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Pauvres, mais honnêtes, nous paraissons quand nous pouvons, et notamment le dimanche 16 mars 2014

Année 2014, numéro 5 Année 2014, numéro 5 Année 2014, numéro 5 Année 2014, numéro 5

SOMMAIRE SOMMAIRE SOMMAIRE SOMMAIRE

Dossier Ukraine Dossier Ukraine Dossier Ukraine Dossier Ukraine

Annonçons franchement la couleur… page 1

Quelques renseignements utiles pour ne pas dire trop de conneries… page 3

« Poutine parle » par Paul Craig Roberts… page 8 Une crise peut en cacher une autre……… page 9 …

Le retour de la Guerre froide ?………… page 11 Bons baisers de Crimée… page 12

Crise ukrainienne : quelles conséquences sur vos investissements ? Crise ukrainienne : quelles conséquences sur vos investissements ? Crise ukrainienne : quelles conséquences sur vos investissements ?

Crise ukrainienne : quelles conséquences sur vos investissements ?… page 13 La faucille, le marteau, le sac et la cendre… page 15

USA USA USA USA

ANGELA DAVIS : La panthère noire du combat humaniste … page 18 RDC

RDC RDC RDC

De l’humour en photos… page 20 France

France France France

Affaire des écoutes : à propos du fond et de la forme… page 22

Belgique Belgique Belgique Belgique

TOUT SUR LE COMPLOT FOMENTÉ CONTRE BAHAR KIMYONGÜR le mardi 18 mars sur la RTBf radio… page 23

Et que tout cela ne vous empêche pas de savourer la douceur de l’heure…

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Dossier Ukraine

Kiev, la Grande Porte ou « Porte dorée »

Annonçons franchement la couleur

Par Guy De Boeck

Que Dialogue des Peuples, redoutable organisation subversive où, d’après notre volumineux dossier à la Sûreté, pullulent les anarchistes, altermondialistes, anarcho-syndicalistes, babouvistes, bolchevistes, collectivistes, communistes, humanistes, marxistes (tendance Groucho) et marxistes (tendance Karl), progressistes, solidaristes, syndicalistes, tiers-mondistes, etc... Que Dialogue des Peuples, donc, ne soit pas précisément sur la même longueur d’ondes que les médias dominants, n’étonnerait personne et même, probablement, n’intéresserait pas grand monde.

Aussi ne vais-je pas dire ici ce que j’en pense. Il y avait plus intéressant à faire que de relater, avec critiques et sarcasmes, ce que le discours dominant ou

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de m’époumoner dans le désert pour faire entendre un discours différent. Car, en me documentant (ce n’est pas parce qu’on est bénévole q’on ne fait pas du travail sérieux, na !), je me suis aperçu que, pour entendre un discours différent, il n’était pas nécessaire de consulter la prose des folliculaires plantant habituellement leurs choux à l’extrême gauche et les arrosant d’encre rouge.

Plutôt que de prétendre « informer » le lecteur de choses qu’il sait déjà, il m’a paru beaucoup plus intéressant de composer un petit assortiment d’articles venant de la Droite. On s’apercevra que leurs auteurs ne partagent pas les thèses habituellement défendues par les médias bien pensants, les jugent même politiquement dangereuses et économiquement absurdes.

Le premier, Paul Craig Roberts est économiste et journaliste. Au début des années 1980, il est sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan, et se fait connaître comme l’un des pères fondateurs de la Reaganomics, notamment par sa contribution à la réforme du « Tax Act » de 1981.C’est donc un paléoconservateur c’est-à-dire quelqu’un partisan d’une ligne conservatrice traditionnelle axée autour du protectionnisme économique, de l’anti- communisme, de l’isolationnisme, d’une interprétation stricte du fédéralisme et des valeurs familiales traditionnelles. Le ministre français de l’économie et des finances, Édouard Balladur, reconnaissant ses compétences, lui décerne la Légion d’honneur en mars 1987 pour son «renouvellement de la science économique et politique après un demi-siècle d’interventionnisme ». Il a été rédacteur et chroniqueur de divers journaux, notamment The Wall Street Journal et BusinessWeek, et il est l’auteur de huit ouvrages, portant notamment sur le marxisme ou le libéralisme. En politique extérieure, ses convictions sont à l’opposé de celles des néoconservateurs. Il a marqué son opposition à la guerre en Irak, et a appelé les élus du Congrès à voter la mise en accusation de George W. Bush. Il est également très critique envers la politique américaine vis-à-vis de l’Iran.Il collabore aujourd’hui à des publications paléoconservatrices telles que The American Conservative, Chronicles Magazine, CounterPunch ou encore VDARE. On ne peut manquer d’être frappé de la manière dont la droite, pas l’extrême-droite du tea party, non la droite conservatrice aux Etats-Unis comme en France (nous l’avons vu avec Carrère d’Encausse) approuve l’attitude de Poutine et va comme ici jusqu’à dénoncer l’aventurisme des dirigeants américains et la manière dont l’Europe par vénalité court au suicide. il y a là une constante puisque ce sont souvent des gouvernements démocrates qui se sont lancés dans les pires expéditions comme le Vietnam alors que certains gouvernements de droite comme Nixon ont été capables de rapprochements avec la Chine. Il y a dans le courant paléoconservateur opposé aux néoconservateurs une dimension gaullienne conservatrice et en même temps très audacieuse au plan international, anticommuniste et capable d’alliances. Notons que Paul Craig Roberts est logique avec lui-même et sa vision internationale puisqu’il a voulu la mise en accusation de G.W.Bush pour la guerre en Irak.

Cela dit faute de connaître ce qu’est le courant de Paul Craig Roberts, il est fréquent que la gauche radicale française traduise les articles de Paul Craig Robert ou ceux de counterpunch sans voir la totalité de ce qui est véhiculé par ce courant, le respect d’un pouvoir fort et certainement une vision de droite, ce qui contribue à entretenir des confusions dans les positionnements.

Cécile Chevré1, elle, est rédactrice en chef de Défis & Profits, publication sur Internet qui propose à ses abonnés des conseils pour profiter « de tout le potentiel des marchés d'investissement internationaux ! ». Son point de vue est donc celui de l’investisseur en Bourse. Nous n’aurons pas la méchanceté d’écrire « … de l’Economie Casino ». Pour elle, qui rédige chaque jour une chronique qui se veut un éclairage lucide et concis sur tous les domaines de la finance afin de profiter des opportunités les plus brûlantes -- et les plus

1 titulaire d’un DEA d’histoire de l’Ecole pratique des hautes études (EPHE) et d’un DESS d’ingénierie documentaire de l’Institut national des techniques de documentation (INTD).

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discrètes -- du moment, de la géopolitique à l'écologie en passant par les sciences, à la recherche de domaines offrant des opportunités lucratives et solides, la crise ukrainienne n’est pas non plus une bonne chose.

Ceci est donc une anthologie, non des raisons de condamner l’attitude prise par l’Ocident au sujet de la crise ukrainienne, mais bien de ceux qui, quoique « pensant bien » et peu suspects d’anticapitalisme, d’antiaméricanisme ou de nostalgies « moscoutaires », trouvent néanmoins qu’il y a des raisons de condamner cette attitude ou de formuler de sévères mises en garde.

Et l’on remarquera que l’un et l’autre évoquent un possible retour, non seulement à la Guerre Froide, mais à ses dangers, à savoir la menace d’un holocauste nucléaire.

