• No results found

13 05 17 / REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Share "13 05 17 / REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)"

Copied!
18
0
0

Bezig met laden.... (Bekijk nu de volledige tekst)

Hele tekst

(1)

13 05 17 / REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) En ce samedi 13 mai 2017, nous publions comme à l’ordinaire notre revue des articles parus au sujet de la RDC dans la presse étrangère. Il y a toutefois aujourd’hui un fait original : la revue française Paris Match et le quotidien congolais Le Potentiel publient simultanément des documents confirmant l’acharnement de JKK contre l’opposant Moïse Katumbi. C’est aujourd’hui que Bruno Tshibala doit demander à la Chambre l’investiture de son gouvernement, mais les comptes rendus n’en paraîtront dans la presse écrite que lundi prochain. Les nouvelles du jour sont la levée du siège des locaux de l’UDPS et la réapparition de la fièvre d’Ebola au Nord de la RDC. Il est aussi question de sport avec la première journée du groupe C de la phase des poules de la Ligue des champions de la CAF.

La présence de documents photographiques nous oblige à paraître en format PDF. Nous prions les lecteurs à qui cela occasionnera des difficultés liées à des connexions lentes, de bien vouloir nous en excuser.

Siège de l’UDPS

Radio Okapi annonce que «’La permanence de l’UDPS est restée vide’, selon Augustin Kabuya »

Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Jean-Marc Kabund a quitté vendredi 12 mai après-midi le siège de son parti avec tous les cadres et membres qui s’y trouvaient depuis jeudi dans la matinée. Le lieu est toujours occupé par les forces de l’ordre, même si les accès sont de nouveau autorisés.

«Pour le moment, la permanence est restée vide. Il n’y a que les militaires qui sont à l’intérieur», a déclaré le porte-parole de l’UDPS, Augustin Kabuya, joint au téléphone par Paul Matendo de Radio Okapi au sortir du siège du parti à Limete. Il accuse les dirigeants de la Majorité présidentielle d’instrumentaliser les agents des forces de l’ordre à des fins politiques. Ce vendredi, l’entrée principale du siège de l’UDPS à Kinshasa était cadenassée jusque peu avant midi. Des policiers postés devant étaient assis sur des chaises empêchant ainsi depuis jeudi 11 mai toute sortie aux cadres de ce parti qui se trouvent bloqués à l’intérieur. Mais Augustin Kabuya, n’a pas cité les noms des personnes qui avaient été bloquées à l’intérieur du bâtiment.

Médiacongo annonce également « l'accès au siège de l'UDPS de nouveau autorisé ».

« Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Jean- Marc Kabund a quitté vendredi 12 mai après-midi le siège de son parti avec tous les cadres et membres qui s’y trouvaient depuis jeudi dans la matinée. Le lieu est toujours occupé par les forces de l’ordre, même si les accès sont de nouveau autorisés.

« Pour le moment, la permanence est restée vide. Il n’y a que les militaires qui sont à l’intérieur », a déclaré le porte-parole de l’UDPS, Augustin Kabuya, joint au téléphone par Radio Okapi au sortir du siège du parti à Limete.

Lors de cette interview, le porte-parole de l’UDPS a accusé les dirigeants de la Majorité présidentielle d’instrumentaliser les agents des forces de l’ordre à des fins politiques.

L’entrée principale du siège de l’UDPS à Kinshasa était cadenassée depuis jeudi 11 mai par des policiers postés devant qui empêchaient ainsi toute sortie aux cadres de ce parti, tels que Jean-Marc Kabund et Peter Kazadi, qui se sont retrouvés bloquer à l’intérieur.

Tard dans la soirée du jeudi, Felix Tshisekedi, à son retour de Bruxelles, avait décidé, par solidarité avec ses membres, de rejoindre la permanence et de se faire séquestrer avec eux.

Le siège de l’UDPS de nouveau accessible

Vendredi, un communiqué de presse de l'UDPS, signé par Felix Tshisekedi, appelait « le peuple congolais à une mobilisation générale » pour le 17 mai en vue de « la libération de l'UDPS et de la démocratie en péril. »

Ne sachant pas si cela à jouer ou influencer, il se fait toutefois que l’entrée principale du siège de l’UDPS fut de nouveau accessible le même vendredi peu avant midi bien que toujours sous surveillance de la police.

Aucune explication jusqu'ici n'a été fournie par les autorités au sujet de ce siège ni les

(2)

raisons ayant déterminé la levée de cette séquestration. Tout ce que l'on sait c'est qu'il s'agirait d'« un ordre émanant de la hiérarchie ».

Du côté de l'UDPS, on s'est plaint d'« une occupation anarchique» de son siège accusant la police de s'être rendu coupable de « voies de fait y compris sur les femmes présentes en nombre sur les lieux» - sans plus de précision… - et d'« actes de vandalisme, de vol de mobiliers et de destructions méchantes » pour lesquels le parti va saisir la justice et porter plainte ».

« Kabund et autres cadres quittent le siège de l’Udps », annonce Le Potentiel.

Séquestré depuis jeudi à la mi-journée avec d’autres cadres et militants de l’Udps, le Secrétaire général du parti d’Etienne Tshisekedi a finalement quitté le siège de ce parti selon ce journal qui ajoute par ailleurs : « La permanence de l’Udps et ses alentours restent sous contrôle des éléments de la Police ».

Toujours en corrélation avec ces événements, ce journal titre : « R. Shadary appelé à retirer les éléments de la Police en faction au siège de l’Udps », recommande Le Potentiel.

Le député Vuemba élève une protestation pour dénoncer l’encerclement du siège de l’Udps par la Police, selon ce journal. D’où l’appel lancé au vice- premier ministre et ministre de l’Intérieur d’ordonner le retrait des forces de l’ordre en faction au siège du parti d’Etienne Tshisekedi.

Pour rappel, précise Le Potentiel, la tension qui prévaut au siège de l’Udps avec la forte présence policière a coïncidé avec le retour annoncé de la dépouille de l’Opposant Etienne Tshisekedi à Kinshasa.

Le mardi 09 mai, un camion de la Police avait été incendié ainsi que la tente qui servait d’abri aux policiers en faction au siège de l’Udps.

Pour le porte-parole de la Majorité présidentielle, rapporte Le Potentiel, l’attaque est le fait des radicaux de l’Udps. Ce qui est faux, selon l’Udps qui annonce un coup monté pour empêcher les travaux de construction de la tombe d’Etienne Tshisekedi.

Ebola

Dans un communiqué publié vendredi 12 mai, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique avoir été informée par le ministre de la Santé publique de la RDC, Dr Oly Ilunga Kalenga, de la « survenue d’une épidémie de la maladie à Virus Ebola » dans la zone de santé de Likati, dans la province du Bas-Uélé.

« Des cinq échantillons de sang prélevés chez les cas suspects et analysés à l’INRB [Institut national de recherche biomédical], un s’est révélé positif au virus Ebola, sérotype Zaïre par RT-PCR », a indiqué le ministre de la Santé dans une correspondance adressée au Représentant de l’OMS en RDC.

Dans un message publié jeudi, le ministre de la Santé indique que depuis le 22 avril 2017, neuf cas de fièvre hémorragique dont deux décès ont été notifiés à Likati.

« Notre pays doit faire face à l’épidémie de la maladie à virus Ebola qui constitue une urgence de santé publique de portée internationale », note Dr Oly Ilunga.

Il assure, sans en dire davantage, que le ministère de la Santé « vient de prendre toutes les dispositions utiles pour riposter promptement et efficacement à cette nouvelle épidémie de la maladie à virus Ebola ».

Selon l’OMS, le ministre congolais a sollicité son « appui » pour « renforcer la riposte à cette épidémie ».

L’agence onusienne dit travailler « en étroite collaboration avec toutes les autorités tant nationales que provinciales, ainsi qu’avec l’appui du Bureau régional (AFRO), du Siège (Genève) et de tous les autres partenaires pour faciliter le déploiement des matériels de protection et du personnel sur le terrain afin de renforcer la surveillance épidémiologique et contrôler très rapidement l’épidémie ».

Sport

En sport, notamment la première journée du groupe de la phase des poules de la Ligue des champions de la Confédération africaine de football (CAF), V.Club trébuche face à Espérance de Tunis (1-3) », titre Le Potentiel.

(3)

La première journée du groupe C n’a pas été du tout favorable aux Verts et noirs. Face à un adversaire coriace, la formation congolaise n’a pas pu résister.

Toujours dans le cadre de cette compétition, ce journal revient sur une autre rencontre.

