L'enseignement du droit civil à l'université d'Orléans du début de la guerre de Cent ans (1337) au siège de la ville (1428)
Duynstee, M.C.I.M.
Citation
Duynstee, M. C. I. M. (2010, May 27). L'enseignement du droit civil à l'université d'Orléans du début de la guerre de Cent ans (1337) au siège de la ville (1428). Studien zur europäischen Rechtsgeschichte. Klostermann, Frankfurt am Main. Retrieved from https://hdl.handle.net/1887/16198
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Chapitre V
Jean Noaill (Johannes Noailles)
Dans le prsent chapitre sur Jean Noaill nous reprenons une tude que nous avions publie en 1985, l'occasion du 750
eanniversaire des enseignements Orlans
1. Jusqu' cette date ce juriste n'tait connu que par la mention de son nom dans la liste des professeurs orlanais que donne Marcel Fournier dans son ouvrage sur l'histoire des universits franaises
2et par quelques lignes qui lui taient consacres dans une tude de Charles Vulliez
3. Ce dernier auteur est revenu bri vement sur Jean Noaill dans quelques tudes plus rcentes
4, mais, en gnral, il y a eu peu de nouvelles dcouvertes. Nous ne prsentons ici qu'une version remanie de notre tude de 1985, augmente d'un certain nombre de dtails, notamment sur son entourage.
A. Sa vie
Comme il le dit lui-mme
5, Jean Noaill est originaire de la rgion limou-
1 Voir notre article Jean Noaill et sa lectura sur le titre De actionibus desInstitutes, paru dans : Bulletin de la Socit archologique et historique de l'Orlanais, Nouvelle srie, t. IX, no. 68 (avril 1985) [= Etudes nerlandaises de droit et d'histoire prsentes l'universit d'Orlans pour le 750e anniversaire des enseignements juridiques], p. 119±132. A ajouter notre notice «Noaill (Noaille / s) Jean», dans : Dictionnaire historique (2007), p. 591.
2 Voir Fournier, Histoire (1892), p. 129, oß il est mentionn parmi les professeurs du XVesi cle : «1400±1420 Noailles (Jean) ou (Jean Nouvelle), legum doctor, archiprtre de l'glise d'Orlans».
3 Voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 127±128 et n. 21±23.
4 Voir Vulliez, Les tudiants (1989), p. 30, et Vulliez, Les maÑtres orlanais (1999), p. 82, 83, 84 et 88.
5 Dans sa lectura sur le titre De actionibus des Institutes, conserve dans le ms.
Paris, Biblioth que Nationale de France, Nouv. Acq., lat. 2033 ; le passage qui suit se trouve aux fol. 211vb±212ra (ad § Eum quoque qui [Inst. 4,6,40]) :
« . . . Et finaliter § iste [Inst. 4,6,40] facit ad unum quod est parum [ms.:
purum] aequum quod, ubi aliquis spoliatur bonis suis propter guerram uel aliud fortuitum, quod non debet in solidum condampnari. Et istud optime habet [fol. 212ra] locum in partibus de quibus sum oriundus, scilicet in episcopatu lemouicensi, ubi multi sunt exinaniti proxime substanciis, qui aliter plurimum bone fortune habundauerunt». Ce passage ne se trouve pas dans le ms. Berlin, Staatsbibliothek, lat. fol. 172, qui contient une deuxi me version de cette lectura. Pour ces deux manuscrits voir infra, p. 237et s.
sine
6. Son nom
7apparaÑt pour la premi re fois dans le rotulus de l'universit
d'Orlans du 21 juin ± 9 aoÞt 1393, adress l'antipape Clment VII. Parmi les
«viginti quinque bacallarii nominati seu electi per rectorem et collegium Universitatis predicte» il est mentionn ainsi : «Johanni Noaille, clerico Lemovicensis diocesis, bacallario in legibus in secundo volumine»
8. Si l'on peut admettre qu' ce moment il tait dans la septi me anne de ses tudes
9, on pourrait supposer qu'il naquit vers 1370.
