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28-02-15 /REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

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28-02-15 /REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) La nécessité d’intégrer des documents en PDF nous oblige à l’utilisation de ce format.

Toutes nos excuses à ceux pour qui ce fait rendra l’accès incommode ! La traque des FDLR, et plus généralement l’insécurité à l’Est, ont une fois encore attiré l’attention de la presse congolaise. Il y a d’autres sujets divers, dont bien entendu les élections.

Est

Le Potentiel titre «Traque des FDLR, Gouvernement-Monusco : les dessous des cartes ».

Selon lui, entre le Gouvernement et la Monusco, c’est un jeu de ping-pong dans les opérations de traque des rebelles rwandais des FDLR. Dans ces opérations, les FARDC ont décidé d’y aller en solo, se passant de l’apport de la Monusco.

Curieusement, poursuit le quotidien de l’avenue Bas-Congo, celle-ci tient mordicus à être associée aux côtés des troupes congolaises. Des négociations sont engagées dans ce sens pour un éventuel compromis. Pourquoi cet acharnement de la Monusco ? Et pourquoi, entre temps, les FARDC tiennent à y aller seules ? Un mystère qui dénote des dessous de cartes, commente ce journal.

Evoquant la question sur le placement de la borne entre la RDC et le RWANDA, Le Potentiel fait état de plus d’un million de dollars US pour la démarcation des frontières.

Et de préciser, le Rwanda et la RDC ont déjà entamé les travaux de démarcation de leur frontière commune. Ainsi, les experts des deux pays vont mettre en place 22 bornes pour délimiter les frontières entre les deux pays sur une distance de 27 kilomètres. Les travaux ont été officiellement lancés le 25 février 2015.

« Djihadistes soupçonnés de se cacher en RDC: la Belgique envoie des agents de renseignement » dit une dépêche citée par Le Soir

Des informations font état à Kinshasa de la présence possible de djihadistes parmi les combattants à l’est de la République démocratique du Congo, particulièrement dans la région de Beni, dans le nord de la province du Nord-Kivu, et la Belgique enverra dans ce contexte quatre instructeurs du renseignement militaire dans la capitale de la RDC, ont indiqué vendredi le ministre de la Défense, Steven Vandeput, et le chef de la diplomatie, Didier Reynders, à peine rentré de RDC. Ces quatre instructeurs seront déployés durant deux périodes de trois semaines de la fin février à la fin mars 2015, afin de participer à la formation d’analystes, au profit du renseignement congolais, a expliqué Didier Reynders.

Il s’agit également d’une mission de collaboration avec les services congolais, l’objectif étant d’identifier la présence éventuelle de ces djihadistes – qui n’est pas confirmée – parmi des groupes situés dans l’est, guère loin du Soudan. On sait que des mouvances extrémistes islamistes circulent au Sahel et au Kenya. Il s’agit de veiller à « renforcer l’échange d’informations », a dit M. Reynders, qui s’est entretenu mercredi avec Joseph Kabila.

Elections

Les candidats à la présidentielle étaient 11 en 2011 et 32 cinq ans plus tôt. Combien seront- ils en 2016 ?

Cette question reste posée. Les noms de possibles candidats à la présidentielle sont cités dans la presse, dans certains milieux politiques ou, de façon plus foisonnante, sur

« L’Internet congolais ».

La question se pose différemment selon qu’on se situe dans la Majorité ou dans l’Opposition.

Pendant ce que l’on a qualifié de débat « constitutionnel » et qui était surtout une empoignade autour d’un « 3° mandat pour JKK », il s’est avéré que la cohésion de la Majorité n’était pas aussi granitique qu’on le supposait. L’attitude de Kabila lui-même, c’est-à-dire son silence obstiné sur ses intentions, y est pour beaucoup. Pour prendre fermement attitude, il faudrait que ses partisans d’aujourd’hui sachent ce qu’on va leur

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demander demain. On ne peut encore écarter absolument qu’il puisse se lancer dans une tentative de « nouveau mandat » ou de « prolongation ». Depuis 2011, On sait qu’il ne recule devant aucune fraude, aucun bidouillage. En RDC, depuis lors, toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. Malumalu, principal responsable d’absurdes élections sans recensement préalable de la population, a été remis à la Présidence de la CENI, ce qui promet encore de beaux jours à l’avenir pour les fraudeurs !

On ne sait pas non plus s’il se retirera, mais en désignant un « dauphin » soit dans sa famille, soit dans son « sérail politique ». Ou laissera-t-il au contraire le champ libre à toutes les ambitions, ce qui pourrait donner une belle foire d’empoigne ? Bref, dans la Majorité, il y a sûrement bien des crânes qui s’échauffent, mais les

« présidentiables » putatifs sont dans la position des prétendants de la fille très belle, très désirable mais très farouche : ils craignent de se déclarer trop tôt.

Du côté de l’Opposition, l’on sait qu’Etienne Tshisekedi, « officiellement » arrivé deuxième, derrière Joseph Kabila avec près de 33% en 2011, devrait être candidat en novembre malgré son état de santé. Il faut rappeler que les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire « officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi.

Il y a quelques jours, il a fait une apparition publique à Bruxelles où il suit des soins médicaux. Pour maints observateurs, c’était une façon pour le leader de l’UDPS de montrer à la face du monde qu’il n’a pas fini d’encombrer la scène politique congolaise ou, dirait- on à l’UDPS, que ses sympathisants et l’ensemble du peuple congolais peuvent encore compter sur lui. Bien plus, dans une conférence de presse tenue, il y a uine dizaine de jours à Kinshasa, Valentin Mubake, son Conseiller politique affirmait qu’Etienne Tshisekedi sera bel et bien candidat à la prochaine élection présidentielle. «Sur une chaise roulante ou sur un lit d’hôpital, il battra n’importe quel candidat qui sera en face de lui », a tranché Valentin Mubake dans un bel élan vers… de plus hautes fonctions. Au Congo, la flatterie est d’autant plus appréciée qu’elle est lourde et il est bien connu que les udépsiens rivalisent pour se placer en vue de l’après-Tshisekedi.

Fait nettement plus grave, sa « feuille de route » en vue d’un « dialogue » est jun document décevant, qui cache mal l’ambition de se tailler un boulevard vers la victoire.