Dans son article intitulé « TP Mazembe reçoit Mounana ce dimanche », ce journal indique que Les Corbeaux ont pris toutes les dispositions pour ne pas gâcher leur entrée en compétition. Cette équipe, ajoute-t-il, ne viendra pas en victime expiatoire au Temple de Badiangwena. Sachant qu’elle fera face aux champions d’Afrique, la jeune formation gabonaise sortira de Lubumbashi avec un point, à défaut d’une victoire.

Presse et documents étrangers

Nouvelles accusations contre Joseph Kabila.

L’hebdomadaire Paris Match publie ce qu’il appelle « de nouvelles preuves » qui, selon lui, « accablent Joseph Kabila » et « confirment l’acharnement contre (l’opposant) Moïse Katumbi ». Ce magazine français publie la photo d’un document confidentiel qu’il s’est procuré et qu’il présente comme une « preuve de la volonté du pouvoir de malmener l’opposition ». Match publie ainsi la photo d’une « note interne » en date du 2 avril 2017.

Elle est signée par Kalev Mutond.

Dans cette note, ce chef de l’ANR, l’Agence nationale de renseignement, « ordonne » aux ministres du gouvernement « d’enquêter sur la situation fiscale de toutes les entreprises liées de près ou de loin à M. Katumbi ». Parmi elles, figure la « célèbre » Mining Company of Katanga, dont le riche homme d’affaires avait démissionné après son élection au poste de gouverneur de la province du Katanga en 2007, avant de la vendre au groupe français Necotrans en 2015.

En RDC-même, Le Potentiel a repris à son compte les révélations de Paris Match en les publiant in extenso (et sans commentaire). Mais dans son éditorial, et se référant aux incidents devant le siège de l’UDPS et du nouveau report du rapatriement de la dépouille mortelle du leader de l’opposition Etienne Tshisekedi au pays natal, ce quotidien kinois compare la situation sociopolitique en RDC à une « bombe à retardement ».Pour Le Potentiel, il est plus que jamais urgent de « jouer l’apaisement », car « la mayonnaise se met en place pour une confrontation finale, dont le peuple n’a pas besoin pour le moment.

Au contraire », se récrie ce quotidien kinois.

Cette situation inquiète d’ailleurs au-delà de la seule République démocratique du Congo.

« Ça suffit ! », lance au Burkina Faso L’Observateur Paalga au sujet de la polémique sur les obsèques d’Etienne Tshisekedi. « Ça suffit avec ces lubies qui, si elles continuent, risquent d’empêcher le défunt de reposer enfin en paix. » Et ce quotidien ouagalais de déplorer que cette affaire revienne à « transformer ce qui aurait dû rester une question strictement privée en affaire d’Etat, ajoutant la chienlit à la chienlit dans cette République démocratique du Congo secouée par de perpétuels tourments. »

Situation tendue devant le siège de l’UDPS à Kinshasa, un camion de police incendié

Trésor Kibangula – Jeune Afrique –le 09 mai 2017

De sources concordantes, un camion de la police a été incendié tôt mardi matin devant le siège de l'UDPS. Ce parti d'opposition parle de "montage grossier du pouvoir" pour empêcher le rapatriement du corps de son leader Étienne Tshisekedi, décédé début février à Bruxelles.

Un important dispositif sécuritaire est visible ce mardi 9 mai devant le siège de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) à Limete, dans la partie orientale de la ville de Kinshasa. Selon des témoins contactés par Jeune Afrique, des tirs ont été entendus dans cette commune de la capitale dans la matinée et l’accès à la permanence de la formation politique est, pour l’instant, « interdite ».

Une mesure qui fait sans doute suite à l’incendie, vers 4 heures du matin, d’un camion de la police congolaise et d’une tente des forces de l’ordre installées devant le quartier général de l’UDPS. Que s’est-il passé ? Impossible de joindre, pour l’instant, le colonel Pierre Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police.

(4)

Mais certaines sources sécuritaires pointent déjà des « combattants », entendez des militants de l’UDPS. Ce sont eux qui, selon elles, auraient attaqué des policiers commis à la surveillance du siège du parti. Une hypothèse que réfute Jean-Marc Kabund-A-Kabund, secrétaire général de l’UDPS. « Depuis tôt ce matin, des policiers en faction devant le siège de notre formation politique ont investi notre permanence. Pour justifier leur acte, ils ont incendié un camion et une tente de la police. C’est éhonté ! » rétorque-t-il.

Le rapatriement du corps de Tshisekedi hypothéqué ?

Pour le secrétaire général, il ne s’agirait là que d’un « montage grossier du pouvoir ». « Comment des militants de l’UDPS peuvent-ils parvenir à incendier une tente et un camion de la police en présence des forces de l’ordre bien armées qui veillent jour et nuit devant notre quartier général ? » s’interroge-t-il.

« En réalité, les autorités veulent empêcher le rapatriement du corps d’Étienne Tshisekedi, en essayant ainsi de bloquer la construction de son mausolée », accuse Kabund-A-Kabund.

La semaine dernière, Bruno Michaux, un ressortissant belge dont l’entreprise de construction a été chargée de construire ce mausolée au siège de l’UDPS a été brièvement interpellé. « Il a été de nouveau convoqué lundi [8 mai] », déplore le secrétaire général du parti.

Qu’à cela ne tienne, l’UDPS maintient le retour de la dépouille de son leader historique pour ce vendredi 12 mai.

Un nouveau gouvernement pour quoi faire ? Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 09 Mai 2017

Le camp présidentiel garde la main sur les ministères clés du nouveau gouvernement de Bruno Tshibala qui possède peu de marge de manœuvre pour obliger le pouvoir à organiser les élections fin 2017.

On prend les mêmes et on recommence ! Après un mois d’attente pour connaître les contours du nouveau gouvernement de Bruno Tshibala, censé conduire la transition politique en République démocratique du Congo (RDC), le nouvel exécutif a enfin été rendu public ce mardi. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les ajustements sont mineurs par rapport au précédent gouvernement Badibanga. Une seule surprise : le nombre des ministres qui avait pourtant été limité à 54 dans « l’arrangement particulier » signé le 27 avril. Le gouvernement Tshibala compte désormais 59 membres. Un nombre pléthorique de portefeuilles qui ne doit pas faire oublier que les caciques de la majorité présidentielle continuent d’occuper les postes clés du gouvernement. Les ministères régaliens restent donc dans le giron présidentiel : les Affaires étrangères (She Okitundu), l’Intérieur (Ramazany Shardary), la Justice (Alexis Thambwe Mwamba), la Défense (Crispin Atama Tabe), les Médias (Lambert Mende) ou le très stratégique ministère des Mines (Martin Kabwelulu).

Deuxièmes ou troisièmes couteaux

Comme après chaque dialogue politique, les nouveaux gouvernements successifs au Congo voient entrer des transfuges de l’opposition, le plus souvent déjà exclus de leur formation d’origine. Mais à chaque fois, ce sont plutôt des deuxièmes ou troisièmes couteaux que des opposants de premiers plans. Outre le Premier ministre Bruno Tshibala, exclu du Rassemblement de l’opposition de Félix Tshisekedi, le nouvel exécutif compte bien évidemment quelques dissidents de l’opposition congolaise : Jean-Pierre Lisanga Bonganga (des Alliés d’Etienne Tshisekedi), ministre d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, Emery Okundji (venu des Fonus), ministre des Postes et Télécommunications, Joseph Kapika, un ex-UDPS, ministre de l’Economie, Freddy Kita, (ancien Secrétaire général de la Démocratie chrétienne de l’opposant Eugène Diomi Ndongala), vice-ministre à la Coopération ou Lumeya Dhu Maleghi (DDC), ministre des Affaires foncières. L’UNC de Vital Kamerhe, qui avait participé à l’ancien gouvernement Badibanga perd deux ministères, mais garde le Budget avec Pierre Kangudia.

Badibanga-bis

Le gouvernement de Bruno Tshibala, qui ressemble compte comme à deux gouttes d’eau

(5)

à celui de Samy Badibanga, a pourtant du pain sur la planche. Deux chantiers prioritaires attendent le nouvel exécutif : l’organisation des élections avant la fin de l’année 2017 et la fin des violences et des massacres dans les Kasaï et les deux Kivus. Mais Bruno Tshibala aura-t-il les coudés franches pour mener à bien ces deux dossiers ? On peut en douter au vue de l’inertie du précédent gouvernement. Le sécuritaire est toujours dans les mains des gros poissons de la majorité présidentielle, les finances dans celles de la présidence, et les élections sont du seul ressort de la puissante Commission électorale (CENI), qui n’a toujours pas publié de calendrier et parle déjà de reporter le scrutin faute de pouvoir enrôler les électeurs dans les Kasaï.

Qui pour présider le CNSA ?

