cité de l’OUA atterriront sans nul doute en douceur ».

Dans le Bulletin de l’ACP, ce n’est pas mal non plus. On y trouve en effet cette affirmation renversante : « L’inclusivité du dialogue national est perceptible, selon la MP. Toutes les couches de la population sont largement représentées à la cité de l’Union africaine (UA) où se tient le dialogue», indiquent les intervenants de la MP qui soutiennent que la population se soumettra aux résolutions qui y seront prises, car l’essentiel est qu’elle trouve son compte ».

(Jusqu’ici, le caractère « inclusif » du « Dialogue » signifiait un effort pour que tous les partis y participent. Ce pluripartisme est subitement remplacé par « une large représentation de toutes les couches de la population ». Pourtant, les photos nous ont montré les habituels messieurs grassouillet en « 3 pièce + cravate » et quelques dames en pagne de luxe, c’est-à-dire l’habituel « bal des chauves ». Ces photos étaient donc fausses, et la Cité de l’OUA serait en réalité pleine de charbonniers, de tolekistes dépenaillés, de marchands de cigarettes à la pièce, de pêcheurs encore humides de toutes les eaux du Congo, de mamans cultivatrices et surtout de chômeurs faméliques, bref de tous les « en bas d’en bas ». Pourquoi ne les a-t-on pas photographiés ?

L’intention est limpide. On se prépare à nous dire que cette « large représentation de toutes les couches de la population » suffit à assurer l’inclusivité du Dialogue et à passer en force ! NdlR)

« Libération de 110 prisonniers détenus pour faits insurrectionnels », note encore le Bulletin de l’ACP.

Le ministre de la Justice et Droits humains, Alexis Thambwe Mwamba, a, par un arrêté rendu public vendredi, libéré cent dix (110) prisonniers détenus pour des faits insurrectionnels et des faits de guerre. Cet arrêté ministériel qui vise la décrispation politique en RDC, est consécutif à l’exécution de la loi n° 14/06 du 14 février 2014 portant amnistie pour faits insurrectionnels et faits de guerre, rappelle-t-on. (On fait bien de le rappeler, en effet, puisque cela signifie que ces gens auraient dû être libérés déjà depuis deux ans et demi ! Ça fait long, pour une levée d’écrou !)

Enfin, toujours dans le même Bulletin de l’ACP, nous apprenons que « Les partis issus d’ex-groupes armés signataires des accords du M23 mars exigent leur participation au

dialogue ».

Selon l’ACP citant la Monusco, la déclaration de ces anciens groupes armés devenus partis politiques se justifie par la volonté de préserver la paix acquise dans les contrées jadis sous leur occupation. Cette source a ajouté en outre que les représentants de ces partis ont expliqué leur volonté par la teneur politique des assises en cours dans la capitale de la RDC surtout qu’ils étaient absents des concertations politiques de 2013 à Kinshasa. Ils motivent leur réclamation par la volonté de donner leur contribution qu’ils considèrent majeure pour le bien être de la communauté toute entière.

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La Prospérité va même jusqu’à coucher sur le papier ses rêves de lendemains qui chantent et écrit « Dialogue : vers un atterrissage en douceur ! ».

Ce journal fait remarquer qu’à observer l’esprit de consensus qui domine la plupart des délégués à la Cité de l’Union Africaine, le Dialogue va, à coup sûr, déboucher sur un compromis politique pour sauvegarder l’essentiel, c’est-à-dire, la paix chèrement acquise.

En effet, poursuit-elle, lundi 12 septembre 2016, le Dialogue facilité par Edem Kodjo au nom de l’Union Africaine, à Kinshasa, va entrer dans sa semaine décisive.

La Prospérité nous informe par ailleurs qu’il n’y a pas de travaux ce week-end et les Commissions instituées pour tabler sur les différents scenarii liés notamment, à la constitution du fichier électoral ainsi que sur les séquences des élections rendront leurs conclusions, à la plénière, au plus tard, le mercredi 14 septembre prochain. Puis, viendra la cérémonie solennelle de clôture du dialogue, avec la lecture des résolutions et recommandations, des options coulées sous une nouvelle forme d’un pacte patriotique et républicain et, finalement, d’un Accord de non-agression mutuelle jusqu’aux élections dont les délais seront, désormais, fixés et officialisés.

Incident à Kasumbalesa

L’Avenir est seul à faire mention d’un « couac » dans cette belle harmonie. Il titre

« Kasumbalesa : Une marche de colère tourne au vinaigre! ».

Ces échauffourées ont abouti à la fermeture momentanée de la frontière Congolo- Zambienne.

« Quelques routes ont été barricadées, boutiques, magasins et banques hors-service , des bureaux étatiques mis à sac, la cité frontalière de Kasumbalesa située à moins de 100 Km au sud-est de Lubumbashi dans la province du haut-Katanga était vendredi matin, le théâtre des affrontements entre manifestants et forces de l’ ordre », indique ce journal.

Une voix discordante

On la trouve sur l’Info en ligne des Congolais de Belgique, sous la plume de Cheik Fita et le titre « ‘Dialogue’ pseudo national congolais, faux problème, fausse solution »

« Depuis le 1er septembre 2016, cela fait dix jours que des compatriotes sont réunis à la cité de l'OUA à Kinshasa, dans ce qui aurait dû être un dialogue national. Pour quels résultats à l'atterrissage?

De la représentativité

En l'absence du «Rassemblement » des forces politiques et sociales acquises au changement, pour sauver la face au lendemain de l'ouverture solennelle de la rencontre, celle-ci a été obligée de continuer, se muant de facto en un forum d'échanges entre des individus qui ne sont là pour la plupart, qu'en leurs propres noms, et pour une poignée d'autres, au nom de regroupements politiques ou sans véritable assise populaire, ou étant devenus impopulaires suite à la mégestion de l'état par leurs animateurs. Sans être méchant, on pourrait affubler les participants à ce forum d'une dénomination célèbre:

«conglomérat d'aventuriers».

