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08/10/14/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE MERCREDI (CongoForum)

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08/10/14/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE MERCREDI (CongoForum)

La plupart des journaux parus ce matin titrent à nouveau sur la « brouille » entre Augustin Matata Ponyo, Premier ministre, et Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale, tous deux cadres de la Majorité présidentielle. Ce fut le pricipal sujet de la réunion du bureau politique de la Majorité présidentielle, mardi 7 octobre à Kingakati.

Mais il y a d’autres sujets intéressant, notamment la lecture de Nkosazana Zuma sur le nombre de mandats présidentiels, l’affaire Ndala, l’incinération d’archives à la CENI.

Le « Combat des Chefs » évoqué à Kingakati

Le Potentiel titre «Le torchon brûle entre Matata et Minaku». Entre Matata Ponyo et Aubin Minaku, respectivement Premier ministre et président de l’Assemblée nationale et secrétaire général de la Majorité présidentielle, c’est le « je t’aime moi non plus » signale

ce journal.

Selon lui, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été une émission diffusée sur la télévision nationale faisant l’apologie des réalisations du gouvernement Matata. Aubin Minaku a crié à l’imposture, estimant que l’action du chef du Premier ministre faisait sérieusement ombrage à l’image du chef de l’Etat, autorité morale de la Majorité. « La tension entre les deux est montée à telle enseigne le président Joseph Kabila a dû jouer au sapeur-pompier au cours de la réunion du bureau politique qu’il a présidée hier mardi à Kingakati » explique ce journal sous une caricature de Minaku et Matata en joueurs de foot bagarreurs.

Devant Joseph Kabila, qui a fait visionner l’émission mise en cause, Matata s’en est défendu, arguant que ses accusateurs cherchent plutôt des poux sur la tête d’un chauve.

Le feu a-t-il été totalement éteint. Difficile à dire, répond Le Potentiel qui renvoie aux ambitions des uns et des autres au sein de la Majorité au pouvoir par rapport aux prochaines échéances électorales. Le positionnement et repositionnement qui les étreint est tel qu’ils anticipent en s’empoignant avant le coup de grâce. En grattant un peu plus, l’on découvrirait qu’Aubin Minaku et Matata Ponyo ne sont pas les seuls membres de la Majorité à se rentrer dedans.

(Or, comme le relevaient dès hier certains journaux qui ont été « plus vite sur la balle », Matata accompagne toujours ses propos sur les réalisations de son équipe de « sauce MP obligatoire » sur les mesures « inspirées par JKK ». Que peut-on lui demander de plus ? La preuve du pudding, c’est qu’on le mange et, si les Présidents servaient à quelque chose, ça se saurait ! NdlR)

Pour régler cette « brouille », rapporte Forum des As, Joseph Kabila a tranché hier à Kingakati, son ranch dans la périphérie est de Kinshasa. « Le commandant en chef de la MP en a appelé à une communication cohérente, en phase avec les objectifs et intérêts non seulement de la famille politique mais aussi de ceux du pays et non en fonction des calculs ou des visées de certains groupes d’individus et d’intérêt ». Dans son oral, le chef de l’État a insisté pour dire que personne ne peut être au-dessus de la famille politique quelle que soit la fonction qu’il occupe au sein de l’appareil d’Etat, résume ce journal.

FdA estime qu’il était important que le président de la République insiste sur les objectifs communs, unitaires car on avait comme impression qu’au sein de la Majorité présidentielle, certains « éléphants » avaient tendance à jouer leur propre partition. Mais après l’oral de l’Autorité morale de Majorité, la sérénité semble revenue au sein de cette famille politique.

(L’appel à la « discipline de parti » et à « faire taire les intérêts personnels » est un grand classique de ce genre de situation et c’est l’exemple même du thème sur lequel on est toujours à l’unisson en théorie, mais jamais d’accord en pratique. Mais, si cela a malgré tout une certaine cohérence sous d’autres cieux, là où les partis politiques ont un contenu idéologique bien reconnaissable, connu et marqué, cela devient surréaliste en Afrique, où les partis ne sont que des machines électorales au service d’un individu. On

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peut demander à un homme de se sacrifier pour un idéal. Il y a peu de chance qu’on obtienne de lui le même sacrifice au profit d’une ambition individuelle).