Plus de quatre mois après la signature de l’accord de la Saint-Sylvestre, qui a été vidé de sa substance faute d’avoir nommé un Premier ministre légitime et assez représentatif de l’ensemble de l’opposition, le pouvoir tire toujours les ficelles afin de ne pas être en mesure d’organiser l’élection présidentielle dans les délais. Si l’opposition ne peut rien attendre du gouvernement de Bruno Tshibala, son dernier espoir réside dans la nomination du président du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA), qui devait revenir au président du Conseil des sages du Rassemblement, Pierre Lumbi. Mais encore une fois, Joseph Kabila préfère choisir ses opposants et a récemment décidé de « valider » chaque membres du CNSA qui désigneront eux-mêmes leur président, sous la houlette du président congolais en personne. Mais le futur président du CNSA n’est peut-être pas très loin. Deux grands absents sont à noter dans ce nouveau gouvernement : Joseph Olenghankoy (Fonus) et Raphaël Katebe Katoto, tous les deux artisans du rapprochement de Bruno Tshibala avec la majorité présidentielle. La présidence du CNSA pourrait donc revenir à l’une ou l’autre de ces personnalités.

L’homme qui répare les femmes abandonné par l’ONU Laurent Larcher - La Croix (F) - le 09/05/2017

Les Casques bleus en RD-Congo n’assurent plus la protection permanente du docteur Denis Mukwege. On craint désormais pour sa vie et celle de son équipe.

Il ne comprend pas. Il n’a pas d’explication. Il craint pour sa vie, pour la vie de son équipe médicale et pour celle de ses patientes. Le docteur Denis Mukwege, « l’homme qui répare les femmes » dans le Sud Kivu (Est de la RD-Congo), n’est plus protégé par les Casques bleus de manière permanente. Ni lui, ni ses collègues, ni l’hôpital de Pandzi où il accueille et soigne les femmes violées du Kivu, depuis la fin des années 1990.

L’homme est menacé. En 2011, il a échappé de justesse à une tentative d’assassinat dans sa maison de Bukavu. Depuis son retour d’exil, en 2014, les Nations unies assuraient sa sécurité. L’ancien secrétaire Ban ki-Moon lui avait même personnellement garanti la protection des Casques bleus.

« Cette protection permanente m’a été retirée après le départ de Martin Kobler, le représentant spécial du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo. On ne m’a donné aucune explication. », confie-t-il à La Croix, lors d’une rencontre à la fondation Varenne où il était reçu la semaine dernière.

« Notre action gêne »

Il en bénéficie, désormais, uniquement pour ses déplacements. Mais c’est tout. Or, dans cette région où sévissent plus d’une vingtaine de groupes armés, où les entrepreneurs de guerre et les trafiquants font la loi, l’impunité et la violence n’épargnent personne. « Notre action gêne : nous soignons les victimes de la violence et de la barbarie dans le Kivu. Elles nous parlent, nomment leurs bourreaux. Cela n’est pas du goût de ceux qui commettent ces actions et de ceux qui les dictent. »

C’est pourquoi, poursuit-il, « on risque sa vie quand on soigne dans le Kivu. Il n’y a pas d’État, de justice et de police pour nous protéger. Même les Casques bleus ne nous protègent plus. »

Au mois d’avril, la protection accordée par l’ONU à son jeune collègue, le docteur Gildo Byamungu, lui a été retirée, sans explication. Le 14 avril, le médecin est assassiné dans sa maison, à Bukavu. « J’étais avec lui, un jour avant sa mort. Comme nous tous, il se

(6)

savait menacé. Il m’en avait parlé : il recevait des menaces écrites, verbales. », dit-il.

Le docteur Denis Mukwege en est convaincu : Gildo Byamungu a été tué non pour des raisons crapuleuses, mais pour des raisons politiques. C’est un message adressé à tous ceux qui se dressent en travers de la route des groupes d’intérêts qui se partagent et se disputent les richesses minières de la région.

Il est temps pour des sanctions ciblées de l’UE et des USA visant les élites de Enough Project - le 10 mai 2017 (traduction mécanique de l’anglais)RDC

En 2016, les Etats-Unis et l’Union européenne ont annoncé des sanctions ciblées visant un total de neuf individus congolais tenus particulièrement responsables pour la violente répression de manifestations contre l’intention du Président Kabila de conserver le pouvoir au-delà de la fin de son terme constitutionnel. Le 31 décembre 2016, suite à plusieurs phases de sanctions américaines et européennes combinées avec une médiation extensive de l’église catholique, l’opposition politique et le gouvernement sont parvenus à un accord sur une feuille de route pour la gouvernance du pays jusqu’aux élections qui doivent être organisées avant la fin de 2017. Toutefois, la nomination par le gouvernement d’un nouveau premier ministre le 7 avril 2017 sans le consentement de l’opposition est largement considérée – y compris par l’église catholique – comme une violation de l’accord et engendre de sérieux doutes sur l’engagement de Kabila de tenir sa promesse de se retirer.

Le temps est compté pour de nouvelles sanctions pour maintenir la pression sur le gouvernement de Kabila. Plutôt que de regarder vers ceux directement responsables pour les violentes répressions, ce blog se concentre sur la manière dont les sanctions américaines et européennes peuvent être étendues pour cibler le cœur du régime kleptocratie de Kabila, qui semble désireux de préserver son existence à tout prix.

Afin de poursuivre les sanctions prises en 2016, les Etats-Unis et l’UE ont ajouté de nouveaux critères aux autorisations opérationnelles pertinentes. En 2014, l’Ordre Exécutif 13671 a été publié aux Etats-Unis pour mettre à jour les autorisations de sanctions en République démocratique du Congo, y compris l’addition aux critères de sanction “d’actions ou de politiques qui sapent le processus démocratique ou les institutions en RDC”. Une décision du Conseil de l’UE du 12 décembre 2016 ajoute aux critères de sanctions de l’UE

“l’obstruction à une solution consensuelle et pacifique aux élections en RDC”. Ces critères viennent en addition à ceux déjà en place pour mettre en oeuvre les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies qui traitent principalement des violations des droits de l’homme et du soutien aux groupes armés.

Cinq des neufs désignations pour sanctions de 2016 étaient basées sur les critères additionnels de sanctions ; que cela soit de manière unilatérale ou en combinaison avec des critères liés à la planification, à la direction ou à l’exécution de violations des droits de l’homme. Alors que les sanctions des Nations unies ont, dans le passé, principalement ciblé les groupes armés, leurs dirigeants et les entreprises associées qui opéraient dans l’est du pays, les sanctions USA/UE frappent maintenant des hauts fonctionnaires de l’Etat à Kinshasa. Le tableau ci-après (voir page suivante) liste les neufs individus désignés par les USA et l’UE en 2016.

Alors que ces sanctions commence à se concentrer sur les alliés proches du Président Kabila, elles n’ont pas affecté ceux qui profitent le plus de la violence et de la corruption au Congo et qui obstruent ou aident à obstruer le processus démocratique: la famille Kabila, des conseillers présidentiels clés, des dirigeants d’entreprises publiques, et autres partenaires économiques complices de Kabila.

(7)

Le Project Enough a rapporte précédemment que, durant le mandat de Kabila, jusqu'à quatre milliards de dollars américains par an ont disparu ou ont été détourné à travers la manipulation de contrats miniers, budgets et biens publics. On retrouve probablement une partie de cet argent dans au moins 70 entreprises que Bloomberg a récemment liées à la famille Kabila, lesquelles, il est rapporté, ont généré des centaines de millions de dollars américains à la famille.

Dans un scandale de passeport récemment rapporté par Reuters, une société appartenant a une des sœurs de Kabila est en passe de gagner environ 120 millions de dollars américains grâce à un accord qui obligera les citoyens congolais à payer $185 pour un nouveau passeport. Le conseilleur de Kabila, Emmanuel Andrupiako, qui a aidé à forger l’accord, aurait reçu $700,000 de sociétés associées avec le fabricant de passeport.

Pour faciliter les transferts douteux, la famille Kabila cherche souvent à contrôler les banques commerciales. La sœur du Président Kabila a ainsi une participation de 40% dans la branche congolaise de la banque BGFI, dont son frère, Selemani Mtwale, est le CEO, comme le rapporte Bloomberg. Selon un lanceur d’alerte cité par le journal belge le Soir, la BGFI a été impliquée dans un certain nombre de transactions à hauteur de plusieurs millions de dollars en faveur d’Albert Yuma, proche allié du président et aussi Président de l’entreprise minière d’Etat Gélatines.

Des sociétés étrangères complices jouent également un rôle tout autant important. Par exemple, dans un récent Accord de plaidoyer du Département de Justice américain , le hedge fund américain Och-Ziff a plaidé coupable d’avoir payé, à travers un homme d’affaire associé, dix millions de dollars en pots-de-vin à des officiels congolais pour recevoir des concessions minières à très bas prix.