Bonne lecture et faites un bon cauchemar…

Quelques renseignements utiles pour ne pas dire trop de conneries

Quand des Etats se mettent à évoquer des « faits historiques » et des « problèmes de minorités » nationales, linguistiques ou culturelles, il n’est pas difficile de deviner qu’ils se cherchent mutuellement des poux sur la tête. Voici quelques-uns de ces faits qu’il n’est pas inutile de connaître, d’autant plus que certains sont généralement peu connus. La plupart des gens ignorent qu’avant d’être absorbée par ‘Empire russe, l’Ukraine en avait été l’ancêtre et qu’au cours de l’histoire la Crimée a été ballottée d’une allégeance à une autre.

La Rus’ et l’Ukraine, mère de la Russie

L'histoire des Slaves de l'Est (parlant les langues slaves orientales : les langues russe, ukrainienne et biélorusse en sont issues) avant le milieu du IX° siècle est peu connue. Seuls de rares documents écrits remontent au milieu du IXe siècle.

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Au IXe siècle, la capitale de la Rus' était Kiev. Fondée à l'origine par les Varègues (viking) et centrée sur Novgorod, la Rus', légendairement fondée par Hrörekr (Riourik), tire son nom du varègue rodslagen (« le pays du gouvernail »). Sviatoslav Ier, fils du chef des Varègues, Igor de Kiev, fut le premier souverain Rus' de Kiev à prendre un nom slave. La première chronique russe, la Chronique de Nestor, ou Chronique des temps passés, d'abord rédigée par le moine Nestor et ses continuateurs de la Laure des Grottes de Kiev aux alentours de l'année 1111, permet de mieux connaître l'histoire des Slaves de l'Est. Elle débute avec la période du Khanat de la Rus' qui précéda celle de la Rus' de Kiev, appelée également la Russie de Kiev ou Russie kievienne dans les travaux historiographiques ultérieurs. La Rus' s'étendait de la mer Baltique jusqu'à la mer Noire, à la Volga, au Royaume de Pologne et à ce qui deviendra le Grand- duché de Lituanie. Bien plus tard, c’est par référence à cette « Rus’ originelle » que des souverains se donneront le titre de « tsar de toutes les Russies », désignant par là la Russie, la Biélorussie (Belarus) et l’Ukraine.

La principauté médiévale slave orientale de la Rus’ de Kiev exista entre environ 860 et le milieu du XIIIe siècle, période durant laquelle elle se désagrégea en une multitude de principautés avant de tomber formellement devant l'invasion mongole de 1240. L'Ukraine fut le foyer du premier État slave oriental, fondé par des Scandinaves : la Rus' de Kiev, qui durant les Xe et XIe siècles fut l'État le plus vaste et aussi, après l'Empire byzantin, le plus puissant d'Europe.

L’on ne sait si Riourik eut vraiment autant de descendants que le disent les chroniqueurs, mais en tous cas, tous les princes qui se succédèrent sur les trônes des différentes principautés de la Rus’ se proclamèrent ses descendants et sont connus comme les « Riourikides ». Cela inclut les Grands ducs puis Grands Princes de Moscou, puis de Moscou et de Vladimir qui, à partir d’Ivan IV le Terrible prendront

le titre de tsar de Russie. Plutôt que comme une véritable parenté biologique des Princes, cette généalogie supposée montre ce que sont la Russie et l’Ukraine : des cusines u des seurs, mais qui n’ont pas grandi à la même vitesse.

Grandeur et décadence de la Rus’ de Kiev

Au IXe siècle, donc, Kiev fut prise aux Khazars par les Varègues (Vikings orientaux en russe) de Novgorod sous les ordres d’Oleg le Sage. Située sur des routes marchandes lucratives, la Rus’ de Kiev devint rapidement le centre d'un puissant État slave. En 988, sous le règne de Vladimir le Grand, un missionnaire chrétien, Cyrille, convertit l'aristocratie kiévienne et la majorité de la population. Il a donné son nom à l’alphabet cyrillique. Sous le règne de Iaroslav le Sage, le prestige de l'État kiévien atteignit son apogée : il s'étendait alors de la mer Baltique à

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la mer Noire et du confluent de l'Oka avec la Volga jusqu'aux Carpates du Nord. Iaroslav fut grand bâtisseur et législateur. Droit, éducation, architecture et art connaîtront un renouveau impressionnant sous son règne.

Décadence de Kiev, puis de Moscou

Cependant, au XIIe siècle, des conflits éclatèrent entre différents seigneurs locaux. Ces conflits menèrent l'État kiévien au déclin, fractionné en plusieurs principautés rivales. Kiev fut saccagée par la principauté de Vladimir (1169) durant la lutte pour le pouvoir entre les princes et plus tard par les Coumans et les Tatars Mongols aux XIIe et XIIIe siècles. Ces derniers finirent par imposer leur souveraineté dans toutes les principautés.

Durant le XIVe siècle, Polonais et Lituaniens combattirent l'envahisseur mongol et finalement toute l'Ukraine septentrionale passa sous l'autorité de la Pologne et de la Lituanie. Les Tatars ne gardèrent que le littoral de la Mer Noire et la Crimée ; toutefois, de 1412 à 1484, la Pologne atteignit la mer Noire près d'Otchakiv (vers l'actuelle Odessa). C'est durant cette domination lituano-polonaise, à partir du XVe siècle, qu’apparurent les premiers Cosaques : il s’agissait de paysans orthodoxes qui refusaient la servitude et l'assimilation aux Polonais catholiques. Le royaume de Pologne les toléra et les utilisa contre les Tatars, puis, à partir du XVIe siècle, contre les Ottomans, devenus suzerains des Tatars de Crimée. Affaiblie par des querelles internes et les invasions mongoles, la Ruthénie fut progressivement intégrée à l’ensemble polono-lituanien

La Russie a bénéficié des troubles pour prendre la tête de la région, et une autre étape du développement de la Moscovie unifiée commence au XVIe siècle. Ivan IV, dit Ivan le Terrible (1530 – 1584), grand-prince de Vladimir et Moscou devient le premier tsar de Russie en 1547 à 1584. Mais ses successeurs sont faibles et la Russie connaît à son tour les troubles puis la domination polonaise. Cela s'achève au XVIIe siècle par le « Temps des troubles » (1598-1613) qui marque la fin de la dynastie riourikide et l'avènement de la deuxième dynastie russe, celle des Romanov, en 1613.

L’État cosaque en Ukraine de l’Est.

À la suite de la révolution paysanne anti-féodale de1648-1654, la partie orientale de l'Ukraine s’émancipa du pouvoir lituanien et se constitua en État autonome de caste cosaque : le Hetmanat cosaque, administré par les chefs cosaques et dirigé par un Hetman élu, fut établi et perdura pendant plus d'un siècle malgré la pression des envahisseurs moscovites attirés par les terres riches et fertiles. À la suite du traité d'Androussovo, il fut partagé en deux : une partie fut placée sous le protectorat de la République des Deux Nations2, l'autre sous un protectorat moscovite qui perdura pendant plus d'un siècle. Le territoire des Cosaques Zaporogues de la Sich fut tout d'abord cogéré par les deux souverains. A partir de là, l’Ukraine va connaître plusieurs partages et la domination russe et autrichienne.

Catherine II la Grande supprima le Hetmanat au milieu du XVIIIe siècle et détruisit la Sich dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Le partage de la Pologne lui permit de récupérer pratiquement toute l'Ukraine de la rive droite, à l'exception de la Galicie, passée sous contrôle de l'Autriche. C’est sous son règne également que l’Empire russe acheva de conquérir l’actuel territoire Ukrainien en s’emparant de la Crimée dont les Turcs furent alors définitivement chassés.