Reposant sur une vision biaisée du paysage politique congolais, elle ne dépolitise pas la CENI, prétend y instaurer un bicéphalisme politique qui mènerait à la paralyser et, surtout, ne remet pas en cause le principe des élections sans recensement, laissant ainsi ouverte la principale porte par laquelle les fraudeurs pourront se ruer.

Autre candidat probable du côté de l’Opposition : Vital Kamerhe. Arrivé troisième1en 2011 avec près de 7%, le président de l’Union pour la Nation Congolaise estime que son heure

1Toujours d’après des « résultats » officiels peu crédibles. Les élections de 2011 avaient été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs malgré

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est arrivée pour se hisser au sommet de l’Etat congolais. Ses militants comptent sur la probable absence de Joseph Kabila dans la course — barré par la Constitution qui fixe à deux le nombre de mandat présidentiel mais aussi à l’état de santé du leader de l’UDPS — pour voir leur champion porter les galons.

Sauf une surprise venant d’un outsider, Vital Kamerhe était perçu comme un candidat principal de l’Opposition à la présidentielle de 2016. L’ancien bras droit de Joseph Kabila – comptait sur l’absence de son ancien patron et probablement sur le désistement d’Etienne Tshisekedi pour raisons de santé. Mais Vital Kamerhe est fort embêté par un procès et n’a pas encore les mains totalement libres. Ses démêlés judiciaires continuent de faire planer le doute sur sa candidature. L’homme a vu le procès qui l’opposait à la députée PPRD, Wivine Moleka, virer à 180 degré. L’ancien speaker de l’Assemblée nationale fait désormais face au Procureur général de la République. D’après des analystes, la Cour suprême de justice – qui siège en dernier ressort – peut prononcer un jugement à l’encontre du président de l’UNC et qui, par ricochet, va nuire à sa possibilité de se porter candidat à la présidentielle de 2016. Cela, parce que son casier judiciaire serait souillé par une condamnation au pénal. Vital Kamerhe le sent certainement venir et ne cesse de multiplier des appels à l’équité de la justice.

Il semble bien qu’il faille désormais compter le PALU dans l’Oppposition et que ce soit la fin du mariage PALU-MP Allié de Joseph Kabila depuis 2006, le Parti Lumumbiste Unifié du patriarche Antoine Gizenga compte se lancer dans la course présidentielle cette fois-ci.

Dans un communiqué de Gizenga, le PALU a indiqué qu’il présentera des candidats à tous les échelons, même au sommet de l’Etat. D’après certaines indiscrétions, le candidat du PALU serait même connu. Il s’agit de l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito. L’homme aurait profité des ateliers organisés par son parti à la fin de l’année 2014 pour se forger une stature nationale et affirmer ses ambitions présidentielles.

Considéré comme le dauphin d’Antoine Gizenga. Adolphe Muzito risque de voir ses ambitions freinées par une affaire de corruption dans laquelle il serait cité par épouse interposée. Selon des médias belges, une délégation conduite par Serge Kubla a rencontré en RDC le Premier ministre Adolphe Muzito. Celui-ci aurait exigé «des haricots pour les enfants», selon la presse congolaise. Une jolie formule pour désigner une commission indispensable à la signature d’un accord de cession des parts. Duferco est soupçonné d’avoir «favorisé l’évolution d’investissements importants dans le secteur du jeu et des loteries» par la corruption d’agents publics congolais, selon le communiqué de presse diffusé par le parquet mardi. L’entreprise aurait été invitée à refinancer la Sonal (Société nationale de loterie) afin de faire avancer ses intérêts au sein du secteur sidérurgique congolais. « C’est dans ce cadre que serait intervenue la remise de 20.000 euros en liquide à l’épouse de l’ex-Premier ministre Adolphe Muzito à Bruxelles entre la fin 2011 et le début 2012 », poursuit la même source. Cette somme n’aurait constitué que l’acompte d’un montant d’environ 500.000 euros destiné à graisser la patte de l’ancien chef de l’exécutif congolais. Pour sa part, Chantal Muzito se dit «surprise» d’apprendre qu’elle aurait reçu 20.000 euros des mains du bourgmestre de Waterloo. Ses conseillers affirment qu’elle «ne connaît pas Monsieur Kubla et ne l’a jamais rencontré pour discuter de quelque sujet que ce soit. Elle n’a donc jamais reçu une quelconque somme d’argent auprès du concerné.

Madame Chantal Muzito se réserve le droit de poursuivre en justice toute personne qui tenterait de nuire à son honneur et à sa réputation en tant qu’être humain, épouse et mère de famille».

Ce qui est un peu ennuyeux pour l’ami Adolphe, c’est que pendant la même année 2011, il a été l’objet de sévères interpellations parlementaires concernant son enrichissement suspecté d’être illicite et que, là aussi, son épouse était mise en cause. Il est vrai que la

cette déclaration du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa : « Les résultats publiés ne sont conformes ni à la justice ni à la vérité “. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. C’est d’autant plus certain que la CENI a fait incinérer tous les documents relatifs aux élections de 2006 et 2013 en octobre 2014, soit, en ce qui concerne les plus récents, après une délai de trois ans seulement, un délai anormalement court pour ce genre d’affaires

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pratique de Madame s’occupant des activités lucratives en marge de la carrière politique de Monsieur est tellement répandue, et pas seulement au Congo, que ce fait est en soi peu significatif. Ce qui l’est beaucoup plus, c’est que le débat parlementaire a été empêché. Le PALU fait venir du Bandundu, par autocars spéciaux, des « militants muclés » qui ont interrompu les travaux de la Chambre et saccagé ses locaux. Bizarre !

Divers

« Candidat à la présidence de la BAD : le RDC s’efface au profit du Zimbabwe », écrit par ailleurs Le Potentiel. Il note que le Rwandais Donald Kaberuka, arrive fin mandat. Haut candidats concourent à sa succession. La RDC qui ambitionnait d’aligner un candidat, notamment Jean-Claude Masangu, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, s’est effacé au profit du Zimbabwéen Thomas Sakala, candidat porté par la SADC.

Le Potentiel écrit, sous le titre « affaire Procureur contre Ngundjolo Chui : La Chambre d’appel confirme la décision d’acquittement », que cette fois, l’ancien chef de guerre présumé Mathieu Ngudjolo Chui est complètement libre. Acquitté par la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale, il ne lui reste qu’à trouver le pays où il va passer le reste de sa vie.