Les critères de sanctions américaines existants pourraient offrir une plus grande portée pour cibler des individus impliqués dans des détournements de fonds et de corruption que celles de l’UE parce que la corruption et la mauvaise gestion clairement “sape les institutions démocratiques.” Au-delà des sanctions prévues dans l’Ordre Exécutif 13671, la législation Global Magnitsky Human Rights Accountability Act est devenu loi à la fin de 2016. Cette loi n’est pas liée à un pays mais autorise des sanctions ciblées contre tout officiel et/ou leurs complices impliqués dans des actes significatifs de corruption publique, y compris “l’expropriation de biens privés ou publics à des fins de gain personnel, corruption liée aux contrats gouvernementaux ou à l’extraction de ressources naturelles, pots-de-vin, ou la facilitation ou transfert des produits de la corruption à des juridictions étrangères.” Si les sanctions de la RDC ne fournissent pas directement l’autorité pour cibler

(8)

la corruption, la loi Magnitsky globale le fait. Le processus de mise en œuvre de la loi est en train d’être développé par le gouvernement des Etats-Unis, et des sanctions devraient être émises en 2017.

Concernant la corruption ciblée dans le cadre de sanctions de l’UE, le critère actuel de l’UE le plus susceptible d’être utilisé est l’impact d’un officiel ciblé sur les élections (l’UE n’a pas encore une législation similaire à la loi Magnitsky). On pourrait soutenir que l'argent détourné des caisses de l'État amoindrit les finances nécessaires pour l’organisation des élections et que l’on menace d'autres droits fondamentaux en épuisant les coffres de l'État.

Il n’est cependant pas clair jusqu'à quel point ce critère peut être poussé ni quelle preuve serait nécessaire pour établir ces liens. Ainsi, il semblerait que cela soit une pratique juridique plus sûr pour l’UE de suivre son processus précédent et d’ajouter un critère nouveau et ciblé à ses textes législatifs et, ainsi, élargir sa liste de sanctions ciblées en conséquence.

Aussi longtemps que les dirigeants kleptomanes de Kinshasa et leurs entourages jouissent de la liberté de voyager sans restriction, restent en mesure de virer de l’argent à travers l’UE et les USA et y possèdent des biens, ils ne sentiront pas la pression de cesser les violentes répressions et l’enrichissement personnel; et d’adhérer à la constitution. Des sanctions ciblées sur ces individus, leurs holdings d’entreprises et de réseaux - ainsi que leurs facilitateurs - enverraient un important signal politique, offriraient un moyen rapide et efficace d’altérer leurs calculs et les pousseraient à tenir des élections. Un tel changement étant toujours insaisissable, il est maintenant temps pour l’UE et les USA de pousser pour des désignations plus significatives.

A Kinshasa, un nouveau gouvernement pour garder au pouvoir le même président

Pierre Benetti - Le Monde Afrique - le 10.05.2017

Les 58 ministres sont des fidèles de Joseph Kabila ou des frondeurs de l’opposition ralliés au parti présidentiel. La perspective d’élections en 2017 s’éloigne toujours plus.

A Kinshasa, ceux qui ont les bons numéros de téléphone félicitent les « reconduits ». La radio-télévision nationale vient d’énumérer, mardi 9 mai, les cinquante-huit ministres du nouveau gouvernement, attendu depuis le 7 avril, date de la nomination par le président de la République, Joseph Kabila, du nouveau premier ministre, Bruno Tshibala. La grande majorité figurait déjà dans le gouvernement de son prédécesseur, Samy Badibanga, qui aura passé quatre mois aux affaires.

Au pouvoir depuis 2001, Joseph Kabila montre une fois de plus son contrôle de la situation politique alors que son deuxième et dernier mandat s’est officiellement terminé le 19 décembre 2016. Les ministères clés (intérieur, justice, affaires étrangères, défense, mines et pétrole, communication) restent aux mains de fidèles et de membres de la majorité parlementaire réunie autour de son parti, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). Quant aux nouveaux ministres, il s’agit de frondeurs de l’opposition qui ont rallié le pouvoir. Tel Bruno Tshibala lui-même, ancien secrétaire général adjoint et porte-parole du principal parti d’opposition, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Pour André-Alain Atundu, porte-parole de la majorité, « l’objectif de ce gouvernement reste le même : organiser les élections ».

Pourtant, l’espoir suscité par les scrutins présidentiel et législatif, initialement prévus en 2016, s’amenuise chaque semaine. Non financées, les élections pâtissent de la stagnation de l’accord signé le 31 décembre 2016 entre la majorité et l’opposition. Le texte prévoit le maintien du président au pouvoir jusqu’à l’organisation d’élections, censées se tenir en 2017, ainsi que la nomination d’un premier ministre proposé par l’opposition. Bruno Tshibala ayant été exclu de son parti et nommé directement par Joseph Kabila, l’UDPS accuse le président de violer l’accord et de se maintenir au pouvoir en retardant les élections.

Elections sans le Kasaï

Dans la même journée, les locaux de l’UDPS, situés à Limete, une commune populaire de Kinshasa, ont été encerclés par des policiers anti-émeutes. Des témoins ont vu sur place un véhicule et une tente de la police incendiés. La police a accusé des militants du parti

(9)

d’avoir attaqué l’un de ses postes. Un « montage », selon l’UDPS, en difficulté sur un autre front. Le 1er février, son chef historique, Etienne Tshisekedi, est mort à Bruxelles après cinquante ans de vie politique. Les funérailles de l’ancien opposant principal de Joseph Kabila sont devenues un énième sujet de tension. Après trois mois d’annonces sans effets, l’UDPS a déclaré que sa dépouille, qui repose toujours en Belgique, reviendrait à Kinshasa le 12 mai et que l’inhumation aurait lieu dans la parcelle de l’UDPS. Les autorités, qui peuvent craindre une mobilisation populaire autour du cercueil de « l’opposant historique

», ont signifié qu’elles s’y opposeraient, la loi congolaise prévoyant qu’on ne peut enterrer un mort dans un terrain privé. Le gouvernement s’est dit favorable à des obsèques nationales, refusées par l’UDPS, qui le juge « illégitime ». Mercredi, le parti a finalement déclaré que le retour du corps était reporté « sine die ».

L’annonce du gouvernement intervient alors que la situation sécuritaire et humanitaire se dégrade dans les provinces du Kasaï, fief d’Etienne Tshisekedi. Depuis plusieurs mois, des affrontements ont lieu entre les forces de sécurité et des miliciens se revendiquant du chef coutumier Kamwina Nsapu, tué au mois d’août 2016 par les forces de police.

Depuis, les massacres et exécutions se succèdent dans un contexte confus. Quarante fosses communes ont été répertoriées par les Nations unies, dont les deux experts envoyés sur place, Michael Sharp et Zaïda Catalan, ont été assassinés en mars dans des conditions qui restent mystérieuses. Pas moins de 1,27 million de personnes ont été déplacées par les violences, a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies. Quelques jours avant l’annonce du nouveau gouvernement, le président de la Commission électorale évoquait l’idée d’organiser le scrutin sans les électeurs du Kasaï.

Nouveau report sine die du rapatriement du corps d’Étienne Tshisekedi Jeune Afrique – le 10 mai 2017

Annoncé pour le vendredi 12 mai, le rapatriement depuis Bruxelles de la dépouille de l'opposant historique Étienne Tshisekedi a de nouveau été reporté. Une décision de son parti, l'UDPS, rendue publique mardi après le regain de tension entre ses militants et les forces de l'ordre.

Pour cet énième report, aucune date n’a été avancée. Dans son communiqué, Jean-Marc Kabund-A-Kabund, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), s’est contenté, mardi 9 mai, de dénoncer une « nouvelle cabale montée par le pouvoir de [Joseph] Kabila, qui tente, par tous les moyens, d’empêcher l’arrivée à Kinshasa de la dépouille mortelle du président Étienne Tshisekedi (…) et son enterrement digne de son rang à la permanence du parti ». Allusion faite à l’incendie le même jour d’un camion des éléments de la police en faction devant le siège de l’UDPS à Limete, dans l’est de la capitale de la RDC.

La Monusco sollicitée

« Pour faire échec au plan machiavélique programmé par la mouvance kabiliste d’engager notre pays dans une voie de la violence lors des obsèques de notre héros national, au nom de la paix et après concertation avec la famille biologique du défunt, l’UDPS a pris, en toute responsabilité, la décision de renvoyer à une date ultérieure le rapatriement de la dépouille de son président [Étienne Tshisekedi] », poursuit le texte.