2 République fédérale aristocratique formée en 1569 à partir du Royaume de Pologne et du Grand-duché de Lituanie. Elle a duré jusqu'à la troisième partition de la Pologne en 1795.

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La question de la Crimée

L'Ukraine est divisée en 24 régions administratives ou oblasti, (singulier : oblast), une république autonome (avtonomna respublika) en Crimée, et deux municipalités avec un statut juridique particulier, Kiev et Sébastopol.

Il ressort de ce qui précède que la Crimée n’a fait partie de l’Empire russe que depuis peu avant 1800. Son rattachement à l’Ukraine, lui, ne date que de 1954, Ukraine et Russie étant alors unies dans l’URSS. Tout le reste de son histoire est d’abord grecque (l'antique Tauride), puis turco-tartare. Son nom de Crimée vient du tatar local : Qırım signifiant « ma colline » (qır « colline », ım « ma ») mais aussi probablement du grec Κύµη signifiant « frontière »).

Les seuls « Criméens de souche » au sens strict, les Tatars, bien que renforcés par des populations de même origine déplacées sous Staline, ne font même plus 20% de la population.

Le reste, qu’il s’agisse de la majorité russe ou de la minorité ukrainienne, représente un peuplement récent, même si bien des gens parmi eux peuvent à bon droit se dire « criméens depuis plusieurs générations ».

La Crimée, donc, est une péninsule du sud de l'Ukraine (et du sud-ouest de la Russie), qui s'avance dans la mer Noire. Elle a successivement fait partie de l'Empire ottoman, de l'Empire russe et de l'URSS. Dans le cadre de l'URSS, elle constitue une république socialiste soviétique autonome, puis un oblast qui fait d'abord partie de la République socialiste fédérative soviétique de Russie, avant d'être cédée, en 1954, à la République socialiste soviétique d'Ukraine. En 1991, tout en étant de majorité russophone, la Crimée a finalement obtenue le statut de République autonome de Crimée, au sein d'une Ukraine devenue indépendante. Sa capitale est Simféropol.

Soit dit en passant, si l’on se met à discuter de la légalité ou non du référendum criméen, qui va probablement approuver l’indépendance d’abord, puis le rattachement à la Russie, l’on est fondé à se demander de quel droit l’on interdirait à une République dite « autonome » d’organiser une consultation populaire. Ou alors, que veut encore dire le mot « autonomie » ? C’est ici que l’affaire se corse, parce que la Crimée intéresse les Russes plus que toutes les autres parties intéressées. La péninsule est réputée pour ses vignobles, ses vergers, ses lieux de villégiatures, ses sites archéologiques et ses zones touristiques, telle la station balnéaire de Yalta, où ont été signés en 1945 les accords historiques entre Staline, Roosevelt et Churchill.

Mais ce n’est pas la possibilité « faire bronzette », de déguster les grands crûs locaux ou de contempler des paysages ensoleillés qui les intéresse. Les causes de leur intérêt, et le « crise de Crimée » s’appellent Perekop, Kerch et Sébastopol.

Par fatalité géographique, la Russie est, depuis toujours, avidement à la recherche d’accès aux mers chaudes. C’est à dire à des ports qui ne soient jamais pris par les glaces. Or, la Crimée ferme presque entièrement le passage entre la Mer d’Azov et la Mer Noire, laquelle donne accès à la Méditerranée. Le seul passage est l’étroit détroit de Kerch.

Si l’o passe sur la plancher des vaches, l’on s’aperçoit que le rattachement de la péninsule au continent n’est pas plus fameux. Si, du côté de Kerch, la Crimée est presque reliée à la Russie, il ne s’en faut pas de beaucoup qu’elle soit une île. Son seul accès par terre est l’isthme de Perekop, qui la rattache à l’Ukraine. La gaffe de Krouchtchev, en 1954, (J’en connais qui diront « une connerie de plus ! ») de rattacher la Crimée à la république d’Ukraine, s’expliquait sans doute par des considérations pratiques liées au fait que tout, et en particulier

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les chemin de fers et les routes, doit passer par Perekop et l’Ukraine. Comme, de toute façon, à cette époque là, tout restait à l’intérieur de l’URSS, cela pouvait sembler un détail.

A partir du moment où la limite Russie / Ukraine devenait une frontière entre états différents, la situation changeait du tout au tout, du fait du rôle stratégique de la base navale de Sébastopol. La ville de Sébastopol, grand port de guerre sur la mer Noire au sud-ouest de la péninsule, ne fait plus partie de la République autonome de Crimée. Son secteur possède un statut administratif spécial au sein de l'Ukraine. Mais, si l’Ukraine devait se dnner un régime hostle à la Russie, la situation des marins de Sébastopol pourrait, dans les cauchemars des Russes, se mettre à ressembler à celle des Américains à Guantanamo.

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« Poutine parle » par Paul Craig Roberts

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POUTINE PARLE

article paru dans le Foreign Policy4 le 10 mars

Les américains n’ont pas connu depuis si longtemps une direction politique ou des médias indépendants qu’ils sont frappés par les réponses directes du Président russe et par des médias posant des questions vraies, certaines sous l’influence de la propagande de Washington. Les américains seront aussi frappés par la manière dont les faits concernant la situation de l’Ukraine divergent du flot constant de mensonges déversés depuis Washington, ses marionnettes européennes et des médias préformés.

La direction tranquille de Poutine, l’absence de déclarations provocatrices et de menaces et son insistance sur la légalité apparaîtra aux yeux des gens en opposition totale avec les menaces de l’Ouest et le soutien apporté au renversement violent d’un gouvernement démocratiquement élu. Il est stupéfiant que la seule direction du monde vienne de la Russie, de la Chine et de trois ou quatre pays en Amérique du Sud. Le monde Occidental n’a plus la capacité diplomatique. Au lieu de cela, le monde Occidental compte sur la propagande, sur les menaces, la force et complote pour renverser des gouvernements qu’il rend d’abord démoniaques.

Remarquez que Poutine demande à plusieurs reprises pourquoi l’Ouest a créé la crise en Ukraine. Il met l’accent sur un point important, dans des pays post-soviétiques la légalité et la démocratie sont fragiles. On ne favorise pas de démocratie et la légalité en renversant la démocratie avant qu’elle n’ait pris des racines et en mettant en place un gouvernement non élu par la force et l’illégalité. Il est impossible de contester ce point. Pourquoi, en effet, l’Ouest a- t-il assassiné la démocratie et l’ordre constitutionnel en Ukraine ?

Le fait que Poutine pose la question ne signifie pas qu’il n’en connaît pas la réponse. Il ne donne pas la réponse, parce qu’il est un diplomate et a toujours un peu d’espoir que le bon sens et la bonne volonté puissent prévaloir. Il sait que l’Ouest a soutenu le renversement du gouvernement ukrainien dans le cadre de sa poussée stratégique contre la souveraineté et l’indépendance de la Russie. L’alignement de l’Ukraine sur l’OTAN signifie des bases de

3 http://www.foreignpolicyjournal.com/2014/03/10/ukraine-putin-speaks/#.Ux8iGWtl1co.facebook 4 Foreign Policy est un magazine américain bimestriel créé en 1970 par Samuel P. Huntington et Warren Demian Manshel. Il était publié jusqu’à fin 2009 par la Fondation Carnegie pour la Paix Internationale à

Washington, D.C.. Il a été racheté par The Washington Post Company fin septembre 20091. Les thèmes centraux sont les affaires étrangères et l’économie.

