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07/09/13/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

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07/09/13/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

Réunis en sommet à Kampala le jeudi 5 septembre, les chefs d’Etat des Grands Lacs ont demandé à la rébellion du M23 et au gouvernement congolais de reprendre les négociations « dans les trois jours ». En RDC, opposition et majorité émettent des opinions favorables à la reprise de ces pourparlers. L’autre information saillante du jour et l’ouverture au Palis du Peuple des travaux des Concertations nationales, avec la participation de Joseph Kabila Kabange.

Kampala

La classe politique congolaise, écrit Radio Okapi salue la recommandation du VIIème sommet des chefs d’Etat de la Conférence internationale sur la région de Grands Lacs (CIRGL) appelant le gouvernement congolais et la rébellion du M23 à reprendre dans trois jours les pourparlers à Kampala et de les finir dans quatorze jours.

Le RCD-KML de Mbusa Nyamwisi, parti d’opposition, voudrait voir les belligérants arrêter définitivement la guerre pour permettre aux populations du Nord-Kivu de vivre en paix.

Même message du côté du premier parti de la Majorité présidentielle, le PPRD qui soutient cependant que le vrai problème à résoudre pour avoir une paix durable, c’est avec le Rwanda. Le député Grégoire Lusenge, son secrétaire général, estime que cette recommandation de la CIRGL est une bonne chose pour la RDC, dans la mesure où elle est susceptible d’amener la paix durable dans ce pays: «Ils [gouvernement congolais et rébellion du M23] sont contraints maintenant par la communauté internationale à déposer les armes et dialoguer, toutes les deux parties, c’est une bonne chose. Et c’est une piste de solution qui va aider le Congo à avoir la paix [dans sa partie Est] et à sécuriser l’ensemble de son territoire.» Il s’est dit satisfait du fait que les participants au sommet de Kampala ont décidé d’amener les deux parties belligérantes à un dialogue.

«La guerre a des conséquences fâcheuses sur les populations congolaises: ce sont des femmes et des enfants qui meurent», a déploré ce parlementaire.

Francis Kalombo, député et cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) a aussi souhaité voir ces pourparlers entamés depuis le 9 décembre 2012 toucher à leur fin. Il s’est dit favorable à la reprise des négociations, ajoutant que quelle que soit la guerre qu’on peut faire on finit par se retrouver autour d’une table. «Vu la souffrance de la population, vu les violences et les traumatismes subis par la population, nous pensons que privilégier les négociations est une bonne chose», a-t-il estimé. Le député Kalombo a cependant fait remarquer que le vrai problème à résoudre pour avoir une paix durable, c’est avec le Rwanda qui se cache derrière le M23: «Nous, nous n’avons jamais refusé d’aller à Kampala. Je pense que les difficultés viendront du M23. […] Le M23, c’est le Rwanda. Il continue à nous mettre de bâtons dans les roues. La préoccupation de certains Congolais qui sont avec le M23, n’est pas leur préoccupation ; mais celle du Rwanda : `qu’est-ce que le Rwanda, qui nous a soutenus, aura ?`.»

Le gouvernement congolais est satisfait de cet appel lancé par la CIRGL, a indiqué son porte-parole, Lambert Mende. Ces pourparlers, obtenus par le mouvement rebelle en contrepartie de son retrait de la ville de Goma qu’il a occupée pendant une dizaine de jours en novembre 2012, sont au point mort depuis plusieurs mois. Les chefs d’Etat de la région ont demandé à Kinshasa d’avoir une attitude de retenue mais n’ont pas imposé un cessez-le-feu comme le redoutaient de nombreux habitants du Nord-Kivu, a fait remarquer Lambert Mende.

(Remarque judicieuse car, sans cessez-le feu, le M23, à qui l’on interdit aussi les activités militaires, n’a plus à discuter que la marque du rhum qui lui sera servi pour le « dernier vere du condamné ». NdlR)

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Concertations nationales / Généralités

Les travaux de ces concertations nationales se dérouleront au Palais du peuple et à l’hôtel Invest. Jusqu’hier vendredi dans la soirée, le secrétariat technique des concertations nationales remettait les macarons aux participants et invités à ces assises.

Selon le règlement intérieur de ce forum, les travaux doivent s’ouvrir avec le discours d’orientation générale du chef de l’Etat Joseph Kabila. Près de 700 délégués sont conviés à ces assises qui se dérouleront, indiquent des sources proches du présidium, sur deux sites, à savoir Kinshasa pour toutes les matières politiques, sécuritaires et diplomatiques et Lubumbashi pour les sujets essentiellement sociaux et économiques.

Ces assises auxquelles participeront notamment des représentants de la majorité, de l’opposition et de la société civile, sont censées créées la cohésion nationale pour mettre fin à la guerre dans l’Est de la RDC.Les participants débattront autour de cinq thématiques :

• Gouvernance, démocratie et reformes institutionnelles

• Economie, secteurs productifs et finances publiques

• Désarmement, démobilisation, réintégration sociale ou rapatriement des groupes armés

• Conflits communautaires, paix et réconciliation nationale

• Décentralisation et renforcement de l’autorité de l’Etat

Le grand nombre des délégués recrutés dans les milieux les plus divers, l’étendue très vastes des sujets, que l’on ne pourra qu’effleurer en un temps limité, la prépondérance appuyée du pouvoir, en particulier le rôle réservé à JKK et le fait que l’on ait recouru à la rumeur persistante d’un remaniement ou d’un gouvernement d’union nationale pour appâter les participants, tout cela montre déjà que les « concertations » ne ressembleront en rien au « dialogue » initialement promis, qui devait concerner avant tout le déficit de légitimité non ppas des institutions, mais des titulaires actuels des fonctions dans celles-ci, résultant desélections du 28/11/11. Il faut rappeler que celles- ci ont été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli.

Concertations nationales / Commentaires de la presse

Selon Radio Okapi, Ramazani Shadari, président du groupe parlementaire du parti présidentiel PPRD, invite l’opposition et la majorité à avoir le même langage. « Nous voulons que l’opposition et la majorité aient le même langage, le même discours quant à l’agression, le même discours quant au projet de la balkanisation. C’est ce que nous voulons obtenir dans les concertations nationales », explique-t-il.

Selon Le Potentiel, « Kabila pourrait surprendre ».

C’est aujourd’hui samedi 7 septembre que s’ouvre, au Palais du peuple, les concertations

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nationales, ce forum national initié en décembre 2012 par le chef de l’Etat pour, entre autres, rétablir davantage la cohésion nationale, « consolider l’unité nationale et mettre fin aux cycles de violence à l’Est du pays ». L’on est donc parti pour 15 jours de travaux qui permettront, selon les termes de l’ordonnance n°13/078 du 26 juin 2013 portant création, organisation et fonctionnement des concertations nationales, « de réfléchir, d’échanger et de débattre, en toute liberté et sans contrainte, de tous les voies et moyens susceptibles de consolider la cohésion nationale, de renforcer et étendre l’autorité de l’Etat sur tout le territoire national en vue de mettre fin aux cycles de violence à l’Est du pays, de conjurer toute tentative de déstabilisation des institutions et d’accélérer le développement du pays dans la paix et la concorde ».

Toutefois, estime Le Potentiel, pour cette journée d’ouverture, c’est Joseph Kabila qui volera la vedette, car de son discours d’ouverture dépendra tout le reste des travaux. Il pourrait surprendre en prenant d’importantes décisions, conclut-il.

La Prospérité titre : « Concertations : Kabila s'ouvre, Tshisekedi s'éloigne ! ».

C’est ce matin, en principe, écrit-il, que les portes du Forum sur les Concertations nationales s’ouvrent au Palais du peuple, à Lingwala. Le décor est déjà planté et tous les dispositifs ont été mis en place, pour accueillir les participants.

