• No results found

G. De Boeck « La belle ville ». Année 2013, numéro 16Année 2013, numéro 16Année 2013, numéro 16Année 2013, numéro 16 SOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRE

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Share "G. De Boeck « La belle ville ». Année 2013, numéro 16Année 2013, numéro 16Année 2013, numéro 16Année 2013, numéro 16 SOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRE"

Copied!
23
0
0

Bezig met laden.... (Bekijk nu de volledige tekst)

Hele tekst

(1)

Pauvres, mais honnêtes, nous paraissons quand nous pouvons, et notamment le vendredi 30 août 2013

G. De Boeck « La belle ville ».

Année 2013, numéro 16 Année 2013, numéro 16 Année 2013, numéro 16 Année 2013, numéro 16

SOMMAIRE SOMMAIRE SOMMAIRE SOMMAIRE

Proche Orient Proche Orient Proche Orient Proche Orient

Irak, Libye, Syrie des « preuves » et des agressions… page 1 Grands Lacs

Grands Lacs Grands Lacs Grands Lacs

RDC / Rwanda / Tanzanie : à couteaux tirés, mais les yeux fermés... page 2 MAL

MAL MAL MALIIII

RECREER L’ETAT MALIEN: Utopie ou réalité ?.. page 8

La doctrine, du droit d’ingérence au droit de vengeance... page 12 RDC

RDC RDC RDC

Flux financiers illicites : le secteur minier pointé du doigt... page 16 Les dirigeants de l'éducation envoyés hors de leur province… page 18

Le milliard des Virunga… page 19

(2)

Proche Orient Proche Orient Proche Orient Proche Orient

Irak, Libye, Syrie des « preuves » et des agressions

Par Ahmed Halfaoui1

L’impérialisme a-t-il jamais eu besoin de preuves pour agresser un peuple, un pays ? Et s’il en a invoquées étaient-elles réellement crédibles et justifiaient-elles son ingérence dans les affaires intérieures des Etats concernés ?

La seule histoire récente, des interventions militaires des Etats-Unis, est implacable plutôt de preuves sur l’arrogance et le cynisme de la Maison-Blanche et de sa suite de vassaux. A chaque crime correspond une montagne de mensonges qui sont immédiatement

« oubliés » pour en resservir d’autres, à l’occasion d’autres entreprises de prédation. Les

« preuves » ont toujours trait aux atteintes aux « droits de l’homme », à la « démocratie », à la

« sécurité des Etats-Unis ou à leur way of life (sic !) ». En face et autour le monde assiste impuissant et passif à sa mise en coupe réglée. Une « communauté internationale » bienveillante sert de caution « morale » au jeu de massacre. Elle est chargée d’applaudir au discours dominant à la demande. Les Nations unies, quand elles ne sont pas « paralysées » par un veto, peuvent ne plus servir à assurer la légalité internationale comme en Yougoslavie et en Irak.

La Syrie pourrait être ainsi la prochaine victime d’une ignominieuse attaque, à laquelle se prépare l’alliance atlantiste forte du silence sidéral de l’écrasante majorité des gouvernements du monde. Le scénario est en place, le « régime de Damas » a utilisé des gaz mortels contre la population de son pays, les principaux membres de l’OTAN l’ont affirmé et n’ont pas eu besoin d’attendre le résultat des expertises. Pourquoi faire ? Pourrions-nous nous demander. Ce type de décret a déjà servi et a pu autoriser que deux peuples soient précipités dans un cauchemar sans fin, les Irakiens et les Libyens qui ne sont pas appelés à la barre pour témoigner sur le résultat de leur « libération de la tyrannie » et sur la « démocratie » que les bombardiers atlantistes leur ont larguée.

Pourtant il serait bien de les interroger, chose qui ne semble pas être à l’ordre du jour des médias de la bête. Et pour cause, aujourd’hui, ils sont trop occupés à resservir la soupe sur la Syrie. Cette soupe qui justifiera, le cas échéant, des « frappes chirurgicales » contre Bachar Al Assad ou plus s’il en faut, jusqu’à la « victoire » des « révolutionnaires » de la CNS/ALS.

Le gouvernement syrien lui-même se situe dans la rhétorique en vigueur. Son représentant à l’ONU endosse la robe du défenseur : « beaucoup de données tendent à prouver l'innocence du gouvernement syrien qui fait l'objet d'une accusation fallacieuse ». Il feint de

1Edito repris au journal algérien « Les Débats », dont on peut prendre connaissance à l’adresse http://www.lesdebats.com/editions/290813/pdf.pdf

(3)

croire au bon sens et à l’utilité de cette organisation, au moment même où se confirme le peu de cas fait des données, puisque Washington a demandé à l'ONU de mettre fin à la mission de ses inspecteurs sur les sites où les attaques chimiques se seraient produites. A la suite de quoi les inspecteurs ont cessé leurs activités pour « raison de sécurité ». Un seul doute persiste, si les Etats-Unis envoient leurs avions, sur la nature des assurances qu’ils auraient eu auprès des Russes et des Chinois et en échange de quelle contrepartie. Si, toutefois, Moscou ou Pékin ou les deux réunies ne réagissent pas à la hauteur de l’outrecuidance étatsunienne.

Grands Lacs

RDC / Rwanda / Tanzanie : à couteaux tirés, mais les yeux fermés

Paul Kagame et Jakaya Kikwete © Montage/AFP

Par Guy De Boeck

Paul Kagamé a menacé de "frapper" Jakaya Kikwete. Mais ce dernier n'est pas en reste et a promis de faire subir à son voisin "de sinistres conséquences". Les présidents rwandais et tanzanien tentent depuis de calmer le jeu, mais jamais l'escalade verbale n'avait été si loin.

Tout a commencé fin mai, au cinquantenaire de l'Union africaine à Addis Abeba. Irrité de l'instabilité chronique dans la région des Grands Lacs, Jakaya Kikwete, le président tanzanien, conseille à ses homologues de RDC, Joseph Kabila, d'Ouganda, Yoweri Museveni et du Rwanda, Paul Kagame, de négocier avec les rebelles qui les combattent.

L’amalgame entre ces trois pays est assez étrange. Peut-être Mr. Kikwete a-t-il jugé de bonne tactique de parler des trois pays en cause dans le conflit des Grands Lacs, auquel cas cette « mise dans le même sac » ne serait qu’une clause de style. Ou alors, ce serait très inquiétant, car cela signifierait que le président tanzanien connaît mal ce dont il parle et, en quelque sorte, brandit son arme en fermant les yeux.

