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05 01 19/REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) SOMMAIRE

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05 01 19/REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) SOMMAIRE

En ce samedi 5 janvier 2019, une attente anxieuse dans une obscurité entretenue par le blackout d’Internet et par le silence habituel des médias entre la commémoration des Martyrs de l’Indépendance et celle de l’assassinat de Lumumba, caractérisent le paysage médiatique congolais. Cela favorise bien sûr la diffusion de toutes les rumeurs… Les résultats, même encore inconnus, inquiètent certains pays étrangers. C’est le cas par exemple des Etats-Unis ou du Canada. Les sites virtuels d’info, « l’Internet congolais » et la presse étrangère sont donc, une fois de plus, les vedettes du jour.

Pressions extérieures

Radio Okapi titre « Elections 2018 : Washington appelle la CENI à « publier des résultats exacts »

« Les Etats-Unis d’Amérique soutiennent les millions d’électeurs qui se sont rendus aux urnes le 30 décembre dernier en RDC pour l’une des élections les plus importantes de l’histoire depuis l’indépendance du pays en 1960. Dans une déclaration faite vendredi 4 janvier à Washington, le porte-parole adjoint du Département d’Etat américain, Robert Palladino, a cependant invité la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à publier de « vrais résultats » du scrutin.

Robert Palladino se dit préoccupé par la décision prise par la CENI de refuser l’accréditation des observateurs internationaux et la confusion qui a régné autour de l’emplacement des bureaux de vote, l’affichage de listes électorales, la livraison tardive de documents ainsi que la « décision malheureuse » de reporter les élections à Beni, Butembo et à Yumbi.

Le porte-parole adjoint du Département d’Etat américain affirme que, malgré ces entraves,

« des millions de Congolais à travers la RDC se sont rendus aux urnes pacifiquement le jour des élections pour voter et faire entendre leurs voix. » Il demande à ce que les résultats que la CENI s’apprête à publier dimanche 6 janvier « soient exacts et correspondent (à ceux) annoncés dans chacun des 75.000 bureaux de vote de la RDC. » Au gouvernement congolais, aux dirigeants des forces de sécurité, aux chefs des partis politiques et à la société civile il demande de respecter la loi et de rejeter la violence.

Robert Palladino affirme que ceux qui facilitent un transfert pacifique du pouvoir seront félicités. Tandis que ceux qui minent le processus démocratique, menacent la paix, la sécurité ou la stabilité de la RDC ou « qui tirent profit de la corruption pourraient être indésirables aux Etats-Unis et exclus du système financier américain. »

Cas-Info relaie l’appel du gouvernement américain à la Commission électorale congolaise.

Il lui demande de publier de « vrais résultats ».

Dans un communiqué, le département d’Etat américain dit soutenir « les millions d’électeurs congolais qui se sont rendus aux urnes le 30 décembre [...]. Depuis l’indépendance en 1960, poursuit le communiqué, la RDC n’a jamais connu de transfert de pouvoir pacifique et démocratique. L’élection du 30 décembre était donc l’une des élections les plus importantes de l’histoire de la RDC ».

A cet appel, s’ajoute celui du Canada. Par le biais de son ambassadeur à Kinshasa, Ottawa demande à ce que les « résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du peuple congolais » et « publiés dans le respect de la vérité et de la justice ».

« Par cette position clairement affichée, dit Cas-Info, le Canada ajoute un peu plus la pression sur la CENI ».

Autre inquiétude, la coupure d’internet et le black-out médiatique : « C’est l’autre message fort de Washington », toujours pour Cas-Info. L’appel au « rétablissement de l’internet coupé depuis le 31 décembre, ainsi que l’accès des médias aux opérations de vote en cette période d’attente des résultats ».

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CENCO / CENI

« Chute de J. Kabila : La CENCO fait sauter le dernier verrou », titre l’Info en ligne des Congolais de Belgique

« La CENI, Commission Electorale Nationale Indépendante de la RD Congo jouerait-elle le rôle de verrou contre le départ de Joseph Kabila du pouvoir ?

Mr Corneille Nangaa Président de la CENI, a adressé le 4 janvier 2019 une lettre de protestation à la présidence de la CENCO, Commission Episcopale Nationale du Congo.

Dans cette lettre, Mr Nangaa s’insurge contre « la proclamation illégale des tendances des résultats des élections par des personnes et organes légalement incompétents pour ce faire ».

En copie, monsieur Nangaa a informé plusieurs personnalités dont le Président de la République.

Pour étayer son affirmation, le Président de la CENI s’est référé à l’article 211 de la constitution qui « confère à la CENI, le pouvoir d’organiser les élections et d’en assurer la régularité ».

Il est vrai que par la bouche de son porte-parole l’abbé Donatien Nshole, la CENCO avait annoncé plus tôt via les médias qu’elle avait déjà le nom du Président élu, grâce aux données en sa possession, transmises par ses milliers d’observateurs.

Cela obligeait ainsi la CENI à ne pas proclamer un autre vainqueur, suite à un tripatouillage éventuel.

Si le Président de la CENI avait la conscience tranquille, il ne devrait pas s’agiter outre mesure, le nom du prochain Président de la République devant sortir de la compilation des résultats issus des mêmes bureaux de vote.

La plupart des arguments avancés par le Président de la CENI ne résistent pas à l’analyse.

En citant par exemple l’article 211 de la constitution, pourquoi Mr Nangaa ne va pas jusqu’au bout de la logique en citant aussi l’article 24 de la constitution à propos du droit à l’information ?

Du point de vue de la jurisprudence en date du 23 septembre 2011, le pasteur Ngoy Mulunda, alors Président de la CENI avait déclaré ceci lors d’une conférence de presse à Bruxelles : « Si un parti politique était bien organisé, il pourrait avoir les résultats avant la CENI ».

Quand on a des résultats, on en fait quoi, on les transforme en chocolat ?

La protestation de Nangaa, le retrait de l’accréditation de Florence Morice de RFI puis la coupure du signal de la radio française et enfin la coupure d’Internet ne procèdent-ils pas de la même logique à savoir : pousser la CENI à déclarer vainqueur le dauphin de Joseph Kabila ?

La CENI et la cour constitutionnelle constituaient les derniers verrous qui auraient maintenu Joseph Kabila au pouvoir par des tours de passe-passe, avant qu’au final, la police politique ne vienne canarder ceux qui auraient osé manifester!

Le peuple congolais s’étant déjà prononcé par les urnes, le verrou « CENI » ayant sauté, Joseph Kabila et les siens devraient plutôt penser à faire les valises qu’à faire de la résistance. La chute du régime est irréversible.

« Alea jacta est ».

D’après 7 sur 7, la Conférence Episcopale Nationale du Congo a proposé hier à la Commission électorale « un schéma en vue de respecter la volonté du peuple et de dissiper toute suspicion pour l’intégrité des résultats ».

Le site d’information détaille ce schéma. Premier point : « ne tenir compte que des résultats issus du comptage manuel qui avaient été publiés et affichés devant les bureaux de vote et de dépouillement ». Deuxième point : « s’assurer que le contrôle de cohérence au niveau des Centres Locaux de Compilation des Résultats, s’effectue en présence des observateurs et des témoins ». Enfin, troisième et dernier point : « publier les résultats bureau de vote par bureau de vote ».

« Dans la foulée », ajoute 7 sur 7, « les évêques catholiques ont [...] demandé au peuple congolais de demeurer vigilant pour l’aboutissement heureux du processus électoral ».

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JamboNews ajoute que « Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo réunis au sein de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) ont annoncé détenir les PV de tous les bureaux de vote et, désormais, connaitre le successeur de Joseph Kabila à la présidence du pays. Les prélats catholiques ont enjoint à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de proclamer les résultats conformes à la vérité des urnes tels qu’exprimés par le peuple congolais, dimanche 30 décembre 2018.

Sans divulguer le nom du nouveau Président de la République, la pression de la CENCO est perçue comme une pilule difficile voire impossible à avaler par Kinshasa et la centrale électorale.

En réaction, la CENI vient d’adresser une correspondance aux Evêques protestant contre les déclarations de l’Abbé Donatien N’Shole, Secrétaire général de la CENCO lors de la présentation du rapport d’observation électorale de l’Eglise catholique. Elle met en demeure les observateurs de la CENCO et croit que cela compromettrait les relations entre les deux institutions.

