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03/09/16/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

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03/09/16/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) Le séjour éclair du Président Denis Sassou Ngouesso à Kinshasa, la présence, presque aussi dangereuse, du choléra dans la capitale, la poursuite des travaux du dialogue national et un match de qualification pour l’équipe nationale au CAN, sont les quatre sujets d’actualités de ce samedi 3 septembre 2016 en république démocratique du Congo.

Denis Sassou Ngouesso à Kinshasa

Il y a deux versions très divergentes de cette visite de bon voisinage, celle de l’agence de presse officielle ACP, qui la situe dans le cadre de la coopération ordinaire entre les deux Congo et celle de La Prospérité qui la lie au « Dialogue » et la décrit comme un échec de Sassou auprès de l’Opposition « de Genval ». Une troisième version, dans L’Avenir, semble toutefois les concilier.

Le Bulletin de l’ACP annonce « L’état de coopération entre Kinshasa et Brazzaville au centre de l’entretien entre les Présidents Joseph Kabila et Dénis Sassou Nguesso ».

D’après cette source, les questions en rapport avec l’état de coopération bilatérale entre la République démocratique du Congo (Kinshasa) et la République du Congo ( Brazzaville) ont été au centre de l’entretien, à huis clos de plus de deux heures, que le Président Joseph Kabila a eu vendredi, au Palais de la Nation, avec son homologue du Congo Brazzaville, Dénis Sassou Nguesso.

Cette rencontre, poursuit l’ACP, s’inscrit dans le cadre de la coopération entre les deux Etats et fait suite à la visite effectuée par le Président Joseph Kabila à Oyo (République du Congo) le 27 juin 2016. Au cours de leur entretien, les deux Chefs d’Etat ont échangé sur la situation prévalant dans leurs pays respectifs et discuté des questions bilatérales, notamment l’amélioration continue de la circulation des biens et des personnes ainsi que les aspects touchant à la préservation des écosystèmes au lendemain de la signature de l’accord de Paris du 22 avril 2016 sur les changements climatiques, vu l’importance des forêts du Bassin du Congo dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.

L’Avenir titre « Kinshasa-Brazza: Voici ce que Kabila et Sassou ont dit vendredi ».

« Denis Sassou Nguesso était vendredi à Kinshasa. Reçu au palais de la nation, le président du Congo – Brazzaville en rencontré en tête à tête, son homologue RD Congolais, Joseph Kabila.

Selon un communiqué final qui sanctionné ce face à face, les deux chefs d’États se sont réjoui de « la maturité des acteurs politiques congolais concernant le processus électoral

» au lendemain de l’ouverture à Kinshasa du dialogue politique.

Selon la même source, « les deux hommes ont tenu à saluer les progrès accomplis pour la tenue effective du dialogue politique national ».

Joseph Kabila et Denis Sassou Nguesso ont noté que la tenue avec succès des travaux du comité préparatoire et l’ouverture effective du dialogue proprement dit « constituent des pas importants sur la voie de l’organisation des élections crédibles et apaisées en RDC ».

Ils ont pour ce fait, encouragé « une participation inclusive de toute la classe politique congolaise à ces assises», sous la facilitation de l’émissaire de l’UA, le togolais Edem Kodjo.

La rencontre n’était pas que politico-électorale. Bien d’autres questions ont été évoquées.

Il s’agit notamment des massacres de Beni. Acte terroriste condamné par les deux chefs d’États. Signalons qu’avant de regagner Brazzaville, Denis Sassou a échangé avec quelques leaders du rassemblement de l’opposition. La délégation était conduite par Etienne Tshisekedi, le président du comité des sages de cette coalition Genvaloise. Le rassemblement a réitéré sa volonté de participer au dialogue mais sous conditions. La plateforme est revenue sur ses préalables dont le départ du facilitateur, Edem Kodjo ».

La Prospérité titre « Dialogue sans Kodjo. Tshisekedi : Kamerhe chassé, Sassou éconduit ! »

C’est un vendredi chaud à Kinshasa. Sassou, le grand voisin, venu à la rescousse du processus du dialogue, s’en est tiré, les mains bredouilles, sans la moindre garantie, après son tête-à-tête de Kempinski, à Fleuve Congo Hôtel, avec Tshisekedi wa Mulumba, le

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Président du comité des sages du Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement. Le moins que l’on puisse dire, à en croire le double témoignage de Martin Fayulu et de son fils, Félix Tshisekedi, est que le même mémorandum envoyé, jeudi 1er septembre, le jour même de l’ouverture du dialogue, à Nkosazana Dlamini Zuma, a été également remis à Sassou. Kamerhe, en dépit de sa vitalité, a été chassé de la résidence de Tshisekedi, de Pétunias à Limete. Des tentatives du forcing se sont soldées, en définitive, par un cuisant échec. Pourtant, les travaux du dialogue, aussitôt ouverts, ont été suspendus jusqu’à lundi 5 septembre, pour tenter d’aller à l’assaut des absents coagulés autour de l’aile dure qu’incarnent Tshisekedi, le G7, l’AR ainsi que l’ensemble des acteurs membres du Rassemblement qui se reconnaissent encore dans les options levées à Genval, en Belgique.

Telle, une corde au coup d’un pendu. Tel, Tshisekedi tient Kodjo à la moustache. Pas un pas réussi sans Tshisekedi. Pas un pas décisif pour le dialogue, sans inclusivité. Qui dit Tshisekedi, dit Rassemblement, avec l’ensemble de ses compartiments. Bref, avec toutes les forces restées fidèles au Sphinx ainsi qu’aux lignes tracées à Genval, à Bruxelles.

Sassou Nguesso, le Président du Congo-Brazzaville s’est brûlé les doigts hier, à Fleuve Congo Hôtel, où une rencontre avec Tshisekedi s’est terminée sur un goût d’inachevé.

Tshisekedi ayant campé sur ses positions, en réitérant son refus de participer au dialogue sous la facilitation de Kodjo. Du coup, l’affaire des préalables, alors qu’elle a été la principale pomme de discorde entre l’Opposition de Genval et la Majorité au pouvoir, est de nouveau reléguée au second plan. Désormais, c’est Kodjo, le vrai problème, selon des témoignages recueillis et croisés. ‘’Kamerhe n’est pas le Facilitateur’’, a déclaré hier, Félix Tshisekedi. Et, à lui de préciser : « Nous avons déjà des problèmes avec Kodjo. Qu’il ne vienne pas en rajouter’’. Voilà tout. Pis encore, Fayulu et Félix ont répété qu’il n’est nullement possible, pour le Rassemblement, de se pointer au dialogue de la Cité de l’Union Africaine, sous la facilitation de Kodjo, qu’ils jugent partial ou, à la limite, inféodé à la Majorité Kabiliste. Plus loin, dans ses propos, tels qu’ils ont été interceptés sur des médias périphériques, le fils Tshisekedi a réaffirmé que même si Kodjo partait, la problématique du format demeure intacte. Autrement dit, avec qui dialoguer et pourquoi ? ‘’Il y a là dedans du n’importe quoi. Au nom de quoi, par exemple, l’on peut retrouver à la Cité de l’Union Africaine, des personnes se réclamant de l’Udps, alors que l’Udps n’y a délégué personne ? S’interroge-t-il, tout en regrettant, tout de même, qu’un tel jeu soit de nature à exacerber les contradictions et à retarder les choses. Mais, au fond, de quoi ont-ils finalement parlé avec Sassou ? Qu’a dit le Président Sassou à Tshisekedi ? Secret de polichinelle. Les deux porte-voix donnent, apparemment, la langue au chat, et laissent une chance épaisse à cette initiative.

Démarche vouée à l’échec

Du côté de Kamerhe, rien n’a évolué. Un communiqué de l’Udps, signé par Augustin Kabuya, un jeune fougueux et zélé dans le giron de Tshisekedi, rapporte simplement qu’après avoir refusé la main de Kamerhe, l’Udps aurait subi un saccage de son siège de Bukavu, au niveau de la Mairie, dans la commune d’Ibanda, au Sud-Kivu. L’Udps attribue ses forfaitures à Kamerhe, le Président de l’UNC, devenu, par la magie du Dialogue, le Co- modérateur pour le compte de l’Opposition participante aux assises de la Cité de l’Union Africaine.

