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12 01 19/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) SOMMAIRE

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12 01 19/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) SOMMAIRE

En ce samedi 12 janvier 2019, la presse congolaise sur papier n’a toujours pas repris sa parution normale. Il ne faut pas attendre celle-ci avant lundi au plus tôt, car la date habituelle de réapparition de la presse, c’est la Commémoration des Héros Nationaux, qui tombera en fin de la semaine prochaine.

Les résultats électoraux, en particulier les résultats paradoxaux des législatives, sont conc les seules nouvelles du jour.

Par contre, la presse étrangère est, elle, particulièrement abondante.

Résultats des élections législatives

Top Congo, reprenant ses données à RFI, titre « Législatives: Le FCC obtient la majorité absolue (CENI) »

« La Commission électorale a finalement publié les résultats des élections législatives dans la nuit. Pendant un peu plus de deux heures à partir de minuit, des agents de la Céni ont égrené les noms des 485 députés qui siégeront dans la nouvelle Assemblée nationale. Une Assemblée qui ne sera complète qu'en mars après l'élection des 15 députés des 3 circonscriptions où le scrutin a été reporté. Mais d’ores et déjà, le parti au pouvoir et ses alliés du FCC emportent le plus grand nombre de sièges.

Le PPRD reste le premier parti du pays

Avoisinant les 350 sièges sur 500, le FCC, regroupement crée au sein du gouvernement sortant avec ses alliés, gardent la majorité à l'Assemblée. Le FCC devrait donc former le prochain gouvernement.

Avec 53 sièges, le parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) est le premier parti du pays, devant le mouvement social, MS, 19 sièges et l’UNC, 17 sièges.

La coalition Lamuka, première dans l’opposition

La coalition Lamuka obtient plus de 80 sièges, dont près de 55 pour "Ensemble pour le Changement" de Moise Katumbi.

La coalition CACH, qui soutient le président élu, obtient un peu moins de 50 sièges.

Ces chiffres sont à confirmer et pourrait être sujet de modification après le contentieux qui s’étalera sur 60 jours, du 21 janvier au 23 mars.

En termes de regroupements politiques, l’AFDCA obtient 34 sièges, un peu mieux que l’UDPS, 31, le PPPD 21, AMK 21, le MLC 19, l’ADRP 18 et l’AABC 18.

Un peu plus de 18 millions d'électeurs ont participé à cette élection d'après la Commission électorale, qui se félicitait aussi que sur les 485 députés, 50 soient des femmes. C’est toujours très minoritaire, mais c’est 10 de plus qu'en 2011 ».

(Ces résultats sont assez surprenants, s’agissant d’élections législatives et présidentielle simultanées. On s’attend à une similitude des résultats et même, quand l’arrivée d’un nouveau Président se veut un changement important, on recherche ce résultat en dissolvant les Chambres au lendemain de l’élection présidentielle. Voir Mitterrand en 1981 ou Macron en 2017. Fatshi aurait donc gagné la Présidentielle sans que l’UDPS ne fasse aucune percée aux législatives, Fayulu serait perdant à la Présidentielle mais Lamuka ferait mieux que sa rivale à la Chambre. Et enfin, le FCC, qui n’a pu obtenir qu’un score ridicule pour Ramazani Shadary, ferait par contre un tabac à la Législative !

Si ce n’est pas du foutage de gueule, ça y ressemble tant que l’on peut s’y tromper. NdlR) Elections / International

RFI et Mediacongo.net évoquent une « Bataille à l'ONU entre la Cenco et la Céni » La Conférence nationale épiscopale du Congo (Cenco) a demandé vendredi à l'ONU de faire publier les procès-verbaux du scrutin présidentiel controversé du 30 décembre par la

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Commission électorale congolaise (Céni), qui a réclamé de son côté un soutien international au président élu.

La Cenco souhaite que « le Conseil de sécurité demande à la Céni la publication des procès- verbaux pour enlever les doutes et apaiser les esprits », a déclaré Mgr Marcel Utembi, lors d'une liaison vidéo avec les 15 membres de la plus haute instance de l'ONU. « Les résultats tels que publiés ne correspondent pas aux données collectées par la mission d'observation de la Cenco », a-t-il ajouté.

L'opposant Félix Tshisekedi a été déclaré vainqueur par la Céni, un résultat mis en doute par l'Occident et l'Eglise catholique, très influente dans le pays. Cette dernière n'a pas dit qui a gagné selon son propre décompte, mais a laissé entendre qu'il s'agirait d'un autre opposant, Martin Fayulu, qui compte exiger samedi un « recomptage des voix ».

A l'opposé, le président de la Céni, Corneille Nangaa, qui a finalement décidé de répondre positivement à l'invitation du Conseil de sécurité, en a profité pour s'en prendre à la conférence épiscopale, mettant en cause sa méthodologie et même le nombre de ses observateurs accrédités. Corneille Nangaa a également exhorté le Conseil de sécurité à soutenir les nouvelles autorités élues -- et cela sans même attendre la publication des résultats définitifs -- mettant en garde contre une annulation du scrutin. « Nous avons aujourd'hui un président élu » et « il est maintenant temps pour les nouvelles autorités d'être soutenues par la communauté internationale », a-t-il dit par vidéo-conférence, en laissant entendre qu'une éventuelle annulation du scrutin reviendrait à maintenir au pouvoir le président sortant Joseph Kabila, à la tête du pays depuis 2001.

"La Céni a travaillé dans des conditions difficiles dans une contestation permanente, avec des controverses créées artificiellement ou non (…) Nous demandons de l’indulgence, mais l’essentiel est que les résultats aujourd’hui sont là (…) et il est aussi temps que les nouvelles autorités soient soutenues et accompagnées par la communauté internationale"

a ditCorneille Nangaa

Les diplomates ont été unanimes pour saluer la bonne tenue du scrutin, malgré des incidents, mais ils ont été beaucoup plus prudents à saluer l’annonce des résultats provisoires qui donnent Félix Tsishekedi vainqueur, relate Marie Bourreau correspondante RFI à New York,.

Mais ce jeudi, la tonalité était légèrement en deça. La représentante de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), Leila Zerrougui, a souhaité « le calme » d'ici aux conclusions de la Cour constitutionnelle, attendues « d'ici une semaine ». « Un sentiment de responsabilité doit dominer ces prochains jours », a-t-elle imploré, estimant nécessaire d'« afficher (une) solidarité collective » avec le processus de transition engagé dans le pays.

Plusieurs pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont réclamé « de la transparence ». « Nous attendons de la Céni et de la Cenco davantage de données sur le dépouillement », a souligné l'ambassadeur américain adjoint, Jonathan Cohen, tout comme son homologue belge, dont le pays est ancienne puissance coloniale en RDCongo.

La France et l'Allemagne ont aussi réclamé « la pleine transparence », selon les mots de l'ambassadeur allemand Christoph Heusgen. « La France attend désormais la publication des résultats des élections législatives par la Céni ainsi que la compilation des procès- verbaux pour les élections provinciales et les résultats détaillés des élections présidentielles », a résumé son homologue français, François Delattre.

Au nom de la Russie, Vassily Nebenzia a appelé « la communauté internationale à éviter toute interprétation et spéculation » qui seraient « des violations de la souveraineté de la RDC ».

Présidentielle

Mediacongo.net annonce « Sacre de Fatshi : Fayulu dépose son recours ce samedi 12 janvier à la Cour constitutionnelle »

« Pour contester la victoire de Félix Tshisekedi à la présidentielle du 30 décembre 2018, Martin Fayulu, arrivé deuxième dans cette course, dépose un recours ce samedi 12 janvier 2019 à la Cour constitutionnelle.

Le candidat de Lamuka a annoncé cette information au cours de son point de presse tenu

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ce jeudi 11 janvier au siège du MLC situé sur l'avenue de l'Enseignement.

Selon les résultats des Procès verbaux compilés par la coalition Lamuka, Martin Fayulu aurait obtenu 61 % du suffrage exprimé, largement devant Félix Tshisekedi (18 %). La loi électorale donne 48h pour déposer le recours. Ce délai expire donc samedi 12 janvier 2018, car les résultats provisoires ont été publiés le 10 janvier à 3h05' ».

Rappel : Les 7 conditions à défaut desquelles une élection sera NULLE.

L’élection est un processus complexe, une machine aux multiples rouages, et il faut que chacun de ceux-ci fonctionne impeccablement pour que l’élection puisse être valable.