Représentatif, ce forum aurait pu pondre à sa clôture, des résolutions opposables au moins aux participants et aux différentes couches de la population se reconnaissant en ces délégués, et dans une certaine mesure, au peuple congolais.

N'étant pas représentatif du peuple congolais, ce forum ne pourra donc publier que des vœux…. Sûrement pieux.

De la résolution de la crise politique congolaise

Ils auront beau parler, expliquer, s'expliquer, s'agiter, les participants à ce dialogue pseudo-national connaissent les vrais problèmes à la base de la crise politique actuelle en RD Congo.

Il y en a deux :

1. La volonté du Président Joseph Kabila de ne pas quitter le pouvoir en date du 19 décembre 2016, au terme de son deuxième et dernier mandat. Et cette volonté affichée est le ressort qui sous-tend les vociférations de tous les membres du clan Kabiliste à ce forum.

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2. La mauvaise foi de la CENI qui n'a pu exécuter son boulot en temps voulu. Et sans froid aux yeux, comme un cadavre qui revient subitement à la vie, son Président a le culot de s'exhiber devant les caméras afin de donner dédaigneusement des leçons à la nation congolaise sur la possibilité d'organiser des élections en X mois ou pas, bien conscient en son for intérieur qu'il fait le pitre et ment.

Durant toute la tenue de ce forum, les vrais problèmes pourront-ils être posés en des termes clairs?

Non.Ainsi, Les résolutions qui sortiront de ce forum seront-elles opposables à tous ? Non.Ces résolutions seront-elles au-dessus de la constitution ?

Non.Résoudront-elles la crise politique congolaise actuelle ? Non.Iront-elles dans le sens des attentes du peuple ? Non.La raison de ce fiasco annoncé?

Ce forum aurait dû d'entrée de jeu poser les vrais problèmes et proposer les sanctions pour les fautifs.

Ce dialogue pseudo-national ne s'est-il pas évertué à poser des faux problèmes? Oui. Alors, les solutions qui sortiront des cogitations des participants ne pourront qu'être fausses, et donc incapables de résoudre la crise politique actuelle ».

(La formule « Ce qui compte c’est le respect de la Constitution » a depuis longtemps quitté le domaine politique pour devenir une incantation. Elle est d’ailleurs usitée dans tous les camps de sorte que, si la guerre civile éclate demain, on devra constater, quand elle sera finie et qu’on en sera à compter les cadavres, que jamais dans l’Histoire on n’aura vu un tel bain de sang, répandu entre gens aussi parfaitement d’accord sur le respect de la Constitution !

Celle-ci fixe certains délais : les élections devraient être convoquées dans quelques jours, se tenir en novembre, et désigner alors un successeur à qui JKK passera la main le 20 décembre. Comme le constate la CENI, ce ne sera possible que si l’on va aux élections avec le même fichier qu’en 2011. C’est inacceptable pour deux raisons : 1° l’obsolescence car il y a dans ce fichier un tas de morts qui ne voteront plus, et un autre tas de gens qui devraient voter n’y sont pas, 2° ce fichier est suspect de contenir toutes sortes d’irrégularités : militaires, bébés, électeurs « fantômes », et bien sûr, « étrangers » - catégorie qui, pour rappel, englobe non seulement les prétendus « rwandais » mais aussi les titulaires d’une double nationalité. On dirait que la CENI a fini par se rendre compte de la profonde méfiance qu’inspire ce fichier, puis qu’il n’est plus question de « mise à jour » ou de « toilettage », mais bien de sa « refonte ». Encore qu’on ne nous dise pas ce que couvre ce changement de vocabulaire, le mot est beaucoup plus fort. Les mots forts peuvent cacher de bien petites choses, dira-t-on, mais les problèmes n’est pas là. Il réside dans l’extrême méfiance des Congolais envers les listes électorales, depuis les magouillages de 2011. Il n’y a pas 36 manières de surmonter cette méfiance : il faut que la liste des électeurs soit vérifiable. Comment vérifie-t-on une liste ? En la comparant avec une autre liste. Et pour disposer de celle-ci, il faut recenser la population. L’absence de volonté d’y procéder est la meilleure preuve que la RDC s’installe dans une culture politique de la fraude. Les élections de 2011 avaient été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Le fait que feu Malumalu, principal responsable de cette absurdité d’élections sans recensement préalable de la population, ait été remis un temps à la Présidence de la CENI, était une promesse de beaux jours pour les fraudeurs ! Mais on n’en tient guère compte. Que les élections aient été nulles, comme elles l’ont été, ou qu’elles aient été gagnées par Tshisekedi, comme on se complaît à le rêver à l’UDPS, le fait est que Kabila, depuis 2011, a fait proclamer des résultats qui le déclaraient vainqueur et s’est maintenu en place depuis bientôt 5 ans par la force et l’intimidation. Pourquoi aller discuter de la fin d’un mandat

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constitutionnel à propos de quelqu’un qui ne détient aucun mandat de cette sorte ? Pourquoi même lui supposer la moindre velléité de se soucier d’une Constitution qu’il viole quotidiennement depuis cinq ans. La réalité dite crûment, c’est qu’il est en place par la force et ne la quittera que par la force.

La discussion sur la date buttoir pour bouger, est-ce le 30 septembre, si à cette date l'élection présidentielle n'est pas convoquée ou trois mois plus tard, à la fin effective du mandat, n’a donc aucun sens. Un mandat inexistant n’a bien sûr ni commencement, ni fin ! Tout aussi irréaliste est la discussion sur le fameux arrêt de la Cour Constitutionnelle. Elle n'a rien décidé du tout et encore moins autorisé. Cette cour ne pouvait se prononcer que sur ce que la constitution a prévu à savoir : l'empêchement d'un président durant son mandat, non encore expiré, à exercer ses fonctions. Avec Kabila actuellement- si seulement il avait été élu en 2011 - nous sommes dans le cas de ce qui serait une fin de mandat constitutionnelle …. Eventualité sur laquelle la Constitution est muette.