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missile américaines en Ukraine. Souvenez-vous comment les Américains ont été terrifiés par des bases de missiles soviétiques à Cuba.

Poutine sait que Washington dans la poursuite d’hégémonie mondiale conduit le monde vers une guerre dangereuse dans laquelle aucun côté ne peut accepter de reculer.

Ainsi, des armes nucléaires interviendront. Poutine sait que Washington s’est retiré du traité sur les anti-missile balistiques et a installé des missiles anti-balistiques en Pologne pour détruire la force de dissuasion nucléaire de la Russie. Poutine sait que Washington a changé sa doctrine de guerre pour permettre l’attaque nucléaire préventive, ce qui va dans le sens d’un affrontement avec la Russie.

Poutine sait aussi que seule l’Europe peut empêcher cet anéantissement final. Donc, Poutine ne fait pas de déclarations provocatrices ou n’accomplit pas d’actions déterminées. Il espère que l’Europe remarquera son comportement raisonnable contrastant avec le comportement irréfléchi de Washington et se rendra compte que l’Europe et l’OTAN doivent cesser de permettre à Washington sa poursuite de l’hégémonie, une poursuite qui conduit le monde à sa destruction. Poutine espère que le sens de leur autoconservation prévaudra chez les Européens sur leur soif de l’argent de Washington et des invitations au dîner à la Maison Blanche.

En prenant cette approche humaine et raisonnable, Poutine s’est établi comme le vrai leader du monde. Washington résiste à la direction de Poutine en le diabolisant. La direction de Poutine contrecarre Washington et fait de Poutine un candidat à son propre assassinat.

. Une crise peut en cacher une autre

Par Cécile Chevré

Les multiples rebondissements, tenants et aboutissements de la crise ukrainienne sont révélateurs d'un pays politiquement, culturellement et économiquement tiraillé entre deux grandes sphères d'influence, celle de la Russie et celle de l'Europe.

Union européenne contre Russie ?

Commençons par un rapide rappel des récents bouleversements politiques du pays :

2004 : Après la réélection très contestée de Ianoukovitch (déjà lui), la révolution orange, menée par Viktor Iouchtchenko et Ioulia Tymochenko, prend le pouvoir. Le nouveau gouvernement, plus libéral, s'ouvre clairement à l'Europe et l'Occident en général.

Mais les conséquences de la crise de 2008 affaiblissent encore plus une économie déjà minée.

2010 : Retour de Ianoukovitch au pouvoir. L'Ukraine est alors prise entre les intérêts européens et russes. Toute la situation de l'Ukraine ne se résume pas à ce jeu d'influence mais force est de reconnaître que la lutte entre l'Europe et Moscou se cristallise autour de l'Ukraine et des ex-pays soviétiques depuis plusieurs années.

Des deux côtés, les intérêts économiques sont d'importance. Malgré le rapprochement politique de l'Ukraine avec l'Europe depuis la révolution orange, les intérêts économiques russes sont encore bien présents dans le pays, ne serait-ce qu'à cause de la dépendance

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ukrainienne au gaz russe. Le pays importe en effet 58% de sa consommation de Russie. Or ce moyen de pression a été déjà utilisé plusieurs fois par Moscou pour se faire entendre, aussi bien en 2006 qu'en 2009.

Ensuite, la Russie a clairement des ambitions sur la région et tout particulièrement sur les anciennes républiques soviétiques. Moscou essaie ainsi de convaincre l'Ukraine de rejoindre l'Union douanière comprenant déjà la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan.

Face à cette influence russe, l'Ukraine a aussi ces dernières années été courtisées par l'Europe.

L'Ukraine a ainsi intégré le Partenariat Oriental de l'UE, un accord signé en 2009 avec l'Ukraine, donc, mais aussi l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie et la Moldavie.

En jeu : des aides financières mais aussi divers accords économiques tels que des accords d'association, des accords de libre-échange et une coopération dans divers secteurs dont celui de l'énergie. L'objectif de ce partenariat est très clairement de contrer la puissance de Moscou.

Pour l'Ukraine, ce partenariat ouvre en outre la possibilité d'une demande d'adhésion à l'UE.

Depuis quelques mois, les pressions entre ces grandes forces en présence se sont accentuées jusqu'à ce qu'en novembre dernier, Ianoukovitch annonce la rupture des négociations avec l'UE. Une décision qui a participé au regain de contestation contre le président ukrainien.

Ianoukovitch s'est laissé convaincre par Moscou qui lui a promis non seulement une baisse du prix du gaz (et au vu des températures qui peuvent être atteintes dans le pays en hiver, le côté décisif du prix du chauffage est évident) mais aussi une aide financière.

Crise économique rencontre crise politique

Car le pays se débat dans une importante crise économique. La croissance a été nulle en 2013 et les récents événements ainsi que la chute de la consommation rend improbable le précédent objectif d'une croissance de 1,2% cette année. Les exportations du pays (essentiellement métallurgiques) ont pâti de la faible demande des principaux partenaires commerciaux du pays (Europe et Russie). En outre, le prix des principales importations du pays (gaz et pétrole) sont restés élevés.

L'Ukraine s'est aussi fortement endettée. Dans les 12 mois à venir, le pays devra rembourser 66 milliards de dollars alors que ses caisses sont vides.

Pour ne rien arranger, les réserves de change du pays ont fondu comme neige au soleil (passant de 17,8 milliards de dollars en décembre dernier à 2,6 milliards de dollars actuellement). La banque centrale ukrainienne n'a donc plus les moyens de soutenir sa monnaie, qui a chuté de 20% face au dollar depuis fin 2013.

Aujourd'hui, l'Ukraine est dos au mur. Sur les 15 milliards de dollars promis par la Russie, seuls 3 milliards ont été versés, le reste étant suspendu par Moscou qui désapprouve (et le mot est faible), la destitution de Ianoukovitch.

On assiste à un véritable phénomène de bank run – les liquidités fuyant les banques du pays, accentuant encore leur fragilité. Les retraits ont d'ailleurs été fortement limités pour contenir le mouvement. Dans les semaines qui viennent, on devrait donc mesurer les conséquences réelles de la crise bancaire ukrainienne sur les banques russes (très impliquées dans le pays) mais aussi européennes qui y sont aussi présentes.

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Si l'UE, le FMI et les Etats-Unis semblent bien décider à soutenir financièrement le pays mais l'intervention militaire russe en Crimée – et le scénario d'une scission en deux du pays – complique encore le tableau.

Quand les marchés prennent conscience de ce qui se passe en Ukraine

Les Bourses mondiales, après avoir ignoré les troubles politiques ukrainiens ces dernières semaines, accusent le coup depuis une petite dizaine de jours avec la montée des tensions politiques entre, pour résumer à traits très grossiers, le bloc occidental et la Russie.

Du côté des actions, les valeurs les plus exposées à l'Ukraine et à la Russie sont évidemment en première ligne. Parmi elles, la Société Générale ou encore Renault. La Société générale avait en effet accru sa participation en novembre dernier dans la banque russe Rosbank. Pas de chance.

Et comme dans toutes périodes de crise, les investisseurs se ruent vers les valeurs refuge, dont l'obligataire refuge (bons du Trésor, obligations allemandes...), l'or et le pétrole. Vous le savez, le pétrole est prompt à s'enflammer en cas de tensions géopolitiques en Europe ou au Moyen-Orient. Flambée qui est généralement de courte durée. Mais à plus long terme, c'est le cours d'une autre énergie, le gaz, qui risque de faire les frais des tensions entre la Russie et l'Occident.

Le retour de la Guerre froide ?

