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03/03/12/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

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03/03/12/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

Le pétrole des Virunga, la campagne de diabolisation contre l’ex-speaker de l’Assemblée nationale, la redistribution des cartes dans le paysage politique… autant de sujets abordés par la presse congolaise ce week-end.

La présence, dans un extrait de presse, d’un tableau sous forme d’image nous oblige à diffuser cette revue sous forme de PDF. Toutes nos excuses envers les lecteurs à qui cela occasionnera des difficultés de lecture.

Virunga

Sous le titre : « Pétrole des Virunga : revirement spectaculaire de Kinshasa », Le Potentiel fait état d’un nouveau rebondissement dans l’affaire qui met en cause la Britannique Soco International concernant l’exploration pétrolière dans la concession du parc national des Virunga. Après avoir cédé en 2011 aux pressions extérieures en suspendant les activités exploratoires de Soco, Kinshasa vient de faire un revirement spectaculaire en autorisant à nouveau la Britannique à mener des explorations, juste par voie aérienne, dans le bloc à problème. L’on est ainsi parti pour une nouvelle saga.

Pourtant, des organisations internationales de défense de l’environnement telles que Greenpeace, à côté de l’Unesco, restent toujours à l’affût, décidées à faire échec au projet d’exploitation pétrolière dans le parc national des Virunga.

(« Virunga » veut dire « Les Volcans » et désigne l’ensemble des hauts reliefs dus à l’activité tectonique qui se trouve au Nord du lac Kivu, tant en territoire congolais que rwandais et comprend un certain nombre de volcans bien connus comme les monts Nyiragongo, Ruwenzori, Nyamlagira, Visoke… Cette région présente un grand intérêt scientifique tant pour les vulcanologues que pour les biologistes, et a de ce fait été érigée en parc national dès l’époque coloniale. Les pétroliers ne sont pas seuls à s’y intéresser : les parcs engendrent de nombreux heurts avec les populations du voisinage qui se trouvent privées des possibilités de chasse, de cueillette, de récolte du bois de chauffage, etc… qu’elles pourraient y faire. Les conflits liés au braconnage en bordure des parcs sont nombreux. D’autres sont liés à l’exploitation illégale des ressources du sous-sol, tant minières que, dans ce cas d’espèce, pétrolières.

De tous ceux qui voudraient exploiter les ressources situées dans les parcs, les rapaces pétroliers ne sont certainement pas les plus sympathiques ! La question du pétrole des Virunga pose cependant aussi la question générale des parcs nationaux, qui servent à la conservation de la nature dans l’intérêt de tous mais privent aussi les populations africaines de certaines ressources. Si l’humanité veut des parcs, ne devrait-elle pas payer les jardiniers ? NdlR)

Boshab

A en croire Les Points Saillants, Evariste Boshab est la cible de la guerre souterraine entre le PPRD et ses alliés. Ce journal rapporte que pour cette mandature, le président Joseph Kabila souhaiterait avoir les mains libres et voudrait contrôler à cent pour cent toutes les institutions républicaines du pays sous l’omnipotence de son seul rassemblement politique.

Le décor est planté à l’Assemblée nationale où le PPRD occupe la majorité de sièges. La perspective de cette nouvelle redistribution des cartes pousse certains partis politiques alliés à se positionner utilement. D’où, la campagne de diabolisation orchestrée contre l’ex-président de l’Assemblée nationale, Evariste Boshab, accusé de détournement des deniers publics.

(Nous avons évoqué hier les déboires de Boshab et n’allons pas y revenir. Mais on se demande où cette feuille a vu le PPRD occuper « la majorité des sièges ». Il a en réalité perdu près de la moitié de ses sièges et ne dot sa « Majorité » qu’au fait d’avoir ratissé très large pour contituer sa MP. Cette nébuleuse de partis et d’individus détient, en effet, une majorité sur le papier. Mais, au sei de cette « majorité » la MP ne peut compter de

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façon sûre que sur 150 hommes du PPRD et des partis alliés comme le PPPD ou le MSR.

Les autres sont des opportunistes gyrovagues qui ne seront fiables que dans la mesure où ils seront ministres… NdlR)

Chambre

Radio Okapi évoque « les députés de l’UDPS et alliés divisés sur la question de siéger à

l’Assemblée nationale ».

Un groupe de députés de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et alliés ont siégé jeudi 1er mars, à la plénière de l’Assemblée nationale. Certains ont confirmé, dans une déclaration conjointe, qu’ils participeront désormais « sans complaisance» aux travaux de la chambre basse du parlement.

«Je ne vous parle pas de participer pour aller cautionner. Je vous parle d’aller siéger pour barrer la route aux ennemis de la démocratie », a déclaré Martin Fayulu, député de l’Ecide ayant choisi de siéger à l’Assemblée nationale.

Ne reconnaissant pas les résultats des élections présidentielle et législatives, Etienne Tshisekedi, président de l’UDPS, menace d’exclure tous ses députés qui siégeraient à l’Assemblée nationale.

Cette position divise l’UDPS et ses alliés. Martin Fayulu, un des ténors de l’idée de participer désormais à l’Assemblée nationale, explique son choix : «Tshisekedi ne peut pas se dédire. C’est un problème d’honneur. Nous disons que les institutions actuelles sont illégitimes ». Notons qu’à ce jour, vingt-quatre noms et signatures des membres de l’opposition sont déjà enregistrés à l’Assemblée nationale. D’autres par contre continuent à manifester leur fidélité au mot d’ordre lancé par Etienne Tshisekedi, notamment Serge Mayamba, Diomi Ndongala et Roger Lumbala.

Le Potentiel fait chorus et constate que « Les violons sont loin de s’accorder entre l’UDPS et alliés au sujet de la participation de leurs élus à l’Assemblée nationale ».

La déclaration des députés regroupés au sein «des forces acquises au changement» a soulevé une vive controverse autour de la participation des élus qui s’identifient comme tels, dont l’UDPS/Tshisekedi. A travers cette déclaration, le député Kalonji Mukendi Romain, élu sous le label UDPS/Tshisekedi dans la circonscription électorale de Miabi, au Kasaï Oriental, a fait remarquer que la manœuvre visant à pousser les forces du changement à boycotter ce mandat ne passera pas. « Les animateurs du pouvoir sortant nous poussent à boycotter ce mandat pour leur offrir l’opportunité, notamment de décider seuls du choix des responsables des institutions politiques et celles d’appui à la démocratie, telles que la Cour constitutionnelle, la CENI et le CSAC ainsi que le contrôle des élections à venir».

L’élu de Miabi a rassuré leur attachement à Etienne Tshisekedi : « C’est donc par souci de barrer la route aux prédateurs et de sécuriser les intérêts de notre peuple meurtri que nous avons levé l’option de faire valider les mandats des élus, de démasquer tous les fraudeurs et engager des discussions pour résoudre la crise postélectorale. Avec ce choix stratégique, nous tenons à rassurer le peuple congolais de notre fidélité, de notre indéfectible attachement, ainsi que de notre loyauté à son élu, le président Etienne Tshisekedi wa Mulumba ».

Par ailleurs, même si ces derniers siègent déjà, ils n’acceptent toujours pas le verdict des urnes, publiés par la CENI. « Nous tenons aussi à préciser que l’acceptation de nos mandats ne veut pas dire que nous acceptons les résultats des élections que nous continuons de qualifier de non crédibles… », a déclaré Romain Kalonji.