Si un seul de ces rouages est défectueux ou grippé, cela met à néant la validité de tout le processus et les élections sont nulles. Schématiquement, ces conditions sont au nombre de sept:

1 – Le corps électoral doit être correctement connu et identifié. Là où, comme en RDC, le dernier recensement remonte au Déluge, ce recensement doit avoir lieu avant que l’on n’envisage d’organiser des élections .

2 – L’organisation pratique et matérielle des élections doit être confiée à une institution neutre et apolitique. C’est actuellement un point d’achoppement en RDC.

3 – Lorsque l’obstination d’un Président, jamais élu comme en RDC, ou simplement arrivé en fin de mandat, rend une Transition indispensable, celle-ci ne peut être présidée que par une personne consensuelle et qui s’engage à ne pas être candidate.

4 – La certification des résultats doit être confiée à un pouvoir judiciaire parfaitement indépendant.

5 – Toutes les opérations, depuis les bureaux de vote jusqu’à la proclamation finale, doivent être parfaitement transparentes, soumises à l’observation, tant des témoins désignés par les candidats que des observateurs nationaux ou internationaux. En particulier, les opérations électroniques doivent être, soit évitées, soit soumises à une surveillance particulièrement scrupuleuse. (Même si elles ne

concernent que la transmission des résultats des bureaux locaux au bureau central. Le souci affiché de « gagner du temps »peut cacher une intention de gagner l’élection… en trichant).

6 – Les élections doivent être organisées par ordre d’importance croissante : régionales et locales, d’abord, provinciales et législatives ensuite, présidentielle en fin de parcours.

7 – Là où, comme en RDC depuis les élections de 2011, l’on vit sous un régime illégitime, il ne saurait être question d’impunité. Il faut des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une

protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge.

Il est indispensable que TOUTES ces conditions soient réalisées EN MEME TEMPS. Sans quoi l’on s’expose aux pires aventures telles celles dont la RDC donne, pour son malheur, le triste exemple à l’Univers entier. Dans ce pays, en effet, aucune de ces sept conditions n’a jusqu’ici été respectée.

L’on pourrait ajouter une huitième condition aux sept énumérées ici : le soutien ferme et sélectif de la «communauté internationale » aux démocraties en construction. Mais cela ne dépend pas des pays africains eux-mêmes.

Presse et documents étrangers

La victoire proclamée de Felix Tshisekedi passe parfois mal en Afrique, c’est le moins que l’on puisse dire. Témoin au Burkina Faso. L’« installation » au sommet de l’Etat de Félix Tshisekedi « est une honte pour toute l’Afrique », bûcheronne Wakat Sera, qui évoque un

« banditisme d’Etat avéré », car « tout est maintenant clair comme l’eau de roche.

Tshisekedi et Kamerhe étaient, depuis longtemps, dans le jeu du pouvoir », c’était « le tandem des traîtres ». Quant à l’ancien président Joseph Kabila, il est « toujours là, sans rien perdre de ses prérogatives. Ce sera lui le véritable chef, du fait que les forces de sécurité, et par conséquent le fonctionnement de toute l’administration, resteront à sa solde. Alors, Tshisekedi, chef de l’Etat d’opérette ? Exactement », lance ce journal ouagalais.

En France, La Croix, en Une, n’écrit guère autre chose, même s’il le fait avec nuance.

Evoquant une « alternance en trompe-l’œil » en République démocratique du Congo, étant rappelé que ce résultat est contesté, notamment par l’Eglise. Le quotidien catholique y

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évoque un « arrangement entre le clan Kabila et le clan Tshisekedi pour écarter Martin Fayulu », étayant cette hypothèse par les « aimables paroles » adressées au président sortant par le vainqueur déclaré. « La RDC risque donc de traverser une période mouvementée de contestation du résultat », prévient La Croix. Lequel quotidien aspire à

« tirer au clair le véritable résultat du scrutin » via une « contestation pacifique ».

En effet, Martin Fayulu conteste vivement la victoire proclamée de Félix Tshisekedi à l’élection présidentielle ; « Je ne me laisserai pas voler ma victoire », dit ce matin l’opposant dans les colonnes du journal Le Parisien. Martin Fayulu y dénonce ce qu’il appelle un « hold-up » et même un « putsch électoral », avant de traiter Félix Tshisekedi de « faire-valoir de Kabila » et de demander au « peuple congolais de se réveiller pour engager le combat » ! Selon Martin Fayulu, « pas un pays sérieux ne reconnaîtra M.

Tshisekedi comme président du Congo » et prévient que la « colère » du peuple congolais va « exploser », dit-il au Parisien.

De son côté, L’Humanité voit, d’un titre, planer comme « l’ombre d’un doute sur la victoire de l’opposant Félix Tshisekedi ». Le quotidien communiste n’en veut pour preuve que les réactions internationales épinglant les résultats de ce scrutin historique, telles celle de la France ou celle de la Belgique, pointe sobrement L’Huma.

« De vilains soupçons », formule de son côté Le Figaro, qui évoque « une tricherie du pouvoir pour faire gagner un opposant, le "sien" ». Selon ce journal, « le travail de la mission de la Cenco ne laisse aucune place au doute : Martin Fayulu l'a emporté avec la majorité absolue tandis que ses deux adversaires ne dépassent pas la vingtaine de pourcents ».

Reste que, dans les jours, les semaines à venir, la formation du gouvernement et surtout le résultat des élections législatives « lèveront le voile, prévient Le Figaro. Ce dernier vote, qui s'est tenu en même temps que la présidentielle, a été nettement moins surveillé et n'a pas été dépouillé. Il pourrait offrir une solide majorité à la coalition présidentielle.

Or, en RDC, la Constitution octroie de très larges pouvoirs à la chambre ».

Tri sélectif français en Afrique

Mais justement, ces réserves françaises, elles aussi, ont parfois du mal à passer en Afrique.

Rebondissant sur les réserves émises par le ministre français des Affaires étrangères et de l’Europe, L’Observateur Paalga déplume consciencieusement ce matin « ce coq gaulois qui caquette tant ». Ce journal ouagalais trouve que Jean-Yves Le Drian « n’y est, en effet, pas allé par quatre chemins pour affirmer que les résultats ne sont pas conformes. Mais conformes à quoi ? A ce que prophétisait la Cenco ? Quand bien même ce que prêchaient les évêques serait parole d’évangile, appartient-il pour autant au chef de la diplomatie française de mettre les pieds dans un plat électoral déjà suffisamment problématique », se demande L’Observateur Paalga ?

Lequel journal se déchaîne contre « cette France, pays des droits de l’homme, de la liberté et de la démocratie, qui est si soucieuse de ces valeurs (et qui, selon lui) gagnerait à dispenser ses leçons de bonne gouvernance électorale à son nouvel ami rwandais, Paul Kagame, et à ceux plus anciens comme les Idriss Déby, Paul Biya et Denis Sassou N’Guesso ! Ou même, tant qu’elle y est, à Mohammed Ben Salman ! Au demeurant, c’est ce genre de posture néocoloniale qui contribue à rendre sympathiques certains de nos despotes, juste parce qu’ils savent tenir tête aux Occidentaux, comme Denis Sassou N’Guesso», martèle L’Observateur Paalga.

Bah, soupire Libération ! C’est « le scénario du compromis » qui a prévalu en RDC. Si la victoire de Tshisekedi était confirmée, son accession à la fonction suprême constituerait un

« événement sans précédent », souligne ce journal. Et Libé souligne que « dans l’ensemble, le pays n’a pas connu l’éruption de violence généralisé que prédisaient les observateurs les plus pessimistes ».

Lorsque se lève le vent de l’histoire Colette Braeckman - Le Soir – le 6 janvier 2019

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Le triple scrutin auquel nous avons assisté en République démocratique du Congo n’est pas le premier depuis la chute du président Mobutu : en 2006 puis en 2011 déjà les électeurs avaient été appelés aux urnes. Mais cette fois, une émotion particulière se détachait de cette démarche citoyenne, menée avec sérieux et gravité et tout à coup les souvenirs d’autres élections se sont ravivés. Le premier, c’était au Burundi, en 1993. La population, majoritairement hutue, avait alors voté, massivement, voté pour un candidat hutu Melchior Ndadaye et poussé à la retraite celui que tous donnaient gagnant, le major Pierre Buyoya.

Il avait initié une politique d’ouverture et s’inclina, en apparence du moins, devant un échec qu’il n’avait guère prévu. C’est que la population, convoquée à ses meetings, avait chanté et dansé, ne laissant rien paraître de ses sentiments profonds. Quelques mois plus tard, Ndadaye devait périr assassiné, mais ceci est une autre histoire. En 1994, la population sud-africaine avait été convoquée aux premières élections démocratiques de son histoire.

