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La revue de la presse étrangère, quant à elle, comporte essentiellement des articles sur la marche des Chrétiens et sa répression

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06 01 18/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

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Sommaire

En ce samedi 6 janvier 2018, la presse parue à Kinshasa aborde trois sujets : les inondations catastrophiques de Kinshasa, dont le bilan dépasse déjà les quarante morts, le débat consécutif à la marche du 31 décembre ainsi que le séjour de JKK à Kalemie. La revue de la presse étrangère, quant à elle, comporte essentiellement des articles sur la marche des Chrétiens et sa répression.

Inondations /Deuil national

Digitalcongo proclame « Deux jours de deuil national sont à observer sur toute l’étendue de la République dès lundi. Avec promptitude, Joseph Kabila est à la rescousse des victimes des inondations causées par des averses du jeudi dernier. Le Chef de l’Etat vient d’instruire le Gouvernement de prendre toutes les dispositions utiles en faveur des Congolais éplorés ».

Le Bulletin de l’ACP annonce que « Le gouvernement décrète un deuil national de deux jours en mémoire des victimes de la dernière pluie de Kinshasa ».

« Le gouvernement de la République qui s’est réuni vendredi en sa septième session ordinaire, sous la direction du Premier ministre Bruno Tshibala Nzenzhe, vient de décréter, sur instruction du chef de l’Etat, Joseph Kabila, deux jours de deuil national à observer le lundi 8 janvier et mardi 9 janvier 2018, en mémoire des victimes de la pluie diluvienne qui s’est abattue du 3 au 4 janvier sur l’ensemble de la ville de Kinshasa », peut-on lire dans son bulletin du jour. Le gouvernement annonce également une prise en charge de 37 morts.

Toujours sur les inondations qui ont endeuillé la capitale congolaise, le site d’information Touteheure.com annonce une hausse du bilan et titre : « Kinshasa continue à compter ses morts après la pluie de jeudi (44 morts) ».

Ce média en ligne note que le bilan fournit provisoirement par le gouvernement provincial ne cesse de s’alourdir. « On compte déjà 44 morts et les recherches se poursuivent », indique-t-il tout en soulignant que ces chiffres ont été fournis par le ministère provincial de la Santé et des Affaires sociales. Ce site avance également que les quartiers les plus touchés par cette catastrophe sont ceux qui avoisinent les rivières. Les plus grands dégâts, selon le gouvernement provincial, ont été enregistrés dans les communes de Ngaliema, Bandalungwa, Barumbu, Limete et Selembao.

Actualité.cd qui aborde le même sujet, titre : « RDC : Suite aux inondations de ce jeudi, Kimbuta annonce la démolition des constructions anarchiques ».

Le site informe qu’à l’issue d’un conseil des ministres provincial extraordinaire tenu le vendredi 5 janvier 2018 et présidé par André Kimbuta, le gouvernement de Kinshasa annonce le début prochain de la démolition des constructions anarchiques à Kinshasa.

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« En vue de prévenir d’autres cas d’inondations et de détresse, la commission technique des travaux procédera incessamment à la démolition des constructions anarchiques identifiées avec les concours des gestionnaires de proximité », indique le compte rendu dudit conseil des ministres. Actualité.cd souligne également que le gouvernement provincial rappelle que les constructions sont interdites sur des espaces comme les berges des rivières au minimum 100 mètres de leurs lits, les pentes collinaires et les ouvrages de drainage et autres collecteurs.

(La catastrophe découle essentiellement de ce que l’emplacement de Kinshasa avait été choisi et aménagé, sous la colonie, avec de vastes espaces, verts parce que non- constructibles, pour une ville de 350.000 habitants. Les contraintes, les interdictions de construire ont été, après le 30 juin 1960, jetées au feu comme étant des mesures vexatoires imposées par les Blancs aux indigènes. C’était certes vrai pour partie, par exemple pour la séparation obligatoire entre les quartiers « blancs » et « indigènes », mais, pour l’essentiel, il s’agissait de respecter des contraintes naturelles. Si l’anarchie persiste, les érosions vont s’aggraver partout, jusqu’à ce que l’UNIKIN descende s’effondrer dans le pool Malebo. La seule solution susceptible de l’éviter serait de réduire l’importance et l’attractivité de Kinshasa en construisant une nouvelle capitale ailleurs, au centre du pays. Mais pour cela, il faudrait un gouvernement qui gouverne… NdlR)

JKK à Kalemie

Le Bulletin de l’ACP écrit : « Le Chef de l’Etat, Joseph Kabila en séjour à Kalemie ».

L’agence indique que le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange séjourne depuis mercredi à Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika pour une visite de travail dont la durée n’a pas été révélée.

« Il a visité pour la deuxième fois consécutive le port de Kalemie en vue de se rendre compte de l’avancement des travaux de construction d’un grand bateau moderne de plus de 3500 tonnes en cours d’exécution depuis 2017 à la cale sèche de la société SNCC au Lac Tanganyika », écrit l’ACP, ajoutant qu’ il a également « visité dans une ambiance de liesse populaire le boulevard Lumumba en plein travaux de reconstruction exécutés par l’entreprise chinoise CREC9 et d’autres infrastructures sociales de base notamment l’hôpital général de référence de Kalemie ».

Marche des Chrétiens / Opposition

Le Potentiel revient sur la marche des laïcs catholiques du 31 décembre 2017 et titre à la Une : « Menace de mort sur les membres du CLC ».

« Après l’appel à la marche du 31 décembre 2017, les signataires de la déclaration du Comité laïc de coordination (CLC), notamment les professeurs Isidore Ndaywel, Thierry Nlandu, Justin Okana et autres Léonie Kandolo, Julien Lukengu…vivent dans la peur. Le pouvoir a juré de les traquer en vue de les réduire au silence », écrit le journal tout en annonçant que d’autres acteurs de la société civile tels Jonas Tshiombela (NSCC) et Jean- Claude Katende (ASADHO) sont également visés. « Certains vivent déjà dans la clandestinité. Leur détermination à aller jusqu’au bout pour le triomphe de la cause inscrite dans la marche du 31 décembre 2017 est-elle amenuisée pour autant ? wait and see. », s’interroge ce journal.

C-News titre « Kyungu lâche Katumbi pour Olenghankhoy »

Il le fallait s’y attendre, après son tête-à-tête, avec Joseph Olenghankhoy, à Lubum.

Surtout, qu’il avait déjà annoncé son départ de la présidence du Rassemblement Haut- Katanga. C’est désormais clair. Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, qui séjourne depuis quelques jours en Afrique du Sud, avec l’assistance du régime de Kabila a décidé de quitter Moïse Katumbi Chapwe. Il a donc lâché, celui pour lequel, il avait juré de mourir pour la cause. Kyungu a levé l’option de rejoindre le camp de Joseph Olenghankhoy et de Raphaël Katebe Katoto. Ce qui justifie aussi son absence à la marche du 31 décembre, aux côtés du Rassemblement. En échange, selon des sources, Gabriel Kyungu a reçu des paquets d’argents de Kabila via Me Nkulu. Il a également obtenu des garanties de la part de Katebe, pressenti prochain premier ministre, pour le porter au poste du gouverneur du Haut-

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Katanga, -province que Kyungu n’a jamais cessée d’aborder. Pour le moment, c’est Christian Mwando qui prend la présidence du Rassemblement Haut-Katanga ».

(Avant de pouvoir tenir des élections qui aient la moindre chance de respecter la volonté des électeurs il faut : recenser la population, jeter Kabila aux crocodiles, recenser VRAIMENT les électeurs, mettre en place une CENI et une Justice auxquelles on puisse se fier… Cela ne se fera pas sans casse, mais c’est cela qui compte, et non la date des élections

! Il est essentiel de garder en mémoire que la RDC vit toujours sous un régime illégitime, depuis les élections de 2011. Il faut rappeler que les élections de novembre-décembre 20111 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire

« officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi.