D’après la CENI, l’Abbé N’shole « s’évertue, par médias interposés, à violer systématiquement les dispositions légales relatives à l’organisation des élections en République démocratique du Congo ».

La centrale électorale, depuis déjà trois jours, dit poursuivre l’opération de compilation des résultats et charge les Evêques de toute responsabilité en cas de protestation.

« L’annonce des tendances telle que faite par Monsieur l’Abbé N’SHOLE est de nature à intoxiquer la population en préparant un soulèvement dont la CENCO sera seule responsable d’autant qu’elle se fonde sur des données infimes et partielles, la compilation des résultats au niveau des centres locaux de compilation des résultats ne représentant que 20% de 74000 BVD [Bureaux de vote et de dépouillement, Ndlr] qui ont fonctionné le 30 décembre 2018 », explique Corneille Nangaa dans une correspondance signée ce vendredi 04 janvier 2019.

La commission électorale demande que l’église reviennent sur sa position faute de quoi les relations entre les deux institutions seraient compromises.

« La CENI désapprouve donc la démarche pré-rappelée de la CENCO et met en demeure ses observateurs conformément à l’article 28 de la Charte de bonne conduite des observateurs électoraux. Elle estime qu’un démenti formel à cet effet, permettrait de garantir la continuité de bonnes relations entre la CENI et la CENCO », insiste Nangaa.

Notons que l’annonce des résultats provisoires pourrait être reportée, selon des sources non officielles, pour permettre à la CENI de poursuivre l’opération de compilation des résultats de tous les CLCR.

Actualité.cd ajoute « L’Abbé Donatien N’shole, secrétaire général de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), s’est montré ferme par rapport au respect de la vérité des urnes à l’issue des élections du 30 décembre 2018.`

« Quelle que soit la forme, nous allons être le plus clairs possible pour dire que c’est ça ou ce n’est pas ça », a t-il dit au sujet des élections dans une interview à RFI.

L’Eglise catholique a déployé la plus grande mission d’observation électorale pour ces élections avec plus de 41.000 observateurs et dit être présente dans tous les centre de compilation des résultats.

Dans la même interview, il a soutenu que la CENCO se réserve le droit de manifester au cas ou les résultats n’étaient pas conforme à la vérité des urnes : « C’est notre droit de contester ».

« On n’a pas à craindre un rapport de force. Chacun a sa mission. Notre mission, c’est d’observer, de rendre compte de notre observation qui est d’ailleurs une observation citoyenne. Je ne vois pas pourquoi on doit penser à un rapport de force », a t-il ajouté.

Rappel : Les 7 conditions à défaut desquelles une élection sera NULLE.

L’élection est un processus complexe, une machine aux multiples rouages, et il faut que chacun de ceux-ci fonctionne impeccablement pour que l’élection puisse être valable.

Si un seul de ces rouages est défectueux ou grippé, cela met à néant la validité de tout le processus et les élections sont nulles. Schématiquement, ces conditions sont au nombre de sept:

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1 – Le corps électoral doit être correctement connu et identifié. Là où, comme en RDC, le dernier recensement remonte au Déluge, ce recensement doit avoir lieu avant que l’on n’envisage d’organiser des élections .

2 – L’organisation pratique et matérielle des élections doit être confiée à une institution neutre et apolitique. C’est actuellement un point d’achoppement en RDC.

3 – Lorsque l’obstination d’un Président, jamais élu comme en RDC, ou simplement arrivé en fin de mandat, rend une Transition indispensable, celle-ci ne peut être présidée que par une personne consensuelle et qui s’engage à ne pas être candidate.

4 – La certification des résultats doit être confiée à un pouvoir judiciaire parfaitement indépendant.

5 – Toutes les opérations, depuis les bureaux de vote jusqu’à la proclamation finale, doivent être parfaitement transparentes, soumises à l’observation, tant des témoins désignés par les candidats que des observateurs nationaux ou internationaux. En particulier, les opérations électroniques doivent être, soit évitées, soit soumises à une surveillance particulièrement scrupuleuse. (Même si elles ne

concernent que la transmission des résultats des bureaux locaux au bureau central. Le souci affiché de « gagner du temps »peut cacher une intention de gagner l’élection… en trichant).

6 – Les élections doivent être organisées par ordre d’importance croissante : régionales et locales, d’abord, provinciales et législatives ensuite, présidentielle en fin de parcours.

7 – Là où, comme en RDC depuis les élections de 2011, l’on vit sous un régime illégitime, il ne saurait être question d’impunité. Il faut des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une

protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge.

Il est indispensable que TOUTES ces conditions soient réalisées EN MEME TEMPS. Sans quoi l’on s’expose aux pires aventures telles celles dont la RDC donne, pour son malheur, le triste exemple à l’Univers entier. Dans ce pays, en effet, aucune de ces sept conditions n’a jusqu’ici été respectée.

L’on pourrait ajouter une huitième condition aux sept énumérées ici : le soutien ferme et sélectif de la «communauté internationale » aux démocraties en construction. Mais cela ne dépend pas des pays africains eux-mêmes.

Presse et documents étrangers

L’Observateur Paalga (Burkina Faso) revient sur « la coupure du signal » de RFI, « sur presque toute l’étendue du territoire national ». Ainsi que le retrait de l’accréditation de la correspondante de RFI dans le pays. Un « tour de vis médiatique », « de plus en plus étouffant », mais « pas vraiment inédit », estime le média burkinabè.

« Le blocage des communications en période sensible demeure une recette qui a été suffisamment éprouvée ». L’Observateur Paalga se souvient ainsi « qu’à la veille de la fin du dernier mandat de Joseph Kabila, en décembre 2016, les autorités de Kinshasa avaient sommé à tous les opérateurs de suspendre leurs services ».

COMMUNIQUE DE PRESSE - La Belgique au Conseil de sécurité de l’ONU MINAFET – le 29 décembre 2018

A partir du 1er janvier 2019, la Belgique siègera pour une période de deux ans au Conseil de sécurité des Nations Unies. A la veille d’entamer ce mandat, le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères Didier Reynders souligne toute l’importance accordée à cette responsabilité confiée à notre pays par la communauté internationale. Il renouvelle l’engagement de la Belgique à être un partenaire constructif, fiable et ouvert dans la recherche, avec les autres membres du Conseil de sécurité et l’ensemble des acteurs concernés, de réponses collectives aux questions internationales de paix et de sécurité.

Conformément à la Charte des Nations Unies, notre pays veillera à agir au nom de la communauté internationale tout entière. Alors que la remise en question des mécanismes internationaux se traduit dans la dynamique même de coopération au sein du Conseil, la Belgique entend y incarner la vision multilatéraliste sur laquelle repose sa politique extérieure depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Notre pays restera fidèle pendant

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son mandat à l’esprit de dialogue qui l’a guidé tout au long de sa campagne, s’efforçant de valoriser, avec pragmatisme, son rôle traditionnel de conciliateur mis en avant dans la devise « Bâtir le consensus, agir pour la paix ».

Notre pays s’efforcera de contribuer substantiellement aux débats sur toutes les grandes questions globales abordées par le Conseil de sécurité, avec des accents propres reflétant ses valeurs et son expertise particulière. Ce mandat s’inscrit en effet dans le cadre plus large de l’action internationale de la Belgique, qui affiche notamment un profil fort en matière de droits de l’Homme ainsi qu’un attachement marqué à sa dimension européenne.

Notre pays veillera également à proposer des actions intégrant de manière cohérente les instruments de Diplomatie, Développement et Défense, dans la lignée de ses efforts en faveur d’une « approche globale ».

Outre les tâches spécifiques réparties entre les membres du Conseil, la Belgique continuera à accorder une attention particulière à des thèmes sur lesquels elle s’est investie depuis longtemps et qu’elle a mis en avant tout au long de sa campagne. Ils peuvent être repris sous les maîtres-mots de prévention, de protection et d’efficacité.

La prévention d’abord, avec le souci de se pencher sur des situations préoccupantes avant qu’elles ne dégénèrent en conflits internationaux. La promotion de la médiation, l’attention pour les menaces que font peser le changement climatique sur la paix et la sécurité ou la nonprolifération des armes de destruction massive peuvent également y être rangés.

La protection ensuite, parce que la sécurité internationale passe par celle de chaque personne. Notre pays veillera à maintenir notamment à l’agenda la question de la protection des enfants dans les conflits armés, comme celle de l’accès de l’aide humanitaire ou encore de la lutte contre l’impunité.