Il est permis de ne pas être ébloui par la prestation du « complicateur », et de se demander pourquoi l’UA n’a pas désigné comme « facilitateur » un ex-président africain ayant « rendu son tablier » sans problème, comme Thabo Mbeki, Jakaya Kikwete ou Goodluck Jonathan..

La « Communauté internationale » exige que les dirigeants congolais organisent l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel. C’est-à-dire avant la fin de l’année en cours.

Soit, au plus tard le 20 novembre prochain. Dans leur argumentaire, ces « grands » du monde évoquent les risques d’une instabilité généralisée en RD Congo, si jamais ce scrutin tant attendu n’était pas organisé dans les échéances prévues. Mais l’instabilité brandie en cas de non-tenue de la présidentielle dans les délais pourrait tout aussi bien surgir à l’issue des scrutins mal organisés dans le timing. Faites le total : les Congolais, qui doivent impérativement se méfier les uns des autres, sont invités à se rendre à l’invitation d’un « facilitateur » qui ne convainc personne et est donc davantage un « complicateur » et de la

« communauté internationale » dont on sait qu’elle ne veut pas que du bien à la RDC et que ses membres se tirent dans les pattes, pour organiser des élections qui ne seront pas crédibles si on les organise dans les délais et qui ne seront pas acceptées si cela ne se fait pas, au cours d’un « dialogue » que chacun définit de façon différente. Etonnez-vous, après ça, que la mayonnaise ne prenne pas ! Tout ce qui se dit du « dialogue » renvoie à la partie de bras de fer engagée entre deux conceptions du « dialogue». JKK a fait étalage de sa volonté de suivre le processus programmé par la CENI, et l’opposition « conclaviste

» de son soutien à Tshisekedi. Le « Dialogue » sombrera dans l’insignifiance si Kodjo ne parvient pas à y obtenir la présence au moins de l’UDPS, désormais renforcée d’une bonne partie de l’Opposition.

Ce que la MP veut par-dessus tout c'est un Dialogue National similaire aux Concertations Nationales, un forum sévèrement surveillé, formaté à l’avance et dont les résolutions seront transmises au « Chef de l'Etat » qui a son tour les transmettra aux institutions nationales pour analyse, observation et exécution éventuelle. Dans ce cas, l'UDPS ne voit pas pourquoi elle participerait à un tel forum inutile.

L' »Opposition de Genval » veut obtenir la garantie que les Résolutions du Dialogue National seront impératives et opposables à tous et désire avoir, quant à la liberté des débats et la sécurité des participants, des garanties internationales. Dans un premier temps, il s’agissait d’en confier toute l’organisation à la MONUSCO et peut-être même de se réunir à l’étranger. Plus récemment, il s’est agi d’un « encadrement » par une brochette d’organisations qui devrait comprendre l’ONU, l’UE, l’UA, l’OIF et les USA. En caricaturant à peine les choses, on pourrait dire que la MP a pour idéal une sorte de « Congrès du PPRD et alliés + quelques invités », axé sur la perpétuation du régime actuel, et que l’UDPS verrait volontiers une sorte de Tribunal de la Communauté Internationale se charger enfin de « régler le contentieux électoral de 2011 », c’est-à-dire, dans l’imaginaire udepsien , de proclamer Tshisekedi président.

Si un Tribunal Tribunal de la Communauté Internationale chargé de « régler le contentieux électoral de 2011 », tel que l’UDPS l’imagine, existait, il commencerait par mettre

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équitablement aux fers tant Kabila que Tshisekedi, pour avoir l’un et l’autre tenté de prendre le pouvoir après des élections NULLES1. en 2011 . NdlR)

Presse et documents étrangers

Dialogue ou coup d’Etat constitutionnel?

Colette Braeckman – Le Soir -2 septembre 2016

L’opposition congolaise se présente divisée au dialogue national et redoute un « coup d’Etat constitutionnel”…»Que l’on y soit opposé ou non, l‘ouverture, ce 1er septembre, du « dialogue national » sous la direction de l’ancien président du Togo Edem Kodjo, désigné par l’Union africaine, représente un moment important. En effet, il entérine le fait, - regrettable et imputable au pouvoir- que les élections ne pourront avoir lieu à la date prévue et il a pour but de proposer aux participants, qu’ils appartiennent à la majorité ou à l’opposition, une « gestion concertée » de la période la plus dangereuse qui soit, celle qui s’ouvrira au lendemain de l’expira on du mandat de M. Kabila, le 20 décembre prochain. Convoqués par le « facilitateur congolais » les 200 participants se répartissent de manière équilibrée : tant la majorité que l’opposition sont représentés par 68 délégués, 39 sont issus de la société civile et 25 sont des personnalités de marque, sans affiliation particulière. Les frais de la rencontre étant pris en charge par l’Etat congolais, on ne jouera pas les prolongations et au bout de quinze jours l’exercice devrait se terminer. Le seul fait qu’il puisse se tenir représente déjà un succès en soi. Cependant, s’il doit aboutir à un compromis, c’est-à-dire une « gestion concertée » du retard dans l’organisa on des élections le dialogue représentera aussi une sérieuse brèche dans l’accord poli que conclu à l’issue des négociations de Sun City, qui avaient mis un terme à la guerre en 2002. Il faut rappeler en effet que cet accord est le fondement de la paix instaurée alors au Congo et la source d’inspira on de la nouvelle constitution adoptée par referendum populaire. Il n’est donc pas un « chiffon de papier » qui peut être aisément modifié mais il représente une sorte de « compromis historique » entre plusieurs factions belligérantes qui scellé la fin d’une guerre où il n’y avait ni vainqueur ni vaincu. Plus encore que la limite des deux mandats présidentiels le fondement de l’accord était la consécration de l’alternance au sommet du pouvoir. Après 32 ans de dictature mobutiste les Congolais, par referendum, avaient ratifié e principe selon lequel le pouvoir peut changer de mains et le dialogue actuel

1Il faut rappeler que les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire « officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi.