Dans le Natal, chacun pariait sur la victoire du chef Buthelezi et sur les affrontements qui risquaient de se produire entre ses milices et les militants de l’ANC. Alors que de longues files silencieuses descendaient les collines pour se rendre vers les centres de vote, c’est en vain que nous avions essayé d’arracher quelques mots aux électeurs, aussi graves que s’ils se rendaient à l’office du dimanche. Une seule réponse était murmurée : « my vote is my secret » : nul n’entendait communiquer ses intentions. Bien avant la fin du scrutin, l’évidence allait s’imposer : Nelson Mandela, dans le Natal comme ailleurs dans le pays, allait l’emporter haut la main et devenir le premier président élu d’Afrique du Sud.

Au Congo dimanche dernier, la retenue des électeurs de Kinshasa était tout aussi éloquente : pas un mot sur l’identité du candidat choisi mais la plupart des votants répétaient comme une mantra : « le changement, nous avons choisi le changement… » Sous nos yeux, une secousse sismique secouait le Congo et déjouait toutes les prévisions.

Huit jours plus tard, l’ampleur de l’onde de choc n’a toujours pas été révélée officiellement, mais, dans le silence de son cœur et de ses espoirs prudents, chacun sait déjà. Ce n’est pas pour rien que les avertissements se multiplient : la vérité des urnes ne peut être volée, marchandée ou trafiquée, sous peine de déclencher, dans ce pays encore aussi fragile qu’une porcelaine à peine recollée, une catastrophe aux conséquences imprévisibles. Le président Mobutu s’était bien gardé d’organiser des élections démocratiques, mais il avait le sens des proverbes et il disait : « qu’un fruit soit mûr ou pas mûr, lorsque se lève le vent de l’histoire, il tombe… »

Congo: polémique parmi les observateurs Colette Braeckman - Le Soir – le 6 janvier 2019

Les lenteurs et les aléas du comptage manuel des bulletins de vote, réalisés dans les centres locaux de compilation de résultats, ont été avancés par la CENI (Commission nationale indépendante) pour retarder une fois de plus la proclamation du triple scrutin réunissant les élections présidentielle, législatives et provinciales. « Nous disposons de 45/48% des bulletins de vote, mais même si nous avançons, nous n’avons pas encore tout

» a expliqué Corneille Nangaa, le président de la CENI. En principe, les résultats devraient être connus dimanche prochain sinon avant et d’ici là la centrale électorale garde le silence sur le secret du vote et exhorte chacun à faire de même. Mais, même verrouillée sur le fond, la communication connaît des fuites et les polémiques se multiplient en raison de la présence de nombreux observateurs nationaux.

C’est ainsi que jeudi après midi, deux conférences de presse, quasiment simultanées, ont réuni les journalistes à Kinshasa : la Mission d’Observation de la synergie des Missions d’observation citoyenne des élections (SYMOCEL) et la mission organisée par la conférence épiscopale (CENCO), soit près de 20.000 observateurs issus de la société civile d’un côté et 40.000 de l’autre.

Durant des mois, sur base de financements accordés entre autres par l’Union européenne, ces milliers d’observateurs répartis à travers tout le pays ont été formés, dotés de matériel adéquat y compris des moyens de transmission performants et ils se sont répartis à travers les 80.000 bureaux de vote ouverts dans le pays. Silencieux, vigilants, convaincus de l’importance de leur mission, ils ont siégé sur le banc des témoins durant toute la journée du vote, puis ils ont assisté au dépouillement des bulletins déposés dans les urnes et enfin, ils assistent maintenant à la compilation des résultats et signent les PV. Privés d’Internet

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et de la possibilité de communiquer leurs informations par SMS, ils recourent à d’autres moyens de communication, le téléphone ou la phonie.. La précision des informations et des statistiques communiquées tant par la CENCO que par Symocel ou d’autres instances locales comme l’Observatoire de la parité, ont amené des observateurs étrangers à conclure que les Congolais, non seulement avaient relevé le défi d’organiser eux-mêmes les élections via la CENI mais qu’en face, la société civile avait réussi à veiller au fonctionnement démocratique du scrutin…

Une première polémique a opposé la CENI à la CENCO, la première rappelant qu’elle seule avait le pouvoir de communiquer le résultat final du vote. En présentant le rapport de la conférence épiscopale, son secrétaire l’abbé Nshole, avait exhorté la centrale électorale à respecter la vérité des urnes, et désireux sans doute d’intensifier la pression, il avait ajouté que la CENCO connaissait le nom du candidat à la présidentielle ayant obtenu le plus de voix. Déclaration qui amena les réseaux sociaux à extrapoler et à citer, de leur propre initiative, le nom de Martin Fayulu tandis que la télévision nationale congolaise diffusait le visage du candidat en même temps qu’elle dénonçait la désinformation à son sujet, ce qui équivaut presque à « dire » sans avoir dit…

La réaction du président de la CENI Corneille Nangaa n’allait pas tarder : dans une lettre adressée à la conférence épiscopale, il accusait cette dernière d’annoncer des « tendances

» « de nature à intoxiquer la population » et à « provoquer un soulèvement » ! Deux jours plus tard, le président de la conférence épiscopale, Mgr Marcel Utembi, relançait la balle en direction de la CENI, assurant qu’elle « porterait la responsabilité » d’un « soulèvement de la population » si elle n’annonçait pas des résultats « conformes à la vérité des urnes »

Pour l’instant, la population congolaise attend avec calme et sérénité, que son verdict soit publié et que soit communiqué le nom du futur président de la RDC, Emmanuel Shadary Ramazani, le candidat à la succession de Kabila, Martin Fayulu, à la tête de la coalition Lamuka ou Félix Tshisekedi, à la tête de la Coalition pour le changement.

Les ambassades étrangères, autant que l’Union africaine ou l’Union européenne, suivent ces reports successifs avec une certaine inquiétude, incitant elles aussi au respect de la volonté de l’électeur. Quant au président Trump, à toutes fins utiles, il a annoncé l’envoi de 80 militaires au Gabon, « en réponse à la possibilité de manifestations violentes ».

Le nouveau délai accordé à la CENI pour révéler le nom du vainqueur de l’élection présidentielle pourrait avoir d’autres motivations que des raisons purement « techniques». Les observateurs les plus optimistes espèrent que ces quelques jours de délai permettront de faire monter la pression et de multiplier les avertissements adressés à l’ « équipe sortante ». Mais d’autres évoquent aussi des tractations de coulisses entre les trois candidats à la présidence, Martin Fayulu, apparemment le plus intraitable, Félix Tshisekedi qui se pose en rassembleur et tient au « Soir » des propos apaisants et enfin, Emmanuel Shadary Ramazani, qui, curieusement, néglige de se rendre personnellement aux réunions rassemblant les trois candidats et se fait représenter par des hommes de confiance, qui parlent en son nom……

La main tendue de Félix Tshisekedi Colette Braeckman - Le Soir – le 6 janvier 2019

Félix Tshisekedi, à la tête de la CACH (Coalition pour le Changement), s’est révélé, aux côtés de Vital Kamerhe son vice-président et directeur de campagne, un homme responsable, non conflictuel. A Limete, voici huit jours, nous l’avions vu exhorter à la patience des électeurs rendus enragés par une panne qui durait depuis le matin et finalement c’est Corneille Nangaa lui-même qui vint remplacer la machine défectueuse en fin d’après-midi, permettant aux Kinois d’émettre leur vote jusqu’au-delà de minuit. On se souvient que, le premier, alors que Martin Fayulu parlait encore de détruire la « machine à tricher » Tshisekedi s’était déclaré confiant du fait que le Congo irait de toutes manières aux élections et il avait accepté le report d’une semaine décidé par la CENI pour des raisons techniques. Cette fois encore, alors que la CENI explique que, dans les centres de compilation, le travail avance mais n’est pas encore terminé et réclame un nouveau délai avant de proclamer le résultat final, le leader de l’UDPS se montre serein. Logique aussi :

«ne faisant pas confiance au comptage électronique, nous, dans l’opposition, nous avions

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exigé un comptage manuel. Or ce dernier prend évidemment plus de temps, il nous faut l’accepter… Il est possible que la CENI, se fiant au verdict électronique, possède déjà le résultat final, mais elle ne peut l’annoncer puisque le seul résultat qui aura de la valeur est celui qui sera issu du décompte manuel… »

Ayant longtemps vécu en Belgique, Félix Tshisekedi, durant sa campagne électorale s’est rendu à l’intérieur du pays, dans le Congo profond, et en particulier dans les provinces de l’Est, fief de son co-listier Vital Kamerhe. Il en est revenu bouleversé, par l’accueil chaleureux qui lui a été réservé, par l’espoir de changement, mais pas seulement : « là- bas, les conditions de vie sont terribles. Les gens vivent dans une insécurité, une incertitude totale, leur vie est une loterie. Ma priorité, pour ces régions de l’Est mais aussi pour le Kasaï, c’est de ramener la paix. Moi-même, alors que je voulais me rendre à Butembo par la route, j’ai du y renoncer car c’était trop dangereux. On m’a fait comprendre que tout pouvait arriver…Cette situation est d’autant plus scandaleuse que le sous- sol de ces régions est incroyablement riche… Revenant de là, je me suis juré de tout faire pour ramener la paix, pour réconcilier le Congo, le mettre vraiment sur la voie du développement. »

Pour Félix Tshisekedi, dont le père, Etienne, était le premier juriste formé après l’indépendance, « il est urgent de rétablir un Etat de droit, de réhabiliter l’administration.