Le lieu de l’inhumation du corps d’Étienne Tshisekedi continue de diviser l’UDPS et les autorités. André Kimbuta, gouverneur de Kinshasa, a expliqué mardi à ce parti d’opposition que la législation congolaise ne permettait d’enterrer les morts que « dans un terrain affecté et [que] aucune habitation ne peut être élevée à une distance inférieure à 50 mètres de cimetières ».

En attendant, l’UDPS dit avoir sollicité auprès de la Monusco, la mission onusienne en RDC, une « mesure de sécurisation accrue » autour de son quartier général.

Quatre hommes condamnés pour leur implication dans les massacres de civils dans la région de Beni

Jeune Afrique / AFP - le 11 mai 2017

(10)

Quatre personnes ont été condamnées par la justice militaire congolaise à des peines allant de cinq ans de prison à la peine de mort pour leur implication dans les massacres de civils perpétrés dans l'est du pays depuis 2014.

La Cour opérationnelle militaire du Nord-Kivu a rendu quatre arrêts mercredi 10 mai dans l’affaires des massacres qui ont fait des centaines de morts dans la ville et les environs de Beni depuis octobre 2014 et ont été attribués aux Forces démocratiques alliées (ADF), une rébellion musulmane ougandaise. « Deux personnes ont été condamnées à cinq ans de prison et deux autres à la peine de mort », a expliqué à l’AFP le colonel Jean-Paulin Esosa Masele, président de cette cour. Ces condamnations ont été prononcées dans le cadre d’un procès fleuve qui se tient à Beni depuis août dernier.

Les quatre hommes (trois Congolais et un Tanzanien) ont entre autres été reconnus coupables de « massacres de civils », « participation à un mouvement insurrectionnel » et

« meurtre », a ajouté le juge, indiquant qu’un autre prévenu avait été acquitté.

Des décisions qui ne sont pas susceptibles d’appel

Interrogé par l’AFP, un avocat de la défense a accusé le procureur d’avoir « donné des orientations à la cour », une juridiction militaire d’exception, « au point d’influencer le jugement » contre ses clients. Les décisions du tribunal ne sont pas susceptibles d’appel.

Cependant, la peine de mort n’est plus appliquée en RDC, qui a décidé d’un moratoire en 2002, et elle systématiquement commuée en prison à perpétuité.

Rebelles musulmans ougandais présents dans l’est de la RDC depuis 1995, les ADF sont accusés par le gouvernement congolais et la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) d’être responsables de ces tueries qui ont fait plus de 700 morts dans la région de Beni depuis octobre 2014. Cette version a été remise en cause par un rapport du Groupe d’étude sur le Congo de l’Université de New-York, selon lequel les ADF portent effectivement une part très importante de responsabilité dans ces massacres, mais au côté d’autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l’armée régulière.

La dernière attaque d’envergure contre les civils dans la région de Beni remonte à décembre 2016, lorsque 22 personnes avaient été massacrées à la machette le jour de Noël. L’est de la RDC, particulièrement le Nord-Kivu, est déchiré par des violences de groupes armés depuis plus de vingt ans.

Football : en RDC, la galère du salaire Jeune Afrique - le 11 mai 2017

Florent Ibenge, le sélectionneur de l’équipe nationale de RDC, a dû patienter près de six mois avant de toucher ses arriérés de salaires.

Rémunéré environ 25 000 euros par mois, Florent Ibenge avait déjà eu l’occasion de critiquer ce manque de régularité dans le versement de ses émoluments. L’argent est décaissé par le gouvernement congolais, qui prend en charge l’intégralité de la rémunération du sélectionneur et de ses adjoints.

Ibenge, qui a laissé entendre qu’il pourrait ne pas poursuivre l’aventure au-delà de juillet 2018 (date de la fin de son contrat), a plusieurs fois confié en privé sa lassitude face à ce manque de reconnaissance, malgré le travail effectué et les résultats obtenus depuis sa nomination en août 2014.

Heureusement pour lui, son activité d’entraîneur de l’AS Vita Club de Kinshasa – présidé par le général Gabriel Amisi – lui assure au moins un revenu mensuel.

La fuite en avant de Kinshasa Marie-France Cros La Libre - le 11 mai

Tout ça pour ça ? ! Il aura fallu un mois pour que le nouveau Premier ministre nommé par le président Joseph Kabila, Bruno Tshibala, présente son gouvernement, qui est pourtant presque un copier-coller de celui de son prédécesseur : une quarantaine de ses 59 membres siégeaient déjà dans le cabinet Badibanga.

Bien que pléthorique, le nouveau gouvernement ne respecte pas l’accord de la Saint- Sylvestre (appuyé par le Conseil de sécurité de l’Onu), qui balise le partage du pouvoir

(11)

jusqu’aux élections de fin 2017 : il n’est, en effet, pas inclusif puisque le Rassemblement d’opposition n’y est pas représenté. Il ne respecte pas non plus l’"Arrangement particulier"

qui aurait dû permettre d’appliquer cet accord, mais que n’a pas signé le Rassemblement d’opposition (Seuls 2 des 11 représentants du Rassemblement d’opposition ayant signé l’accord de la Saint-Sylvestre ont signé ce second texte au nom de cette coalition); ce texte fixe, en effet à "54" le nombre de membres du gouvernement.

Ce cabinet n’est donc pas plus inclusif que le précédent malgré sa taille - pour un budget national de 4,5 milliards de dollars, contre 15 ministres en France, qui a un budget de 375 milliards d’euros, soulignent des Congolais. Le camp Kabila a, à nouveau, préféré débaucher des opposants plutôt que de s’accorder avec l’opposition comme convenu. Et pour cause !

Cette opération est largement destinée à détruire l’UDPS, le principal parti d’opposition, indiquent nos informations. Le camp Kabila juge le moment idéal pour réduire à néant la formation de feu Tshisekedi, très affaiblie par la disparition de ce dernier le 1er février à Bruxelles et par les désordres créés en son sein par l’adulation aveugle qu’on vouait au vieux chef.

Adepte du credo mobutiste "diviser pour régner", le camp Kabila n’a pas choisi par hasard ses deux derniers Premiers ministres dans l’UDPS. D’abord Samy Badibanga en décembre dernier - quand Joseph Kabila doit céder à la pression internationale et nationale alors que son dernier mandat se termine - qui, bien qu’excommunié par Etienne Tshisekedi pour avoir accepté de siéger au Parlement issu des élections non crédibles de 2011, était néanmoins le chef du principal groupe d’opposition à l’Assemblée. Puis Bruno Tshibala, transfuge récent de l’UDPS.

La manœuvre "Tshibala" ne trompe pas plus l’opinion congolaise que le coup "Badibanga", ni ne convainc les principaux partenaires du Congo, pays qui dépend de l’aide internationale pour plus de la moitié de ses rentrées.

Pour rompre son isolement diplomatique croissant, Kinshasa s’essaie donc aux rapprochements avec les capitales africaines, au nom de la "souveraineté". Ce type de discours a quelquefois réussi à Mobutu; mais il le tenait au temps où le pays était encore relativement riche. Il n’en va plus de même aujourd’hui, alors que les explosions de violence se multiplient au Congo en raison de l’absence d’espoir.

Comme Mobutu, Joseph Kabila rendra-t-il le pays "dans l’état où il l’a trouvé" ?

Le Dr Mukwege en danger? La Belgique fera tout pour maintenir sa sécurité Belga - le 11 mai 2017

La Belgique fera tout pour maintenir les mesures des sécurité accordées en République Démocratique du Congo au docteur Mukwege comme elle a tout fait pour qu'elles lui soient octroyées, a indiqué jeudi le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders devant la Chambre en réponse à des questions de Catherine Fonck (cdH) et Gwenaëlle Grovonius (PS). Le journal français "La Croix" a rapporté mercredi que le médecin ne serait plus protégé par les soldats de l'ONU de manière permanente.

La MONUSCO a toutefois démenti l'information. "Nos forces sont toujours là pour sécuriser ceux qui se sentent menacés. Nos éléments sont même près de l'hôpital de Panzi (où exerce M. Mukwege)", a affirmé le responsable de l'information publique de la Monusco, Charles Antoine Bambara, cité par le site congolais "Actualité".

Le ministre belge a relayé le démenti de la MONUSCO. Les services belges ont pris les initiatives nécessaires tant à New York, au siège des Nations-Unies, qu'à Kinshasa pour vérifier que ces mesures étaient maintenues et, au besoin, renforcées."Nous ferons tout pour que cette protection soit maintenue comme nous avons tout fait pour qu'elle lui soit accordée", a souligné M. Reynders.

Malgré les assurances du ministre, la députée cdH a exprimé son inquiétude. Selon des informations reçues de l'entourage du médecin, l'escorte dont il devait récemment bénéficier pour accomplir 100 kilomètres depuis un aéroport a été annulée 48 heures avant son arrivée.