Climat délétère

Ça sent mauvais. La situation politique va de mal en pis. Les espoirs se rétrécissent. La pêche de dernière minute, si miraculeuse soit-elle, pèche, soit par la forme, soit par le fond. Dans un tel environnement politique peu rassurant, comment retrouver la sérénité des esprits ? Là où Sassou, Kamerhe, la Conférence Episcopale, la Communauté internationale… ont échoué, dans leurs tentatives de ramener Tshisekedi et ses ouailles au Dialogue, qui donc réussirait ? Faudra-t-il que l’Ange Gabriel vienne, ou que Jésus-Christ de Nazareth, vienne du ciel, pour briser les glaces de toutes les frustrations que Tshisekedi a, au fil des années, encaissées et consignées dans le disque dur de son cœur et de sa conscience ?

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Vers des fissures ?

Le G7, l’AR, la Dynamique vont-ils continuer à demeurer derrière Tshisekedi ? Aux dernières nouvelles, des réunions se multiplient. Ce week-end est donc, un moment déterminant au niveau du Rassemblement. Et, jusqu’à preuve du contraire, si les positions deviennent inconciliables, il ne serait pas exagéré d’imaginer que les forces du changement volent en éclats, au gré, évidemment, de toutes les supplications enregistrées et, surtout, de l’humiliation qu’il faudrait éviter, à tout prix, de faire subir à Sassou, l’un des grands faiseurs des rois en Afrique. Ce serait un précédent fâcheux, si, cette fois-ci, l’on donnait l’impression (que) le déplacement d’un Chef d’Etat d’un pays tiers, était une simple promenade de santé.

Prises en bloc ou séparément, les forces politiques et sociales acquises au changement, sont tenues au devoir de responsabilité et à cultiver, à la fois, le sens de l’Etat et de la Nation, dans les décisions à prendre.

L’on s’achemine, vraisemblablement, vers une issue qui offre ainsi peu de marges à une embellie. Et, même s’il faut marcher sur le fil du rasoir, les patriotes ont-là, le droit de se ressaisir. Apparemment, le carcan de l’enfance devient emberlificotant. A chacune des forces, de s’assumer…Et, l’histoire retiendra ».

(Tout cela ressemble à une valse-hésitation mais, en réalité, il s’agit d’un bras de fer entre deux conceptions du « dialogue ».Le « Dialogue » sombrera dans l’insignifiance si Kodjo ne parvient pas à y obtenir la présence au moins de l’UDPS, même si celui-ci ne représente pas toute l’Opposition « dure ». L’UDPS persiste dans son attitude habituelle : répondre « Oui, Mais… » et développer le « mais » en une suite successive de revendications, jusqu’au blocage sur une -ou des- revendication(s) qui ne « passe(nt) » pas. Tshisekedi se mure alors dans un refus obstiné, mais pourra proclamer que la rupture ne vient pas de l’UDPS, mais de ceux qui ont refusé ses « préalables ». Celui qui est particulièrement en cause, ici, c’est la récusation d’Edem Kodjo. Il est permis de ne pas être ébloui par la prestation du

« complicateur », et de se demander pourquoi l’UA n’a pas désigné comme « facilitateur » un ex-président africain ayant « rendu son tablier » sans problème, comme Thabo Mbeki, Jakaya Kikwete ou Goodluck Jonathan. Mais faire rentrer en scène Sassou Nguesso ! Sur le plan intérieur, c’est un spécialiste de la prolongation des mandats, des élections truquées, visiblement décidé à rester président à vie. Du point de vue rdcongolais, c’est l’organisateur de « ratonnades » et d’expulsions brutales au détriment des originaires de RDC, et le « facilitateur » - de loin et a posteriori – des « Concertations nationales » de sinistre mémoire.

Son entrée en scène va faire faire au « Dialogue un pas de plus vers le capharnaüm. La « Communauté internationale » exige que les dirigeants congolais organisent l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel. C’est-à-dire avant la fin de l’année en cours.

Soit, au plus tard le 20 novembre prochain. Dans leur argumentaire, ces « grands » du monde évoquent les risques d’une instabilité généralisée en RD Congo, si jamais ce scrutin tant attendu n’était pas organisé dans les échéances prévues. Mais l’instabilité brandie en cas de non-tenue de la présidentielle dans les délais pourrait tout aussi bien surgir à l’issue des scrutins mal organisés dans le timing.

Faites le total : les Congolais, qui doivent impérativement se méfier les uns des autres, sont invités à se rendre à l’invitation d’un « facilitateur » qui ne convainc personne et est donc davantage un « complicateur » et de la « communauté internationale » dont on sait qu’elle ne veut pas que du bien à la RDC et que ses membres se tirent dans les pattes, pour organiser des élections qui ne seront pas crédibles si on les organise dans les délais et qui ne seront pas acceptées si cela ne se fait pas, au cours d’un « dialogue » que chacun définit de façon différente. Etonnez-vous, après ça, que la mayonnaise ne prenne pas ! NdlR)

« Dialogue » / Incident UDPS – UNC

L’Avenir titre « Mise à sac du siège de l’UDPS à Bukavu : Montage grossier selon l’UNC ».

« Il y a étincelles en l’air entre l’ UNC et l’ UDPS. Une mésentente sur fond de rumeurs, de tension et d’inquiétudes détériore gravement les relations entre les deux grands partis politiques de l’opposition. La guerre désormais ouverte, tout se joue sur les réseaux

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sociaux, par médias et communiqués interposés. Dans un communiqué publié ce vendredi, le parti d’Étienne Tshisekedi a ouvertement accusé le leader de l’UNC d’avoir ordonné à ses militants de mettre à sac le siège de la fédération Sud-Kivu du parti de l’opposant historique.

« Après avoir refusé la main de Monsieur Kamerhe Vital, Président de l’UNC, ce vendredi 2 septembre dans l’avant-midi, ce dernier dans son mécontentement a instruit les membres de son parti d’attaquer le siège de l’UDPS situé en face de la mairie de Bukavu (…). L’UDPS condamne cet acte de provocation qui risque d’engendrer d’autres situations au processus

», relate le communiqué du service de communication du parti de la onzième rue.

Des accusations qui ne passent pas à l’UNC. «Il s’agit d’un mensonge et un montage grossier pour tenter encore une fois de discréditer notre parti», regrette Billy Kambale, le président, interfédéral de l’UNC ville de Kinshasa. Pour le patron provincial de la jeunesse du parti Kamerhiste dans la capitale, il s’agit plutôt d’un déguerpissement pour non- paiement de loyer.

Co-modérateur du dialogue pour le compte de l’opposition, Vital Kamerhe est sous les feux des projecteurs. La décision du leader de l’UNC de participer au dialogue politique convoqué par le chef de l’État est très critiquée dans les milieux du rassemblement. Certains vont très loin pour accuser l’ancien président de l’Assemblée Nationale de trahison. Qui avons- nous trahi s’interroge Mamy Kanku, présidente nationale de la fédération des femmes -t- on à l- UNC qui dénonce les préalables d’intérêts personnels que brandissent certains cadres du rassemblement avant toute participation au dialogue.

Taxé de tous les noms d’oiseaux et lâché par certains cadres du parti dont le député, Jean Bertrand Ewanga qui a démissionné du secrétariat général du parti, l’enfant terrible du Sud-Kivu jouit toujours de la confiance de plusieurs de ses proches qui n’hésitent pas à l’afficher sur les réseaux sociaux. Ce week-end, VK va tenter l’impossible avec le soutien de la Cenco pour convaincre ses collègues radicaux du rassemblement d’ intégrer le train du dialogue qui a quitté la gare hier jeudi. Mission difficile mais pas impossible, lâche un proche du médiateur circonstanciel ».

(Tout ce qui se dit du « dialogue » renvoie à la partie de bras de fer engagée entre deux conceptions du « dialogue». JKK a fait étalage de sa volonté de suivre le processus programmé par la CENI, et l’opposition « conclaviste » de son soutien à Tshisekedi. Le « Dialogue » sombrera dans l’insignifiance si Kodjo ne parvient pas à y obtenir la présence au moins de l’UDPS, désormais renforcée d’une bonne partie de l’Opposition.

Ce que la MP veut par dessus tout c'est un Dialogue National similaire aux Concertations Nationales, un forum sévèrement surveillé, formaté à l’avance et dont les résolutions seront transmises au « Chef de l'Etat » qui a son tour les transmettra aux institutions nationales pour analyse, observation et exécution éventuelle. Dans ce cas, l'UDPS ne voit pas pourquoi elle participerait à un tel forum inutile.

L'UDPS veut obtenir la garantie que les Résolutions du Dialogue National seront impératives et opposables à tous et désire avoir, quant à la liberté des débats et la sécurité des participants, des garanties internationales. Dans un premier temps, il s’agissait d’en confier toute l’organisation à la MONUSCO et peut-être même de se réunir à l’étranger.