Les élections de 2011 avaient été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. En d’autres termes, il y a en RDC un Président, des ministres, des autorités DE FAIT. Il n’y en a plus aucune qui puisse légitimement se dire « autorité de droit ».

Pourquoi se soucie-t-on tant de savoir si la fin du « mandat » du « Président » Kabila serait conforme à la Constitution, alors que la Constitution a été non pas violée, mais chiffonnée, jetée à terre et foulée aux pieds pour le maintenir au pouvoir en 2011 après des élections NULLES .. La réalité, c’est que l’usurpateur doit s’en aller. Si l’on a l’occasion de le faire partir « en douceur » en lui accordant un délai jusqu’en décembre pour faire ses malles, tant mieux. Sinon, qu’il subisse la violence qu’il a déjà infligée à tant d’autres ! Cette violence pourrait être considérée comme conforme à l’article 64 de la Constitution NdlR) Presse et documents étrangers

Les violences du 31/12 à Kinshasa ont marqué les esprits au sein de l’opinion africaine.

« Des enfants de chœur pourchassés dans les paroisses », s’indigne ainsi Fraternité Matin à Abidjan.

« Pendant que les autres chefs d’Etat à travers le monde entier souhaitaient le meilleur à leur peuple, le président congolais, lui, envoyait ad patres ses compatriotes, déplore Le Pays à Ouagadougou, ses compatriotes dont le péché est d’avoir manifesté pacifiquement.

Si fait que l’année 2017 se termine comme elle avait commencé en RDC, c’est-à-dire dans la douleur. »

« La messe est-elle dite pour Joseph Kabila ?, s’interroge pour sa part Wakat Séra, toujours à Ouaga. S’il est difficile de répondre par l’affirmative à cette interrogation, c’est

1Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs malgré cette déclaration du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa : « Les résultats publiés ne sont conformes ni à la justice ni à la vérité “. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. C’est d’autant plus certain que la CENI a fait incinérer tous les documents relatifs aux élections de 2006 et 2011 en octobre 2014, soit, en ce qui concerne les plus récents, après un délai de trois ans seulement, anormalement court pour ce genre d’affaires

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du moins certain que l’Eglise catholique vient de signer son retour dans la crise socio- politique congolaise provoquée par le refus de quitter le pouvoir du président de la RDC, dont le deuxième bail à la tête de son pays, permis par la Constitution, a échu depuis le 20 décembre 2016. (…) La répression meurtrière des marches organisées dimanche par les catholiques contre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila a sonné comme la goutte de trop, estime encore Wakat Séra. Visiblement, plus rien ne sera comme avant dans une RDC où se jouait comme à huis clos le combat pour faire lâcher prise à l’apprenti à la présidence à vie. »

Le Congo au cœur des ambitions régionales Colette Braeckman – Le Soir – le 30 décembre 2017

L’évolution de la République démocratique du Congo inquiète ses neuf voisins, qui tous redoutent d’incontrôlables afflux de réfugiés et la remise en cause de certaines formes de coopération économique, voire de prédation. Le soutien longtemps inconditionnel des alliés d’Afrique australe ne sera peut-être pas éternel. En Afrique du Sud, à la faveur d’accords économiques (barrage d’Inga et contrats miniers) le président Jacob Zuma a longtemps représenté un allié de taille, mais il est aujourd’hui contesté pour cause de corruption tandis qu’au Zimbabwe Robert Mugabe, le plus fidèle des amis de Kinshasa, a dû passer la main.

En Angola, le président dos Santos n’a pas hésité à faire fermer la frontière au plus fort de la crise du Kasaï afin de bloquer l’afflux des réfugiés et son successeur Joao Lourenço a prévenu qu’il ne tolérerait aucun débordement. En Tanzanie, la famille Kabila, détient des avoirs importants dans ce pays où elle fut longtemps réfugiée. L’attaque d’une base de la Monusco à Beni, qui a entraîné la mort de quinze Casques bleus tanzaniens, a traumatisé l’opinion, mais sans pousser pour autant les autorités à retirer leur contingent. Alors que cet assaut, mené par des hommes portant des uniformes de l’armée congolaise, a été attribué à des groupes de rebelles ougandais ADF Nalu, des sources locales s’interrogent encore sur l’identité réelle des assaillants dont le «savoir-faire » ressemblerait plutôt à celui d’hommes ayant été entraînés au Rwanda. Ce coup de semonce adressé à la Monusco et plus précisément aux Tanzaniens pourrait s’expliquer par de nouvelles alliances inquiétant Kigali : la Tanzanie soutient presque ouvertement le pouvoir de Pierre Nkurunziza au Burundi, dont les miliciens hutus Imbonerakure, s’entraînent au Congo.

Selon certaines informations, l’ennemi juré du président Kagame, le général Kayumba Nyamwasa, réfugié en Afrique du Sud d’où il dirige un mouvement d’opposition le RNC aurait déployé des Hutus rwandais dans l’Est du Congo et en particulier dans l’ Ituri, sans être inquiété par les Tanzaniens, des alliés de fait…

Quant à l’Ouganda, dont seraient issus les prétendus rebelles ADF Nalu, son attitude pose beaucoup de questions : l’armée ougandaise, en guise de représailles, a affirmé qu’elle avait mené des frappes aériennes contre les ADF, détruit des bases logistiques et tué plus d’une centaine de rebelles du côté d’Eringeti. Mais ni la Monusco ni l’armée congolaise n’ont été associées à ces opérations et ici aussi des préoccupations économico politiques se dessinent : la société française Total, qui a obtenu des concessions pétrolières sur la rive ougandaise du lac Albert, a déjà investi 3,5 milliards de dollars dans la construction d’un pipeline menant à Kisangani et elle souhaiterait obtenir des concessions pétrolière sur la rive congolaise du lac.

Ces intérêts économiques partagés signifient aussi un rapprochement politique de la France tant avec l’Ouganda qu’avec Kinshasa, ce qui ne peut qu’inquiéter le président Kagame qui, le 1er janvier prochain, prendra la présidence de l’Union africaine

Congo: des chapelets et des croix contre des fusils Colette Braeckman – Le Soir – le 31 décembre 2017

Déconseillant à ses compatriotes de sortir de chez eux pour se rassembler et défiler, le chef de la police avait prévenu, et il a tenu parole : la manifestation organisée à l’ initiative du Comité des chrétiens laïcs a été sévèrement réprimée, non seulement à Kinshasa mais à travers tout le pays. La veille déjà des dispositions avaient été mises en place : Internet avait été coupé, les réseaux sociaux mis en veilleuse et surtout ; renforçant la police nationale, des troupes d’élite avaient été déployées, avec en leur sein des militaires ne s’exprimant pas dans les langues nationales.

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Malgré ces démonstrations de force et défiant les interdictions, la population de Kinshasa a eu le courage de manifester suivant des mots d’ordre pacifiques, mais la violence a été portée au sein même des églises : des soldats ont dispersé des messes dominicales à coup de grenades lacrymogènes, des prêtres et des religieux ont été emmenés, ainsi que des jeunes militants de Lucha dont l’un des leaders Carbone Beni. A l’église saint Joseph, l’un des points forts de la manifestation, les marcheurs encadrés par les prêtres en soutane ont cependant réussi à marcher jusqu’au rond-point Victoire, défiant la police et l’armée.

Selon certains témoignages, des soldats n’ont pas hésité à tirer à balles réelles sur la foule qui manifestait pacifiquement derrière des banderoles et de grandes croix. « ma seule arme, c’est mon chapelet » déclarait un manifestant, bien décidé à marcher en pratiquant la non-violence.

