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14 10 17/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

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14 10 17/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) Surprise en ce samedi 14 octobre 2017 : il y a une telle abondance de matière tant dans la presse congolaise qu’à l’étranger (surtout, pour cette dernière, du fait de la longueur de certains articles) que nous avions atteint les 20 pages sans même nous en être aperçus.

Après tout, abondance de bien ne nuit pas. Bonne lecture !

Anniversaire

Le Potentiel a fêté, le jeudi le 12 octobre 2017 et publié à la Une un bel article à sa propre gloire, intitulé « Tenir le cap dans l’adversité politique et la crise économique: Le Potentiel, 35 ans déjà ! ». (On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. NdlR) Il écrit :

« 35 ans, c’est l’âge de la maturité. 35 ans, c’est aussi le symbole de la persévérance dans un métier pas facile à exercer au Congo-qui-se-veut-démocratique. C’est le cas du journal Le Potentiel, un quotidien qui a traversé monts et vallées avant de s’imposer comme leader de la presse congolaise. Né en 1982, le tabloïd de l’avenue Bas-Congo à la Gombe a surmonté des épreuves, survécu aux tourments de diverses natures avant de caracoler au firmament. En cette période trouble où la RDC négocie, dans une douleur atroce, sa marche vers un État véritablement démocratique, le quotidien d’analyse et d’informations générales a su demeurer une référence. Malgré l’adversité politique et un contexte économique incertain, Le Potentiel a réussi à garder le cap. !

12 octobre 1982 – 12 octobre 2017. Jour pour jour, Le Potentiel aligne déjà 35 bonnes bougies. C’est un jour d’anniversaire qui arrive dans des moments particulièrement difficiles. Mais, dans sa vie, Le Potentiel a tout connu – des hauts et des bas. Balloté de toutes parts et souvent incompris, Le Potentiel est toujours là, 35 ans durant. Il est le symbole d’une République en quête de son identité.

Dans cet exercice permanent de l’excellence pour une société congolaise bâtie sur les vertus de la démocratie, Le Potentiel n’a jamais fléchi. C’est en tout honneur que nous saluons, tous, la survivance de cette œuvre née de l’imagination de son éditeur, le sénateur Modeste Mutinga Mutuishayi.

Que dire de ce journal ? Ces colonnes ne suffiront certainement pas pour retracer le parcours combien élogieux de ce journal, compté parmi l’un des plus grands quotidiens de la République démocratique du Congo. Mais, que ce fut dur d’y arriver.

En 35 ans d’existence, Le Potentiel a tout connu. Il a été victime de brimades et d’actes de sabotage de diverses natures. Néanmoins, comme un roseau au milieu des eaux troubles, il a résisté. La résistance fait partie désormais de son ADN. Le Potentiel a traversé toutes les péripéties de la vie politique et économique de ce grand pays au cœur de l’Afrique. Il a été le fer de lance d’une nation en soif de démocratie.

Les années 1990, celles de l’avènement de la démocratie, ont forgé sa ligne qu’il s’emploie à défendre jusqu’à ce jour. La 2ème République n’a pas ébranlé sa détermination. L’arrivée de l’AFDL, en 1997, n’a pas non plus réussi à estomper son élan. La mise en œuvre des institutions politiques issues de l’Accord de Sun City, en 2002, n’aura été qu’une période charnière dans la vie de ce quotidien. Depuis toujours, Le Potentiel est resté le même. Le journal n’a pas pris de ride. Pas une seule. Au contraire, 35 ans après, tel un palmier, vieillissant, il fructifie encore. N’en déplaise à ceux qui tentent par des moyens subtils de prendre le pays en otage pour assouvir leur soif de pouvoir, en muselant la presse.

La célébration de 35 ans est à la fois une interpellation et une invitation à s’interroger sur la marche de la République démocratique du Congo, République du Zaïre à la création du journal en 1982. Entre le Zaïre de 1982 et la RDC de 2017, bien des choses ont changé.

Dans un sens comme dans un autre.

En 35 ans, le pays a, à l’instar du journal Le Potentiel, traversé plusieurs épreuves. Comme le pays, Le Potentiel a aussi traversé des moments d’incertitude. Mais, par la détermination et la rigueur de tous les héros dans l’ombre qui se sont succédé à sa rédaction, le journal tient toujours la dragée haute.

Mais, en cette période difficile marquée par une crise politique aigüe et une crise économique qui a fortement réduit son champ d’action, Le Potentiel ne peut que se féliciter de ses 35 ans. À ce titre, il dit merci à tous ceux qui continuent de lui faire confiance.

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« Ne jamais trahir le Congo »

Comme M’zée Laurent-Désiré Kabila l’a dit de son vivant, Le Potentiel promet qu’il ne trahira jamais le Congo. Il ne va pas non plus se détourner de sa ligne éditoriale qui reste calquer sur l’intérêt de la RDC. Seule la démocratie guidera, comme il l’a été depuis 35 ans, toutes ces actions.

Sa mission étant d’informer en amenant la bonne information auprès du public, Le Potentiel n’est pas prêt à se dédire. Il ne l’a jamais fait en 35 ans d’existence. Et il ne le fera jamais - quoique les tentations soient énormes pour l’amener à fléchir sa ligne éditoriale.

Témoin de l’émergence de la démocratie, Le Potentiel attend être aussi le grand témoin de la refondation de l’État par la voie de l’alternance démocratique. C’est la ligne qu’il a choisie. Qu’importe la valse de critiques dont il est souvent l’objet. Le Potentiel ne vendra jamais son âme. Cette âme forgée dans l’adversité et dans l’abnégation depuis 1982.

Chapeau bas à ce journal, vieux depuis ce jeudi 12 octobre 2017 de 35 ans. Le plus important a été de résister contre tous vents. Le Potentiel l’a fait. Le plus dur est de poursuivre le combat pour sauvegarder la démocratie – en péril. C’est un choix noble ».

(Et notez bien que leur « boss » s’appelle Modeste ! Faut le faire ! Bon anniversaire, quand même… NdlR)

Elections

La Cité Africaine paraît avec à la Une un titre qui a le mérite de la franchise : « CNSA- CENI-Gouvernement – Requiem pour les élections!

* J. Kabila et toutes les institutions demeurent jusqu’en 2019

* Ça va chauffer. L’opposition crie déjà à la manipulation pour torpiller l’alternance au pouvoir »

La triade CNSA-CENI-Gouvernement tiendra les 17 et 18 octobre une réunion d’évaluation du processus électoral en cours en RDC. Cette rencontre a pour base le Chap. IV.2 de l’accord de la Saint Sylvestre qui stipule ‘’ Les parties prenantes conviennent de l’organisation des élections, en une seule séquence, présidentielle, législatives nationales et provinciales, au plus tard en décembre 2017. Toutefois, le CNSA, la CENI et le Gouvernement peuvent unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement des dites élections’’.

Il est désormais établi qu’après avoir été privé d’élections à fin décembre 2016, conformément à la constitution, le peuple congolais va à nouveau être délesté de son droit de se choisir ses mandataires à fin décembre 2017, sur pied de l’accord. Et pendant qu’est annoncée cette évaluation CNSA-CENI-Gouvernement sur cette matière, avant même que ne commencent les discussions, les conclusions sont connues de tout le monde. Il n’y a aucun mystère qu’il va y avoir un deuxième report des élections.