Les élections de 2011 ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs malgré cette déclaration du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa : « Les résultats publiés ne sont conformes ni à la justice ni à la vérité “. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. C’est d’autant plus certain que la CENI a fait incinérer tous les documents relatifs aux élections de 2006 et 2013 en octobre 2014, soit, en ce qui concerne les plus récents, après un délai de trois ans seulement, anormalement court pour ce genre d’affaires. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. En d’autres termes, il y a en RDC un Président, des ministres, des autorités DE FAIT. Il n’y en a plus aucune qui puisse légitimement se dire « autorité de droit ».

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suscite beaucolup de suspicion. Refusant de cautionner la participation de l’Union pour la nation congolaise à la rencontre proposée, le secrétaire général du parti de Vital Kamerhe, le député Jean Bertrand Ewanga a dénoncé un « coup d’Etat constitutionnel” Il souligne qu’en réalité, ce dialogue aurait pour but d’ «instaurer une monarchie constitutionnelle en RDC » et accuse ses pairs de l’opposition de « cautionner un complot contre la République

» en contrepartie de postes juteux au sein du gouvernement et des entreprises publiques.

Si les membres de la majorité présidentielle serrent les rangs (après avoir du enregistrer d’importantes défections qui ont donné naissance au groupe dit du G7 où se retrouvent des personnalités ayant exercé d’importantes fonctions aux côtés du président Kabila) l’opposition se présente en ordre dispersé. Des personnalités de poids, comme l’ancien président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe, fondateur de l’UNC, ou Léon Kengo Wa Dondo actuel président du Sénat, ont accepté de participer à la rencontre, estimant que récuser le dialogue c’était, de fait, prolonger encore le mandat de Joseph Kabila et entrer dans la crise sans rien obtenir en échange.Par contre le Rassemblement de l’Opposi on, qui a placé à sa tête Etienne Tshisekedi fraîchement rentré de Bruxelles, est d’un avis radicalement opposé : plusieurs personnalités importantes ont récuséle facilitateur et dénoncé une manœuvre visant à prolonger de plusieurs mois sinon de plusieurs années le mandat de M. Kabila. Ils ont dénoncé un complot destiné à liquider le « pacte républicain

» conclu à l’issue des négociations politiques de Sun City. Cette manœuvre est évidente, mais elle a eu lieu bien avant l’ouverture du dialogue: rappelons que rien, ou presque, n’a été mis en œuvre pour respecter les délais prévus, que les fonds nécessaires n’ont pas été budgétisés, que la constitution du nouveau fichier électoral vient de commencer dans le Nord Ubangi le 31 juillet et que l’on se demande comment le recensement des électeurs pourrait êtreterminé d’ici le 20 décembre prochain…. Autrement dit, puisque le mal est fait, reste à baliser les dégâts. C’est ce que souhaite, avec réalisme, un mémorandum de l’Union européenne qui demande à la facilitation internationale de veiller à mettre au point un « report technique » des élections aussi court que possible et géré de manière pacifique. Tel est le véritable enjeu du dialogue de septembre…

Barrage d'Inga: la RDC balance entre un consortium chinois ou espagnol AFP |vendredi 02/09/2016

Les autorités de Kinshasa ont annoncé vendredi qu'elles choisiraient avant la fin de l'année le consortium, chinois ou espagnol, chargé de construire le méga-barrage hydroélectrique Inga III, serpent de mer de la politique énergétique congolaise.

"La désignation du concessionnaire aura lieu avant la fin de l'année 2016, le lancement du projet doit se faire en 2017 et les premiers mégawatts vont être produits en 2021", a déclaré Bruno Kapandji, directeur de l'Agence pour le développement et la promotion du projet Grand Inga (ADPI) lors d'une cérémonie de remise solennelle des offres présentées par les deux soumissionnaires.

Cette annonce, qui consacre un nouveau retard du début programmé des travaux, intervient alors que la Banque mondiale a suspendu fin juillet sa participation sous forme d'un don de plusieurs dizaines de millions de dollars à Inga III, reprochant au gouvernement congolais d'avoir donné "au projet une orientation stratégique différente"

de ce qui avait été convenu initialement.

Les deux groupements d'entreprises en compétition sont un consortium chinois emmené par Three Gorges Corporation (gestionnaire du gigantesque barrage des Trois-Gorges en Chine) et un autre autour du groupe de BTP espagnol ACS.

En octobre 2015, alors que le projet Inga III était piloté par le Premier ministre Matata Ponyo, la République démocratique du Congo (RDC) et l'Afrique du Sud avaient fait part de leur volonté d'accélérer la construction de ce barrage, en gestation depuis une trentaine d'années et dont le coût total est estimé à 12 milliards de dollars. Il revient aux deux consortiums en lice de trouver des financements pour le développement du projet.

Inga III doit venir compléter les deux centrales vieillissantes entrées en service entre 1972 et 1982 au lieu dit des chutes d'Inga sur le fleuve Congo à 260 km en aval de Kinshasa.

Le futur barrage doit produire 4.800 MW (l'équivalent d'environ trois réacteurs nucléaires

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EPR de troisième génération) dans un pays où moins de 10% des habitants ont accès à l'électricité. La population congolaise ne devrait cependant pas bénéficier beaucoup de la lumière produite par Inga III.

L'Afrique du Sud a en effet signé une option préférentielle pour récupérer 2.500 MW et la majeure partie du reste de la production est censé aller vers les groupes miniers du Katanga (sud-est), handicapés dans leur activité par une pénurie chronique d'énergie.

(Bonne chance dans ce contexte de crise politique et de déprime économique … NdlR)

Dialogue politique en RDC: augmentation des quotas pour chaque composante RFI - le 06-09-2016

Suite du dialogue national en RDC qui se déroule sans les principales forces d’opposition.