Amalgame

Comparer entre eux la RDC, l'Ouganda et le Rwanda, c’est à peu près comme comparer une pomme, un poisson et un vélo. A part d’être tous trois parties prenantes dans le conflit de l’Est congolais, les trois régimes n’ont pas grand-chose en commun. Et même le

« refus de négocier », qui les caractériserait tous trois aux yeux de J. Kikwete, se présente de manière très différente d’un pays à l’autre. Certes, tous trois ont en commun d’être dirigés par des présidents très contestés et qui se cramponnent à leur fauteuil avec l’énergie du désespoir. Mais s’il n’y a que cela, on pourrait élargir la liste à bien d’autres pays, et pas seulement en Afrique…

(4)

Le principal problème que pose cet amalgame est de ne pas correspondre du tout à la situation de la RDC. Certes, au Congo, la légitimité de Kabila est contestée, mais cela est sans rapport avec la guerre de l’Est. Au contraire, c’est le M23 qui a fait quelques tentatives – assez maladroites et avec un résultat autant dire nul - pour se donner une légitimité

« congolaise » et faire oublier sa réputation de « supplétif du Rwanda » en reprenant à son compte un certain nombre de revendications de l’opposition politique. Mais l’essentiel de la contestation de JKK et de son régime est politique et non armée et se base avant tout sur la nullité des dernières élections2. Certes, la réponse du pouvoir à l’opposition est, beaucoup trop souvent, la corruption, la répression l’emprisonnement arbitraire ou même le meurtre, mais décrire la RDC comme un pays où l’absence de dialogue pouvoir / opposition aurait engendré une guerre civile ne correspond pas aux faits.

D’autre part, s’il y a bien un reproche que la RDC ne mérite pas, c’est celui de ne pas organiser de dialogue ! L’organisation de « dialogues », « conférences » et « concertations » y est devenue, ces dix dernières années, une véritable industrie nationale. Y participer est presque devenu un métier et sous peu il y aura peut-être des Congolais qui avoueront ouvertement la profession de « perdiémistes ».

En RDC, donc, le dialogue interne avait déjà eu lieu, avant 2005. Si quelqu’un a trahi sa signature et sa parole, dans l’affaire, c’est le groupe d’auxiliaires du Rwanda qui s’est successivement appelé RCD, CNDP, puis M23. Certes, le Congo n’a manifesté aucune bonne volonté à Kampala, conférence qui lui a été imposée par la SADC. La RDC n’a sans doute cherché qu’à y gagner du temps. Va-t-on lui reprocher d’avoir, comme Museveni ou Kagame, pratiqué le « fight and talk » ? Et va-t-on se décider un jour à admettre que l’on ne négocie pas avec des officiers coupables de trahison en temps de guerre : on les fusille ?

Cela ne sgnifie nullement que le Congo-Kinshasa soit le paradis de la liberté d’exresion. Une affaire récente, d’ailleurs relative aux troubles de l’Est, où un parlementaire – pourtant de la Majorité présidentielle – a été condamné à trois ans de prison pour son franc- parler après des poursuites apparemment motivées par des raisons politiques, illustre fort bien les mésaventuures qui attendent les Conglais qui « pensent mal ».Son inculpation est le reflet d'une répression gouvernementale de plus en plus large de la liberté d'expression dans le pays.Voici l’affaire :

À l'issue d'un procès qui n'a pas répondu aux normes internationales de procès équitable, un député, Muhindo Nzangi a été condamné à trois ans d'emprisonnement pour des propos qu'il a tenus lors d'une émission de radio. Le 13 août 2013, deux jours après avoir participé à une émission de radio dans la ville de Goma, dans l'est du pays, Nzangi a été jugé, déclaré coupable et condamné pour avoir porté atteinte à la sûreté intérieure de l'État.

2Il faut rappeler que les élections du 28/11/11 ont été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un

« corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en

« plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus.

L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli.

(5)

Le 20 août, la police a violemment interrompu un sit-in pacifique rassemblant des dizaines de partisans de Nzangi devant l'immeuble abritant le bureau du gouverneur du Nord- Kivu à Goma. La police a frappé plusieurs manifestants et en a arrêté cinq, qui ont été menacés de poursuites pour rébellion, mais tous étaient à nouveau libres le lendemain. Nzangi est membre du Mouvement social pour le renouveau (MSR), l'un des principaux partis politiques de la coalition de la Majorité présidentielle (MP) au pouvoir.

C’est cela, ‘ambiance quotidienne au Congo de JKK, et ce n’est pas agréable, mais cela n’a rien à voir avec la lutte armée, les maquis et la guérilla !

L’Ouganda pose, différemment, le même problème. Ce qu’on peut lui reprocher, en liaison avec les troubles de l’Est de la RDC, c’est son soutien au M23. Par contre, son

« opposition armée », c’est la LRA de Joseph Kony. Il existe un large consensus international – bien au-delà de l’Afrique – pour considérer ce dernier comme un dangereux psychopathe dont le sadisme et la mégalomanie sont les traits les plus sympathiques. Même si l’on n’aime ni Museveni, ni son régime, ni sa politique, il est difficile de lui donner tort lorsqu’il estime que discuter avec un interlocuteur comme Kony est impossible.

Resterait, éventuellement, la question de discussions avec l’ADF/NALU. Mais les membres de ce dernier mouvement sont majoritairement des musulmans, ce qui ,a le double avantage (pour Museveni) de rappeler les sinistres années de leur coreligionnaire Idi Amin Dada et d’inspirer à l’Occident ses habituels soupçons contre le « terrorisme islamique ».

Au total, Museveni n’a donc pas trop de peine à faire admettre que ses opposants armés sont des gens fort peu recommandables, avec lesquels tout dialogue est exclu.

Mais il se peut que l’animosité de Kikwete contre Museveni ait une autre raison. Le territoire de Mahagi et plusieurs villages d’Ituri sont occupé par l’armée ougandaise depuis le 26 août au matin. Kampala affirme avoir mis en application l’accord de Ngurdoto signé à Arusha en Tanzanie en 1997. Cet accord d’après Museveni accordait une partie de l’Ituri à l’Ouganda en contre partie de soutien militaire de l’armée ougandaise à Joseph Kabila. Le pétrole du lac Albert, et les minerais de l’Itri sont sous contrôle de Museveni. Le 08 septembre 2007, Il était exactement 21h18’, heure d’Arusha, soit 19h18 minutes, heure de Kinshasa, lorsque les présidents Kabila et Museveni ont apposé leur signature sur le document portant Accord de Ngurdoto, de coopération bilatérale République démocratique du Congo et l’Ouganda. Témoin de l’événement historique,devinez qui ! Jikaya Mrisho Kikwete, président de la République unie de Tanzanie ! Et il peut fort bien ne pas apprécier de passer pour le témoin, voire le complice, d’un accord de dupes.

En fait, sur les trois pays cités, le seul qui corresponde vraiment à la description de Kikwete est le Rwanda. Paul Kagame, lui, est bien combattu par des rebelles et refuse de négocier avec eux.

"Je vous frapperai"

.

Tenir un tel langage est vécu comme un affront par Kigali qui considère les hommes de la rébellion hutu rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) comme des génocidaires en fuite, avec lesquels tout dialogue est exclu.

Sur le moment, le président rwandais s'est muré dans le silence, laissant sa ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, dénoncer une "aberration". Mais les deux chefs d'État ont échangé depuis des propos d'une violence inédite, à coups de sous-entendus et d'invectives plus directes.

Le 30 juin, Paul Kagamé avertit ceux qui lui "conseillent de négocier avec les FDLR" : au moment opportun, "je vous frapperai" car "il y a des lignes rouges à ne pas franchir".

(6)

Quelques jours plus tard, il explique que ses "mains le démangent" quand certains s'en prennent "à ce que [le Rwanda] a construit" ces dernières décennies et il se dit prêt "à la guerre".