CENI : l’artificier du glissement

De retour des USA depuis dimanche dernier au soir, Corneille Nangaa, le président de la CENI, a assuré mercredi aux acteurs politiques réunis au Palais du peuple que la CENI à la mise au point du calendrier électoral. Sa publication pourrait intervenir après la réunion d’évaluation CNSA-CENI-Gouvernement. L’on se rappellera qu’en début août, recevant une délégation du RASSOP/Limete conduite par Martin Fayulu et Bertrand Ewanga, le même président avait assuré que le calendrier serait rendu public fin août. L’on n’a rien vu venir depuis. En fait tout était dans la stratégie de cette CENI : travailler sans calendrier publié, pour ainsi n’avoir pas de comptes à rendre sur d’éventuels délais non tenus, et prolonger de façon élastique le processus électoral. Depuis tout ce temps, l’astuce de la CENI a été de prendre comme règle ce qui n’était qu’une exception. La CENI et tous les tenants du glissement travaillaient non pas dans la perspective de l’échéance de fin décembre 2017, qui était la règle fixée par l’accord, mais par rapport à l’exception prévoyant une rallonge des délais au terme d’une évaluation CNSA-CENI-Gouvernement. En réalité, l’accord n’envisage la prorogation que comme une éventualité, simplement aux fins de parachèvement des élections. ‘’Parachever’’, signifiant que tout est pratiquement déjà bouclé, il ne reste qu’à finaliser. Or, on le voit, en l’occurrence, l’on n’est encore qu’à la première étape de la phase ‘’préélectorale’’ du processus électoral. Avant la phase

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électorale, à savoir la tenue des scrutins proprement dits, un long chemin reste encore à parcourir : le bouclage du fichier électoral, la fiabilisation dudit fichier, la constitution du cadre juridique avec notamment la révision de la loi électorale et l’adoption de la loi de répartition des sièges, la budgétisation des activités, la cartographie électorale et le repérage des bureaux de vote et de dépouillement, les diverses formations d’agents électoraux, l’enregistrement et le traitement des candidatures , le contentieux sur les candidatures, la commande et la fabrication des matériels électoraux, les déploiements des matériels, jusqu’à la campagne électorale. C’est dire que l’on ne peut pas prendre le prétexte d’un quelconque ‘’parachèvement’’ des élections. Tout pratiquement reste à faire !. De sorte que Nangaa se croit aujourd’hui fondé à clamer impunément que les élections ne pourront pas se tenir avant 2019, parce qu’il faudra au moins 504 jours à dater de la fin de l’enrôlement pour pouvoir organiser les scrutins attendus. On le voit, manifestement, la CENI et ses inspirateurs n’ont fait que jouer le temps. Car des questions se posent à bon droit. En dehors des insécurités dans l’espace kasaïen, pourquoi la CENI n’a-t-elle pas organisé l’enrôlement de la diaspora à fin juillet 2017, comme elle en avait pris l’engagement ? Pourquoi l’enrôlement à Kinshasa s’est-il fait à plusieurs vitesses et se poursuit encore au niveau de des centres de Mbankana, alors qu’il y avait du personnel et du matériel disponibles provenant des provinces déjà servies pour pouvoir réaliser l’inscription des électeurs de la capitale dans le même temps ? Pourquoi l’enrôlement au Kasaï, au Kasaï central et dans deux territoires de la Lomami devrait-il prendre plus de trois mois ? Pour aller vite en besogne, rien n’empêchait la CENI de démultiplier les centres d’inscription, mobiliser toutes les machines et tout le personnel ayant servi dans toutes les autres provinces de sorte à terminer l’opération en un seul mois. Pourquoi une loi telle que celle du CNSA doit-elle être seulement alignée maintenant au débat à l’Assemblée nationale, cependant que l’accord instituant cette institution est en vigueur depuis le 31 décembre 2016? Les réponses sont nettes et claires : Il a manqué de volonté politique.

Est-il encore besoin d’autres dessins pour montrer que l’accord du 31 décembre a souffert de non application, et cela de manière délibérée ?

CNSA : Un simple faire valoir

Le CNSA a été institué par l’accord de la Saint Sylvestre qui est explicite : ‘’En attendant l’adoption en procédure d’urgence de la loi organique, cette structure est mise sur pied et fonctionne sur base du présent accord’’ (Point VI.1.1). Y a-t-il eu ‘’procédure d’urgence’’

pour ficeler cette loi ? Que non ! Et pour quelle raison a-t-on dû faire passer tant de mois, pour n’installer ce CNSA que fin juillet 2017? Mais encore, depuis son installation, qu’a pu réaliser ce CNSA piloté par Joseph Olengankoy ? Aux termes du Point VI.2.3. de l’accord de la Saint Sylvestre, le CNSA a notamment pour tâche de réaliser des évaluations régulières du processus électoral, au moins une fois tous les deux mois, avec la CENI et le gouvernement et de communiquer régulièrement sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de l’accord. Y a-t-il trace d’une quelconque communication faite à l’opinion par le CNSA relativement à cet objet ? Le CNSA a aussi pour tâche de formuler des recommandations respectivement au Parlement, au gouvernement et à la CENI pour la bonne application de l’accord. L’a-t-il fait ? Autre tâche : assurer le règlement d’éventuelles divergences nées de l’interprétation de l’accord entre les parties prenantes et concilier leurs points de vue. A-t-on vu le CNSA prendre une initiative dans ce sens avec le RASSOP/Limete et la Majorité présidentielle, par exemple sur cette question du délai butoir du 31 décembre 2017? Dans le fond, comment le pourrait-il, lui qui est né de passes adultérines entre des membres du Rassemblement de Genval et la Majorité présidentielle ? On le voit, même par rapport au CNSA et à son fonctionnement, les prescrits de l’accord de la Saint Sylvestre sont loin d’être appliqués de bonne foi et intégralement, comme le demande pourtant le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Union Européenne ainsi que d’autres partenaires internationaux.

Voilà pourquoi d’aucuns considèrent que le CNSA apparaît aujourd’hui comme une structure inutile dans l’organisation du processus électoral, et qu’il est juste bon pour servir de faire valoir et d’alibi aux stratégies d’éloignement des élections.

Gouvernement : un Etat sans argent

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L’effondrement des finances de l’Etat fait que le gouvernement de la République est visiblement aux abois. A preuve le foisonnement de grèves dans tous les secteurs de la vie publique : médecins, infirmiers, professeurs, enseignants, fonctionnaires de l’Etat. En cause, l’incapacité du gouvernement Tshibala à honorer ses propres promesses de payer au taux budgétaire de 1425fc le dollar les salaires émargeant du budget de l’Etat. Alors le gouvernement est obligé de voguer d’une initiative à une autre, agressant même le portefeuille du citoyen et exacerbant par là-même le front social : invalidation de passeports semi-biométriques pour imposer l’achat du nouveau passeport biométrique, invalidation des permis de conduire en cours au profit d’autres dits biométriques, contraintes tracassières imposées aux cambistes… Le gouvernement essaie de grappiller, sans grand résultat encore, partout où il peut. Aujourd’hui, sans programme avec les institutions financières de Bretton Woods, le gouvernement Tshibala mise tout sur l’exécution des 28 mesures économiques urgentes du Gouvernement dont la finalité est le redressement des finances et de l’économie du pays. Vient donc d’être engagée la chasse à tous ceux qui s’adonneraient à la corruption, à la concussion, au trafic d’influence, à la fraude douanière et autres détournements des deniers publics. Des sanctions sévères et exemplaires sont brandies. C’est dans cet ordre d’idées que le Premier ministre Bruno Tshibala a visité en début de semaine la prison de Luzumu dans la perspective d’y envoyer les kulunas en cravate qui sabotent les finances et l’économie du pays. Dans ces conditions, trouver les 528 millions dollars que doivent coûter les scrutins présidentiel, législatif et provincial combinés, à en croire Corneille Nangaa, devient une sinécure pour l’Etat congolais. Pas d’argent pour les élections ! D’autant que ses partenaires conditionnent leur implication financière à la publication d’un calendrier potable et d’un échéancier de décaissements des fonds relevant de la compétence du gouvernement congolais. La quadrature du cercle !