Les délégués ont adopté l'ordre du jour, ce lundi, conforme à celui établi lors du comité préparatoire, onze points autour du processus électoral : mesures de décrispation, calendrier, code de bonne conduite et un accord politique en cas de non-respect des délais constitutionnels. Autre décision : l’augmentation des quotas pour chaque composante avec 25 délégués de plus.

Pour le dialogue en RDC, majorité et opposition ont désormais plus de 90 délégués chacune. En revanche, la société civile, qui, au départ était la seule à vouloir plus de délégués, plafonne à moins de 65 sièges.

Une situation qui ne satisfait pas Marie-Madeleine Kalala, la chef de la délégation de la société civile : « On est placé devant des réalités. On invoque le budget quand il s’agit de nous. Nous ne voulons pas bloquer le processus, mais nous estimons et nous l’avons dit, et je l’ai redit encore, que c’était tout à fait discriminatoire vis-à-vis de la société civile et qu’on ne devait pas penser que la société civile venait pour crédibiliser. Nous venons ici pour parler du Congo, de la RDC, au même titre que tout le monde, et qu’il aurait été important que nous puissions avoir le même quota qu’eux. Les choses étant ce qu’elles sont, nous allons continuer d’avancer pour la République ».

La chef de la délégation de la société civile s’inquiète de sa nouvelle représentativité : « Nous allons faire un effort pour avoir le plus grand nombre. Déjà, les personnes des provinces veulent être ici, ce qui est tout à fait normal. Donc nous allons veiller à tout cela, que la jeunesse, que les femmes qui sont souvent oubliées soient là. Donc nous allons veiller à toutes ces choses. La diaspora a réclamé plus d’inclusivité aussi ».

Pour ce qui est de la composante « personnalités », elle passe de 25 à 30 représentants.

Ce mardi, les délégations devraient déposer définitivement leurs listes et dans l’après-midi, les travaux devraient pouvoir commencer avec la présentation de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Pour le premier point de la feuille de route et l’évaluation du processus électoral engagé, le président de séance ne sera autre que Vital Kamerhe, le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) et co-modérateur du dialogue pour l’opposition qui y participe.

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L'Église catholique menace de quitter le "dialogue national"

AFP | mardi 06/09/2016 –

L'Église catholique en République démocratique du Congo a menacé mardi de se retirer du

"dialogue national" si ce forum politique tourne à des tractations pour un "mandat déguisé"

au profit du président Joseph Kabila.

La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a rappelé dans un communiqué les conditions de sa participation à ces assises, qu'elle a aussi appelées de ses vœux pour sortir le pays de la crise : une participation la plus large possible des "grandes familles politiques" du pays et "le respect de la Constitution", qui interdit à M. Kabila (au pouvoir depuis 2001) de se représenter.

"La Cenco ne pourra pas maintenir sa participation à ce dialogue si le respect de ces exigences fondamentales n'était plus assuré".

Interrogé par l'AFP, l'abbé Donatien Shole, délégué de la Cenco au "dialogue", a déclaré être "satisfait" des efforts pour rallier aux discussions certains membres du

"Rassemblement", la coalition récemment constituée autour de l'opposant historique Étienne Tshisekedi.

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Néanmoins, a prévenu le prêtre, "si jamais ils se mettent à négocier ce qui pourrait ressembler à un mandat déguisé, nous quitterons le dialogue".

Le "dialogue national" s'est ouvert le 1er septembre sous l'égide d'une facilitation de l'Union africaine (UA). Il est censé permettre à la RDC de sortir de la crise politique qui la ronge depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011, et favoriser l'organisation des élections en retard ou à venir, comme la présidentielle devant avoir lieu avant la fin de l'année mais qui apparaît aujourd'hui impossible à tenir dans les temps.

Une frange minoritaire de l'opposition a accepté d'y participer et les travaux n'ont pas véritablement commencé, les parties s'étant surtout employé jusque-là à se mettre d’accord sur le nombre de délégués.

M. Tshisekedi boude ce forum, perçu par les réfractaires comme un "piège", et conditionne sa participation à une série de préalables dont la libération de prisonniers politiques.

L'Église catholique, dont se réclament 40% des Congolais, a joué un rôle de premier plan dans le processus de démocratisation engagé en RDC au début de la décennie 1990. Son retrait du "dialogue national" risquerait d'entamer fortement la crédibilité de celui-ci.

Est de la RDC : le "dialogue national" ne résoudra rien (ex-rébellion) AFP | le 07/09/2016

Le "dialogue national" en cours à Kinshasa pour sortir la République démocratique du Congo de la crise politique n'apportera aucune réponse aux graves défis qui se posent dans l'est de ce pays, estime l'ex-rébellion congolaise du M23 dans un communiqué reçu mercredi.

"Le dialogue actuel n'est pas susceptible d'apporter des solutions idoines aux problèmes urgents d'insécurité généralisée [...] qui font le calvaire quotidien des populations du Congo oriental", écrit Bertand Bisimwa, président du Mouvement du 23 mars (M23).

"Il est inacceptable que les graves problèmes de sécurité [dans l'Est] soient relégués continuellement dans la rubrique 'accessoires' de l'agenda ou carrément dans les oubliettes de ceux qui prétendent s'arroger le monopole d'élaboration des priorités du pays", ajoute M. Bisimwa.

Dernier avatar des rébellions à dominante tutsi soutenues par l'Ouganda et le Rwanda dans l'est du Congo, le M23 a été défait en novembre 2013 après 18 mois de guerre dans la province du Nord-Kivu, ce qui avait fait naître l'espoir d'un retour de la paix dans un Est congolais en proie aux conflits armés depuis plus de vingt ans.