Dans ces régions où je suis allé, j’ai constaté que l’Etat n’existait plus… La première chose à faire, c’est d’organiser un recensement, afin d’identifier la population de manière exacte, son nombre, ses besoins…

Il est urgent aussi de combattre ce que nous appelons les « anti valeurs », d’éradiquer la corruption , de lutter contre l’impunité. Je veux que le Congo redevienne un Etat de droit, dont le premier citoyen, le chef de l’Etat , sera au service de tout le monde…Il faut aussi redistribuer autrement les richesses, miser sur l’éducation : l’enseignement doit être obligatoire, et gratuit aussi, pour tout le monde.

On parle beaucoup des ressources minières de mon pays. En premier lieu, je veux que leur exploitation se fasse dans la transparence, la clarté. Sans vouloir remettre en cause les contrats miniers, je veux qu’ils soient établis dans la transparence, sur le principe du « win-win », gagnant gagnant.

Finis les contrats opaques : il faudra que chacun puisse rendre des comptes, à tous les niveaux. Cependant, j’insiste aussi sur le fait que l’on ne peut pas tout attendre des mines : la véritable richesse du Congo, c’est l’agriculture. Alors que nous possédons 80 millions de terre cultivable, les gens ont faim, c’est un véritable scandale. C’est aussi l’agriculture qui donnera des emplois… »

A nouveau, Félix Tshisekedi parle d’apaisement : « pour ce qui concerne la gestion du pays, je veux ramener la confiance. Et dans l’immédiat, à quelques jours de la proclamation des résultats, je lance un appel au calme. Il faut attendre que les résultats remontent des provinces, des régions reculées. De toutes manières je rappelle que le résultat qui sera annoncé par la CENI ne sera jamais que provisoire, qu’ensuite s’ouvrira le temps des recours, avant la proclamation des résultats définitifs. Tout ce processus exigera de la patience. Je n’approuve pas le fait qu’au départ des observations de la CENCO, (la conférence des évêques catholiques), qui a participé au monitoring des élections, la coalition Lamuka ait déjà inondé les réseaux sociaux. La CENCO a peut-être fait une erreur dans sa communication, Lamuka en a profité et cela pousse les gens aux extrêmes…Moi je dis simplement qu’il faut attendre la fin du travail de compilation, et sur la base des informations que nous, nous possédons, je suis confiant. »

Ayant été l’un des premiers à accepter l’usage de la machine à voter, Félix Tshisekedi, huit jours après le vote, ne retire pas sa confiance à Corneille Nangaa, le président de la centrale électorale : « certes, il y a eu des incidents, des temps d’attente, mais globalement cela s’est bien passé. Mon verdict, c’est un satisfecit…Et la machine, tant décriée, a finalement fait ses preuves. Je crois même qu’à l’avenir, on pourra maintenir ce système…»

Félix Tshisekedi écarte toute perspective de désordres sinon de violence lorsque les résultats seront proclamés : « il ne faudra pas se livrer à une chasse aux sorcières, nous devrons éviter les règlements de comptes. Lorsque nous nous trouverons dans un Etat de droit, nous aurons besoin de tout le monde. Il ne faut pas qu’il y ait des frustrations… Vous savez, les dissensions entre Congolais ne sont pas insurmontables.. Il faudra pardonner,

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tirer un trait sur le passé. Le nouveau leader du pays devra rassembler tout le monde et construire le Congo de demain. Il est temps de rendre espoir à une jeunesse qui doit être encadrée, bénéficier des richesses de son pays… »

Le fils du leader charismatique de l’opposition, ne part pas de rien : « mon parti est l’un des plus anciens, il dispose de nombreux cadres et militants.. Mais pour développer le Congo, il n’existe pas de potion magique : il faut travailler. C’est pour cela aussi que je compte sur le retour de nombreux compatriotes qui vivent à l’étranger, la diaspora va nous aider à changer de mentalité… »

A Genève, il y a eu dol..

Le président de l’UDPS n’a cependant pas oublié l’incident de Genève, en décembre dernier, lorsqu’à l’issue d’un vote qui devait désigner le futur « candidat unique » de l’opposition, le nom de Martin Fayulu apparut, à la surprise générale : « je ne veux pas m’étendre sur ce qui s’est vraiment passé, le moment n’est pas encore venu. SI je n’ai pas gardé de rancœur, j’éprouve cependant de l’amertume. Je me suis senti trahi. Je pèse le mot : il y a eu dol. Dol, cela veut dire tromperie sur la marchandise.

Il y avait eu des imperfections dans la procédure, et elles étaient voulues. Lorsque je m’en suis rendu compte, le mal était fait. Vital Kamerhe partageait mon sentiment et au pays, ma base, mon parti n’étaient pas d’accord.

J’ai donc refusé de poursuivre, à la suite de quoi j’ai été victime d’un véritable lynchage médiatique. Tout cela m’avait beaucoup affecté ; après Genève, j’avais le moral très bas, j’avais perdu confiance… »

Après avoir déclaré qu’il récusait la désignation de Martin Fayulu comme candidat unique de l’opposition Félix Tshisekedi, décida de tenter sa chance séparément aux côtés de Vital Kamerhe et nous fûmes témoin de l’accueil qui lui fut réservé à son retour à Kinshasa : un million de personnes bloquaient la route de l’aéroport ! « Cela m’a vraiment touché, remonté le moral…Par la suite, tout le monde, en voyant les images de ma campagne diffusées en direct (et non reconstruites, remontées, par une cellule de communication…), a pu voir combien j’étais populaire à travers tout le pays… »

Tshisekedi refuse de se prononcer sur ses relations futures avec Martin Fayulu « attendons d’abord que le bateau des élections, piloté par la CENI, arrive au port. J’espère que c’est la démocratie qui gagnera et dans ce cas, j’aurai la main tendue. Je vous le répète, il n’y aura pas de revanche… « Même équanimité à l’égard du président sortant Joseph Kabila :

« il est évident qu’il pourra vivre tranquillement dans son pays, vaquer à ses occupations, il n’a rien à craindre. Un jour nous devrons même songer à lui rendre hommage pour avoir accepté de se retirer. Pourquoi, compte tenu de son expérience, ne pas lui confier des tâches diplomatiques spéciales, faire de lui un ambassadeur extraordinaire du Congo ? «

Shadary sacrifié pour une alliance FCC – Cach ? Hubert Leclercq – La Libre - le 6 janvier 2019

Le régime en place doit accepter la défaite mais refuse de céder le pouvoir. Les tractations sont en bonne voie avec le duo Tshisekedi – Kamerhe (Cach).

Tout était prêt dans les rangs du FCC (la plateforme de la majorité présidentielle) pour faire la fête et célébrer comme il se doit la victoire d’Emmanuel Shadary Ramazani, le dauphin du président hors mandat Joseph Kabila.

Mais à la veille de ce week-end, alors que Corneille Nangaa, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), annonçait le possible report de la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle, la majorité commençait à vraiment comprendre qu’il allait être très compliqué de prétendre à la victoire. En effet, les scores enregistrés par leur candidat face au raz-de-marée de Martin Fayulu, le candidat de la plateforme de l’opposition Lamuka. Le scrutin tissé de fil blanc et la belle assurance du patron de la Ceni ont été balayés par une ferveur populaire que le régime n’avait pas vu venir.