Sans citer de noms, Jakaya Kikwete réplique en promettant de "sinistres conséquences" à quiconque attenterait à l'intégrité territoriale de son pays et rappelle le sort réservé au dictateur ougandais Idi Amin Dada, renversé en 1979 par une contre-offensive tanzanienne, après une incursion de l'armée ougandaise en Tanzanie.

Pour le chercheur français André Guichaoua, récemment interrogé à ce sujet par Jeune Afrique, la Tanzanie accueille depuis des décennies des réfugiés fuyant les conflits à répétition au Rwanda, au Burundi, en Ouganda ou en RDC. Les "Tanzaniens en ont par dessus la tête de l'instabilité chronique dans les Grands-Lacs. "

Or, toujours selon André Guichaoua, si les groupes armés du Burundi sont plus ou moins sous contrôle - notamment après la sortie du maquis du chef rebelle Agathon Rwasa - et si la menace de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) est sérieusement amoindrie en Ouganda, le Rwanda continue d'"entretenir le conflit" dans l'est de la RDC. Kigali - qui dément - est accusé par l'ONU de soutenir le M23.

En outre, explique le chercheur, Paul Kagamé "utilise les tensions régionales et la lutte contre les FDLR", pourtant "très largement en déconfiture", comme épouvantails pour

"sortir de son isolement grandissant aussi bien à domicile que sur le plan diplomatique".

De toute façon, que les FDLR soient "très largement en déconfiture", ou qu’ils ne le soient pas, il serait temps que les diplomates des diverses instances internationales concernées cessent de permettre à Kagame de faire n’importe quoi en traitant tous ses adversaires de

« génocidaires ». C’est particulièrement vrai pour les FDLR – et nous entendons par là ceux qui se trouvent dans la brousse de l’Est du Congo, non leurs éventuels « représentants » à l’étranger – parce que le métier de maquisard, tout comme la vie du broussard, sont occupations d’hommes jeunes. Or, les massacres que Kagame désigne sous le nom de

« génocide » remontent au moins à 1994. Il s’est agi, là aussi, d’un travail très physique, beaucoup de meurtres ayant été commis à l’arme blanche. Tuer à la machette demande du muscle et l’on ne peut guère attendre cet effort de personnes en dessous de 14 ans. Les plus vieux meurtriers auraient donc aujourd’hui 33 ans et la plupart des partisans d’Habyarimana réfugiés en RDC (et qui n’étaient pas tous des « génocidaires ») sont encore plus âgés. Peut- être certains membres des FDLR pourraient-ils être tout au plus des « fils de génocidaires ».

Mais si Kagame leur reproche les péchés de leurs aïeux, il devrait aussi rompre ses relations avec l’Allemagne et pas mal d’autres pays !

Risque de conflit ?

L'escalade verbale, exacerbée selon des analystes par une bataille d'ego entre dirigeants de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), intervient alors que la Tanzanie participe à une brigade d'intervention de l'ONU dans le Nord-Kivu, chargée d'y éradiquer les rébellions et regardée avec suspicion par le Rwanda.

Jakaya Kikwete assure depuis n'avoir jamais menacé Paul Kagamé et a souhaité début août rétablir de "bonnes relations avec le Rwanda", reconnaissant une passe "difficile" entre les deux pays. Dans le même temps, Louise Mushikiwabo a tenu à souligner que Rwanda et Tanzanie n'avaient "d'autre alternative que de vivre ensemble et pacifiquement". Mais parallèlement, la Tanzanie a expulsé, le 10 août, des milliers de réfugiés illégaux - rwandais, mais aussi burundais ou congolais -, rajoutant de l'huile sur le feu.

(7)

"Ce désaccord n’est pas bon pour la Communauté" d'Afrique de l'Est mais "je ne crois pas qu’il y ait un risque d’éclatement", a rassuré, le 27 août, le secrétaire général rwandais de l'EAC, Richard Sezibera, confiant que les tensions seraient "résolues diplomatiquement"

Y-a-t-il un risque que la joute verbale dégénère dans l'Est de la RDC ? "La solution ne peut être que politique", estime André Guichaoua. "Si nécessaire, note-t-il, Kigali pourrait donner un nouveau coup de pouce au M23 pour qu'il prenne Goma, capitale du Nord-Kivu, comme en novembre 2011. La rébellion "neutraliserait ainsi la brigade des Nations unies dirigée par un général tanzanien, en montrant son impuissance".

Thierry Vircoulon, de l'International Crisis Group, ne voit pas cette "guerre des mots assez surprenante" dégénérer militairement, "à moins qu'un soldat tanzanien ne soit tué demain".

C’est fait.

« Un casque bleu tanzanien a été tué hier mercredi et cinq autres ont été blessés dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) lors d’une opération de soutien à une offensive de l’armée gouvernementale (FARDC) contre des rebelles du M23 » a indiqué le 28 août au soir le porte-parole de l’Onu, Farhan Haq à New- York. Le soldat tué était de nationalité tanzanienne, tout comme trois des cinq blessés, les deux autres étant Sud-Africains, selon Madnodje Mounoubai, le porte-parole des Nations Unies à Kinshasa contacté par France 24. Le chef de la Mission onusienne au Congo, Martin Kobler s’est dit « choqué par le meurtre, ce jour, par le M23, de ce soldat de la paix tanzanien ». Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo et Chef de la Monusco a affirmé, dans un communiqué, que ce casque bleu a été tué « suite à un tir d’obus par la rébellion du M23 sur une position des Nations Unies près des hauteurs de Kibati au nord de Goma. » « Il a sacrifié sa vie pour protéger la population civile de Goma. En cette circonstance douloureuse, mes pensées vont à sa famille et à tous les membres de son unité », a-t-il poursuivi.

Voilà pour les faits reconnus et la rhétorique officielle. Mais il faut aller au-delà. Dans les opinions émises par les Congolais au sujet des casques bleus, il y avait toujours une certaine ambivalence. Lorsque l’on parcourt les journaux parus à Kinshasa le 19 août au matin, soit la première édition « tombée » en temps utile après le décès du soldat tanzanien, on constate un curieux mélange d’infos : les condoléances et les louanges y voisinent avec des déclarations ou des projets de manifestation contre la « passivité » ou « l’inertie » de la Monusco.

Dans un article de Colette Braeckman3, paru dans Le Soir du 28/08/2013 et donc écrit avant cet événement, on trouve ce passage : « les jeeps blanches, censées appartenir à la Monusco, reçoivent des jets de pierre à chaque sortie. Les seuls à se faire applaudir sont les soldats tanzaniens : s’exprimant en swahili, ils discutent avec la population, sortent en patrouille, acheminent vers le front un matériel impressionnant. Des gens murmurent sur leur passage : « ces soldats noirs, Tanzaniens ou Sud Africains, ce sont nos frères, les Blancs eux, ne servent à rien… »

C’est la première fois que l’on rencontre, dans les informations relatives à l’Est de la RDC, des signes de ce que la « mayonnaise » d’une certaine fraternisation panafricaine pourrait être en train de prendre.