Par Cécile Chevré

Née à la fin des années 70, la Guerre froide n'est, pour moi, qu'un chapitre dans mes manuels d'Histoire. J'ai certes des souvenirs de la chute du mur de Berlin et de la fin de l'URSS mais je n'ai pas grandi dans un monde dans lequel la menace d'une nouvelle guerre nucléaire était imminente.

C'est pourquoi l'affrontement actuel de la Russie et des Etats-Unis au sujet de l'Ukraine me donne l'impression de prendre une machine à remonter le temps et de revivre -- évidemment dans une très moindre mesure -- les grandes heures d'un des grands conflits du XXe siècle.

Le conflit autour de l'Ukraine ne débouchera certainement pas sur une Troisième Guerre mondiale (quel serait l'intérêt des deux parties ?) mais force est de reconnaître que l'on voit mal comment un compromis satisfaisant pourrait être trouvé dans les jours qui viennent.

Dans cette affaire, les enjeux politiques et nationaux sont évidemment de première importance mais ne doivent pas faire oublier les aspects économiques. C'est du moins ce que je me suis efforcée de mettre en avant.

Hier, je vous disais que la crise actuelle allait inciter les Européens à diversifier leur approvisionnement en gaz.

Je ne croyais pas si bien dire. Les Etats-Unis viennent en effet d'annoncer deux décisions qui viennent ajouter un peu d'huile (ou de pétrole) sur le brasier ukrainien.

C'est ce que vous expliquait très bien Philippe Béchade dans La Lettre PitBull hier : "L'autre phénomène marquant, mercredi dernier, ce fut l'annonce par Washington de la décision de 'libérer une fraction de ses réserves stratégiques de pétrole'. Cela faisait des années que les militants des droits de l'homme exigeaient que le gouvernement américain mette fin à ce maintien en captivité injustifiable.

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Est-ce que la Maison Blanche essaye de jouer un nouveau tour au maître du Kremlin en faisant plonger les cours du pétrole de 2% sous les 98 $ (contre 104 $ mardi dernier) ? Bien sûr, je ne crois pas un instant à une pure coïncidence : quel est l'intérêt de faire une telle annonce alors que les prix sont déjà retombés sous les 100 $ ? S'il s'était agi de soulager le portefeuille des ménages américains, il aurait fallu le faire alors que se déchaînait le polar vortex, pas quand les derniers nuages de neige s'éloignent.

Par contre, à trois jours du référendum organisé en Crimée, le timing fait sens : les Etats- Unis veulent montrer qu'ils ont les moyens de peser également sur le cours de l'or noir, principale source de revenus de la Russie.

Dans le même temps, les Etats-Unis songent à mettre fin à l'embargo en vigueur depuis les années 70 concernant les exportations du gaz à destination des pays européens. Il est en effet vendu sur place sous son prix de revient et pourrait être beaucoup mieux valorisé à l'étranger sous forme liquéfiée, tout en restant moins cher que celui vendu à l'Europe par la Russie."

Ou comment un conflit en Ukraine incite les Etats-Unis à accélérer leur mutation vers l'exportation d'hydrocarbures.

Comme je le disais hier à ceux d'entre vous qui me suivent dans les Marchés en 5 Minutes :

"Pour être tout à fait honnête avec vous, je ne pense pas que les déclarations américaines vont changer la donne à très court terme mais, à moyen terme, si les Etats-Unis se lancent vraiment dans l'exportation de GNL (gaz naturel liquéfié), il y aura quelques belles opportunités d'investissement... dont nous vous parlerons bien sûr !"

Bons baisers de Crimée

Par Cécile Chevré

L'Ukraine s'est de nouveau rappelée aux bons souvenirs des marchés quand le Parlement autonome de Crimée a déclaré la région indépendante à une écrasante majorité. Cela donne une bonne idée de ce qui va se passer dimanche prochain alors que sera organisé un référendum sur un rattachement à la Russie. En cas de réponse favorable, la Crimée demanderait alors à rejoindre la Fédération de Russie.

Evidemment, ni l'Ukraine ni l'Union européenne n'ont apprécié la déclaration du Parlement de Crimée, considérant à la fois le référendum et cette décision comme illégaux.

"Dans sa forme actuelle, le référendum concernant la Crimée prévu pour le 16 mars n'est pas conforme à la Constitution ukrainienne et doit être considéré comme illégal", a indiqué Didier Burkhalter, le président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), cité par Le Monde.

Entre les mauvaises nouvelles venues de Chine et la montée des tensions en Ukraine, les Bourses mondiales n'ont pas vraiment eu le choix que de marquer le coup. Hier, le CAC a clôturé en baisse de 0,48%, le S&P 500 0,51% et le Dow Jones de 0,41%.

Et en fin de matinée aujourd'hui, le CAC décrochait de plus de 1%.

Aujourd'hui, je poursuis donc ma réflexion sur les conséquences économiques de la crise ukrainienne... sur vos investissements. Energie, agriculture, pays émergents... les événements

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récents ne sont pas sans faire des vagues dans nos portefeuilles, comme vous le découvrirez dans quelques instants.

Crise ukrainienne : quelles conséquences sur vos investissements ?

Par Cécile Chevré,

Hier, nous nous sommes intéressés aux racines économiques et politiques de la crise ukrainienne, partagé depuis la chute de l'URSS entre la sphère d'influence européenne et russe.

Aujourd'hui, je vous propose de continuer notre analyse économique de cette crise en nous intéressant aux principaux secteurs et valeurs qui subissent le contrecoup -- ou vont profiter -- des tensions entre l'Europe et les Etats-Unis, la Russie et l'Ukraine. Et tout d'abord, le secteur gazier.

Le gaz, une énergie au coeur du conflit

En effet, comme le rappelait la semaine dernière le Wall Street Journal : "Pendant 30 ans, la Russie a essayé de donner à l'Europe l'image d'un fournisseur fiable d'énergie. Si elle tente le tout pour le tout en Ukraine, c'est qu'elle se moque de sa réputation en Europe car il est certain qu'il y aurait une réaction sévère en cas de coupure même temporaire de l'arrivée de gaz".

En effet, 25% du gaz consommé en Europe est russe... Et 60% de ce gaz passe par l'Ukraine, via des pipelines.

L'Ukraine est quant à elle bien plus dépendante du bon vouloir russe en matière d'énergie, puisqu'elle importe 60% de sa consommation de Russie. Les 2 pays ont d'ailleurs conclu un accord depuis 1997 autorisant la Russie à louer la presque totalité du port de Sébastopol (seul accès pour la Russie à la mer Noire) pour 20 ans en échange d'un loyer annuel de 8 millions de dollars. En 2010, Ianoukovitch a prolongé ce bail jusqu'en 2042 en échange d'une

réduction de 30% du prix du gaz russe.

Le gaz était encore au coeur des récentes négociations entre les deux pays puisque le prêt de 15 milliards de dollars accordé par la Russie à une Ukraine au bord de la faillite était accompagné d'une nouvelle baisse de 30% des prix du gaz.

Les événements récents ont évidemment mis à mal ces accords. La Russie n'a pour l'instant versé qu'une toute première tranche de 3 milliards de dollars et est revenue sur la baisse de 30% des prix du gaz.

L'arme gazière est régulièrement utilisée par Moscou pour faire pression sur l'Ukraine. Cela avait déjà été le cas en 2006 et en 2009 avec pour toile de fond des tensions économiques (prix du gaz et règlement d'arriérés) mais aussi politiques. En effet, à chaque fois, ces blocages étaient l'occasion pour Moscou de montrer de manière très concrète son désaccord quant aux négociations entre l'UE et l'Ukraine. L'Europe s'était déjà à l'époque inquiétée de sa dépendance au gaz russe.