Jusque hier vendredi, la déclaration a comporté près d’une cinquantaine de signature des élus UDPS, USC, ECIDE, SET, RECO, MPCR, PT, DTP et DDC.

Du côté du bureau politique de l’UDPS, de même que des autres alliés tels que la Démocratie chrétienne d’Eugène Diomi Ndongala, ils sont loin de partager cette vision.

Comme pour dire, ceux qui acceptent de siéger ont cessé de défendre l’idéal du changement.

Joint au téléphone, Me Daniel Asselo, membre de la présidence de l’UDPS, souligne : « Le parti ne pourra que tirer les conséquences juridico-politiques qui s’imposent». Et

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d’ajouter : «Mais nous vous avions déjà dit que pour des raisons d’intérêt personnel, il y aurait toujours un groupe de députés qui accepteraient d’aller siéger. C’est paradoxal qu’ils reconnaissent l’autorité de Tshisekedi, alors qu’ils ne respectent pas les instructions de ce dernier », a-t-il affirmé. Pour Me Daniel Asselo, il n’y a jamais eu un quelconque consensus, lequel serait en plus, approuvé par le président du parti, Etienne Tshisekedi.

Cet avis est du reste partagé par la Démocratie chrétienne. Pour le président de ce parti, Eugène Diomi Ndongala, il reste fidèle à Etienne Tshisekedi. Avant de noter : «Si nous souhaitons le changement pour lequel nous nous sommes battus. Nous devons donc comprendre que ce changement n’est possible que si nous nous dépassons de la passion de l’opportunisme et de la recherche des intérêts personnels ».

Il faut encore noter que le premier député UDPS à avoir pris la parole a expliqué à la tribune sa décision de siéger bien qu’il ne reconnaisse pas la validité des élections en termes suffisamment explicites pour devoir sortir sous les huées de a Majorité et finir son exposé hors de la salle à l’usage de la presse.

(De part et d’autres, on ne se fait pas faute de recourir à des arguments qui volent bas : ceux qui siègent passent pour être attirés seulement par « la loi de l’entrecôte » et l’on constate aussi avec ironie que certains « apparatchiks » de l’UDPS, comme V. Mubake, sont d’autant plus résolus à empêcher les autres de siéger qu’ils n’ont pas réussi, eux, à décrocher un siège. Ce sont surtout les « dépités » qui ne veulent pas que siègent les députés. Voilà une autre application de la « loi de l’entrecôte » : tant qu’un parti n’a pas d’élus, les gens les plus avantagés en son sein sont ceux de l’appareil, qui en RDC se confond avec l’entourage du leader. Quand il y a des élus, il faut partager l’entrecôte avec eux. Mieux vaut ne pas entrer dans ces bassesses.

Les élections, même calamiteuses, ont quand même eu un unique résultat positif : elles ont mis l’UDPS dans le jeu normal des institutions. Il était anormal et malsain qu’un parti qui manifestement a l’appui d’une partie importante de la population congolaise ne soit pas présent au Parlement de la RDC. Ce fait est important et positif, même si, dans l’ensemble du merdier électoral, il fait l’effet d’une unique rose fleurissant sur un énorme fumier.

Il est d’autre part souhaitable que des voix s’élèvent au Parlement pour rappeler la réalité à des députés qui ne seront que trop tentés de s’installer dans le confort du « fait accompli ». Leur rappeler que toutes les observations objectives et désintéressée reviennent finalement aux mêmes conclusions : les élections du 28/11/11, organisées dans des conditions invraisemblables, ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Et il est certain que les fraudes les plus importantes ont eu lieu au niveau des centres de compilation. On pourrait cependant se rapprocher de la « vérité des urnes » en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération à avoir été publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres publiés par la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV et leur crédibilité est nulle. Kabila n’a pas été élu. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait.

Mais les chiffres publiés par l’UDPS ne s’accompagnaient pas non plus de ces PV et leur crédibilité est tout aussi nulle. Tshisekedi n’a pas davantage été élu et son

« installation » comme Président relève du Carnaval. Tout ce que l’on peut dire, c’est que les résultats des élections demeureront à jamais inconnus.

C’est là que le bât blesse, moins peut-être à cause du caractère de Tshisekedi, de son ego surdimensionné ou de sa capacité à s’illusionner lui-même, qu’à cause du fait que les partis congolais sont les « propriétés privées » de leurs leaders et non l’instrument des aspirations de leur base. Ce « présidentialisme » des partis est encore renforcé par une

« dérive présidentialiste » de l’Etat. A partir du moment où, pour influencer la politique, il faut être Président de la République, on se heurte au problème qu’un fauteuil présidentiel, comme la plus vulgaire des chaises, n’a qu’une place. NdlR)

Gouvernement

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Le Soft s’intéresse au bras de fer de l’heure au moment où on attend les démissions de ministres qui se font attendre depuis longtemps.

Compte à rebours de gros enjeu sur les huit jours donnés aux membres du

gouvernement et aux gouverneurs de province élus députés nationaux pour choisir entre le siège parlementaire et les postes que les concernés occupent encore des exécutifs national ou provincial, afin de libérer le président de la République pour opérer le sursaut vivement attendu de l’heure pour le pays, dit Le Soft.

La RDC dans la presse et les documents internationaux

"Il y a le pouvoir et puis, il y a le peuple congolais"

(Entretien avec J-P Duchâteau – La Libre - 25/02/2012)

"Kabila n’est pas fréquentable et Reynders ne devrait pas le fréquenter. Tous les éléments sont concordants pour montrer que Kabila a volé les résultats de l’élection

présidentielle. Il faut le lui dire en face."

Alexis Deswaef est Président de la Ligue belge francophone des droits de l’Homme

Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a annoncé qu’il comptait se rendre au Congo fin mars. Est-ce une bonne idée?

Il y a le pouvoir et puis, il y a le peuple congolais. Et je pense que pour le pouvoir en place, ce serait une mauvaise décision que de s’y rendre, parce que c’est prendre acte du vol de l’élection, tant lors du scrutin présidentiel qu’aux législatives. Par contre, pour le peuple congolais, qui n’a pas les dirigeants qu’il mérite, il ne faut pas le laisser tomber.

Dans ce cadre, des rencontres entre des responsables politiques belges et la population sont évidemment importantes pour bien leur montrer que la Belgique est toujours à leur côté et qu’on ne les laisse pas tomber. Il faudrait d’ailleurs que le ministre des Affaires étrangères ait le courage de la fermeté. Tous les éléments sont concordants pour montrer que Kabila a volé les résultats de l’élection présidentielle. La disparition des bulletins de vote, le nombre de votes incertains, les doubles ou triples inscriptions démontrent que ce n’est pas la bonne personne qui est à la présidence du Congo. Kabila n’est pas fréquentable et Reynders ne devrait pas le fréquenter. D’ailleurs, le ministre des Affaires étrangères avait dit qu’il n’irait au Congo après les législatives que si le processus électoral était plus transparent. Je suis surpris de voir, alors que tous les observateurs ont constaté que les mêmes fraudes massives se sont répétées, que Reynders décide quand même d’y aller. Mais s’il y va, ce devrait être avec un message clair et ferme tant vis-à-vis du pouvoir en place que vis-à-vis de la population.