3« Dans Goma survoltée, le festival de la paix est postposé » - Le Soir - 28/08/2013

(8)

Il faut prendre en considération le fait que, pour ce qui est de communiquer, les Kivutiens n’ont pas été gâtés. Les contingents asiatiques, outre des performances contestables dans le domaine des trafics de tous ordres et d’une propension à se comporter « à la hussarde » avec les dames – pour ne pas parler de la fraternisation ouverte d’un officier indien avec le CNDP – sont fermés à toute communication. Voici ce qu’en disait, il y a deux ans, un cadre d’une ONG flamande : « Ces gens ne connaissent ni la Swahili, ni le français, ni même l’anglais. Il est tout simplement impossible d’entrer en conversation avec eux »4. Quant aux propos sur « les Blancs », ils sont simples à comprendre si l’on considère que ce sont des casques bleus uruguayens qui ont ouvert le feu sur des manifestants à Goma.

Les Africains – entendez les peuples, non le dirigeants qui savent mais gardent un silence coupable – seraient-ils en voie de se rendre compte qu’ils auraient tous intérêt à débarrasser le continent d’un microbe malfaisant appelé Kagame ?

Il est toujours permis de rêver.

L'arrivée à Goma des soldats tanzaniens de la Brigade d'intervention de la Monusco (Photo Monusco)

4 « Die mannen kennen geen swahili, geen frans en zelfs geen engels. Het is eenvoudig onmogelijk een gesprek met hen te beknopen ».

(9)

MALI

RECREER L’ETAT MALIEN: Utopie ou réalité ? Par Boubacar Touré5

1-INTRODUCTION:

Après l’aventure des groupes terroristes au Mali et une transition politique chaotique dirigée par un président intérimaire contesté, deux premiers ministres qui se sont succédés à la tête du gouvernement dont le premier confondait navigation spatiale et ‘’real politik’’ alors que le second était éclaboussé par des questions de moralité liées à la gestion publique. Le décor était complet pour une équipe qui avait dépassée les limites de la compétence.

La cacophonie, l’irresponsabilité et l’incohérence ont caractérisé la gestion du gouvernement de transition et le manque de leadership depuis le coup d’Etat militaire qui a renversé le mégalomane ATT.

Avec l’effondrement de l’autorité de l’Etat, le disfonctionnement des institutions nationales, l’affairisme, une corruption endémique, l’absence d’esprit de courage, de dignité, de fierté nationale et de patriotisme, le Mali a succombé avec son mirage démocratique. Les partenaires avaient perdu leur illusion sur l’image qu’ils avaient du Mali comme exemple de démocratie en Afrique. Cette situation a engendré l’absence d’interlocuteurs légitimes et fiables pour les partenaires qui n’avaient plus le choix que d’exercer des pressions sur un président affaibli par sa propre turpitude, car il n’était plus que l’ombre de lui-même. La France de Hollande a ainsi réussi à le persuader d’organiser des élections anticipées, tenues durant un mois de carême sacré et une saison des pluies dont le choix de la période était défavorable aux paysans et aux musulmans maliens. Toutefois, le président de la CENI avait émis des réserves quant aux conditions matérielles d’organisation de cette élection.

2-ANALYSE:

5 Boubacar Touré est Juriste et Fonctionnaire international à la retraite

(10)

Au moment où les rideaux de la campagne électorale 2013 se referment après le 2eme tour du scrutin et la proclamation des résultats, sans que le peuple malien ne sache réellement qu’est ce qui est bon pour son pays encore moins comment les énormes défis seront résolus.

La proclamation d’un score autour de 77% dans une élection démocratique en faveur de IBK, révèle soit un vote de sanction à l’égard de ses concurrents dont le report des voix au 2e tour en est l’illustration, soit la difficulté d’un choix rationnel. On peut interpréter ce résultat par le fait qu’une grande majorité d’électeurs ont voté pour le «culte de la personnalité» et non pour un parti politique encore moins pour un programme politique.

En Afrique, il n’est pas rare de constater que lors des élections, les programmes politiques de plusieurs partis sont semblables. Les partis politiques au Mali ne font pas l’exception. Comme c’est la tradition, au cours de la récente élection, aucun candidat en lice n’avait un programme réaliste et chiffré sur la base d’un plan cohérent de financement de leurs engagements électoraux. Il n’y avait que des énoncés généraux et spectaculaires: soit une quantification des projets à réaliser. Exemple: vouloir créer 500 000 emplois sans être capable de rassurer l’électorat sur les moyens de financement et la provenance des fonds, et cela, dans un contexte où le budget de l’Etat malien est chroniquement déficitaire et dont les 2/3 dépendent de l’assistance bilatérale et multilatérale (l’aide extérieure).

Nonobstant le fameux accord de Ouagadougou, aucun des programmes ne définissaient des stratégies avec un calendrier d’exécution sur la façon de régler l’insécurité liée au mouvement terroriste du MNLA et leur menace sécessionniste de créer un Etat racial qu’ils avaient proclamé depuis leur bureau de Paris.

3-Ingérence extérieure:

Aucun des candidats n’a pris une position courageuse face à l’ingérence francaise dans la conduite des affaires maliennes sauf le patriote M. Zoumana Sacko. Toutefois, nous pouvons signaler qu’à la dernière minute M. Tieblé Dramé après un sursaut de lucidité et une erreur de parcours, ce dernier a pris son courage en main pour dénoncer la maladresse diplomatique de la france nostalgique d’un passé colonial révolu.

C’est ainsi que M. Dramé a compris que face à l’histoire, il devait consacrer la rupture d’une collaboration suspecte avec un président intérimaire qui entrera dans l’histoire pour avoir failli par ses multiples prises de décisions impopulaires, mais également pour avoir été le seul dignitaire malien décrié que des maliens ont fini par lui infliger un regrettable chatiement en le faisant passer à tabac. Naturellement, nous convenons qu’il ne faut jamais encourager aucune forme de violence physique.

4-Renouveau politique:

Quelque soit l’un des deux candidats favoris durant la récente campagne électorale (Cissé et IBK); cette élection historique s’est achevée en laissant les maliens sur leurs inquiétudes quant à l’avenir de leur pays, sans égard à l’envergure du candidat qui sera l’homme de la situation. Hélas! Combien la tâche de reconstruction est lourde. Mais, force est de relever que leur expérience politique acquise doit pouvoir leur donner un «air de maturité qui sied à l’homme d’Etat dans la plénitude de ses moyens».

Ce qui veut dire que le mandat confié maintenant à IBK renferme une exigence. IBK-2 doit être différent de IBK-1 qui doit s’appuyer sur les institutions démocratiques et constitutionnelles pour gouverner en faisant moins usage de la force musculaire même si une dose de fermeté est nécessaire dans certaines circonstances.