A en croire ce journal, en dépit de l’esprit d’unité recherchée par ce grand Barza, certains fils de la République seront carrément aux antipodes de ces assises. Aussi, ont-ils choisi de tourner le dos au Palais du peuple.

Hormis le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshisekedi, dont la position n’est plus à clarifier, poursuit la consoeur, Vital Kamerhe de l’UNC brillera aussi par son absence dans ce forum. D’après des sources proches de sa formation politique, Vital Kamerhe aurait été invité comme personnalité historique à ces Concertations. Une offre qu’il a catégoriquement déclinée. Et, on comptera notamment parmi les absents, l’UDPS et Alliés de Samy Badibanga, les FAC/Opposition de Martin Fayulu et bien d’autres partis et plateformes politiques de l’opposition.

La Référence+ titre : « A un jour de l’ouverture des assises de concertations nationales : J.P Bemba autorise le Mlc à participer ».

D’après ce journal, c’est le secrétaire général de ce parti politique, en l’occurrence Thomas Luhaka, qui a fait savoir que son parti a obtenu le quitus du Président national Jean-Pierre Bemba Gombo pour prendre place aux assises des concertations nationales qui démarrent ce samedi au Palais du peuple. Pour lui, le Mlc se présente à ces assises comme un parti valable à l’alternative de la prise du pouvoir et pense que cette tribune est mieux placée pour faire entendre sa voix.

En l’absence des grosses pointures de l’opposition congolaise, Unc, l’Udps, lesFac et autres, le Mlc veut s’engager dans les concertations nationales avec un discours qui rencontre les attentes de la population, note La Réf+.

Radio Okapi titre «Jean-Pierre Bemba appelle les délégués du MLC ‘à dire toutes les vérités’ »

A la veille du début de ces assises, Jean-Pierre Bemba, président du parti d’opposition MLC, a demandé aux délégués de sa formation politique à ce forum de « dire aux animateurs des institutions publiques toutes les vérités en face ». Dans un message lu par le secrétaire général de son parti, l’opposant, détenu à la Haye par la Cour pénale internationale (CPI) depuis 2008, a expliqué aux délégués MLC de ne pas aller à ces concertations « pour participer à un partage équitable et équilibré du pouvoir ». « En ce moment où le Congo négocie un virage important pour sa reconstruction comme Etat et sa survie comme nation, j’attends de vous une contribution intellectuelle à la mesure des enjeux. Il vous faut éviter toute démarche qui amène à la compromission vis-à-vis des préoccupations fondamentales du peuple congolais qui ne tolèrera aucun acte de trahison », indique le président du MLC dans son message, affirmant que les concertations nationales ne sont pas « une Conférence nationale souveraine bis ou un Sun city bis ».

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Presse et documents étrangers

Arrivée de Mary Robinson, envoyée spéciale de l'ONU AFP -02/09/13

L'envoyée spéciale de l'ONU pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson, est arrivée dimanche soir à Kinshasa dans le cadre d'une tournée régionale qui la conduira en République démocratique du Congo, ainsi qu'en Ouganda et au Rwanda voisins, a constaté un journaliste de l'AFP.

Elle a été accueillie à son arrivée par Martin Kobler, le chef de la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco). Elle n'a fait aucune déclaration à sa sortie d'avion.

Mary Robinson "part demain (lundi) à Goma", dans l'est de la RDC, et "rencontrera notamment les autorités provinciales et la société civile (associations, syndicats, organisations religieuses...)", a-t-on appris dimanche auprès de la Monusco.

Selon le programme de la tournée, encore provisoire, Mary Robinson reviendra mardi à Kinshasa, où elle pourrait s'entretenir avec des autorités. Mercredi, l'ex-présidente de l'Irlande se rendra en Ouganda puis s'envolera pour Kigali, où elle doit arriver vendredi.

Cette visite intervient alors que l'armée et la Monusco ont mené ces derniers jours de grosses offensives et gagné du terrain contre la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), principal groupe armé du Nord-Kivu (est). Cette opération a été lancée après que des obus meurtriers ont frappé le 22 août Goma, la capitale provinciale.

Les rebelles du M23, qui opéraient auparavant dans une précédente rébellion, avaient signé en 2009 un accord avec Kinshasa pour être intégrés dans l'armée nationale congolaise. Certaines garanties importantes que leur offrait l'accord n'ayant pas été respectées, selon eux, ils ont repris les armes.

L'ONU affirme que le M23 est soutenu par le Rwanda et l'Ouganda, ce que démentent ces deux pays voisins de la RDC.

Fin novembre, le M23 avait occupé Goma, puis s'en était retiré contre la promesse d'un dialogue avec Kinshasa. Pour relancer le dialogue, bloqué depuis plusieurs mois à Kampala, le M23 a dit vendredi s'être retiré de ses positions les plus proches de Goma.

L'armée a pour sa part affirmé qu'il avait plutôt été "défait" militairement.

Mary Robinson est chargée d'accompagner l'application d'un accord-cadre de l'ONU signé par onze pays africains fin février à Addis Abeba. Par cet accord, les signataires s'engagent à soutenir les efforts de pacification dans le Nord et le Sud-Kivu, en proie à une instabilité chronique depuis deux décennies.

L'Afrique du Sud attend l'ordre de l'ONU pour envoyer plus d'artillerie en RDC (général)

Xinhua - 31/08/2013

L'Afrique du Sud attend l'ordre de l'ONU pour envoyer plus d'artillerie en République démocratique du Congo (RDC) afin d'y renforcer la mission de paix, a déclaré vendredi un général sud-africain. L'Afrique du Sud est prête à envoyer plus d'armes dans le pays si l'ONU le demande, a déclaré le lieutenant général Derrick Mgwebi, qui dirige les troupes sud-africaines au sein de la mission de paix de la RDC. L'officiel en a profité pour déconseiller aux rebelles du M23 de reprendre la ville de Goma, capitale de la province orientale du Nord Kivu.

Goma a été brièvement occupée par les rebelles du M23 à la fin du mois de novembre 2012, avant de se replier dans les collines alentours sous la pression des 11 pays des Grands lacs. Les 1300 soldats sud-africains participent à la Mission de stabilisation de l'Organisation des Nations Unies en RDC (MONUSCO) dans le cadre de la Brigade de la Force d'intervention mandatée par la Résolution 2098 du Conseil de sécurité de l'ONU.

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RDC: le M23 accuse l'ONU de partialité dans le traitement des informations concernant le maintien de la paix

Xinhua - 01/09/2013

Le Mouvement du 23 mars (M23) a accusé le département en charge des opérations de maintien de la paix de l'ONU de partialité dans le traitement des informations qui concernent le M23 dans les combats dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a indiqué une lettre ouverte du M23 adressée au Conseil de Sécurité de l'ONU, dont une copie est parvenue le 31 août à l'Agence Xinhua.

"Le département en charge des opérations de maintien de la paix des Nations unies s'illustre par une certaine partialité dans le traitement des informations qui concernent notre mouvement dans les combats nous imposés actuellement par le gouvernement congolais et son principal allié les Forces démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), appuyés, et nous le regrettons, par les forces de la MONUSCO", a indiqué Bertrand Bisimwa, chef du M23, dans la lettre.

"En effet, selon nos informations, le département en charge des opérations de maintien de la paix tenterait de faire peser sur notre mouvement la responsabilité des tirs d'obus sur la villes de Goma en RDC et de Gisenyi au Rwanda", a poursuivi la lettre.

D'après le M23, cette guerre, dont la France est le porte-étendard lui est livrée à trois niveaux principaux, dont celui militaire avec la brigade d'intervention, celui médiatique à travers des rapports infondés et mensongers de la MONUSCO et celui politique par des résolutions négatives présentées au Conseil de Sécurité des Nations unies pour réconforter l'option militariste dans la résolution du conflit en RDC et dans la Région des Grands-Lacs en général.