« Ni Minaku, ni Matata : la vraie bataille est celle de la Constitution » est le titre, en forme de rappel à l’ordre, sous lequel Le Phare a préféré évoquer cette même dispute.

« Le conflit ouvert entre Aubin Minaku et Augustin Matata a finalement éclipsé la question qui préoccupe au plus haut point la majorité au pouvoir. Tout le monde a fini par le réaliser à la MP où l’heure doit désormais être au raffermissement de la cohésion en vue de faire face à des obstacles immenses qui se dressent sur le chemin de la conservation du pouvoir en 2016.

Chaque responsable est donc invité à mettre de l’eau dans son vin et collaborer en toute responsabilité avec toutes les structures de la MP pour faire passer le message de la révision ou le changement de la Constitution au sein d’une opinion en majorité hostile.

On sait que sur ce terrain, la majorité qui disposait d’une certaine avance pour avoir tiré la première a été vite rattrapée dans sa course avant d’être dépassée par les forces socio-politiques qui ont avec elles des partis politiques qui comptent, la Société Civile réelle et la toute puissante Eglise catholique romaine, l’unique confession religieuse présente dans tous les coins et recoins de l’ensemble du territoire national, y compris dans les territoires où l’autorité de l’Etat a disparu.

Face au danger, il faut arrêter la guerre des chefs. Après tout, il n’y a qu’un seul chef à la MP. Plus donc question d’investir tant d’énergies pour déstabiliser Augustin Matata. Il en est de même pour Aubin Minaku et d’autres sous-chefs qui doivent travailler dans la tranquilité. Mais pour éviter des erreurs de transmission, il est indispensable de professionnaliser la communication au sein de la majorité au pouvoir afin qu’elle serve au mieux les intérêts majeurs de la plate-forme politique et de son chef.

La paix des braves ainsi obtenue hier à la ferme de Kingakati au cours d’une réunion de la majorité présidée par son autorité morale Joseph Kabila devrait permettre la mise en commun des énergies pour atteindre des objectifs communs. Mais comme nous l’avons déjà dit, la bataille ne sera pas du tout facile compte tenu de la qualité des opposants au projet, plus que jamais déterminés à empêcher ce qu’ils appellent la « monarchisation du pouvoir ».

Affaire à suivre ».

Au cours de la même réunion, relève de son côté La Prospérité, un ordre a été donné au gouvernement en vue de maximiser les recettes dans la perspective d’accroître les capacités internes de l’Etat congolais à faire face au coût des élections, conformément au calendrier de la Commission Electorale Nationale Indépendante.

Nkosazana Zuma et les mandats présidentiels

L’Avenir commente, dans un article publié dans ses pages intérieures, l’interview de Nkosazana Zuma sur RFI, le mardi 7 octobre 2014. A la question de savoir si elle pensait comme le président Barack Obama que les chefs d’Etat doivent partir après avoir épuisé leur mandat ou même dépasser leur mandat, la présidente de la Commission de l’Union Africaine (UA) a fait savoir que fondamentalement, les Constitutions sont conçues par les pays et par leurs peuples. Les Constitutions sont là pour être respectées. Si la Constitution doit être modifiée, cela doit se faire sur la base d’un consensus. Pour L’Avenir, Nkosazana donne un chèque en blanc à tous les chefs d’Etat qui ont déjà fait longtemps au pouvoir dans leur pays respectif de rempiler, question pour eux d’améliorer le vécu quotidien de leurs populations.