Enfin, l’efficacité. Une gestion opérationnelle efficace des missions des Nations Unies est en effet essentielle. Notre pays soutient par ailleurs l’agenda des réformes du

Secrétaire général de l’ONU, comme son Action pour le maintien de la paix. La poursuite de meilleurs résultats doit également se refléter dans une plus grande implication des femmes, aussi bien au niveau politique qu’opérationnel

"J'ai déjà gagné, je serai président dès ce soir", affirme Shadary après avoir AFP – le 30.12.2018,voté

Le dauphin du président sortant Joseph Kabila, le candidat du pouvoir, Emmanuel Ramazani Shadary, a revendiqué la victoire à l'heure même de voter dimanche matin à

l'élection présidentielle en République démocratique du Congo.

"J’ai déjà gagné. Vous avez vu comment j’ai battu campagne, tout ce qui s'est passé. Je serai élu, c’est moi le président à partir de ce soir" (dimanche), a déclaré M. Ramazani Shadary en sortant de son bureau de vote à Kinshasa..

M. Ramazani Shadary a voté dans la commune de la Gombe avec le chef de l'Etat sortant Joseph Kabila qui ne peut pas se représenter aux termes de la Constitution.

Les trois principaux candidats à l'élection présidentielle ont déjà voté lors de ce scrutin marqué par des retards dans l'ouverture des bureaux de vote et le dysfonctionnement des "machines à voters".

"Je déplore tout le désordre dont nous entendons parler", a déclaré le candidat

d'opposition Félix Tshisekedi après avoir voté. "Nous nous posons la question de savoir si ce n'est pas un désordre organisé pour que demain la Cour constitutionnelle soit saisie et qu'elle annule tout. Cela, nous ne l'accepterons pas".

"Nous suivons pas à pas ce qui se passe. Si c'est fait dans le but de légitimer le candidat du pouvoir, nous ne l'accepterons pas", a-t-il prévenu.

"Nous suivons pas à pas ce qui se passe. Si c'est fait dans le but de légitimer le candidat du pouvoir, nous ne l'accepterons pas", a-t-il prévenu.

"C'est un grand jour pour moi, c'est un grand jour pour le Congo parce que c'est la fin de la dictature, c'est la fin de l'arbitraire, c'est la fin (...) de 18 ans du système Joseph Kabila", avait déclaré auparavant l'autre principal candidat de l'opposition, Martin Fayulu, en votant dès le matin dans le même centre que le président et son dauphin.

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A la veille du scrutin des machines manquaient encore Colette Braeckman – Le Soir – le 30 décembre 2018

Une longue colonne de pick ups bleus passe sur le boulevard Kimbuta, qui traverse les quartiers populaires de Tshangu, la zone la plus peuplée, la plus remuante de Kinshasa avec ses quatre millions d’habitants aux convictions bien arrêtées. En face, du côté de Limete, on ne vénère que Tshisekedi, le fils ayant pris la relève du père. Mais ici, dans ce quartier à cheval sur N’Djili et Masina, qui naguère portait fièrement son nom de « Chine rouge » on a fustigé Mobutu, adoré Laurent Désiré Kabila, accepté son fils Joseph voici 18 ans. Ce temps là est bien loin. Aujourd’hui les affiches montrent un Martin Fayulu qui tire sur les manches de sa chemise ou regarde sa montre, elles célèbrent les candidats de Lamuka tandis que les portraits d’un Shadary qui promet la continuité ne suscitent que les sarcasmes d’une population qui, bien au contraire, aspire au changement. Le passage d’une trentaine de voitures de police impose le silence à la foule qui vaque à ses préparatifs de Nouvel An et commente l’actualité politique. C’est que les Robocops, vêtus de caoutchouc, ceints de casques neufs et qui serrent fermement leurs armes dirigées vers la rue, ont de quoi impressionner les passants qui circulent en sandales ou les gamins qui sautent au dessus des flaques. « Tel est bien leur objectif, faire peur, montrer leur force…

» murmure le docteur Remy Lepriya, un anesthésiste venu du Val d’Oise pour faire campagne dans le quartier de son enfance et militer en faveur de Martin Fayulu. Depuis des années, ce médecin qui visiblement jouit d’une bonne situation en France revient au Congo tous les deux mois. Dans le quartier où il fréquentait une école secondaire qui s’appelle aujourd’hui Biochimie, ce fils d’un ancien travailleur de Fina Belgique se souvient des ambitions de son père : « ma mère tenait une petite boutique et lui, il épargnait sou par sou pour envoyer ses sept fils à l’université ; aujourd’hui, même si nous sommes dispersés à travers le monde, nous avons gardé l’amour de notre pays, le désir d’y construire quelque chose… C’est d’ailleurs pour cela que j’ai obligé mes propres fils à étudier le lingala et à faire deux années d’études secondaires à Kinshasa. Leur pays c’est ici… »

Cette année, le docteur Priya a fait le grand saut : il s’est porté candidat sur la liste de Martin Fayulu tandis que son épouse, Dorothée, voudrait se faire élire dans le quartier chic du Mont Amba. Dûment mobilisés, une vingtaine de jeunes attendent le médecin en se préparant à distribuer des tracts dans le quartier et à observer le déroulement du scrutin.

Mais le discours de leur leader n’est pas optimiste : « ici, c’est comme à Beni et Butembo, dans ce bastion de l’opposition, beaucoup d’électeurs seront privés du droit de vote. » Dépliant la carte électorale qu’il s’est procurée à la CENI (Commission électorale indépendante), le candidat étaie son point de vue avec des chiffres : « dans ces districts censés être acquis à l’opposition, plus de 1000 bureaux de vote ont été supprimés en dernière minute. A N’Djili par exemple, dans un centre où ont été enrôlés 6.004 électeurs, il n’y a que trois bureaux de vote. Même tactique à Masina, autre fief de l’opposition : des centres de vote ont été fermés en dernière minute, le nombre de bureaux a diminué, il y a moins de machines à voter. Ces engins, initialement programmés pour accepter le vote de 660 électeurs, devront faire passer leur capacité à 700 lecteurs sinon plus…Le temps des opérations de vote risque de s’allonger, car les gens ne sont pas habitués à voter avec une machine ; des électeurs risquent de ne pas trouver le centre où ils doivent émettre leur vote… »

L’opposant ne fait aucune grâce à la CENI, il ne reconnaît pas les réels problèmes logistiques qui se posent doute de la réalité de l’incendie qui a détruit 8000 machines. Pour lui, il ne s’agît que d’un « chaos organisé », afin de faire déraper les élections et d’empêcher la victoire d’un candidat imprévu…

C’est pourquoi, dans un discours enflammé, il exhorte ses militants à la vigilance, rappelle que chaque électeur est aussi un observateur. Mais lorsque le long convoi de policiers s’éloigne, un homme que nous tentons d’interroger a les yeux écarquillés par la peur.

Travaillant dans le centre de vote, il répète qu’il ne peut rien dire et, suant à grosses gouttes, il finit par prendre ses jambes à son cou…

Quelques instants plus tard, des informations concordantes nous parviennent du Bandundu : à Bulungu, fief de l’opposition, les machines ne sont pas encore arrivées tandis qu’à

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Idiofa, on est soulagé, tout va pour le mieux. Forcément, la ville est acquise à Aubin Minaku, président de l’Assemblée…

La fièvre du vote s’empare de Kinshasa Colette Braeckman – Le Soir – le 30 décembre 2018

Qu sont devenus les Robocops qui samedi encore tournaient dans Kinshasa, casqués, armés, dissimulés derrière leur bouclier de plexiglas ?

Voici quelques heures, à leur seule vue les enfants se cachaient dans les pagnes des femmes, des mamans commerçantes se figeaient. Dimanche, lavée par une pluie diluvienne, purifiée peut-être par les prières d’un culte œcuménique sinon rassérénée par les adresses télévisées du chef de l’Etat sortant et les ultimes explications de Corneille Nangaa au nom de la CENI, l’immense métropole s’est réveillée plus légère. Les policiers, de faction devant les écoles, faisaient des clins d’yeux aux enfants et bavardaient avec les plus matinaux.