Presse et documents étrangers

Jeune ministre, vieux réflexes C. Braeckman – Le Soir -23 février 2015

Avant de s’embarquer pour Kinshasa, Alexander De Croo aurait du s’inspirer de l’exemple du Premier Ministre Charles Michel qui s’entretient régulièrement avec l’ancien ministre des Affaires étrangères: écouter son père Herman et s’inspirer, non seulement de sa prudence mais aussi du respect réciproque et de la bonne connaissance du terrain qui inspirait ses relations avec ses nombreux amis congolais.

La « sortie » que s’est permise à Kinshasa le nouveau ministre de la coopération n’est pas infondée pour autant: chacun sait qu’à moins de deux ans des prochaines élections, le pays risque de traverser une nouvelle zone des tempêtes lorsqu’il s’agira de trouver le financement du scrutin et de respecter le calendrier. En outre, provoqué par les disparités sociales et la corruption à nouveau grandissante, le mécontentement est patent et il fut l’une des causes des manifestations violentes de janvier dernier. A ce constat, il faut ajouter la motion de défiance adressée à la Monusco, alors que l’on s’interroge toujours sur les chances de succès des opérations promises contre les rebelles hutus. Mais la question n’est pas celle de la pertinence des propos, elle est à la fois belgo belge et belgo congolaise : est il opportun que le Ministre de la coopération, sous prétexte de « parler vrai » supplante son Ministre des affaires étrangères et, pour Bruxelles, est il bien utile d’

« enfoncer le clou », d’insister sur le fait que la bouteille non seulement est à moitié vide mais que le niveau baisse dangereusement ? Il faudrait reconnaître aussi que les signaux ne sont pas tous au rouge : la population a démontré sa maturité politique et le pouvoir lui-même, en reculant (peut-être pour mieux sauter…) a démontré sa capacité d’écoute, même si le renforcement des mesures sécuritaires et répressives est de plus en plus alarmant.

M. De Croo l’ignore peut-être mais dans la région des Grands Lacs, plus que partout ailleurs en Afrique, les mentalités sont en train de changer : le nationalisme se réveille, les susceptibilités sont à vif, les donneurs de leçons sont de plus en plus mal vus. Voici un mois encore, alors que de Croo avait suspendu un crédit de 40 millions de dollars le président Kagame n’avait il pas fait savoir que « la Belgique était libre de faire ce qu’elle voulait de son argent… » Ce qui signifie aussi que d’autres partenaires se bousculent, plus discrets sinon aussi efficaces…

On avait pu croire que les discussions sur la souveraineté, le respect entre partenaires, la recherche du bien commun appartenaient au passé et que certains principes de base avaient désormais été intégrés par notre diplomatie, tant vis à vis de l’Afrique que d’autres

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régions du monde. L’incident actuel montre que les vieux réflexes ont la vie dure, même parmi les jeunes ministres et que l’expérience et la sagesse des pères n’est pas transmissible.

Belgique-Congo, je t’aime moi non plus C. Braeckman – Le Soir -23 février 2015

Les relations belgo congolaises ont ceci de particulier que, malgré les années qui passent et les génération qui se succèdent, elles ne changent guère, ou si peu : les Belges, surtout s’ils sont originaires du Nord du pays, se sentent autorisés à utiliser un langage abrupt, à formuler des jugements à l’emporte-pièce, qui leur font certes gagner des points auprès de leur électorat, mais suscitent à Kinshasa des réactions souvent empreintes d’un nationalisme sourcilleux…L’incident provoqué par Alexander De Croo ressemble au remake d’une pièce déjà vue : on se rappelle 1989 et la querelle historique entre le président Mobutu qui clamait à la face de Léo Tindemans « j’attendais des amis, j’ai trouvé des comptables » tandis que, revenant sur ses élans précédents, Wilfried Martens tentait de faire oublier qu’il avait jadis déclaré « j’aime ce pays, sa population et aussi ses dirigeants

». Quelques mois plus tard, Bruxelles prit prétexte d’un massacre d’étudiants à Lubumbashi pour rompre sa coopération avec le Zaïre. Une décision certes justifiée par la corruption du régime et la lenteur des avancées démocratiques, mais qui entraîna des conséquences désastreuses pour la population.

Durant les années 90, cet abandon de notre ancienne colonie ne fut pas sans conséquences pour la Belgique elle-même : notre pays se trouva muet et impuissant au cours des tragédies qui se succédèrent dans la région et en particulier les deux guerres du Congo.

En 1999, il fallut le retour aux affaires des libéraux francophones et en particulier de Louis Michel pour que la Belgique reprenne sa place et mette en œuvre une diplomatie active, qui se révéla un facteur de paix dans la région.

Comme souvent, l’embellie ne dura que le temps d’une ou deux majorités :lorsque Karel de Gucht remplaça Louis Michel aux Affaires étrangères, il se mit en devoir, avant même d’avoir attentivement lu ses dossiers, de « parler vrai » dès son arrivée sur les tropiques, n’hésitant pas, -à l’encontre de tous les usages-, de dénoncer, depuis Kigali (alors en guerre avec Kinshasa…) l’ « absence d’Etat au Congo » et à diffuser des biographies offensantes des principaux dirigeants congolais ! Frôlant la rupture des relations diplomatiques, le président Kabila exigea que la souveraineté de son pays soit respectée et Karel de Gucht fut déclaré persona non grata au pays de Lumumba !

Depuis qu’il est aux affaires, Didier Reynders, lucide mais diplomate et plus soucieux de résultats concrets que de « gonflette » politique, a tenu à s’inscrire dans la ligne de Louis Michel, réussissant –jusqu’à présent- à ce que la Belgique demeure un partenaire écouté lorsqu’il est question de l’Afrique centrale…

En RDC, la vie sans Facebook, ou presque Habibou BANGRÉ - AFP - 25 Février 2015

En République démocratique du Congo, un mois après des manifestations meurtrières, plusieurs réseaux sociaux sont toujours inaccessibles, sur ordre du gouvernement. Mais les internautes, surtout accros à Facebook, trouvent des astuces pour contourner la mesure.

Si la pluplart des internautes ont recours à des parades informatiques, qui diffèrent selon qu'ils habitent Kinshasa ou dans l'est du pays par exemple, d'autres, plus minoritaires, ont tout simplement appris à faire sans leur réseau social préféré.