(Nkosazana Zuma, précisément parce qu’elle est présidente de la Commission de l’UA, ne pouvait évidemment pas répondre autre chose. En effet, sur les 54 états membres de cette Union, 17 devront élire leur président, entre 2015 et 2017, alors que le président sortant est en pricipe en fin de son dernier mandat légal. Pour ne rien dire de JKK, il serait étonnant que des gens comme Sassou Nguesso ou Paul Kagame ne tentent pas de

« rempiler » envers et contre tout. Et la présidente de la Commission de l’UA, dont le rôle n’est quand même pas de semer la zizanie dans sa propre organisation, ne pouvait

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décemment donner d’autre réponse que de « noyer le poisson ». NdlR)

Forum des As aussi relaie cette interrogation de RFI à Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine : pour ou contre la révision de la constitution ? « Fondamentalement, les Constitutions sont conçues par les pays et par leurs peuples. Les Constitutions sont là pour être respectées. Si la Constitution doit être modifiée, cela doit se faire sur la base d’un consensus. En Allemagne par exemple, [celle- ci] ne fixe aucune limitation au nombre de mandats du chancelier. C’est le peuple qui décide. Je ne crois pas que la Constitution allemande soit méprisable parce que le chancelier peut faire trois ou quatre mandats. Le jour où les Allemands ne seront plus d’accord avec ces dispositions, ils la changeront », a répondu Nkosazana Dlamini Zuma.

Forum des As tire, pour sa part, deux leçons des propos de Nkosazana Zuma.

La première, que la notion de durée dans l’exercice du pouvoir d’Etat ne peut donc être dissociée de l’opinion du peuple dispensateur du pouvoir et sur lequel s’exerce ledit pouvoir. La présidente de la Commission de l’UA citant l’exemple de l’Allemagne, ne croit pas que la « Constitution allemande soit méprisable parce que le chancelier peut faire trois ou quatre mandats ».

(C’est une bourde, puisqu’un Chancelier n’est pas un Président, mais un Premier Ministre.

Mais cette erreur pourrait être féconde. En Allemagne, le Président a un rôle tellement pâle et effacé que, vue d’Afrique, Angela Merkel semble bien exercer le rôle du « Chef ».

Il serait peut-être bon de creuser l’idée que le Président ne soit pas forcément être l’homme le plus puissant de l’Etat. Ce rôle peut fort bien être exercé par le Premier Ministre qui, lui, est soumis en permanence au contrôle démocratique du Parlement, cependant que le Président, ayant un rôle de « pot de fleur protocolaire » peut sans danger être élu de fa !on indirecte et rester longtemps en place. NdlR)

La seconde leçon retenue par FdA porte sur l’exemple angolais. Au sortir d’une longue guerre interne, l’Angola de Eduardo Dos Santos avait besoin d’une assez longue période de stabilité pour prendre résolument son envol vers le développement socio-économique.

C’est chose faite aujourd’hui. Et l’Angolais moyen, qui exprime sa satisfaction en renouvelant les mandats présidentiels de Dos Santos y trouve son compte.

(Mallheureusement, l’histoire angolaise ressemble fort peu à celle du Congo. Le Pays a conquis son indépendance par une longue guerre anticoloniale et a ensuite connu une indépendance réele, du fait que sa libération a été l’œuvre de la guérilla progressiste du MPLA, ayant pour interlocuteurs le Portugal de la « Révolution des Œillets », donc les

« capitaines d’avril » également inspirés d’idées marxistes. Il fallut aussitôt après défendre à nouveau par les armes cette indépendance réelle contre le FNLA de Holden Roberto, appuyé par Mobutu et l’UNITA de Savimbi, soutenu par les régimes d’apartheid de l’Afrique australe. Un tel passé donne aux Angolais une maturité politique à laquelle rien, au Congo, ne peut-être comparé. NdlR).

Incinération à la CENI

Le Phare titre « La CENI a entamé la destruction des matériels et documents périmés » et explique :

« Le questeur adjoint de la Commission nationale électorale indépendante(CENI), Micheline Bie Bongenge, a procédé, hier mardi 7 octobre, au lancement des opérations de destruction des matériels et documents électoraux entreposés à la STP, située sur avenue des Forces armées (ex Haut commandement) à Gombe. Il s’agit essentiellement des matériels et des documents électoraux relatifs aux scrutins de 2006 et de 2011 et dont certains ont été utilisés, alors que d’autres non, qui continuaient d’occuper des espaces importants dans les entrepôts de la CENI, les rendant ainsi indisponibles pour la réception des fournitures pour les prochains scrutins qui pointent à l’horizon 2015.

« Tous ces matériels et documents ne présentent à l’heure actuelle aucun intérêt pour la poursuite du processus électoral… » a précisé Micheline Bie.