On sait le rôle que joue la Belgique dans la communauté internationale à propos du Congo; vous pensez donc qu’il s’agit d’un mauvais signal?

C’est dans le même ordre d’idées que la lettre malheureuse que le Premier ministre a envoyée il y a quelques semaines à Kabila où on a l’impression effectivement que la Belgique s’incline par rapport aux résultats de l’élection. Il est évident que la Belgique est un pays qui compte dans ce domaine, et qu’une reconnaissance de sa part sera évidemment exploitée par le pouvoir congolais.

L’Europe et la Belgique en particulier doivent-elles quand même continuer à financer les processus électoraux au Congo?

Plus que jamais, l’Europe et la Belgique doivent continuer à soutenir le Congo, en tout cas le peuple congolais, pour financer des élections transparentes. Il y a quand même eu un gros problème qui s’est posé avec les observateurs belges qui ont assisté aux élections et qui sont rentrés de manière totalement prématurée en osant dire que tout s’était bien passé et qu’ils n’avaient pas vu de fraude. A partir du moment où on part quasiment avant la fin du scrutin, on n’est plus en droit de cautionner ou non un

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processus électoral. Soit on va comme observateur et on fait son travail jusqu’au bout, soit on reste ici.

Selon vous, la situation des droits de l’Homme s’est-elle améliorée ces dernières années? Il y a un pouvoir qui dérive vers une dictature, et une telle évolution se fait toujours au détriment des droits de l’Homme. Quand on entend les Congolais, la situation des droits de l’Homme est très inquiétante avec les actions du pouvoir, tant pour assurer sa réélection que pour assurer son impunité.

Korongo ou le vol étrange de la cigogne (Guy De Boeck - CongoForum - 26 02 12)

« Korongo » désigne en effet les grands oiseaux migrateurs dans la principale langue du Congo. L’envol de cette cigogne fait l’objet d’un communiqué de presse, signé nommément par « George Arthur Forrest, Président du Conseil de Gérance », ce qui n’a rien d’étonnant en soi. Les circonstances, fort spéciales, donnent cependant à la chose un tour inhabituellement politique.

Cela n’a pas échappé à Cheik Fita qui, sur son blog, s’interroge « Aviation civile en RD Congo. SN BRUSSELS ET FORREST DETENTEURS D’UN FAUX ? » et précise : « Il a été publiée une information selon laquelle la société de transport aérien « Korongo » serait enfin en possession d’une licence d’exploitation pour desservir les lignes aériennes intérieures congolaises.

Ce sujet a été repris dans plusieurs forums des congolais sur Internet. De différentes discussions, nous avons retenu ceci : en quelques mots, cette affaire contient beaucoup de zones d’ombre ».

Brussels Airlines et le Groupe Georges Forrest International (GFI) ont fondé leur filiale commune « Korongo Airlines » en avril 2010, le premier CA s’est tenu le mardi 13 avril et une licence de transporteur aérien en RDC a été demandée le jeudi suivant. Quand une démarche de la mi-avril aboutit à la mi-février… deux ans plus tard, on ne peut en tous cas pas parler de « hâte suspecte ». Surtout en présence du manque flagrant de transports aériens sûrs et valables et RDC !

Il est bon de rappeler le texte du communiqué, que voici. On remarquera que plus de la moitié de ce texte, émanant d’une compagnie commerciale et signé par un homme d’affaires de premier plan, n’est consacrée ni aux affaires ni aux avions, mais à Joseph Kabila.

« George Forrest souligne la nouvelle dynamique initiée par le Président Kabila.

Le président du Conseil de gérance de Korongo Airlines, George Arthur Forrest se réjouit de l’octroi des licences d’exploitation (signées le 12 janvier 2012) et des licences d’importation des avions (signées le 15 janvier 2012), permettant le lancement de la compagnie aérienne. Korongo Airlines a par ailleurs obtenu, le 31 janvier 2012, l’approbation de ses programmes d’exploitation internationale et domestique.

A titre personnel, au nom du Conseil de gérance et des employés de Korongo Airlines, je tiens à remercier les autorités de la République Démocratique du Congo, en particulier le Président Kabila qui entend insuffler une nouvelle dynamique en faveur des investisseurs en RDC », a déclaré George Arthur Forrest. « Nous exprimons notre volonté de soutenir son programme de relance afin de mener le pays vers le redressement économique et social. Le lancement de Korongo Airlines y contribuera de façon très concrète.»

Le lancement de Korongo Airlines s’inscrit dans le processus des cinq chantiers initiés par le Président de la République. Basée à Lubumbashi, Korongo Airlines vise à relier les principaux centres du pays et à désenclaver certaines régions, en fournissant un service de qualité irréprochable conforme aux standards internationaux les plus pointus.

La compagnie aérienne Korongo Airlines a été créée par Brussels Airlines et le Groupe Forrest International. Brussels Airlines fait partie du groupe aéronautique Lufthansa et possède une longue expérience en Afrique centrale. Il est significatif de rappeler que le

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Groupe Forrest International est présent sans discontinuité en République démocratique du Congo depuis 1922 et y est aujourd’hui un des principaux employeurs et investisseurs

privés.

Korongo Airlines publiera prochainement son programme commercial, en accord avec les autorités de l’aviation civile congolaise ».

On remarquera aussi que le document se compose, d’une part d’une charretée de fleurs à l’adresse de JKK, d’autre part de la mention de nombreux actes légaux accomplis à diverses dates données avec précision, mais que malgré ce mélange il n’y figure nulle part que « JKK a fait ceci ou cela à telle date ». C’est même étonnant car, si l’on se met à la place de la personne chargée de rédiger le texte, qu’y aurait-il eu de plus naturel que d’écrire : « je tiens à remercier les autorités de la République Démocratique du Congo, en particulier le Président Kabila qui a signé le 12 janvier 2012 l’octroi des licences d’exploitation » ? La solution retenue aboutit à un texte entortillé et moins élégant.

Pourquoi avoir agi ainsi, sinon parce que l’on voulait donner l’impression d’une grande activité de JKK a diverses dates du mois de janvier (« je signe ; donc je suis »), sans toutefois rien écrire qui en soit une affirmation directe ! Et si l’on évite soigneusement d’affirmer quelque chose, c’est que l’on est conscient de ce que ce serait au moins une déclaration aventurée et au pire, un mensonge.

Cheik Fita semble donc bien faire fausse route lorsqu’il énumère, parmi ses « zones d’ombre » :

1. Le document officiel le plus important pour Korongo aurait été signé le 12 janvier 2012 par monsieur Joseph Kabila le président sortant. (C’est précisément ce que le document suggère, mais se garde bien de dire !)

2. Signé le 12 janvier, le décret n’a été rendu public que plusieurs jours après.

(Bizarre, mais sans plus ! Et la confusion qui règne depuis le 28 novembre peut expliquer bien des choses)

3. Durant des années, ce dossier a été bloqué. C’est au moment où décède Augustin Katumba Mwanke, l’éminence grise de monsieur Kabila que subitement le dossier refait surface. (Ce ne serait ni avant, ni après, mais le jour même, le « crash » ayant eu lieu le 12 janvier. Ce qui est plus curieux, c’est que c’était un dimanche.

Cela dit, il est exact que les ambitions congolaises de Brussels Airlines sont bien plus anciennes, qu’il y a déjà eu un mariage raté avec HBA, etc… Mais ne faut pas tout mélanger !).