A cause de la pluie, d’une aube d’orage qui tardait à se lever, les électeurs ne se sont pas pressés dans les centres de vote et durant la matinée, c’est au rythme d’une promenade dominicale que les Kinois se sont dirigés vers les écoles de leur quartier. Placardées sur les murs depuis la veille, des affiches indiquaient à chacun son bureau de vote et dans les salles de classe, bancs bien rangés, tableau noir effacé, tout était prêt. Et surtout, à côté de la table réservée u président du bureau, en face du banc des témoins trônait la nouvelle héroïne du Congo, la désormais fameuse machine à voter, dissimulée derrière un isoloir de toile blanche. A l’école Saint Joseph, derrière la gare centrale, Mme Baseya, habillée comme pour se rendre à une fête ou à une messe solennelle, n’en revient pas : en trente secondes son vote a été expédié ! Elle avait bien mémorisé le numéro des députés provinciaux et nationaux de son choix, introduit les chiffres sur l’écran et fait de même pour les candidats à la présidentielle. « C’est encore plus facile que retirer des billets à la banque, ou d’utiliser son smartphone » s’exclame-t-elle. La plupart des électeurs ont moins de facilités, mais rien ne les décourage. Au lycée Kabambare, Sylvestre qui affiche gaillardement ses 77 ans, ne se plaint pas de la file qui s’allonge à mesure que la matinée avance : « si je ne m’en sors pas je demanderai de l’aide… De toutes façons pour rien au monde je ne me serais privé d’aller voter. Il y a longtemps que j’attendais ce jour et enfin il est devenu réalité… » Pour cet ancien ouvrier des chantiers navals de Chanimetal, le changement dont il rêve n’est pas un principe abstrait : « après 34 ans de bons et loyaux services j’ai été licencié, sans retraite ni indemnités et j’espère bien qu’un jour mes droits à la pension seront rétablis… » Le précédent dans la file, de jeunes universitaires, approuvent le vieux papa : sortis de l’Université de Kinshasa voici quelques années, ils n’ont pas trouvé de travail et sont fatigués de vivre en vendant des cartes de téléphone et des « unités »…

Alors que les policiers canalisent la foule avec des gestes patients, étonnamment doux, les électeurs endimanchés partagent leurs rêves, leurs aspirations. Très librement, les gens s’expriment : quelques « bourgeois » soulignent l’expérience de Shadary, les plus jeunes, visiblement acquis à Fayulu, Mafa pour les intimes, estiment que lui seul apportera le changement… Mais dans le bureau de vote proprement dit, règne un silence de cathédrale : les électeurs sont graves, concentrés, le président du bureau et ses assesseurs scrutent scrupuleusement les cartes des témoins. « J’ai placé ici mes meilleurs enseignants » nous explique le préfet du lycée, « c’est le prof de géographie qui surveille l’usage de la machine et presse les traînards d’avancer ou de demander de l’aide à un autre électeur c’est le préfet de discipline qui impose le silence et la concentration… »

Tout se déroule tellement bien dans ces communes proches du centre ville qu’il nous faut mettre le cap sur N’Djili, ce fameux district de Tshangu, l’un des plus remuants de la ville, d’où partent toutes les colères populaires. La veille en effet, on pouvait y craindre le pire.

A quinze heures, les machines n’étaient pas encore arrivées, un candidat député, le Docteur Priya, fraîchement débarqué du Val d’Oise où il exerce comme anesthésiste, éructait que dans ces quartiers acquis à l’opposition, on avait délibérément réduit le nombre de machines à voter et il concluait « Ici c’est comme à Beni où les gens ont été privés de leur vote…» C’était l’ère du soupçon, les malédictions pointaient, la colère n’était pas loin. Dimanche midi, alors que le soleil pompait les immenses flaques d’eau, le miracle

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avait eu lieu. Dans les salles de classe de l’Institut Bio chimie, les machines avaient été installées, le présidents des bureaux, les assesseurs étaient en place et surtout, ici comme ailleurs, de simples citoyens se pressaient sur les bancs des témoins. Se poussant pour nous faire place sur le siège étroit, l’un se disait envoyé par son église, l’autre par une ONG locale. Trois jeunes gens, représentant plusieurs partis politiques différents, assuraient que depuis l’aube, sans boire ni manger ni être payés, ils avaient pris place dans les bureaux de vote, ne perdant rien du fil des opérations. « Ce sont nos élections, on ne nous les volera pas » chuchotait Frank tandis que le président du bureau imposait le silence…

Certes, les Européens et même les Américains brillent par leur absence ; devant les centres de vote, il y a moins de 4×4 blanches et de vestes à poche, mais de nombreux observateurs africains sont présents, levés à l’aube (à 5h ils réveillaient tout l’hôtel…) et surtout des milliers de Congolais sont devenus des témoins vigilants. Ils prennent des notes, relèvent le moindre incident, pianotent sur leur smartphone pour transmettre leurs observations…

C’était trop beau. Une rumeur soudain traverse les files : il y aurait des problèmes du côté de Limete ! On ne sait pas encore quoi, mais « ça ne va pas… » et on chuchote qu’un centre de vote aurait été incendié par la foule en colère. Lorsque nous arrivons dans le fief de l’UDPS, la foule est compacte, mais elle contient sa colère. Remy Massamba, l’un des cadres du parti de Felix Tshisekedi, nous explique qu’il est 16 heures, que depuis l’aube tout le monde attend et que rien ne bouge dans l’école d’en face. Il croit que les listes des électeurs feraient défaut, mais d’autres assurent que les machines, si elles sont bien arrivées, sont dépourvues de fil électrique voire de batteries.

La tension monte, les jeunes motards qui forment la garde rapprochée de Félix commencent à pétarader. Dans sa villa, Félix Tshisekedi, un géant débonnaire tout de blanc vêtu, affiche un calme imperturbable : il répète que tout finira par s’arranger mais lucide, il constate tout de même qu’à Tshangu, le fief de Martin Fayulu, où la majorité de la population vient du Bandundu tout s’est bien passé, alors que ce sont ses partisans à lui qui ont été victimes d’incidents de parcours. « le pouvoir ne s’est pas trompé d’ennemi » conclut il, « vous les Occidentaux, vous croyez que c’est Fayulu qui va gagner mais moi, je vois bien où vont les foules… » Alors que nous aurions voulu poursuivre, Vital Kamerhe, son co-listier le coupe sans ménagements « le directeur de campagne c’est moi, laissez moi vous expliquer notre stratégie… » Sous les ovations de ses militants, Félix, une fois encore, prêche la patience : «ne craignez rien, on attendra le temps qu’il faut mais on votera.. Ces élections, ce sont les nôtres… »Cuisant à petit feu sous leur combinaison de caoutchouc, les Robocops sourient derrière leur bouclier…

Les trois surprises de la campagne

Colette Braeckman – Le Soir – le 30 décembre 2018

Pour la première fois de son histoire, le Congo devrait connaître, en principe, une passation pacifique du pouvoir. En effet, le président Kabila, après avoir entretenu le doute jusqu’au bout, a finalement annoncé que, soucieux de respecter la Constitution, il se retirait et nommait comme successeur potentiel Emmanuel Shadary Ramazani, qui était alors Ministre de l’Intérieur. Si cette désignation d’un « dauphin » a longtemps tenu l’opinion en haleine, les péripéties de l’opposition ont-elles aussi représenté un feuilleton à épisodes, inspiré par le choix d’un scrutin à un tour, décidé depuis des années par la majorité présidentielle. Non pas pour des raisons d’économie, mais par la conviction qu’une opération unique favoriserait nécessairement un pouvoir mieux organisé qu’une opposition disparate et dominée par des ambitions individuelles. Les nombreuses réunions, en Belgique, en Afrique du Sud et finalement à Genève, au cours desquelles l’opposition tenta de présenter une candidature unique, se soldèrent par des échecs, des revirements de dernière minute, par le choc des egos et des ambitions. Mais Kabila et les siens auraient eu tort de se réjouir trop tôt, car la campagne électorale a réservé des surprises et, sur les 21 candidats autorisés à concourir, trois figures ont rapidement émergé, déjouant bien des pronostics.