Mais la normalisation entre le M23 et Kinshasa piétine depuis des mois, ce dont les deux anciens belligérants se renvoient mutuellement la responsabilité, et la violence continue d'ensanglanter la partie orientale du pays, encore gangrenée par la présence de plusieurs dizaines de groupes armés.

Le "dialogue national" congolais s'est ouvert le 1er septembre sous l'égide d'une facilitation de l'Union africaine (UA), en l'absence de la majeure partie de l'opposition au président Joseph Kabila, dont le mandat s'achève le 20 décembre, et à qui la Constitution interdit de se représenter.

Ce forum est censé permettre à la RDC de sortir de la crise politique qui la ronge depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011, et favoriser l'organisation des élections en retard ou à venir, comme la présidentielle devant avoir lieu avant la fin de l'année mais qui apparaît aujourd'hui impossible à tenir dans les temps.

L'essentiel des onze points inscrits à son ordre du jour touche au processus électoral. Seul le point numéro 8 ("sécurité des personnes sur toute l'étendue du territoire national") semble de nature à pouvoir mettre l'accent sur les défis de la stabilisation de l'Est congolais.

Moïse Katumbi va rentrer et attendre “la fin de la deuxième mi temps”: pas de bonus pour Kabila

Colette Braeckman – Le Soir - 7 septembre 2016

ruxelles, dernière étape avant le retour au pays….Plus déterminé que jamais, Moïse Katumbi, devenu l’adversaire politique numéro un du président Kabila, se prépare à regagner le Congo. Blessé par une mystérieuse injection alors qu’il gagnait le tribunal de

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Lubumbashi entouré de la foule de ses partisans, l’ex-gouverneur du Katanga s’est fait soigner aux Etats Unis et aujourd’hui la forme est revenue, la pugnacité aussi. Avant de s’exprimer devant le Parlement européen, à l’initiative de l’association Culture et Progrès, il nous raconte ce qui lui était arrivé au cours de la bousculade qui opposa ses partisans aux forces de sécurité : «J’ai été piqué dans le dos…Des analyses de la substance qui m’avait alors été injectée ont été réalisées à l’étranger et le résultat sera bientôt publié…»

Vous avez été accusé d’avoir recruté des mercenaires, parmi lesquels des Américains, d’avoir spolié la maison d’un ressortissant grec, M. Stoupis. Ne craignez vous pas d’être arrêté dès votre retour ?

Absolument pas, car je n’ai rien fait de mal. Je n’ai rien à me reprocher. On verra bien si Kabila, en me mettant en prison, veut faire de moi son trophée…Quant aux affaires qui m’ont été reprochées, elles ont été montées de toutes pièces par les services de renseignements : parmi les 612 « mercenaires » que j’aurais soi disant recruté, on a découvert qu’il y avait parmi eux des mineurs d’âge et même des enfants, des gens qui travaillaient pour l’entreprise américaine Freeport Mac Roran, bref du n’importe quoi… Il est apparu aussi que les avocats du plaignant grec, M. Stoupis, étaient aussi ceux du chef de l’agence nationale de renseignements (ANR)…Quant à la maison, objet du litige, il s’agît d’une demeure modeste, que ma famille possède depuis longtemps. Je suis même allé en Grèce pour retrouver les documents dont j’aurai besoin pour ma défense. Ce que je constate, à ce stade, c’est instrumentalisation de la justice, ce pays est gouverné par la terreur…

Vous rentrez au Congo, vous allez vous battre sur le terrain politique, vous refusez de participer au dialogue qui se déroule en ce moment à Kinshasa. Qu’est ce qui vous motive ?

C’est très simple : je trouve que la Constitution doit être respectée. Je vous rappelle qu’elle est le fruit d’un accord de paix qui avait mis fin à la guerre, qu’elle avait été adoptée par 85% des Congolais, consultés par referendum. Depuis le début, j’ai dit à quel point j’étais attaché à ce respect de la loi fondamentale, garante de la paix dans notre pays. Quant au dialogue, je n’y participerai pas, car il n’est pas inclusif. D’ailleurs pour moi il s’agît d’un monologue, rien d’autre.

Pour vous qui sont les grands absents ?

Le premier point, c’est que tous les prisonniers politiques auraient dû être libérés. Certes, une dizaine de détenus ont été remis en liberté à la veille du dialogue, mais il en reste une centaine d’autres, plus tous ceux qui viennent d’être arrêtés. Voyez Maître Muyambo, le bâtonnier de Lubumbashi ( ndlr, fondateur du parti « Solidarité katangaise », il est toujours en prison… Ce n’est pas ainsi que les Belges avaient procédé lorsqu’ils avaient organisé la table ronde précédant l’indépendance : les prisonniers avaient tous été libérés, y compris Patrice Lumumba qui arriva à Bruxelles en portant encore la marque des menottes…Or la résolution 2277 de l’ONU réclamait un dialogue vraiment inclusif, où tout le monde se serait retrouvé. On en est loin, Etienne Tshisekedi n’y est pas, ni son parti l’UDPS, moi non plus, le G7 (rassemblement de plusieurs personnalités qui avaient dirgé aux côtés du président Kabila) est absent, des associations comme la Lucha, de Goma, ou Filimbi, qui représentent la jeunesse, donc l’avenir du pays, ont annoncé qu’elles ne participeraient pas à ce monologue, la vraie société civile n’est pas là…

On ne peut donc rien en attendre, cet accord n’aura aucune valeur. Ce que veut le pouvoir, c’est gagner du temps, faire passer le principe du suffrage indirect, des élections locales qui précéderaient les présidentielles, bref entériner le « glissement »..

Il apparaît cependant que les conditions matérielles ne sont pas réunies pour que les élections aient lieu dans les délais, c’est à dire avant le 19 décembre, date de l’expiration du mandat du président Kabila.

Il est vrai que les autorités n’ont rien mis en place pour que l’on puisse voter dans les temps. Or depuis 2012 les sommes nécessaires au financement des élections avaient été

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budgétisées et je me demande d’ailleurs « où est passé cet argent » ? Il y a là une faute, évidente. Pourquoi le président Kabila, responsable de cette faute,- pour ne pas dire plus- , devrait il grâce à cela bénéficier d’un bonus ?