"Jusqu'à ce jour, Facebook ne passe pas sur mon mobile, quelquefois Twitter passe", constate dépité Meni Mbugha. Ce styliste est un inconditionnel de Facebook mais, à sa grande surprise, il réalise qu'il a "survécu" sans ce réseau social, qui finalement le détournait un peu de ses cours de japonais.

Même son de cloche chez "Mimi", informaticien. "La vie sans Facebook a été difficile à gérer tout au début de la crise car j'avais pris l'habitude de publier mes poèmes et quelques pensées. Ça m'avait manqué". "On se serait cru en Corée du Nord en plein centre de

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l'Afrique. Mais au fur et à mesure (...) j'ai pu renouer avec mes livres à mes heures perdues", ajoute-t-il.

Mais pour beaucoup, impossible de se passer de Facebook, très populaire dans le pays.

"Sur mon laptop (ordinateur portable) j'utilise le navigateur Tor: il permet de masquer mon adresse IP (numéro d'identification d'un ordinateur, Ndlr) et de donner l'illusion que je suis dans un autre pays", permettant ainsi l'accès à Facebook, explique Patou, entrepreneur en informatique. Une solution alternative qui n'est pas sans inconvénients. "C'est pas fluide et je ne travaille pas avec la même rapidité [qu'avant]. D'autre part, c'est pas parce que j'ai accès à Facebook que mon public aussi y a accès. Du coup, je n'atteins pas tout le monde..."

Du 19 au 22 janvier, des manifestations meurtrières avaient éclaté, à Kinshasa en particulier, et avaient fait entre 27 et 42 morts selon les sources. Les manifestants dénonçaient un projet de loi électorale qui ouvrait la possibilité pour Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se maintenir à son poste au-delà du terme de son mandat fin 2016, alors que la Constitution lui interdit de briguer un nouveau. Face à la contestation populaire, le pouvoir avait ordonné la coupure des SMS et aussi d'internet pour bloquer les réseaux sociaux.

- 'Casser le thermomètre' -

L'internet fixe a été de nouveau disponible après deux jours. Les SMS, moyen le moins cher pour communiquer, ont été rétablis le 7 février et, le lendemain, l'internet mobile a repris. Le 20 février, Twitter était accessible via certains opérateurs mais Facebook ou encore YouTube restent toujours hors-service.

"Il faut soit télécharger des applications compatibles et naviguer, soit il faut installer des programmes payant d'autres fournisseurs", dans un pays où la majorité de la population vit dans une grande pauvreté, renchérit Junior Safari, défenseur des droits de l'Homme de la Province Orientale (nord-est). Alors que dans l'est, des internautes accèdent à Facebook et d'autres réseaux sociaux en se branchant sur des signaux du Rwanda et de l'Ouganda voisins, dans la capitale congolaise, plusieurs cyber-cafés contournent la coupure en usant de subterfuges.

"On est pénalisés!", se justifie Jean-Pierre, co-gérant d'un cyber-café. "La clientèle va sur Facebook, surtout les jeunes. Le chiffre d'affaire baisse alors on est obligés de charger des applications pour débloquer Facebook. Le site s'affiche comme sur le téléphone", montre- il sur un écran.

A Lubumbashi, deuxième ville du pays (sud-est), Timothée Mbuya, défenseur des droits de l'Homme, explique que la société civile avait un temps envisagé de "traîner en justice les fournisseurs d'internet (...) pour leur complicité avérée dans cette restrictions des libertés fondamentales".

A Kinshasa, Olivier blâme plutôt le gouvernement qui "cherche à casser le thermomètre pour espérer baisser la fièvre au lieu de soigner la cause". "C'est un signe d'intolérance et de dictature", conclut ce médecin peu fan des réseaux sociaux mais convaincu que leur coupure "rend les choses compliquées pour beaucoup".

Les services secrets français nient être impliqués dans le meurtre de 2 Congolais

Jean-Pierre Clatot – AFP - 25 Février 2015

Grenoble - La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) n'a "rien à voir" avec le meurtre de deux opposants congolais fin 2000 en France assure mercredi 25 février un ancien haut responsable du service de renseignement français

La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) n'a "rien à voir" avec le meurtre de deux opposants congolais fin 2000 en France, a assuré mercredi un ancien haut responsable du service de renseignement français au procès des commanditaires présumés. "La DGSE n'a rien à voir ni de près ni de loin avec l'incident intervenu à Chasse-

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sur-Rhône", dans l'est de la France, a déclaré à la barre le général Gérard Martinez, ancien directeur adjoint du renseignement à la DGSE, devant la cour d'assises de Grenoble (est).

Deux hommes, jugés depuis lundi, sont accusés d'avoir fomenté l'assassinat de Philémon Naluhwindja, chef Maï Maï d'une tribu de la région du Kivu en République démocratique du Congo (RDC), et d'Aimé-Noël Atembina, conseiller militaire du gouvernement congolais à l'époque de Mobutu Sese Seko (au pouvoir de 1965 à 1997). Selon l'instruction, les deux Congolais étaient en France pour chercher des financements afin de monter un coup d'Etat contre Laurent-Désiré Kabila, le président de la RDC à l'époque, assassiné 18 jours après eux.

L'un des deux accusés, Benoît Chatel, homme d'affaires belge aujourd'hui disparu, avait au cours de l'enquête révélé ses liens avec la DGSE et affirmé que les victimes étaient suivies et écoutées par le service français. "Il a gonflé la relation (avec la DGSE), soit pour se faire mousser, soit pour faire un écran de fumée sur d'autres activités", a affirmé le général Martinez. Selon lui, M. Chatel n'était pas une "source rémunérée" mais un simple

"contact" qui fournissait des "informations à caractère politique" sur la RDC. La DGSE cherchait alors des renseignements sur l'impact du pillage des ressources de la RDC sur la poursuite des combats dans le pays. C'est dans ce cadre qu'elle a travaillé avec M. Chatel, qui disposait d'un carnet d'adresses "intéressant" sur place, selon M. Martinez. "Il n'a pas apporté d'information ou de renseignement critique" et "le contact n'a duré qu'un an", prenant fin une fois connue l'implication de M. Chatel dans les meurtres de Chasse-sur- Rhône, a-t-il indiqué.