Au départ, tout paraissait joué en faveur d’Emmanuel Shadary : ne bénéficiait il pas de tout le soutien de ce que l’on appelle désormais la « kabilie », l’épouse du « chef » faisant, non sans maladresse, campagne pour lui à Bukavu, la sœur et le frère de Kabila contrôlant

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son budget de campagne. Un appui aussi visible s’est finalement retourné contre le dauphin, faisant oublier ses mérites propres : d’authentiques et brillants diplômes universitaires, une réelle connaissance du Congo profond, une réputation d’intégrité, inhabituelle dans ce pays. Ce que l’opinion a retenu, c’est que Shadary représente, dans un premier temps en tout cas, la perpétuation du système Kabila. Comment le successeur désigné aurait-il pu affirmer sa différence sans renier celui-là même qui l’avait choisi ? Meetings perturbés, cortèges caillassés, discours hués : Shadary a du faire face à des accueils qui n’étaient pas prévus dans le scénario initial. Cependant, non seulement il s’est rendu dans toutes les grandes villes du pays, mais dans les régions rurales, -la moitié de la population-, il peut compter sur le soutien des administrateurs de territoires, vu qu’il a lui-même nommés…

Autre surprise, Félix Tshisekedi : le fils d’un père mythique ne s’est pas contenté, à Genève, de renier sa parole quelques heures après s’être engagé à soutenir Fayulu, il a levé un coin du voile sur cette réunion qui n’a pas livré tous ses secrets et, invoquant sa « base » il a choisi de faire cavalier seul. Non seulement ses militants ne lui en ont pas voulu, mais ils lui ont réservé, ainsi qu’à son allié Vital Kamerhe, des accueils délirants. Au cours de la campagne, « Fatshi » a révélé ses qualités de leader mais il s’est aussi montré capable de réalisme, acceptant l’usage de la machine à voter à laquelle même Fayulu finit par se rallier. Cette « modération » a cependant nourri le soupçon d’accords post électoraux, qui seront de toutes manières conclus avec les uns ou avec les autres car il serait douteux, sinon dangereux, que le gagnant du scrutin de dimanche emporte toute la mise.

« Fayulu comment ? » Voici quelques mois, l’Est du Congo ignorait tout de ce parlementaire de la capitale qui depuis deux ans avait choisi de renoncer à son salaire de député, (6000 dollars par mois…) puisque la législature était terminée. Martin Fayulu, appuyé de l’extérieur par ses puissants parrains et sponsors Jean Pierre Bemba et Moïse Katumbi, dotés d’un vrai capital de popularité, a mené une campagne surprenante. Dans les provinces de l’Est, comme au Katanga ou dans l’Equateur, il est apparu comme l’adversaire le plus résolu du système Kabila et il a bénéficié de son engagement aux côtés de la société civile et du mouvement des laïcs chrétiens. Les brimades, les obstacles mis à ses meetings voire les menaces physiques, loin de le décourager, ont aidé à le faire connaître et ont renforcé sa popularité, au moins dans les villes où on venait aussi, poussé par la curiosité, découvrir l’anti-Kabila.

A la veille du scrutin, le jeu est donc plus ouvert que prévu, une victoire massive, éclatante, de l’un ou de l’autre candidat devient difficile à imaginer, sauf s’il y a manipulation…

Autrement dit, et les pays de la région le savent déjà, une « négociation à la congolaise » redeviendra inévitable. Il faudra donc vraisemblablement, une fois encore, se mettre autour d’une table, ce qui vaudra de toute façon mieux que relancer une autre guerre….

Vigilance citoyenne au Congo à la veille des élections Colette Braeckman – Le Soir – le 30 décembre 2018,

Les Kinois se dirigeraient ils vers les élections à reculons, divisés en deux groupes qui transcendent les clivages politiques ? Ils rassemblent d’un côté ceux qui y croient et de

l’autre ceux qui, nourris par les déconvenues des derniers jours, assurent, à quelques heures du vote, que tout peut encore être annulé et que le triple scrutin pourrait être

reporté une fois de plus

Fonction oblige : Jean-Pierre, qui accueille les visiteurs à l’entrée de la CENI (Commission électorale indépendante) avec la solennité d’un majordome de grande maison, rappelle que voici 60 ans exactement, Patrice Lumumba rentrait d’Accra, nourri d’idées panafricanistes et se préparait à réclamer l’indépendance du Congo belge. « Si nous réussissons ces élections, sans avoir eu recours à l’aide extérieure, si, pour la première fois, nous mettons en place une passation pacifique du pouvoir, notre pays aura fait un grand pas en avant, ce sera comme une autre indépendance… »

Comment lui faire part du scepticisme d’un grand nombre de ses compatriotes ?

Du côté de l’avenue Kasavubu, nous vivons un moment surréaliste. Des animateurs de rue, craignant de possibles violences, ont déployé des « plans de contingence » : des dortoirs ont été ouverts à l’intention des enfants des rues, il a été fermement conseillé aux

« shegues » et autres petits mendiants de se mettre à l’abri le prochain week end. Alors

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même que les éducateurs nous expliquent que le matériel électoral n’est pas encore déployé, un camion kaki nous dépasse, et se dirige vers l’école secondaire Ango Ango. Des militaires, l’uniforme dissimulé par une casaque bleue portant le sigle de la CENI empilent des valises de bakélite noire dans les classes transformées en bureaux de vote. Les désormais célèbres machines à voter sont installées, les isoloirs se déploient alors que les passants doutent encore de la réalité du scrutin et expliquent que dans d’autres quartiers, politiquement plus remuants, le matériel ne sera pas livré ou a déjà été retiré…

Echaudés par trop de reports et de rumeurs contradictoires, les Kinois doutent encore mais en même temps ils sont pressés d’en finir. C’est pour cela que les consignes de « ville morte » lancées par la coalition Lamuka soutenant Martin Fayulu sont tombées à plat « Une ville morte, où on ne se rend pas en ville pour travailler ? Mais vous n’y pensez pas » s’insurge Marie France, une employée. « Ces gens qui veulent protester contre l’éviction d’un million 300.000 électeurs dans le « Grand Nord » auraient-ils oublié que ce vendredi, à la veille du Nouvel An, les employeurs distribuent à leur personnel quelques colis de riz ou de chinchards (poissons en conserve) voire du poulet pour les plus chanceux. »

Même si la campagne est suspendue depuis huit jours, les banderoles électorales flottent toujours au dessus des rues constellées de nids de poule, les visages des candidats nationaux et provinciaux s’affichent sur les murs de brique ou de pisé, et sur ses panneaux immenses, -les seuls à dominer les boulevards- Shadary Ramazani, le dauphin au triste visage promet toujours l’ « émergence » un terme que bien peu comprennent, ou le « renforcement » de l’Etat, ce qui réveille de mauvais souvenirs.

Si les observateurs européens ont été récusés, le scrutin se déroulera cependant sous haute surveillance : envoyés par les organisations régionales africaines, plusieurs dizaines d’observateurs étrangers tournent déjà dans la ville, et surtout, plus de 100.000 Congolais se préparent à surveiller eux-mêmes la régularité des opérations qui se dérouleront dans 80.000 bureaux de vote.. Me Gentille Sukulata, vice présidente de la Nouvelle société civils congolaise, est d’humeur combative : « dimanche ce sera comme au karaté, on reculera et on frappera aussi. On sera partout. » Derrière elle, installés dans une cour ombragée, plusieurs dizaines d’adultes étudient sagement les consignes, noter les numéros des bureaux de vote, rédiger leurs observations dans leurs petits carnets, ne pas oublier d’emmener le texte de la loi électorale. Dûment enregistrés par la CEI et dotés d’un badge, ces volontaires non rémunérés resteront dans les bureaux de vote jusqu’au moment du dépouillement manuel des bulletins. A l’extérieur, des habitants du quartier, non enregistrés mais vigilants, auront, eux, reçu pour consigne de photographier les fiches de résultats sitôt qu’elles seront punaisées sur les panneaux de la CENI et de les transmettre par SMS tandis que tout incident sera immédiatement répercuté par Whatsapp.

La conférence épiscopale, (CENCO) alignera plus de 40.000 observateurs, formés depuis des semaines, le « Panel de la société civile » réputé proche de la CENI nous assure, par la voix de son président Dieudonné Mukagalusha que ses témoins seront présents dans neuf provinces « recrutés dans les quartiers, ils signaleront toutes les irrégularités, seront à même de repéreront les éventuels intrus ». De nombreuses associations de femmes, ainsi que l’Observatoire de la parité, ont également rejoint le mouvement. Si les électeurs congolais, mobilisés par les médias et les réseaux sociaux et avides de changement, réussissent à s’approprier ce triple scrutin et à devenir eux aussi des observateurs, ces élections hors du commun pourraient réserver quelques surprises.