Pour moi c’est clair, la Constitution est formelle : le 20 décembre son deuxième et dernier mandat se termine et c’est le 19 septembre prochain que la Commission électorale doit fixer la date des élections. Même si le « monologue » devait déboucher sur un texte scellant un accord politique entre les participants, il n’aurait pas de valeur : ce qui compte c’est le respect de la Constitution. Une majorité de Congolais partage cet avis… Voyez les images du dernier match de football de l’équipe nationale à Kinshasa, dimanche dernier : au lieu d’applaudir l’équipe qui marquait des points et allait gagner, les gens –plus de 100.000 personnes-criaient « Kabila, ton mandat est terminé ». Cela, c’est ce que tout le monde pense au Congo. Mais le président est aujourd’hui entouré d’anciens mobutistes qui pensent d’abord à leur intérêt personnel, pour qui la politique est un business…

Dans le passé, vous aviez de bonnes relations avec M. Kabila, vous avez même fait campagne pour lui au Katanga lors des élections de 2011..

Bien sûr, le l’ai soutenu à fond, mais aujourd’hui je constate qu’il va rater sa sortie. Il aurait pu passer à l’histoire, avec l’image d’un jeune président qui avait reconstruit son pays, installé la démocratie et respecté ses règles. Quel bel exemple il aurait été pour l’Afrique ! La brouille entre nous a commencé lorsqu’à Lubumbashi, alors qu’en septembre 2015, j’ai déclaré qu’il n’y aurait pas de troisième pénalty dans le match politique congolais. Le président, qui se trouvait alors au Katanga, l’a très mal pris, car en clair je rappelais que la Constitution congolaise, adoptée par referendum, ne prévoit pas de troisième mandat.

Que voulez vous ? Je suis ainsi : un homme d’affaires, mais aussi un homme de parole, pour qui un engagement est un engagement. Lorsque vous traitez avec des investisseurs, il faut croire au respect de la parole donnée. Cela vaut en politique aussi.

Kabila aujourd’hui doit savoir qu’il est temps de partir… Il est encore jeune, et doit penser à l’ «après Kabila ».S’il reste, c’est alors que l’on risque le chaos, l’instabilité. Voyez ce qui s’est passé au Burundi. Là, la communauté internationale a réagi alors qu’il était trop tard.

C’est pourquoi je dis que c’est maintenant qu’il faut envoyer au Congo des observateurs, des journalistes, par centaines, pour qu’ils rapportent ce qu’ils entendent, ce qu’ils voient…

Quelles sont les prochaines échéances ?

Très rapprochées. C’est le 19 de ce mois que la Commission électorale doit publier son calendrier. Si elle ne le fait pas, les manifestations vont commencer. Dans tout le pays. Ce n’est pas le « monologue » en cours qui va dissuader les gens.

Quel message adressez vous à Vital Kamerhe, qui a accepté de travailler aux côtés du facilitateur EdemKodjo ?

Je le connais depuis longtemps, j’ai de l’estime pour lui, et je lui dis « Vital fais attention, retombe sur tes pieds, ne sers pas de caution au « glissement » au changement de la Constitution, le peuple ne te suivra pas.

Au Congo, nous arrivons à la fin de la deuxième mi-temps. Il n’y aura pas de prolongation après le 19 décembre. . Même s’il devait y avoir un accord politique, il ne prévaudra jamais sur la Constitution. Et je conclurai qu’à propos des massacres de Beni, et d’ailleurs, il est urgent de mettre sur pied un Tribunal international sur le Congo, afin de mettre fin à l’impunité.

Ce jour-là : le 7 septembre 1997, Mobutu s’éteint loin du Zaïre Matthieu Kairouz – Jeune Afrique – le 07 septembre 2016

Le maréchal Mobutu n'aura pas survécu à la perte de son pays en mai 1997. Il s'éteint en exil au Maroc à la suite d'un cancer. Sa mort et son enterrement se font dans une discrétion qui contraste fort avec l'exercice du pouvoir qui le caractérisait.

Loin, très loin des bords du fleuve Congo et de sa ville natale de Lisala, le maréchal- fondateur zaïrois, désormais en exil, rend son dernier souffle le 7 septembre 1997 sur les côtes marocaines à Rabat. Mobutu n’aura pas fait long feu après la perte de « son pays ».

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Cela faisait des années que Mobutu était gravement malade, atteint d’un cancer de la prostate. Le Zaïre des dernières années de son règne est à l’image de sa santé. Le pays est enlisé dans un processus de démocratisation depuis 7 ans et en proie à une foudroyante rébellion, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) de Laurent-Désiré Kabila, qui a causé sa chute.

Le gargantua de la gloire, le monarque qui usait parfois de la troisième personne pour parler de lui-même, l’Ubu roi du Zaïre est enterré lors d’une cérémonie qui paraît bien étonnante comparée à ses trente années de règne. Une semaine après son décès, le 13 septembre, dans la plus simple discrétion Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Zabanga (en français : le guerrier tout-puissant qui grâce à son endurance et son inflexible volonté vole de victoire en victoire et sème la désolation sur son passage), est inhumé dans le carré européen du cimetière de Rabat en présence de sa famille et de ses plus proches qui l’ont suivi dans son exil.

Chassé-croisé zaïrois

Sa fuite du Zaïre fut rocambolesque. Pressé par les troupes du Mzee, Laurent-Désiré Kabila, le léopard quitte Kinshasa le 16 mai en toute hâte pour son fief : Gbadolite. Le 17 mai, le Zaïre vit un chassé-croisé historique. Les troupes de l’AFDL entrent dans Kinshasa, alors plongé dans un calme sidérant. La veille, dans les profondeurs de la forêt équatoriale, à Gbadolite, l’avion de Mobutu décolle tout en essuyant des rafales tirées par des soldats de la rébellion.