5-Valeurs démocratiques et institutionnelles

Plusieurs observateurs et partenaires du Mali ont conditionné leurs assistances à l’illusion du retour à l’ordre constitutionnel soit un gouvernement démocratiquement élu. Sur

(11)

le plan des principes, ils ont raison lorsqu’ils doivent transiger avec des interlocuteurs dont le choix n’est pas l’émanation de la volonté du peuple malien et lorsqu’ils veulent avoir une assurance sur la gestion et la destination de leurs aides dont le bénéficiaire doit être la population malienne. Dans la pratique, cette assurance n’est jamais garantie, car rappelons- nous de l’épisode de l’ancien ministre de la santé sous le régime de ATT qui devait être imputable de la gestion des fonds alloués par l’OMS, mais par un miracle judiciaire, il a bénéficié de l’impunité totale. Donc, même si le peuple malien participle à la légitimation de ses dirigeants avec l’élection qui s’achève, son choix ne pourra jamais garantir la vitalité et le dynamisme de l’ordre démocratique et constitutionnel, fonction qui incombe à la classe politique dirigeante qui doit être investie d’une grande culture politique reposant sur des valeurs démocratiques et institutionnelles. Le défi collectif c’est d’inventer maintenant un modèle malien fondateur des institutions fortes, associé à un leadership fort et intelligible.

Pour réaliser ce rêve, dans un contexte politique cristallisé par des vagues de turbulence,il faut réinventer un Etat nouveau. Cette tâche demande l’implication de tous les maliens ( de l’intérieur que de l’extérieur) dans l’oeuvre d’édification en établissant les priorités en termes de chantiers.

En premier lieu le président de la 5e république doit faire sa propre autocritique et choisir de faire partie de la solution et non du problème. Ensuite il doit former un gouvernement de changement, débarrassé des hommes politiques recyclés, quelques soient les engagements conclus ayant abouti aux alliances électoralistes. Il doit avoir le courage de decréter l’heure d’une véritable mutation politique par le « KOKADJE» afin de redonner confiance à l’électorat malien et mériter le mandat fort et clair qui lui a été confié. Parmi les priorités à établir:

1- Création par une loi législative, d’une commission indépendante, présidée par le

procureur général assisté par le vérificateur général avec le mandat de procéder à un audit sur la gestion des fonds publics, incluant les contrats, la liquidation des entrrprises publiques, l’adjudication des marchés publics depuis 1990.

2- Adoption par le parlement d’une loi criminalisant la corruption et l’enrichissement

illicite. Exécution de toutes les poursuites sans ingérence de l’exécutif dans le judiciaire.

3- Adoption d’une loi parlementaire renforcant l’indépendance du système

judiciaire.Ensuite, renforcer la loi sur le conseil de la magistrature en soumettant les magistrats( ceux de la poursuite que du siège) à la production d’un rapport mensuel d’évaluation, adressé au Ministre de la justice sur leurs activités et la facon dont ils ont traité chacun de leurs dossiers. Toute allégation de corruption ou trafic d’influence à leur égard, doit être traité avec diligence par un comité indépendant et impartial du conseil de la magistrature avec avis au Ministre de la justice.

4- Concevoir un guichet unique pour les encaissements des recettes publiques, pour

éviter les évasions fiscales et les tracasseries des honnêtes citoyens dans tous les secteurs de l’activité économique, y compris la douane, la police et la gendarmerie sur les axes routiers.

5- Réforme du fonctionnement des institutions publiques pour renforcer les

mécanismes de contrôle et de vérification.

6- Sur le plan démocratique, renforcer par l’adoption d’une loi, l’imputabilité des

ministres par la production d’un rapport mensuel adressé à l’assemblée nationale et consolider leur interpellation périodique.

7- Rapatrier le suivi de “ l’accord de Ouagadougou” en l’intégrant dans le mandat de

la commission de dialogue et réconciliation pour une meilleure cohérence dans la gestion de ce dossier.

8- Lancer un mandat d’arrêt international contre ATT pour haute trahison afin qu’il

soit entendu et poursuivi.

(12)

9- Adoption d’une loi criminalisant l’esclavage des Bellah avec des mesures de réparation. Rappelez-vous de la loi Taubira du 21 mai 2001, adoptée par l’assemblée française qui reconnaît l’esclavage comme un acte qui échappe à toute prescription (Afrique magazine no. 329, février 2013, p. 13). Le Mali est un Etat de droit où les citoyens Bellah affranchis ont le droit d’entreprendre une action judiciaire en exerçant un recours collectif ou à titre individuel pour demander réparation des préjudices subis à l’instar de Rosita Destival qui a annoncé le 8 janvier son intention d’assigner l’Etat francais en justice afin d’obtenir

«réparation pour le préjudice moral, affectif, psychologique et économique» causé à son aieul, esclave affranchi en 1834, après l’abolition en 1848.

10- Adoption d’une loi parlementaire déclarant les mouvements MNLA et MIA comme des groupes terroristes interdits sur l’ensemble du territoire malien. Cette décision courageuse doit relever de la souveraineté malienne contre toute forme d’ ngérence colonialiste.

11- Finalement, création des conditions favorables à la bonne gouvernance, aux investissements économiques, au développement d’un secteur privé dynamique créateur d’emploi, à l’assainissement des finances publiques.

6- CONCLUSION:

Quel que soit l’homme miracle attendu par les maliens pour imprimer le changement tant souhaité, retenons que sur le plan de la réconciliation et de l’unité nationale, le Mali ne sera jamais guéri des exactions et des crimes dont les rebelles térroristes du MNLA se sont rendus coupables.

La cohabitation pacifique et l’esprit de confiance mutuelle ne seront que des voeux utopiques. L’ampleur, le degré de violence et l’intensité de leurs actions criminelles envers les autres groupes ethniques du nord dépassent l’imagination et ne doivent connaître que la réponse judiciaire, si les auteurs se considèrent comme des citoyens maliens bénéficiant des droits mais ayant aussi des obligations à assumer. Quant à la France, elle doit assumer sa responsabilité politique qui découle d’un présumé “ deal” avec le MNLA ( révélation du nouvel observateur et du ministre Russe des affaires étrangères Serguei Lavrov).

Pour régler les prétentions indépendantistes dans le nord du pays, J’exhorte le futur gouvernement malien à ne pas hésiter d’organiser un référendum national sur la question autonomiste et le caractère unitaire de l’Etat malien afin de clore définitivement les fallacieuses raisons autonomistes ...

(13)

La doctrine, du droit d’ingérence au droit de vengeance

Par Boubacar Touré 1-INTRODUCTION:

La réforme des Nations Unies tel qu’il avait été envisagée sous le mandat de Koffi Anann devient impérative, car les valeurs humaines , institutionnelles et légales qui ont prévalu à l’adoption de la charte de l’ONU, sont de plus en plus altérées par certains Etats forts qui se cachent derrière les résolutions du Conseil de Sécurité pour donner un caractère légitime à leurs actions belliqueuses et justifier leurs interventions dans les Etats faibles par l’argument du «droit d’ingérence» qui devient le «droit de vengeance» dans certaines circonstances; ce que nous développerons plus tard.

Quant à d’autres Etats puissants, ils ignorant tout simplement cette instance des Nations Unies pour juger unilatéralement de l’opportunité de mener leurs aggressions de vengeance au nom du principe d’une «guerre juste». C’est ainsi que plusieurs opérations militaires sont conduites soit par des alliances ou coalitions d’intérêts soit en instrumentalisant des groupes rebelles pour agir. C’est le scénario ayant conduit à la création et à la légitimation du mouvement terroriste MNLA au Mali, à l’appui logistique en faveur des rebelles de la Libye contre le gouvernement de Kaddafi, le soutien aux rebelles de la Syrie etc.