C’est ce qui explique la nervosité du pouvoir, des mesures aussi brutales que le report des élections sous prétexte d’Ebola dans le Grand Nord où Shadary avait été caillassé et Fayulu ovationné, la soudaine disparition de machines à voter dans les quartiers les plus remuants de Kinshasa, la très maladroite expulsion du représentant de l’Union européenne à la veille des élections. Alors que le processus électoral semblait bien contrôlé par le pouvoir, la technique choisie pourrait se retourner contre lui : des opérations de vote plus rapides que prévu, un dépouillement plus facile (des lots de 660 bulletins papier, seuls considérés comme valables) et surtout, une population vigilante, bien décidée, dans les grands centres urbains en tout cas, à faire respecter ses choix…

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Elections: L'heure est au délicat comptage des voix Belga – le 31.12.2018,

Les bureaux de vote sont passés dimanche à l'étape cruciale du comptage des voix en République démocratique du Congo où des élections se sont déroulées dans un climat

"relativement calme", selon l'épiscopat, ont constaté des journalistes de l'AFP.

La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) estime que "le climat général du déroulement du vote a été relativement calme", sur la base de l'observation de 78% des bureaux de vote.

"Nos observateurs sur le terrain ont fait état de la destruction du matériel électoral à Kingabwa (un quartier de Kinshasa)", a dit le porte-parole de la Cenco, l'abbé Donatien Nshole.

La Cenco n'a pas confirmé que quatre personnes avaient été tuées lors du vote dans le Sud-Kivu, une information rapportée par le directeur de campagne du candidat de l'opposition Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe.

Dans un message lu à la télévision publique (RTNC), le président Joseph Kabila a félicité le peuple congolais pour avoir voté "dans la paix et la dignité" et "dans le respect de la souveraineté".

Le dépouillement a commencé après la prolongation du vote au-delà de l'heure prévue de fermeture à 17h00 (15h00 GMT dans l'Est, 16h00 GMT dans l'Ouest).

"Les candidats qui nous intéressent le plus sont le 13, 4 et 20", a déclaré le président du bureau du collège Saint Georges dans la commune de Kintambo à Kinshasa.

Il s'agit des numéros des trois principaux candidats, le dauphin du président Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary, et les deux opposants Martin Fayulu et Félix Tshisekedi.

Plus à l'est, à Goma, après des pauses pour le dîner, le dépouillement a commencé dans les centres électoraux, notamment à l'école des Volcans et au centre de l'école Zanner, dans le quartier Majengo.

Les agents électoraux suivent scrupuleusement le mode opératoire sous l'oeil attentif et fatigué des témoins. Les trois parties de chaque bulletin de vote sont détachées pour constituer trois piles de ces trois scrutins (présidentiel, législatif, et provincial).

Les résultats provisoires de la présidentielle doivent être annoncés le 6 janvier d'après le calendrier de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

Message à la nation : Joseph Kabila se félicite de "l’appropriation du processus électoral" par les Congolais

Adiac-Congo (Braz) - le 31.12.2018,

Pour le président de la République sortant, la République démocratique du Congo (RDC) montre à suffisance, à la face du monde, l’affirmation de sa volonté de consolider sa

souveraineté.

S’exprimant le 29 décembre, à la veille des élections présidentielle, législatives nationale et provinciales, dans le cadre de son message de nouvel An, Joseph Kabila s’est félicité de l’appropriation complète du processus électoral par les Congolais eux-mêmes, affirmant à la face du monde leur volonté de consolider leur souveraineté. « Le peuple est demeuré maître de son processus. Ainsi, il aura prouvé à la face du monde qu’il connaît les vrais enjeux de ces élections : ceux de l’affirmation de sa dignité et de la consolidation de sa souveraineté », a-t-il déclaré, fier de constater que le troisième cycle électoral que connaît la RDC soit entièrement financé par son pays.

Rappelant, par ailleurs, les règles de jeu aux différents candidats qui, visiblement, ne semblent pas encore cerner le rôle combien important que joue la Commission électorale nationale indépendante dans le processus électoral, Joseph Kabila a tenu à remettre la Centrale électorale sur son piédestal en tant que seul pouvoir organisateur des élections :

« La Constitution ne confère la compétence d’organiser les élections et d’en publier les résultats qu’à la Commission électorale nationale indépendante, et in fine à la Cour constitutionnelle », a-t-il indiqué. Il a, en outre, accordé la grâce à une catégorie de prisonniers dont les identités ne sont pas encore connues.

Ce dimanche 30 décembre, le président de la République a accompli, à l’instar de ses compatriotes, son devoir civique en allant voter au centre érigé à l’Institut de la Gombe

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flanqué de son épouse, Marie-Olive Lembe, sa sœur, Jaynet Kabila, et de son fils, Laurent- Désiré Kabila.

Lubumbashi: les témoins attendent l’affichage des résultats devant les bureaux de vote

La Guardia – le 31.12.2018,

Les élections se sont déroulées ce dimanche 30 décembre sous différentes réalités dans les bureaux de vote de Lubumbashi. Et ce lundi matin, les témoins rodent devant les centres ou bureaux de vote en attendant l’affichage des résultats de leurs candidats.

Dans certains centres de vote on constate même la présence des militaires des FARDC avec des policiers. Les témoins chassés avant les dépouillements de vote tard dans la nuit regrettent-ils. Ce matin dans plusieurs centres ils n’ont pas droit d’accès jusqu’à nouvel ordre.

« Ils nous ont chassés la nuit avant les dépouillements de vote et ce matin nous sommes là et la police nous refuse d’accéder même à la cour du centre », relate un témoin de l’UDPS d’autres par contre ont passé nuit avec les agents de la Ceni dans les bureaux de vote. « Nous avons tout fait la nuit, je connais les nombres de votes de mon candidat je patiente jusqu'à la signature du PV et l’affichage des résultats pour être sûr. »

Par ailleurs, hier au début des opérations de dépouillement, des témoins, qui se sont retrouvés dehors pendant que le dépouillement commençait à l’intérieur des bureaux, ont été arrêtés dans un bureau de vote accusé par le chef du centre d’avoir perturbé les opérations de dépouillement.

Interrogé sur le pourquoi de leur présence à l’extérieur du centre pendant que le dépouillement se dérouler à l’intérieur des bureaux, le chef du centre a expliqué que "les nombres des témoins présents dans les bureaux lors du début de dépouillement étaient déjà suffisants, et que la capacité des salles ne leur permettait pas d’avoir un nombre pléthore des témoins".

Pour un président d'un centre sur l’avenue Biayi, dans la commune de Lubumbashi, « il y a encore beaucoup à faire avant l’affichage des résultats compte tenu du grand nombre des candidats aux députations et les témoins doivent patienter ».

On constate dans les bureaux de vote que la présence des agents de la CENI.

Capharnaüm électoral en RDC Christophe RIGAUD – Afrikarabia- le 31 12 18

Pannes des machines à voter, fermeture de bureaux de vote, difficultés d’accès des témoins… le chaos logistique annoncé a bien eu lieu ce dimanche lors des élections

générales. Un scrutin bâclé qui sera forcément contesté.

Désordre, confusion, désorganisation… on ne sait quel mot choisir pour qualifier les élections générales de ce dimanche 30 décembre en République démocratique du Congo (RDC). Depuis le début de la matinée, les dysfonctionnements s’enchaînent dans les différents bureaux de vote de ce vaste pays-continent : des machines à voter qui plantent, des milliers de bureaux de vote supprimés, des électeurs absents des listes électorales, des bureaux de vote sans procès-verbaux de résultats, des observateurs interdits d’accès…

la liste des couacs est longue comme le bras.

Toute la journée n’a été que confusion dans de nombreux bureaux de vote congolais. A Dimbelenge, au Kasaï-Central, les machines à voter étaient à l’arrêt dès le matin. « Le mot de passe a été oublié par les agents de la CENI. A 10h13, le vote n’a toujours pas commencé » confie un témoin. A Bishange, dans le Masisi, quatre machines sur les neuf présentes sont tombées en panne. Résultats, les files d’attente s’allongent, retardant le vote.

« C’est se moquer du peuple congolais »

Dans l’Est, à Goma, c’est dans des poubelles que certains électeurs cherchent leur nom sur les listes électorales, rapporte un militant du mouvement citoyen Lucha. « Certains trouvent leur nom, d’autres pas. Tout est organisé pour se moquer du peuple congolais ».