Insécurité généralisée

Ce qui vient compliquer davantage la situation c’est cette généralisation des foyers de tension qui inquiète et intrigue à la fois. Après l’embrasement du grand Kasaï où l’on connaît une nette accalmie, avant un retour à la normale de la situation, voici que se rallument les fronts de l’Est. Attaques d’Uvira par les Maï-Maï Yakutumba, attaques des positions des FARDC et MONUSCO à Lubero, attaques des ADF dans le secteur de Beni avec à la clé: 22 égorgés, 8 positions des FARDC occupées par les assaillants sur l’axe Kamango-Mbau » ! Les soldats de la paix de la MONUSCO sont devenus ces derniers temps la cible de plusieurs attaques directes. "Je condamne fermement ces lâches attaques contre la population civile et les soldats de la paix des Nations Unies dans la région de Beni", a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général en RDC, Maman Sidikou, dans un communiqué publié par la MONUSCO.

Réagissant à ces assauts, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, condamne les attaques dans lesquelles "deux Casques bleus de Tanzanie" ont été tués et "18 Casques bleus blessés", a déclaré dans un communiqué publié à New York qui ajoute : "Le secrétaire général appelle les autorités congolaises à enquêter rapidement sur ces évènements et à traduire leurs auteurs devant la justice".

Tant d’événements survenant à la fois poussent certains analystes qui affectionnent crucifier le pouvoir en RDC à relancer leur hypothèse d’une stratégie du chaos ou de la terre brûlée pour justifier les reports successifs des élections.

Le dernier mot au peuple ou à la rue ?

A mesure qu’approche décembre 2017, les incertitudes se font jour sur la suite des événements en RDC.

Voilà pourquoi, la sortie du calendrier électoral par la CENI n’est plus une mince affaire.

Des observateurs craignent une déflagration populaire, tandis que d’autres minimisent, estimant que fin 2017 sera identique à fin 2016, et que ‘’le ciel ne nous tombera pas sur la tête’’. Mais, face au projet calendaire de la CENI qui fixerait la fin de l’enrôlement dans le restant des Kasaï à janvier 2018 et la consolidation du fichier général à février 2018, avec des projections qui situeraient les élections attendues en 2019, le Rassemblement de l’opposition a déjà indiqué que si les élections n’ont pas lieu cette année, une « transition

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sans Kabila » doit être mise en place. Pour autant, la CENI semble figée dans son schéma qui évoque à temps et à contre temps les contraintes techniques, législatives et financières.

Sans oublier cet autre sujet de controverse qu’est la machine à voter au sujet de laquelle Nangaa assure qu’il ne s’agit pas d’une proposition mais d’une option déjà levée et que les machines seront commandées en temps opportun. Que va-t-il se passer ? Les politiciens paraissent à bout d’inspiration, après l’échec de la mise en application de l’accord de la Saint Sylvestre. Beaucoup pensent que le dernier mot reviendra au peuple. Par le referendum, comme le préconisent certains faucons de la MP ? Ou par des manifestations de rue, comme l’envisage le Rassemblement ? Sachant par ailleurs que dans la situation de misère sociale qui sévit au pays, si les stratégies politiques n’y suffisent pas, des émeutes de la faim pourraient aussi venir tout chambouler. De quoi retenir son souffle.

Touefois, si La Cité Africaine ne déborde pas d’enthousiasme pour ce qui se fait du côté du Pouvoir, ce qui se passe au Parlement, notamment le boycott de l’Opposition, lui sembleaussi mériter certaines critiques, sous le titre « Alors que des lois essentielles pour les élections les attendent, les Députés nationaux font du Cirque au Palais du peuple ». Et la CitAf en brosse le tableau suivant :

« Décidément, il y a quelque chose de pourri au sein de la Chambre basse du Parlement congolais. Un mois et deux jours après l’ouverture de la session parlementaire de septembre, les députés congolais ne manifestent aucun sentiment d’urgence face à la situation politique et sociale critique que traverse le pays. Dans les travées de la salle des Congrès du Palais du peuple, les élus nationaux se comportent comme au temps du célèbre Congrès de Vienne qui avait dépecé le continent africain : ils chantent et ils dansent. Sauf qu’autour des élus congolais, il y a un pays où l’incendie couve.

L’actuelle session parlementaire était pourtant annoncée comme décisive par les observateurs, principalement en raison des matières qu’elle devrait aborder sur le mode d’urgence, notamment le vote du projet de loi portant organisation et fonctionnement du Conseil National du Suivi de l’Accord (CNSA), du projet de loi électorale, ainsi que du projet de loi portant répartition des Sièges. Tout cela en plus des projets de loi budgétaire pour l’exercice 2018, et de celui portant révision du Code minier. Cette session s’était ouverte aussi dans un contexte social très tendu, avec des mouvements de grève tentaculaires dans la fonction publique nationale, notamment au niveau des enseignants de l’EPSP et du niveau supérieur, des médecins et infirmiers, ainsi que des agents et fonctionnaires de l’Etat.

Bref, tout le monde pensait qu’avec un tel agenda, les députés nationaux qui en public, ne jurent que sur des élections dans les délais les plus brefs, se jetteraient à bras le corps sur le travail législatif. Mais force est de constater, plus de trente jours après le début de la session, que les préoccupations électorales dont ils abreuvent l’opinion dans les médias, semblent être le dernier de leurs soucis. Pour commencer, certains élus floqués de l’étiquette de l’opposition, plutôt que de faire accélérer le vote des lois essentielles sur le processus électoral, ont préféré ressusciter des vielles motions contre certains membres du Gouvernement qui dormaient dans les tiroirs de l’Assemblée nationale depuis la précédente session ordinaire. Puis d’autres motions contre des ministres du Gouvernement se sont succédées, sans que les personnes visées s’en trouvent apparemment affectées, et sans que le pays n’ait avancé d’un pas vers les échéances électorales attendues par tout un peuple.

Mais en Rdc, c’est de notoriété publique, les motions, qu’elles viennent de la droite ou de la gauche, si elles ne résolvent aucun problème pour le pays, ont au moins le mérite de bien nourrir leurs auteurs et leurs associés, souvent gratifiés de confortables enveloppes par les personnalités mises en cause. Par ces temps de vaches maigres, une motion bien ciblée et adressée contre un haut responsable politique qui a beaucoup de choses à se reprocher et surtout à cacher, peut rapporter un véritable pactole à son initiateur et à ses affidés. De tout ce théâtre qui se déroule au Palais du Peuple depuis l’ouverture de la session le 15 septembre dernier, les observateurs ont remarqué que seuls les ministres à la tête des portefeuilles dits « juteux » et « liquides », ont fait l’objet du harcèlement parlementaires de nos braves élus, notamment les Vice-Premier ministres en charge de l’Intérieur et Sécurité ainsi que son homologue des Affaires étrangères, et le Ministre d’Etat en charge de la Justice.

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Pendant ce temps, aucune voix audible ne s’est élevée parmi les députés nationaux pour interpeller la nation sur la grogne sociale au sein de la fonction publique, qui touchait particulièrement des secteurs sensibles tels que la santé ou l’enseignement. Autant de secteurs moins rentables pour des députés souvent plus enclins à la recherche des

« invisibles », que du bien-être général. Comme pour confirmer cet état d’esprit de nos élus, voilà que depuis le début de la semaine en cours, nos élus se sont mis en tête de s’attaquer à des plus gros gibiers, en les personnes du Premier ministre Bruno Tshibala, accusé de violer la loi des Finances en ne payant pas les salaires au taux budgétaire, et au Président de l’Assemblée nationale lui-même, coupable selon eux, d’entraves à la démocratie au sein de l’Hémicycle du Palais du Peuple.

Difficile dans ce méli-mélo de déceler dans les faits et gestes de nos Honorables, un début d’intérêt pour le processus électoral en cours au pays, alors que tous les partenaires extérieurs du pays ne parlent que de ça. Tout se passe comme si les « élus du peuple » avaient la tête ailleurs qu’à une tenue prochaine des élections. Un ailleurs qui serait à chercher auprès de ceux qui, depuis un certain temps, pensent à remplacer pour un certain temps le processus électoral par une transition politique négociée, qui leur offrirait un répit, en éloignant le plus possible le moment fatidique de la sanction populaire dont tout le monde parle, mais dont personne ou presque, n’a intérêt à voir arriver.