Dans un rapport de la MONUSCO parvenu à l'équipe du Mécanisme conjoint élargi de vérification, le M23 a été accusé de tirer les obus sur le Rwanda et sur la ville de Goma, ce que le mouvement rebelle dément.

Le M23 exige du gouvernement une reprise des négociations AFP - 01/09/13

Les rebelles du M23 ont exigé samedi du gouvernement congolais qu'il reprenne dans un

"bref délai" les pourparlers de sortie de crise, menaçant en cas contraire de reprendre d'anciennes positions qu'ils occupaient dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).

"Nous exigeons du gouvernement congolais le retour dans un bref délai à la table de négociations pour trouver une solution politique à la crise", écrit le président politique du M23 (Mouvement du 23 Mars), Bertrand Bisimwa, dans un communiqué. "Si le gouvernement congolais poursuivait l'option militaire au détriment des pourparlers de Kampala", capitale de l'Ouganda, "nos forces armées se réservent le droit de reprendre le contrôle" des positions que les Etats de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) leur avaient "assignées" le 24 novembre, ajoute-t-il.

Fin novembre, après une offensive-éclair, le M23 s'était emparé de Goma, la capitale de la province riche en minerais et instable du Nord-Kivu. La CIRGL lui a promis l'ouverture d'un dialogue avec Kinshasa s'il se retirait à 20 km de la ville, mais la rébellion était toujours restée aux abords. Quant au dialogue de Kampala, il s'est ouvert en décembre mais est actuellement au point mort.

L'armée et la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) ont lancé le 23 août une grosse offensive contre le M23. Vendredi, le groupe armé a annoncé un

"cessez-le-feu unilatéral" et son retrait de Kanyarucinya, son poste le plus avancé, à une dizaine de kilomètres au nord de Goma. Cette décision vise à "créer un climat de paix favorable" pour un "règlement politique de la crise", selon le communiqué. "Ils ne se sont pas retirés, ils ont été défaits", a pour sa part affirmé samedi à l'AFP le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l'armée au Nord-Kivu. L'armée et les autorités congolaises ont indiqué à l'AFP avoir repris le contrôle de Kibumba et avoir repoussé le M23 au-delà de cette localité, située à une trentaine de kilomètres au Nord de Goma.

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Vendredi, le ministre de la Communication congolais, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, avait déclaré que le repli du M23 à lui seul n'était "pas acceptable". La

"seule solution", avait-il ajouté, est que le M23 cesse d'exister sous sa forme militaire et que ses membres non combattants "articulent clairement leurs revendications".

"Vous ne verrez pas Goma"

"Nous n'allons pas inviter le M23 aux concertations nationales", qui doivent s'ouvrir mercredi 4 septembre à Kinshasa pour dix à quinze jours, avait-il ajouté. Ces concertations nationales sont le volet politique des efforts, soutenus par la communauté internationale, pour sortir de la crise. Les autres volets, ainsi que l'ont dit cette semaine M. Mende et le chef de la Monusco, Martin Kobler, sont l'action militaire contre les rebelles (qui n'apporte cependant pas de "solution magique", selon M. Kobler), et l'action diplomatique dans le cadre des pourparlers de Kampala.

Le M23 est actif depuis mai 2012 au Nord-Kivu. Ses hommes revendiquent la pleine application de l'accord de 2009 qui a régi leur intégration dans l'armée, après qu'ils ont accepté de quitter une autre rébellion où ils opéraient. Des experts de l'ONU ont accusé le Rwanda et l'Ouganda, voisins de la RDC, de soutenir le M23. Kigali et Kampala ont toujours démenti.

Rwanda : des mouvements militaires signalés à l'extérieur de Gisenyi RFI - 02/09/2013

Le Rwanda, pointé du doigt par la communauté internationale pour son soutien aux rebelles du M23, accuse -contrairement à l'ONU- l'armée congolaise d'être à l'origine des tirs qui ont touché son territoire. Deux obus sont tombés le 29 août sur la ville de Gisenyi et ont fait un mort. La ministre des Affaires étrangères rwandaise avait alors de nouveau accusé son voisin d’être à l’origine de ces tirs et avait haussé le ton prévenant que le Rwanda serait prêt à défendre son territoire. Depuis, des mouvements militaires discrets ont été signalés à l’extérieur de la ville.

« On est un peu inquiet, mais tout va bien. La situation est calme ». C'est le même refrain que l'on entend aux quatre coins de la ville de Gisenyi depuis jeudi. Malgré la chute de deux obus sur la ville, les boutiques n’ont jamais fermé et les activités continuent normalement. Seul changement notable pour les habitants, des manœuvres militaires inhabituelles mais discrètes opérées aux alentours de la ville.

Si à Gisenyi, cette présence rassure, il n’en est pas forcément de même dans les localités aux alentours. Umulisa, est une habitante de Ruzini, située à environ 15 km au nord de Gisenyi : « J’habite au bord de la route et c’est là que nous les avons vu passer. On a vu des armes et des chars de combat que les militaires faisaient descendre vers la frontière ». Cette femme de ménage raconte que des tanks sont également stationnés sur le mont Rubavu, colline stratégique qui surplombe la ville de Gisenyi, tout comme celle de Goma. Depuis, elle raconte que les habitants n’osent plus emprunter ce raccourci pour rejoindre la ville. Et Umulisa est inquiète : « Cela nous fait peur lorsque les combats se rapprochent de la frontière. On a peur qu’ils traversent et s’attaquent au Rwanda.

Nous entendons plus les combats que ceux qui sont en ville. Nos affaires sont toujours emballées ».

Contactée par RFI dimanche, la ministre des Affaires étranfères du Rwanda, Louise Mushikiwabo, n’a pas souhaité commenter ce renforcement militaire, mais n’a pas démenti que le Rwanda demeurait en état d’alerte. Elle a également répété que Kigali était prêt à défendre ses citoyens et son territoire.

Arrivée en RDC, Mary Robinson met l'accent sur le processus politique à la veille d'une tournée régionale

UN News Center - 02/09/2013

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2 septembre 2013 – L'Envoyée spéciale du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson, est arrivée lundi en République démocratique du Congo (RDC), première étape d'une mission régionale qu'elle poursuivra tout au long de la semaine aux côtés d'émissaires de l'ONU, de l'Union Africaine, des États-Unis et de l'Union Européenne, pour y soutenir des efforts diplomatiques en faveur de la paix. L'ancienne Présidente de l'Irlande effectuera cette visite conjointement avec le Représentant spécial du Secrétaire général pour la RDC et Chef de la MONUCO, Martin Kobler, le Représentant spécial de l'Union Africaine, Boubacar Diarra, l'Envoyé spécial des États-Unis pour la région des Grands Lacs et la RDC, Russ Feingold, et le Coordonnateur principal de l'Union européenne pour la région des Grands Lacs, Koen Vervaeke.

Au cours de leur déplacement en RDC, en Ouganda et au Rwanda, qui se fera du 4 au 7 septembre, les Envoyés rencontreront de hauts responsables gouvernementaux et des représentants des autorités locales, de la communauté internationale et de la société civile afin de désamorcer de nouvelles hostilités et de dynamiser les efforts politiques à l'appui de la paix dans la région, notamment au travers du processus de Kampala.

Le 5 septembre, précisément à Kampala, Mary Robinson et les autres émissaires assisteront à une session extraordinaire de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), qui portera sur la crise dans l'est de la RDC. L'accent sera mis sur l'urgence des prochaines étapes de la mise en œuvre de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, signé par 11 pays en février dernier sous l'égide de l'ONU.