4. Depuis le nouvel an 2012, monsieur Kabila a disparu des radars. Des informations l’ont même déclaré victime d’un AVC. Autrement dit, physiquement et intellectuellement inapte à poser pareil acte. (Un AVC laisse pratiquement toujours des séquelles qui peuvent aller de légers troubles à la paralysie. JKK pourrait donc fort bien être tout à fait apte à signer des documents, même après un AVC. Mais il est exact que l’on ne l’a plus vu depuis le 5 janvier sans que personne nous dise pourquoi.)

5. Depuis bientôt deux mois, monsieur Kabila est aux abonnés absents, au propre comme au figuré. L’autorisation de « Korongo » serait-elle à ce point vitale pour la nation pour interrompre cette immobilité présidentielle? De quel point de la RD Congo le document aurait-il été signé ?

6. Depuis les élections du 28 novembre 2011, tout le gouvernement congolais est démissionnaire. Tous les dossiers importants qui n’avaient pu être finalisés durant la législature 2006-2011 devraient attendre un nouveau parlement, un nouveau gouvernement.

7. Le ministre (des transports sûrement) qui a « signé » en date du 31.01.2012 l'arrêté approuvant le programme des vols de Korongo avait-il qualité ? Au moment où il n’y avait plus de parlement devant lequel il aurait pu le cas échéant être interpellé et rendre compte?

(Ces deux paragraphes semblent ignorer la notion d’affaires courantes. Des actes découlant d’une demande introduite en avril 2010 et que l’on a eu largement le temps d’examiner quant au fond en font partie.)

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8. Pire, depuis le 28 novembre, la RD Congo vit dans une grande turbulence politique caractérisée par des élections bâclées avec des fraudes à grande échelle. Et dans toute cette tempête, comment l’affaire « Korongo » peut-elle sortir à ce point du lot ?

9. Voici la composition du capital de Korongo : Brussels Airlines possède 50,5% et le Groupe Forrest 49,5%. Ce holding possède 70% de la nouvelle compagnie, les 30% restants étant entre les mains d'investisseurs congolais. Quand on sait que l’état congolais n’a même pas une compagnie aérienne exploitant le marché intérieur, quand on sait que les « investisseurs congolais » dont il est question ici sont sûrement quelques personnalités congolaises proches du pouvoir, peut-être ces « nouveaux riches » arrivés en babouches avec l’AFDL… Où se situe alors l’intérêt supérieur de la nation ?

(Il faudrait quand même savoir si cette affaire a traîné en longueur, comme on le laisse entendre au §3, ou si elle a été traitée avec une hâte suspecte, comme le laissent entendre les § 5 et 8. Y a-t-il eu atermoiements funestes ou précipitation inconsidérée ?

On laisse par ailleurs entendre que la « hâte » mise – en deux ans pour des formalités administratives ! – à satisfaire les impétrants serait due à leur qualité de riches et, pour les investisseurs congolais à leur qualité de « nouveaux riches arrivés avec l’AFDL ». Y a-t-il prescription pour les biens (mal) acquis avant 1997 ? Il n’y a pas de grosse fortune qui ne repose sur l’exploitation, l’injustice et souvent le crime).

10°. La compagnie belge Brussels Airlines exploite depuis des lustres la ligne Bruxelles-Kinshasa-Bruxelles tous les jours sans qu’en contrepartie, une société aérienne congolaise n’exploite la même ligne. Quel est le manque à gagner de la RD Congo ?

(Dans le monde néolibéral où nous sommes, les compagnies aériennes n’appartiennent plus aux états et la « contrepartie » devrait être accordée, non pas même par la Belgique, mais par l’UE, qui interdit les vols sur l’Europe à a majorité des compagnies africaines).

Si ses démarches sont des plus transparentes, de tout ce qui précède, la société Korongo n’aurait-elle pas intérêt à attendre quelques mois, le temps que le climat politique devienne plus serein ?

C’est un fait, il y a un besoin réel de transport en RD Congo. Ce problème devrait-il être résolu à n’importe quelles conditions ?

En définitive, le « document » signé par monsieur Kabila est-il ou non issu d’un parcours administratif transparent, sans trafic d’influences et autres dessous de table… Est-ce alors un faux?

Pour SN Brussels et le groupe Forrest, nous souhaitons beaucoup qu’il n’en soit pas ainsi ».

Il est évidemment très intéressant de se demander si un fait est vrai ou faux lorsque l’on commente un texte qui ne parle à aucun moment de de fait ; c'est-à-dire du « document signé par Kabila » ! Pour le reste, se demander s’il est « issu d’un parcours administratif transparent, sans trafic d’influences et autres dessous de table… ». Tout le monde connait la réponse, quand il s’agit de la RDC.

Ce qui ressort manifestement du document tel qu’il est, c’est que Forest et Korongo Airlines ont accepté de participer au petit jeu qui consiste à multiplier les

« informations » sur les multiples activités, toujours invisibles, du « président fantôme ».

En réalité, dans la mesure où ces actes ont encore été posés par le gouvernement Muzito en affaires courantes, ils seront parmi les derniers actes encore légaux posés au Congo.

Sous peu, la notion même de légalité devrait y disparaître pour un bon moment.

En effet, les élections du 28/11/11, organisées dans des conditions invraisemblables, ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Et il est certain que les fraudes

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les plus importantes ont eu lieu au niveau des centres de compilation. On pourrait cependant se rapprocher de la « vérité des urnes » en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération à avoir été publique et vérifiée par des témoins.

Les chiffres publiés par la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV et leur crédibilité est nulle.

Les chiffres publiés par l’UDPS ne s’accompagnaient pas de ces PV et leur crédibilité est nulle.

L’Eglise n’a jamais publié les résultats constatés par ses observateurs, parce qu’ils étaient partiels.

Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires.

La CSJ a cependant entériné les résultats de la présidence et est en train de faire de même avec les contentieux des législatives. Sa crédibilité est nulle.

Le temps s’est écoulé, la pluie tropicale est tombée sur les bulletins abandonnés en plein air, il y a eu un incendie à la CENI. Tout ce que l’on peut dire, c’est que les résultats des élections demeureront à jamais inconnus.

Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Il y a encore un Congo et des Congolais, mais on peut fort bien contester qu’il y ait encore un état nommé RDC.

Avec Korongo, des cigognes pourront le survoler, mais on soupçonne que les vols de vautours seront bien plus nombreux…

Mines : l'Afrique veut sa part du gâteau

( Christophe Le Bec, envoyé spécial au Cap – Jeune Afrique - 28/02/2012)

Accroître les recettes publiques, créer des emplois nationaux y compris aux postes de direction, imposer les entreprises locales... Les États ont décidé de reprendre la maîtrise de leurs gisements

pour en faire profiter les populations.

Un vent de patriotisme économique souffle sur les mines africaines. Dans les allées du salon Mining Indaba, qui a rassemblé 7 200 décideurs miniers du 6 au 9 février au Cap, en Afrique du Sud, les mots « révision contractuelle », « africanisation » et même « nationalisation » revenaient en boucle dans les conversations. En particulier à la sortie des conférences de ministres africains ayant un discours ferme (RDC, Afrique du Sud) à l'égard des investisseurs miniers, désignés comme les mauvais élèves du développement local.