A l’allure où vont les choses au Palais du Peuple, on aurait peut-être tort de jeter la première pierre à Corneille Nagaa le Président de la Ceni, qui annonce désormais à tous les azimuts qu’il lui faudrait, dans l’hypothèse la plus optimiste, au minimum 504 jours ouvrables pour faire une première élection en Rdc. Une affirmation qu’il ne devrait pas avoir du mal à faire passer au sein d’une classe politique toujours disposée à privilégier l’accessoire au détriment de l’essentiel, et prête à se laisser convaincre pour autant qu’on y mette la forme et les avantages qui vont avec toutes les déclinaisons d’un glissement électoral.

Et plus loin, ecore « Opposition et Majorité s’entredéchirent à l’Assemblée nationale » Les esprits demeurent surchauffés à l’Assemblée nationale où les députés de l’opposition ont claqué la porte de l’hémicycle en signe de protestation.

Une lettre des députés de l’Opposition en 5 points

Voici le contenu de la lettre que les députés de l’opposition ont adressée au président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, et dont leur collègue Christophe Lutundula a donné lecture.

1. «Les Députés de l’Opposition indiquent au Président de l’Assemblée nationale qu’ils ne pourront pas participer aux plénières sans que le bureau de l’Assemblée nationale et son Président, en particulier, ne respectent la Constitution et le règlement intérieur. En termes clairs, ils ne pourront reprendre leur participation que lorsque ces textes fondamentaux seront respectés et ne souscriront jamais à la violation de ces textes».

2.. «Les Députés de l’Opposition ne souscrivent pas à l’initiative du Président de l’Assemblée nationale de saisir la Cour Constitutionnelle pour interpréter son arrêt relatif à la question touchant aux motions incidentielles qui sont chaque fois soulevées par la MP pour bloquer les motions contre les membres du Gouvernement»

3., Les Honorables Députés de l’Opposition ont décidé de saisir des instances interparlementaires en rapport avec la situation dans laquelle se trouve l’Assemblée Nationale de la RDC, du fait de son président.

4. Compte tenu de la dérive dans laquelle le président Aubin Minaku a engagée l’Assemblée nationale, une pétition est initiée mettant en cause sa responsabilité personnelle.

5. Dans les jours à venir, les députés de l’opposition vont initier l’interpellation du Premier ministre et de son gouvernement sur la non-exécution des engagements pris par rapport à la loi de finances pour l’exercice 2017, notamment en ce qui concerne le paiement des salaires des fonctionnaires de l’Etat suivant le taux budgétaire.

Déclaration des présidents des groupes parlementaires de la Majorité présidentielle Nous soussignés, Présidents des Groupes parlementaires de la Majorité Présidentielle ;

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Considérant qu’au cours de la séance plénière de l’Assemblée nationale du vendredi 7 octobre 2017, consacrée à l’examen des motions de défiance dirigées contre deux Membres du Gouvernement, une frange des Honorables Députés de l’Opposition politique a délibérément décidé de quitter l’hémicycle et de suspendre sa participation aux travaux parlementaires ;

Considérant que cette suspension est consécutive aux divergences d’interprétation de l’Arrêt R. Const. 186/193 du 14 janvier 2015 rendu sur requête en interprétation des articles 146 et 147 de la Constitution sur les poursuites et diligences de l’Honorable Président de l’Assemblée nationale, agissant en vertu des articles 161 de ladite Constitution et 54 de la Loi organique n° 013/026 du 15 octobre 2013 portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle ;

Rappelant qu’aux termes de son arrêt, la Cour constitutionnelle a décliné sa compétence concernant l’interprétation des dispositions du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale ; qu’elle a dit que les articles 146 et 147 de la Constitution sont clairs et ne donnent pas lieu à interprétation ; qu’enfin, la motion incidentielle n’est pas prévue dans les dispositions constitutionnelles ;

Qu’en dépit de cette interprétation, des divergences persistent et risquent de mettre en péril le fonctionnement de notre Chambre législative ;

Qu’en raison de ce qui précède, faisons la déclaration ci-après :

1. Recommandons à l’Honorable Président de l’Assemblée nationale de saisir à nouveau la Cour constitutionnelle, sur pied de l’article 93 in fine de la Loi organique susmentionnée, en interprétation de son arrêt susvisé du 14 janvier 2015 ;

2. Rappelons la pertinence sur cette question des prescrits de l’article 138 de la

Constitution, qui dispose comme suit en son deuxième alinéa : « Les moyens de contrôle (de l’Assemblée nationale sur le Gouvernement) s’exercent dans les conditions

déterminées par le Règlement intérieur de la Chambre (…) et donnent lieu, le cas échéant, à la motion de défiance ou de censure, conformément aux articles 146 et 147 de la présente Constitution » ;

3. Rappelons que, par son arrêt R. Const. 184/TSR du 26 mars 2012, la Cour suprême de justice, faisant office de Cour constitutionnelle, avait déclaré ledit Règlement intérieur conforme à la Constitution ;

4. Constatons que la suspension de la participation aux travaux de l’Assemblée nationale par les Députés de l’Opposition est dictée par l’objectif d’empêcher l’Assemblée nationale d’adopter les lois essentielles au parachèvement du processus électoral en vue de la réalisation de leur agenda consistant à accéder au pouvoir par des voies non

démocratiques ;

5. Dénonçons par ailleurs que la plupart des députés inscrits dans cette démarche ont toujours brillé par leurs absences injustifiées et non autorisées aux sessions

parlementaires ; qu’en conséquence, réitérons l’option levée par l’Assemblée plénière de procéder à l’invalidation des députés concernés conformément aux articles 110, point 6, de la Constitution et 85, point 6, du Règlement intérieur.

(Avant de pouvoir tenir des élections qui aient la moindre chance de respecter la volonté des électeurs il faut : recenser la population, jeter Kabila aux crocodiles, recenser VRAIMENT les électeurs, mettre en place une CENI et une Justice auxquelles on puisse se fier… Cela ne se fera pas sans casse, mais c’est cela qui compte, et non la date des élections

! Il est essentiel de garder en mémoire que la RDC vit toujours sous un régime illégitime, depuis les élections de 2011. Il faut rappeler que les élections de novembre-décembre 20111 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique

1 1 Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs malgré cette déclaration du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa : « Les résultats publiés ne sont conformes ni à la justice ni à la vérité “. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives.

Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. C’est d’autant plus certain que

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devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire

« officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi.

Les élections de 2011 avaient été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. En d’autres termes, il y a en RDC un Président, des ministres, des autorités DE FAIT. Il n’y en a plus aucune qui puisse légitimement se dire « autorité de droit ».

Pourquoi se soucie-t-on tant de savoir si la fin du « mandat » du « Président » Kabila serait conforme à la Constitution, alors que la Constitution a été non pas violée, mais chiffonnée, jetée à terre et foulée aux pieds pour le maintenir au pouvoir en 2011 après des élections NULLES .. La réalité, c’est que l’usurpateur doit s’en aller. Si l’on a l’occasion de le faire partir « en douceur » en lui accordant un délai jusqu’en décembre pour faire ses malles, tant mieux. Sinon, qu’il subisse la violence qu’il a déjà infligée à tant d’autres ! NdlR) Deuils, hommages et commémorations

Sans doute emporté sur la lancée du « Requiem » qui figure en sa couverture, La Cité Africaine, outre un éditorial intitulé «Eloge aux ancêtres illustres ! », perpétue aussi la mémoire de quelques illustres disparus. »