Directeur de l'hôpital de Panzi qu'il a créé à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, le Dr Mukwege a reçu de nombreux prix à l'étranger pour son action en faveur des femmes violées dans

(12)

l'Est de la RDC.

Son établissement aide à la reconstruction physique et physiologique des femmes victimes de viols accompagnés de violences sauvages commis à grande échelle pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003) puis au cours des différents conflits armés qui continuent de déchirer la région.

En 2012, le Dr. Mukwege avait échappé de peu à une tentative d'assassinat à son domicile et s'était réfugié quelques mois en Suède et en Belgique avec sa famille. Revenu à Panzi, il bénéficie depuis lors de la protection de Casques bleus de la Mission de l'ONU au Congo (Monusco) et vit cloîtré dans son hôpital quand il ne voyage pas à l'étranger pour y lever des fonds.

Un médecin qui lui est proche, Gildo Byamungu Magaju, est décédé le mois passé à la suite d'une attaque par des hommes armés dans le Sud Kivu.

Exclu : de nouvelles preuves accablent Joseph Kabila en RDC Abigail Gérard et François de Labarre - Paris Match- le 11/05/2017

Le président de la RDC malmène la mémoire de Etienne Tshisikedi, barre la route à son successeur Felix Tshisikedi et intente des faux procès à Moïse Katumbi

Alors que le clan Kabila empêche la famille d’Etienne Tshisekedi de rapatrier sa dépouille, de nouvelles preuves confirment l’acharnement contre Moïse Katumbi, autre figure de l'opposition en république démocratique du Congo.

Ce devait être une journée historique pour les militants de l’UDPS et pour la famille d’Etienne Tshisekedi, figure historique de l’opposition congolaise (RDC) décédé le 1er février 2017 à Bruxelles. "Nous avons travaillé en étroite collaboration avec la famille du défunt pour le rapatriement du corps", nous explique Jean-Marc Kabund. Joint au téléphone ce jeudi 11 mai, le secrétaire général de l’UDPS ne cache pas son "désarroi". Il accuse le pouvoir d’avoir monter de toute pièce une fausse agression contre les policiers qui montent la garde devant le siège du parti d’opposition dans le nuit du 8 au 9 mai pour justifier la fermeture des locaux et faire interdire le rapatriement de la dépouille de l'ancien leader.

"La vérité est simple : ils ne veulent pas voir le corps d'Etienne Tshisekedi à Kinshasa", poursuit le secrétaire général du parti, aujourd’hui dirigé par Felix Tshisekedi le fils du défunt et successeur. "Ces gens sont animés par la haine et la peur", martèle Jean-Marc Kabund. Les autorités ont de bonnes raisons de craindre que l’enterrement à Kinshasa du Leader historique de l'opposition ne provoque de nouvelles manifestations, à l’image de celles qui ont agité le pays le 19 septembre et le 19 décembre dernier. "Ce sont eux qui ont violé l’accord, eux qui ont frustré le peuple, et le peuple, on ne peut pas le contrôler facilement", reconnaît Jean-Marc Kabund qui dément cependant toute volonté d’instrumentaliser l’enterrement du chef de l’UDPS. "Nous avons un profond respect pour Etienne Tshisekedi, nous n’allons provoquer aucune situation qui pourrait aller à l’encontre de notre seule volonté qui est d’honorer sa mémoire."

Le chef des services de renseignement ordonne une enquête fiscale sur toutes les sociétés de l'opposant

La note interne demande aux ministres du gouvernement fraichement nommé d'enquêter sur la situation fiscale de toutes les entreprises liées à l'opposant Moïse Katumbi

Dans des documents confidentiels que Paris Match s’est procuré en exclusivité, apparait une autre preuve de la volonté du pouvoir de malmener l’opposition. Autre figure politique, l’homme d’affaires Moïse Katumbi a été désigné candidat aux prochaines élections présidentielles par le G7, une plateforme réunissant sept partis issus de la majorité présidentielle. Selon une note interne datée du 2 avril 2017, Kalev Mutond, chef de l’Agence nationale de renseignement (ANR) a ordonné aux ministres du gouvernement d’enquêter sur la situation fiscale de toutes les entreprises liées de près ou de loin à M. Katumbi. Parmi elles, figure la célèbre Mining Company of Katanga, dont le riche homme d’affaires avait démissionné après son élection au poste de gouverneur de la province du Katanga en 2007, avant de la vendre au groupe français Necotrans en 2015.

(13)

Ex allié de Kabila, passé à l’opposition depuis septembre, Moïse Katumbi a été condamné à trois ans de prison pour le recrutement de mercenaires américains et la spoliation d’un immeuble appartenant à un citoyen grec. Jean-Claude Muyambo, l’ancien bâtonnier du barreau de Lubumbashi a été condamné à cinq ans pour escroquerie sur l’opération concernant le même immeuble. Lui aussi avait rejoint l’opposition peu de temps avant son procès. Tous deux dénoncent “des règlements de compte purement politiques”. Alors que Muyambo est actuellement emprisonné, Katumbi lui vit en exil à Bruxelles d’où il continue ses appels à la résistance congolaise contre “la dictature Kabila”.

Après avoir joué les intermédiaires entre le pouvoir et l’opposition afin de sceller un accord destiné à permettre l’organisation d’élections d’ici la fin de l’année, la conférence des évêques de RDC (CENCO) a publié un rapport. Communiqué à la présidence congolaise, le document accuse l’”acharnement factuel et judiciaire sur les personnes de Moise Katumbi et Jean-Claude Muyambo”. Concluant que ces deux procès “ ne sont que des mascarades”, la mission épiscopale “plaide pour la remise en liberté immédiate de Muyambo” et le “retrait du mandat de prise de corps en faveur de Katumbi et son retour en homme libre” au pays.

Balayées d’un revers de main par Lambert Mende, porte parole du gouvernement, les propositions de la conférence des évêques restent pour l’instant lettre morte et la situation congolaise est loin de s’arranger.

Depuis le 20 décembre 2016, Joseph Kabila refuse de lâcher le pouvoir, comme le prévoit la Constitution après deux mandats. L’accord de la Saint Sylvestre qu’il a signé avec l’opposition sous la médiation de la CENCO, prévoyait son maintien à la présidence pendant un an avec la nomination d’un gouvernement mené par l’opposition. Jusque-là, l’accord n’a pas été appliqué. Ces nouveaux rebondissements risquent d’éloigner encore le retour au calme dans le pays et le respect de l’échéance électorale de plus en plus hypothétique.

Depuis la réélection contestée de Kabila en 2011, la RDC traverse une crise politique et un chaos sécuritaire qui a déjà fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Il y a un mois deux observateurs de l’ONU ont été retrouvés morts quelques jours après leur enlèvement, alors qu’ils enquêtaient sur l’origine des violences dans le Kasaï central, suite à la découverte de dizaines de charniers pour lesquels Kinshasa et les groupes armés de la région se renvoient toujours la responsabilité.

(14)

Le Rassemblement de l’opposition crée son groupe au Parlement RFI - le 12-05-2017

En RDC, le Rassemblement des forces acquises au changement s'organise au sein du Parlement. Environ une centaine de députés nationaux membres de l’UDPS, du G7, de l'Alternance pour la République et la dynamique, sans la tendance Olenghankoyi, entendent porter haut les idéaux de l'opposition et provoquer une synergie avec le peuple.

Le RDR, le regroupement des députés du Rassemblement, est présidé par le G7 Khonde Vila Kikanda. L'UDPS Fabien Mutomb en est le vice-président et l'AR Jean-Bertrand Ewanga a été désigné rapporteur et porte-parole.

Ils se savent minoritaires au sein du Parlement, ils sont environ une centaine sur 500 députés nationaux. Ces membres des partis et regroupements réunis au sein du Rassemblement des forces acquises au changement ont convenu de se constituer en un bloc informel. L’objectif est de faire passer, dans le Parlement, les idées de leur plateforme, la plus radicale de l'opposition.

Déjà, les membres du RDR, regroupement des députés du Rassemblement, disent attendre de pied ferme la séance réservée à l'investiture du gouvernement Tshibala. Un gouvernement qu'ils ne veulent pas reconnaître. Le nouveau regroupement au sein du Parlement entend également s'illustrer dans les débats sur le budget 2017, sur la loi électorale et la loi sur la répartition des sièges, ainsi que celle qui concerne le Conseil national de suivi de l'accord de la Saint-Sylvestre.

Les députés RDR promettent de créer une synergie avec le peuple sur toutes les questions qui touchent à la vie nationale. Le rapporteur de ce groupe, Jean Bertrand Ewanga, a tenu à rappeler les journées des 19 et 20 janvier 2015. Des événements par lesquels le peuple avait fait échec à la tentative de révision constitutionnelle.