Ce déplacement s'inscrit dans un contexte où les combats s'intensifient dans l'est de la RDC, faisant payer un lourd tribut aux civils. Cette situation souligne une fois de plus l'urgence d'une solution politique à la crise qui frappe la RDC et la région depuis trop longtemps. « Je voudrais tout d'abord présenter mes sincères condoléances aux familles des dernières victimes de ce conflit et exhorte toutes les parties concernées à cesser immédiatement les affrontements militaires dans l'est de la RDC et à œuvrer au rétablissement de la confiance dans les efforts de paix », a déclaré l'Envoyée spéciale à son arrivée à Kinshasa dimanche. « La RDC et la région ont besoin de paix, de stabilité et de développement économique. Cela ne pourra être réalisé qu'en s'attaquant aux causes profondes du conflit dans le cadre d'un processus politique global. » Avant le début de cette tournée régionale conjointe, Mary Robinson tiendra des consultations internes avec les partenaires des Nations Unies en RDC et se rendra à Goma pour exprimer sa solidarité avec la population civile et les personnels de la MONUSCO.

RDC: la ville frontalière rwandaise de Gisenyi en état d'alerte AFP - 02/09/2013

L'armée rwandaise a discrètement renforcé sa présence sur la frontière entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC), dans un contexte de vive tension entre les deux pays après la chute d'obus sur la ville frontalière de Gisenyi.

L'armée rwandaise a discrètement renforcé sa présence sur la frontière entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC), dans un contexte de vive tension entre les deux pays après la chute d'obus sur la ville frontalière de Gisenyi.

"On est un peu inquiet après ce qui s’est passé ici, mais on a vu que notre armée est là, et donc on est rassuré", explique James, venu participer au stade de Gisenyi à un meeting du Front patriotique rwandais (FPR), le parti au pouvoir.

Depuis jeudi, les habitants de cette ville plantée au pied des collines verdoyantes sur les bords du lac Kivu ont constaté des mouvements militaires "inhabituels" mais discrets aux abords de la cité.

Des blindés, des hommes et du matériel militaire ont été aperçus en train de converger vers des positions à la frontière avec la RDC, selon les témoignages.

Au pied de la chaîne des volcans, la frontière serpente ici au milieu des terres noires volcaniques, le long de villages dispersés, dans un inextricable maquis de champs de bananiers et de forêts d'eucalyptus.

Canon tourné vers la RDC

"J’ai vu cinq tanks et des armes lourdes transportées par de gros camions passer près de

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chez moi. J’habite au bord de la route", explique Umulisa, villageoise de Ruzini, à environ 15 km au nord de Gisenyi. "Je n’en avais jamais vu avant. Ils sont partis en direction de la frontière".

Cette femme de ménage raconte que des chars sont également postés sur le mont Rubavu, une colline stratégique qui surplombe Gisenyi, toute comme la ville congolaise de Goma toute proche, la capitale régionale du Nord-Kivu en guerre. "Nous avons l’habitude de passer par la colline pour aller travailler à Gisenyi. C’est un raccourci, mais depuis qu'ils sont là, on n’ose plus y aller", confie-t-elle.

Un char de combat stationne sur la colline en question, le canon tourné vers le territoire congolais, a constaté dimanche une journaliste de l'AFP. Des véhicules militaires et des armes lourdes ont également été aperçus dans les environs ces derniers jours.

"D’où nous nous trouvons, nous entendons bien mieux les combats du Congo qu’à Gisenyi. On a peur que cela puisse arriver jusqu’ici", ajoute Umulisa. "En plus, on se dit que si les militaires sont ici, ce n'est sûrement pas pour rien...".

Ces mouvements font suite à la chute de deux obus d'origine indéterminée sur Gisenyi jeudi qui ont fait un mort, alors que de l'autre côté de la frontière, les combats faisaient rage au nord de Goma entre l'armée congolaise, appuyée par les casques bleus des Nations unies, et la rébellion du M23, que Kigali est accusée de soutenir, malgré ses démentis.

Le Rwanda a vertement réagi, accusant les forces congolaises "d'intensifier leur bombardement délibéré du territoire rwandais".

Des bombardements "inacceptables"

Selon Kigali, ce sont au moins dix obus qui sont tombés pour la seule journée de jeudi sur toute la région de Gisenyi. Et "un total de 34 obus ont été tirés sur le Rwanda au cours du mois écoulé par les forces de RDC".

Pour le secrétaire de l'Onu Ban Ki-Moon en revanche, ces tirs non-ciblés sont le fait du M23. Et l'ONU a fait état "d'informations crédibles et cohérentes" sur un soutien de l'armée rwandaise aux rebelles du M23 dans les combats en cours.

Accusé régulièrement depuis octobre 2012 de soutenir le M23, rébellion à majorité rwandophone, dans l'est de la RDC, le Rwanda a toujours fermement démenti, de même que Kampala, également accusé.

Pour la ministre rwandaise des Affaires étrangères, le "bombardement incessant du territoire rwandais est inacceptable, comme il le serait pour quelque nation souveraine que ce soit. Les civils rwandais sont visés par les forces de RDC".

"Nous avons exercé de la retenue aussi longtemps que possible mais cette provocation ne peut plus être tolérée", a-t-elle menacé: "nous n’hésiterons pas à défendre notre territoire".

Lundi matin, la situation état parfaitement calme dans Gisenyi, où la population vaquait à ses occupations, a constaté l'AFP. Boutiques et échoppes étaient ouvertes, et le marché normalement fréquenté.

Interrogée par l'AFP sur la présence croissante de l'armée rwandaise sur la frontière, Mme Mushikiwabo n’a pas souhaité commenter, mais n’a pas démenti le fait que le Rwanda est état d’alerte. "Le Rwanda est préparé à défendre ses citoyens et son territoire, tout en poursuivant le chemin politico-diplomatique de concert avec la région", a-t-elle répété.

L'armée veut attaquer sous peu une position clé du M23 AFP - 02/09/13

L'armée congolaise prévoit d'attaquer "dans un futur proche" une position clé de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) située à une trentaine de kilomètres de Goma, dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris lundi auprès d'un officier supérieur.

La situation est "calme pour le moment" mais une offensive sur Kibumba est prévue

"dans un futur proche", a déclaré lundi matin à l'AFP, sous couvert d'anonymat, un officier supérieur de l'armée. Il a ajouté que les positions de l'armée les plus proches de

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Kibumba étaient à "plus ou moins deux kilomètres" de cette ville. Des informations contradictoires avaient circulé, en fin de semaine dernière: l'armée avait affirmé être entrée dans Kibumba tandis que les rebelles assuraient tenir la ville. Depuis le 23 août, l'armée et la Mission de l'ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco) lancent des attaques contre le M23. Vendredi la rébellion s'était repliée de la ligne de front, alors à une quinzaine de kilomètres au nord de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.

Dans un communiqué diffusé dans la nuit de dimanche à lundi, le M23 a accusé le gouvernement d'avoir "déjà amassé des troupes et des chars de combat, afin d'ouvrir un nouveau front militaire à Mabenga", localité située à quelque 90 kilomètres au nord de Goma. Selon une source militaire occidentale, des chars de l'armée ont été déployés récemment aux abords de Mabenga, au Nord-Ouest de la zone de quelque 700 kilomètres carrés contrôlée par les rebelles. Cette localité présente un intérêt stratégique car elle coupe la route remontant vers le nord à partir de Rutshuru, grande ville à une soixantaine de kilomètres au nord de Goma. Les positions du M23 sont concentrées dans le territoire de Rutshuru, adossé au Rwanda et en Ouganda. Des experts de l'ONU ont accusé ces deux pays de soutenir les rebelles qui, après une offensive éclair fin 2012 avaient occupé Goma durant une dizaine de jours fin novembre. Le M23 est actif depuis mai 2012 au Nord-Kivu. Ses hommes réclament la pleine application de l'accord de 2009 qui a régi leur intégration dans l'armée, alors qu'ils opéraient dans une autre rébellion.

Un dialogue de sortie de crise entre Kinshasa et le M23 s'est ouvert à Kampala mais est désormais au point mort.