Dans une autre église de Kinshasa, Saint Michel à Bandalungwa, les militaires sont entrés à l’intérieur de l’église et ont lancé des grenades lacrymogènes, de même qu’à la cathédrale Notre Dame du Congo dans le quartier de Lingwala. Face aux menaces, le curé a demandé aux chrétiens de regagner leur domicile tandis que Felix Tshisekedi quittait les lieux en voiture. A Bandal, dans l’église Saint Michel, des témoins assurent que le commando qui a fait irruption était composé de soldats anglophones qui ont lancé des grenades lacrymogènes avant de tirer à balles réelles. Un autre leader de l’opposition, Vital Kamerhe, se trouvait sur les lieux et a pu témoigner de la violence de la répression.

A la paroisse Saint Alphonse de Matete, un autre quartier populaire deux personnes auraient été tuées par balles et on déplore de nombreux blessés dont des prêtres.

Même si l’épiscopat s’est montré divisé, certains prélats déconseillant les manifestations comme à Kolwezi ou à Goma, les chrétiens des autres grandes villes du pays se sont également joints au mouvement, rencontrant une répression similaire : un mort a été signalé à Kananga, dans la province du Kasaï central, où les forces de l’ordre ont ouvert le feu et procédé à des arrestations, assurant que parmi les manifestants se trouvaient des miliciens du mouvement Kamwina Nsapu. A Lubumbashi des échauffourées ont eu lieu entre les policiers et les manifestants et à Mbuji Mayi, même si l’évêque avait déconseillé de manifester, des fidèles se sont cependant rendus en cortège au bureau de la Monusco.

A Goma également, en dépit des mises en garde de l’évêque Mgr Maroy, des jeunes sont sortis dans une ville quadrillée par un important dispositif sécuritaire.

C’est à l’appel des laïcs chrétiens, dont le théologien Thierry Nlandu et l’historien Isidore Ndaywel que les chrétiens congolais ont défié la police et l’armée et au vu de la disproportion des forces en présence, le seul fait que de telles manifestations aient pu avoir lieu peut être considéré comme un succès. Il y a un an en effet que le Congo n’avait plus été le théâtre de démonstrations populaires. C’est le 31 décembre 2016 en effet que la conférence épiscopale du Congo avait parrainé l’accorde dit de la Saint Sylvestre, selon lequel des élections auraient dû être organisées en 2017, mettant fin au pouvoir de Joseph Kabila, aux commandes depuis 2001, lorsqu’il avait succédé à son père assassiné.

Au cours de l’année écoulée, les manœuvres du pouvoir ont réussi à diviser l’opposition, un ancien fidèle d’Etienne Tshisekedi, Bruno Tshibala aujourd’hui traité de renégat par ses proches, ayant été désigné au poste de Premier Ministre. Mais surtout la violence s’est étendue à travers le pays, au Kasaï, dans le Nord Katanga, au Sud Kivu tandis que la Monusco elle-même a perdu quinze Casques bleus tanzaniens lors de l’attaque de l’une de ses bases à Beni par de présumés rebelles ougandais ADF Nalu.

Finalement la loi électorale a été votée et la date des élections a été fixée au 23 décembre 2018. Mais le pouvoir ayant déjà renié bien des engagements antérieurs, le doute persiste, ce qui explique pourquoi la population a répondu à l’appel du comité des laïcs : le message des manifestants porte, officiellement, sur les mesures de décrispation c’est-à-dire la libération des prisonniers politiques, mais chacun sait que le véritable enjeu de cette épreuve de force est le maintien au pouvoir d’un chef de l’Etat hors mandat depuis une année

RDC: la répression…jusque dans les églises Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 31 Déc 2017

Les opposants à Joseph Kabila ont réussi à braver la répression pour répondre à l’appel de la coordination des catholiques qui réclame le départ du président congolais, dont le

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mandat a expiré en décembre 2016.

Une dizaine de morts et une centaine d’arrestations. Voilà le triste bilan de la mobilisation des chrétiens congolais qui manifestaient ce dimanche contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila. Un impressionnant dispositif sécuritaire avait verrouillé les différentes paroisses qui participaient à la contestation populaire, soutenue par l’intégralité des partis d’opposition. Eglises encerclées, fidèles molestés… la journée de manifestation pacifique s’est transformée en bain de sang après l’intervention musclée des forces de sécurité congolaises. La police a dispersé violemment les manifestants, jusque dans les églises, en utilisant des gaz lacrymogènes.

À la cathédrale Notre-Dame du Congo, où l’un des leaders de l’opposition, Félix Tshisekedi, assistait à la messe, les forces de sécurité ont bloqué la centaine de partisans qui tentaient de manifester à l’extérieur. Et le patron du Rassemblement de l’opposition a dû quitter précipitamment la cathédrale. A la paroisse Saint-Michel, c’est le chef de l’UNC, Vital Kamerhe, qui a été visé par des gaz lacrymogènes tirés par la police dans l’église, semant la panique parmi les fidèles.

Répression à huis clos

A Kinshasa, les premières images de la contestation montrent des scènes surréalistes : on y voit manifestants les mains levées, entonnant des chants religieux face à des militaires qui pointent leurs armes. Le premier bilan, encore non officielle fait état d’au moins 10 morts dont 8 à Kinshasa et de plus de 120 arrestations. Les mêmes scènes de répression se sont reproduites aux quatre coins du pays : à Lubumbashi, Goma, Bukavu ou Kananga.

Comme à chaque mouvement de contestation, les autorités congolaises mettent le pays sous cloche. Les services internet des mobiles et les SMS ont été coupés sur ordre du ministre des Télécommunications. Le signal de la radio onusienne Okapi a été momentanément brouillé et la correspondante de RFI dans la capitale a été brièvement interpellée.

Ce n’est qu’un début…

Contrairement aux récents appels à manifester lancés par l’opposition politique, la mobilisation du 31 décembre des catholiques a été beaucoup plus suivie. Il faut dire que dispositif mis en place par la coordination des catholiques avait multiplié les points de rassemblement, dans plus de 160 paroisses, obligeant ainsi les forces de sécurité à se diluer dans la capitale. Ensuite, la marche pacifique a été programmée après la messe, forçant ainsi la police et l’armée à laisser entrer dans les églises les fidèles pour assister à l’office. C’est le plus souvent après la cérémonie que les violences ont débuté, lorsque les fidèles sont sortis des églises. A la différence des dernières mobilisations ratée de l’opposition, qui se sont le plus souvent transformée en opérations villes mortes, faute de troupes, la marche des chrétiens, même si elle n’a pas pu se tenir, à tout de même réuni, dans et autour des églises, des milliers de Congolais. Ce qui explique d’ailleurs les nombreuses victimes et arrestations.

Mais la mobilisation de la Saint-Sylvestre n’a pas été suffisante pour faire vaciller le pouvoir et persuader le président Kabila de quitter le pouvoir. Il faudra sans doute que la pression populaire soit encore plus forte, et que l’armée cesse de soutenir le camp présidentiel. Pour le moment, c’est loin d’être le cas. Mais cette première mobilisation n’est sans doute qu’un début.

En République démocratique du Congo (RDC), un nouveau bilan fait état d’au moins sept morts après les manifestations à l'appel des laïcs catholiques de ce

dimanche 31 décembre matin à Kinshasa, selon une information donnée à RFI de source onusienne.

Jeanne Richard - RFI – le 31-12-2017 -

Au moins huit personnes sont mortes en République démocratique du Congo (RDC), ce 31 décembre 2017, à Kinshasa et Kananga, dans le cadre ou en marge de manifestations organisées pour le respect de l'accord de la Saint-Sylvestre signé sous l'égide des évêques il y a tout juste un an entre le pouvoir du président Joseph Kabila et une partie de l'opposition. Et qui prévoyait l'organisation d'élections fin 2017.