Comment Kabila a dispersé l’opposition en 3 temps, 4 mouvements Trésor Kibangula – Jeune Afrique – le 12 mai 2017

Plus de quatre mois après la fin de son second mandat constitutionnel, Joseph Kabila paraît, plus que jamais, le maître du jeu politique congolais. Sa force : une opposition divisée qu'il n'a pas eu trop de peine à fragiliser davantage.

Toujours sous-estimé, jamais mis K.-O. Joseph Kabila, bientôt 46 ans dont 16 passés à la tête de la RDC, ne flanche pas. Il y a quelques mois pourtant, son second quinquennat constitutionnel touchant à sa fin, beaucoup le voyaient comme coincé dans les cordes du ring sans pitié de la politique congolaise. Mais, le « Raïs » n’a pas jeté l’éponge pour autant.

Ni les pressions internationales ni les manifestations de l’opposition exigeant son départ au lendemain du 19 décembre, date de la fin théorique de son dernier mandat présidentiel, n’ont entamé sa stratégie. Au contraire. La politique de la carotte et du bâton que le chef de l’État congolais a mis en place depuis lors continue de faire des ravages au sein de l’opposition : promesses de postes ministériels à ceux qui acceptent de jouer le jeu et répression garantie à ceux qui boudent. Le tout sur fond de succession de pourparlers politiques, débouchant systématiquement sur la question du partage du gâteau.Une opération menée en trois temps, quatre mouvements. Suivez le guide.

Temps 1 : les « concertations nationales »

Fin stratège politique et bon calculateur, Joseph Kabila est également méthodique.

Dialogue après dialogue, le chef de l’État attire dans son camp, l’une après l’autre, des figures de l’opposition. La machine se met en branle dès septembre 2013 lorsque s’ouvrent à Kinshasa les « concertations nationales » initiées par le chef de l’État.

Sur le papier, le forum doit permettre de « rétablir et consolider la cohésion interne » afin de faire face, à l’époque, à la rébellion du Mouvement du 23-Mars (M23).

Premier mouvement : le gouvernement de cohésion nationale

À l’arrivée, un nouveau gouvernement est mis en place début décembre 2014, avec à la clé une prime accordée aux opposants qui ont participé aux travaux. Thomas Luhaka, alors secrétaire général du Mouvement de libération du Congo (MLC, parti de Jean-Pierre Bemba) est bombardé vice-Premier ministre en charge des Postes et des

(15)

Télécommunications. La même formation politique est également amputée de son porte- parole, Germain Kambinga, propulsé ministre de l’Industrie. Le temps de l’opposition désormais révolu, les deux anciens cadres du MLC ont depuis créé chacun leur propre parti d’obédience… kabiliste.

« Le mouvement Liberté que j’ai initié est plutôt au centre : il ne s’inscrit ni dans l’opposition ni dans la majorité », tient à nuancer Germain Kambinga qui dit vouloir « travailler désormais pour le renouvellement de la classe politique et la démocratisation des formations politiques ».

D’ailleurs pour lui, « il n’y a plus d’opposition dans le pays ». L’élu de la Lukunga, dans le nord-est de Kinshasa, s’explique : « Aujourd’hui, à l’Assemblée nationale, tous les groupes parlementaires ont − ou ont eu − un ou plusieurs membres dans le gouvernement. » Des proches de Léon Kengo wa Dondo, président du Sénat et autorité morale de la plateforme Opposition républicaine, ont également fait partie de cette première vague d’opposants qui ont rejoint l’équipe gouvernementale. Son gendre Frank Mwe Di Malila et le secrétaire exécutif de son parti (Union des forces du changement), Michel Bongongo, ont en effet hérité respectivement du vice-ministère à la Coopération internationale et du ministère d’État en charge du Budget.

Temps 2 : le dialogue de la Cité de l’OUA

Septembre 2016, rebelote ! Des nouveaux pourparlers politiques se tiennent à Kinshasa.

Et aboutissent à la signature d’un accord, le 18 octobre de la même année, avec une partie de l’opposition politique conduite par Vital Kamerhe, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’Union pour la nation congolaise (UNC).

Le Rassemblement de l’opposition, rangé alors derrière Étienne Tshisekedi et Moïse Katumbi, a pour sa part boudé les négociations ,qui se sont déroulées à la Cité de l’OUA, sur les hauteurs de la capitale congolaise, sous la médiation du facilitateur et ex-Premier ministre togolais Edem Kodjo.

Deuxième mouvement : le gouvernement Samy Badibanga

On ne change pas une tactique qui paie ! Dans le cadre de ce nouveau compromis politique, les portefeuilles ministériels sont de nouveau redistribués aux opposants qui ont participé au dialogue. Samy Badibanga, chef du groupe parlementaire UDPS et alliés − première force de l’opposition au sein de l’Assemblée nationale − devient ainsi chef du gouvernement. Longtemps pressenti Premier ministre, Vital Kamerhe ne se contentera par ailleurs que de deux ministères (Budget et Commerce extérieur) et un vice-ministère (Justice) confiés à ses proches.

Étienne Tshisekedi a été très affecté par l’entrée de son médecin personnel au gouvernement

Plusieurs autres leaders des partis et personnalités d’opposition deviennent aussi des ministres : le député José Makila (Transports), l’ancien vice-président de la République Azarias Ruberwa (Décentralisation et Réformes institutionnelles), le député Jean-Lucien Bussa (Plan)… Sont aussi débauchés deux proches d’Étienne Tshisekedi : Tharcisse Loseke, son conseiller et ancien secrétaire national aux relations extérieures de l’UDPS, et Olivier Ilunga Kalenga, son médecin personnel.

L’entrée de ce dernier au gouvernement « a beaucoup affecté le vieux », nous confiait alors un collaborateur de l’opposant, décédé début février à Bruxelles.

Temps 3 : le dialogue de la Cenco

S’ouvrent enfin, le 8 décembre, des pourparlers directs entre le clan Kabila et les signataires du précédent accord d’un côté, le Rassemblement de l’opposition de l’autre.

Dans le rôle des médiateurs : les évêques catholiques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).

Troisième mouvement : Bruno Tshibala Premier ministre

Très vite, ce dialogue de la Cenco se cristallise, une fois de plus, sur le partage du pouvoir.

Les garanties de la tenue des élections au plus tard fin décembre, soit une année après l’échéance du second mandat de Kabila, se retrouvent subitement renvoyées au second plan.

« Au sein du Rassemblement, tout le monde voulait être nommé Premier ministre par le même président Kabila qu’ils taxaient avant d’illégitime », rappelle, un brin moqueur, Adam

(16)

Chalwe, coordonnateur de la jeunesse de la Majorité présidentielle (MP). « Aujourd’hui, le Rassemblement ne fait que payer ses propres divisions et sa désorganisation », soutient- il.Pour affaiblir davantage le Rassemblement, Kabila choisit alors comme Premier ministre Bruno Tshibala, l’un des meneurs de la fronde au sein de cette plateforme de l’opposition.

Ce dernier était de surcroît porte-parole du regroupement politique avant son exclusion de l’UDPS. « C’est la marque de fabrique même du chef de l’État : à tous les échelons du pouvoir, il ne règne que sur des divisions, commente un connaisseur des arcanes du régime de Kinshasa. Ce faisant, il apparaît, aux yeux de sa cour, comme le seul élément fédérateur. »

Quatrième mouvement : le gouvernement issu de l’ « arrangement particulier »

Entre-temps, côté opposition, le bateau continue de se vider un peu plus chaque fois qu’est formé un nouveau gouvernement. Celui dévoilé mardi 9 mai n’a pas entraîné un bouleversement majeur certes, mais il a confirmé la tendance. Quelques dissidents du Rassemblement ont été nommés ministres. Parmi eux Jean-Pierre Lisanga Bonganga, leader de la Coalition des alliés d’Étienne Tshisekedi, Joseph Kapika, un ancien cadre de l’UDPS, le député Emery Okundji ou Freddy Kita, fraîchement demis de ses fonctions de secrétaire général de la Démocratie chrétienne (DC) − parti de l’opposant Eugène Diomi Ndongala, condamné en 2014 à dix ans de prison pour viol sur mineures −.

De fait, cette course effrénée aux postes ministériels en dit long sur la classe politique congolaise. « La RDC n’a pas d’hommes d’État », tranche le politologue Bob Kabamba.

D’autant qu’aujourd’hui, le constat est sans appel : trop peu d’opposants tiennent encore débout sur le ring. Depuis son exil forcé, le dernier gouverneur de l’ex-Katanga, Moïse Katumbi, maintient quelques troupes en alerte, notamment ses soutiens au sein du G7 et de l’Alternance pour la République. Et à Kinshasa, il peut aussi compter sur son alliance avec Félix Tshisekedi, le fils de l’opposant historique. Ou dans l’ex-Katanga, avec le patriarche local Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza, très influent dans cette partie méridionale du pays. Mais cela suffira-t-il à déjouer la tactique Kabila ?