Report de la rentrée scolaire à Goma à la suite des récents combats AFP - 02/09/2013

KINSHASA, 2 septembre 2013 (AFP) - La rentrée scolaire a été retardée lundi d'une semaine à Goma, à la suite des récents combats ayant opposé l'armée et la Mission de l'ONU aux rebelles, dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris auprès du gouverneur du Nord-Kivu. La rentrée était prévue ce lundi sur l'ensemble du territoire congolais, "mais on a décidé de reporter la rentrée à Goma (...) d'une semaine", a déclaré à l'AFP le gouverneur de la province riche et instable du Nord- Kivu, Julien Paluku, joint par téléphone depuis Kinshasa. Sise à la frontière avec le Rwanda, Goma est la capitale du Nord-Kivu. Selon M. Paluku, le report de la rentrée concerne également le territoire de Nyiragongo, qui jouxte Goma et où se sont déroulés la majeure partie des combats - qui ont repris par intermittence depuis le 14 juillet et fait plusieurs milliers de déplacés, dont de nombreux enfants. Depuis le 23 août, l'armée et la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) ont lancé une série d'attaques sur les positions du M23, qui s'est retiré jusqu'à Kibumba, à une trentaine de kilomètres de Goma. Cette offensive avait été déclenchée au lendemain de chutes d'obus meurtrières sur Goma. Les attaques visant Goma ont détruit "trois salles de classes d'une école du quartier Virunga", selon un rapport du Bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) daté du 23 août. Quant aux établissements intacts, ils servent parfois de refuge aux déplacés de guerre. Le report de la rentrée doit aider à

"trouver une solution pour ces déplacés", a expliqué Julien Paluku. D'après lui, les options seraient un retour dans leur localité d'origine, si la sécurité le permet, ou un transfert au camp de Mugunga - en périphérie de Goma.

Le M23 est actif depuis mai 2012 au Nord-Kivu. Ses hommes réclament la pleine application de l'accord de 2009 qui a régi leur intégration dans l'armée, alors qu'ils opéraient dans une autre rébellion. Un dialogue de sortie de crise entre Kinshasa et le M23 s'est ouvert à Kampala mais est désormais au point mort.

Mary Robinson à Goma

Colette Braeckman – Le Soir -03/09/2013

Vers la paix, après les canons Envoyée spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson, en compagnie d’autres « envoyés spéciaux », l’Américain Russ Feingold et le Belge Koen Vervaeke représentant l’Union européenne, a

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–enfin- découvert la réalité de Goma : une ville meurtrie par les bombes, envahie par les déplacés de guerre, exaspérée par la reprise des combats, même si l’armée régulière, assistée par les forces onusiennes a réussi à faire reculer les rebelles au-delà des collines stratégiques de Kibati d’où ils menaçaient la capitale du Nord Kivu. L’ancienne présidente d’Irlande découvrira aussi que, malgré l’angoisse et les incertitudes qui persistent, le climat de Goma a changé en une semaine. Voici huit jours encore, des véhicules onusiens étaient caillassés par la population qui estimait que les Casques bleus ne faisaient pas leur travail, beaucoup doutaient de la détermination de Kinshasa et les autorités avaient le plus grand mal à empêcher que la détestation du M23 dégénère en réactions hostiles aux Tutsis congolais. Depuis lors, même s’ils sont fragiles, les succès enregistrés sur le terrain ont fait évoluer les sentiments : chacun a pu constater que les forces onusiennes s’étaient engagées avec détermination, non seulement les Sud Africains et les Tanzaniens qui comptent déjà un mort et plusieurs blessés, mais aussi les autres contingents, mobilisés par le « force commander » le général brésilien Cruz qui a lui-même suivi les opérations sur le terrain. A l’égard de l’armée congolaise aussi, les perceptions évoluent : les motards apportent aux soldats des bidons d’eau potable, des vivres sont envoyées au front par des civils, renforçant les rations fournies par la Monusco, une amélioration bien accueillie par des hommes qui, jusqu’à présent devaient se débrouiller avec une poignée de haricots non cuits ! En outre, les autorités congolaises ont tout fait pour éviter les dérapages et déjouer d’éventuelles provocations : le ministre congolais de l’Intérieur Richard Mueij, dépêché à Goma, a convoqué motards, taximen, étudiants, société civile, opérateurs économiques pour leur recommander de s’abstenir de tout acte hostile aux Tutsis et recommander le sang froid. A Goma, Mary Robinson et ses collègues devraient évoquer la possibilité d’une résolution politique de la crise, ainsi que le recommande M.

Ban Ki-Moon. Aux yeux du représentant de la Monusco à Goma, le Hondurien Virgilio Torrès, offensive militaire et négociations politiques ne sont pas contradictoires : « les Nations unies ne sont pas ici pour éradiquer le M23, pour humilier l’une des parties.

Certes, nous voulons que le M23 rende les armes, mais que par la suite il faut que ses revendications politiques soient examinées. Il ne faut pas fermer la porte au dialogue…

»Pour Virgilio Torrés, une victoire sur le M23 ne serait qu’une étape : « notre mandat est clair : après les mutins du M23, nous attaquerons les combattants hutus des FDLR, puis les rebelles ougandais des ADF et les divers groupes de Mai Mai, entre autres les « Kifwafwa » et les « Raia Mutomboki ». Eux aussi seront désarmés et ensuite pourra commencer la reconstruction du Nord Kivu : nous voulons que les pays voisins Ouganda et surtout Rwanda comprennent, in fine, que la paix est plus rentable que la guerre… » Du côté congolais aussi, malgré l’enlisement des négociations de Kampala entre le M23 et le gouvernement, qui durent depuis novembre -et dont Kinshasa paie la facture- des propositions politiques sont sur la table : « nos offres ne sont pas négligeables » assure François Mwamba, l’un des négociateurs congolais, issu de l’opposition. Suggérant des compensations économiques qui seraient accordées aux gourmands voisins, il consent à préciser « nous avons compris que l’on ne pouvait être heureux et riche tout seul… » Va- t-on vers une exploitation commune du pétrole du lac Albert, du gaz méthane du lac Kivu, des minerais de la province ? Les soldats rebelles, jusqu’au grade de lieutenants, pourraient ils tout de même être réintégrés dans l’armée congolaise ? François Mwamba refuse d’en dire plus, mais les « concertations nationales » qui s’ouvriront à Kinshasa le 5 septembre prochain pourraient être le cadre « national » où les revendications des rebelles, portant entre autres sur la gouvernance et demandant un plan Marshall pour le Kivu pMary Robinson à Goma, enfin…entendues…Sauf si les radicaux, à Goma, au Rw Envoyée spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson, en compagnie d’autres « envoyés spéciaux », l’Américain Russ Feingold et le Belge Koen Vervaeke représentant l’Union européenne, a –enfin- découvert la réalité de Goma : une ville meurtrie par les bombes, envahie par les déplacés de guerre, exaspérée par la reprise des combats, même si l’armée régulière, assistée par les forces onusiennes a réussi à faire reculer les rebelles au-delà des collines stratégiques de Kibati d’où ils menaçaient la capitale du Nord Kivu. L’ancienne présidente d’Irlande découvrira aussi que, malgré l’angoisse et les incertitudes qui persistent, le climat de Goma a changé en une semaine. Voici huit jours encore, des véhicules onusiens étaient caillassés par la

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population qui estimait que les Casques bleus ne faisaient pas leur travail, beaucoup doutaient de la détermination de Kinshasa et les autorités avaient le plus grand mal à empêcher que la détestation du M23 dégénère en réactions hostiles aux Tutsis congolais.

Depuis lors, même s’ils sont fragiles, les succès enregistrés sur le terrain ont fait évoluer les sentiments : chacun a pu constater que les forces onusiennes s’étaient engagées avec détermination, non seulement les Sud Africains et les Tanzaniens qui comptent déjà un mort et plusieurs blessés, mais aussi les autres contingents, mobilisés par le « force commander » le général brésilien Cruz qui a lui-même suivi les opérations sur le terrain.