Le bilan humain dans la capitale, qui est de sept décès, a été confirmé à RFI par la Monusco.

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Ce chiffre est toutefois contesté par le porte-parole du gouvernement, Lambert Mendé.

Selon lui, il y aurait deux morts parmi les manifestants et un policier tué.

Lambert Mendé souligne par ailleurs qu’il y avait des agitateurs parmi les manifestants, ce qui explique pourquoi il y a eu des heurts : « Il y en avait qui étaient pacifiques. Mais les autorités municipales de Kinshasa les avaient prévenus : il y avait une récupération par des forces qui n’étaient pas, elles, pacifiques. On leur a demandé de ne pas organiser ces marches parce que l’évaluation de la situation de la sécurité prévoyait cette situation-là.

Mais ils n’ont rien voulu entendre. Et voilà, nous en sommes maintenant à des pertes en vies humaines. »

Interrogé sur l’attitude des forces de l’ordre, le porte-parole du gouvernement n’a pas nié que certains policiers ou militaires avaient pu poursuivre des manifestants dans des édifices religieux et tirer des gaz lacrymogène : « S’ils ont eu des indications révélant que les forces non-pacifiques ont pu y entrer, je ne pense pas qu’on peut interdire à une force de police de pourchasser un terroriste parce qu’il est entré dans une église. »

La famille de l'ancienne ministre Odette Babandoa annonce son arrestation

Le Comité laïc de coordination, à l'initiative de la marche, évoque quant à lui d'un bilan provisoire de dix morts identifiés et de plusieurs prêtres brièvement interpellés ce dimanche de la Saint-Sylvestre dans la capitale congolaise.

Nous sommes là devant une atteinte grave à la liberté de culte et de manifester, dit l'abbé Donatien Nsholé, premier secrétaire général adjoint de la Conférence épiscopale nationale du Congo

Samedi déjà, police et armée avaient été déployées à Kinshasa en prévision de la marche, qui avait été interdite par les autorités de Kinshasa. Internet avait également été coupé.

L’organisation catholique appelait à marcher pacifiquement à Kinshasa après les offices religieux.

Le porte-parole de la police de Kinshasa, lui, a donné des précisions, avec deux morts dans le quartier de Matete suite à une altercation avec les forces de l’ordre. Il annonce qu’une enquête est en cours et évoque également une attaque contre la maison communale de Masina qui a fait un mort. Toujours selon le porte-parole, la situation est calme désormais à Kinshasa, mais le dispositif sécuritaire a été renforcé.

Par ailleurs, ce dimanche soir, la famille de l'ancienne ministre Odette Babandoa et présidente du parti UPR déplore l'arrestation cette dernière, à Kinshasa.

RDC : Silence interdit pour la communauté internationale Hubert Leclercq – LLB - le 31 décembre 2017

Plusieurs morts, entre 6 et 11, des dizaines de blessés, des églises profanées et une population congolaise à bout de patience: tel pourrait être le premier bilan de cette journée lors de laquelle les catholiques congolais voulait marcher pacifiquement pour démontrer leur détermination à obtenir de Joseph Kabila qu’il dise enfin publiquement qu’il ne chercherait pas à briguer un troisième mandat et la mise en œuvre de l’accord de la Saint- Sylvestre, signé entre majorité et opposition sous l’égide des évêques congolais, le 31 décembre dernier, qui prévoit notamment la libération des prisonniers politiques, la fin des poursuites contre les opposants, la fin des dédoublements des partis politiques, la réouverture des médias,…

Des demandes visiblement inacceptables pour le régime de Joseph Kabila, président dont le dernier mandat s’est terminé le 19 décembre 2016, qui n’a pas hésité à opposer la force brutale face à ces paroissiens qui, la plupart du temps, n’ont pas pu sortir de l’édifice religieux ou ont été « chargés » sur le seuil de leur église. Car pour cette répression, la police, les militaires et la garde présidentielle n’ont pas hésité à pénétrer au sein même des églises pour tirer à balles réelles et des gaz lacrymogènes. « Un régime qui ne respecte pas les églises est un régime qui porte en lui les gènes de sa destruction », prophétisait dimanche en début d’après-midi un prêtre d’une commune populaire du nord de Kinshasa qui, comme tant d’autres, a été cloîtré dans son édifice avec ses paroissiens « pendant de longues heures sous les tirs de gaz lacrymogènes. Beaucoup de mamas âgées ont fait des malaises. La solidarité entre les paroissiens a été exemplaire », souligne le prêtre pour qui

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la « diabolisation du régime en place resserre les liens entre les différentes couches de la société congolaise ».

Plusieurs prêtres ont été blessés comme à Lemba ou à Limete. Ici, le père Jean a été atteint par une balle en caoutchouc en pleine tête. La plupart des personnes blessées ou tuées l’ont été au sein même des édifices religieux.

Face à une telle barbarie, la communauté internationale qui a multiplié les mises en garde à l’intention du pouvoir ne peut demeurer silencieuse. Que ce soient les Nations unies, à travers les responsables de la Monusco, l’Union européenne, à travers son ambassadeur à Kinshasa, la Belgique, via les tweets des ministres de la Coopération et des Affaires étangères, le Canada, via son ambassadeur, etc… tous ont mis en garde le régime de Joseph Kabila l’enjoignant de laisser les Congolais jouir de leur droit de manifester pacifiquement. Tous ajoutaient qu’ils seraient attentifs à cette journée du 31 décembre, laissant clairement entendre qu’en cas de dérapage, les sanctions pourraient suivre.

Si ces ministres et diplomates n’étaient pas trop affairés aux préparatifs du réveillon du Nouvel An, ils ne peuvent que constater l’échec total de leur appel. Une fois de plus, Kabila a opté pour la fuite en avant. Une théorie kamikaze qui, à chaque épisode entraîne son lot de morts et de blessés.

Ne rien faire serait signer un chèque en blanc à tous les débordements de violences de ce pouvoir illégitime. Alors Messieurs, que fait-on après cette répression ? Un constat ne suffit plus. Il faut des sanctions… et pas contre des lampistes de troisième zone. Personne n’ignore qui sont les vrais responsables de ces violences, de ces tueries, le clan Kabila doit être directement ciblé par les futures sanctions. La justice internationale doit aussi intervenir. Des milliers de morts, plus de 4 millions de déplacés (un chiffre qui a doublé en 2017), deux experts civils des Nations unies abattus, dix-sept casques bleus abattus et, aujourd’hui, des meurtres de paroissiens jusque dans les églises,… Une liste non exhaustive qui démontre que les mois qui passent ne font qu’accroître la violence et l’absence de toute limite dans le chef d’un pouvoir qui a démontré qu’il entend coûte que coûte se maintenir au pouvoir.

RDC: Huit morts dans la répression des marches anti-Kabila Le Vif / Afp – le 01/01/18

Huit personnes ont trouvé la mort dimanche en République démocratique du Congo, et une centaine d'autres ont été arrêtées, en marge des manifestations de catholiques

contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.

Le bilan provisoire de cette journée, lors de laquelle des catholiques congolais avaient appelé à manifester, est de "huit morts dont sept à Kinshasa et un à Kananga", dans le centre du pays, a déclaré à l'AFP une source onusienne.

"Quatre-vingt-deux arrestations, dont des prêtres" ont eu lieu à Kinshasa et "41 sur le reste du pays", a ajouté cette source.

La police congolaise a de son côté fait état d'un bilan de trois civils tués à Kinshasa, tandis que le gouvernement de la RDC a fait part d'un policier tué dans la capitale, selon un communiqué lu à la télévision d'État.

"Deux jeunes ont été tués à la paroisse Saint-Alphonse de Matete", dans l'est de Kinshasa, tandis qu'une autre personne a été tuée dans la commune populaire de Masina, a déclaré le colonel Pierrot-Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police, à la télévision publique.