L’écart en voix est abyssal. Le taux de participation trop faible (inférieur à 50% surtout à cause des soucis techniques liés à la machine à voter) pour prétendre réinjecter des millions de bulletins de votes en faveur de Shadary. En face, l’opposition (la plateforme Lamuka) a su mettre sur pied une structure de contrôle et de collecte des voix qui va lui

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permettre d’obtenir rapidement des milliers de procès-verbaux issus des bureaux de vote, l’Eglise catholique fait encore mieux. Dans les rangs de la majorité, la coupure d’Internet, prévue pour être imposée à la fermeture des bureaux de vote, doit être reportée. Le système de remontée des données initié par la Ceni via un canal parallèle ne fonctionne pas. Ces quelques heures sans black out vont faire toute la différence.

L’opposition et l’Église comprennent rapidement que le candidat de la majorité essuie une débâcle. L’Eglise additionne. Martin Fayulu, donné largement vainqueur, évite de claironner. Dans l’autre camp de l’opposition chez Cap pour le Changement (Cach), le duo Félix Tshisekedi – Vital Kamerhe se retouve, une fois de plus, au milieu du gué. Les deux hommes ont claqué la porte de Lamuka, moins de 24 heures après avoir participé à la désignation de Martin Fayulu à Genève lors d’une réunion des principaux leaders de l’opposition. « Une trahison », n’hésitait pas à dire Jean-Pierre Bemba, une des têtes de proue de ce mouvement avec Moïse katumbi, le 15 novembre. Impossible désormais de faire marche arrière pour Kamerhe et Tshisekedi. Les premières tractations avec le régime Kabila commenceront dès le jour de l’an. A ce moment-là, tout le monde est conscient que l’équipe de Lamuka a raflé la mise, l’ampleur de cette victoire reste à déterminer.

Dans les QG politiques, dans les chancelleries, ces contacts ne sont pas secrets. Kinshasa, ville de plus de 12 millions d’habitants demeure, dans son centre décisionnel, un vrai village où tout se sait.

Shadary de plus en plus affaibli

Au début des tractations, le régime concède qu’une entente est possible mais uniquement si Shadary occupe le premier rôle. Il faut encore se répartir les postes.

« Plus les heures passent, plus les remontées chiffrées sont catastrophiques pour le régime », relève un politologue présent à Kinshasa. « La proportion prise par le phénomène Fayulu est complètement inattendue. » Le balancier lâché par la majorité FCC lui revient en pleine figure. Le tandem Tshisekedi – Kamerhe n’en démord pas. Ils ont suffsamment d’avance sur Shadary pour revendiquer la présidence pour Félix Tshisekedi et la présidence du Sénat pour Vital Kamerhe. Kabila n’en veut pas. Il connaît les deux hommes et leur versatilité.

La Ceni a répété qu’elle annoncerait les résultats partiels pour le dimanche 6 janvier. Pas certain que le tripatouillage sera fini. Nangaa annonce qu’un report est possible, que le dépouillement est très difficile. Entre-temps, l’Eglise catholique a annoncé qu’elle disposait de suffisamment de données pour connaître le nom du vainqueur. Mais sans révéler ce nom, les évêques catholiques veulent rester dans la légalité, quoi qu’en disent les communicants du clan Kabila qui tentent, eux, de semer le trouble et cherchent un bouc émissaire en cas d’éventuels violences plus que prévisibles après l’annonce de la non- victoire de Martin Fayulu. « Les Congolais savent pour qui ils ont et pour qui ils n’ont pas voté », résume un prêtre congolais qui rappelle : “nous n’avons même pas donné d’indication sur la famille politique, ni laissé entrevoir s’il s’agissait d’un candidat de la majorité ou de l’opposition” Plus qu’une nuance qui a échappé et à la Ceni et au pouvoir en place qui continuent de cibler l’Église catholique.

Autre souci pour la Kabilie, une nouvelle réunion du Conseil de sécurité des Nations unies est prévue pour ce mardi 8 janvier. Joseph Kabila veut avoir annoncé le résultat provisoire pour cette date pour éviter que le Conseil ne soit tenté de venir mettre son nez dans ses affaires.

Qui plus est, en annonçant la victoire d’un des opposants, le régime entend aussi embarrasser le clergé catholique et obliger l’autre grande famille de l’opposition à sortir de ses gonds. Le président hors mndat se donnerait alors le beau rôle, au-dessus de la mêlée en ayant joué “le jeu démocratique”.

Imposer ce choix

Trois soucis toutefois : il va falloir faire passer cette annonce auprès d’une population qui a massivement rejeté le pouvoir et qui n’a pas adhéré au tandem Tshisekedi – Kamerhe.

Ce sera d’autant plus difficile à l’ouest du pays de Kisangani à Matadi, en passant par Bandundu ville, Mbandaka, Kinshasa ou Boende… Plus de 42 % de la population. Dans l’ex- Katanga, berceau de Moïse Katumbi, la tension est déjà palpable et il en va de même dans le Nord-Kivu.

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Ensuite, il faudra encore gérer le résultat des législatives. Selon les premiers résultats, les candidats de la majorité ont trinqué.

Enfin, comment “gérer” la présidence de Félix Tshisekedi ? Sur ce point, la majorité est sereine, la candidature du potentiel futur président est entachée d’un souci majeur : la validité des diplômes de l’enseignement supérieur belge présentés par le candidat. La Cour constitutionnelle a fermé les yeux, mais si la démonstration devait être faite qu’il s’agissait vraiment de faux, les juges pourraient être tentés d’annuler les élections… Et tout repartirait pour un long tour.

Corneille Nangaa a annoncé dimanche en soirée que l’annonce du résultat provisoire était reporté et que ce report aurait – évidemment – des conséquences sur les prochains rendez- vous comme l’annonce officielle du vainqueur et la passation de pouvoir.

Joseph Kabila a encore gagné quelques jours. La population, elle, reste largement mobilisée. Partout de Lubumbashi à Kinshasa, de Kisangani à Matadi, les mêmes témoignages nous reviennent en boucle. “On veut connaître le nom de notre futur président, on ne veut plus se faire voler le scrutin.” Dans le même temps, dans les grandes villes, tous les témoignages font aussi état d’une présence policière renforcée, d’interventions musclées d’hommes en uniforme contre des membres de l’opposition, comme à Dilolo, dans le Lualaba (issu de l’ex-Katanga) où des hommes de la garde républicaine ont pourchassé un opposant qui avait eu le malheur de faire remonter des clés USB avec des résultats dans le QG de Lamuka.

Elections en RDC: pas de nouvelle date pour l’annonce des résultats RFI - le 06-01-2019

En République démocratique du Congo (RDC), les résultats des élections du 30 décembre étaient prévus pour ce dimanche 6 janvier, mais la Céni n’annonce aucune date pour la

publication des résultats provisoires. La Commission électorale nationale indépendante était réunie en plénière, ce dimanche après-midi. A l’issue de cette réunion, le président

de la Céni, Corneille Nangaa, a indiqué que la commission n’avait centralisé qu’un peu plus de la moitié des bulletins de vote.

La Commission électorale s’est réunie en plénière, ce dimanche après-midi, à Kinshasa pour évaluer, précisément, ce processus de compilation des résultats.

Lors d’une conférence de presse, à l’issue de cette réunion, le président de la Céni, Corneille Nangaa, a spécifié que la commission n’avait centralisé qu’un peu plus de la moitié des bulletins de vote (53%). Trop peu pour annoncer des résultats, même provisoires.

« Annoncée pour ce 6 janvier 2019, la publication des résultats provisoires ne peut intervenir ce jour. En effet, les travaux de ramassage des transmissions de plis de différents bureaux de vote se poursuivent, non seulement vers les différents centres locaux des compilations mais aussi vers les autres destinataires légaux. Le taux de traitement qui était de 20 % le 3 janvier 2019, tel qu’annoncé lors de ma dernière conférence de presse, est à ce jour à 53 %. En attendant l’exhaustivité des plis, nous demandons à l’opinion nationale de garder patience, le temps de la consolidation de toutes les données », a déclaré Corneille Nangaa.

Car si dans les provinces du Kongo central et du Maniema, le dépouillement était presque terminé dimanche soir, dans les zones plus reculées du pays, les plis mettent du temps à arriver faute de route ou de moyens.

Lors de cette conférence de presse, le président de la Céni a été interrogé sur une nouvelle date pour l'annonce des résultats. « Je ne voudrais pas vous dire que je vais annoncer mardi, pour que je revienne encore mardi pour vous dire : non, non ce n'est pas possible.

Laissez la Céni travailler ! Nous faisons le nécessaire pour que le traitement se fasse le plus rapidement possible », a répondu Corneille Nangaa.

Ceux qui pensent qu'ils peuvent influencer les résultats de la Céni, non, la Céni va annoncer des résultats conformément à la loi.