Dans la plupart de ces conflits nationaux ou internationaux, un simple désaccord politique entre deux chefs d’Etat est à l’origine d’une opération militaire avec son cortège de victimes humaines. Rappelez vous du désaccord entre Saddam Hussein et les Bush, le désaccord entre Sarkozi et Kaddafi d’une part et d’autre part entre le même Sarkozi et ATT.

De simples problèmes de personne qui deviennent des affaires d’Etat. Paradoxalement lorsque certains acteurs occidentaux mettent de l’avant, à juste titre des valeurs démocratiques privilégiant la résolution pacifique des conflits politiques dans les pays faibles, en même

(14)

temps ils soutiennent le renversement des institutions démocratiquement établies dans ces pays par leur appui aux mouvements de rébellion; ce qu’on peut appeler des coups d’Etat qualifiables de crime de sédition.

Toutefois, lorsque ces coups de force militaire ne sont pas l’oeuvre de leurs alliés de circonstance, ils désapprouvent l’action,sonnant ainsi le glas de «deux poids,deux mesures».

Rappelez vous de la condamnation par la communauté internationale des coups d’Etat militaire en Centrafrique par les rebelles Seleka, à Madagascar, en Libye en Guinée Equatoriale et finalement au Mali où on a exigé le retour à l’ordre constitutionnel normal. Par contre, concernant l’expérience malienne, une complicité a laissé passer sous silence le coup d’Etat du mouvement terroriste MNLA, bénéficiant d’un appui de la France,du Burkina Faso, de la Mauritanie et de l’Algérie.

2-ANALYSE:

Cette interprétation ambiguë du fonctionnement des institutions ne repose t-elle pas sur le paradoxe de la défense des intérêts? C’est à dire sur la nouvelle doctrine du respect des régles internationales basée sur des enjeux économiques et géostratégiques et la nouvelle conception du respect des droits de l’homme, dans un contexte où le droit de vengeance peut conduire à des assassinats ciblés par les drones ou à des liquidations physiques des dirigeants nationalistes. Il s’agit de Ceux- là qui osent défier un «deal» et qui incarnent des interêts divergeants par la défense du principe de souveraineté nationale. C’est ce qui s’est produit en Irak contre Saddam Hussein, Kaddafi en Libye, Sankara au Burkina Faso. Quant au Mali, ATT avait perdu sa “côte” à la suite de ses prises de position nationaliste. Le sort de celui qui l’a fait tomber, devait être scellé par la CEDEAO. Il y aurait même des allégations non vérifiées à l’effet qu’un plan à dessein machiavélique avait été envisagé contre le capitane Sanogo par certains membres du syndicat des chefs d’Etat africains.

L’article de Béchir Ben Yahmed intitulé «un barrage a cédé» publié dans l’hebdomadaire Jeune Afrique no. 2722 du 10 au 16 mars 2013, inspire la présente analyse d’une «guerre juste» par rapport à une «guerre de vengeance». A la lumière de cette réflexion, nous tenterons d’établir la similitude entre les objectifs inavoués de l’invasion de l’Irak par Georges W. Bush, l’opération militaire de la coalition pour renverser Saddam Hussein sous prétexte de protéger les civils, et enfin l’expédition armée du mouvement terroriste MNLA contre les institutions de l’Etat et contre les autres groupes ethniques du Mali.

C’est le même «modus operandi» dans le cas de la Syrie lorsque l’Union Européenne envisage de soutenir et de fournir des armes aux rebelles pour renverser par la force, les institutions démocratiquement établies en Syrie. Le soutien international aux mouvements de rébellion contre des régimes politiques souverains n’est-il pas entrain d’éloigner la communauté internationale des nobles idéaux et principes de la charte des Nations Unies, en plus d’entretenir par la force la déstabilisation des régimes politiques qui refusent la prédation de leurs ressources nationales; cette nouvelle forme de colonialisme économique.

Dans les cas de la Libye et de la Syrie, «l’objectif principal n’était -il pas de s’emparer de leurs productions de pétrole et réserves d’hydrocarbures mais aussi d’en contrôler leur acheminement». Dans le cas du Mali, deux hypothèses s’imposaient face au refus du régime de ATT et de tous les gouvernements précédents d’autoriser l’installation d’une base militaire étrangère à Tessalit au nord du Mali, mais également d’avoir écarté les entreprises françaises du processus d’adjudication des contrats d’exploration de nos ressources stratégiques. «Une affaire d’Etat qui se transforme en problème personnel perçu sous l’angle de la vengeance selon certains observateurs et analystes».

(15)

Revenons à la question que tout le monde se pose dans le cas de la Libye et du Mali, celle de savoir comment les opérations déclenchées par les deux rebellions ont été planifiées et financées; d’où provenaient leurs logistiques? Quel était le «deal». Dans les deux cas on peut chercher à comprendre les mobiles insoupçonnés; les groupes n’ont-ils pas été instrumentalisés pour créer l’instabilité dans le but de remplacer Kaddaffi en Libye et ATT au Mali.

Le changement de pouvoir en France avec le départ de Sarkozy, a certainement modifié le calendrier. Le travail d’éviction a été fait proprement par la Junte sans qu’on ne sache leur motivation réelle à quelques mois de la fin du mandat de ATT. Par ailleurs, le pouvoir socialiste a certainement compris très vite qu’il faut revenir au fondement du droit international, c’est à dire promouvoir les relations entre Etat souverain que de collaborer avec des terroristes comme le MNLA. Ce qui peut expliquer l’intervention française au Mali contre Alquaida, Aqmi, Ansar eddine et Mujao.

Mais les groupes affiliés comme les groupes terroristes MIA et MNLA ont bénéficié d’un traitement de faveur injustifié. Par ailleurs, l’intervention française par délà les apparences, s’inscrit également dans une dynamique de correction d’un tort infligé au Mali à la suite d’un soutien de complicité au MNLA. Nonobstant la raison officielle, il y avait d’autres enjeux plus importants relatifs aux visées sur les richesses du sous-sol malien au nord et la question des otages français sans oublier les vélléités d’installer une base militaire à Tessalit.

Nous pouvons imaginer un scénario sous forme d’hypothèse du présumé « deal»

évoqué par le Nouvel Observateur français.

Des opérations militaires sont planifiées pour envahir la Libye. Des Touareg maliens réfugiés en Libye qui étaient enrôlés dans l’armée Libyenne ne doivent leur loyauté qu’en reconnaissance de la protection bénéficiée de Kaddafi. Il s’agit de les persuader de ne pas se battre contre la coalition et de retourner au Mali revendiquer un territoire avec la bénédiction de les appuyer dans leur quête autonomiste auprès de la communauté internationale à condition de pouvoir disposer des ressources minières du nouvel Etat racial avec la promesse d’y investir pour le développer. Une stratégie de communication propagandiste sera assurée par certains médias pour faire passer la minorité Touareg comme victime d’une persécution et d’une marginalisation programmée par le pouvoir noir de Bamako. Certaines ONG’s se chargeront de l’image de l’armée malienne par la production de rapports moins élogieux. Des manoeuvres seront utilisées pour recevoir les leaders au parlement européen, un début de reconnaissance d’une cause défendue par les Touareg du MNLA. La déstabilisation du Mali est programmée. Pour rendre le tableau complet, le groupe de combattants créera un mouvement appelé MNLA, Ensuite le nom azawad (un petit oasis) sera étendu aux territoires qui seront conquis. Un drapeau national est choisi et l’indépendance sera proclamée à partir de leur bureau de Paris.