Les forces de sécurité congolaises ont réprimé des messes dans des églises à coups de gaz lacrymogène, et empêché des marches interdites après l'appel à manifester contre le pouvoir.

A Kananga, au Kasaï, dans le centre du pays, un homme a été tué par balles par des militaires qui ont ouvert le feu sur des catholiques en marge d'une marche contre le président Kabila, dont le mandat a expiré depuis décembre 2016.

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Coupure internet, déploiement sécuritaire, barrages policiers: les autorités congolaises ont sorti l'artillerie lourde pour étouffer ces "marches pacifiques" des catholiques contre le chef de l'État, malgré l'appel des Nations unies et des chancelleries au respect du droit à manifester.

Ces marches ont été organisées par les catholiques congolais, un an après la signature sous l'égide des évêques d'un accord prévoyant des élections fin 2017 pour organiser le départ de M. Kabila.

Enfants de choeur interpellés

A Kinshasa, au moins une quinzaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs par balles, selon le décompte d'une équipe de l'AFP qui s'est rendue dans plusieurs paroisses.

La police a aussi interpellé douze enfants de choeur catholiques à la sortie d'une paroisse du centre-ville.

A Lubumbashi (sud-est), deuxième ville du pays, deux personnes ont été blessées par balles quand les forces de sécurité ont ouvert le feu alors que des catholiques tentaient de manifester à la sortie d'une messe.

La police a également utilisé des gaz lacrymogènes et des jeunes ont répliqué par des jets de pierres. Quatre véhicules ont été incendiés et des commerces ont été pillés.

Toute l'opposition et la société civile, qui réclament le départ du président Kabila dès ce 31 décembre 2017, se sont associées à l'appel des marches, interdite par les autorités comme les précédentes manifestations contre le régime.

Dans un pays majoritairement chrétien, où les habitants survivent avec moins de un dollar par jour, c'est en pleine prière au cœur des églises que les forces de sécurité ont fait irruption.

"Alors que nous étions en train de prier, les militaires et les policiers sont entrés dans l'enceinte de l'église et ont tiré des gaz lacrymogènes dans l'église" où se déroulait la messe, a déclaré à l'AFP un chrétien de la paroisse Saint-Michel, dans le centre de Kinshasa.

A la cathédrale Notre-Dame du Congo, à Lingwala, quartier populaire du nord de Kinshasa, les forces de sécurité ont également tiré des gaz lacrymogènes à l'arrivée du leader de l'opposition Félix Tshisekedi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les manifestants demandent au président de déclarer qu'il ne sera plus candidat. Ils veulent aussi un "calendrier électoral consensuel" à la place de l'actuel, qui prévoit des élections le 23 décembre 2018 pour remplacer Joseph Kabila, alors que son dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016..

Les autorités congolaises ont coupé l'internet "pour des raisons de sécurité d'État" avant cette marche.

Au cours de la nuit, l'armée et la police s'étaient déployées massivement devant les paroisses de Kinshasa, la capitale aux quelque 10 millions d'habitants, les autorités assurant être informées d'une "distribution d'armes" pour déstabiliser le régime.

Une équipe de l'AFP a été menacée à Kinshasa par un officier congolais. "Si vous ne videz pas les lieux, j'ordonne qu'on tire sur vous", a lancé l'officier.

A Kinshasa, de nombreuses barrières routières ont été installées dans la ville, où des policiers et militaires contrôlaient les passagers des véhicules en circulation

Manifestations en RDC: retour au calme RFI - le 01-01-2018

L'internet est toujours coupé en République démocratique du Congo (RDC). Le signal de la radio Okapi est brouillé depuis le 31 décembre à la mi-journée et celui de la radio Top

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Congo est coupé. Hier, des marches lancées par les catholiques du comité laïc de coordination contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila ont été réprimées.

Le bilan varie selon les sources : quatre tués dont un policier selon le gouvernement, au moins cinq selon l'ONU et dix selon les organisateurs. Le comité laïc, qui achève un bilan plus complet, dit par ailleurs être sans nouvelles d'un prêtre.

Aucun incident n’a été signalé la nuit dernière à Kinshasa. La capitale de la République du Congo reprend des couleurs, les barrages ont été levés même si 1er janvier oblige, les rues sont plus calmes que d’habitude, beaucoup de Kinois passant la journée en famille.

Place de la victoire, l’un des épicentres de la contestation dimanche 31 décembre, les vendeurs ont repris leurs droits et on est venu en famille pour la traditionnelle photo du Nouvel An. Non loin de là, à l’église de Saint-Joseph, les trois offices ont eu lieu sans encombre. On a tout de même la présence de quelques éléments de la police militaire juste derrière l’église. « Classique en période de fêtes », répond le chef de la police de la ville de Kinshasa. Mais les gens se disent encore choqués de ce qu’ils ont vu hier.

Chacun déplore aussi la coupure d’internet et des SMS toujours en vigueur. Et, en ce moment même, une réunion d’évaluation se tient au ministère des Télécommunications pour voir si la mesure sera levée ou non.

Côté majorité présidentielle, on parle d’échec cuisant. Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, assure que les gaz lacrymogènes jetés dans au moins dans une église était destiné à arrêter des terroristes. Ardent Kabambi, l’un des communicateurs de la majorité présidentielle reproche à l’église d’être sortie de son rôle, de s’être rangée du côté de l’opposition.

Pour d’autre en revanche, l’église a clairement redoré son blason malgré la répression. Elle a fait preuve de sa capacité à mobiliser contrairement à l’opposition qui avait d’ailleurs accepté de se placer sous sa tutelle et qui a respecté les consignes.

Les figures de l’opposition présentes dans les rues étaient habillées de blanc sans logo et on n’avait plus vu autant de monde tenter de marcher dans les rues de Kinshasa depuis plus d’un an. Cela redore le blason de l’église et ce n’est pas rien. Car, à terme, les lacunes dans l’application de l’accord de la Saint-Sylvestre, qui avait été parrainée il y a un an par la conférence des évêques du Congo, risquent d’entacher le crédit de l’Eglise.

Au moins huit morts dans la répression des marches anti-Kabila en RDC Le Monde / AFP - le 01.01.2018

A l’appel de l’Eglise catholique, plusieurs manifestations pacifiques ont eu lieu à Kinshasa, à Lubumbashi ou encore à Kananga.

Huit personnes ont été tuées, dimanche 31 décembre 2017, en République démocratique du Congo (RDC), et une centaine d’autres ont été arrêtées, en marge de manifestations de catholiques contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, muet sur son avenir politique dans ses vœux aux Congolais.

M. Kabila a assuré que la publication de l’échéancier qui prévoit la tenue de la présidentielle au 23 décembre 2018 « conduit de manière irréversible vers l’organisation des élections ».

Mais les catholiques congolais ont manifesté dimanche car, il y a un an, un accord était signé, sous l’égide des évêques, prévoyant des élections fin 2017 pour organiser le départ du chef de l’Etat congolais, dont le mandat s’est achevé le 19 décembre 2016.

« Interrompre le processus démocratique »

Le président s’en est pris à ces manifestants, appelant à la « vigilance » afin de « barrer la route à tous ceux qui cherchent à se servir de prétexte des élections depuis quelques années, seraient tentés aujourd’hui de recourir à la violence pour interrompre le processus démocratique en cours et plonger le pays dans l’inconnu ».

Le bilan provisoire de cette journée est de « huit morts dont sept à Kinshasa et un à Kananga », dans le centre du pays, a déclaré à l’AFP une source onusienne. « Quatre- vingt-deux arrestations, dont des prêtres » ont eu lieu à Kinshasa et « 41 sur le reste du

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pays », a ajouté cette source.

Dans un communiqué à New York, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé « le gouvernement et les forces nationales de sécurité à faire preuve de retenue et à respecter les droits du peuple congolais aux libertés d’expression et de manifester pacifiquement ».