A Kalehe, au Sud-Kivu, au centre de vote EP Muhongoza, les batteries des machines à

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voter avaient rendu l’âme… dès 8h45 ! Laissant les électeurs perplexes. Dans le centre de vote de Dhele EP Bundikasa, bureau de vote D, à Bunia, la machine à voter a planté dès le tout premier votant. « Pas de machine de remplacement ». Les électeurs ont dénoncé une « tricherie planifiée ». A Manono, dans le Tanganyika, « pas de numéro 4 (celui de l’opposant Martin Fayulu) dans les machines à voter », dénonce un observateur.

Les machines à voter, décriées par l’opposition qui redoute des fraudes, ralentissent fortement le temps de vote des Congolais. L’analphabétisme et la faible connaissance de ces « tablettes » dans les campagnes congolaises souvent privées d’électricité, rendent les manipulations longues et périlleuses. Dans les bureaux de vote, on conseille aux personnes âgées et aux femmes, les électeurs les plus fragiles, de se faire accompagner par quelqu’un de confiance pour valider leur choix.

Les bastions de l’opposition ciblés

Dans l’Est et dans le Centre du Congo, plus d’un million d’électeurs n’ont pas été autorisés à se rendre aux urnes, notamment les habitants de la région de Beni au Nord-Kivu ou encore ceux de Yumbi dans la province de Maï-Ndombe. Certains pour cause de possibles violences, d’autres en raison de la maladie Ebola qui sévit dans la région. Privés de vote, ces Congolais ont organisé leur propre élection, de manière fictive, mais symbolique. Et ironie du sort, le vote s’est déroulé sans machine à voter… et sans dysfonctionnement ! Ces bastions de l’opposition ne pourront donc pas s’exprimer dans ce scrutin, au grand dam de l’opposant Martin Fayulu, qui dénonce « une énième stratégie du pouvoir pour détourner la vérité des urnes ». Plusieurs observateurs politiques constatent que le chaos logistique de ce dimanche est particulièrement ciblé dans les fiefs de l’opposition : Kinshasa, Lubumbashi, les Kasaï, l’Equateur et l’Est.

« J’ai déjà gagné » déclare Shadary

Tous ces dysfonctionnements vont forcément rendre le scrutin opaque. Sur les quarante millions d’électeurs, combien de Congolais ont pu voter ce dimanche, en excluant les 1,2 million des circonscriptions de Beni, Butembo et Yumbi ? Personne ne sait ce dimanche et ne saura sans doute dans les jours qui viennent. Pour le moment, la colère des Congolais qui n’ont pas pu voter, est restée limitée aux bureaux de vote concernés, même si des échauffourées ont été relevées à Kinshasa et que le président de la CENI, Corneille Nangaa a été conspué ce dimanche centre St Joseph.

Mais il va de soi que ce scrutin bâclé sera contesté par les perdants du scrutin. Car du côté du pouvoir, il fait peu de doute que ces élections étaient gagnées d’avance. Emmanuel Ramazani Shadary, a revendiqué la victoire à l’heure même de voter dimanche matin. « J’ai déjà gagné. Vous avez vu comment j’ai battu campagne, tout ce qui s’est passé. Je serai élu, c’est moi le président à partir de ce soir » a déclaré le dauphin de Joseph Kabila.

Des propos qui laissent peu de suspense quant à l’identité du nouveau président congolais.

Les garanties de Nangaa à Kabila Hubert Leclercq – La Libre – le 31 décembre 2018

Ce dimanche 30 décembre, en déposant son bulletin de vote dans l’urne, Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin du président hors mandat Joseph Kabila, a claironné devant les médias internationaux venus assister à la scène, qu’il était le nouveau président de la République démocratique du Congo, sans même attendre la fin du vote et encore moins le dépouillement.

Une certitude qu’il basait alors sur le fait qu’il était le candidat qui avait parcouru le plus de provinces durant la campagne. Un avantage quantitatif que tout le clan de la plateforme FCC semble marteler comme seul argument, oubliant les cris hostiles, les jets de pierres et la faible participation populaire à ses meetings malgré la distribution de T-shirt, de casquettes et d’argent.

Quelques heures plus tard, le candidat du régime avait les honneurs de la chaîne Télé50, très proche du pouvoir kabiliste, et répétait sa certitude d’être le futur raïs. Il pouvait alors se baser sur les garanties données par le président de la Ceni lui-même à Joseph Kabila :

« Tout est en ordre, le plan se déroule comme prévu ». Quand le chef de l’Etat a interrogé

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Nangaa sur les réactions à attendre de Félix Tshisekedi et Martin Fayulu après l’annonce de ces chiffres tronqués, ce dernier a expliqué, alors qu’ils étaient devant un petit parterre de personnes, que tout était sous contrôle. « Nous prions dans la même église, Martin, Félix et moi, il n’y aura pas de problème », a assuré Nangaa.

Elections en RDC: des cas de votes forcés rapportés par des témoins RFI - le 31-12-2018

En plus des problèmes logistiques et des pannes de machines à voter, les votes forcés pourraient entacher la crédibilité des législatives de ce 30 juillet en République démocratique du Congo (RDC). Dans une partie du Nord-Kivu, à l'Est, des groupes armés

ont perturbé le vote, allant même quelques fois jusqu'à accompagner les électeurs et les forcer à voter pour le candidat de la majorité.

En République démocratique du Congo (RDC), plusieurs sources rapportent des dizaines de cas de votes forcés, comme dans le territoire de Rutshuru, au nord de Goma, où la police a dû négocier avec le groupe armé des Nyatura pour sécuriser les bureaux de vote, pas toujours avec succès.

Dans la chefferie de Bwito, des électeurs ont été forcés de voter pour les candidats de la majorité à toutes les élections. Selon plusieurs sources, ceux qui refusaient étaient chassés par les forces de sécurité.

Centres de vote fermés

Même chose dans une zone située entre les territoires de Masisi et Walikale au sud-est de Goma, dans le Nord-Kivu. Dans des dizaines de localités, le groupe armé Mapenzi de l'Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) rénové est carrément entré dans les bureaux de vote.

« A Lwebo, Kilambo, Bukombo, dans le centre de vote, ils imposaient aux électeurs de voter pour Ramazani Shadary, raconte un témoin. Pourtant, il y a une importante position de militaires, mais ils ne sont pas intervenus pour empêcher les combattants d’imposer de voter en faveur d’Emmanuel Ramazani Shadary ».

L'armée congolaise n'est pas intervenue, voire a aussi imposé aux électeurs de voter pour la majorité, selon un témoin dans la localité de Mutongo toujours dans le Walikale. Enfin, quelques fois, les centres de votes ont été carrément fermés par des combattants où ils ont demandé à pouvoir vérifier les urnes sous la supervision du chef rebelle du groupe armé NDC-Rénové Guidon, actif dans toute cette zone et sous sanctions de l'ONU depuis février dernier.

Au lendemain des élections, l'accès à internet et aux réseaux sociaux coupé ! AFP – le 31.12.2018

L'accès à internet et aux réseaux sociaux a été coupé "sur instruction du gouvernement"

en République démocratique du Congo lundi 31 décembre au lendemain des élections générales, ont indiqué des opérateurs à l'AFP.

"Cher client, sur instruction du gouvernement, nos services Internet sont suspendus pendant une période indéterminée", a indiqué le fournisseur d'accès Global dans un SMS reçu par l'AFP.

"C'est le gouvernement qui a coupé", a aussi déclaré un représentant de l'opérateur de téléphonie mobile Vodacom à l'AFP qui s'étonnait de problèmes d'accès à internet à Kinshasa.

L'accès aux données sur les réseaux Airtel et Vodacom est coupé, a aussi constaté l'équipe de l'AFP à Goma et à Beni, dans le Nord-Kivu (Est), à 2.000 km de la capitale.

L'accès au réseau Whatsapp était également impossible à Lubumbashi (sud) sur Vodacom.

En début de matinée déjà, des perturbations et coupures intermittentes étaient observées par les utilisateurs de plusieurs réseaux avant la coupure complète intervenue autour de midi notamment à Kinshasa, la capitale de la RDC.

Vodacom et Airtel sont les principaux réseaux de téléphonie mobile en RDC avec le Français Orange.