6- CONCLUSION:

La doctrine du droit d’ingérence se traduit de plus en plus par le droit de vengeance en instrumentalisant les rébellions, déconsidérant les valeurs de paix et de justice, fondement des relations entre les nations civilisées et le respect des souverainetés des Etats.

Le système des Nations Unies doit envisager la tenue des états généraux et décider d’une véritable réforme, car les enjeux économiques, géostratégiques et les intérêts politiques divergents, risquent de ramener l’humanité dans le spectre de la«guerre froide» et menacent la durable. Finalement de nouveaux vocables ont fait leur entrée dans le langage diplomatique

(16)

pour qualifier ou justifier la conduite de certains événements: ce sont les expressions

«coalition, dommage collatéral, arrogance, suffisance, mensonge».

Par le mensonge fabriqué, Saddam Hussein avait été accusé et injustement traité d’obtenir des «armes de destruction massive». Il fut livré à ses bourreaux de la même façon que Kaddafi. Au Mali, lorsque la CENI a émis des doutes sur les conditions matérielles d’organisation des élections à la date du 28 juillet, le maître Hollande a donné son ultimatum au peuple malien en disant « je serai intraitable». Selon certains analystes et observateurs

«cette attitude contraire à l’éthique diplomatique serait assimilable à la suffisance et l’arrogance». Les évéments du Mali ont permis à la communauté internationale de comprendre que le MNLA n’est pas représentatif des autres Touareg qui se sont dissociés majoritairement de leurs actions terroristes.

De plus le MNLA n’avait aucun mandat démocratique pour agir aux noms de l’ensemble de la communauté Touareg. Les autres citoyens Touareg loyalistes et respectueux de l’Etat malien et de ses institutions sont représentés dans tous les secteurs publics. Un gouvernement malien a déjà été dirigé par un premier ministre Touareg. Le nord est habité et composé de plusieurs autres groupes ethniques dont la population majoritaire s’appelle les Songhai. Comme les autres groupes ethniques ont leur particularité identitaire et culturelle qui n’est pas liée à la couleur de la peau, pourquoi ne pas leur reconnaître une autonomie. Que diraient les arabes à l’instar des Touareg du MNLA?

(17)

RDC RDC RDC RDC

Flux financiers illicites : le secteur minier pointé du doigt

Par LP6

En fin de mission en RDC, Thabo Mbeki, personnalité à la tête de la mission d’un Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites (FFI), a particulièrement indexé le secteur minier congolais. Selon ce groupe, l’industrie extractive est au centre des flux financiers illicites en RDC.

Est-ce une interpellation ou une remise en cause de tous les efforts que déploie le gouvernement pour assainir ce secteur ? C’est la question que tout le monde se pose. Mais, au gouvernement, on reste serein. Le Premier ministre, Matata Ponyo Mapon, qui a eu un entretien avec ce groupe, a rendu compte de grandes réformes menées au niveau du gouvernement dans le secteur des mines. Que le secteur minier de la RDC soit gangrené par

« l’argent sale », le gouvernement n’est pas de cet avis.

Toujours est-il qu’au cœur de sa mission en RDC à la tête du Groupe de personnalités de haut niveau (GPHN) sur les Flux financiers illicites (FFI), l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, a noté la place centrale que joue l’industrie extractive dans les flux financiers illicites en provenance d’Afrique.

La délégation de Thabo Mbeki, qui bénéficie de l’appui technique de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), est en RDC dans le cadre d’une campagne menée dans toute l’Afrique pour arriver au bout du fléau des transferts illégaux d’énormes sommes d’argent en provenance du continent. Les experts considèrent ce phénomène comme une cause importante du retard qu’accuse l’Afrique sur le chemin de la transformation socioéconomique.

La mission de trois jours a commencé avec des réunions entre l’équipe de Thabo Mbeki et le président Joseph Kabila, ainsi qu’avec le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo, accompagnés de huit autres membres du gouvernement de la RDC, pour se pencher sur la situation des flux financiers illicites en provenance de ce pays riche en ressources, et pour prendre connaissance de l’action que mène l’Etat contre ces fuites d’argent.

6Repris au journal Le Potentiel, 29 Août 2013

(18)

Selon le Premier ministre, Matata Ponyo, il y a une relation directe entre le conflit, l’exploitation des ressources et ces transferts illicites d’argent de son pays. Le gouvernement, a-t-il ajouté, commence à affronter le phénomène de flux illégaux de capitaux en 2004 par la réglementation d’échange ; la mise en place des lois pour réduire ces flux, en encourageant la transparence dans le système bancaire ; et en poursuivant une politique de coopération avec d’autres pays pour favoriser l’extradition de ces fonds.

L’équipe de la CEA, qui dirige le secrétariat du Panel, a saisi l’occasion pour souligner la nature des fuites illicites de capitaux. Il s’agit notamment de pots-de-vin et autres formes de corruption impliquant des fonctionnaires; activités criminelles comme le trafic de drogues et le blanchiment d’argent, ainsi que des transactions commerciales frauduleuses telles que l’évasion fiscale, la distorsion des frais de transfert d’argent et la surfacturation (notamment par les entreprises transnationales).

Thabo Mbeki a déclaré que son équipe formulera des recommandations sur les mesures à prendre pour arrêter le transfert illégal de fonds de l’Afrique et orchestrer le retour de ces fonds, en s’appuyant sur les expériences des pays visités.

L’idée de créer le GPHN a vu le jour à Addis-Abeba en mars 2011 lors de la 4ème réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres africains de l’Economie et des Finances de l’Union africaine et la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique de la Commission économique pour l’Afrique.

Mais le mandat du GPHN n’a commencé qu’en février 2012, après un travail de base mené par la CEA et la CUA – les deux institutions ont été appelées à coordonner le programme du Groupe.

La mission générale du Groupe consiste à formuler des recommandations claires sur la maîtrise des flux financiers illicites en provenance de l’Afrique. Cette mission est considérée comme cruciale dans la mesure où ces flux illicites, estimés à 50 milliards Usd par an, dépassent l’aide publique au développement (APD) que reçoit le continent.

(19)

Les dirigeants de l'éducation envoyés hors de leur province

Par Emmanuel Lukeba7

Pour lutter contre le favoritisme et la corruption dans l’enseignement, le gouvernement de la RDC a décidé, dès la rentrée scolaire de septembre, d’envoyer loin de leur milieu d’origine la plupart des inspecteurs et des dirigeants d’écoles. Une mesure salutaire pour améliorer la réussite scolaire appréciée de tous.