25% du gaz consommé en Europe est russe... Et 60% de ce gaz passe par l'Ukraine, via des pipelines

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Aujourd'hui, la montée des tensions politiques entre l'Ukraine et la Russie devrait donc remettre d'actualité les efforts de l'Europe pour, tout d'abord, contourner l'Ukraine. Plusieurs pipelines vont dans ce sens. C'est le cas du pipeline North Stream ou encore de South Stream, toujours en construction, mais contrôlés par Gazprom.

L'Europe pourrait donc se tourner vers d'autres sources d'approvisionnement en gaz, que cela soit le GNL ou la relance de la prospection en mer du Nord.

Cependant, d'un point de vue très pragmatique, les prix du gaz ne devraient pas augmenter en France, même si la crise s'envenimait, la consommation de l'Hexagone ne dépendant qu'à 15%

du gaz russe. Ce n'est cependant pas le cas pour tous les pays européens, et en particulier ceux du nord, plus dépendants, voire complètement dépendants, au gaz venu de Russie via

l'Ukraine. La Finlande, les pays baltes et, dans une moindre mesure, la Pologne, l'Allemagne ou l'Autriche sont dans ce cas de figure.

Une dépendance qui est d'ailleurs sous le feu de l'actualité. Le Premier ministre polonais s'est ainsi inquiété de la dépendance de l'Allemagne au gaz

russe qui, selon lui, pourrait peser sur les décisions allemandes dans la crise ukrainienne. "La dépendance de l'Allemagne au gaz russe peut limiter réellement la

souveraineté de l'Europe. J'en suis convaincu", a-t-il déclaré le 10 mars dernier. Bonne ambiance au sein de l'Europe...

L'agriculture, préservée ?

Autre secteur exposé à la crise ukrainienne : celui de l'agriculture. L'Ukraine est le quatrième plus gros exportateur mondial de maïs de la planète, et le cinquième de blé. Le cours du maïs ukrainien a flambé d'environ 10 $ le boisseau la semaine dernière mais les tensions sur les prix semblent aujourd'hui en voie d'apaisement alors que le FMI s'est engagé à fournir une

aide financière au pays.

Pour l'instant donc, les principaux acteurs du secteur ne s'inquiètent pas outre mesure des conséquences de la crise ukrainienne aussi bien sur les récoltes que sur les exportations de blé ou de maïs.

Seules des valeurs fortement implantées dans le pays, comme AgroGeneration, subissent le contrecoup boursier de la crise ukrainienne. Le producteur de céréales, fondé par Charles Beigbeder, est en effet très présent en Ukraine, pays dans lequel il réalise les trois quarts de son CA. L'exemple parfait d'une valeur à éviter tant que les tensions ne sont pas apaisées.

C'est à plus long terme que la crise ukrainienne pourrait éroder la puissance agricole du pays.

Entre la baisse du cours de la devise ukrainienne qui décourage les agriculteurs à vendre et les difficultés des banques qui vont limiter leurs prêts, le secteur risque de ralentir.

La Russie, contrecoup économique ?

Le pays qui a le plus à perdre économiquement avec cette crise, outre l'Ukraine, c'est la Russie, dont la croissance est en berne à un peu plus de 1,5% l'année dernière (contre plus de L'arme gazière est

régulièrement utilisée par Moscou pour faire pression sur l'Ukraine

Les prix du gaz ne devraient pas augmenter en France, même si la crise s'envenimait

L'Ukraine est le quatrième plus gros exportateur mondial de maïs de la planète, et le cinquième de blé

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8% en 2007). Pour 2014, le FMI vient d'ailleurs de revoir à la baisse ses prévisions de croissance, de 3% à 2%.

Cependant, tant que le pétrole se maintient à un cours élevé, l'économie russe -- qui dépend à 80% de ses exportations de matières premières -- devrait éviter la catastrophe.

L'Ukraine a d'autant moins intérêt à réduire ses exportations de gaz vers l'Europe, ce qui la priverait d'importants revenus.

Qu'est-ce que cela signifie pour vous ?

- Attention aux valeurs trop exposées à l'Ukraine et la Russie. Les conséquences économiques d'une possible sécession de la Crimée sont loin d'être identifiées.

- Oui, l'or et le pétrole servent de valeurs refuge quand les tensions augmentent mais ces flambées des cours ne sont que passagères. Pour le dire clairement, l'or pourrait de nouveau corriger dans les jours qui viennent et le passage au-dessus des 1 350 points devrait être temporaire.

- La crise ukrainienne a rappelé aux Européens que l'approvisionnement en gaz russe restait problématique. Le GNL, le gaz naturel liquéfié et qui peut donc être transporté par voie maritime, est une alternative crédible, portée par une demande mondiale en constante progression.

La faucille, le marteau, le sac et la cendre

Par Guy De Boeck

« On croyait être sortis de la Guerre Froide, et nous y revoilà ! ». C’est à cela que reviennent d’innombrables commentaires, des deux côtés de l’Atlantique et chez des gens fort différents. Pourquoi ?

Je crois qu’à distance dans le temps, comme nous le sommes, la Guerre Froide finit par apparaître sous un faux jour. Nous avons bien plus de souvenir du « froid » que de la

« guerre ». La sensation dont on garde le plus souvenir, parce qu’elle était la plus pénible, était la peur de l’anéantissement nucléaire. Or, ça n’a pas fait « boum ». Donc, il n’y a pas de dégâts. Donc, à distance, la Guerre Froide apparaît comme une période de non-guerre, presque de paix. A tout le moins, on y voit une période où les affrontements ont été symboliques, où la musculation et les discours ont tenu plus de place que les canons et le sang. Même si cela suppose un oubli un peu commode des « conflits périphériques » qui ont,

Le pays qui a le plus à perdre économiquement avec cette crise, outre l'Ukraine, c'est la Russie

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eux, fait des morts et des dégâts bien réels, il est exact qu’entre es principales puissances impliquées, la Guerre froide a un peu ris figure de jeu de société où, comme aux échecs, tout est prévu et cdifié à l’avance. Par comparaison, le monde actuel a des allures de pandémonium plein de brui et de fureur et l’on comprend que le dialoguiste d’un James Bond Fasse dire par « M », découvrant que sur une sorte de marché persan aux armements rempli de terroristes surexcités, il y a une bombe nucléaire « Bon Dieu ! Ce que je regrette la Guerre froide ! ». Pour un peu, on lui aurait fait ajouter « Au moins, les Popoff, c’étaient des gentlemen qui avaient du fair play ».

On finit par oublier qu’il s’est agi d’une Guerre, même si elle a été de basse inensité quant ax opérations vraiment violentes, et que, comme telle, elle a eu les traits caractéristiques qu’ont eu toutes les guerres de l’histoire. Elle visait à l’anéantissement complet de l’adversaire, et elle a fait des vainqueurs et des vaincus. Cette situation permet au vainqueur de discuter ses conditions et d’imposer au vaincu les attitudes que l’on attend de lui.

Dans les guerres d’Ancien Régime, c’était fort simle. L’on se battait par exemple pour une province dont la possession était contestée. Le vainqueur prenait la province en question et l’on se disait « au revoir » entre gens bien élevés, et presque en se fixant rendez-vous pour

« remettre ça ». C’était parfaitement cynique et tout le monde était d’accord pour admettre que la morale n’y avait nulle part.