« Ex Africa semper aliquid novi, (il y a toujours quelque chose de nouveau en provenance de l’Afrique), écrivait voici plusieurs siècles l’historien romain Pline l’Ancien. De même, en rapport avec l’évolution historique de notre pays, l’on pourrait tout autant dire : ‘’ex Kongo Central semper aliquid novi’’. Oui, l’histoire ne nous démentira pas. Le Kongo Central a toujours été une terre féconde en idées nouvelles ou projets nouveaux. Tenez, c’est une héroïne ne kongo, Kimpa Vita qui la première osa toiser les missionnaires portugais pour contredire leur idéologie racistes et professer une philosophie égalitaire entre Noirs et Blancs. C’est encore du Kongo Central que surgit Mfumu Simon Kimbangu qui prôna l’émancipation et la liberté des Noirs, prophétisant que le Blanc deviendrait Noir et le Noir, Blanc. C’est à Vivi, à la rive droite du fleuve Congo, face à Matadi, que fut érigée la première capitale de l’Etat indépendant du Congo. Toujours du Kongo Central, fut donné le premier coup de pioche du chemin de fer Matadi-Kinshasa et partit la première locomotive pour joindre ‘’Léopoldville’’. Et comme aime à le souligner le gouverneur de cette province, Jacques Mbadu, le Kongo Central fut le premier au contact de la civilisation et servit de berceau du développement de la RDC. C’est toujours dans cette province, qu’est née la première université du pays, au travers notamment de l’école d’infirmiers de Kisantu, ancêtre de Lovanium. Mais encore, le tout premier président de la République, Joseph Kasa-Vubu est un fils ne kongo venu du Mayombe. De ce Kongo Central, où fut construite la première cathédrale catholique, à Boma, vint aussi le premier évêque congolais, en la personne de Mgr Pierre Kimbondo du diocèse de Kisantu… L’on peut encore allonger les faits historiques en la matière.

Voilà encore qu’aujourd’hui, ce même Kongo Central gratifie le pays d’une somptueuse initiative qui sans doute fera date dans les annales de la RDC. Il s’agit de l’érection à Boma, à l’initiative du gouverneur Jacques Mbadu, décidément jamais à court d’idées, d’un la CENI a fait incinérer tous les documents relatifs aux élections de 2006 et 2011 en octobre 2014, soit, en ce qui concerne les plus récents, après un délai de trois ans seulement, anormalement court pour ce genre d’affaires

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Panthéon dédié aux personnages marquants de la communauté ne kongo. Cent immortels ont été répertoriés à ce jour. Ledit monument aux morts sera inauguré ce samedi en accueillant la dépouille du Patriarche Honorable Joseph Mbenza Thubi, ancien président du bureau provisoire de l’Assemblée nationale, ancien député national, ex gouverneur de la Province Orientale ainsi que de la Province du Kongo Central, décédé le 23 septembre dernier à Kinshasa. Le projet vise certes à honorer et perpétuer la mémoire des ancêtres ne kongo. Mais aussi à célébrer la vertu en indiquant aux générations présentes et à venir des modèles à suivre, dans l’engagement politique, le service de l’humanité, l’amour de la patrie, la promotion de la solidarité et du partage, la défense des convictions, la lutte pour l’épanouissement de la communauté, l’affirmation de la liberté et de la dignité de l’homme, singulièrement du Noir, le service exemplaire de l’Etat , l’oubli de soi… Toutes valeurs que ces héros, dont l’évocation vous rend fier d’être homme, ont su incarner et porter, chacun à sa manière, selon son talent.

Oh, sans doute, les restes de tous les ne-Kongo illustres ne feront pas leur entrée au Panthéon de Boma. Il faut en effet devoir compter avec le poids et la résistance de certaines traditions rétives qui exigeraient que tel ou tel disparu repose dans son terroir même, pour pouvoir continuer, selon la croyance, à veiller sur le clan, plutôt que d’être

‘’expatrié’’ à Boma, ‘’en terre lointaine’’. Il n’empêche, une stèle devrait pouvoir compléter l’architecture du Panthéon de Boma, sur laquelle seront sculptées des plaques en marbre représentant symboliquement les corps des immortels ayant trouvé sépulture ailleurs. Ce qui en l’espèce n’enlève rien à la géniale et généreuse idée de l’érection d’un édifice commun qui réunisse en un hommage collectif les personnages illustres de la communauté.

Il est à espérer que ce type de monument aux morts fasse école à travers nos provinces.

D’autant que les Saintes écritures nous appellent à faire l’éloge des ancêtres, en une recommandation expresse en ces termes : ‘’Faisons donc l’éloge des hommes illustres, de nos pères dans leurs générations…Voici des hommes de bien dont les actions n’ont pas été oubliées… A jamais demeurera leur descendance, et leur gloire ne disparaîtra pas…Leurs corps ont été ensevelis dans la paix, et leur nom vit pour les générations. Des nations raconteront leur sagesse et l’assemblée annoncera leur louange’’. (Siracide, 44). Eh bien, clairon aux Immortels! »

Voilà pour l’édito. Et voici le reste :

Message de condoléances du Secrétaire général Emérite Dieudonné Lufunisabo Bundoki suite au décès du Patriarche Joseph Mbenza Thubi

C’est avec une vive consternation que j’ai appris le décès, le samedi, 23 septembre 2017, à Kinshasa, du Patriarche Honorable Joseph Mbenza Thubi, ancien Président du Bureau provisoire de l’Assemblée nationale, ancien Député national, ex Gouverneur de province du Kongo Central et de la Province Orientale.

Au nom de ma famille et au mien propre, je tiens à présenter mes vives condoléances à la famille de l’illustre disparu et aux frères et sœurs Ne-Kongo.

Je garde de Mpfumu Mbenza Thubi avec qui j’avais eu à travailler à Matadi alors qu’il dirigeait notre chère Province, le souvenir d’un Grand commis de l’Etat, plein d’initiatives, pétri du sens de responsabilité et de leadership, dévoué au service du Kongo central et de la République démocratique du Congo.

Que la terre de nos ancêtres lui soit douce et légère et que l’Eternel Dieu de miséricorde reçoive l’illustre disparu dans son Royaume céleste pour la félicité éternelle.

Que son âme repose en paix ! Kinshasa, le 12 octobre 2017 Dieudonné LUFUNISABO BUNDOKI Secrétaire Général Emérite

Spécial Hommage : Inhumation ce samedi 14 octobre à Boma de l’Honorable Mbenza Thubi C’est ce samedi que le Patriarche Honorable Joseph Mbenza Thubi, décédé à Kinshasa le 23 septembre, sera inhumé, au Panthéon érigé à Boma, en mémoire des illustres personnalités marquantes ne-kongo.

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Partie vendredi tôt le matin de Kinshasa, la dépouille du défunt est arrivée ce matin même à Boma, après avoir traversé le Kongo central, avec de brèves escales à Kasangulu, Madimba, Inkisi, Mbanza-Ngungu, Kimpese, Mpozo ( Matadi) Kinzau-Mvuete, SCIRIMA.

Partout où le cortège funèbre s’est arrêté, la population locale est venue en masse rendre le dernier hommage à son ancien gouverneur.

Au pont Mpozo à Matadi, c’est un comité conduit par le vice-gouverneur de province Atou Matubuana qui a accueilli le corps, pour ensuite entamer une procession émouvante, sous les acclamations et les lamentations de la population de Matadi émue, jusqu’au Pont Maréchal, avant de poursuivre la route vers Boma.

Très tôt ce samedi matin, le cortège a fait une longue escale de deux heures à Kinzau- Mvuete, son patelin, où Mpfumu Mbenza Thubi a reçu le dernier hommage de la population suivant des cérémonies coutumières dictées par la tradition.

Arrivé à Boma dans la matinée, le cortège funèbre a gagné la mairie de Boma où le gouverneur de province du Kongo central, Jacques Mbadu Nsitu et son épouse l’Honorable Yvette Mbadu ont accueilli la dépouille, entourés des notables de la ville et de la population.

Le programme a prévu une messe des suffrages concélébrée par Mgr Cyprien Mbuka et quelques prêtres de son diocèse, en la cathédrale de Boma. L’inhumation interviendra l’après-midi au Panthéon de Boma, au terme d’une cérémonie solennelle d’adieux que présidera personnellement le gouverneur de province Jacques Mbadu.