Plus récemment, il s’est agi d’un « encadrement » par une brochette d’organisations qui devrait comprendre l’ONU, l’UE, l’UA, l’OIF et les USA.

En caricaturant à peine les choses, on pourrait dire que la MP a pour idéal une sorte de « Congrès du PPRD et alliés + quelques invités », axé sur la perpétuation du régime actuel, et que l’UDPS verrait volontiers une sorte de Tribunal de la Communauté Internationale se charger enfin de « régler le contentieux électoral de 2011 », c’est-à-dire, dans l’imaginaire udepsien , de proclamer Tshisekedi président.

Cette position-là a, elle aussi, ses incohérences. Que les élections aient été nulles, comme elles l’ont été, ou qu’elles aient été gagnées par Tshisekedi, comme on se complaît à le rêver à l’UDPS, le fait est que Kabila, depuis 2011, a fait proclamer des résultats qui le déclaraient vainqueur et s’est maintenu en place depuis bientôt 5 ans par la force et l’intimidation. Pourquoi aller discuter de la fin d’un mandat constitutionnel à propos de quelqu’un qui ne détient aucun mandat de cette sorte ? Pourquoi même lui supposer la moindre velléité de se soucier d’une Constitution qu’il viole quotidiennement de. puis cinq

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ans. La réalité dite crûment, c’est qu’il est en place par la force et ne la quittera que par la force.

La discussion sur la date buttoir pour bouger, est-ce le 30 septembre, si à cette date l'élection présidentielle n'est pas convoquée ou trois mois plus tard, à la fin effective du mandat, n’a donc aucun sens. Un mandat inexistant n’a bien sûr ni commencement, ni fin ! Tout aussi irréaliste est la discussion sur le fameux arrêt de la Cour Constitutionnelle. Elle n'a rien décidé du tout et encore moins autorisé. Cette cour ne pouvait se prononcer que sur ce que la constitution a prévu à savoir : l'empêchement d'un président durant son mandat, non encore expiré, à exercer ses fonctions. Avec Kabila actuellement nous sommes dans le cas de ce qui serait une fin de mandat constitutionnelle … si seulement il vait été élu en 2011. Eventualité sur laquelle la Constitution est muette.

Si un Tribunal Tribunal de la Communauté Internationale chargé de « régler le contentieux électoral de 2011 », tel que l’UDPS l’imagine, existait, il commencerait par mettre équitablement aux fers tant Kabila que Tshisekedi, pour avoir l’un et l’autre tenté de prendre le pouvoir après des élections NULLES en 20111. NdlR)

Est / Pillage des ressources naturelles

« Des exploitants d’or chinois accusés de financer des groupes armés à Mambasa », écrit Le Potentiel. D’après la société civile qui livre cette information, les entreprises chinoises accusées sont basées à Nia-Nia, à environ 350 kilomètres au sud-ouest de Bunia.

Choléra

« Le bilan de l'épidémie de choléra en Rdc grimpe à plus de 500 morts (OMS) », rapporte Radio Okapi.

L'épidémie de choléra en République démocratique du Congo (RDC), précise-t-elle, a touché près de 18.000 personnes et fait 517 morts, a indiqué vendredi 2 septembre l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui s'apprête à lancer une campagne de vaccination de 300 000 personnes à Kinshasa. Pour RADIO OKAPI.NET, le choléra est endémique en RDC mais il reste habituellement circonscrit dans l'est du pays. Or cette fois, l'épidémie gagne l'ouest en longeant le fleuve Congo.

Sport

Le Potentiel nous informe que : « La RDC joue sa qualification ce dimanche contre la RCA ». Le vainqueur du match RDC-RCA, ce dimanche 4 septembre au stade des Martyrs, validera son ticket pour la CAN 2017. La Rdc n’a besoin que d’un match nul, alors la Centrafricaine doit absolument gagner la partie.

1En effet, les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire « officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi.

Les élections de 2011 avaient été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs malgré cette déclaration du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa : « Les résultats publiés ne sont conformes ni à la justice ni à la vérité “. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. C’est d’autant plus certain que la CENI a fait incinérer tous les documents relatifs aux élections de 2006 et 2013 en octobre 2014, soit, en ce qui concerne les plus récents, après un délai de trois ans seulement, anormalement court pour ce genre d’affaires..

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Presse et documents étrangers

Entente sur la nécessité d’un accord politique pour assurer la continuité de l’Etat en cas de non élection

La Voix de l'Amérique - 27/08/16

Les participants aux travaux du comité préparatoire du dialogue national ouverts mardi, se sont entendus sur la nécessité d’un accord politique. Il s’agit notamment, selon un rapport des travaux publié jeudi dans la soirée, d’assurer la continuité de l’Etat, puisque l’élection présidentielle ne se tiendra pas selon les délais prévus par la Constitution. En revanche, la discorde persiste sur l’inclusion du terme alternance politique dans la feuille de route.

Selon le rapport, la notion de l’alternance reste le point central des confrontations entre la majorité et l’opposition. L’opposition tient à ce que ce terme soit inclus dans le projet de feuille de route. Les délégués de la majorité, eux, s’y opposent farouchement, estimant que le dialogue doit discuter plutôt de l’organisation des élections, en vue de l’alternance.

Les deux camps s’accordent cependant à ce que le dialogue traite de l’évaluation du processus électoral, dont le fichier électoral et un code de bonne conduite pour tous les partis qui seront engagés dans le processus.

Le "dialogue national" débutera le 1er septembre AFP - 28/08/16

Le dialogue national visant à l'organisation d'"élections apaisées" en République démocratique du Congo débutera le 1er septembre et durera deux semaines, a annoncé samedi à Kinshasa l'ex-Premier ministre togolais Edem Kodjo, facilitateur désigné de l'Union africaine (UA) pour ces pourparlers.

Cette date a été fixée au terme de quatre journées des travaux auxquels ont participé les représentants de la majorité au pouvoir, ceux de l'opposition et de la société civile, autour du groupe international de soutien au facilitateur. Ce dialogue, voulu "inclusif", avait été convoqué fin novembre 2015 par le président congolais Joseph Kabila.

L'opposition congolaise avait d'abord boudé ces pourparlers avant de les accepter sous conditions, notamment la libération de prisonniers politiques et d'opinion. Des libérations depuis promises par les autorités.

Les 19 et 26 août, le gouvernement a annoncé la libération de plusieurs militants des mouvements pro-démocratie Lutte pour le changement (Lucha, basée à Goma dans la province du Nord-Kivu) et Filimbi ("Coup de sifflet" en swahili) mais la plupart restent en détention. Leur libération est "le signe palpable que rien n'est fermé, rien n'est perdu, tout est ouvert", a estimé samedi M. Kodjo. "Nous ne sommes pas venus ici pour nous préoccuper des problèmes particuliers des uns et des autres, mais nous sommes venus ici pour le sort du Congo", a-t-il cependant ajouté.

Une frange d'opposition a participé aux travaux préparatoires au dialogue, tandis qu’un autre groupe, réuni autour de l'opposant historique Étienne Tshisekedi, a refusé d'y prendre part, récusant la légitimité de M. Kodjo. L'opposition politique a décidé de participer au dialogue pour "permettre au peuple congolais qui aspire à la première alternance démocratique en RDC" d'être fixé sur la tenue de la présidentielle, a expliqué le député Jean-Lucien Bussa, porte-parole de l'opposition dans ces pourparlers.

"Nous avons trouvé finalement un compromis", s'est réjoui de son côté Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais.

La présidentielle censée se tenir cette année en RDC est aujourd'hui hautement improbable, et la tension monte à mesure qu'approche la fin du mandat du président Kabila fixé au 20 décembre. La Constitution dispose que "le scrutin est convoqué 90 jours avant l'expiration du mandat du président", soit le 19 septembre. M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter, mais l'opposition craint qu'il ne s'accroche au pouvoir, d'autant qu'en mai, la Cour constitutionnelle l'a autorisé à rester en fonction jusqu'à l'élection de son successeur.

Joseph Kabila est-il en train de réussir son pari ? Christophe RIGAUD – Afrikarabia - 28 Août 2016

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Après 9 mois d’atermoiement et le boycott d’une partie de l’opposition, le dialogue politique congolais débutera le 1erseptembre 2016 pour une durée de 15 jours. Organisé seulement quelques jours après la fin des travaux du comité préparatoire, Joseph Kabila tente de prendre l’opposition de vitesse et d’isoler Etienne Tshisekedi en attirant certains opposants au dialogue, fragmentant un peu plus l’opposition.