Avec un boom des prix des minerais depuis 2009, le « scandale géologique » du continent n'est plus supportable pour les États richement dotés. Les autorités publiques, mais aussi les décideurs africains du secteur, s'indignent : « Notre continent détient plus du tiers des réserves mondiales de minerais.

Une proportion qui monte à plus de 70 % pour certaines ressources comme le fer, le manganèse, le platine ou la bauxite. Malgré ce potentiel, l'Afrique représente moins de 10 % de la production mondiale minière », s'insurge le Sénégalais Mouhamadou Niang, chef de la division industrie et services à la Banque africaine de développement (BAD).

Evasion fiscale

Une colère partagée par le Ghanéen Sam Jonah, charismatique président d'AngloGold Ashanti jusqu'en 2006 : « Le Ghana produit de l'or depuis près d'un siècle... Et en dépit de cette longue expérience, les mines pèsent moins de 2 % dans l'économie nationale ! » regrette ce proche de l'ancien président John Kufuor, aujourd'hui conseiller économique des présidents sud-africain, Jacob Zuma, et nigérian, Goodluck Jonathan. Malgré l'intérêt des groupes internationaux pour les gisements africains, la production de minerais a reculé en 2011 dans neuf des treize pays miniers les plus importants du continent, d'après une étude d'Ernst & Young. En RDC, l'activité minière ne contribue qu'à 3,6 % du PIB et n'a injecté que 274 millions d'euros dans les caisses de l'État en 2007 (dernier chiffre connu). La production de la compagnie katangaise Gécamines est passée de plus de 450 000 tonnes de cuivre à la fin des années 1980... à 21 000 t en 2011. « Il faut se rendre à l'évidence : les 29 coentreprises signées avec des partenaires privés internationaux n'ont pas donné les résultats que nous escomptions », regrette Ahmed Kalej Nkand, administrateur directeur général du groupe.

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Plusieurs pays ont annoncé une révision des codes miniers et des audits des contrats en cours d'éxecution

Le voisin zambien, avec sa « ceinture de cuivre », ne fait pas mieux : le secteur minier ne représente que 1,3 % de son économie, tandis que les recettes minières n'ont rapporté que 367 millions d'euros en 2008, avant l'instauration de nouvelles taxes. À Lusaka, les techniques d'évasion fiscale des groupes Glencore et First Quantum, dénoncées par un collectif d'ONG en juin dernier, ont défrayé la chronique. Quant à la Guinée, elle n'exporte aujourd'hui pratiquement que de la bauxite brute, avec seulement 117 millions d'euros de recettes pour l'État en 2005. Ses réserves de fer - les plus importantes du continent - attendent toujours d'être exploitées. L'australien Rio Tinto, détenteur de licences sur le mégagisement du Simandou depuis 1995, n'a pas démarré la production. Et les projets de raffineries d'aluminium sont toujours en stand-by.

Même l'Afrique du Sud, l'un des pays du globe les mieux dotés en minerais (avec des réserves valorisées à 1 900 milliards d'euros), voit ses revenus miniers diminuer chaque année. « Dans les années 1970, les mines contribuaient à 21 % du PIB et à plus de 600 000 emplois. Aujourd'hui, nous sommes tombés à 6 % du PIB [9,1 % selon Ernst & Young, NDLR] et 400 000 salariés. Ce n'est pas acceptable », lance Trevor Manuel, ministre chargé de la Planification auprès de la présidence.

Monter au capital

Guinée, Zambie, Afrique du Sud, Mali, Burkina Faso et Ghana... Face à cette situation, tous ont annoncé des révisions de leurs codes miniers et des audits des contrats en cours d'exécution. Les États veulent augmenter les taxes et royalties, bénéfiques pour les caisses publiques, mais pas seulement. Sous la pression des populations, notamment en période électorale, leur objectif prioritaire est de favoriser l'emploi, la sous-traitance, les infrastructures et la transformation locale. Pour parvenir à leurs fins, en pesant sur la stratégie des miniers présents sur leur sol, les États montent dans le capital des sociétés minières. À Bamako les autorités entendent faire passer leur participation de 15

% à 25 %, tandis qu'à Conakry l'État s'adjuge 15 % d'actions gratuites.

Cliquez sur la carte pour l'agrandir

« Depuis 2003, nous avons accordé 420 permis miniers en RD Congo, mais les conditions de vie des populations n'ont pas changé. Il est temps de mettre en place de nouvelles dispositions », affirme le

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ministre Martin Kabwelulu Labilo à Mining Indaba. Parmi les mesures envisagées, des incitations fiscales pour encourager la transformation locale des minerais. Au Burkina Faso, des mesures similaires sont en préparation. « Nous comptons adopter un nouveau code minier en 2012. Il doit rester attractif pour les investisseurs mais permettre également que les populations des localités où les sites sont exploités bénéficient davantage des retombées », confie Lucien Marie Noël Bembamba, ministre de l'Économie et des Finances.

Sur le front de l'emploi, le nombre de salariés africains des compagnies minières est encore faible, particulièrement aux postes de management. « Quand j'étais président d'AngloGold Ashanti, nous avions réussi à faire émerger des cadres africains de haut niveau. Mais aujourd'hui, ils restent encore ultraminoritaires. Avec le boom minier, on observe un retour en force des expatriés, parce que les compétences locales ne sont pas assez nombreuses, regrette Sam Jonah. Les groupes africains qui pourraient doper les compétences locales se comptent encore sur les doigts d'une main. En dehors des sociétés sud-africaines, aucune compagnie ne compte vraiment au niveau international. » « Des écoles des mines existent sur le continent, mais elles ne sont pas suffisamment reconnues internationalement. Il vaudrait mieux qu'elles soient moins nombreuses mais d'un meilleur niveau, notamment en matière financière », estime pour sa part Boubacar Bocoum, responsable du secteur minier à la Banque mondiale.

Sous-traitance

Pour améliorer la contribution du secteur au développement local, États et institutions misent sur la sous-traitance de proximité : « Autour des mines, il est possible de développer un réseau de PME.

Elles peuvent intervenir tant dans le domaine minier - les sociétés de forage - que dans des métiers annexes : les firmes de BTP pour la construction de routes, le terrassement et les bâtiments ; les sociétés de transport pour acheminer le personnel ou les minerais ; les sociétés de restauration ; l'artisanat local... Les possibilités sont très nombreuses », assure Mouhamadou Niang, de la BAD.

« Les groupes internationaux comprennent désormais qu'ils ont tout intérêt à développer une logistique locale, même si cela prend plus de temps. C'est bon pour leurs relations avec les autorités et les populations, mais aussi pour leur réputation sur les marchés internationaux, qui leur demandent des comptes sur ces questions. Et c'est aussi économique : acheter local coûte moins cher », indique Jenna Slotin, directrice de projet de Peace Dividend Trust, une organisation basée à Ottawa qui travaille à étoffer l'approvisionnement local des groupes miniers. « Quand on prend le temps de former les PME aux processus logistiques, le taux de sous-traitance locale peut grimper considérablement », indique la Canadienne, qui travaille sur ces questions avec BHP Billiton au Liberia.