Cérémonie d’hommage à Kinshasa

Jeudi Kinshasa a rendu un bel hommage Joseph Mbenza Thubi, ancien président du Bureau provisoire de l’Assemblée nationale, ancien député et ex gouverneur de province du Kongo central et de la Province Orientale.

Après la levée du corps de la morgue de l’hôpital du cinquantenaire, la dépouille de l’illustre disparu avait été transportée à la Paroisse marie Reine des Apôtres à Lemba/Righini pour quelque temps de prières et recueillement, avant d’être conduite à sa résidence familiale où elle a été exposée en vue du recueillement.

En fin d’après-midi, c’est au palais du peuple que l’ancien président du Bureau provisoire de la Chambre basse a été transféré pour les hommages officiels de la nation. Musiques religieuses, recueillement populaire, animation des groupes religieux et chorales ont meublé la veillée mortuaire. Le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, a tenu personnellement à s’incliner sur la dépouille de cet ancien parlementaire, élu 8 fois député national (1965, 1970, 1975, 1977, 1987, 1992, 2003 et 2006), alors qu’il venait de terminer une longue séance plénière à la Chambre basse, ce qui du reste avait fait réaménager le programme des funérailles. L’Honorable Massumbu Baya André du caucus des parlementaires ne-Kongo, a pris la parole pour prononcer un émouvant mot de circonstance mettant en exergue les qualités humaines et d’homme d’Etat de l’illustre disparu. La cérémonie a aussi été marquée par des témoignages sur la vie de Joseph Mbenza Thubi, lesquels ont mis en lumière la richesse de sa carrière marquée par plusieurs interventions fructueuses dans divers domaines allant de l’enseignement à la politique en passant par le mouvement syndical ainsi que le mouvement familial chrétien.

La famille du défunt dont le dernier fils a pris la parole a témoigné des échos très positifs qu’elle recueille à travers tout le pays au sujet du disparu. Elle a demandé que ce patrimoine soit défendu et entretenu.

Le corps avait quitté Kinshasa vendredi à l’aube pour le dernier voyage vers Boma.

Conférence des gouverneurs de provinces

Le Bulletin de l’ACP annonce : « Territoriale : Joseph Kabila ouvre la conférence des gouverneurs ce lundi à Goma »

« Conformément à l’article 200 de la Constitution de la République, le Conférence des Gouverneurs de Provinces est une instance de concertation et d’harmonisation entre le Gouvernement central et les Gouverneurs de provinces.

Les préparatifs de l’organisation de la 6ème édition de la conférence des Gouverneurs à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, du 16 lundi au mardi 17 octobre est le point au centre du Conseil ordinaire du Gouvernement provincial du Nord-Kivu, tenue ce vendredi 13 octobre sous la présidence du Gouverneur Julien Paluku à sa résidence officielle.

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D’après le compte rendu lu par Mme Marie Shematsi Baeni, Porte-parole du Gouvernement provincial du Nord-Kivu, l’Autorité provinciale « a informé les participants qu’il a plu au Chef de l’Etat de convoquer la Conférence des Gouverneurs de Provinces et choisir la Province du Nord-Kivu pour héberger ces assises de haut niveau qui auront lieu du lundi 16 au mardi 17 à Goma ».

La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu va accueillir différentes personnalités à savoir le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, le Premier Ministre et Chef du Gouvernement, le Vice-premier de l’Intérieur et ministre de l’Intérieur ainsi que les Gouverneurs de 26 provinces.

Le Président de l’Assemblée nationale, les Présidents et les Rapporteurs de toutes les Assemblées provinciales, trois Experts par province ainsi que d’autres personnalités sont invités à cette conférence, précise la source.

Tout en remerciant le Chef de l’Etat pour le choix privilégié porté sur le Nord-Kivu, première province à accueillir la conférence des Gouverneurs après le découpage du pays, le Gouverneur Julien Paluku a rappelé que conformément à l’article 200 de la Constitution de la République, le Conférence des Gouverneurs de Provinces est une instance de concertation et d’harmonisation entre le Gouvernement central et les Gouverneurs de provinces.

La conférence des Gouverneurs « a pour mission d’émettre des avis et de formuler des suggestions sur la politique à mener et sur la législation à édicter sur la République », a précisé le Chef de l’Exécutif provincial au Nord-Kivu qui invite tous ses administrés « à réserver un accueil chaleureux à tous les hôtes et soutenir ces assises qui, certes, impacteront positivement l’économie de la ville de Goma ».

Rappelons que la 6ème conférence des gouverneurs de provinces était annoncée à Mbandaka, en décembre de l’année dernière, tandis que les 4ème et 5ème conférences des gouverneurs s’étaient tenues du 13 au 16 juin, à Lubumbashi (Haut-Katanga) ».

La Cité Africaine titre «Conférence des gouverneurs des provinces les 16 et 17 octobre à Goma »

« La 6èmesession de la Conférence des gouverneurs des provinces de la RDC se tiendra les 16 et 17 octobre à Goma, au Nord Kivu, sous la direction du président de la République, Joseph Kabila Kabange, ont indiqué à La CITAF des sources bien informées.

Cette rencontre est placée sous le thème ‘’ La mobilisation des recettes propres aux Provinces et la structure des dépenses des Provinces’’.

Il sied de souligner que cette Conférence des gouverneurs intervient après la tenue des importantes assises du Forum national sur la réforme du système fiscal de la RDC, sanctionné par près d’une centaine de recommandations. Il y est question notamment de : la rationalisation des nomenclatures des impôts et taxes à percevoir à l’initiative du pouvoir central, des provinces et des ETD ; la revisitation de la nomenclature des actes générateurs des recettes non fiscales du pouvoir central, des provinces et des ETD. La conférence aura sans doute à s’arrêter sur ces recommandations et les modalités de leur application. Sans oublier certainement l’éternelle question de la rétrocession des 40% des recettes nationales perçues par les Provinces, au moment où toutes les provinces sont manifestement asphyxiées du fait du non-respect par le gouvernement central de cette disposition constitutionnelle. D’autre part, le président de la République reviendra sans nul doute sur l’exécution des28 mesures économiques urgentes du Gouvernement dont la finalité est le redressement des finances et de l’économie du pays avec notamment la chasse à livrer à tous ceux qui privent l’Etat de ses moyens par la corruption, la concussion, le trafic d’influence, et la fraude douanière ».

Cela va nous valoir un « glissement » de plus, que 7/7.cd gannonce ainsi : « Début des travaux de la tripartite ce samedi 14 octobre au Palais du peuple - Énième report de la tripartite CNSA-CENI-Gouvernement. » Explication :

« Selon un communiqué du CNSA dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD vendredi dans la soirée, prévue initialement le mardi 12 octobre 2017 avant d’être reporté le 17 octobre, la cérémonie d’ouverture officielle des travaux de la tripartite CENI-CNSA-Gouvernement interviendra ce samedi 14 juillet 2017.

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Ces travaux vont se dérouler au palais du peuple.

La principale raison dudit changement, c’est l’ouverture lundi 16 octobre à Goma de la conférence des gouverneurs ».

Sport: « Glissement » chez Motema Pembe

En page des sports, Forum des As annonce « DCMP reporte ses élections »…

« Initialement prévue pour ce vendredi, l’assemblée générale extraordinaire et élective du club vert et blanc est reportée sine die à cause du manque de consensus entre les administrateurs.

Le manque de consensus entre les administrateurs du club sur certains postes comme celui de Secrétaire général de la coordination serait à la base de ce report. Annoncée pour ce vendredi 13 octobre à 14 heures à l’Hôtel Royal de la Gombe, cette Assemblée est reportée sans qu’une autre date ne soit fixée. La famille vert et blanc doit prendre son mal en patience concernant le prochain scrutin.

Tout pourtant laissait croire qu’il y aurait des élections imminentes au sein de la Coordination des immaculés de la capitale. Le consensus promis était trouvé sur un bon nombre de postes où des candidatures uniques ont fait l’objet excepté celui de Secrétaire général. Le nom de Mandjeku était, à cet effet, loin de faire l’unanimité dans le cercle fermé des Imaniens.