Une véritable course contre la montre se joue actuellement à Kinshasa. D’un côté, le camp présidentiel de Joseph Kabila, qui tente d’organiser à tout prix un dialogue politique avant le 19 décembre pour régler la crise pré-électorale en RDC. Et de l’autre, une grande partie de l’opposition, qui fait tout pour le bloquer, accusant le chef de l’Etat de retarder volontairement l’élection présidentielle, prévue fin 2016, pour se maintenir au-delà de son mandat. Trois jours seulement après avoir ouvert les travaux préparatoires au dialogue, le médiateur de l’Union africaine, Edem Kodjo, a annoncé ce samedi le démarrage effectif du dialogue pour le 1er septembre et pour une durée de deux semaines. Pour légitimer le glissement du calendrier électoral et son maintien au pouvoir, Joseph Kabila a déjà reçu le blanc-seing de la Cour constitutionnelle qui l’a autorisé récemment à rester à son poste jusqu’à la tenue des élections. Joseph Kabila cherche maintenant à négocier un consensus politique avec l’opposition pour valider « l’après 19 décembre », date officielle de la fin de son dernier mandat.

Boycott

Lancé il y a pratiquement 9 mois, le dialogue a longtemps buté sur le rejet de la majorité de l’opposition. Le Rassemblement de Tshisekedi, le G7 de Katumbi, la Dynamique de l’UNC et du MLC ou l’Opposition républicaine du président du Sénat refusaient en bloc un dialogue

« made in Kabila » qui n’avait d’autre objet que de négocier le maintien au pouvoir de Joseph Kabila, alors que la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat. Un blocage qui a duré de longs mois et épuisé le facilitateur de l’Union africaine. L’opposition posait en fait plusieurs préalables à sa participation au dialogue : un panel international plus large, la libération des prisonniers politiques, la réouverture des médias d’opposition et la fin de l’acharnement judiciaire contre Moïse Katumbi. Le facilitateur était également dans le collimateur des opposants qui l’ont récusé plusieurs fois… sans effet. Début août, le dialogue était toujours dans l’impasse.

« Décrispation »

Mi-août, Joseph Kabila commence astucieusement à lâcher du lest en libérant plusieurs prisonniers politiques et ordonnant la réouverture de certains médias d’opposition. La « décrispation politique » du chef de l’Etat privilégie la libération de jeunes de mouvements citoyens et de médias appartenant à Jean-Pierre Bemba (MLC) et Vital Kamerhe (UNC). Le geste d’apaisement de Joseph Kabila oublie volontairement Eugène Diomi Ndongala, proche d’Etienne Tshisekedi et Jean-Claude Muyambo, proche de Moïse Katumbi, ainsi que leurs médias, toujours fermés. Pour une grande partie de l’opposition, ces « effets d’annonce » (il n’y a que 4 libérations effectives de prisonniers politiques) ne changent pas leur position : ils boycotteront le dialogue tant que tous les préalables ne seront pas remplis.

L’UNC change de stratégie

Pourtant, les lignes bougent dans l’opposition. Le premier parti à faire un pas vers le dialogue est l’UNC de Vital Kamerhe, qui annonce sa participation au Comité préparatoire.

Ce revirement de l’UNC, jusque-là hostile au dialogue, fait rapidement grincer des dents dans l’opposition. L’UDPS dénonce une trahison et certains membres de la Dynamique de l’opposition estime que l’UNC s’est « auto-exclue » de la plateforme. Dans l’entourage de Kamerhe, on explique ce nouveau positionnement par un certain pragmatisme politique.

Sachant qu’il n’y aura pas d’élections en 2016, l’UNC estime qu’il faut « sortir du jusqu’au- boutisme et d’un boycott stérile ». « Il vaut mieux être à l’intérieur et discuter avec le pouvoir pour négocier le départ de Joseph Kabila. Cela vaut mieux que le chaos », explique- t-on dans l’entourage du patron de l’UNC qui refute toute trahison. « Nous discutons avec nos adversaires politiques au grand jour, cela vaut peut-être mieux que de négocier en secret à Ibiza ou Rome comme l’a fait l’UDPS. L’UNC veut se placer au-dessus de la mêlée

». Une stratégie qui permet à Vital Kamerhe de se repositionner dans la galaxie de

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l’opposition congolaise, récemment vampirisée par l’arrivée de Moïse Katumbi et le retour d’Etienne Tshisekedi à Kinshasa ; mais aussi de se poser en « médiateur » grâce à sa bonne image qu’il cultive dans les capitales occidentales.

Fracturer l’opposition, isoler Tshisekedi et Katumbi

La présence de l’UNC au Comité préparatoire au dialogue constitue une prise de choix par le président Kabila. Arrivée troisième à la présidentielle de 2011, l’UNC et ses 16 députés, devient le parti d’opposition le plus important présent au dialogue. L’autre invité surprise du dialogue est Léon Kengo, le président du Sénat, qui a rejoint les travaux préparatoires en cours de route pour finalement accepter de s’assoir autour de la table avec la majorité présidentielle. Deuxième personnage de l’Etat, Kengo pourrait jouer un rôle dans une future transition. D’autres figures de l’opposition, comme Samy Badibanga (UDPS et alliés), José Makila (ADT) et 7 députés du MLC, ont franchi le rubicon pour discuter avec le pouvoir.

Tous ont été désavoués et exclus de leurs plateformes politiques respectives. Pour Joseph Kabila, ces ralliements sont une aubaine. Ils permettent de donner du poids politique à l’opposition dans le futur dialogue, mais ils permettent surtout de fracturer un peu plus l’opposition en isolant l’alliance Tshisekedi-Katumbi, qui boycottent toujours le forum. Car le véritable enjeu du dialogue est là. Pour donner de la légitimité au dialogue aux yeux de la communauté internationale, Joseph Kabila le veut le plus représentatif possible. En maintenant volontairement à distance Tshisekedi et Katumbi, en n’accédant pas à leurs préalables, le chef de l’Etat les présente comme les principaux responsables de l’impasse politique. L’UDPS de Tshisekedi se retrouve alors dans une position qu’il connait bien : celui de l’intransigeant « monsieur non ».

Les contours d’un nouveau pouvoir

Jusque-là, Joseph Kabila a plutôt bien manoeuvré pour imposer son tempo et placer ses opposants, soit à l’écart (comme Katumbi et Tshisekedi), soit à l’intérieur du dialogue, pour continuer de s’accrocher à son fauteuil en continuant de tirer les ficelles. Mais attention, le calendrier s’accélère et la fin de son mandat approche. Joseph Kabila doit donc, avant fin décembre, « habiller » légalement et politiquement la continuation de son présidence, grâce au « dialogue politique inclusif » qui débutera le 1er septembre prochain. Les opposants présents au dialogue affirment vouloir tenter de convaincre Joseph Kabila de quitter son poste et installer une transition pacifique chargée d’organiser les prochaines élections. Mais pour le moment, le président congolais ne s’est jamais exprimé sur son avenir politique après le 19 décembre 2016. Les manœuvres de ces deux dernières années pour bloquer le processus électoral, museler l’opposition, restreindre l’espace démocratique et retarder l’alternance, tendent à prouver que Joseph Kabila ne souhaite pas raccrocher les gants avant la fin 2016. Reste au futur dialogue à déterminer les contours du nouveau pouvoir congolais pour 2017.

NOËL TSHIANI : « MON OBJECTIF EST DE RASSEMBLER TOUS LES CONGOLAIS»

Interview réalisée par Claudine Nsamba - Sud Express International- 28-08-16 L’impasse politique qui plane sur l’organisation de l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel n’empêche pas Noël Tshiani de se préparer pour briguer la magistrature suprême. Ce Haut-fonctionnaire congolais à la Banque Mondiale affiche ses ambitions pour un « Grand Congo ». Il a daigné répondre aux questions de la rédaction de Sud Express International.

Sud Express International (S.E.I) : Vous vous êtes déclaré candidat président de la République pour les prochaines élections. Qu’est-ce qui vous motive le plus à briguer la magistrature suprême ?

Noël Tshiani (N.T.) : La République Démocratique du Congo, se porte très mal. Rien ne marche comme le montrent les indicateurs économiques, sociaux et politiques qui sont tous au rouge. Nous vivons une situation d'insécurité généralisée. Il ne se passe pas un seul jour sans que les Congolais soient massacrés à Beni, Butembo, Lubero, Ngandajika et j’en passe. Tout se passe comme s’il n’y a pas de gouvernement en RDC pour protéger la population. C’est de l’irresponsabilité notoire et de l’incompétence indescriptible au

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sommet de l’Etat.