Le patron de l’ONU « exhorte tous les acteurs politiques congolais à demeurer pleinement engagés à la mise en œuvre de l’accord politique du 31 décembre 2016 qui demeure l’unique voie viable devant mener à la tenue d’élections, à une alternance pacifique au pouvoir et à la consolidation de la stabilité en République démocratique du Congo », précise le communiqué.

La police congolaise a fait état de trois civils tués à Kinshasa, tandis que le gouvernement de la RDC annonçait un policier tué dans la capitale.

Blessés par balles

Les forces de sécurité congolaises ont réprimé des messes à coups de gaz lacrymogènes, et empêché des marches interdites après l’appel à manifester contre le pouvoir.

A Kananga, au Kasaï (centre), un homme a été tué par balles par des militaires qui ont ouvert le feu sur des catholiques, en marge d’une marche contre le président Kabila.

Coupure Internet, déploiement sécuritaire, barrages policiers : les autorités congolaises ont tenté d’étouffer ces « marches pacifiques » contre le chef de l’Etat, malgré l’appel des Nations unies et de chancelleries au respect du droit à manifester.

A Kinshasa, au moins une quinzaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs par balles, selon un décompte de l’AFP qui s’est rendue dans plusieurs paroisses.

La police a aussi interpellé douze enfants de chœur à la sortie d’une paroisse du centre- ville.

A Lubumbashi (sud-est), deuxième ville du pays, deux personnes ont été blessées par balles quand les forces de sécurité ont ouvert le feu alors que des catholiques tentaient de manifester à la sortie d’une messe.

La police a également utilisé des gaz lacrymogènes et des jeunes ont répliqué par des jets de pierres. Quatre véhicules ont été incendiés et des commerces pillés.

Toute l’opposition et la société civile, qui réclament le départ du président Kabila dès le 31 décembre 2017, se sont associées à l’appel des marches, interdites par les autorités comme les précédentes manifestations contre le régime.

Gaz lacrymogènes dans l’église

Dans un pays majoritairement chrétien, où les habitants survivent avec moins de un dollar par jour, c’est en pleine prière au cœur des églises que les forces de sécurité ont fait irruption.

« Alors que nous étions en train de prier, les militaires et les policiers sont entrés dans l’enceinte de l’église et ont tiré des gaz lacrymogènes dans l’église » où se déroulait la messe, a déclaré à l’AFP un chrétien de la paroisse Saint-Michel à Kinshasa.

A la cathédrale Notre-Dame du Congo, à Lingwala, quartier populaire du nord de Kinshasa, les forces de sécurité ont également tiré des gaz lacrymogènes à l’arrivée du leader de l’opposition Félix Tshisekedi, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les manifestants demandent au président de déclarer qu’il ne sera plus candidat. Ils veulent aussi un « calendrier électoral consensuel » à la place de l’actuel, qui prévoit des élections le 23 décembre.

Les autorités congolaises ont coupé Internet « pour des raisons de sécurité d’Etat » avant cette marche. Au cours de la nuit, l’armée et la police s’étaient déployées massivement devant des églises de Kinshasa, la capitale aux quelque 10 millions d’habitants, les autorités assurant être informées d’une « distribution d’armes » pour déstabiliser le régime.

Une équipe de l’AFP a été menacée à Kinshasa par un officier congolais. « Si vous ne videz pas les lieux, j’ordonne qu’on tire sur vous », a lancé l’officier.

A Kinshasa, de nombreuses barrières routières ont été installées dans la ville, où des policiers et militaires contrôlaient les passagers des véhicules en circulation.

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Kabila a crucifié la liberté d’expression Marie-France Cros – la Libre – le 1 janvier 2018

Pour bien montrer leurs intentions pacifiques, ils avaient prié et étaient sortis des églises en vêtements liturgiques et porteurs de crucifix, suivis par des fidèles agitant des palmes.

Mais l’impensable est arrivé: la police du président hors mandat Joseph Kabila a tiré dans les églises. Et a arrêté ceux qui réclamaient pacifiquement la démocratie, leurs prêtres et des enfants de chœur en aube blanche, coupables de leur foi et armés de leur croix.

Par dizaines de milliers des Congolais – catholiques mais aussi protestants et kimbanguistes – ont été empêchés par la force, dimanche, de marcher en faveur de la démocratie. On déplore 8 morts et une centaine d’arrestations, dont des prêtres, selon l’Onu – sans compter ceux qui succomberont à leurs blessures dans ce pays où la police ne craint pas d’achever des blessés dans les hôpitaux et d’enlever des cadavres pour cacher ses crimes.</p><p>Le régime Kabila en compte beaucoup à son actif mais ceux de dimanche sont particulièrement hideux parce que partiellement perpétrés dans des lieux de culte. Seuls les génocidaires hutus du Rwanda avaient osé pareil sacrilège ou l’escadron de la mort qui, en 1980, tua en pleine messe l’archevêque salvadorien Oscar Romero, martyr de la foi béatifié en 2015.

Ces nouveaux crimes sont aussi une faute. Car si, en raison de la désorganisation de l’opposition, Kinshasa pouvait assurer aux diplomates que le Congo, aujourd’hui, c’est

“Kabila ou le chaos”, il vient de montrer que c’est, au contraire, “Kabila, donc le chaos”. Il a désormais rejoint, dans le panthéon des dictateurs, l’autre “bourreau des chrétiens”, Mobutu, qui fit tirer, en 1992, sur des croyants pacifiques qui voulaient la démocratie – crime qui amorça la descente aux enfers du Léopard. Mais, contrairement à ce dernier, à qui l’Histoire reconnaît qu’il a créé chez ses compatriotes le sentiment d’appartenir à une nation, Joseph Kabila n’a pas grand chose à placer sur l’autre plateau de la balance, pour atténuer le poids de ses crimes.

Qu’a-t-il créé au Congo, cet homme qui, par machiavélisme ou négligence, a suscité, attisé ou laissé s’étendre des conflits ethniques de plus en plus nombreux? Quels progrès pour son peuple peut présenter ce chef d’Etat qui, depuis les élections présidentielle et législative de 2011, jugées “non crédibles” par les observateurs internationaux, ne s’occupe plus que de manigances destinées à le maintenir au pouvoir et à accroître toujours plus ses richesses et celles de ses proches? Parce qu’il craint les élections, Kabila ne les organise pas. Parce qu’il craint que le monde entende à quel point les Congolais ne veulent plus de lui, il crucifie la liberté d’expression.

La lamentable fuite de Félix Tshisekedi Marie-France Cros –LaLibre – le 1 janvier 2018

“Lamentable”, regrette un de nos interlocuteurs à Kinshasa, désolé. Il était à Notre-Dame, dans le quartier de La Gombe, là où Félix Tshisekedi, président du Rassemblement d’opposition et secrétaire général adjoint de l’UDPS (le parti de feu son père) assistait à la messe de dimanche. “La police empêchait les gens de sortir s’ils étaient à plus que cinq personnes à la fois. Les femmes étaient sorties, il ne restait que des hommes. Félix Tshisekedi est sorti et est monté dans sa voiture pour partir. Les gens qui étaient dehors ont commencé à le huer, à taper sur sa voiture en criant “Tu nous abandonnes”. Beaucoup étaient des jeunes qui croyaient que Félix allait marcher avec eux”.

Une fuite qui n’est pas la première même si elle est la plus visible. Le 10 avril dernier, Félix Tshisekedi avait convoqué une manifestation – mais avait préféré partir à Addis Abeba plutôt que d’y participer, laissant ses lieutenants se débrouiller seuls, tout en assurant sur les médias sociaux : “Je suis bel et bien à Kinshasa aux côtés du peuple congolais”. Ce 30 novembre, il avait convoqué une autre manifestation mais avait quitté si tard son domicile, pour s’y rendre, que la police avait eu le temps d’encercler sa maison et de l’empêcher ainsi de sortir.