Tel était le compte-rendu de la réunion dirigée par le président du Conseil d’Administration, Jonas Mukamba et le tuteur du club, Aubin Minaku.

Ainsi, la procrastination est le maître mot qui a régné dans le chef des Imaniens. Les délégués de différentes sections doivent, une fois de plus, patienter pour aller aux urnes s’ils veulent se choisir de nouveaux dirigeants.

Le DCMP est, depuis 2015, orphelin d’un nouveau Comité, suite à la démission du président de la Coordination, Gentiny Ngobila Mbaka, aux commandes désormais de la nouvelle province du Mai-Ndombe ».

Presse et documents étrangers

Mukwege: je ne suis candidat à rien mais si la base me le demande…

Colette Braeckman – Le Soir – le 8 octobre 2017

Rentrant de New York, où il se trouvait à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Docteur Mukwege est passé par la Belgique où, dans une conférence organisée à l’occasion du 40e anniversaire de l’hôpital Erasme il dialoguera, le 12 octobre prochain, avec des collègues obstétriciens à propos du «corps des femmes ».

A New York cependant, le médecin chef de l’hôpital de Panzi, au sud de Bukavu, a abordé le sort d’un autre « grand malade » la République démocratique du Congo qui s’enfonce dans la crise. Nous lui avons demandé s’il avait le sentiment que les » grands de ce monde

» et l’opinion internationale dans son ensemble avaient pris la mesure exacte de la gravité de la situation en RDC.

On perçoit la gravité de la situation, mais ne voit pas que faire. Entre ceux qui pensent que les élections peuvent attendre et ceux qui pensent qu’elles doivent avoir lieu rapidement il y a un fossé qu’il faut essayer de combler. Il est clair que le 31 décembre prochain, l’accord dit de la Saint Sylvestre, (conclu grâce à la médiation de la conférence des évêques congolais ) et qui donnait encore une petite légitimité au pouvoir de Kinshasa arrive à son terme. Et au-delà de cet accord, il n’y a rien.

Je vous rappelle que, normalement, il aurait fallu organiser les élections avant cette date.

Mais on voit très bien que les manœuvres de Kinshasa c’est d’éviter cette échéance : en plus des cinq ans, durée du dernier mandat présidentiel, ils ont eu douze mois pour organiser ces élections. Comme ils n’avaient rien fait durant cinq ans, on leur a donné un peu plus de temps… Neuf mois ont été consommés, mais ils n’ont même pas terminé le recensement Par contre, comme je l’avais déjà dit, on ouvre les prisons. En quelques mois, une vingtaine de prisons ont été vidées et, à mon avis, le but de l’opération, c’était d’alimenter les groupes armés, pour créer l’insécurité. Une insécurité qui fournira un autre alibi pour ne pas organiser les élections…

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Combien de temps la communauté internationale va-t-elle accepter de jouer ce rôle de pompier, tout en sachant très bien qui est le pyromane ? Ce qui se joue c’est « moi et le chaos ». Un chaos qui est préparé et qui se répand. Il y a des territoires qui sont presque complètement aux mains des groupes armés. Il y a longtemps que je dis que beaucoup de ces groupes sont créés par ceux là même qui sont au pouvoir. Aujourd’hui tout le monde semble surpris mais si on pousse l’analyse on constate que la plupart des crises proviennent des fiefs des proches du président..

Ce qui se passe aujourd’hui à Fizi (où un groupe de rebelles dirigé par un certain Yakutumba a lancé une nouvelle rébellion ) est en lien direct avec le directeur de cabinet du chef de l’Etat. Au Kasaï, la crise a été provoquée par l’ancien Ministre de l’Intérieur Evariste Boshab… Dans la région de Beni c’est pareil, on retrouve des proches du chef de l’Etat…Après le 30 juin j’avais fait un appel aux jeunes, leur demandant de rejoindre ceux qui sont en train de faire une résistance pacifique et non pas ces groupes qui sont en train de retraumatiser la population pour maintenir au pouvoir ceux-là même qui maltraitent cette population . On a l’impression que la communauté internationale dispose de toutes ces informations ; nul ne peut dire qu’il ne sait pas ce qui se passe, on sait quelle est l’origine de tout cela. On joue les sapeurs-pompiers alors que l’on sait bien qui est le pyromane. Ce qu’il faut faire, c’est demander au pyromane d’arrêter ses manœuvres, de ne plus semer les foyers d’incendie…

Ne craignez vous pas qu’ à un moment ces foyers échappent à tout contrôle, y compris par celui ou ceux qui ont allumé le feu ?

J’ai toujours dit que la violence ne pouvait engendrer que la violence. Vous la lancez contre les autres mais elle peut vous rattraper…Des milliers de jeunes que vous avez armés et que vous avez laissé faire ont créé l’insécurité mais qui est à l’origine de cela…

Quelle est la situation près de chez vous, aux alentours de l’hôpital de Panzi ? Avant même que je quitte Panzi, il y avait des assassinats tous les deux jours, comme pour traumatiser les gens au maximum…Il n’y a pas de prévention et ne pas nommer les responsables de cette situation, cela équivaut à la faire trainer encore davantage, alors qu’elle devrait se résoudre autrement…

L’Union africaine s’est cependant montrée plus compréhensive que les Occidentaux, en déclarant qu’elle pourrait accepter des élections en 2018 à condition qu’elles soient bien organisées…Comme si elle voulait donner un nouveau délai au régime…

Il est dommage que cela se passe comme cela…Ceux qui veulent donner un nouveau répit au régime, ce sont des gens qui n’aiment pas les Congolais… Cela fait vingt ans, jour pour jour, qu’il y a des habitants de ce pays qui n’ont pas pu rester Dans les Kivus, depuis la guerre dite de libération, il y a des populations qui n’ont jamais connu ladant…

On a eu une transition avec le président Kabila, puis, par referendum, on a adopté une Constitution. Ceux qui veulent donner plus de temps au régime doivent retenir une chose : en 2006, les élections locales n’avaient pas été organisées. Les gens ne s’étaient pas rendu compte que, pour contrôler la population, il faut avoir des autorités légitimes.

Bourgmestres, maires de ville, chefs de quartier, personne parmi ces gens n’a été élu, personne n’est redevable auprès de la population. Ils ne rendent compte qu’à celui qui les a nommés à Kinshasa, au pouvoir central..… C’est pourquoi les manifestants sont régulièrement réprimés par ceux qui ne doivent rendre de comptes qu’à Kinshasa. Il s’agît là d’une manipulation que les gens semblent ignorer et qui explique cependant la difficulté de pouvoir mobiliser à la base…

En 2011 on aurait du avoir tout le cycle électoral, mais les élections locales n’ont pas eu lieu, ni les législatives.. Et donc le Sénat, (dont les membres devaient être élus au suffrage indirect) n’a pas été élu lui non plus, il se maintient dans l’illégalité, et les députés provinciaux non plus ne sont pas légitimes. Avec pour conséquence le fait que tous ces hommes qui se retrouvent dans le sénat, dans les Parlement provinciaux sont contents d’y rester, d’autant plus que si l’on organisait des élections ils ne seraient pas certains de gager les élections. Ils jouent donc le jeu du régime…Au total, cela fait du monde…Ajoutez à cela le Parlement national, le président : plus personne n’est légitime…En plus, une partie de

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l’opposition a été intégrée dans le gouvernement et donc, comme on dit chez nous, « elle mange aussi »…

C’est une formule de corruption incroyable car il faut tout de même retenir qu’un député gagne 12 000 dollars par mois et un simple militaire doit se contenter de miettes.

Autrement dit, il y a rupture entre la classe politique dans son ensemble et la population et ceux qui devraient être la « voix de la base », c’est-à-dire les élus, ne le sont plus… Ce qui veut dire que la population est abandonnée à elle-même, opprimée…Tous ses relais ont été achetés…

Les plus sincères devraient choisir la démission, puisqu’ils sont hors mandat mais ils ne le font pas… Le résultat, c’est que l’on a un groupe de gens qui profitent de la situation et qui ne voudront donc jamais céder…

Qui va débloquer cette situation ?