C’est très révoltant que nous ayons un pays aussi riche en ressources naturelles et humaines que certains de nos compatriotes véreux ont pris en otage pour leurs propres intérêts au mépris de l’intérêt général. Je suis candidat à l’élection présidentielle pour changer cet état de choses et remettre notre pays sur la voie du développement économique et social qui profite à tous les Congolais. Je veux qu’ensemble nous puissions construire un pays stable, prospère et équitable.

S.E.I. : Le pays vit dans une impasse doublée de tensions politiques. Attendez- vous toujours l’organisation de l’élection présidentielle qui puisse vous permettre de diriger le pays ?

N.T. : Le pays vit dans une impasse entretenue par la majorité au pouvoir qui refuse de respecter la constitution. Je suis légaliste et ai foi dans notre constitution. Avec la volonté politique, on devra avoir les élections démocratiques. Sinon, le peuple se prendra en charge pour appliquer l’article 64 de la même constitution.

S.E.I. : Qu’allez-vous faire s’il n’y a pas élection ?

N.T. : Je continuerais à sensibiliser les compatriotes au besoin de mettre en place un Etat de droit fonctionnel car le développement futur de la RDC en dépend. Je continuerais à prêcher les vertus de ma vision de développement de la RDC dénommée « Le Plan Marshall de Noel Tshiani pour la RDC ». Je continuerais donc à mobiliser les compatriotes pour qu’au moment venu, nous puissions nous présenter aux élections et les gagner pour diriger le pays autrement et créer des opportunités pour tous les Congolais.

S.E.I. : Comment envisagez-vous la RDC après le 19 décembre 2016 ?

N.T. : Si le Président Joseph Kabila refuse de respecter la constitution, il jetterait la RDC dans une instabilité que lui-même ne saura pas contrôler car le peuple est prêt pour l’alternance. Il devra alors en assumer la responsabilité. Je prie le Bon Dieu et espère que le Président Joseph Kabila sera un Président à la retraite. Si je suis élu Président de la République, je ferais avec le Président Joseph Kabila une passation civilisée de pouvoir le 19 Décembre 2016 à midi au Palais de la Nation. Je me mettrais au travail immédiatement en mobilisant les Congolais de l’intérieur et de la diaspora pour reconstruire le pays.

S.E.I. : Vous n’avez pas de parti politique, ni d’affiliation politique au pays.

Pensez-vous disposer des moyens nécessaires pour rivaliser avec les candidats qui ont déjà une assise politique au pays ?

N.T. : Ne pas avoir de parti politique ou d’affiliation politique me permet de rassembler tout le monde pour mettre en œuvre le Plan Marshall de Noel Tshiani pour la RDC. Les Congolais sont fatigués des discours creux des politiciens de carrière (c’est-à-dire les mêmes qui ont plongé le pays dans la situation catastrophique actuelle, ndlr) et veulent de solutions concrètes à leurs problèmes.

Ils veulent le changement. Ils veulent que le prochain Président de la République soit quelqu’un qui n’a jamais trempé dans la corruption, la mauvaise gouvernance, les assassinats, le pillage des ressources naturelles, les détournements des fonds publics. Ils veulent l’intégrité, la vision, la compétence et un leadership instruit et nouveau pouvant sortir le pays du marasme actuel. Je suis l'une de ces nouvelles figures qui n'ont jamais été mêlées à la gestion honteuse de notre pays et qui apporte du sang neuf et une vision nouvelle.

S.E.I. : Vous vous qualifiez d’un candidat aux mains propres. Allez-vous signer une alliance politique une fois au pouvoir avec ceux dont les mains sont souillées ?

N.T. : Mon objectif est de rassembler tous les Congolais. Je suis prêt à attirer dans notre équipe tous les Congolais quel que soit leur passé politique ou leur affiliation politique.

L’Etat de droit que nous allons mettre en place permettrait de corriger ceux qui ont des

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mains et des pieds salles pour qu’ils deviennent de meilleurs citoyens au service de leur pays.

S.E.I. : Le Plan Marshall de la RDC, votre vision pour ce pays, est-il toujours d’actualité dans votre programme politique?

N.T. : Oui, tout à fait. Ce Plan de $800 milliards de dollars sur 15 ans est très ambitieux, mais réalisable si nous travaillons tous ensemble pour sa mise en œuvre. J'ai travaillé dans le développement depuis plusieurs décennies. J'ai participé à la conception et la mise en œuvre réussie des plans similaires dans plusieurs pays. J'ai de l'expérience. Je vous assure que mon Plan pour la RDC réussira. Mais je ne pourrais pas réussir tout seul et dans n'importe quel environnement. J’invite tous mes compatriotes à se mettre tous ensemble autour de cette vision de développement pour reprendre le contrôle de notre destin commun et construire un pays stable, prospère et équitable pour nous, nos enfants et nos petits-enfants.

S.E.I. : Une certaine opinion vous compare à un certain Oscar Kashala, venu des Etats-Unis, pour briquer la magistrature suprême et qui s’est éclipsé juste après 2006 pour revenir timidement en 2011. Qu’en dites-vous ?

N.T. : Je sais qu’un chat échaudé craint même de l’eau froide à tout moment. Je pense que nous devons juger chacun de nous d’après ce qu’il peut apporter au pays. En RDC, nous avons connu beaucoup de candidats présidentiels de l’intérieur (qui n’étaient pas venus de la diaspora) et qui étaient des aventuriers ou des candidats alimentaires au service du pouvoir en place. Ce serait injuste de conclure à partir de ces cas particuliers que tous les candidats présidentiels qui viennent de l’intérieur sont des aventuriers.

Le Congo a 80 million d’habitants qui sont tous différents. Chacun de nous doit être jugé en fonction du programme qu’il amène et qu’il compte mettre en œuvre pour développer le pays. J’ai 35 années d’expérience professionnelle avec les banques commerciales et d’investissement à New York, et avec la Banque mondiale à Washington, DC.

Je suis un spécialiste du développement car ayant aidé au développement de plusieurs pays en Afrique, en Europe, en Asie et dans les Caraïbes. Pour un pays avec tant de ressources humaines et naturelles et qui est classé parmi les pays les moins développés de la planète, la RDC a besoin d’un dirigeant qui a mon expertise. J’ai une expertise unique qui mérite que nos compatriotes regardent objectivement ce que je peux faire pour sortir le pays du chaos actuel. J’ai l’intégrité, la vision, l’éducation, l’amour de la patrie et de mes compatriotes nécessaires pour être un bon Président de la République Démocratique du Congo. J’ai un carnet d’adresses dans le monde que je peux actionner à tout moment pour aider à résoudre les problèmes de mon pays.

Dialogue en RDC : Edem Kodjo, une passion congolaise François Soudan - Jeune Afrique - le 29 août 2016

C’était il y a trois mois, dans le salon d’un hôtel de Brazzaville. Tapi au fond d’un fauteuil trop grand pour lui, Edem, né Édouard Kodjo, 78 ans, égrenait les aléas de ce qu’il qualifiait lui-même de « mission impossible ». Autant d’obstacles que ce féru de théologie comparait, sourire en coin, aux stations du Christ le long de son chemin de croix. « Les Congolais de RDC ont une extraordinaire capacité à dire en public le contraire de ce qu’ils vous ont confié en privé, soupirait-il. Alors, forcément, je suis parfois un peu perdu. »

Vraiment ? Se fier à l’apparente lassitude et à l’humilité contrite du facilitateur du dialogue national en République démocratique du Congo serait une erreur. Doté d’une dose d’amour-propre assez peu évangélique, le personnage est en outre du genre résilient. La preuve : malgré les insultes et les crachats, malgré les titres des journaux kinois qui glosent sur son « calvaire » et sa « galère », l’énarque collectionneur d’art est toujours là, présidant le 23 août la séance d’ouverture des travaux du comité préparatoire au dialogue, en pleine journée ville morte.

Entre un Joseph Kabila indéchiffrable, un camp présidentiel qui le soutient comme la corde le pendu et une opposition « radicale » qui a fait de lui son bouc émissaire, Edem Kodjo se trouve dans une position a priori intenable. Dans cette mare aux sauriens glissants comme

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des savonnettes qu’est le cloaque politique congolais, tenir en équilibre relève de l’exploit, et n’était le soutien – pour l’instant – de l’Union africaine, de l’ONU, de l’Union européenne et de la conférence épiscopale, l’insubmersible Kodjo aurait depuis longtemps coulé au milieu du fleuve Congo.