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"Je suis désolé d'apprendre juste avant d'entrer dans la salle que l'on a coupé l'Internet", a déclaré à la presse le secrétaire général de la Conférence des évêques (Cenco), qui a rendu compte des résultats de la mission d'observation électorale de l'Eglise catholique.

Dans son communiqué initial, l'abbé Donatien Nshole félicitait "le gouvernement d'avoir assuré le bon fonctionnement d'internet et des SMS" dimanche lors de la journée de vote.

Les échanges SMS fonctionnaient encore lundi matin, a constaté l'AFP à Kinshasa sur les réseaux Airtel et Vodacom.

"On va commencer le filtrage de l'accès internet", avait indiqué à l'AFP en début de matinée une source qui ne souhaite pas être citée, précisant qu'il s'agissait "de bloquer les images et les vidéos sur les réseaux sociaux".

La coupure est intervenue alors que des résultats de bureaux de vote étaient diffusés sur notamment sur Twitter et WhatsApp. La CENI prévoit de publier les résultats provisoires des élections dimanche 6 janvier prochain.

Ed Royce: les élections du 30 décembre n’étaient ni libres ni équitables ! US Foreign Affairs – le 01.01.2019

Washington - Le président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des Représentants américain, Ed Royce (Républicain-Californie), a publié la déclaration suivante sur les élections du 30 décembre 2018 en République démocratique du Congo:

«Les élections retardées d’hier (ndlr : 30 décembre) n’étaient ni libres ni équitables. Plus d'un million de personnes dans les principaux bastions de l'opposition ont été empêchées de participer. Ailleurs, les informations faisant état de longues files d'attente, de dysfonctionnements des machines à voter et de matériel d'électeur manquant ont été généralisées.

“Rien de tout cela n'est une surprise. Pendant des mois, les forces de sécurité de la RDC ont réprimé des militants et des journalistes favorables à la démocratie alors que le successeur choisi par Joseph Kabila tentait de gagner du terrain dans les sondages. Des centaines de personnes ont été arrêtées et de nombreuses personnes tuées.

«Les États-Unis doivent redoubler d'efforts pour soutenir le peuple congolais, qui souhaite une transition pacifique et un gouvernement qui réponde à ses priorités. Nos partenaires européens et africains doivent également agir. Les irrégularités signalées lors des élections d’hier doivent être traitées. Les votes doivent être comptés de manière transparente et rapide. Et ceux qui ont sapé le processus démocratique en RDC doivent être tenus pour

responsables. ”

NOTE: Le mois dernier, la Chambre a adopté à une majorité écrasante le décret présidentiel 6207 demandant à l'administration de déterminer si des sanctions devraient être appliquées à l'encontre de certains responsables de la RDC, responsables de violations des droits de l'homme et de la corruption.

« Internet a été coupé pour éviter les intoxications malveillantes » (André Alain Atundu Liongo)

Deutsche Welle - le 01.01.2019 AddThis Sharing Buttons

Au lendemain des élections générales, notamment la présidentielle, le comptage manuel des voix se poursuit. C’est dans ce contexte que le gouvernement a coupé l’accès à

internet. Pour éviter le pire selon André Alain Atundu Liongo, le porte-parole de la Majorité Présidentielle.

« La coupure n'est pas là pour contrer la publication des résultats des bureaux de vote mais pour éviter les intoxications malveillantes et mal intentionnées », a justifié à l'agence de presse allemande Deutsche Welle, André Alain Atundu Liongo, le porte-parole de la Majorité Présidentielle.

D'après lui, l'internet et les réseaux sociaux ont amené une « criminalité nouvelle » de manipulation et des « manoeuvres d'intoxication des gens » et que face à cela, il fallait « prendre des mesures idoines ».

« Les reseaux sociaux sot une maneouvres d'intoxications des gens qui ont de la suite dans les idées faut le reconnaitre cad quoiqu'il en soi, ils veulent une transition sans Kabila puisqu'ils sont intimemment convaincu que par les urnes ils ne pouront pas passer [...] Le

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passage pacifique et la vérité des urnes sont beaucoup plus importants que ces petites intoxications du genre "d'après notre bureau, tel a eu 90%", comme je lai lu hier vers 20h- 21h dans les sur les reseaux sociaux. Il s'agit d'une élection à un tour - comment quelqu'un peut avoir 90% ? On se croirait au 2ème tour entre Chirac (Jacques Chirac, ndlr) et Madame Le Pen [...] Laissons la Ceni faire son travail, elle a deja montré son serieux et ce n'est pas parce que l'on est de la Majorité que l'on ne peut pas gagner », a-t-il affirmé.

Quant à savoir comment la Ceni elle-même fonctionne sans internet et s'il y avait un risque de retard de la publication des premières tendances, le porte-parole de la Majorité a renvoyé la question vers la Ceni. « Vous me posez à moi la question? Moi, Je ne sais pas.

Cette question sur les implications de l'interruption de l'internet sur la publication des résultats, il faut la poser à la Ceni. »

Les réactions à la coupure de l’accès à internet ont suscité une avalanche de critiques de la part de plusieurs associations et notamment de l'ACAJ, qui dénonce une opacité et risques de manipulations des résultats rendant « le processus électoral non crédible » et Israël Mutala, président de l’association des médias en ligne de la RDC, parle d’une décision regrettable et liberticide qui met « en chômage technique » la plupart des travailleurs de ce secteur.

« Je suis désolé d'apprendre que l'on a coupé internet », s'est contenté de faire savoir le secrétaire général de la Conférence des évêques (Cenco), Donatien Nshole.

Explosions… de pétards… à Kinshasa Colette Braeckman – Le Soir – le 1 janvier 2019

Kinshasa a entamé la nouvelle année dans le fracas des explosions. Des lueurs rouges ont ensanglanté le fleuve, des traînées vertes se sont reflété dans les flaques d’eau, il a fallu faire rentrer les enfants pour qu’ils ne soient pas atteints par les flammèches. Mais nul n’a paniqué, que du contraire : dans le fracas des pétards de Nouvel An et des feux d’artifice, tout le monde s’est congratulé, embrassé, en murmurant « ouf les élections sont derrière nous » et en souhaitant que l’année à venir soit, enfin, celle du changement…

En ce premier jour de l’an cependant, les équipes de la CENI, Commission électorale indépendante, sont restées mobilisées afin de parachever le travail. A l’instar de nombreux citoyens, désireux de prendre connaissance directement des résultats, nous avons parcouru divers quartiers de la ville, depuis la Lukunga et les quartiers aisés du centre jusqu’aux quartiers plus populaires de Bandal, de Limete, de Lingwala. Dans les établissements d’enseignements transformés en centres de vote, les passants défilaient, curieux de prendre connaissance des résultats, épinglés sur les murs tandis que les professeurs, mobilisés par la CENI scellaient les dernières enveloppes contenant les votes manuels ou, épuisés, s’endormaient sur les bancs de bois.

Si la plupart des visiteurs se contentaient de prendre en photo les résultats révélés par les fiches crachées par la machine à voter d’autres les arrachaient sans scrupules afin de les emporter comme des trophées.

En plus du soulagement d’une opinion qui a douté de la réalité du vote jusqu’en dernière minute et au-delà de l’épuisement des équipes de la CENI, quelques premiers constats s’imposent. Le premier, c’est que la désormais fameuse machine à voter tant vilipendée a finalement fait ses preuves. Certes, il y eut des couacs, des pannes techniques, les contestations seront inévitables, mais en définitive, comme le reconnaît un professeur de l’athénée Bosangana, « nous avons économisé des tonnes de papier et gagné du temps car chaque opération de vote n’a pris qu’entre une ou deux minutes ». Le deuxième constat, qui n’était pas évident dimanche, est un taux d’abstention relativement élevé dans la capitale : alors que chaque bureau de vote était programmé pour accueillir 660 électeurs, il a rarement dépassé les 450 votants. Les fortes pluies de dimanche matin, sont certainement en cause, ainsi que l’affluence de la mi journée, qui a découragé les moins patients. S’y ajoutent aussi les rigueurs de la technique : programmées pour fonctionner durant onze heures d’affilée, les machines ne souffrent guère de prolongation. Un troisième constat, c’est que les observateurs, mobilisés par la société civile, les églises les mouvements associatifs, étaient peut-être plus nombreux que les témoins présentés par les partis politiques. Or ces derniers sont indispensables : eux seuls peuvent, en signant

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