En effet, le questeur adjoint de la CENI a martelé que la décision de décongestionner ces entrepôts par la destruction des documents électoraux périmés a été prise par le Bureau

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de la CENI le 30 septembre 2014. Concrètement, a-t-elle indiqué, par recyclage ou incinération, ces opérations de destruction sont organisées en présence du Procureur de la République du ressort ou de son délégué. A Kinshasa, c’est le magistrat Ngaba Abulu, premier substitut du procureur de la République, qui a été désigné pour cette mission.

Après avoir procédé à la mise à feu symbolique d’un échantillon des documents à dégager, Micheline Bie a tenu à préciser aux journalistes que ces matériels et documents ne présentent aucun lien avec le processus passé. « Le procureur de la République est là et contresigne les procès verbaux d’identification et de certification. Sa présence et son concours est un gage de transparence et du respect de la légalité qui anime le Bureau de la CENI dans la préparation des élections futures ! » a-t-elle indiqué. Avant de justifier qu’après les élections de 2006, la CENI avait procédé aussi à la destruction d’un lot important des documents et matériels périmés jugés non indispensables et qui continuaient d’encombrer les espaces des entrepôts jusqu’à ce jour.

Confirmant par ailleurs que ces opérations de destruction se dérouleront dans tous les entrepôts installés dans les Secrétariats exécutifs provinciaux et dans les antennes locales de la CENI, le questeur adjoint a fait noter que tous ces démembrements se feront au respect de la transparence et de la légalité par la présence d’un délégué de l’autorité judiciaire du ressort ».

(On voit mal comment un lot de paperasses de 2006, alors qu’on avait procédé à sa destruction pouvait contribuer d’encombrer les espaces des entrepôts jusqu’à ce jour.

Cela rappelle irrésistiblement quelque chose. Au mois d’août 1908, juste avant la reprise du Congo par la Belgique et par un été chaud, les chaudières du bâtiment qui abritait le gouvernement de l’Etat Indépendant du Congo brûlèrent pendant plusieurs jours hors saison. Le combustible, c’étaient les archives de l’EIC. « Ils auront mon Congo, aurait dit le Roi, mais ils ne sauront jamais ce que j’y ai fait… ». Cette citation a d’ailleurs beaucoup de chances d’être aussi fausse que la plupart des autres « mots historiques ».

Cela donne quand même à penser. Quand un homme brûle ses papiers, ce n’est en général pas par modestie, pour faire disparaître la liste de ses gestes d’altruisme, de ses charités secrètes et de ses actes de bienfaisance… Spontanément, on soupçonne plutôt le feu d’être alimenté des traces écrites de crimes et de noires turpitudes. NdlR)

Et sans doute un journaliste du Phare avait-il quelque idée de ce genre en tête en écrivant le second article que ce journal consacre à cet événement : « FALSIFICATION DE L’HISTOIRE OU QUÊTE D’ESPACE ? : La CENI a incinéré des documents de vote de 2011 ». Il explique :

« Des matériels et des documents électoraux ayant servi aux scrutins de 2011 ont été incinérés hier mardi 7 octobre 2014, par la CENI. Sans états d’âme. Ces précieux documents que l’on aurait valablement versés dans les archives nationales, pour préserver une partie importante de notre histoire électorale, sont partis en fumées. Non pas à la suite d’un incendie, mais par la volonté des dirigeants de la Commission électorale nationale indépendante dont on dit qu’ils sont en quête d’espaces libres pour entreposer de nouveaux matériels et documents.

L’opération effectuée en présence des délégués de la justice, ne pouvait que susciter des larmes pour ceux qui connaissent la valeur des documents électoraux qui à n’en point douter, constituent des fragments de l’histoire récente des scrutins de la RDC. Ces témoignages documentaires ne seront plus consultés, car n’ayant pas été enregistrés sous d’autres supports, tels que des CD, cassettes, flash-discs et cartes mémoires que l’on peut stocker dans des espaces plus réduits.

La perte est là, irréparable. Pour les historiens, le mal est fait. On peut le comprendre facilement, quand on sait que pour des fouilles archéologiques, les archéologues fouillent les tombes, recueillent les objets utilisés dans les anciennes civilisations disparues et reconstituent les modes de vie et tentent de percer le mystère de connaissances reculées.