Procès en sorcellerie

Tout au long de sa riche carrière, l’ancien Premier ministre d’Eyadéma (père, puis fils) et ex-secrétaire général de l’OUA a reçu plus de coups qu’il n’en a donnés, mais rarement avec autant de violence que dans ce pays-continent où les volte-face laissent parfois pantois. « Vous recevez un acteur politique. Tout se passe bien. Vous êtes d’accord. On rigole. Et à la sortie, il vous assassine ! Vous l’appelez pour vous en étonner. Il s’excuse, vous demande de le comprendre en expliquant qu’au Congo on n’écoute que les propos excessifs. Et ainsi de suite… », résume Kodjo.

Le fossé de méfiance qui sépare le pouvoir de l’opposition est si profond que le simple fait de ne pas être critiqué par le premier vaut à Edem Kodjo un procès en sorcellerie de la part de la seconde. Dans le rôle des inquisiteurs : Étienne Tshisekedi, Moïse Katumbi et leurs lieutenants. Pour eux, le facilitateur est au mieux un « complicateur » et un « petit kabiliste » en service commandé, téléguidé en sous-main par un Jacob Zuma soucieux de préserver ses intérêts miniers au cœur du coffre-fort de l’Afrique centrale.

Boule consentante d’un coup de billard complotiste à trois bandes, Kodjo serait évidemment « acheté » par Kabila lui-même. Un axiome énoncé comme un truisme. À Kinshasa, où la vie s’attrape plutôt qu’elle se gagne, il serait presque incongru d’exiger les preuves d’une telle affirmation, laquelle va de soi. Insistez un peu et l’on vous donnera la somme au dollar près…

En vieil habitué de ce type de diffamation, depuis l’époque lointaine où les services marocains faisaient courir le bruit qu’il avait été stipendié par les Algériens pour introduire la République sahraouie au sein de l’OUA, notre homme préfère en sourire, comme on se résigne à subir une fatalité quasi culturelle.

Mais alors, si ce n’est l’argent, qu’est-ce qui fait courir Edem Kodjo ? Les honneurs ? Peut- être. L’ego et une certaine conception de sa place dans l’Histoire, lui qui se définit – entre autres – comme l’un des derniers dinosaures du panafricanisme ? Certainement. Ne pas quitter la scène internationale sur un échec est pour lui une obsession qui explique la vigueur avec laquelle il défend contre vents et marées un dialogue en forme de plan de sortie de crise.

Alors que la commission électorale vient de reconnaître l’impossibilité technique (par manque de moyens et de volonté politique) d’organiser une élection présidentielle acceptable avant juillet 2017, Kodjo avertit. Soit les deux camps se mettent d’accord sur un délai rendant possible la tenue du scrutin dans des conditions raisonnables et conformes à la Constitution (c’est‑à-dire sans Joseph Kabila), quitte à cogérer une période de transition avec un Premier ministre issu de l’opposition (Vital Kamerhe ?), soit le 20 décembre 2016, jour où expirera le second mandat de l’actuel chef de l’État, marquera le début d’un affrontement incontrôlable dont personne ne sortira vainqueur.

Ces derniers mois, le pouvoir en place à Kinshasa a regagné du terrain, alors qu’une opposition toujours aussi pugnace semble hésiter sur la stratégie à suivre. Ne pas mettre à profit cet équilibre des forces pour négocier serait suicidaire, pense Edem Kodjo, qui cite Frantz Fanon à l’intention des politiciens congolais : « Chaque génération doit découvrir sa mission, la remplir ou la trahir. »

Présidence de la commission de l’UA : Abdoulaye Bathily choisi comme candidat unique pour la CEDEAO

Rock Ngassakys - ADIAC (Brazzaville) - le 29 Août 2016

Dans l’optique des préparatifs du prochain vote qui aura lieu, fin janvier 2017 à Addis Abeba, en Ethiopie pour élire le nouveau président de la commission de l’Union africaine (U.A), les chefs d’Etat membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont choisi le sénégalais, Abdoulaye Bathily, comme leur candidat unique Le choix porté sur ce haut cadre et représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l' Afrique centrale a été rendu officiel, le 27 août dernier à Nairobi au Kenya,

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notamment au terme du sommet extraordinaire de la Cédéao. « Les chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique de l’Ouest auront à voter pour Abdoulaye Bathily, afin qu’il succède à la Sud-Africaine, Dlamini Zuma, dont le mandat a été rallongé », précise le communiqué final sanctionnant la fin des travaux du sommet extraordinaire.

En effet, selon ce communiqué final, publié en juillet dernier à Kigali au Rwanda, où s’était tenu le 27e sommet de l’Union africaine, il était prévu l’élection du nouveau chef de la Commission. Malheureusement, cette élection avait été reportée à janvier 2017. Car, pendant le déroulement du vote, aucun des trois candidats officiels notamment : le ministre des Affaires étrangères du Botswana, Pelonomi Venson-Moitoi et celui de la Guinée équatoriale, Agapito Mba Mokuy, sans oublier l’ancienne vice-présidente de l’Ouganda, Specioza Wandira-Kazibwe, n’avaient obtenu les deux tiers des voix requis. Ce qui a permis, selon le communiqué, de rouvrir la liste des candidats à l’élection d’un nouveau président de la Commission de l’UA.

Notons que malgré l’avantage de l’appui dont il bénéficiera et du soutien des pays de la Cédéao, le représentant des Nations unies pour l' Afrique centrale, Abdoulaye Bathily, aura comme opposant de taille à cette élection le Tanzanien Jakaya Kikwete, dont la candidature a été annoncée lors du sommet de Kigali.

La révolte gronde parmi les Tutsis congolais réfugiés au Rwanda depuis vingt Colette Braeckman – Le Soir - 29 août 2016ans

Les Tutsis du Nord et du Sud Kivu, communément appelés Banyarwanda ou Banyamulenge, ont été les fers de lance de toutes les guerres menées au Congo depuis vingt ans.

Au Congo nul n’a oublié que, -leur origine congolaise étant mise en cause- les jeunes hommes s’engagèrent en masse, en 1996, dans les rangs de l’AFDL(Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo) et, aux côtés de soldats rwandais et ougandais, réussirent à s’emparer de Kinshasa en mai 1997. Une année plus tard, les Tutsis congolais repartaient en guerre, poussés par le Rwanda. Par la suite, en dépit des accords de paix de Sun City (2002) qui ouvrirent la voie à la réunification du Congo, les mêmes combattants tutsis de l’Est alimentèrent plusieurs rébellions, toujours téléguidées depuis Kigali, celle du CNDP de Laurent Nkunda et, plus récemment, celle du M23, finalement mise en échec par l’armée congolaise épaulée par les forces des Nations Unies.

A part quelques politiciens et quelques généraux qui reçurent postes et promotions pour sceller les accords de paix conclus avec Kinshasa, les Tutsis congolais, dans leur grande majorité, estiment que ces guerres successives téléguidées par Kigali ne leur ont rien rapporté : les Banyamulenge du Sud Kivu, en froid avec Kigali, ont été intégrés au sein de l’armée congolaise tandis que les Banyarwanda du Nord Kivu et de l’Ituri ont du fuir en masse vers l’Ouganda et le Rwanda. Aujourd’hui, leurs parents restés sur les collines du Masisi ou de l’Ituri éprouvent le plus grand mal à défendre leurs terres convoitées par des groupes armés hutus qui n’hésitent pas à perpétrer des massacres à l’arme blanche.

De l’autre côté de la frontière, la situation n’est pas meilleure : au fil des années, près de 100.000 Tutsis du Congo ont été amenés à se réfugier au Rwanda et en Ouganda et ils se présentent aujourd’hui comme les « oubliés du Kivu ». En effet, désireux peut –être de préserver cette armée de réserve, Kigali n’a pas veillé à intégrer ces « cousins » congolais dans une société rwandaise en pleine mutation. Selon les chiffres du HCR, 94.700 réfugiés congolais se trouvent toujours dans cinq camps installés au Rwanda et dans trois camps en Ouganda.

Depuis deux décennies, ils y vivent dans des conditions précaires, les jeunes n’ayant pas accès à l’éducation au-delà de 14 ans.