Les deux victimes n'étaient pas suivies, a aussi précisé M. Martinez, même si l'une d'entre elles était connue de la DGSE pour son implication dans un trafic d'uranium. nfin, il a affirmé que la DGSE n'était pas informée d'une collaboration de M. Chatel avec les services de renseignement congolais. Mais "tout le monde ici peut s'en douter après coup (...) A l'évolution de la situation, on peut faire des supputations", a-t-il ajouté. Jugé par défaut, M. Chatel serait mort, selon ses avocats. La dernière trace de lui est une photo d'avril 2012 qui le montre en RDC aux côtés d'hommes d'affaires et d'un ancien ministre.

Kabila ira jusqu’au bout contre Katumbi Eric Herriot – Mediapart – 25 02 15

Que reste-t-il au président de la RD Congo après avoir épuisé toutes ses ressources pour briguer un troisième mandat, clairement interdit par la constitution ? Joseph Kabila, a, jusqu’à aujourd’hui, tout essayé ou presque. Il a tenté de modifier la constitution pour s’autoriser un troisième mandat et devant le blocage imposé par l’opposition, il a élaboré un autre stratagème. Il a voulu lier les élections à un recensement général de la population.

Là aussi, l’opposition a été vigilante. Elle a vite compris que le président voulait retarder le plus longtemps possible des élections auxquelles, il ne pouvait plus se présenter.

L’opposition se nourrit bien entendu des positions des hommes qui l’animent et qui veillent au bon déroulement du processus démocratique. L’un des hommes politiques les plus en vue est Moïse Katumbi Chapwe, le très populaire gouverneur du Katanga. Il faisait partie de la majorité présidentielle, jusqu’à ce que le président affiche ses velléités de torpiller le texte fondamental du pays. Il n’était pas question pour le gouverneur de participer à ce hold-up politique qui pourrait avoir de graves conséquences sur la sécurité et donc sur le développement du pays. Bien qu’il n’ait pas encore déclaré sa candidature à la présidentielle, moïse Katumbi est vu comme le rival le plus sérieux du président sortant.

Ses chances sont grandes selon les observateurs de la scène politique de la République démocratique du Congo. Pour Joseph Kabila, cette volte-face de celui qu’il considère comme son représentant dans la puissante région du Katanga, ne peut être tolérée et encore moins rester impunie. Il a commencé par nettoyer l’entourage du jeune gouverneur, en renvoyant ses plus proches collaborateurs, surtout les responsables des régies financières de la région, une manière de l’isoler et de le couper de ses soutiens les plus fervents.

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Ensuite, on est vite passé à d’autres méthodes plus offensives. En octobre 2014, rapporte Congo Times, les services de sécurité ont déclaré avoir saisi des conteneurs appartenant à Moïse Katumbi, avec deux hélicoptères en pièces détachées et des véhicules de terrassement, prétextant que ce matériel pourrait dissimuler des armes et des munitions.

Le site rapporte également les propos de certaines sources qui concluaient qu’il s’agissait d’un « montage orchestré par le régime pour se débarrasser d’un encombrant gouverneur du Katanga candidat probable à la présidentielle de 2016 ». Katumbi venait en fait de révéler qu’une grande partie des 600 millions de dollars US versés par la région au Trésor public avait été dirigée vers le compte personnel du président Kabila. La tentative du président de réduire au silence son rival n’ayant débouché sur rien de concret, il a fini par demander la démission dans les 48 heures du gouverneur par le biais du président de l'assemblée provinciale du Katanga Gabriel Kyungu Wa Kumyanza, reçu le 25 décembre 2014 dans a ferme privée de J. Kabila près du parc de Kundelungu au nord-est de Lubumbashi, précise Congo Times. La demande de démission était plus claire lorsque ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga a signifié lors du point presse du 9 janvier une mise en garde de révocation au gouverneur Katumbi Chapwe. « Il est le représentant du chef de l’État, donc s’il veut toujours être gouverneur, il a intérêt à ne pas dépasser certaines limites ». La menace se confirme. L’«

invitation » à la démission était néanmoins agrémentée d’une menace très sérieuse en cas de refus. Un mandat d’arrêt serait lancé contre Katumbi avec des motifs pour le moins terribles, dont tentative de coup d’Etat, atteinte à la sécurité intérieure de la République Démocratique du Congo, détention d’armes de guerre, terrorisme, entre autres.

Graves accusations qui peuvent envoyer n’importe qui en prison pour le restant de ses jours. Moïse Katumbi aurait néanmoins la possibilité de quitter le pays avant l'exécution du mandat. Il ne serait pas blanchi mais resterait un fugitif toute sa vie. Résultat, Moïse Katumbi est toujours à son poste. La constitution le lui permet. De fait selon les termes de l’article 3 de la Constitution du 18 février 2006, les gouverneurs de provinces et leurs adjoints sont élus au suffrage universel indirect par des députés provinciaux, ils sont donc investis et non nommés par le président. Moïse Katumbi jouit ainsi d’une légitimité électorale contre laquelle le président ne peut rien. Si le gouverneur est donc indéboulonnable, pourquoi ne pas diviser le Katanga en quatre régions et réduire ainsi le pouvoir de Katumbi ? Le président y a pensé. Mais là aussi, ce ne sera pas chose facile, les Katangais pourraient se révolter. Jusqu’où ira donc le président pour débarrasser son chemin du plus gros obstacle à la perpétuation de son règne à la tête de la RDC ? A-t-il épuisé toutes les ressources ? Il y a plus inquiétant que faire démissionner un gouverneur, réduire son territoire pour diminuer son influence ou lancer un mandat d’arrêt contre lui.

La solution définitive. Les médias congolais parlent de l’intervention d’un autre acteur dans ce différend entre le président et son rival. Il s’appelle John Numbi Banza Tambo et est surtout connu dans l’affaire du double assassinat du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya Bahizire et de son chauffeur Fidèle Bazana Edadi. John Numbi Banza Tambo qui était patron de la police nationale congolaise, aurait été chargé par Joseph Kabila de liquider le dangereux rival.

