Réseau National des ONGs des Droits de l’Homme de la République Démocratique du Congo
RENADHOC
National Network of Congolese Human Rights NGO
Secrétariat Exécutif National
COMMUNIQUE DE PRESSE N° RDC/RENADHOC/06/2011
LE RENADHOC CONDAMNE AVEC LA DERNIERE ENERGIE L’ESCALADE DE LA VIOLENCE POLITIQUE ET S’INSURGE CONTRE LE NON RESPECT
DE LA LIBERTE DE LA PRESSE EN REP. DEM. DU CONGO.
Le Réseau National des ONG des droits de l’homme de la République Démocratique du Congo, RENADHOC en sigle, est vivement préoccupé par la tournure malheureuse des événements en cette période préélectorale marquée par une répression aveugle et sanglante des manifestations pacifiques, la destruction méchante des biens publics et privés et l’atteinte grave à la liberté de la presse.
En effet, en date du 05 septembre 2011 à l’occasion du dépôt de candidature de Monsieur Etienne TSHISEKEDI wa MULUMBA, Président National de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) , au poste de Président de la République, l’un des sièges du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) situé sur le boulevard Sendwe, a été attaqué par les militants de l’UDPS non autrement identifiés.
Bilan : Véhicules brûlés, vitres brisées et quelques dizaines des blessés.
Dans la nuit du 05 au 06 septembre 2011, le siège de l’UDPS situé au N° 546 de l’avenue Zinnias, 10ème Rue, Quartier Résidentiel, Commune de Limete, Ville de Kinshasa, a été saccagé et mis à feu, et les installations de la Radio Lisanga Télévision (RLTV) proche de l’UDPS, ont été brûlées et tous les matériels consumés par le feu. Ce média est donc dorénavant réduit au silence et son personnel jeté dans la rue au grand dam de nombreuses familles.
En réaction à ces actes de vandalisme ayant entraîné la destruction de leur siège, les militants de l’UDPS ont manifesté leur désarroi et leur désapprobation devant leur siège le mardi 06 septembre 2011 dans la matinée. Malheureusement, cette manifestation a été violement réprimée par la police, causant la mort par balle de Monsieur Junior GAMAKE FOLO, militant de l’UDPS et blessant de nombreux autres dont deux grièvement, à savoir : Messieurs BALAFINDI TONTON et OKOKA TSHOMBE.
Plusieurs arrestations et enlèvements vers des destinations inconnues auraient également été opérés à cette occasion.
Par ailleurs, les installations de Congo Media Channel TV (CMC TV), une chaîne de télévision émettant à Kinshasa, capitale de la RDC, et appartenant à Monsieur KUDURA KASONG0, ancien porte-parole du président Joseph Kabila, aujourd’hui passé à l’opposition proche de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) de Monsieur Vital KAMERHE ; auraient également fait l’objet d’une tentative de sabotage.
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Selon les témoignages recueillis par JED une organisation sœur, CMC TV a été visité, mardi 6 septembre 2011 vers 22 heures, par quatre hommes fortement armés en tenue civile qui ont tenté en vain d’entrer dans les installations de la télévision.
Ces assaillants ont pris d’assaut l’enclos de CMC TV en réussissant à neutraliser le policier qui assurait la garde du siège. Le policier a été copieusement passé à tabac pendant que Monsieur Fabrice MAKANSILA, régisseur d’antenne s’était enfermé dans le studio.
N’ayant pas reçu la clé des installations, ces hommes armés ont forcé la porte principale du studio de CMC TV. Ils ont escaladé les murs de la chaîne pour s’échapper après avoir vu toutes les lampes du studio éteintes et le signal d’émission de la télévision coupé.
Informé cette même nuit, le coordonateur de la chaîne a urgemment fait appel à un renfort des éléments de la police qui ont accouru et pris position autour de la chaîne jusqu’à 8 heures du matin du mercredi 7 septembre 2011.
Interrogée à ce sujet, Mme Pascaline KUDURA, directrice de CMC TV, a déclaré que sa chaîne est victime d’acte d’intolérance politique. « C’est la deuxième fois que CMC TV est victime des actes d’intolérance politique. Il y a 9 mois passés ma chaîne était fermée pour des raisons purement politiques. CMC TV est une chaîne commerciale et non politique. Le but de ces hommes armés qui ont attaqué CMC TV était, sans doute, de saboter les installations de la chaîne », a ajouté l’Honorable Député Nationale Mme Pascaline KUDURA.
Cette escalade de violence n’est pas de nature à garantir la tenue du scrutin prévu le 28 novembre prochain dans un climat apaisé que nous appelons de nos vœux, et risque par voie de conséquence de replonger le pays dans le chaos le plus total et remettre ainsi en question les acquis de la longue lutte du peuple congolais pour se libérer du joug de la dictature de la 2ème République, notamment la paix chèrement acquise mais encore très fragile ainsi que la démocratie encore balbutiante de la 3ème République.
Le RENADHOC tient pour responsable le Gouvernement de la République Démocratique du Congo pour tous les dérapages vécus ces derniers jours d’autant plus qu’il a la responsabilité et le pouvoir régalien d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, de garantir les libertés publiques et d’encadrer les manifestations publiques.
Le Gouvernement a également le devoir de garantir et de protéger la liberté de la presse.
Le RENADHOC ne peut pas comprendre que pendant les manifestations, les journalistes soient molestés et leurs matériels détruits et confisqués par les éléments de la Police Nationale Congolaise, sans que les auteurs de ces graves violations des droits de la presse soient appréhendés et traduits devant les instances judiciaires pour qu’ils puissent répondre de leurs forfaits.
Plus grave encore, consciente de l’impunité qui s’est érigée en règle d’or en République Démocratique du Congo, les éléments de la Police Nationale Congolaise, après avoir réprimé, molesté et extorqué jubilent comme pour se réjouir du travail bien fait, et ce, au vu et au su de tout le monde.
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Le RENADHOC rappelle que l’article 26 de la Constitution stipule que « la liberté de manifestation est garantie ». Et l’article 23 précise par ailleurs que « Toute personne a droit à la liberté d’expression.
Ce droit implique la liberté d’exprimer ses opinions ou ses convictions, notamment par la parole, l’écrit et l’image ». L’article 24 stipule quant à lui que « Toute personne a droit à l’information.
La liberté de presse, la liberté d’information et d’émission par la radio et la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication sont garanties sous réserve du respect de l’ordre public, des bonnes mœurs et des droits d’autrui ».
Aussi, l’article 16 de la Constitution indique que « La personne humaine est sacrée. L’Etat a l’obligation de la respecter et de la protéger. Toute personne a droit à la vie, à l’intégrité physique ainsi qu’au libre développement de sa personnalité. Nul ne peut être soumis à un traitement cruel, inhumain et dégradant ».
Ce faisant, quelles que soient les circonstances, personne n’a le droit de supprimer la vie de son prochain d’autant que la vie humaine est sacrée.
Le REANADHOC invite donc le Gouvernement à respecter scrupuleusement les prescrits de la Constitution ci-haut cités et à ordonner illico presto des enquêtes judiciaires sérieuses pour établir les responsabilités et punir sévèrement les auteurs de tous ces actes de barbarie urbaine qui ternissent gravement l’image du Pays.
Le RENADHOC prie également le Gouvernement de prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour la réparation des préjudices subis et surtout pour la remise en état dans le meilleur délai des installations de la RLTV.
Fait à Kinshasa, le 08 Septembre 2011
Pour le RENADHOC,
Fernandez MURHOLA
Secrétaire Exécutif National
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