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Répression en RDC : « Des attaques inqualifiables », selon la secrétaire générale de la Francophonie

Jeune Afrique / AFP – le 02 janvier

Après la répression des manifestations de la Saint-Sylvestre en RDC, la secrétaire générale de la Francophonie a dénoncé lundi les « attaques inqualifiables et désolantes » contre des fidèles et des citoyens. Michaëlle Jean a également exhorté les autorités de ce

pays à garantir le droit de manifester.

« Mes pensées vont aux familles et aux proches endeuillés, aux blessés, aux personnes incarcérées, a déclaré la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Michaëlle Jean, dans un communiqué. « Les attaques lancées contre des fidèles rassemblés dans des lieux de culte et contre des citoyens (…) voulant que tout soit mis en œuvre (…) pour préparer sereinement la tenue d’élections crédibles » en RDC

« sont inqualifiables et désolantes. » « Participer à une manifestation est un droit fondamental », a-t-elle souligné.

Huit morts et une centaine d’arrestations

Rappelant « les règles de conduite auxquels les forces de maintien de l’ordre doivent se soumettre dans l’encadrement républicain des manifestations », la secrétaire générale a également exhorté les acteurs politiques et de la société civile de RDC à « préserver le caractère pacifique de leurs revendications ».

Huit personnes ont trouvé la mort dimanche et une centaine d’autres ont été arrêtées en marge des manifestations – à l’appel de catholiques congolais et auxquels s’étaient associés l’opposition et la société civile. Les autorités, qui avaient interdit ces marches contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, ont réprimé des messes dans des églises à coups de gaz lacrymogène.

Les vœux du président Kabila

Dans ses vœux aux Congolais, Joseph Kabila a assuré que la publication de l’échéancier qui prévoit la tenue de la présidentielle le 23 décembre 2018 « conduit de manière irréversible vers l’organisation des élections ». Un échéancier à rebours de l’accord de la Saint-Sylvestre signé il y a un an, sous l’égide des évêques, qui prévoyait des élections fin 2017 pour organiser le départ du président Kabila.

« Rien ne saurait entamer la volonté et les efforts vers une sortie de crise en République démocratique du Congo », affirme lundi la secrétaire générale de la Francophonie, rappelant la « détermination » de son organisation à œuvrer pour des « élections libres, transparentes et crédibles en RDC ».

Aucun fusil n’a jamais arrêté une vague de fond Colette Braeckman – Le Soir – le 1 janvier 2018

Les manifestants comptent leurs morts, leurs blessés,-une quinzaine selon les organisateurs -le pouvoir assure, refrain classique, qu’il a déjoué des manœuvres de provocation, voire d’infiltration et les forces de police ont démontré qu’elles disposaient de suffisamment de troupes pour pouvoir se déployer simultanément dans plusieurs villes, dans plusieurs provinces. Ce qui démontre que l’outil de répression est sans doute le plus rodé des rouages du pouvoir, et que rien ne l’arrête, ni le caractère sacré des églises dans lesquelles des coups de feu ont été tirés, ni l’allure pacifique des chrétiens qui défilaient derrière les croix et ne brandissaient que les chapelets et les banderoles.

Dans les salons de la Gombe, on estime que le pire est passé : l’opposition politique étant faible et divisée, c’est l’Eglise catholique qui dispose de la plus grande capacité de mobilisation et cette Eglise elle-même n’a pas parlé d’une seule voix car certains diocèses n’ont pas rejoint le mouvement…En outre, les revendications des laïcs chrétiens ont été relativement modestes : la date des élections étant fixée à décembre 2018 les manifestants ont surtout insisté sur les mesures de décrispation, comme la libération des prisonniers politiques.

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Le pouvoir aurait cependant tort de célébrer trop vite sa facile victoire, car d’autres évidences s’imposent : dans cet immense pays, d’Est en Ouest et du Nord et Sud, malgré la répression, bravant la violence d’un pouvoir qui n’hésite pas à recourir à des supplétifs sans états d’âme, les citoyens ont osé sortir de chez eux. Ils réclament certes la décrispation du climat, la tenue des élections dans des conditions acceptables, mais surtout, d’abord et avant tout, le changement. Plus de moralité, plus de justice, moins de corruption, un avenir pour les jeunes…

Même si la presse s’autocontrôle et si le pouvoir n’hésite pas à suspendre Internet, le ras le bol est perceptible et pourrait prendre un jour des formes imprévisibles : ce n’est pas avec des chars et des fusils que l’on arrête un raz de marée et la manifestation des chrétiens est, peut-être, le signe précurseur des autres vagues de fond qui s’annoncent…

Manifestations en RDC: l'Eglise fait preuve de sa capacité à mobiliser RFI - le 01.01.2018

Malgré la répression, l'Église catholique a montré qu'elle avait la capacité de mobiliser en République démocratique du Congo (RDC), là où depuis un an les appels de l'opposition

n'ont rencontré que peu d'écho.

L’Église catholique a prouvé ce 31 décembre qu’elle restait une autorité morale qui compte en République démocratique du Congo. Elle n’avait pas formellement appelé à soutenir la marche, mais les prêtres ont joué un rôle clef dans la mobilisation. Certains d'entre eux ont même pris la tête des cortèges.

L’opposition, elle, a accepté de se placer sous sa tutelle, n’arborant aucun logo ni pancarte.

On n’avait plus vu autant de monde tenter de défiler depuis plus d'un an, en tout cas dans les rues de Kinshasa.

De fait, les lacunes dans l’application de l’accord de la Saint-Sylvestre parrainé par la conférence des évêques de RDC risquent d’entacher son crédit à terme.

Incertitude sur l'avenir de Kabila

« Désormais, la balle est dans le camp du pouvoir », se félicitait hier soir l’historien Isidore Ndaywel, membre du Comité de coordination laïque. Il dit espérer des réponses rapides à leurs revendications pour assainir le climat politique.

« S’il n’y a pas de réponse, de nouvelles actions sont envisageables », prévient-il, sans oublier de glisser une référence à la « marche des chrétiens » de 1992, organisée à l’époque pour pousser le président de l'époque, Mobutu, à renouer le fil du dialogue politique.

Les vœux du président Joseph Kabila diffusés dimanche 31 décembre au soir à la télévision n'a pas apporté les réponses demandées. Dans son allocution, encore une fois, il ne s’est pas prononcé sur son avenir politique.

Polémique sur le nombre de morts après des marches anti-Kabila Le Vif – le 02/01/18

Une polémique enflait mardi à Kinshasa sur le nombre de victimes de la répression dimanche par les forces de l'ordre des marches contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila en République démocratique du Congo (RDC), à l'appel d'un

collectif catholique.

Au total, douze personnes ont été tuées, selon les organisateurs. "Une dizaine de morts ont été répertoriés: onze à Kinshasa et un à Kananga" dans le centre du pays, a déclaré à l'AFP un porte-parole des organisateurs, Jonas Tshombela, qui est coordonnateur national de la Nouvelle société civile congolaise (NSCC).

La "violente répression" de ces marches a occasionné "la mort d'au moins cinq personnes, plusieurs blessés et l'arrestation de plus de 120 personnes", selon un communiqué du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, revoyant à la baisse un premier bilan de huit morts donné dimanche par de source onusienne à Kinshasa.

"Aucun mort" n'a été enregistré en marge de ces marches, écrit dans un communiqué

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parvenu mardi à l'AFP le porte-parole de la police, le colonel Rombaut-Pierrot Mwanamputu.

Dimanche, l'officier avait donné un bilan de trois civils tués. Ces personnes n'étaient pas des manifestants mais des "pillards" et des "bandits" qui ont trouvé la mort loin des lieux des manifestations, a-t-il noté mardi.