Des sources proches du renseignement militaire à Kinshasa, cités par des médias congolais, ont indiqué que John Numbi a effectué un bref séjour dans la capitale congolaise où il aurait eu plusieurs séances de travail avec, ce que certains appellent les « bad guys

» chargés d’exécuter les « basses œuvres » du président. On rapporte également que ce personnage, auparavant en disgrâce, aurait dit à propos de Moïse Katumbi que celui-ci

«menace la pérennité de notre pouvoir. Il est le seul rival capable de faire ombrage au raïs

». Une source militaire, citée par des média congolais, affirme que John Numbi avait participé, le 5 janvier de cette année, à une rencontre entre Joseph Kabila et des notables katangais dans la ferme de Kashamata. Là, le sort de Katumbi aurait été le principal menu du jour. John Numbi aurait offert ses services pour abattre Moïse Katumbi, confie la source proche du renseignement, proposition qui aurait reçu le feu vert du président. Les démons de l'Afrique des complots et des assassinats politiques ne seraient-ils pas à jamais enterrés?

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Meurtre de deux Congolais: un procès au goût d'inachevé Antoine AGASSE - AFP - 27 Février, 2015

Trente ans de prison requis contre un homme disparu, aucune peine réclamée pour le seul accusé dans le box. Quatorze ans après la mort mystérieuse de deux Congolais, de nombreuses questions restaient sans réponse vendredi au dernier jour du procès aux assises de l'Isère.

Venues de Belgique ou d'Italie, toutes les familles des victimes ont quitté la salle d'audience vendredi matin à l'issue des réquisitions. "Elles ne reviendront pas pour le verdict", attendu sans la soirée, a assuré Me Jean-Baudouin Kakela Shibaba.

La veille, les victimes avaient déjà fait part de leur frustration face à cette affaire aux multiples énigmes. D'autant qu'un seul des trois accusés, l'architecte monégasque Alain Deverini, était présent dans le box.

Aucune peine n'a été requise à son encontre, l'avocat général Patrick Quincy ayant fait part de ses doutes quant à son implication. "Deverini est (...) complice de complice. Cela n'existe pas la complicité de complicité en droit pénal", a-t-il estimé. Il a en revanche été plus sévère à l'encontre de l'homme d'affaires belge Benoît Chatel, escroc patenté, manipulateur, informateur des services secrets français et congolais. Benoît Chatel "est entièrement responsable, totalement coupable de ce double assassinat commis dans des conditions atroces", il "a commandité, a organisé, a donné les moyens de commettre l'infraction", a estimé M. Quincy.

Benoît Chatel et Alain Deverini, aidés de l'Italien Domenico Cocco qui doit être jugé plus tard, étaient accusés d'avoir fomenté l'assassinat de Philémon Mwami Naluhwindja, chef Maï Maï d'une tribu de la région du Sud-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), et d'Aimé-Noël Atembina, conseiller militaire du gouvernement congolais à l'époque de Mobutu. Leurs corps avaient été retrouvés dans une voiture en feu le 29 décembre 2000, dans un champ de maïs à Chasse-sur-Rhône (Isère). Les trois hommes auraient organisé l'élimination de ces "putschistes" supposés pour protéger leurs affaires en RDC, selon la thèse retenue par l'accusation. On a appris à l'audience que Philémon Mwami a vraisemblablement été tué par erreur, ayant remplacé in extremis un général mobutiste, Kpama Baramoto Kata, au rendez-vous de Lyon.

- 'Titanic judiciaire' –

Mais quatorze ans après les faits, le mobile des assassinats reste nébuleux, selon les dires même des enquêteurs. Les deux tueurs, qui seraient "deux maghrébins de Vénissieux"

selon Cocco, n'ont en outre jamais été retrouvés.

Benoît Chatel, l'"indic" de l'office des stups, n'a lui cessé de voyager en dépit d'un contrôle judiciaire qui le lui interdisait. Il serait aujourd'hui à Lubumbashi, dans le sud-est de la RDC, selon Philippe Chansay-Wilmotte, avocat belge d'une partie civile, qui conseille par ailleurs l'actuel président de la RDC, Joseph Kabila.

"Dans cette affaire, il y a des points d'interrogation partout", a lancé Me Alain Fort, avocat de Deverini, qui n'a eu aucun mal à dénoncer "un Titanic judiciaire". "Ce que je n'accepte pas c'est qu'on mettre la responsabilité du naufrage du Titanic sur un passager de seconde classe", a-t-il tonné. Il a souligné que son client "sujet monégasque, pas extradable" aurait pu échapper à la justice française. "Il a choisi de vous faire confiance (...) car il n'a rien à se reprocher", a affirmé l'avocat. Le rôle de Deverini, au casier judiciaire vierge, repose essentiellement sur ses déclarations, par exemple d'avoir demandé à Cocco "d'éradiquer le problème des noirs". A l'audience, le décorateur d'hôtels de luxe et de casinos s'est défendu en plaidant l'ignorance et la naïveté. La défense a aussi mis en avant les autres pistes possibles de l'assassinat, comme le trafic d'uranium auquel se livrait Philémon Mwami ou le rôle trouble des services secrets.

"La montagne va accoucher d'une souris", prédisait, fataliste, Me Shibaba dès l'ouverture du procès.

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Facebook et YouTube toujours hors service Hind Talha -Le Point Afrique (avec AFP) -27/02/2015

Selon la société française de télécoms Orange, Facebook et YouTube restent

officiellement hors service en République démocratique du Congo (RDC). Pour contourner la coupure, des internautes, surtout accros à Facebook, ont trouvé des astuces pour masquer le numéro d'identification de leur ordinateur et ainsi se connecter librement.

"Les autorités maintiennent le blocage"

"Comme ce sont des applications que l'on appelle dynamiques, il y a de temps en temps une opportunité de connexion, mais, hélas, les autorités maintiennent le blocage", a précisé jeudi Jean-Michel Garrouteigt, directeur général d'Orange en RDC. "J'ai rencontré le président de l'ARPTC (l'organe de régulation) qui m'a dit que lui-même mais également le vice Premier-ministre en charge des PTNTIC (Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l'information et de la communication) essayaient eux aussi d'obtenir la réouverture", a-t-il ajouté.