A l’égard de l’armée congolaise aussi, les perceptions évoluent : les motards apportent aux soldats des bidons d’eau potable, des vivres sont envoyées au front par des civils, renforçant les rations fournies par la Monusco, une amélioration bien accueillie par des hommes qui, jusqu’à présent devaient se débrouiller avec une poignée de haricots non cuits ! En outre, les autorités congolaises ont tout fait pour éviter les dérapages et déjouer d’éventuelles provocations : le ministre congolais de l’Intérieur Richard Mueij, dépêché à Goma, a convoqué motards, taximen, étudiants, société civile, opérateurs économiques pour leur recommander de s’abstenir de tout acte hostile aux Tutsis et recommander le sang froid.

A Goma, Mary Robinson et ses collègues devraient évoquer la possibilité d’une résolution politique de la crise, ainsi que le recommande M. Ban Ki-Moon. Aux yeux du représentant de la Monusco à Goma, le Hondurien Virgilio Torrès, offensive militaire et négociations politiques ne sont pas contradictoires : « les Nations unies ne sont pas ici pour éradiquer le M23, pour humilier l’une des parties. Certes, nous voulons que le M23 rende les armes, mais que par la suite il faut que ses revendications politiques soient examinées. Il ne faut pas fermer la porte au dialogue… »Pour Virgilio Torrés, une victoire sur le M23 ne serait qu’une étape : « notre mandat est clair : après les mutins du M23, nous attaquerons les combattants hutus des FDLR, puis les rebelles ougandais des ADF et les divers groupes de Mai Mai, entre autres les « Kifwafwa » et les « Raia Mutomboki ». Eux aussi seront désarmés et ensuite pourra commencer la reconstruction du Nord Kivu : nous voulons que les pays voisins Ouganda et surtout Rwanda comprennent, in fine, que la paix est plus rentable que la guerre… »

Du côté congolais aussi, malgré l’enlisement des négociations de Kampala entre le M23 et le gouvernement, qui durent depuis novembre -et dont Kinshasa paie la facture- des propositions politiques sont sur la table : « nos offres ne sont pas négligeables » assure François Mwamba, l’un des négociateurs congolais, issu de l’opposition. Suggérant des compensations économiques qui seraient accordées aux gourmands voisins, il consent à préciser « nous avons compris que l’on ne pouvait être heureux et riche tout seul… » Va- t-on vers une exploitation commune du pétrole du lac Albert, du gaz méthane du lac Kivu, des minerais de la province ? Les soldats rebelles, jusqu’au grade de lieutenants, pourraient ils tout de même être réintégrés dans l’armée congolaise ? François Mwamba refuse d’en dire plus, mais les « concertations nationales » qui s’ouvriront à Kinshasa le 5 septembre prochain pourraient être le cadre « national » où les revendications des rebelles, portant entre autres sur la gouvernance et demandant un plan Marshall pour le Kivu pourront être entendues…Sauf si les radicaux, à Goma, au Rwanda, à Kinhasa l’emportent, c’est peut-être à coups de canon que la voie politique aura été rouverte…

Mary Robinson: "Je serai directe avec Kigali."

VOA - 03/09/2013

L’émissaire spéciale des Nations Unies pour la région des Grands Lacs se promet d’être

“directe” avec Kigali, quant aux preuves du soutien rwandais aux rebelles du M23 en RDC. Mary Robinson espère aussi que les récents succès militaires face aux rebelles offriront une chance de trouver une solution politique à la crise.

Mary Robinson est arrivée lundi à Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, dans le cadre d’une tournée dans la région. Sa visite fait suite à presque 2 semaines de combats entre les FARDC et le M23, non loin de la ville. Elle doit participer le 5 septembre à Kampala au sommet de la CIRGL, où les leaders de la région discutent du conflit en RDC.

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Le Rwanda continue de démentir tout soutien au M23, mais Mme Robinson assure qu’elle est prête à aborder franchement la question avec les leaders de ce pays: "Je ne dis pas une chose à Goma, et une autre au Rwanda. Je dis de dures vérités, particulièrement à ceux qui doivent entendre de telles vérités directement. Et je suis prête à parler très franchement, tout en maintenant le dialogue avec le Rwanda, parce

que c’est mon rôle, ma responsabilité. »

Pour le groupe d’experts des Nations-Unies, le Rwanda a des liens militaires avec les rebelles congolais, et les Etats-Unis ont eux-mêmes appelé Kigali à mettre fin à tout soutien au M23 – malgré ses démentis.

D’autres émissaires étrangers dont ceux de l’Union africaine Boubacar Diarra, et des Etats-Unis Russ Feingold, doivent se joindre à Mme Robinson, lors de sa tournée qui inclue une étape au Rwanda.

Le « recyclage » des combattants en RDC IRIN - 02/09/2013

GOMA, 2 septembre 2013 (IRIN) - Le M23, qui affronte actuellement l'armée de la République démocratique du Congo (RDC) et les forces des Nations Unies près de Goma, la capitale du Nord-Kivu, n'est que l'un des plus de 30 groupes armés opérants dans l'est du pays. Tous ces mouvements doivent constamment reconstituer leurs effectifs, amaigris par les pertes dues à des blessures ou des désertions. Aucune affiliation passée à une autre milice ne représente un obstacle au recrutement.

Après un an au service des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), basées en RDC, Céléstin Kabeya*, ancien combattant de 19 ans, a peur de rentrer chez lui. Il dit qu'il serait à nouveau recruté de force dans l'une des trois milices qui sévissent dans la région.

M. Kabeya a dit à IRIN qu'il avait été obligé de joindre les FDLR en 2012 lorsqu'une patrouille était passée dans la ferme de sa famille, sur le territoire de Rutshuru, dans le Nord-Kivu.

« Ils m'ont d'abord demandé de les aider à transporter de l'eau, puis ils m'ont demandé leur chemin. Je leur ai montré la direction et ils m'ont dit de ne pas rentrer. Ils ne m'ont donné aucune formation militaire. Ils m'ont juste remis une mitraillette », a-t-il expliqué.

M. Kabeya a ajouté qu'ils étaient sept Congolais dans une unité des FDLR d'environ 50 combattants — exilés rwandais pour la plupart — dont quatre étaient des enfants soldats.

Non rémunérés, ils survivaient uniquement grâce au pillage.

« L'idée de rentrer chez moi m'inquiète. J'ai peur de rentrer, car il y a trois groupes [armés] là-bas. Je serais encore recruté de force. J'envisage de chercher un proche à Goma chez qui vivre », a-t-il dit. Les groupes opérants dans sa région d'origine sont les FDLR, les Forces de défense congolaise (FDC) et l'Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS).

Pris dans l'engrenage

Dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, il n'est pas rare de rejoindre successivement plusieurs milices différentes ou d'être « recyclé » dans d'autres groupes armés.

Rufin Kapiamba*, ancien combattant de 21 ans, a dit qu'il s'était engagé volontairement dans la Nduma Defence of Congo (NDC/Sheka) pour se venger des FDLR, dont il avait vu des membres décapiter son oncle près de Pinga, dans le Nord-Kivu. Il a intégré un détachement de 52 combattants, dont un tiers étaient des enfants.

Selon ses dires, Sheka Ntaberi, le chef du groupe, aurait d'abord intégré les FDLR avant de créer sa propre milice. Les deux groupes armés ont tout d'abord coexisté pacifiquement sur un territoire regorgeant de richesses minières avant de s'opposer sur le contrôle des ressources naturelles.

« Lorsque nous capturions des [combattants des] FDLR, nous les tuions en leur coupant la tête. J'avais peur de faire ça. Les enfants les tuaient par balle. Ils n'étaient pas prêts

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pour leur couper la tête », a dit M. Kapiamba.