De son côté, le gouvernement congolais fait état d'un policier tué le même jour dans

"l'attaque" d'un commissariat de police.

Dimanche, des marches de catholiques exigeant l'application d'un accord de sortie de crise - signé le 31 décembre 2016 entre la majorité et l'opposition sous l'égide des évêques catholiques - ont été réprimées par les forces de sécurité.

Pour les Nations unies, cet accord demeure "l'unique voie viable devant mener à la tenue d'élections, à une alternance pacifique au pouvoir et à la consolidation de la stabilité en République démocratique du Congo".

L'internet a été rétabli dans la nuit de lundi à mardi, après trois jours d'interruption décidée par le gouvernement à la veille de ces marches.

Le climat politique est très tendu en RDC, en raison de la profonde crise politique née du maintien au pouvoir du président Kabila dont le mandat a expiré depuis le 19 décembre 2016. M. Kabila dirige la RDC depuis 2001.

Une série d'élections dont la présidentielle censée élire son successeur est prévue pour le 23 décembre 2018 mais l'opposition exige une "transition sans Kabila" dès à présent.

M. Dallemagne et Mme Milquet pour un renforcement des sanctions

Le député fédéral Georges Dallemagne et la parlementaire bruxelloise Joëlle Milquet ont demandé mardi la convocation d'une réunion d'urgence de la commission des affaires étrangères de la Chambre "afin d'envisager les sanctions concrètes à prendre au niveau belge" contre des responsables congolais après la répression dimanche de manifestations contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.

"Ce qui se passe au Congo est intolérable", ont-ils affirmé dans un communiqué conjoint en dénonçant les actions du pouvoir lors de ces marches. "Violenter des citoyens sans défense, empêcher des marches pacifiques par la force, couper internet et les radios, rentrer de force dans les églises et arrêter des offices en cours", ont énuméré M.

Dallemagne et l'ex-présidente du cdH. "Au-delà de la non-légitimité démocratique du régime en place qui n'a plus aucun titre à se maintenir en 2018, du report incessant des élections et du non-respect indigne des accords de la Saint-Sylvestre, les Congolais sont victimes de violations inacceptables des droits de l'homme, de la liberté religieuse, du droit à l'information et à l'expression", ont-ils ajouté. Selon les deux élus humanistes, les événements de dimanche sont "gravissimes" et "exigent des réactions et décisions fermes de la Communauté internationale hélas bien silencieuse". Ils affirment attendre de l'Union européenne et de ses États membres une condamnation ferme des agissements du gouvernement de Kinshasa, une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères pour discuter de la situation et envisager les sanctions à prendre à l'encontre des responsables, "en ce compris au sommet de l'État", pour mettre un terme aux violences et violations des droits de l'hommes, lutter contre l'impunité et rétablir l'ordre constitutionnel.. Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a pour sa part averti les dirigeants congolais que leur responsabilité était engagée dans la "répression brutale" lors de manifestations contre le maintien au pouvoir du président Kabila.

M. Guterres se dit préoccupé par la "violente répression" des manifestations

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit préoccupé par la "violente répression" des manifestations par les forces de sécurité congolaises dimanche à Kinshasa et dans certaines villes de la République démocratique du Congo (RDC), faisant au moins cinq morts - huit selon un autre bilan -, plusieurs blessés et entraînant l'arrestation de plus de 120 personnes.

M. Guterres "appelle le gouvernement (de Kinshasa) et les forces nationales de sécurité à faire preuve de retenue et à respecter les droits du peuple congolais aux libertés d'expression et de manifester pacifiquement", a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse publiée dimanche soir. M. Guterres "exhorte tous les acteurs politiques congolais à demeurer pleinement engagés à la mise en oeuvre de l'Accord politique du 31

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décembre 2016 (sur le partage du pouvoir à l'issue du second mandat du président Joseph Kabila) qui demeure l'unique voie viable devant mener à la tenue d'élections, à une alternance pacifique du pouvoir et à la consolidation de la stabilité en République démocratique du Congo", a-t-il ajouté.

RDC : « il y a eu beaucoup plus de morts le 31 décembre » Hubert Leclercq- La Libre – le2 janvier 2018

Huit morts, des dizaines de blessés, des centaines de personnes arrêtées.

Le bilan de la répression de la marche des catholiques du 31 décembre en République démocratique du Congo est catastrophique. Suffsamment grave pour que la communauté internationale hausse le ton et reparle de sanctions contre le régime Kabila même si l’Europe, une fois de plus, n’est pas, elle, parvenue à parler d’une seule voix. Certaines capitales de l’ouest du vieux continent n’osent toujours pas « débrancher Kabila », pour reprendre l’expresson d’un diplomate « outré » par cette attitude. « Ils pensent encore qu’ils vont décrocher de gros contrats pour certaines majors. Mais Kabila se moque d’eux.

Cela fait des années qu’il tient ces pays avec de vaines promesses. »

Malgré cette triste tiédeur européenne, le régime Kabila s’est encore un peu plus placé sur la liste des pays infréquentables en réprimant jusque dans les églises des

manifestations pacifiques.

Et, à en croire deux hauts gradés, le bilan déjà trop lourd n’est pas définitif… « loin de là », nous lance un des militaires en poste à Kinshasa. « Il y a au moins une dizaine de morts en plus rien qu’à Kinshasa. » Un autre officier confirme, « j’ai vu six cadavres ce mardi au camp Kokolo. Comme à chaque fois, ces cadavres vont disparaître bien lestés dans le fleuve. Plus question pour nos supérieurs de faire creuser des fosses communes qui finissent toujours par être découvertes. »

Personne ne veut savoir

Les deux militaires partagent le même point de vue : la Monusco ne veut rien savoir. « Certains de nos militaires ont déjà dénoncé cette situation mais rien n’y fait. Des hommes de la Monusco pouvaient passer au camp Kokolo pour constater, ils ne sont pas venus alors que certains savaient », explique le premier. « S’ils le voulaient, avec les moyens technologiques dont ils disposent, ils n’ont même pas besoin de venir physiquement au camp. Mais s’ils ne veulent rien voir… J’ai des images prises en fin de matinée chez un de nos généraux. On voit les corps, je vous en fait parvenir ». Ce qu’il fera.

« On a parfois le sentiment que la vie des jeunes congolais ne vaut pas grand-chose », lâche, en colère, le second. « Je sais que quand le régime tombera, on devra fuire parce que nous serons tous dans le même sac. Les militaires congolais sont largement en retrait par rapport aux étrangers surtout à Kinshasa (et d’évoquer « des voisins de l’est et des Suudanais, surtout ») . Le président n’a pas confiance en nous. Nous sommes mal armés, mal payés, mais nous n’avons rien d’autre pour faire vivre nos familles…«

RDC: l’Eglise répond à la « campagne d’intoxication » Marie-France Cros – La Libre – le 2 janvier 2018

La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a diffusé mardi un communiqué de « mise au point et indignation » au sujet des tentatives de « semer la division au sein de l’épiscopat » à propos de la marche des chrétiens, réprimée dans le sang dimanche 31

décembre.

Selon ce communiqué, signé de Mgrs Fridolin Ambongo, archevêque de Mbandaka, et Marcel Utembi, archevêque de Kisangani, vice-président et président de la Cenco, l’annonce de la marche « a suscité dans certains médias une campagne d’intoxication visant à semer la division au sein de l’épiscopat ». Des propos de prélats « et du nonce apostolique ont été délibérément déformés, leur faisant dire d’avoir condamné l’initiative de cette marche à Kinshasa et dans certains diocèses. Ce qui n’est pas vrai. En vérité, les diocèses qui n’ont pas relayé cette marche ne l’ont pas pour autant désapprouvée ».

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