Selon nos informations, la révolte gronde non seulement parmi les adultes qui estiment avoir été sacrifiés mais aussi parmi les jeunes qui, manquant de perspectives dans un Rwanda surpeuplé, rêvent de retourner sur les vertes collines du Masisi dans le Nord Kivu ou l’Ituri. Alors que des milliers de jeunes gens sont acceptés comme réfugiés par les Américains et envoyés dans le Minnesota, une alliance est née entre les diverses communautés de l’Est du Congo, appelée « umoja wa majamaa » ce qui signifie « familles

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unies ». Recrutant dans les camps de réfugiés en Ouganda et surtout au Rwanda, cette alliance s’est dotée d’un volet militaire et aurait pris contact avec d’autres forces en présence. Quatre mille jeunes gens auraient été recrutés, dont d’anciens rebelles du M23.

Selon nos interlocuteurs, cette force nouvelle serait prête à se porter au secours des populations civiles du Nord Kivu attaquées par les groupes armés hutus, disposée aussi à se battre pour forcer le retour des réfugiés tutsis et la récupération des terres…Fait nouveau, ces combattants issus des camps de réfugiés opéreraient de manière autonome, sans être des supplétifs de l’armée rwandaise. Reste à savoir où ils trouveront les armes nécessaires et comment ils s’affranchiront de la tutelle et de la surveillance que Kigali exerce depuis vingt ans sur les cousins du Congo

Dispersion à coups de gaz lacrymogènes d'un meeting d'opposants à Lubumbashi

La Libre / AFP - le 29 août 2016

La police a dispersé lundi à coups de gaz lacrymogènes des participants à une réunion publique organisée à Lubumbashi par l'opposition contre la convocation à partir du 1er septembre du dialogue national destiné à préparer des élections en République démocratique du Congo, a constaté un journaliste de l'AFP.

La police a tiré des gaz lacrymogène sur des centaines de jeunes qui s'étaient rassemblés devant le siège dans la deuxième ville de RDC du parti Envol de Delly Sessanga, membre du Rassemblement, une coalition de forces d'opposition autour de l'opposant historique Étienne Tshisekedi, selon le correspondant de l'AFP à Lubumbashi.

Les manifestants ont réagi en jetant des pierres sur les policiers et ont barricadé les artères d'un arrondissement contestataire de la Kenya.

Le maire de Lubumbashi avait d'abord autorisé la manifestation sous condition qu'elle se tienne loin du centre des affaires, mais "ce matin, il nous a imposé de tenir le meeting dans un endroit clôturé", a déclaré le porte-parole du Rassemblement dans l'ex-Katanga, le député Christian Mwando.

"Avec plus de mille personnes, la parcelle ne pouvait contenir tout le monde" et "la police a chargé", s'est-il plaint.

Auparavant, des véhicules de police avaient sillonné les rues de l'arrondissement invitant la population "à ne pas se rendre à une manifestation interdite par les autorités".

Convoqué fin novembre 2015 par le président Joseph Kabila, le dialogue est censé conduire à la tenue d'"élections apaisées". Le Rassemblement a réitéré "son refus" de participer aux travaux, "faute d'éléments nouveaux", selon le député Christophe Lutundula, l'un des responsables de cette coalition à l'issue d'une audience lundi auprès des évêques catholiques congolais.

Le climat politique est tendu en RDC à mesure qu'approche la fin du mandat du président Kabila, le 19 décembre. M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. Mais l'opposition soupçonne le chef de l'État de manœuvrer pour s'accrocher à son poste, quitte à reporter la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l'année. La tenue du scrutin dans les temps est aujourd'hui hautement improbable.

"Kabila attend le désordre mais, après le 19 décembre, il pourrait le desservir"

MARIE-FRANCE CROS – La Libre - le 29 août 2016 à 18h53

La tension monte de manière inquiétante, au Congo, à trois semaines du 19 septembre, date limite pour convoquer la présidentielle destinée à remplacer le président Joseph Kabila, qui termine le 19 décembre son second et dernier mandat, selon la Constitution.

Au pouvoir depuis 16 ans, il n’entend clairement pas passer la main, tandis que l’opposition promet " des actions " à partir du 19 septembre et que la communauté internationale tente de convaincre la majeure partie de l’opposition, qui s’y refuse, de participer à un " Dialogue

" politique pour trouver une issue pacifique et constitutionnelle.

Pour tenter de comprendre ce qui se passe, "La Libre Belgique" a interrogé le politologue Jean Omasombo, chercheur au Musée royal de l’Afrique centrale, à Tervuren, et professeur à l’Université de Kinshasa, où il vient de séjourner.

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Le Dialogue a-t-il encore lieu d’être après l’annonce par le président de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante), Corneille Nangaa, le 19 août, que l’élection présidentielle ne pourra se tenir avant juillet 2017 au plus tôt ?

Voilà deux ou trois ans que Joseph Kabila s’en tient au Dialogue pour trouver une branche à laquelle se raccrocher; malgré la Constitution, il espère pouvoir rester au pouvoir coûte que coûte. La déclaration de Nangaa n’étonne pas; ce qui étonne, c’est la médiocrité de la classe politique congolaise. L’histoire tend à se répéter : la Majorité présidentielle n’a rien retenu de la fin de Mobutu quand elle s’imagine qu’il n’y a pas d’alternative au chef de l’Etat en fonction. Il y a bientôt 20 ans, le blocage avait conduit à la débandade du courant mobutiste et au chaos. Et dans l’opposition, voir l’affairiste Moïse Katumbi (NdlR : ex- gouverneur du Katanga) s’afficher comme prétendant providentiel à la succession, c’est l’histoire qui ricane !

C’est une classe politique sans mémoire. On dirait que les causes des problèmes sont surnaturelles, qu’un sorcier est à l’œuvre ! Personne n’est responsable de la non-tenue des élections locales depuis 2006, de celles des députés provinciaux et des sénateurs depuis 2011 ni, aujourd’hui, du retard pris par la préparation de l’élection présidentielle de novembre 2016. Si on suit la solution proposée par Nangaa - le renvoi des élections à un an - Dieu enverra sûrement un orage demain et on s’enlisera à nouveau !

Ils veulent l’enlisement, mais cela risque de ne pas être possible. En choisissant l’option du fait accompli, on risque de sortir davantage le pays de l’espace politique pour s’enfoncer dans l’inconnu et la loi de la jungle.

Par quel mécanisme ?

La Majorité présidentielle ne pourra persister longtemps dans sa stratégie de maintenir Kabila au pouvoir. D’autant plus que le chef, peu bavard sinon muet, s’assimile à une statue au nom de laquelle on s’exprime : on ne connaît sa volonté qu’à travers sa clientèle politique. Quant à l’opposition, unie sur le seul rejet de Kabila, elle ne pourra pas se cimenter autour de Katumbi : sa fortune assoit sa position politique mais ne lui garantit pas le ralliement de ses collègues.

Katumbi est populaire

Il est d’abord populiste et affairiste. Comme gouverneur du Katanga, il s’est illustré comme entrepreneur et s’est forgé une bonne image. Tout le contraire de Kabila qui, après 16 ans de pouvoir, est désavoué. Mais cela ne fait pas de Katumbi un candidat crédible à la Présidence. Il occupe la place qu’occupait Jean-Pierre Bemba en 2006 : candidat par défaut, simplement parce qu’il est à même de mettre fin au pouvoir de Kabila. Mais, la classe politique congolaise étant ce qu’elle est, une fois ce dernier mis en marge, Katumbi deviendra "l’affairiste", le "Blanc" (NdlR : il est métis), le "Katangais"…

Revenons au Dialogue. A-t-il encore une raison d’être ?

L’idée initiale de ce Dialogue, voulu par Kabila, était de lui conserver sa place à la tête du pays. Mais il a échoué à le maîtriser et la communauté internationale est entrée dans le jeu. Toutefois le Dialogue ne rassemble pas et le facilitateur, Edem Kodjo, continue d’être contesté par l’opposition. Avec la proposition de la Ceni, Kabila espère voir le Dialogue lui permettre de rester au pouvoir au-delà de l’échéance constitutionnelle; il en est réduit à espérer se ménager une place dans les futurs jeux qui, constitutionnellement, doivent commencer sans lui.

A tous égards, il est coincé : comme Tshisekedi, qui ne parvient pas à placer son fils à la tête de son parti à l’exemple de Gizenga, le problème de succession paralyse Kabila. S’il annonçait un dauphin, il signerait un suicide politique et l’éclatement de sa mouvance. Le plus grand danger pour lui ne vient pas de l’opposition mais de la prochaine défection d’un autre groupe de la Majorité.

En outre, dans son imaginaire, l’opinion - pro-Majorité comme pro-opposition - a déjà

"sorti" Kabila comme chef de l’Etat; le point de non-retour approche.