De nos jours, les chercheurs intéressés par les élections du passé, n’auront plus la possibilité de confronter certaines données leur communiquées par certains milieux politiques, aux témoignages documentaires. Plus rien n’est resté de documents et autres matériels utilisés par le pouvoir organisateur des élections en RDC.

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Certes, les CD de la CENI donnent les résultats. Encore faut-il que ces résultats soient appuyés par des documents établis par les différents bureaux de vote et bien conservés.

Les questions que les observateurs se posent aujourd’hui sont multiples. D’abord, que proposerait-on aux historiens qui aimeraient savoir comment les documents électoraux, les bulletins de vote étaient remplis par des lettrés ou par des illettrés ? Comment les agents électoraux remplissaient les rapports de vote avec les témoins des partis politiques ? Et comment étaient établis les rapports de surveillance des opérations de vote par la police et autres services de la CENI ?

Aujourd’hui, tous ces matériels et ces documents dont on ne se gêne pas de dire qu’ils étaient mal conservés, ont été incinérés. Une façon de dire que ce passé ne compte plus avec ses vestiges. Scientifiquement, on ne peut que s’en offusquer outre mesure et regretter le sort cruel infligé injustement à ces documents historiques. Tout ce gâchis, à cause de la quête d’espaces disponibles pour entreposer de nouveaux matériels et documents pour les prochaines échéances électorales.

Et comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, il est temps de sauver ce qui reste de cet ensemble documentaire entassé dans presque toutes les provinces. Ce n’est qu’après avoir converti ces documents en d’autres supports que l’on peut miniaturiser et bien conserver, que l’on peut songer à l’incinération, puisqu’il faut à tout prix détruire quelque chose.

Dans notre pays, on nous reproche la destruction de documents historiques et la falsification de l’histoire. Par cette attitude, que peut-on léguer aux générations futures, la cendre des documents électoraux qui s’est envolée au moindre coup de vent ou emportée par les eaux de pluies ?

La question reste posée ! »

(Il faut rappeler que les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire « officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi.

Les élections de 2011 avaient été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la

« vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs malgré cette déclaration du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa : « Les résultats publiés ne sont conformes ni à la justice ni à la vérité “. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Ils le seront d’autant plus certainement que, maintenant, le feu aura fait place nette.

Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. Malumalu, principal responsable de cette absurdité d’élections sans recensement préalable de la population, a été remis à la Présidence de la CENI, ce qui promet encore de beaux jours à l’avenir ! NdlR)

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Les mystères de l’Est

Radio Okapi annonce que « des troupes de l’armée burundaise quittent Uvira ».

« Les troupes de l’armée burundaise présentes depuis plus d’une année à Kiliba, à Uvira, dans le Sud-Kivu, ont commencé à quitter leurs positions le matin du mardi 7 octobre, afin de regagner leur pays. Les membres de la Société civile et des témoins présents à la frontière de Kiliba affirment avoir vu le commandant de la 10e région militaire, le général major Pacifique Masunzu, constater ce retrait. Selon des sources proches de l’armée congolaise, ces militaires burundais se sont déjà retirés à 90% et le processus se poursuit.

Plusieurs sources, dont la société civile, affirment avoir vu, mardi, des camions transportant du matériel et des équipements militaires, avec des éléments de l’armée burundaise. Plusieurs personnes étaient regroupées le long de la route de la cité de Uvira pour observer ce retrait. Selon ces témoins, des hommes ont traversé nuitamment la frontière de Kiliba. Ces militaires burundais avaient érigé des positions dans les villages de Ndunda, Kimuka, Mwaba et les secteurs un, cinq, six et sept de la sucrerie de Kiliba.

Une nouvelle unité du 1011e régiment des FARDC a été déployée pour occuper ces anciennes positions burundaises. Selon des sources militaires, une centaine d’éléments burundais devraient, à leur tour, quitter le sol congolais ce mercredi.