Au siècle dernier qui, avant la Guerre froide, fut aussi endeuillé par deux guerres mondiales, l’on introduisit dans ces affrontements cyniques une dimension morale. La Guerre fut désormais vécue comme un affrontement entre les Forces du Bien et les Suppôts du Mal et ce que l’on attend désormais du vaincu, ce n’est pas seulement qu’il dépose les armes et reconnaisse qu’il ne peut plus lutter, mais aussi qu’il prenne sur lui toute la responsabilité morale du conflit. Après l’avoir, au cours de la guerre, décrit comme le diable, on attend de lui un aveu public « Oui, c’est vrai, je m’appelle Belzébuth ». Et, ce qui plus fort, on attend de lui qu’il en soi lui-même sincèrement convaincu !

On a eu l’occasion de voir ce que cela donne en pratique : imposer lors du Traité de Versailles toute la responsabilité morale de la guerre de 14 a préparé celle de 40 et nous avons chaque jour la preuve que les fascistes qui ont causé cette dernière n’ont rien appris, ni oublié.

Et précisément, il me semble que lorsque l’on s’indigne, à propos de l’actuelle question ukrainienne, mais aussi de toute une série d’événement, hélas souvent conflictuels et violents, survenus en Europe orientale, c'est-à-dire dans ce qui fut le « bloc prosoviétique », la question fondamentale, et qui justement parce qu’elle fondamentale, demeure non-dite, inexprimée, est celle-ci : « Comment ces gens ne comprennent-ils pas que, étant dirigeants d’un pays qui a fait parte de l’Axe du Mal, il n’ont plus d’autre attitude légitime et acceptable que de faire pénitence sous le sac et a cendre ? ».

Aujourd’hui, il s’agit de la Russie et de Vladimir Poutine. Hier, il s’agissait de la Serbie et de Milosevic.

Lorsque Paul Craigh Roberts écrit : « La direction tranquille de Poutine, l’absence de déclarations provocatrices et de menaces et son insistance sur la légalité apparaîtra aux yeux des gens en opposition totale avec les menaces de l’Ouest et le soutien apporté au renversement violent d’un gouvernement démocratiquement élu. Il est stupéfiant que la seule direction du monde vienne de la Russie, de la Chine et de trois ou quatre pays en Amérique du Sud. Le monde Occidental n’a plus la capacité diplomatique. Au lieu de cela, le monde Occidental compte sur la propagande, sur les menaces, la force et complote pour renverser des gouvernements qu’il rend d’abord démoniaques », ce qu’il dit revient à ceci : l’Occident continue à se comporter comme du temps de la Guerre froide, à remplacer l’argumentation

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par des slogans et s’indigne que Poutine se comporte en diplomate et non en pénitent pleurant sous le cilice le péché impardonnable de représenter un pays qui fut autrefois la satanique URSS ».

Cette attitude représente un colossal bond dans le temps puisqu’elle nous ramène, sinon aux cavernes, du moins avant Thucydide, ce qui nous ramène tout de même dans le passé de deux millénaires et un chouia. L’historien athénien fut en effet le premier à rejeter les explications qui attribuaient la victoire au Destin, à la faveur des dieux, à la « noblesse de la cause défendue » et à estimer que l’historien ne devait considérer que les moyens dont disposaient les belligérants, la force de leurs flottes et de leurs armées et la manière, plus ou moins intelligente et rationnelle, dont ces moyens ont été mis en œuvre. Vouloir faire de la victoire autre chose que la preuve de sa force, la démonstration de sa supériorité morale, c’est un bond colossal dans l’obscurantisme le plus ténébreux.

L’on se permet même d’aller plus loin dans la bêtise. La victoire occidentale dans la Guerre froide, non seulement est censée démontrer non seulement q’il a été le plus fort, mais qu’il se battait pour le Bien, mais encore la fausseté des idées de Karl Marx et, plus généralement, de toute critique du capitalisme. Si l’on accepte cette façon de voir, qui consiste à régler par la force des polémiques intellectuelles, l’on doit aller jusqu’au bout et remplacer désormais, dans les Universités, les défenses de thèse par des affrontements à la massue et, en politique, les élections par le « Combat des Chefs », à la façon d’Astérix.

Il existe d’ailleurs, de cette indigeste panade idéologique, une version à l’usage des ressortissants des pays vainqueurs. Car la pénitence sous le sac et la cendre pour avoir brandi la faucille et le marteau, on l’attend aussi des communistes de l’Ouest. L’on attend d’eux qu’ils reconnaissent avec des sanglots de honte et de mortification combien ils ont eu tort de croire à une idéologie aussi « fausse, ringarde, obsolète, etc… ».

On ne gagne pas une polémique à coups de bâton, et l’on ne détruit pas une démonstration par des injures. On ne démonte pas la fausseté d’une idéologie en gagnant une guerre. Si Marx a démontré scientifiquement qu’une grande partie des maux qui affligeaient l’humanité trouvent leur origine dans le capitalisme, il faut établir par des arguments meilleurs que les siens que ce qu’il a dit était erroné. Ce n’est pas demain la veille !

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USA USA USA USA

ANGELA DAVIS

La panthère noire du combat humaniste

Par Joseph Anganda

UNE PASIONARIA DE LA LUTTE CONTRE LA SÉGRÉGATION, L'EXPLOITATION CAPITALISTE, LE SEXISME, LA GUERRE AU VIETNAM, EN IRAK…..

Cette femme nimbée d'une coiffure Afro dans les photos, c'est bien Angela Davis, l'ardente pasionaria de la justice et de l'égalité, et dont le cursus honorum se rapprocherait, sous rapport analogique, à celui d'une héroïne épique en lutte contre les forces obscures et rétrogrades de l'histoire, pour les droits civiques des Noirs, l'émancipation des Travailleurs, l'égalité de sexes, la paix dans le monde et contre la peine de mort aux États-Unis, le système carcéro-industriel et capitaliste….

Révélation des années 70, elle a été, dans ces années-là, traquée par la FBI, arrêtée, emprisonnée et condamnée à mort le 5 janvier 1971. Son nom apparaît dans une affaire de prise d'otage sanglante pour la libération d'un jeune activiste noir de 18 ans condamnée antérieurement d'une prison à vie. La FBI la poursuit pour avoir trouvé son arme d'auto- défense comme arme du crime dans les mains de George Jackson, preneur d'otage tué au cours de l'opération. Cette condamnation, considérée comme le verdict le plus sévère d'un procès politique, provoque alors une forte indignation, et le monde se lève comme un seul homme pour réclamer sa libération immédiate. En France, 100.000 manifestants descendent dans la rue pour la cause, aux côtés des intellectuels engagés, Jean-Paul Sartre, Aragon , Jacques Prévert, Foucault, Pierre Perret et bien d'autres encore.

Dans ce précieux élan de solidarité internationaliste, les artistes ne sont pas en reste.

John Lennon et Yoko Ono, sa compagne, chantent à titre de soutien leur chanson "Angela";

Les Rolling Stones sortent "Black Sweet Angel". Sa notoriété résiste à l'outrage du temps.

Yannick Noah lui rend hommage dans "Angela". Le film réalisé par Shola Lynch, produit par Will Smith et Jada Pinkett Smith, sorti dans les salles en mars dernier, retrace sa trajectoire et ses actions.

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MILITANTE DE TRADITION ET DE FOI DÈS LE BERCEAU

Ses parents, enseignants engagés, sont des activistes communistes convaincus qui risquent leur vie pour cette appartenance idéologique. Car, c'est l'époque de Maccarthysme où les communistes sont traqués et impitoyablement persécutés par le sinistre John Edgar Hoover, le paranoïaque patron de la FBI.