En 2011, la Commission électorale avait mis douze jours avant d'annoncer les résultats provisoires, rappelle un expert électoral, mettant en avant l'importance des contraintes logistiques. Des résultats qui portaient sur 63 000 bureaux de vote, soit 15 000 de moins que pour ces élections. Et dont la compilation, à l'époque, avait été jugée bâclée.

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Tension et appréhension

Cette situation fait craindre à l'opposition que ces délais ne servent à « tripatouiller » les résultats. Le porte-parole du candidat de l'opposition Martin Fayulu avait ainsi appelé la Commission électorale, samedi, à ne pas retarder l'annonce des résultats.

Moïse Katumbi affirme, lui, que tous les résultats sont déjà connus et que la Céni traîne le pied pour d'autres raisons.

Le porte-parole du candidat du pouvoir Emmanuel Ramazani Shadary, Maître Aimé Kilolo Musamba, a tenu dimanche une conférence de presse. Il demande à la Céni de procéder à la procclamation dans les plus brefs délais. « Nous demandons à la Céni, conformément à la loi, de publier ces résultats, parce qu'elle est le seul organe habilité. C'est une question de respect de texte et des délais qui ont été communiqués à l'opinion », s'impatiente-t-il.

Du côté de la majorité, au contraire, le porte-parole André Alain-Atundu, appelait à faire confiance à la Céni. « Compte tenu de l’immensité du pays, il faut faire, à celui qui est chargé de collationner les résultats, le crédit de la bonne foi et de la confiance à la Commission électorale », a-t-il dit.

« MM. Tshisekedi et Fayulu, ne nous trahissez pas »

Lettre ouverte de JJ Lumumba - Fl. Anzuluni – La Libre – le 6 janvier 2019 Jean-Jacques Lumumba et Floribert Anzuluni adressent une lettre ouverte aux deux

principaux candidats de l’opposition pour les enjoindre de ne pas trahir le peuple congolais.

Chers Compatriotes et ainés,

Vous avez porté l’espoir de Changement de la grande majorité des citoyens congolais pendant les élections, voulu chaotiques par le régime dictatorial de Monsieur Joseph Kabila, que notre pays vient de connaître.

Chers Compatriotes et ainés, nous vous prions ici de ne pas décevoir cette espérance, de ne pas trahir le peuple congolais.

Nous savons que le pouvoir actuel essaye de vous acheter, vous et vos proches, votre premier cercle, vos conseillers. Nous savons les tractations en coulisse, les émissaires, les propositions en argent ou en postes « honorifiques ».

Il n’y aurait que du déshonneur à accepter.

Il y aurait, surtout, un calcul désastreux et court-termiste de votre part : si vous acceptiez une alliance de circonstance avec ce qu’il reste du pouvoir totalitaire kabiliste, vous auriez perdu ET le respect de vos partisans, de vos électeurs, de vos concitoyens, ET toute possibilité d’accompagner la renaissance du pays pour les temps à venir.

Vous avez votre destin entre vos mains, et vous pouvez embrasser le destin du peuple congolais, ou rester sur le côté en choisissant le camp des perdants, en nouant à la 25ème heure une piteuse alliance contre-nature.

Mais nous avons – véritablement – confiance en votre sagesse et en votre leadership, en votre sens des responsabilités devant un moment que, comme nous tous, vous savez historique.

Exprimez-vous clairement en ce sens, publiquement, urgemment, afin que l’ex-Président Kabila et son clan sachent que, cette fois-ci, il ne pourra pas utiliser le « diviser pour mieux régner ».

Les Congolais sont unis, pacifistes, mais déterminés à ne pas se laisser voler leur futur.

Veuillez agréer, chers Compatriotes et ainés, l’expression de nos salutations distinguées.

Elections en RDC: la Céni n'annonce aucune date pour la publication des résultats

AFP - le, 6 jan 2019

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) n'a annoncé aucune nouvelle date pour la publication des résultats provisoire de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), initialement prévue dimanche, affirmant n'avoir traité que 3% des bulletins de vote."Annoncé pour ce 6 janvier 2019, la publication des résultatsprovisoires ne peut intervenir ce jour", a confirmé dimanche M. Nangaalors d'une

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onférence de presse.Il a expliqué que la Céni n'avait traité qu'un peu plus de la moitiédes ulletins qui remontent des bureaux de vote à travers les 179centres locaux de compilation es résultats (CLCR) une semaine après lesélections du 30 décembre."Le taux de traitement ui était de 20% le 3 janvier, est à ce jour à53%", a-t-il dit."En attendant l'exhaustivité des lis, nous demandons à l'opinionnationale de garder patience le temps de la consolidation es toutes lesdonnées", a-t-il dit en conclusion d'une très brève déclaration liminaire."Je ne oudrais pas vous dire que je vais annoncer mardi, pour que jerevienne encore mardi pour ous dire: non, non ce n'est pas possible.Laissez la Céni travailler", a-t-il répondu à une uestion demandant desprécisions sur la nouvelle date.Il a dénoncé les pressions sur la éni, ompris celles venues del'étranger : "Il y a des diplomates qui s'évertuent à nous menacer",a-t-il glissé sans autre précision.En aparté, M. Nangaa a confié à l'AFP qu'il avait ongé àdémissionner la semaine dernière au beau milieu du processus électoral.Il a confié u'il abandonnerait ses fonctions dès la fin du processusélectoral pour s'occuper de ses rojets agricoles (cacao, café et huilede palme) ainsi que miniers (concession d'une mine 'or) dans saprovince du Haut-Uele (nord-est).L'élection présidentielle du 30 décembre doit ésigner le successeurdu président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et qui ne pouvait asse représenter.Trois principaux candidats sont en lice: le candidat du pouvoir,l'ex-inistre e l'Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary, et deuxopposants, Martin Fayulu et Félix shisekedi.Également en jeu, des risques de contestations violentes à l'annoncedes ésultats, ui inquiètent jusqu'à Washington. Le président Trump aannoncé l'envoi de 80 militaires méricains au Gabon "en réponse à la possibilité que des manifestations violentes puissent survenir en RDC"

De reports en retards, les dilemmes de la CENI Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 06 Jan 2019

La Commission électorale (CENI) a annoncé qu’elle reportait l’annonce des résultats de la présidentielle, prévue ce dimanche. La CENI semble hésiter entre livrer la « vérité des urnes », comme lui demande l’Eglise catholique, ou faire passer en force le candidat du

pouvoir Emmanuel Ramazani Shadary. En attendant, les Congolais devront patienter.

La CENI osera-t-elle annoncer le vrai vainqueur de la présidentielle du 30 décembre en République démocratique du Congo (RDC) ? C’est peu probable. Et pour l’instant, la Commission électorale joue sont meilleur atout : gagner du temps, en renonçant d’annoncer les résultats provisoires du scrutin ce dimanche. «  On est encore autour de 53 %  » de bulletins de vote compilés, a tenté de se justifier le président de la CENI, Corneille Nangaa. Aucune nouvelle date n’a été fixée pour l’annonce des résultats… c’est dire si l’attente risque d’être longue.

L’embarras de la CENI

Mais derrière ce nouveau « glissement » du calendrier de la CENI, après trois reports du scrutin depuis 2016, se cache l’embarras de la Commission pour annoncer des résultats qui risquent de ne pas convenir au pouvoir en place, qui a tout misé sur le « dauphin » de Joseph Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary. Car depuis le scrutin chaotique du 30 décembre, c’est la Conférence épiscopale congolaise (CENCO) qui mène la danse et met la CENI sous pression. Avec ses 40.000 observateurs électoraux, la CENCO constitue l’institution indépendante la mieux organisée pour surveiller le scrutin.

La CENCO a été la première à dégainer, en indiquant avoir assez d’éléments pour affirmer détenir le nom du nouveau président congolais – voir notre article. Sans donner d’indications précises sur l’identité du successeur de Joseph Kabila, tout le monde comprend qu’il s’agit d’un candidat de l’opposition qui est arrivé en tête du scrutin : Martin Fayulu ou Félix Tshisekedi. Les évêques ont d’ailleurs prévenu les diplomates présents à Kinshasa, mais aussi président Kabila, du nom de l’heureux élu.

Négociations en vue

Mais si un opposant à remporté les élections, les observateurs avertis de la politique congolaise imaginent très difficilement la Commission électorale proclamer la victoire d’un candidat d’opposition. Et les mouvements de la société civile craignent surtout que ce report des résultats soit mis à profit par la CENI pour « trafiquer » le vote en faveur

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d’Emmanuel Ramazani Shadary. Certains, comme la Lucha, redoutent également des tractations en coulisse entre la majorité et des opposants. Car une des portes de sortie pour le pouvoir réside sans doute dans une négociation avec certaines figures de l’opposition pour mieux faire accepter la « victoire » de Shadary, en échange d’un poste de Premier ministre et de plusieurs maroquins.