Quelques heures plus tard, l’ex-homme fort zaïrois atterrit à Lomé, accueilli par un de égaux sur le plan de la longévité au pouvoir : Gnassingbé Eyadéma. L’escale à Lomé n’est pas trop longue. Le 23 mai, un autre exil l’attend.

Le maréchal-fondateur devenu paria

L’ancien relais et homme de confiance des Occidentaux en Afrique, pendant la Guerre froide, est désormais perçu comme un paria.

L’accès à sa demeure de villégiature, à Roquebrune-Cap-Martin, sur la french riviera lui est refusé par les autorités françaises. Mobutu n’ira donc pas se soigner et couler de vieux jours sous le soleil de Provence.

Son salut vient du souverain chérifien, Hassan II, qui l’invite à Rabat. Mobutu Sese Seko est très affaibli par la maladie, un cancer de la prostate diagnostiqué en 1989, mais non- soigné. Ce n’est qu’en 1996 que Mobutu a entamé un traitement, le conduisant à quitter son Zaïre natal à plusieurs reprises pour les cliniques suisses et françaises. Le crépuscule de l’autocrate se fait en quelque sorte au ban des « grands hommes », sa mort ne suscite que peu de réactions dans les chancelleries, notamment occidentales.

Aujourd’hui, la tombe de l’ancien homme fort du Zaïre jouxte les sépultures anonymes de compatriotes migrants, morts noyés dans la méditerranée. Et bien que la question du rapatriement en terre congolaise de la dépouille du chantre de la zaïrianisation soit régulièrement abordée, pour l’heure aucune disposition concrète ne laisse entrevoir une inhumation de Mobutu dans son pays natal.

Le report des élections sur la table du dialogue Christophe RIGAUD – Afrikarabia - 08 Sep 2016

Trois scénarios ont été proposés lors du dialogue national pour faire face au retard du processus électoral. Des hypothèses qui repoussent l’élection présidentielle à plusieurs mois.

La révision du fichier électoral constitue l’un des principaux points d’achoppement entre la majorité et l’opposition au cours du dialogue national qui se déroule en ce moment à Kinshasa. Au centre de la crise politique qui couve en République démocratique du Congo (RDC), l’élaboration d’un nouveau fichier d’électeurs bute sur les nombreux retards accumulés par la Commission électorale (CENI) depuis les élections chaotiques de 2011.

En cinq ans, la donne a pourtant considérablement changé. Selon plusieurs expertises internationales, le fichier comprend toujours quelque 400.000 doublons (des électeurs enregistrés deux fois), mis aussi 1,6 millions d’électeurs décédés toujours sur les listes et 8,5 millions de nouveaux majeurs non-inscrits. Des anomalies qui ont été régulièrement

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dénoncées par l’opposition et la communauté internationale. Pourtant, depuis 2011, rien n’a été fait par la CENI pour corriger le fichier électoral. En cause notamment, le gouvernement congolais qui n’a pas décaissé les sommes nécessaires à cette révision. Un

« manque de volonté politique » dénoncé par l’opposition qui accuse le camp présidentiel de retarder sciemment le processus électoral pour permettre à Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son mandat, prévu fin 2016.

3 scénarios pour 1 glissement

Devant les 280 délégués du dialogue national ce mercredi, le président de la Commission électoral, Corneille Naanga, a présenté trois options pour la révision du fichier électoral – télécharger ici son exposé complet. Premier scénario : garder le fichier en l’état avec toutes ses imperfections, dans l’espoir (bien mince) de respecter les délais constitutionnels.

Second scénario : réviser partiellement le fichier, en incorporant notamment les nouveaux majeurs et les Congolais de l’étranger. La troisième option consisterait en une refonte totale du fichier, avec l’inconvénient d’un large débordement du calendrier électoral. C’est ce dernier scénario qui obtient les faveurs de la CENI et de la Majorité présidentielle.

Problème : la Commission prévoit une durée de 16 mois et 1 jour pour revoir intégralement les listes électorales. Une option qui reporterait l’élection présidentielle après juillet 2017…

dans le meilleur des cas. L’opposition présente au dialogue préconise une durée maximale de 120 jours de « glissement » du calendrier après la fin du mandat de Joseph Kabila, fixée au 19 décembre 2016.

Un dialogue toujours non inclusif

Pour l’heure, aucun compromis n’a été trouvé entre majorité et opposition sur la révision du fichier électoral… et donc le report de la présidentielle. La route parait d’autant plus longue avant un possible accord, que même le terme « d’alternance » n’a visiblement pas le droit de cité pendant les débats, dans l’enceinte du dialogue. Car en dehors de la question du calendrier électoral, le maintien au pouvoir de Joseph Kabila après le 19 décembre constitue le second point de fixation des débat. Rappelons tout de même que la majeure partie de l’opposition congolaise, composée du Rassemblement d’Etienne Tshisekedi, du MLC de Jean-Pierre Bemba et du G7 de Moïse Katumbi, continue de boycotter le dialogue. Ces opposants récusent le facilitateur, Edem Kodjo, « trop proche du pouvoir » et exigent des préalables au dialogue, comme la libération des prisonniers politique et l’arrêt des poursuites judiciaires à l’encontre de Moïse Katumbi. Préalables restés lettre morte. L’absence de Tshisekedi et Katumbi enlève, pour le moment, toute légitimité au dialogue, où seule l’UNC de Vital Kamerhe et quelques alliés ont accepté d’y participer. Mais le dialogue n’est pas encore terminé, il reste au minimum 10 jours pour trouver un terrain d’entente entre les délégués de la Majorité et de l’opposition. Reste pourtant à savoir quel poids pourrait avoir les conclusions d’un dialogue en l’absence des principaux leaders de l’opposition ? Sans doute bien maigre.

© CongoForum, le samedi 10 septembre 2016

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