La plupart des groupes miniers interrogés à Mining Indaba comprennent ces nouvelles exigences des États. « Ils sont prêts à payer plus de taxes, à avoir plus d'obligations sociales et environnementales, du moment que les règles du jeu ne changent pas tout le temps. Ce qui n'est pas apprécié, ce sont les tergiversations de certains gouvernements, le manque de clarté dans les négociations », juge l'avocat britannique John Ffooks, spécialiste des contrats miniers. Les déclarations abruptes et l'instabilité des réglementations minières font fuir les investisseurs. « On ne peut pas attendre qu'un groupe minier dépense des milliards de dollars sur une longue période s'il est dans l'incertitude », prévient Sam Jonah.

Inquiétudes autour du boycott de l'Assemblée par l'UDPS (Christophe RIGAUD – Afrikarabia – 29 02 12)

Après les élections contestées de novembre 2011 en République démocratique du Congo (RDC), l'UDPS, principal parti d'opposition, prône toujours le boycott de l'Assemblée nationale par ses députés. L’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme (ASADHO) se déclare "très préoccupée" par une telle attitude et demande à l'opposition

de "prendre part aux travaux de l'Assemblée nationale". Si la direction de 'UDPS paraît inflexible sur la stratégie du boycott, la société civile est plus partagée.

Boycotter l'Assemblée ou pas ? Tel est le dilemme de l'UDPS d'Etienne Tshisekedi. Deux thèses s'affrontent au sein de l'exécutif du parti : ne pas siéger dans une Assemblée dont on conteste l'élection ou au contraire, siéger pour faire entendre sa voix. Pour le conseiller politique d'Etienne Tshisekedi, Valentin Mubake, le choix est pourtant clair : "il est inconcevable qu’un membre du parti accepte de siéger dans une institution issue des législatives dont les résultats ont été déclarés nuls par sa propre formation politique".

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Valentin Mubake va même plus loin en promettant l'exclusion du parti aux contrevenants.

Ce qui sera fait pour Timothée Kombo, doyen de l'Assemblée et "élu", à ce titre, président du bureau provisoire... les autres députés de l'UDPS sont maintenant prévenus.

"Le boycott n'a jamais payé"

Mais au sein du parti de Tshisekedi, des voix s'élèvent pour dénoncer un boycott "inutile"

qui priverait l'opposition d'une tribune publique à l'Assemblée, comme le pense José Nzau Vola, qui prône le "dialogue interne". Certains observateurs proche de l'opposition prédisent même la "mort" à moyen terme de l'UDPS ou, au moins, sont implosion. Il est vrai qu'à chaque fois que l'UDPS a décidé de boycotter sa participation aux institutions ou aux élections (dans les années 1990 puis en 2006), le parti s'est morcelé et s'est considérablement affaibli. Des dissidences sont nées et l'UDPS a ensuite raté tous ses grands rendez-vous électoraux. Certains membres du parti affirment avoir "tirés" les leçons du passé et souhaitent bien participer aux débats de l'Assemblée nationale... "au moins pour être entendus". Et de conclure : "de toute façon, le boycott n'a jamais payé".

Aujourd'hui, l’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme (ASADHO) apporte sa contribution au débat en se disant "très préoccupée par la non participation de certains partis politiques de l’opposition aux institutions politiques qui sont entrain d’être mises en place". Car, si l’ASADHO reconnait "que les élections de novembre 2011 n’ont été ni apaisées, ni transparentes ni démocratiques" et qu'elles ont été organisées "dans un climat généralisé de fraude, de corruption et de méfiance totale,", l'ONG pense que "la construction progressive de la démocratie appelle tous les partis politiques de l’opposition qui ont des députés nationaux à prendre part active aux institutions politiques, particulièrement aux travaux de l’Assemblée Nationale".

"Avoir le contrôle sur les institutions"

Pour cette association, la tribune de l'Assemblée nationale "reste un excellent endroit où les partis politiques de l’opposition peuvent soumettre aux débats publics toutes les questions qui concernent la marche de la nation et la situation des droits de l’Homme".

L'ONG se justifie en expliquant qu'en dehors de cette "tribune" institutionnelle : "les partis politiques de l’opposition et les organisations de la société civile ont des difficultés pour organiser des manifestations pacifiques, les médias publics sont confisqués par la majorité politique au pouvoir, les médias proches de l’opposition sont illégalement suspendus ou privés du signal, les membres de l’opposition sont souvent arrêtés et détenus arbitrairement..."

Pour l'ASADHO, "la participation de tous les députés nationaux de l’opposition à l’Assemblée Nationale leur permettra également de prendre part au contrôle des autres institutions telles que le Gouvernement national et la Commission Electorale Nationale Indépendante"... une série d'arguments que l'ONG congolaise souhaite vivement voir prendre en compte par la direction de l'UDPS. Aux dernières nouvelles, les partisans du boycott auraient mis "un peu d'eau dans leur vin", notamment au sujet de l'exclusion de Timothée Kombo, dont le dossier pourrait être "réétudié"... peut-être un premier pas.

L’Afrique est-elle condamnée à la « divagation » démocratique ? (Francis Kpatindé - Afriquinfos – 01 03 12)

Pour comprendre la déroute électorale d’Abdoulaye Wade, contraint à un second tour à haut risque face à l’un de ses anciens Premiers ministres, il faut saisir les mutations sociopolitiques récentes au Sénégal et, au-delà, dans le reste de l’Afrique. Sinon, on passe à côté de l’essentiel. Alors que les « experts » et autres « spécialistes » ès affaires

africaines pronostiquaient un passage en force d’Abdoulaye Wade au premier tour du scrutin du 26 février, les électeurs sénégalais en ont décidé autrement. Ils ont contraint leur octogénaire président à un tour ultime, probablement le 18 mars (*), face à l’une de

ses « créations », l’ancien Premier ministre Macky Sall.

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Wade arrive, certes, en tête du premier tour, mais il prend de sérieux risques pour la phase finale. Cette année, il a obtenu moitié moins de voix que lors de la présidentielle de 2007. Il devrait se retrouver dans quelques semaines face à une opposition coalisée et pourrait se voir indiquer la porte de sortie.

La contre-performance électorale de Wade en a surpris certains, notamment les fameux experts ès affaires africaines qui sont passés à côté des mutations profondes intervenues, ces dernières années, dans les sociétés africaines. Ils n’ont pas su prendre la juste mesure des aspirations des populations, surtout de la jeunesse urbaine africaine touchée de plein fouet par le chômage, mais avide de liberté, d’ouverture sur le reste du monde, comme en témoigne sa passion pour les Nouvelles technologies de l’information et de le communication. Il suffisait pourtant d’ouvrir les yeux !

Ces vingt dernières années, l’Afrique a changé, beaucoup changé. Jusqu’au début des années 1990, il était difficile de débattre de la démocratie sur ce continent, singulièrement dans sa frange subsaharienne francophone, autrement que de discuter du contenu comparatif des Constitutions (quand il y en avait) qui, toutes, sur le modèle français, consacraient les règles traditionnelles d’un constitutionnalisme ordonné autour des idées de Montesquieu.

Le tableau politique du continent se résumait pour l’essentiel à des régimes autoritaires fondés sur le système du parti unique, où le pouvoir était détenu par le leader, et où, bien entendu, le suffrage universel se résumait à des parodies électorales. Durant cette période caractérisée par une exceptionnelle longévité au pouvoir, soutenue directement ou indirectement par l’ancienne puissance coloniale, les changements politiques étaient presqu’exclusivement le fruit de coups d’État militaires, et rarement la conséquence d’une alternance par la voie des urnes.