Pourquoi la loi sur la préférence nationale fait peur aux entreprises privées Benjamin Polle - Jeune Afrique – le 12 mai 2017

Une loi, votée au parlement congolais et promulguée en février, prévoit dans un délai de 12 mois l'instauration d'une préférence nationale dans les contrats de sous-traitance privée. Une disposition qui suscite beaucoup d'inquiétudes au sein des entreprises, d'autant plus que son périmètre et ses modalités d'application demeurent très flous.

Plusieurs centaines. C’est en théorie le nombre d’entreprises, détenues majoritairement par des actionnaires internationaux et actives dans la fourniture de services en République démocratique du Congo (RDC), qui pourraient être concernées par l’application de la loi du 8 février 2017, entrée en vigueur le 17 mars, qui fixe les règles applicables à la sous- traitance privée. Celle-ci prévoit que « l’activité de sous-traitance est réservée aux entreprises à capitaux congolais promues par les Congolais, quelle que soit leur forme juridique, dont le siège social est situé sur le territoire national », et ce dans « tous les secteurs d’activités ».

A fortiori, la loi limite le volume des activités pouvant être sous-traitées à 40% de la valeur d’un marché, et oblige à recourir à des appels d’offres pour des marchés supérieurs à 100 millions de francs congolais (75 000 dollars).

Un périmètre a priori très large qui « pourrait obliger un certain nombre de sous-traitants, dans les mines, mais aussi dans les transports et les infrastructures, à structurer davantage leur présence dans le pays, via une filiale, là où jusqu’à présent ils ne disposaient que d’une représentation ou d’une succursale », analyse Romain Battajon, avocat aux barreaux de Paris et de Kinshasa, selon qui ces nouvelles règles censées être appliquées dans un délai de 12 mois « suscitent beaucoup d’inquiétudes dans le monde économique congolais ».

Des amendes de 105 000 dollars

Et gare aux contrevenants qui ne respecteraient pas la préférence congolaise prévue par le texte : ils pourraient être sanctionnés de la nullité des contrats conclus et d’une amende

(17)

de 50 millions à 150 millions de francs congolais (jusqu’à 105 000 dollars).

Reste que si l’objectif du texte est de favoriser les entreprises à capitaux congolais et les emplois locaux, dans un contexte de fort ralentissement de la croissance l’an dernier son application et ses retombées en faveur des entreprises congolaises sont incertaines. « L’idée d’une participation plus active des Congolais à l’activité économique du pays est louable, mais la mise en œuvre sera très difficile », estime Juvénal Munubo, député de l’opposition au sein de l’Union pour la nation congolaise.

« Il y a de grosses interrogations quant à l’application de cette loi, confirme Edwine Endundo », avocate associée au cabinet Liedekerke Africa à Kinshasa. « Qu’est-ce que

‘sociétés congolaises’ veut dire ? Celles dotées d’une majorité de salariés et de cadres de nationalité congolaise ? Celles à capitaux majoritairement congolais ? » Tout l’enjeu est là : le périmètre d’application et ses modalités.

Nous sommes incités fortement par l’administration à donner la priorité à des entreprises congolaises.

Ce que confirme, sous couvert d’anonymat, le cadre d’une grande entreprise minière active en RDC qui a recours à 250 sous-traitants, en partie locaux et en partie étrangers, dotés ou non de filiales dans le pays. « Il n’y a pas encore de changements de contrats mais nous sommes incités fortement par l’administration à donner la priorité à des entreprises congolaises même si a priori nous ne pourrions pas trouver parmi les sous-traitants congolais toutes les compétences nécessaires à notre activité », dit notre source.

Une loi contre-productive sur le plan fiscal ?

Enfin, la loi pourrait passer à côté de l’un de ses objectifs centraux, l’élargissement de l’assiette fiscale au profit du Trésor, alors que Kinshasa a réduit drastiquement ses dépenses. « La loi pourrait induire indirectement un effet contraire à celui recherché » puisque que « les entreprises étrangères engagent souvent des expatriés qui sont alors soumis à un impôt extraordinaire de 25% », selon un projet de note du cabinet Liedekerke sur la loi, consulté par Jeune Afrique.

Pire, met en garde ce même texte, les « sous-traitants étrangers sont considérées comme ayant un établissement stable en RDC et sont donc taxés en RDC comme si ils étaient des entreprises résidentes congolaises » à condition d’avoir une activité sur six mois consécutifs. Or c’est justement sur cette période de six mois que la loi introduit une exception permettant de recourir à une société étrangère en cas d’ « indisponibilité ou inaccessibilité » des services de sous-traitance recherchés.

« Il faudra attendre les décrets d’application », résume Romain Battajon. La Fédération des entreprises du Congo (FEC), notamment, serait vent debout contre la loi, tâchant d’obtenir des circulaires ministérielles qui en réduiraient la portée.

OMS : épidémie d'Ebola déclarée dans le nord-est de la RDC, 3 morts AFP / Africanews / MCN – le 12.05.2017, Kinshasa

Une épidémie de fièvre hémorragique Ebola s’est déclarée dans le nord-est de la République démocratique du Congo, où elle a fait trois morts depuis le 22 avril, a annoncé ce vendredi 12 mai 2017 l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué.

Selon l’OMS, l‘épidémie touche une zone de forêt équatoriale dans la province du Bas-Uélé, frontalière de la Centrafrique.

La dernière épidémie de virus Ebola en RDC remonte à 2014. Rapidement circonscrite, elle avait fait officiellement 49 morts.

Dans une déclaration faite à la télévision publique, le Ministre de la santé congolais Oly Ilunga a confirmé la survenue de la maladie tout en appelant la population “à ne pas céder à la panique”.

La RDC “vient de prendre toutes les dispositions utiles pour riposter promptement et efficacement à cette nouvelle épidémie de la maladie à virus Ebola”, a-t-il ajouté.

L’OMS indique qu’elle “travaille en étroite collaboration” avec les autorités congolaises

“pour faciliter le déploiement des matériels de protection et du personnel sur le terrain afin de renforcer la surveillance épidémiologique et contrôler très rapidement l’épidémie” qui s’est déclarée dans une zone difficile d’accès.

© CongoForum, le samedi 13 mai 2017

(18)

Si vous désirez vous INSCRIRE (ou inscrire un ami) à notre Revue de la Presse, afin de la recevoir quotidiennement par courriel dans votre boîte, rien de plus simple ! Envoyez un courriel à l’adresseyigdrya@gmail.comen mentionnant simplement « Revue

de presse » (et l’adresse, si ce n’est pas celle d’où vous écrivez. C’est tout, et c’est gratuit !!!

Si au contraire vous souhaitez vous DESINSCRIRE, c’est encore plus simple. Cliquez sur le lien « ad hoc » ci-dessous.

Pour plus de détails sur l’actualité congolaise, voyez www.CongoForum.be CongoForum est un site web unique qui existe depuis octobre 2005. Nous avons vraiment besoin de votre

soutien financier. Merci de verser votre soutien sur le compte BE53 7380 1810 3353 EUR de l’asbl CongoForum. Vous pouvez le faire sur une base mensuelle ou annuelle, comme vous voulez. Un grand merci

d’avance! Encore des questions? Mme Helène Madinda vous répondra:helene.madinda@gmail.com.

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

Huit hauts responsables de l’appareil sécuritaire de République démocratique du Congo (RDC) et un ex-rebelle ont été sanctionnés par l’Union européenne (UE) pour leur rôle

Kabila avait l’occasion, dans la ligne de son rôle officiellement affirmé de « conciliateur », d’embarrasser considérablement le Rassop tout en paraissant lui donner

2° - Pourquoi se soucie-t-on tant de savoir si la fin du « mandat » du « Président » Kabila serait conforme à la Constitution, alors que la Constitution a été non pas

2° - Pourquoi se soucie-t-on tant de savoir si la fin du « mandat » du « Président » Kabila serait conforme à la Constitution, alors que la Constitution a été non pas

Prenant acte de l’arrêt de la Cour constitutionnelle de la RD Congo, prononcé le 11 mai, lequel dispose que Joseph Kabila, le président congolais sortant, pourrait rester au

La Communauté des Etats de l’Afrique australe (SADC), la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) et les Nations unies accordent un délai de

17/06/14/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE MARDI (CongoForum) Les activités parlementaires après la clôture de la session ordinaire de mars et la convocation

Y figurent le procès militaire de Minova, les explications fournies au Sénat par Patrice Kitebi, ministre délégué auprès du Premier ministre au sujet des