Ses parents l'initient à la vie militante dès le très bas-âge. À 12 ans, elle participe avec eux au boycott des bus provoqué par Rosa Park et dirigé par le très charismatique leader noir et visionnaire, le Dr Martin Luther King. Elle apprend l'histoire de l'esclavagisme par sa grand-mère et en connaît les conséquences au quotidien: les rafles et les oppressions de la police raciste, les lynchages, supplices et les exécutions sommaires des noirs. À 18 ans, elle fait une importante rencontre avec la jeune communiste Bettina Aptheker et adhère à la jeunesse communiste.

En 1961, elle entame ses études de philosophie à l'Université de Brandeis dans les Massachusetts et découvre la théorie marxiste par le philosophe Herbert Marcuse, son professeur qui devient son guide.

De 1963 à 1964, Angela Davis séjourne en Europe et fréquente la Sorbonne et l'Université Goethe de Frankfurt où elle suit les cours du philosophe Theodor Adorno. Elle enrichit sa vie militante par la lecture de certains écrivains français, Camus, Balzac, Merleau- Ponty et bien d'autres, par le militantisme des Algériens en lutte pour leur libération et par les actions de la jeunesse socialiste. Et quand elle retourne aux États-Unis pour sa thèse et la suite de ses luttes, Angela Davis a déjà l'étoffe d'une militante prête à tous les combats: elle s'implique avec vaillance dans la lutte pour les droits civiques, combat le système capitaliste pour l'émancipation des Travailleurs noirs et blancs et contre l'exploitation, défend des thèses féministes dans une Amérique puritaine, s'oppose à la guerre du Vietnam….bien d'autres thèses qui font le cauchemar de l'establishment américain.

Son activisme politique lui vaut de sérieux ennuis: elle sera constamment traquée par la FBI et elle sera renvoyé de son poste de Professeur à l'Université de Californie.

Aujourd'hui, à 69 ans, Angela Davis est toujours présente sur le front de la défense de l'égalité et de la justice, sans transiger.

Ses chevaux de bataille aujourd'hui: la lutte pour l'abolition de la peine de mort et contre le système carcéro-industriel qui profitent aux politiciens et aux hommes d'affaires.

Par ailleurs, elle continue à enseigner l'histoire de la conscience à l'Université de Californie.

UNE INEXTINGUIBLE FLAMME D'HIER ET D'AUJOURD'HUI

Ses ouvrages, ses discours et ses conférences témoignent d'une personnalité d'esprit dotée d'une grande capacité intellectuelle et armée d'une remarquable pensée critique.

Angela Davis est une valeureuse humaniste, une source digne d'inspiration, une icône vivante.

En défendant les valeurs éternelles, Angela Davis se donne une destinée d'une militante de tous les fronts, et vouée à l'intemporalité.

UNE HONORABLE MILITANTE, UNE LÉGENDE VIVANTE...

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RDC RDC RDC RDC

De l’humour en photos

La Moto de la modernité5

C’est sous ce tire que cette photo a été mise en circulation sur Internet, par un Congolais qui l’accompagne du commentaire suivant :

Bonjour,

Même à Moto les richesses Africaines et autres ressources naturelles "foutent le camp".

Malheur aux générations futures.

A ce rythme; ceux qui vont vivre en Afrique vers les années 2200 ne connaîtront ni gorilles, ni crocodiles, ni rhinocéros et autres impalas.

Les forêts n'existeront plus. Les wenges et autres bois précieux ne se raconteront plus que dans des manuels d'histoire.

Tous ce pillage au profit de quelques malfrats dénommés: décideurs politiques, honorables ou guides éclairés.

Bref : des Raïs...très visionnaires.

5 Pour apprécier le sel de ce titre, il faut savoir que la moto est le sport favori de Joseph Kabila et qu’il fait un large usage du slogan « Révolution de la Modernité ».

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Un gag involontaire de Radio Okapi

© Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Dans le but d’illustrer, sur son site, un article narrant l’une des dernières péripéties des disputes autour des télécoms en RDC, Radio Okapi y a mis en ligne cette photo qui représente, d’après la légende « Un consommateur téléphonique dans une cabine publique situé le long d’une avenue de la commune de Kinshasa ».

Il semble lui avoir échappé que derrière ce brave consommateur qui semble attendre sa communication, une pancarte porte les inscriptions :

« APPEL – La persévérance » et « Vente de cartes FLASH »

Le tout, en apparence, pourrait se traduire par : « Payez vite et faites preuve de persévérance car, le service promis, vous l’attendrez longtemps ». Ce qui pourrait passer pour la devise de maintes entreprises proposant des services au public.

Et pas seulement en RDC…

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France France France France

Affaire des écoutes : à propos du fond et de la forme

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Dans l'affaire dite des écoutes de Nicolas Sarkozy, c'est bien sur le fond que l'affaire est grave.

Il s'agit de savoir si c'est celui que l'on a accusé de terrorisme international - Mouammar Kadhafi- qui a financé la campagne présidentielle 2007 de l'ex-chef de l'État.

De deux choses l'une.

Soit la thèse du Kadhafi terroriste que l'on nous a décrit pendant des années et des années n'était qu'un grand mensonge médiatique.

Alors la France et tout le monde occidental doit présenter ses excuses à la famille de Mouammar Kadhafi et au peuple Libyen; cela relève alors d'un Tribunal Pénal International.

Soit Kadhafi était ce terroriste que l'on nous a dépeint.

Alors il s'agit d'une affaire de grand terrorisme mettant directement en danger l'État et le peuple Français. Et dans ce cas, aucun parti politique sérieux, aucun homme politique responsable, de quelque bord que ce soit, ne peut affirmer que le chef de l'État et le gouvernement ne devaient pas être au courant des détails au nom de la séparation des pouvoirs. La faute du pouvoir en place est alors sur la forme; il devait au contraire affirmer avec force qu'il suit de très près cette affaire pour la sécurité des Français! Sécurité des Français, thème soi-disant cher à l'UMP et à certains membres du gouvernement en place.

6 Article reppris à un Internaute franàais dont nus respecterons l’anonymat.

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Belgique Belgique Belgique Belgique

TOUT SUR LE COMPLOT FOMENTÉ CONTRE BAHAR KIMYONGÜR

le mardi 18 mars sur la RTBf radio Par Jean Flinker

Ce mardi 18 mars à 18 heures 20 (sur le Premier programme de la RTBf radio), un Face à l'info à ne manquer sous aucun prétexte.

Une émission spéciale sur «l'affaire Kimyongür» et, en particulier, l'enlèvement dont le ressortissant belge avait été la victime aux Pays- Bas en avril 2006. Une machination organisée au plus haut niveau de l'Etat –par les Cabinets de Laurette Onkelinx (alors ministre de la Justice) et de Patrick Dewael (Affaires étrangères), la Sûreté et le Procureur fédéral Johan Delmulle– en vue de livrer notre ami aux bourreaux d'Ankara. Un complot dont les principaux responsables n'ont, à ce jour, jamais été poursuivis.

Seront invités dans les studios de Reyers, par Eddy Caekelberghs :

Joëlle Milquet (ministre de l'Intérieur), Laurette Onkelinx (présentement vice-Première), Christophe Marchand (l'avocat de B. Kimyongür) et l'ancien sénateur Josy Dubié (le seul parlementaire belge à s'être constamment mobilisé pour faire rendre justice à Bahar)...

Plusieurs fois reportée suite aux atermoiements de la direction rtbéenne, l'émission explosive de ce mardi fera –sans nul doute– éminemment date.

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

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