Le pouvoir espérait ainsi éviter une "guerre civile"

Du 19 au 22 janvier, des manifestations avaient éclaté, à Kinshasa en particulier, et avaient fait entre 27 et 42 morts selon les sources. Les manifestants dénonçaient un projet de loi électorale qui ouvrait la possibilité pour Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se maintenir à son poste au-delà du terme de son mandat fin 2016, alors que la Constitution lui interdit de se représenter. Face à la contestation populaire, Kinshasa avait ordonné aux opérateurs de couper les SMS et aussi Internet pour bloquer les réseaux sociaux. Le pouvoir espérait ainsi éviter une "guerre civile", jugeant que l'usage par certains de ces réseaux mettait de "l'huile sur le feu". L'Internet fixe est revenu après deux jours de coupure. Le 7 février, les SMS, moyen le moins cher pour communiquer, ont été rétablis et, le lendemain, l'Internet mobile avait repris. Le 20 février, Twitter était accessible via certains opérateurs, mais Facebook et YouTube restaient mercredi toujours hors service.

© CongoForum, le samedi 28 février 2015

Pour plus de détails sur l’actualité congolaise, voyez www.CongoForum.be CongoForum est un site web unique qui existe depuis octobre 2005. Nous avons vraiment besoin de votre soutien financier. Merci de verser votre soutien sur le compte nro 738-0181033-53 de l’asbl CongoForum. Vous

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Débats

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LL  - jeudi 26 février 2015

  !"

en RDC, mais ont plu à la société civile. Après les événements violents de janvier, le temps est venu d’appuyer le Congo dans son processus électoral.

L

es propos de notre vice-Pre- mier et ministre de la Coopé- ration au développement Alexander De Croo le week- end passé, en RDC, ont surpris les observateurs et sans doute irrité le pouvoir en place. Il n’en reste pas moins que certains membres de la so- ciété civile locale s’en sont félicités.

C’est que les attentes sont grandes vis- à-vis de la Belgique : on attend de notre pays une plus grande présence non seulement économique,

mais aussi politique. Un interlocuteur de la so- ciété civile s’exclamait:

“Pourquoi la Belgique ne dit-elle rien face aux ar- restations arbitraires et au blocage de l’Internet ? Le pouvoir a besoin d’un langage clair de la com- munauté internatio- nale !”

Voilà qui est donc fait ! Samedi soir à l’Ambas- sade belge à Kinshasa, la capitale congolaise, Monsieur De Croo, s’ex- primant face à des Bel-

ges résidant sur place, a accusé ouver- tement le gouvernement de Joseph Ka- bila.

Notre ministre faisait référence aux malheureux événements des 19 au 21 janvier qui ont eu lieu non seule- ment à la capitale, mais aussi à l’est du pays. La majorité prévoyait une mesure conditionnant la prochaine élection présidentielle aux résultats d’un re- censement général de la population.

Face à cette nouvelle tentative de la majorité de ne pas respecter l’alter- nance démocratique prévue dans la Constitution congolaise, le peuple s’est

enhardi. Le pouvoir en place, dépassé par l’ampleur de la gro- gne sociale, a donné l’ordre de tirer. Bilan : 27 morts et de nom- breuses arrestations arbitraires. Afin de limi- ter les communications, In- ternet et le réseau SMS ont été coupés. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui demandent qu’une en-

quête impartiale soit menée. A ce titre, il faut plaider pour l’installa- tion effective d’une Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) indépendante dont la sélection des membres serait faite conformément aux prin- cipes de Paris et qui aurait pour mission de protéger et de promou- voir les droits de l’homme. Ce ne serait pas un luxe, alors que le procès Chebeya, du nom de cet activiste des droits de l’homme assassiné en juin 2010, piétine.

Avec le recul, la société civile congo- laise fait le constat que la population est fatiguée d’attendre les change- ments économiques et sociaux tant promis. Le processus électoral congo- lais ne laisserait donc pas indifférents les citoyens. “Le peuple est une force.

Quand il se soulève, il est irrésistible”, souffle-t-on du côté de la société civile.

Aujourd’hui, la loi électorale est pro- mulguée sans la fameuse mesure qui a tant échauffé les esprits et le calendrier électoral publié. Il ne reste plus qu’à

organiser concrète- ment les … 11 scrutins

dont 5 directs (élections provinciales, communales et locales ; élections pré- sidentielle et législatives) qui devraient amener entre octobre 2015 et fin 2016, 40 millions d’électeurs congolais à aller voter. Une gageure colossale ! Parmi les défis, signalons d’abord le nécessaire recensement des jeunes ayant aujourd’hui plus de 18 ans ; en- suite, grande nouveauté, la prise en compte des Congolais à l’étranger qui pourront élire un nouveau président et leurs députés nationaux. Cette nou- velle ne devrait pas laisser indifférents les nombreux expatriés habitant en Belgique.

Certaines voix s’élèvent déjà pour mettre en doute la faisabilité d’un tel processus, dans un pays aussi grand et peu habitué à l’exercice démocratique (les élections locales tant attendues n’ont pas eu lieu ni en 2006, ni en 2011). D’autres s’inquiètent : mal pré- parées, les élections locales ne seront- elles pas source de soulèvements po- pulaires et de violences ?

Car les Congolais ont soif de démo- cratie. Et ils ne se la laisseront pas voler.

Le défi est de passer d’une démocratie que certains estiment peu représenta-

Mal préparées, les élections

locales ne seront-elles pas source de soulèvements populaires et de violences ?

Car les Congolais ont

soif de démocratie. Et

ils ne se la laisseront pas

voler.

AXELLE FISCHER Commission Justice

et Paix Belgique francophone

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doivent guider notre achat mais ses qualités gustatives et énergétiques. Si le consommateur l’y incite, le producteur agira.

P

ermettez-nous de prolonger la réflexion sur les causes de la baisse des vitamines présentes dans les pommes aujourd’hui(1).

La vie du sol est régulée par la dé- composition des matières organi- ques. Cette décomposition est no- tamment le fait des insectes et des mycorhizes présents dans le sol. C’est cette vie du sol qui donne aux ali- ments leur vitalité. Un traitement fongicide ou insecticide sur les plan- tes perturbe l’équilibre du sol, qui n’est donc plus en mesure de nourrir les plantes de façon optimale. Il est en outre prouvé qu’une plante qui doit lutter naturellement contre les para- sites sera plus riche en vitamines et en antioxydants.