Il a tenté de déserter quatre fois, en vain. « Mes deux amis se sont fait tuer [en essayant de s'échapper] », a-t-il dit en tirant sur son T-shirt détendu pour montrer sa cicatrice d'une blessure par balle juste sous la clavicule.

M. Kapiamba a fini par être capturé par l'APCLS lors d'échauffourées pour le contrôle d'une mine d'or. Sa connaissance de première main de la NDC/Sheka lui a valu d'être intégré à la milice en tant qu'officier de renseignement, ce qui lui a probablement sauvé la vie. Il s'est échappé un mois plus tard et a parcouru plus de 30 km pour se rendre à Kitchanga, où il s'est livré à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO).

Il est actuellement en train de suivre le processus de démobilisation au centre de désarmement, démobilisation, réintégration, rapatriement et réinstallation (DDRRR) de la MONUSCO à Goma.

Il sera cependant difficile pour M. Kapiamba de réintégrer la vie civile. Il veut terminer les deux années d'école secondaire qui lui manquent et vivre avec sa soeur à Goma. Or il n'a d'autres possessions que les vêtements civils qu'il porte.

Lorsqu'il faisait partie des groupes armés, M. Kapiamba était payé entre 15 et 20 dollars tous les quelques mois. Il était chargé de tenir des postes de contrôle et d'imposer des « taxes » aux personnes qui se rendaient sur les marchés — 200 francs congolais (0,21 dollar), ou des denrées alimentaires — pour les remettre à ses supérieurs. Ses chances sont maigres de retrouver une source de revenus en tant que civil.

Démobilisation et intégration

Pendant près de dix ans, des programmes de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) ont été mis en oeuvre en RDC, à commencer par le programme de désarmement et réinsertion communautaire (DRC) en Ituri, qui a débuté en 2002. Ces programmes aidaient d'anciens combattants à réintégrer la vie civile par le biais de prestations en espèces ou en nature (en leur offrant des vélos ou des formations professionnelles, par exemple). Des dizaines de milliers d'anciens combattants au moins ont bénéficié d'un programme national de DDR.

Une autre stratégie consistait à intégrer les anciens rebelles aux services de sécurité. La Commission nationale pour le DDR a été créée en 2003. L'année suivante, après la signature d'un accord de paix par dix groupes armés, « 330 000 combattants étaient estimés pouvoir bénéficier » du programme de transition vers la vie civile, selon le rapport d'avril de Small Arms Survey (SAS).

Le programme a été étendu à 22 autres groupes armés après la signature d'une autre série d'accords de paix en 2008. Pourtant, « malgré la hausse du nombre de groupes armés pouvant bénéficier du DDR, le nombre de combattants ayant participé aux programmes de DDR menés par le gouvernement était moins élevé que prévu », est-il écrit dans le rapport. « Ceci s'explique par le choix du gouvernement de la RDC d'intégrer directement ces 22 groupes armés (soit environ 20 000 combattants) à l'armée et à la police nationales. »

Le programme national de DDR a pris fin en septembre 2011. Selon les analystes, ces deux processus — à savoir le DDR et l'intégration dans les FARDC — ont eu des résultats mitigés. Cependant, avec l'application récente du mandat offensif des Nations Unies de « neutraliser » les groupes armés dans les Kivu, des milliers de combattants pourraient bientôt quitter les rangs des rebelles — par défaite ou défection — sans disposer d'aucun autre moyen de subsistance.

Federico Borello, de la sous-commission sénatoriale américaine des affaires africaines, a dit dans une réunion d'information en avril qu'il était « impératif de concevoir et mettre en oeuvre un nouveau programme de DDR [...] et d'offrir des solutions alternatives pour le retour à la vie civile, telles que des projets de construction de routes ou d'autres opportunités professionnelles ».

Ceux qui opteraient pour une intégration au sein des FARDC « devraient être formés puis déployés dans des unités militaires à travers le pays ; ils ne devraient pas rester dans

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des unités opérant dans une zone où ils agissaient en tant que groupes armés », a-t-il précisé.

Par le passé, de telles propositions d'écarter les groupes armés de leur zone d'opération avaient rencontré une forte résistance, car elles empêchaient les milices de continuer à percevoir des rentes après avoir intégré les FARDC.

Selon M. Borello, une telle initiative d'intégration devrait également s'assurer que « les responsables de violations graves [des droits de l'homme] n'intègrent pas l'armée, mais soient arrêtés et poursuivis en justice ».

Perte d'attrait de l'intégration

Selon un rapport récent du Rift Valley Institute (RVI), le groupe Maï-Maï Yakutumba est sur le point d'être intégré aux FARDC, bien que cette stratégie d'intégration soit considérée comme étant loin d'être favorable.

« L'aspect unilatéral de l'intégration militaire des groupes rebelles a été un échec », estime le rapport, et il ne résout pas « le problème de l'impunité pour les chefs rebelles soupçonnés de crimes graves ». Selon un analyste basé à Goma, qui a souhaité garder l'anonymat, l'expérience de l'intégration du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un groupe armé qui serait soutenu par le Rwanda, a entaché la conception que le gouvernement se fait de l'intégration. Un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec le CNDP prévoyait l'intégration du mouvement au sein des FARDC. Cependant, en 2012, d'anciens membres du CNDP avaient affirmé que le gouvernement avait manqué à ses obligations en ne leur accordant pas le grade prévu au sein de l'armée et en ne leur versant pas leur salaire. Ce différend avait conduit à la création de la milice du M23, qui tire son nom de l'accord de paix de 2009. « Le [gouvernement de la] RDC ne veut pas intégrer les groupes armés à l'armée. La communauté internationale fait pression en ce sens, mais les Congolais ne le veulent pas », a dit l'analyste de Goma à IRIN.

Selon ce même analyste, l'objectif de l'intégration était de démanteler la structure de commandement des groupes armés, mais la précipitation de Kinshasa lui a valu la suspicion des anciens hauts gradés du CNDP. « Il aurait été mieux d'agir progressivement. De le faire subtilement. D'envoyer quelques [officiers du CNDP] à l'étranger pour être formés, d'en redéployer certains à Kinshasa [la capitale]. De faire quelque chose comme ça. »

En réalité, l'intégration en RDC a réuni des groupes armés entiers dans une seule et même unité des FARDC. La distribution d'uniformes des FARDC aux anciens rebelles devient ainsi essentiellement un camouflage pour l'absence d'autorité du gouvernement.

L'instabilité pour la sécurité

Le Rwanda, soutien présumé du M23, peut, grâce à cette force alliée à sa disposition, déstabiliser la région, a dit l'analyste de Goma. Ce que le pays n'hésite pas à faire « chaque fois que la situation s'améliore [dans les Kivu] ».

Selon cet analyste, la stabilité dans les Kivu est vue comme une plus grande menace contre la sécurité du Rwanda que l'instabilité, qui permet au Rwanda d'exercer son influence sur la région.

A cause du cycle de violence dans les Kivu, un nombre incalculable de jeunes hommes sont exposés au recrutement, volontaire ou non, par les milices et passent ensuite fréquemment d'un groupe armé à l'autre.

Un ancien combattant de 22 ans, qui a souhaité garder l'anonymat, a dit avoir rejoint volontairement un groupe armé après avoir été témoin du viol de sa soeur et de sa mère par des combattants Maï-Maï affiliés au CNDP. Il a ensuite passé quatre ans à servir au sein de groupes armés — d'abord les FDLR, puis les Nyatura, une milice hutu. Il prévoit maintenant d'échapper au « recyclage » dans un autre groupe armé.