Il n’est pas excessif de dire qu’un tel environnement politique porte une part essentielle dans les maux dont souffre aujourd’hui encore l’Afrique et dans l’échec de la construction de l’État dans cette région du monde.

Il a fallu attendre les mouvements de contestation du début des années 1990 (qui ne doivent rien, contrairement à ce que l’on entend souvent, au Sommet de la Baule de juin 1990 organisé par le président français François Mitterrand) pour que les choses commencent à bouger. De Conférences nationales en Conférences nationales, dont le bilan a été finalement très contrasté, de négociations politiques en arrangements partisans entre les pouvoirs en place et leurs oppositions, le paysage politique va se transformer avec, entre autres, la généralisation du multipartisme, la mise en place de nouvelles structures en charge de l’organisation des élections (commissions électorales) et la consécration des libertés publiques individuelles et collectives.

Si, dans un premier temps au moins, on peut globalement affirmer sans risque d’être contredit que l’Afrique subsaharienne a réussi son « entrée » en pluralisme politique, voire en démocratie, certes encore fragile tant les expériences ont été variées, le meilleur côtoyant parfois le pire, très vite, certains acquis seront remis en cause et les mauvaises habitudes d’exercice autoritaire du pouvoir reprendront le dessus, avec la perpétuation des simulacres d’élections et l’instrumentalisation du pluralisme, notamment, au Gabon, au Congo Brazzaville ou au Cameroun.

On a voté récemment au Cameroun : le Président Paul Biya, 79 ans, dont 29 au pouvoir, a été reconduit dans ses fonctions pour un sixième mandat avec près de 78% des suffrages, au terme d’un scrutin à un tour pour le moins expéditif. On a aussi voté le 24 novembre 2011 en Gambie, là aussi pour un scrutin à un tour qui a plébiscité le sortant, Yahya Jammeh, 47 ans, dont 18 ans au pouvoir.

On a également voté 28 novembre 2011 en République démocratique du Congo, où le Président Joseph Kabila faisait face à dix adversaires dans un double scrutin (présidentiel et législatif) à un tour ayant nécessité 186 000 urnes commandées en Chine, 64 millions de bulletins de vote imprimés en Afrique du Sud, des milliers d’isoloirs commandés en Allemagne et des conteneurs d’encre indélébile en provenance, cela va de soi, de Chine. Que de dépenses folles et que de débauche d’énergie pour un double scrutin joué d’avance et qui a abouti à un blocage institutionnel et politique ! Deux hommes, le président sortant, Joseph Kabila, et son principal opposant, Etienne Tshisekedi, se proclament, l’un et l’autre, élus.

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Il ne fait guère de doute aujourd’hui (et encore une fois il faut toujours se garder de toute généralisation) que les avancées pluralistes sont désormais, dans nombre de pays, sous la menace d’une dérive « présidentialiste » qui, sous bien des aspects, prend la forme d’une restauration de l’autoritarisme. Même si ce phénomène est moins marqué selon les régions (il est par exemple plus avéré en Afrique Centrale qu’en Afrique de l’Ouest), il porte le signe d’une altération des garde-fous qui ont été mis en place lors du trop bref « Printemps », un mot auquel je préfère la formule, plus imagée, de

« l’Harmattan de l’Afrique ».

Cette grave dérive présidentialiste s’explique, parmi d’autres raisons, par la persistance de l’hégémonie de la fonction présidentielle, la suspicion qui pèse à nouveau sur les processus électoraux, l’absence de véritables contre-pouvoirs à la fois parlementaire et judiciaire, et enfin la faiblesse des sociétés civiles.

La prépondérance de la fonction présidentielle imprègne de nouveau la vie politique et annihile les jeux d’équilibre et de contre-pouvoirs. Au fil des ans, et en s’appuyant parfois sur l’hégémonie du parti au pouvoir (dont le Chef de l’État conserve la direction, comme au Sénégal), les Présidents sont parvenus à imposer une emprise totale sur l’Exécutif (réduisant, par exemple, le champ d’intervention des Premiers ministres), voire sur l’ensemble de l’appareil d’État.

C’est dans ce contexte qu’ont été engagées, à un rythme effréné au cours des dernières années, les révisions constitutionnelles tendant à abroger les dispositions relatives aussi bien au nombre limité de mandats présidentiels (deux) et à leur durée (passée très vite, dans certains pays, de cinq à sept ans), et à introduire de nouvelles règles élargissant un peu plus les attributions du Chef de l’État. Face à l’émiettement et aux querelles intestines à leurs oppositions, la quasi-totalité des chefs d’Etats d’Afrique centrale ont par ailleurs compris le bénéfice qu’ils pouvaient tirer d’un scrutin à un tour : le Cameroun, le Gabon, le Congo, la RDC et, au-delà, la Gambie, ont vite fait de saisir l’aubaine pour éviter d’avoir à se retrouver, en cas d’un éventuel second tour, face à un adversaire soutenu par les forces coalisées de l’opposition.

Mais cette « perversion » présidentialiste se heurte de plus en plus à une prise de conscience des forces politiques et sociales, à leur capacité à déjouer les tentatives de restauration de l’ordre politique ancien et à mobiliser au-delà des seuls espaces partisans. Une telle mobilisation a ainsi permis d’empêcher l’ancien Président nigérien Mamadou Tandja de passer outre la représentation nationale et, au-delà, de contourner les organes, notamment juridictionnels, de régulation. Cette tentative de passage en force du chef de l’État nigérien pour imposer son projet de révision de la Constitution qui l’autoriserait à briguer un troisième mandat s’est heurtée tout à la fois à l’opposition des partis politiques, des centrales syndicales et de la société civile, ainsi qu’à la détermination de la Cour constitutionnelle de dire le droit, fût-ce contre la volonté du Président de la République.

L’exemple nigérien, qui confirme l’enracinement de la culture démocratique et le souci des nouvelles juridictions constitutionnelles africaines de jouer pleinement leur rôle de régulateur du droit, tant en ce qui concerne la protection des droits fondamentaux et des libertés que le contentieux électoral, n’est pas sans rappeler celui du Nigéria, grand voisin du Niger, dont le Président, à l’époque Olusegun Obasanjo, a dû renoncer à son projet secret de postuler pour un troisième mandat banni par la Constitution.

C’est dans ce même esprit de préservation des acquis démocratiques que la vie politique a évolué au Bénin. A cet égard, l’exemple de ce pays en matière de démocratie ne saurait se réduire uniquement au rôle joué par la Commission électorale nationale autonome (CENA) créée en 1995, et à l’autorité qu’a su imposer, à chaque échéance électorale, depuis une vingtaine d’années, la Cour constitutionnelle. La reconstruction politique opérée dans ce pays (et dont témoignent la banalisation de l’alternance à la tête de l’État et les renversements de majorité à l’Assemblée nationale) est également illustrée par le dynamisme des forces politiques qui s’appuient sur une société civile de mieux en mieux organisée.