Je ne crois plus à une solution qui viendrait du sommet… Ce que nous venons de décrire montre très bien que, plus on monte, plus on a des gens qui participent à ces blocages pour des intérêts privés. Le dialogue auquel on a assisté était plutôt une bataille pour des intérêts personnels. Je pense que la solution doit venir de la base.

Si la base exerce suffisamment de pressions, c’est de là que viendra la solution. Mais nous avons un problème : au Congo, les gens qui manifestent pacifiquement sont tués et malheureusement, la communauté internationale se tait. Tout le monde se tait alors qu’il y a une répression très forte et qui n’entraîne aucune conséquence pour ses auteurs. C’est là le danger : ce peuple affamé, massacré, opprimé devrait pouvoir se soulever pour réclamer cette alternance. J’ai suivi les jeunes qui, à Goma, Bukavu, Kisangani, ont manifesté pour que le 30 septembre on puisse en appeler aux élections qui doivent avoir lieu avant la fin de l’année. Ils ont été arrêtés et ne sont toujours pas libérés.

Je suis surpris que, dans un tel contexte, les Africains puisent encore soutenir cette situation (NDLR. L’Union africaine, soutenant le processus électoral, accepte l’hypothèse selon laquelle les scrutins ne pourraient être organisés qu’en 2018). Accepter cela, c’est ne pas mesurer les conséquences d’une nouvelle crise dans laquelle le Congo pourrait basculer… Aujourd’hui il est plus qu’important de faire appel aux leaders africains, de leur faire comprendre que la crise risque d’avoir un impact plus grand qu’on ne l’imagine.

N’oublions pas que le Congo a neuf frontières…

Cette inquiétude doit se traduire par une prise de position, et il faut rappeler qu’un pays ne peut pas fonctionner sans la loi. Lorsqu’on met la loi fondamentale entre parenthèse, cela signifie que l’on décide de mener une politique de la terre brûlée, qui permet à chacun de faire ce qu’il veut. L’Est a déjà été le sanctuaire de nombreux mouvements rebelles.

Tout cela aura une conséquence néfaste sur les pays voisins, sur la stabilité de la région et il faut tenter de résoudre cette crise avant qu’elle ne devienne régionale.

Une troisième guerre régionale ne serait donc pas exclure ?

Il faut le dire : nous avons passé vingt ans dans une guerre menée pour le contrôle du coltan. Je suis inquiet : si cette situation se prolonge, nous allons assister à une autre guerre, qui sera menée pour le contrôle du cobalt.

Je reviens de Suède : en 2020 Volvo ne construire plus de voitures fonctionnant avec du carburant, il n’y aura plus que des moteurs électriques. Or celles-ci utilisent le cobalt et le Congo détient entre 70 et 80% des réserves mondiales de cobalt, au Katanga principalement. Une fois de plus le Congo détient les ressources dont le monde a besoin.

Si les Congolais ne prennent pas d’initiatives, de mesures permettant aux hommes d’affaires de travailler correctement, nous assisterons à une spoliation de plus, avec des conséquences humaines désastreuses. C’est une perspective qui fait peur. On en va pas empêcher le monde d’accéder au cobalt puisque nous en avons ; l’Est a beaucoup souffert à cause du coltan, mais la guerre pour le contrôle du cobalt pourrait éclater au Katanga et personne ne pourra enrayer une telle évolution…

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Croyez vous que les dialogues qui se succèdent (un troisième dialogue est déjà évoqué…) pourraient représenter une solution ?

Déjà au moment du premier dialogue, dirigé l’automne dernier par le médiateur togolais Edem Kodjo, j’étais sceptique. J’avais mis en garde, souligné que l’on ne pouvait commencer à négocier une Constitution, à la mettre entre parenthèses.. Je pense vraiment que le dialogue ne peut pas remplacer les élections. Mais comme au bout du compte, il y avait des postes à distribuer, tout le monde s’était précipité. Et aujourd’hui voilà que l’on parle d’un troisième dialogue… Que va-t-on dire ? Le gens sont-t ils suffisamment naïfs pour croire que l’on va continuer à discuter, à signer des documents portant sur un accord qui finalement ne sera pas appliqués. Les signataires sont-ils naïfs ?

Ne seraient-ils pas tout simplement cupides, intéressés par le « partage du gâteau » ? C’est vous qui le dites…A propos de gâteau, j’ai le sentiment que ce dernier est en train de diminuer sérieusement. Pouvez vous imaginer un pays de 80 milions d’habitants ? Qui n’est pas un désert où rien ne pousse, où il n’y aurait rien ? Dans ce pays, pour ces 80 millions d’habitants, le budget de l’an dernier était de quatre milliards ? Un chiffre tellement bas ? Où sont les budgets de la santé, de l’éducation, de la sécurité..

Ceux qui se précipitent pour gagner quelque chose pour eux-mêmes ne réfléchissent pas au fait que, pour vivre, on a besoin d’avoir un entourage …

Voyez la situation actuelle : à Goma, à Bukavu, le choléra sévit. Et cela alors qu’autour de Bukavu, il y a au moins une vingtaine de rivières dont il suffirait de capter l’eau…

Chez nous la santé, l’éducation, cela n’existe pas. Où part l’argent ?

Les quatre milliards du budget c’est pour pouvoir faire tourner la machine des dirigeants.

Le peuple lui, se sent complètement abandonné, perdu…Des richesses du pays, la population, ne voit rien. Ceux qui se précipitent pour diriger devraient tout de même se demander : diriger qui, et à quel prix ?

De par ma profession, dans mon hôpital, je vois se dérouler de véritables drames. Une telle pauvreté, un tel dénuement.. J’ai vu des femmes qui, après avoir accouché, préfèrent laisser leur bébé à l’hôpital.. Elles disparaissent, car elles ne peuvent emmener leur enfant là où elles vivent et elles déclarent alors « je ne veux pas le voir mourir, comme les quatre précédents, victime de la malnutrition, de diarrhées… » L’une de ces femmes me disait : « je suis enceinte car j’ai dû céder à mon mari, mais cet enfant dont je viens d’accoucher, je ne veux pas le voir mourir… » Cela traduit une misère profonde, un désespoir immense…

Les enfants viennent à l’hôpital, sont soignés, guérissent, puis la maman disparaît. Et je me retrouve avec des enfants abandonnés, à cause de la misère. C’est un phénomène nouveau… Lorsque l’on voit une telle misère tous les jours, que les gens vous posent des questions sur l’alimentation de leurs enfants, leur éducation, on ne peut pas se taire. Car ce que je vois à Panzi existe évidemment ailleurs aussi. C’est le miroir de la société, des exemples comme cela se comptent par centaines. Près de chez moi, le curé de la paroisse dit la même chose : jamais il n’a vu une telle misère, indescriptible…J’avais envie de lui poser la question : comment songer à évangéliser des gens qui ont passé trois jours sans manger ? Pour des gens comme cela, que signifient des élections ?

Que veulent ces cens, ces citoyens de base ?

Ce qu’ils veulent, c’est d’abord manger…Puis aller aux élections…Parlons de cette fameuse transition… SI elle devait commencer, ce serait une transition sans Kabila, TSK, comme dit l’opposition…

Je vous rappelle qu’en 2002, Kabila avait commencé par une transition. Aujourd’hui il termine par une transition, plus ou moins. En tous cas, il est là. Et il n’a aucune intention de quitter. Alors moi je pense que face à ce président qui veut rester au pouvoir, qui fait preuve de mauvaise foi, de manière évidente, nous avons besoin du Conseil de Sécurité..

A vos yeux, pour que des élections claires, transparentes crédibles puissent avoir lieu, il faut que le pouvoir actuel se retire ?

Bien sûr : il faudra alors mettre en place une équipe neutre qui respectera certains

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