Le très sérieux News York Times, dans son édition du 4 janvier 2019, laisse entendre que des sources diplomatiques auraient laissé fuité le nom de Martin Fayulu comme possible vainqueur de la présidentielle selon la CENCO. Il paraît pourtant peu probable que la majorité tente de négocier quoi que ce soit avec Martin Fayulu, un candidat soutenu par deux puissants opposants que Joseph Kabila ne souhaite pas voir revenir dans le jeu politique, Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba.

Les Congolais attendront

Les regards se tournent alors vers Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, le ticket de « Cap pour le changement » (CACH). Si rien n’indique que des tractations sont en cours avec le pouvoir, elles ont déjà eu lieu dans un passé pas si lointain : à Venise et Ibiza pour Tshisekedi et lors du dialogue de l’Union africaine pour Vital Kamerhe. Certains remarquent d’ailleurs que Tryphon Kin-Kiey Mulumba, l’architecte du mouvement « Kabila Désir », fait désormais partie de la coalition CACH et pourrait servir de go-between avec la kabilie.

Face à cette équation des plus délicates à résoudre pour la majorité présidentielle, les Congolais risquent d’attendre très longtemps les résultats de la présidentielle du 30 décembre… aussi longtemps que le camp Kabila ne trouve la porte de sortie pour conserver le pouvoir. Deux écoles s’affrontent autour du président congolais : les conciliateurs qui pensent qu’il faut négocier pour éviter l’embrasement, et les faucons qui prônent le passage en force et la déclaration d’Emmanuel Ramazani Shadary comme vainqueur de la présidentielle. Tant que ce dilemme ne sera pas résolu, les Congolais attendront. Ils en ont malheureusement l’habitude !

RDCongo - Le dos au mur ... Kabila n’a pas dit son dernier mot.

Thierry Michel – le 6 janvier 2018

En laissant accréditer l'idée que la CENI, Commission Electorale Nationale Indépendante - qui est tout sauf indépendante - pourrait proclamer Felix Tshisededi Président en lieu et place du candidat Martin Fayulu, que toutes les sources de récolte de résultats annoncent avoir gagné les élections, Kabila et son clan cherchent tout simplement à décrédibiliser, discréditer Felix Tshisekedi comme il l’a déjà fait par le passé avec d'autres opposants Kamerhe, Badibanga, Tshibala etc ...

La méthode est grossière et connue, acheter, Felix et ses proches, son premier cercle, ses conseillers. Comme le disent si bien Floribert Anzuli coordonnateur du mouvement citoyen Filimbi et Jean Jacques LUMUMBA, Activiste -Lanceur d’alerte : "Nous savons les tractations en coulisse, les émissaires, les propositions en argent ou en postes « honorifiques ».

Mais le nouveau Président d'une soit-disant "opposition" de complaisance, une fois élu, se retrouvera fort probablement avec une majorité de parlementaires et de gouverneurs, élus frauduleusement sur les listes du camp Kabila. Il sera donc contraint à l’impuissance.

Sans oublier que tout l’appareil sécuritaire et militaire restera dans les mains de Kabila dont Colette BRAECKMAN a rappelé dans son éloge d’un président « L’ancien président n’a pas pris congé de son pays, tant s’en faut. L’ancien exilé aime toujours le Congo, il a bien l’intention d’y vivre, d’y travailler, d’y exercer son mandat de sénateur de droit ... sans oublier le fait que, militaire dans l’âme, il demeure en réserve de l’armée et qu’à bon entendeur salut. » avant de conclure l’article du SOIR par« Il faudra que le passage du temps décante ce qui restera réellement de son œuvre. Celui qui a su honorer sa parole.»

« A BON ENTENDEUR SALUT » le message est clair et sans appel, la menace explicite, Kabila et ses militaires, complices historiques de crimes et de sang, ne peuvent accepter comme President qu’un pantin, un histrion qui fera de la figuration pour calmer l’impatience d’un peuple en attente d’une nouvelle page d’histoire qui le sorte du cercle de la misère et de la violence, un peuple qui ne peut accepter un pseudo président otage chargé de ravaler la façade d’une dictature qui ne dit pas son nom.

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Seule, une alliance Martin Fayulu, effectivement vainqueur des élections avec Félix Tshisekedi, peut contrer ces manœuvres. Un fois installé au pouvoir, ils ne pourront que promulguer la dissolution immédiate d’un parlement frauduleusement élu, afin d'incarner l’espoir d’un réel changement pacifique.

Mais cela demande à l’UDPS, ce parti historique d'opposition qui attend depuis 1982 d'accéder au pouvoir, d’accepter le verdict des urnes et de faire preuve d’une réelle volonté démocratique.

En est-il capable ? En a-t-il la maturité ? Est-il prêt à reconnaître que le leadership de l’opposition vient de lui échapper et qu’un nouveau leader, qui n’est le fils de personne, a entraîné une irrésistible vague populaire, et vient de s’affirmer en RDCongo, portant tous les espoirs de lendemains meilleurs

Le pays a le dos au mur .... il peut encore éviter de sombrer à nouveau dans les ténèbres de la violence et de l’obscurantisme. Lors de ces prochaines heures et ces prochains jours, son avenir se jouera sur un fil ... Puisse la sagesse, l'intégrité et le sens des responsabilités l'emporter sur l'obsession du pouvoir à n'importe quel prix !

LES OBSERVATEURS DOIVENT POUVOIR ACCEDER AU SERVEUR CENTRAL DE LA COMMUNIQUE 004 DU RESEAU « TOUS ELECTEURS – TOUS OBSERVATEURS » (ComitéCENI Laïc de Coordination CLC en partenariat avec la NSCC, l’ACAJ, l’IRDH et l’Observatoire de

la parité) - le 8 janvier 2019

Lors de sa conférence de presse de ce dimanche 6 janvier annonçant le report à une date indéterminée de la proclamation des résultats provisoires, le Président de la CENI,Corneille Nangaa, a déclaré "si on avait accepté le principe de transmission par les machines à voter nous aurions pu avoir tous les résultats". Or, Mr. Corneille Nangaa sait très bien que la CENI a reçu dans son serveur central TOUS LES RÉSULTATS DEPUIS LE SOIR OU LE LENDEMAIN MATIN DU SCRUTIN, puisque les techniciens-informaticiens des bureaux de vote avaient pour instruction de les transmettre par voie électronique avant le dépouillement manuel. Voirhttps://deboutcongolaises.org/la-ceni-aussi-connait-le.../

Pour connaître la vérité des urnes, il suffit donc de connaître les résultats issus des machines à voter et envoyés vers le serveur central, s’il s’agit bien des résultats affichés en dehors des BVD, et dont ont soigneusement pris note des dizaines de milliers de témoins et observateurs (dont ceux de la CENCO) afin de pouvoir confronter les résultats tombés depuis une semaine dans le serveur central avec ceux notés par les observateurs. En effet, en cas de doutes sur les résultats enregistrés dans le serveur (qui depuis une semaine ont déjà pu être frauduleusement modifiés), il suffira de comparer les résultats du serveur central avec ceux notés par les observateurs à la suite du comptage manuel.

Les réseaux d'observation citoyenne de la CJP/CENCO, de la Symocel, mais aussi les regroupements politiques Lamuka et CaCH, ont intérêt à exiger d’urgence que soit respecté leur droit d’accès au serveur central du siège de la CENI et à le surveiller nuit et jour jusqu’à la proclamation des résultats provisoires. Ce droit d’accès est affirmé à l’article 44 de la loi électorale : "L'observateur a libre accès à TOUS les lieux où se déroulent les opérations électorale", donc y compris au siège de la CENI et à son serveur central. Si la CENI refuse encore aujourd’hui l'accès des observateurs à ce serveur central, ce sera la preuve évidente de son intention de frauder.

Les opération de ramassage et de transmission des plis vers les Centres Locaux de Compilation des Résultats (CLCR) puis vers le siège de la CENI, ainsi que les opérations d’agrégation, de dépouillement-apurement et compilation des résultats par les CLCR (prévues par les Mesures d’application de la loi électorale à ses articles 73 à 82), opérations que le Président de la CENI a décidé de prolonger indéfiniment, peuvent être l’occasion d’une fraude à grande échelle et permettre la « correction » (entre guillemets) des résultats du vote en faveur d’un des candidats. Ces résultats « corrigés » seront ensuite envoyés au serveur central pour y remplacer les résultats initialement transmis par les techniciens- informaticiens des centres de vote (TICV) dès le 30-31 décembre.