Selon la Constitution, l’allongement du délai de préparation des élections que M. Nangaa s’apprête à demander à la Cour constitutionnelle n’est autorisé que si celle-ci déclare la vacance du pouvoir.

C’est exact.

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Alors que va-t-on faire ?

Les premières discussions, lors de la préparation du Dialogue la semaine dernière, ont buté sur un point : l’alternance politique. Pour l’opposition, l’alternance prime sur les élections;

pour la Majorité, l’alternance est une possible conséquence des élections. Ce n’est pas qu’un jeu sur les mots; derrière ces questions de principe se profilent des ambitions individuelles.

Il ne faut pas se faire d’illusions. La Ceni, depuis ses débuts, n’évolue que dans le cadre conjoncturel, voire le sens, que voudrait Joseph Kabila; on l’a notamment vu avec la mise en place des nouvelles provinces, qui n’est intervenue que lorsqu’il l’a décidé. La demande de prolongation du délai que la Ceni va introduire est une dernière stratégie, à destination de l’opinion, après une série d’échecs pour contourner la Constitution.

A quoi peut servir le Dialogue aujourd’hui ?

Peut-être de récréation, au cours de laquelle on ira de surenchère en surenchère entre ceux qui croient être les maîtres du pays et ceux qui croient pouvoir tirer des avantages de cette réunion.

Mais, en même temps, le Dialogue se veut le nouvel espace de l’expression politique, alors que le gouvernement et la Majorité perdent de plus en plus l’autorité pour gouverner. Le président Kabila a "épuisé" les institutions, dont le crédit a atteint le niveau plancher. Pour chacun, le Dialogue - quel que soit le compromis à trouver - demeure un cadre d’orientation après le 19 décembre.

La Constitution est claire : en cas de vacance du pouvoir pour toute cause "d’empêchement définitif", les fonctions de Président sont exercées par le président du Sénat, qui a trois mois pour organiser les élections. C’est donc Léon Kengo wa Dondo.

C’est une option. Kengo joue très bien son jeu : il n’a pas rejoint l’opposition radicale, préférant s’appuyer sur son droit constitutionnel. Mais Tshisekedi veut lui disputer cette place, en attendant l’élection de son dernier protégé, Katumbi.

Pourquoi l’opposition ne va-t-elle pas au Dialogue ?

Quelques-uns sont là. La Majorité présidentielle y est, Kamerhe y sera, Kengo y retourne…

Ce sera comme avec la CNS (NdlR : Conférence nationale souveraine, 1991-92) : beaucoup n’y vont pas parce que le schéma est mauvais, puis l’enceinte s’élargit et alors, même le facilitateur, Edem Kodjo, ne pourra plus rien contrôler.

Mais, contrairement à la CNS, qui avait duré 18 mois, il y a ici une échéance proche : la fin du mandat constitutionnel de Kabila. Sans issue rapide, le Congo risque de retrouver les drames de la fin du règne de Mobutu. Tandis que Joseph Kabila attend le désordre pour dire qu’il n’est plus possible d’organiser les élections, ce même désordre, après le 19 décembre, pourrait le desservir puisqu’il sera devenu illégal, un rebelle pour l’opposition et l’opinion nationale.

Les jeux sont très ouverts, entre des acteurs qui ne tiennent réellement qu’à leurs appétits.

Les lendemains du Congo sont très incertains.

Les exigences d'Etienne Tshisekedi

Poly Muzalia, correspondant à Kinshasa - BBC – le 29 août 2016

Le comité préparatoire de la concertation entre l'opposition, le pouvoir et la société civile a décidé de lancer le dialogue politique ce jeudi 1er septembre.

Ce forum se tiendra à Kinshasa, la capitale, pour une durée de deux semaines, en présence de 200 personnes. Le plan adopté par le comité préparatoire prévoit la signature d'"un accord politique" à la fin du dialogue politique. Cet accord final fixera les "modalités"

d'exercice du pouvoir, au cas où l'élection présidentielle n'a pas lieu en novembre prochain comme le prévoit la Constitution.

Certains partis de l'opposition, dont l'UNC, de l'opposant Vital Kamerhe, participeront au dialogue.

"Lever les derniers obstacles" au dialogue

Mais une coalition de partis réunis derrière Etienne Tshisekedi pose des conditions préalables à sa participation au forum. Elle exige la démission du facilitateur Edem Kodjo,

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jugé proche du pouvoir.

Les leaders de cette coalition réclament aussi la libération de toutes les personnes qu'ils considèrent comme des prisonniers politiques.

"Nous travaillons sur les conditions posées par certains membres de l'opposition. Nous avons déjà obtenu des résultats. Nous continuerons à travailler là-dessus pour lever les derniers obstacles pouvant nous retarder", a assuré Edem Kodjo, qui est désigné par l'Union africaine pour conduire le forum.

Depuis plusieurs mois, la RDC est secouée par une crise politique majeure. L'opposition accuse le pouvoir d'avoir volontairement retardé les élections pour que le président Joseph Kabila demeure au pouvoir après la fin de son second mandat, en décembre.

Le Ministre des Mines congolais demande « d’assainir réellement » le secteur aurifère suite à une enquête de Global Witness sur la ruée tumultueuse dans

l’est du pays

Global Wittness – le 30 08 16

Global Witness salue les déclarations du ministre et son appel à l’action vis-à-vis du gouverneur du Sud-Kivu

Le Ministre des Mines de la République démocratique du Congo souhaite « assainir réellement » le tumultueux secteur minier artisanal de la province du Sud-Kivu, dans l’est du pays. Cette prise de position intervient suite aux recherches récentes de Global Witness et d’organisations de la société civile congolaises visant à mettre au jour les liens entre les groupes armés, le commerce de l’or artisanal et des responsables des autorités publiques du territoire de Shabunda, dans le Sud-Kivu.

Le Ministre demande également que les autorités provinciales chargées de superviser le secteur aurifère artisanal ayant agi illégalement soient poursuivies et impose de nouvelles restrictions vis-à-vis d’une société détenue par les individus chinoise qui est accusée d’activités illégales. Ses déclarations dans une lettre envoyée au gouverneur du Sud-Kivu reconnaissent que « des problèmes majeurs affectent sensiblement les chaînes d’approvisionnement des minerais, occasionnant ainsi la fraude et la contrebande minières

» dans la province, et notamment à Shabunda.

En juillet, l’enquête réalisée par Global Witness, La rivière d'or, avait révélé que des groupes armés s’étaient vu offrir des armes et de l’argent par une entreprise minière privée chinoise et avaient extorqué jusqu’à 25 000 dollars à des mineurs locaux lors de la récente ruée vers l’or qu’a connue le territoire de Shabunda pendant deux années. Elle a également prouvé qu’en l’espace d’un an seulement, de l’or d’une valeur pouvant atteindre les 17 millions de dollars, produit par l’entreprise chinoise Kun Hou Mining, s’est volatilisé, ayant probablement été exporté clandestinement du Congo vers les chaînes d’approvisionnement internationales. Les groupes de la société civile congolaise ont tiré la sonnette d’alarme au sujet de la situation chaotique à Shabunda dès 2014.

« Le gouverneur du Sud-Kivu se doit de toute urgence de répondre publiquement à la lettre du ministre en appuyant sans réserve son contenu, a déclaré Sophia Pickles, chargée de campagne de Global Witness. Il est temps de transformer les paroles en actes et de veiller à ce que les revenus générés par la production d’or rejoignent les caisses de l’État. La population de Shabunda mérite de bénéficier des richesses minières de son propre pays, plutôt que de les voir détournées par des fonctionnaires corrompus et des entreprises peu scrupuleuses. »

La population locale et les groupes de la société civile de Shabunda ont salué le rapport de Global Witness lors de sa publication en juillet. Ils ont organisé deux journées « ville morte

» et exigé l’ouverture d’une enquête par les autorités minières à l’encontre de Kun Hou Mining. Des chefs locaux ont publié une lettre ouverte formulant les mêmes demandes, à l’instar de la société civile congolaise. Même certains membres de la Chambre de commerce congolaise, qui relève du secteur privé, ont affiché leur fort soutien.

Jusqu’à présent, le gouverneur et les autorités minières provinciales du Sud-Kivu ont laissé Kun Hou Mining opérer librement. Peu après la publication du rapport de Global Witness, le ministre des Mines du Sud-Kivu a adopté un règlement très restrictif interdisant l’accès aux sites miniers aux acteurs de la société civile sans accord exprès. Le ministre des Mines

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