En réalité, c’est toute la société béninoise, à travers les institutions, les organisations non gouvernementales, les mouvements associatifs (où les femmes occupent une place prépondérante), et la presse, qui se juge comptable du pacte politique et social scellé à

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la Conférence nationale de février 1990. Elle a eu à le démontrer à plusieurs reprises, notamment à l’occasion de plusieurs scrutins présidentiels. En 1996, la Cour constitutionnelle a validé un résultat défavorable au Chef de l’État sortant, Nicéphore Soglo, candidat à sa propre succession. Plus récemment, en 2006, les Béninois, dans leur ensemble, ont su faire échec à la volonté du Président Mathieu Kérékou, de briguer un troisième mandat (interdit par la Constitution) et de discréditer le scrutin qui allait porter au pouvoir Thomas Yayi Boni. Dans une décision en date du 20 octobre 2011, la Cour constitutionnelle a clairement signifié au président Boni que la durée du mandat présidentiel (5 ans, renouvelable une seule fois) ne peut être modifiée.

Les obstacles qui continuent de se dresser sur la voie des changements politiques et de la démocratie, pourtant largement souhaités par les peuples africains, ne peuvent en aucun cas conduire à douter de la capacité de l’Afrique à surmonter les résistances à l’alternance démocratique. L’exemple du Ghana, où, en décembre 2008, le candidat de l’opposition, John Atta Mills, n’a battu son adversaire que de quelques milliers de voix, a montré que pour peu que certaines conditions soient remplies (impossibilité pour le Président sortant de pouvoir postuler à un troisième mandat, bon fonctionnement de la Commission électorale, existence d’un projet alternatif) les ressorts de la démocratie peuvent fonctionner. En octobre 2001, douze (12) malheureuses voix séparaient les deux finalistes de la présidentielle au Cap Vert. Le perdant (Carlos Veiga) a félicité le vainqueur (Pedro Pires) et lui a souhaité bon vent ! Autre exemple : l’opposition sénégalaise vient de mettre le sortant, Abdoulaye Wade, en ballottage, le contraignant à un ultime tour avec son ancien Premier ministre Macky Sall.

A l’évidence, en Afrique de l’Ouest tout spécialement, la restauration, sous le couvert d’un discours démocratique, n’a pas brisé l’élan des années de contestation. Par ailleurs, le monde d’aujourd’hui n’est pas celui des décennies 1960, 1970 et 1980 où les régimes de parti unique bénéficiaient de la bienveillance et surtout des soutiens multiformes, y compris militaires, des anciennes puissances coloniales, dont principalement la France.

De nos jours, la quête de démocratie et de liberté est au cœur des relations internationales et l’Afrique n’est pas en reste. Dès lors, on peut dire, sans risque de se tromper, que les pouvoirs qui s’obstinent à verrouiller le jeu politique pour se maintenir au pouvoir, livrent un combat d’arrière-garde. Ce constat est d’autant plus vrai que la crise économique, avec ses retombées sociales, ne manque pas d’exacerber les rapports entre gouvernants et gouvernés.

L’Afrique est-elle vouée à la fatalité de l’autoritarisme politique et des « divagations démocratiques » ? Nullement. D’abord, parce que le mouvement vers plus de démocratie que l’on observe ici ou là, plus en Afrique de l’Ouest qu’en Afrique centrale, ne se réduit pas à la seule sphère institutionnelle : elle recouvre de plus en plus les aspects sociétaux, dont, entre autres, les rapports entre les sociétés africaines prises dans leur ensemble, d’une part, l’État et le pouvoir, de l’autre.

Il est, à mes yeux, tout autant inacceptable d’ignorer les dérives dont sont entachées nombre d’expériences politiques prétendument démocratiques, que de balayer d’un revers de la main les avancées enregistrées au cours des deux dernières décennies qui tranchent avec les anciens modes de conquête et d’exercice du pouvoir. Le pluralisme, fut-il imparfait et même dévoyé, est aujourd’hui une réalité dans beaucoup d’États d’Afrique subsaharienne. Cela se traduit, quelles que soient les tentations d’immobilisme voire de roublardise politique, par un jeu plus ouvert autour de règles d’équilibre et de respect de principes inscrits dans les textes constitutionnels. A ce propos, il faut noter une plus grande juridicisation des débats politiques et une attention plus vigilante portée par les acteurs sociaux au respect des cadres juridiques et institutionnels. Même si le phénomène partisan fonctionne de manière parfois biaisée et irrégulière, il demeure un garde-fou contre les velléités autoritaires.

L’exemple récent du Burkina Faso est à ce propos très édifiant. Alors qu’il venait d’être « réélu » en novembre 2010 au premier tour à une majorité écrasante (avec plus de 80%, mais pour un corps électoral volontairement restreint), Blaise Compaoré a été contraint de faire machine arrière sur son projet de « déverrouillage » de la Constitution, en vue de faire sauter le loquet du nombre de mandats fixés dans les textes à deux, face à une contestation populaire et à une mobilisation inattendue des partis politiques jusque-là

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tenus par le pouvoir burkinabè comme des groupuscules sans représentativité.

Contrairement aux trois pays d’Afrique du Nord touchés récemment par ce qu’on a appelé de manière impropre le « Printemps arabe » (Tunisie, Libye, Egypte), tous limitrophes et, donc, sensibles au phénomène de mimétisme, les pays d’Afrique subsaharienne n’en sont plus au stade de la seule conquête des libertés et de la démocratie institutionnelle. Quelles que soient les vicissitudes que continuent de connaitre l’exercice des libertés et la pratique du pluralisme qui passe principalement par une réhabilitation du suffrage universel et une modernisation du système des partis, les peuples d’Afrique subsaharienne ont désormais en point de mire l’accession à une démocratie avec tous les jeux d’équilibre et de contrepouvoirs qui rendent définitivement impossible le retour à la situation ante.

(*) La Constitution prévoit qu’en cas de ballottage, un second tour de scrutin est organisé 15 jours après la proclamation officielle des résultats du premier tour par le Conseil constitutionnel.

Matonge: de 300 à 400 manifestants reçoivent une amende pour rassemblement illégal

(GEERTJE DE WAEGENEER – Belga/ Le Vif - 02 mars 2012)

Entre 300 et 400 manifestants anti-Kabila d'origine congolaise, qui s'étaient rassemblés illégalement dans le quartier de Matonge en décembre dernier, ont reçu un courrier recommandé du fonctionnaire sanctionnateur de la commune d'Ixelles leur demandant de

payer une amende administrative de 60 euros, a indiqué vendredi la porte-parole du bourgmestre d'Ixelles.

Les personnes qui ont reçu le courrier avaient enfreint l'ordonnance de police interdisant tout rassemblement de plus de dix personnes sur le territoire de la commune d'Ixelles à la suite d'échauffourées à Matonge. C'est dans ce cadre qu'ils ont fait l'objet d'arrestations administratives et que leur est réclamée une amende de 60 euros. Ils bénéficient d'un délai de 20 jours pour s'acquitter de leur amende ou envoyer un courrier au fonctionnaire sanctionnateur de la commune d'Ixelles pour contester les faits ou les justifier. En fonction de leurs explications, le fonctionnaire sanctionnateur peut éventuellement diminuer l'amende voire l'annuler. Les contrevenants ne seront pas auditionnés puisque l'amende est inférieure à 62,50 euros. Les mineurs âgés entre 16 et 18 ans bénéficieront d'office d'une aide juridique et seront eux auditionnés. Deux demandes de manifestations devant avoir lieu vendredi et samedi au square du Bastion ont été refusées par la commune d'Ixelles.

© CongoForum, le samedi 3 mars 2012

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