Ce retrait fait suite à une forte pression des médias locaux et internationaux, de la communauté internationale ainsi que du réseau des associations de développement et de droits de l’homme de Kiliba (Radki), qui avaient dénoncé la présence de ces éléments burundais en RDC. Ces associations avaient adressé une lettre au secrétaire général des Nations unies dénonçant la présence de cette force étrangère à Kiliba. Toutefois, ce retrait des troupes burundaises remet sur la table la question de la couverture sécuritaire des zones qu’elles occupaient ».

(Donc, les soldats burundais qui, officiellement d’après Kinshas, n’ont jamais été là, alors qu’ils y étaient officiellement pour Bujumbura et que la Monusco les a vus, sans toutefois préciser si c’est officiellement ou officieusement, sont partis officiellement de l’endroit où ils se trouvaient officieusement, y laissant même des positions officieusement fortifiées qui deviendront miraculeusement officielles en étant reprises par les FARDC. Quant au général Masunzu, il a sans doute observé le départ des burundais qui n’étaient officiellement pas là en se tenant exactement sur la frontière. Dès que les godillots d’un soldat burundais quittaient le sol congolais d’où il était officiellement absent, il pouvait devenir officiellement visible, puisqu’il était au Burundi. Question subsidiaire : on se fout de qui ? NdlR)

Justice

Un autre « mystère de l’Est » est la mort subite et in tempore suspectissimo du principal témoin de la mort du Gal Mamadou Ndala avant qu’il ait pu terminer sa déposition qu n’en était qu’à son début.

Au sujet de ce procès, il faut remarquer que la charge de représenter le ministère public dans ce procès a été confiée au Général Mukunto.

Le général Tim Mukunto Kiyana est officier du Ministère Public à l’Auditorat Général, le Premier avocat général des Forces armées, conseiller au Conseil national de sécurité (CNS), et préside la Commission mixte sécuritaire. Il représente le ministère public et préside toutes les commissions d’enquêtes sur les dossiers sensibles. A plusieurs reprises, les défenseurs des droits de l’homme et des membres du barreau, notamment Me Ngomo (cfr infra) ont dénoncé le manque d’impartialité et d’indépendance des juridictions militaires et visé particulièrement ce général. Tim Mukunto Kiyana est notamment la chrville ouvrière des poursuite pour des « projets d’attentats » faisant appel à ces armes terribles que sont les vidanges de Primus et les pétoires rouillées hors d’usage dont l’archétype est l’affaire à la suite de laquelle Yangambi, Kikunda et Olangi sont toujours pensionnaires à Makala. De mauvaises langues prétendent même que Mukunto veillerait personnellement à ce que ces trois-là ne puissent en aucun cazs être amnistiés, grâciés ou libérés. Ah ! Les gens sont méchants.

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Le 11 septembre 2014, très récemment donc, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), été informé de sources fiables du harcèlement judiciaire et du risque d’arrestation visant l’avocat Me Peter Ngomo Milambo, connu pour son engagement dans des dossiers sensibles, notamment la défense des opposants politiques, et défenseurs des droits de l’Homme (notamment dans le cadre de l’affaire Chebeya / Bazana) et sa lutte pour l’indépendance du pouvoir judiciaire en RDC.

Selon les informations reçues, le 28 août 2014, lors d’une audience dans laquelle il défendait un client face au général Tim Mukunto Kiyana qui représentait le ministère public, ce dernier l’aurait menacé de l’arrêter et lui aurait glissé « tu as du courage d’être venu à l’audience ». Faut-il en conclure que le chauffeur de Ndala a eu également « trop de courage d’être venu à l’audience » ?

Quoi qu’il en soit, la simple décence et le souci de la dignité de l’Etat devraient exiger que l’on ne confie pas la charge de représenter le Ministère public à des individus aussi patibulaires.

Un autre sujet brûlant d’actualité porte sur la mise en liberté provisoire de Fidèle Babala.

Dans son éditorial, Le Potentiel exprime son indignation de voir les autorités de la RDC opposer un refus à la demande formulée par Fidèle Babala de passer sa liberté provisoire dans son pays la RDC. Pour ce journal, dans l’opinion, cela passe pour un « gâchis » à l’élan de la cohésion nationale.

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© CongoForum, le mercredi 8 octobre 2014

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