Pour cette rentrée scolaire, la conférence des gouverneurs des provinces de la RD Congo a décidé de permuter "les agents publics de l’État, cadres de commandement, au sein ou en dehors de leurs provinces d’origine de manière à réduire le clientélisme qui affaiblit leur rendement". Pour Clément Lunkebila, Inspecteur principal adjoint chargé des examens et concours à la Division provinciale de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP), maintenu à son poste au Bas-Congo, "cette permutation des différents responsables éducatifs va mettre un terme aux luttes internes entre individus qui ont longtemps travaillé dans un même coin et motiver les nouveaux venus à mieux travailler pour se faire accepter par la base... Cela entraînera à coup sûr des innovations importantes à travers le pays. Même si, ajoute-t-il "il aurait été souhaitable que ces permutations se fassent d’abord au sein des mêmes provinces pour minimiser les coûts liés au déplacement des familles".

Décourager le favoritisme

Enseignante d’école primaire à Luozi (plus de 200 km au nord-est de Matadi), Jeanne Nkuedolo, espère que ce changement des dirigeants scolaires va être profitable et énumère les travers dans lesquels ils excellaient : "Plus ils sont trop restés en place, plus ils ont commencé à tremper dans la médiocrité et la corruption, sans compter l’excès de zèle qu’affichaient leurs collaborateurs immédiats". Dans certaines décisions sur le bon déroulement du service, "le sentiment était souvent de mise en faveur de ceux de leur obédience, au détriment d’autres agents".

7 Syfia Grands Lacs, 29.08.13

(20)

Pour André Biankondela, secrétaire administratif à l’EPSP/Bas-Congo, permuter les dirigeants n’est pas une mauvaise idée, mais "il y aura un contraste. Car seuls les administratifs sont concernés par cette mesure pendant que les responsables d’écoles conventionnées resteront en place". En outre, avance-t-il, "ces mutations d’une province à une autre mettront à mal certains nouveaux qui passeront une partie de leur temps à étudier le milieu avant de s’atteler au travail. C’est une pesanteur administrative alors que l’heure n’est plus au tâtonnement".

Obligation de résultats

La plupart des inspecteurs de l’EPSP du Bas-Congo soutiennent que ces permutations vont booster le système éducatif du pays, car se trouvant loin des leurs, les agents auront une obligation de résultats. "Ces nouvelles affectations nous enchantent car elles viennent mettre fin à plusieurs antivaleurs qui gangrènent le secteur éducatif par le fait de trop se familiariser dans un milieu", soutient l’un d’eux.

Pour Bethiel Mavingidi, enseignant à la retraite, cette initiative va renforcer "les échanges d’expériences entre les provinces et permettre que toutes émettent sur une même longueur d’ondes". Même attitude chez les parents d’élèves. Evelyne Nsiku, l’une d’eux à Matadi, estime que "c’est normal qu’il y ait permutation des dirigeants. Car, même au sein de l’administration publique, nos maris ne prestaient que rarement au-delà de six ans au sein d’une même entité pour éviter des connivences".

Promoteur d’une école privée à Matadi, Jean-Paul Digata remarque cependant : "Nous avions des liens solides avec l’équipe dirigeante scolaire provinciale qui nous quitte, mais nous ne pouvons rien devant une mesure administrative légale", affirme-t-il, un brin nostalgique. L’administration, c’est la continuité dit-on. Nous ne pouvons que souhaiter aux partants comme aux entrants de fructueux mandats".

Le milliard des Virunga

Les pages qui suivent en annexe sont reprises à « La Libre ».

A Dialogue, nous n’avons pas forcément la même approche de la question. Mais avant de arler de notre avis, il nous a semblé utile de citer ici la réaction ç ce même article d'un ami connaissant bien les enjeux du Parc des Virunga … La voici

« Merci beaucoup pour cet article intéressant. Cependant le parc Virunga ne concerne pas premièrement le tourisme et la conservation de la nature. Ceux qui présentent le problème ainsi cachent l'essentiel et le réduisent à un enjeu présenté comme romantique.

L'essentiel est que tout l'équilibre du système agricole des deux Kivu dépend des parcs

(21)

naturels. L'énorme croissance démographique a causé une aussi énorme déforestation. Ce qui reste pour régler encore le climat de la région ce sont les parcs. Une fois disparus, bonjour la désertification et la disparition de la riche agriculture kivutienne. Ce qui arrangerait bien les voisins bien sur. Aussi, l'activité de la variété des insectes dans les parcs est essentiel pour la fertilisation des plantes aux Kivu.

Ceci est un message qui devrait passer absolument chez toutes les personnes de bonne volonté car on risque de réduire le problème à un simple conflit entre "environnementalistes"

et "développementalistes" (et devine qui va gagner ?) »

En ce qui me concerne, j’avoue être surtout sensible à un autre aspect – et à un autre

« conflit d’intérêt » encore.

Les divers parcs nationaux qui ornent les carters de l’Afrique de mouchetures vertes sont un « héritage » de la période coloniale. Et ils en ont gardé le caractère.

Admirer l’Afrique pour ses « vastes espaces de nature vierge », c’est un sentiment de colonisateur. On ne parlait pas, à l’époque, de « conservation de la biodiversité ». Ce sentiment reposait avant tout sur un contraste entre cette « nature vierge » et le paysage d’rigine des explorateurs, sévèrement compromis par la saleté de la révolution industrielle.

Nul doute qu’en comparaison des quartiers industriels de Birmingham ou de Seraing, les Virunga semblaient un lieu paradisiaque. D’où l’idée de les garder vierges… Quant à l’avis des indigènes, on ne s’en souciait guère…

Et, malgré certaines apparences, on ne s’en soucie guère davantage aujourd’hui. Car autour de quoi tourne la querelle au sujet des Virunga ? Autour de leur RENTABILIE. Mais attention ! La rentabilité qui compte, ce n’est pas la rentabilité pour les Congolais. Le choix est entre les multinationales du pétrole et les multinationales du tourisme. Le Congolais, suivant celui qui l’emportera, sera manœuvre sur le champs de forage ou porteur de bagages dans un hôtel. En langage colonial il sera « boy », comme devant.

Il faudrait certes conserver la biodiversité, il faudrait que la Terre soit le jardin de l’humanité, et les parcs africains sont une partie de ce jardin.

Mais l’humanité ne devrait pas vouloir un jardin, et oublier de payer le jardinier.

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

Dix mois après la concession du port de Bujumbura à la société Global Port services Burundi « GPSB), rien ne va encore dans la gestion des finances et dans

S’il fut un « grand » ministre, c’est pour avoir introduit la politique coloniale d’ « administration indirecte » empruntée des Britanniques, suivant laquelle

Quand bien même nous considérons que réduire les victimes à de simples instruments utilisés pour fournir des preuves ou servir au processus judiciaire n'est pas la façon la

Le même pouvoir de Joseph KABILA, après avoir utilisé le camp de KATUMBA MWANKE contre Jean-Claude MUYAMBO, voulant à tout prix, c’est un secret de

Plus d’un observateur, notamment les ONG présentes à proximité, ont fait remarquer à plusieurs reprises que la Guerre de l’Est du Congo ne devrait pas s’apprécier

La première et la plus évidente réside dans le fait qu’à l’instar des autres politiques européennes, la politique d’agrocarburants est le résultat d’un rapport de

(Une version amputée de cet article est parue en janvier 2001 dans MTM 2281) La République démocratique du Congo a perdu tous les attributs de sa souveraineté. Le

Un tel projet soulève un certain nombre de problèmes, à commencer par celui de savoir si – supposant que l’idée même de « société civile » ait un sens – une société