Ces opérations peuvent, en théorie, être surveillées par les témoins de partis politiques et les observateurs puisque l’article 78 des mesures d’application, avant dernier alinéa,

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prévoit que « Les témoins de partis politiques, des regroupements politiques et des candidats indépendants ainsi que les observateurs assistent à l’ensemble des activités du Centre local de compilation des résultats, particulièrement au poste dépouillement- apurement». En réalité, les témoins et observateurs se sont concentrés essentiellement sur la surveillance des opérations électorales du jour du scrutin et très peu sont en capacité de surveiller, jour et nuit, pendant plus d’une semaine, les opérations de compilation, particulièrement en dehors des centres urbains. La « correction », entre guillemets, des résultats est donc facilement réalisable, particulièrement dans les zones rurales (qui représente 80% de la RDC selon le Ministre Justin Bitwakira) où toutes ces opérations de compilation se déroulent souvent en l’absence de témoins et d’observateurs.

Pour prévenir toutes tentatives de modification des résultats affichés devant les bureaux de vote et les tricheries dans les centres de locaux de compilation, le Réseau d’observation citoyenne « Tous électeurs – Tous Observateurs » demande :

1. Que les témoins et observateurs soient admis dans les CLCR et fassent l’effort de surveiller les opérations de compilation dans le plus grand nombre de centres possibles, surtout dans les zones rurales ;

2. Que la CJP/CENCO rende publics les résultats de sa mission d’observation non pas au titre de « proclamation » des résultats mais bien de « sondage » fiable réalisé dans les milliers de bureaux de vote et de dépouillement couverts par ses dizaines de milliers d’observateurs accrédités par la CENI

3. Que les observateurs ainsi que des témoins des partis puissent accéder au Centre national de compilation des résultats et à son serveur central afin de vérifier si les résultats compilés par le serveur correspondent bien aux résultats affichés devant les bureaux de vote.

Signé (par signature électronique) : Pour le CLC : Prof. Isidore NDAYWEL Pour l’ACAJ : Me Georges KAPIAMBA Pour la NSCC : Jonas TSHOMBELA

Pour l’OBSERVATOIRE DE LA PARITE : Espérance MAWANZO Pour IRDH : Me Hubert TSHISWAKA

Kinshasa bruit de rumeurs sur d’intenses tractations en coulisses Le Soir – le 8 janvier 2019

Martin Fayulu est donné vainqueur par beaucoup. Mais la confirmation se fait attendre. - Reuters.

En apparence, tout est calme en République démocratique du Congo : la centrale électorale procède toujours au décompte des voix venues des territoires les plus lointains et selon le président de la Ceni Corneille Nangaa, le taux de traitement des résultats est désormais de 53 %. Autrement dit, il faudra encore quelques jours pour achever la vérification manuelle des dossiers scellés envoyés dans les centres de compilation des données.

Demandant à l’opinion nationale de garder patience, M. Nangaa a exhorté les observateurs à la prudence : « ce que nous gérons est sensible » a-t-il répété.

Une exhortation qui résonne comme un rappel à l’ordre adressé à la conférence des évêques catholiques qui avait invité le président de la Ceni à « donner les résultats sans tricher » et avait assuré déjà connaître l’identité du vainqueur, mais sans communiquer son nom. La Cenco a d’ailleurs démenti les informations publiées par le New York Times qui assuraient que le vainqueur était le chef de la coalition Lamuka, Martin Fayulu.

L’« impérium » pris par la Cenco, qui avait déployé 40.000 observateurs (sur un total de 74.000 bureaux de vote) et les avait soigneusement formés depuis des mois, en partie grâce à des fonds fournis par les coopérations occidentales et l’Union européenne dans le cadre des programmes d’appui à la démocratie, agace d’autres instances : c’est ainsi que des observateurs sud-africains ont qualifié la Cenco de « simple ONG » tandis qu’à Bruxelles, des représentants de l’UDPS, le parti de Félix Tshisekedi, ont déclaré que, d’après leurs informations, les 40.000 observateurs déployés par l’Eglise catholique étaient

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dotés de smartphones qui leur auraient été fournis par Lamuka, la coalition soutenant Martin Fayulu !

« Ne pas céder au chantage »

De son côté, la coalition FCC (Front Commun pour le Congo) qui soutient Emmanuel Shadary - le candidat du régime -, a également attaqué la Cenco, l’accusant de « violer la Constitution ». Sans surprise, les laïcs chrétiens, qui avaient appelé cette année aux grandes manifestations réclamant les élections ont demandé à la Cenco « de ne pas céder au chantage ni aux intimidations » et ont exhorté le peuple à demeurer vigilant. De son côté, minimisant quelque peu l’observation africaine – qui comptait tout de même quatre missions régionales –, le ministre belge Didier Reynders a rappelé combien « il était important de publier les vrais résultats des élections, même s’ils ne plaisent pas au pouvoir. »

Voilà pour les réactions officielles, qui, en l’absence de résultats crédibles et complets, représentent les seules informations fiables. Mais en coulisses, d’autres manœuvres semblent se poursuivre : les propos conciliants tenus au Soir par Félix Tshisekedi enflamment les imaginations, qui voient déjà se dessiner une alliance entre Emmanuel Shadary et Cach, la Coalition pour le Changement, co- dirigée aussi par Vital Kamerhe, qui fut président de l’Assemblée nationale et très proche à l’époque de Joseph Kabila.

De telles spéculations semblent cependant très éloignées de la « vérité des urnes » à laquelle les électeurs ont droit. Et elles font fi d’une disposition du vote qui avait été voulue par la majorité présidentielle elle-même, qui avait fait modifier la Constitution en 2011 pour instaurer une élection à un tour. Auparavant, les élections à deux tours auraient rendu possible le jeu des alliances, des recompositions.

Une élection à un tour réduit les possibilités : reconnaître la victoire de celui qui a obtenu le plus de voix, ce qui représente la seule issue légale. Ou bien passer en force pour imposer quelqu’un d’autre et faire fi de la volonté des électeurs. Reste aussi le recours à la Cour constitutionnelle qui pourrait annuler tout l’exercice et renverser la table du jeu.

Élections: qui est la vraie mère du Congo?

Commentaire par Marie-France Cros – La Libre – le 7 janvier 2019

Contraints par une succession de mauvais gouvernants à vivre misérables dans un pays riche, les Congolais puisent souvent force et inspiration dans la Bible.

Il ne pouvait pas en être autrement dans ces heures difficiles que vit leur pays, alors que le président hors mandat Joseph Kabila refuse mordicus de quitter son palais présidentiel et que la Commission électorale nationale indépendante(Ceni) n’a toujours pas publié le nom du Président élu pour lui succéder, une semaine après le vote.

Désireux de préserver la paix, les évêques ont annoncé que, grâce à leurs 40.000 observateurs, déployés dans les centres de vote de tout le pays, ils connaissent le nom du vainqueur de la présidentielle. Respectueux de la loi, qui réserve à la seule Ceni le droit d’annoncer les résultats du scrutin, ils n’ont cependant ni donné son nom, ni laissé supposer de quel camp il provenait. Ils entendaient juste faire savoir que la Ceni, notoirement acquise au Président sortant, ne pourrait annoncer des résultats fantaisistes.

Apparemment dépité que l’Eglise ne passe pas la ligne rouge, comme il l’espérait, le camp kabiliste a envoyé un conseiller présidentiel sussurrer à l’oreille de notre confrère du New York Times, qui l’a publié vendredi dernier, que l’Eglise considérait l’opposant Martin Fayulu comme le vainqueur de la présidentielle. Ce qu’elle n’a jamais dit. Et le pouvoir kabiliste de se laisser aller à des commentaires peu amènes envers l’Eglise.

https://afrique.lalibre.be/30299/rdc-le-pouvoir-vraiment-decide-a-passer-en-force/

Les réseaux sociaux congolais (qui fonctionnent encore très partiellement, grâce à ceux qui possèdent un numéro de téléphone rwandais, burundais ou angolais) n’ont pas manqué de commenter. L’Eglise, disent-ils, a joué le rôle de Salomon appelé à juger qui était la vraie mère d’un enfant (le Congo), que se disputaient deux femmes (la majorité présidentielle et l’opposition). L’Eglise a dit: je connais la vraie mère du bébé. Et l’une des deux plaignantes s’est levée, a insulté Salomon, l’accuse de violer la loi – avant même qu’il se soit prononcé. « Est-il encore difficile de savoir qui est la vraie maman de l’enfant? », interroge l’internaute congolais.

Referenties

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