Les traitements chimiques et les fertilisants entraînent donc des nui- sances. C’est là sans doute que se si- tue la différence essentielle entre la culture biologique et la culture tradi- tionnelle, la première

étant soumise à un ca- hier des charges strict:

pas de résidus de pesti- cides dans les pommes bio, plus de vitamine C, de fer, de magnésium et de phosphore selon différentes études. “Le modèle agroalimentaire privilégie les fruits et lé- gumes qui poussent vite et bien avec un rende-

ment important”, explique Madame Bourguignon(1). Et c’est bien le cas : on a fait tellement de croisements pour trouver des pommes visuelle- ment attirantes et à haut rendement qu’on a complètement délaissé le cri- tère vitaminique. Adieu les vieilles variétés ! On mange avec les yeux : l’arboriculteur ne peut proposer à la vente qu’un fruit parfait, calibré à 5mm pour une présentation opti- male…

Une autre différence de “taille” est que les pommes des années 50 pous- saient sur des arbres haute tige, ce qui n’est plus le cas. Or, l’expérience nous montre que le goût, l’odeur et les per- formances de conservation d’un ar- bre à haute tige et ceux d’un arbre basse tige ne sont pas les mêmes.

Mais il faut aussi parler de la con- servation des fruits. C’est là pourtant un facteur essentiel. Jusqu’il y a 40 ans – et certains l’ont fait encore bien plus tard – on conservait les fruits dans des frigos classiques: on pouvait les ouvrir pour entrer ou sortir le ton- nage souhaité mais la conservation n’allait pas au-delà du 31 mars. Le consommateur devait alors attendre l’arrivée des fruits d’été.

Depuis lors, on a modifié le procédé frigorifique en inventant l’U.L.O. (Ul- tra Low Oxygen). Dans ce type de frigo, le taux d’oxygène est réduit, grâce à un adsorbeur d’02, à 4% (il est de 21% dans l’atmosphère). Ce pro- cédé ralentit l’activité respiratoire du fruit et prolonge sa conservation, permettant ainsi de proposer des pommes jusqu’à la récolte suivante.

Mais quelle est la qualité du fruit qui en ressort ? La pomme, comme l’humain, est composée de cellules et ce dernier ne pourrait survivre avec si peu d’oxygène…

Précisons aussi que le manque de vitamines est lié au fait que, pour que le processus de conservation en U.L.O.

soit optimal, il con- vient de cueillir les fruits avant la maturité complète. Or c’est cel- le-ci qui procure bien des qualités nutritives et gustatives.

Faut-il donc délaisser les pommes et autres fruits?

Non, bien sûr. Fruits et légumes doivent occuper une place impor- tante dans notre alimentation. Es- sayons cependant de modifier notre regard : ce n’est pas la couleur du fruit, la texture de sa peau, sa forme parfaite qui doivent guider notre achat mais ses qualités gustatives et énergétiques. Si le consommateur l’y incite, le producteur sera amené à re- voir en partie ses choix quant aux va- riétés cultivées, aux traitements ap- portés et au mode de conservation.

U(1) Article “Les fruits et légumes, c’était mieux avant”, paru dans L.L.B. du 24 janvier 2015

MARC DE FROIDMOND ET

MARC FICHERS Respectivement

arboriculteur retraité et Secrétaire général de Nature Progrès

Belgique

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la base. “Nous vous avons donné nos oreilles, nos yeux, notre bouche. Qu’en avez-vous fait ?”, scande un partici- pant à une rencontre associative. Le Congo a des moyens humains impor- tants : entre autres, une société civile organisée, dont un réseau de l’Eglise catholique, habituée à avoir une pa- role politique qui fait autorité. Sur cette base, il est encore temps de me- ner une éducation civique pour que les élections se déroulent dans l’en- semble du pays avec calme et de pré- parer des mécanismes d’observation électorale, garante de la transparence

nécessaire.

Le rôle de la Monusco dans ce pro- cessus doit être fort, et ce malgré les tensions actuelles avec le gouverne- ment qui ne voit pas d’un bon œil la prétendue “ingérence” de la Mission des Nations unies sur l’opération de désarmement de groupes armés dans l’instable région de l’Est. Il est vrai, comme l’a signalé le Président congo- lais Joseph Kabila, que le pays n’est pas sous la tutelle de la Monusco. Il n’en reste pas moins que son aide fa- ciliterait grandement la logistique et le maintien de la sécurité.

Pour organiser ces élections, man- quent encore les moyens financiers.

Car cette opération nécessaire est aussi coûteuse: 1,145 milliard de dol- lars est prévu. Et même si des écono- mies sont possibles, l’aide internatio- nale est incontournable. Raison de plus pour que la Belgique prenne sa place en jouant un rôle dans les mois à venir. Mais pour cela, il faut que le dialogue avec le pouvoir en place soit maintenu. La Belgique (ses autorités, et sa société civile) doivent s’engager aux côtés des Congolais pour les aider à mener à bien ce processus électoral aux conséquences, on le souhaite, po- sitives pour la paix et la sécurité de la région. D’ici là, il s’agit de rester vigi- lants et de porter une attention parti- culière aux défenseurs des droits hu- mains et journalistes locaux qui auront pour tâche d’informer leurs concitoyens et la communauté inter- nationale.

“Fatigués avec les donneurs de leçons”

M. De Croo, ministre belge de la Coopération au développement, a dénoncé samedi, quelques heures après son arrivée à Kinshasa, “la situation face à laquelle nous nous trouvons, avec son lot d’arrestations, de justice arbitraire et d’interruption de l’Internet mobile et du trafic des SMS”, qui n’est selon lui

“pas tolérable”. Le gouvernement congolais a très mal pris les propos : “Nous sommes choqués. Parce que nous avions cru avoir tourné cette page avec l’inénarrable M. De Gucht. Et voilà un nouveau De Gucht qui se profile à l’horizon”, a affirmé le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende Olamanga, à la RTBF. “Nous sommes un peu fatigués avec les donneurs de leçons, surtout lorsqu’ils viennent d’ailleurs”, a ajouté M. Mende. (Belga)

Contexte

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Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

Sous la supervision du facilitateur de l’Union africaine (UA), le Togolais Edem Kodjo, les travaux du dialogue national, initié par le président Joseph Kabila pour tenter de sortir

Longtemps hostile à tout dialogue avec Joseph Kabila, qu’il connaît bien pour avoir été son directeur de campagne, l’ancien président de l’Assemblée nationale a modifié sa

Trente-six civils ont, selon un bilan officiel, été tués dans la nuit de samedi à dimanche à Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo, provoquant la colère

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