« Je retourne à Nyamilima [dans le Nord-Kivu] pour aider ma mère à la ferme », a-t-il dit à IRIN. « Les FARDC contrôlent la zone, mais si [les groupes armés] reviennent, je m'échapperai en civil. »

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Faux départ pour les consultations nationales en RDC RFI - 04/09/2013

En RDC, les consultations nationales qui devaient s'ouvrir ce mercredi ont été repoussées au samedi 7 septembre. Raison invoquée : un problème d'agenda pour le chef de l'Etat.

Au même moment se tient en effet à Kampala un sommet extraordinaire de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs, auquel Joseph Kabila doit participer. Il s'agit donc d'attendre son retour pour ouvrir les concertations. Après les élections contestées de novembre 2011, ces discussions sont censées relancer le dialogue politique dans le pays. Mais à quelques jours du coup d'envoi, l'opposition ne parvient pas à s'accorder sur sa participation, et apparaît plus divisée que jamais.

Il y a quelques jours encore, trois grands groupes parlementaires d'opposition annonçaient dans une déclaration commune leur refus de ces concertations. Mais depuis, le bloc s'est largement fissuré, avec des divisions au sein même des partis.

À l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, principal parti d'opposition) par exemple, le boycott semblait entériné ; mais ce mardi 3 septembre, à l'issue d'une rencontre avec le président du Sénat, certains parlementaires ont annoncé leur volonté de participer. Selon plusieurs sources, ils seraient une vingtaine, les deux tiers du groupe.

C'est « une imposture », dénonce Samy Badibanga, leur chef de file à l'Assemblée, qui juge ces assises contre-productives, non conformes aux recommandations de l'ONU.

Dans cette affaire, il se voit désavoué. Désaveu aussi pour Etienne Tshisekedi, le chef du parti qui refuse de prendre part à la vie institutionnelle du pays.

Quant au Mouvement de libération du Congo (MLC), deuxième parti d'opposition, malgré des annonces contradictoires, il sera finalement présent aux forum national, assure Thomas Luhaka, secrétaire général du parti. Ce dernier affirme avoir obtenu des gages de la part des organisateurs. Par exemple, la nomination de Denis Sassou Nguesso dans le rôle de facilitateur. Des garanties jugées cependant insuffisantes par l'Union pour la nation congolaise de Vital Kamerhe. L'ex-président de l'Assemblée nationale devrait figurer parmi les grands absents de ces concertations.

Le parti de Bemba annonce sa participation aux concertations AFP - 03/09/13

Le Mouvement de libération du Congo (MLC), deuxième parti d'opposition parlementaire en République démocratique du Congo, a annoncé mardi qu'il participerait aux concertations nationales devant s'ouvrir mercredi, démentant l'intention de les boycotter qui lui était prêtée.

"Nous sommes pour (les concertations nationales). La confusion vient du fait que Jean-Lucien Bussa, un ancien membre du parti, a fait une déclaration allant dans le sens contraire", a déclaré mardi à l'AFP Thomas Luhaka, secrétaire général du parti de Jean-Pierre Bemba, aujourd'hui détenu et jugé à la Cour pénale internationale (CPI).

M. Bussa avait signé samedi au nom du "groupe parlementaire MLC et alliés" une déclaration d'opposants qui rejettent le cadre des concertations. Ils le jugent non conforme aux recommandations de l'ONU et regrettent notamment que les groupes armés qui déstabilisent le pays ne soient pas conviés aux discussions.

Deux députés ont aussi paraphé la déclaration en se disant du "MLC". "Mais il n'y a pas deux branches du MLC", qui compte 27 députés sur 500, a insisté M. Luhaka. Jean-Lucien Bussa

"a été radié après avoir contesté une décision de Jean-Pierre Bemba, et ses actes et déclarations n'engagent plus le parti", a-t-il ajouté.

Le président congolais Joseph Kabila, réélu en 2011 dans des circonstances contestées, avait

promis pour début 2013 des concertations pour mettre fin à la crise politique, sociale et

sécuritaire. Fin juin, il a signé une ordonnance précisant qu'elles porteraient sur la

gouvernance, l'économie, le désarmement des groupes armés, les conflits communautaires et

la décentralisation. Les échanges doivent durer une quinzaine de jours. Les états-généraux se

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dérouleront à Kinshasa, la capitale, à Lubumbashi, la deuxième ville du pays et capitale de la province riche et instable du Katanga (sud-est) d'où est originaire M. Kabila, ainsi qu'à Kisangani, la capitale de la Province Orientale (nord-est).

Augustin Kikukama, secrétaire général du M17 en RDC RFI - 03/09/2013

«Nous étions d'accord pour participer à cette concertation à condition que ce ne soit pas du prêt-à-porter. L'ordonnance qui la convoque pose problème, parce qu'on ne peut pas

convoquer les gens pour venir trouver une solution et leur imposer une conduite à tenir. C'est à dire un bureau et une méthodologie de travail.»

En République Démocratique du Congo, les concertations nationales doivent débuter ce mercredi 4 septembre. Promises par le chef de l'Etat Joseph Kabila et organisées par les présidents des deux chambres du Parlement, ces états généraux se dérouleront pendant une quinzaine de jours à Kinshasa, mais aussi à Lubumbashi au Katanga et Kisangani dans la province orientale. A l'ordre du jour, des discussions sur les questions de gouvernance, de développement, le désarmement des groupes armés, les conflits intercommunautaires ou encore la décentralisation.

Après les élections contestées de novembre 2011, ces concertations sont censées relancer le dialogue politique dans le pays, mais les principaux partis d'opposition, l'UDPS, le MLC et l'UNC entre autres, ont décidé de boycotter. Le boycott, c'est également la position prise par le M17, le Mouvement du 17 mai 1997, date de la prise de pouvoir de Kabila père. Les explications du secrétaire général du M17, Augustin Kikukama.

La population reste inquiète à Goma malgré le recul des rebelles AFP - 03/09/2013

A Goma, la principale ville de l'est de la République démocratique du Congo, la population reste inquiète après une semaine de combats entre l'armée et le M23, même si le recul des rebelles permet à la ville de souffler un peu. Du 23 au 30 août, l'armée et la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (Monusco) ont lancé une série d'offensives musclées contre le Mouvement du 23 Mars (M23), parvenant à le déloger des collines d'où il menaçait Goma, et à repousser les rebelles jusqu'à Kibumba, à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale provinciale du Nord-Kivu. "Je suis rassuré", dit Olivier Bienda, menuisier, jugeant que la ville est désormais hors de portée des rebelles. "Je suis allé à Kanyarucinya hier", précise-t-il parlant de sa localité d'origine, à 7 kilomètres au nord de Goma et où se trouvait il y a peu la ligne de front. "Je suis même allé vers les Trois Antennes", colline où ont eu lieu de violents combats, "j'ai vu des morts du M23". Il se dit rasséréné par l'équipement et la progression de l'armée et prévoit de retourner chez lui très prochainement. Le souvenir de la chute de Goma, fin 2012, et de sa brève occupation par le M23 à l'issue d'une offensive éclair menée de Kibumba reste cependant bien présent dans la population. Si malgré la pluie les boutiques sont ouvertes et les rues bondées, la retenue est de mise pour les habitants traumatisés. Pendant les derniers combats, plusieurs obus sont tombés sur Goma et ses alentours, faisant 13 morts, selon les autorités.

La rentrée scolaire retardée

u collège "Institut Monseigneur Masimango", un des deux bâtiments a été touché par un obus qui n'a laissé qu'un seul mur debout, criblé d'impacts. L'explosion a tué une fillette et blessé deux personnes, raconte Eugène Mutabazi, directeur adjoint de l'école, devant les décombres. La rentrée scolaire qui devait avoir lieu lundi a été retardée d'une semaine. Mais pour M. Mutabazi, elle semble compromise: "Les salles de classe encore debout (...) risquent de s'effondrer sur les enfants, car elles ont été endommagées, il y a des fissures un peu partout". De plus, des déplacés dorment la nuit dans l'école, ce qui

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