Ses tudes
C'est en 1386 que Jean Noaill a dÞ commencer ses tudes de droit civil Orlans. Il ne semble d'ailleurs pas s'tre dpch pour terminer ses tudes : ce n'est qu'au mois de mars 1400 (n. st.) qu'il obtint sa licentia en droit civil
10. Selon les r glements il aurait pu passer cet examen d s 1396, tant donn qu'au mois de juin 1393 il tait dj bachelier «in secundo volumine»
11. Proba-
6 En 1985 le regrett Doyen Andr Gouron a bien voulu nous donner desrenseignements et des conseils au sujet du probl me de l'origine de Jean Noaill. D'apr s lui, le nom de notre auteur est relativement rpandu dans les sources mdivales de la rgion limousine. Au surplus, les localits ± paroisses ou hameaux ± portant de nos jours le nom de Noailles ou des noms voisins sont nombreuses dans cette mme zone. Le fait que notre professeur soit dsign comme originaire du dioc se de Limoges nous porte trouver le berceau de sa famille dans le village de ce nom, aujourd'hui chef-lieu de canton du dpartement de la Corr ze (arrondissement de Brive). Nous avons dÞ renoncer des recherches plus approfondies ce sujet. Le seul lment assur tient une origine placer dans le dioc se de Limoges.
7On trouve le nom sous diffrentes formes : Noaille, Noailles, Noalhe, Noialle, Nouaille, Noçaille, Nouailli, Nouilge, Nouvelle, Nouyelge, Novailla, No- vaille, Novailli, Nowalge, Noyalie, voir passim. Nous nous sommes dcids pour la forme Noaill qui a t adopte par Marie-Henriette Jullien de Pommerol dans : Sources de l'histoire des universits franaises au moyen
ge, Universit d'Orlans, [Paris] 1978, et dans les ouvrages de Charles Vulliez (cits supra, p. 221, n. 3 et 4).
8 Voir Fournier, Statuts, t. III (1892), no. 1889, p. 471.
9 Cf. supra, p. 25, la note 61 et s.
10 Voir l'explicit de sa lectura sur le titre De actionibus des Institutes, dans le ms.
Paris, Biblioth que Nationale de France, Nouv. Acq., lat. 2033, fol. 212ra (infra, l'Annexe XI, sous le numro 3) : «die una post licentiam meam incepi anno domini mocccononagesimo nono in mense martii». Il est peu probable qu'il ait mis un an et demi pour faire cette lectura, termine «ultima die augusti anno domini millesimo ccccmo» ; pour le dbut il doit donc s'agir d'une datation en nouveau style (voir aussi Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 128, n. 23). Voir aussi Fournier, Statuts, t. I (1890), no. 118, p. 101, et no.
154, p. 117, oß l'on trouve que le cours sur les Institutes prend moins de huit mois.
11 Voir Fournier, Statuts, t. I (1890), no. 118, p. 101, et no. 154, p. 117.
blement ce retard est-il dÞ au fait que, comme bacallarius, il donnait beaucoup de cours privs ; il y tait peut-tre mme oblig pour gagner sa vie.
Quoi qu'il en soit, le lendemain de sa licentia il commena un cours sur le titre De actionibus des Institutes de Justinien, cours qui dura peu pr s cinq mois
12. Au cours de cette mme anne 1400 il est mentionn comme chanoine de Sainte-Croix, la cathdrale d'Orlans
13.
Jean Noaill a sans doute ambitionn une carri re acadmique. Il a dÞ avoir l'intention d'obtenir un doctorat dans les deux droits. Il lui fallait pour cela acqurir d'abord le grade de licenci en droit canonique. Il semble avoir commenc ses tudes dans ce domaine d s sa licence en droit civil
14. Dans le rotulus du 19±23 octobre 1403, oß il figure parmi les licentiati presentes, on lit : «Item Iohanni Noaille, Lemovicensis diocesis, in legibus licentiato et bachallario in jure canonico in tercio volumine legendi»
15. On peut en infrer qu'il tait alors bachelier en droit canonique depuis au moins deux ans.
Sur la suite de sa carri re universitaire nous sommes renseigns par deux documents de 1410, conservs aux Archives dpartementales du Loiret. Ils nous apprennent d'abord qu'entre-temps Jean Noaill tait devenu conseiller du duc d'Orlans ; malheureusement nous ignorons depuis quand il l'tait. Le premier document, dat du 6 mars 1410 (n. st.)
16, concerne le paiement de 40
cus d'or
17 «Jehan noaille», qui venait d'tre «doctoris», et de 10 cus pour les frais du Chtelet, occasionns par la venue des docteurs et des autres membres de l'Universit qui l'accompagn rent. Le deuxi me document, dat
du 12 mars 1410 (n. st.)
18, est une quittance que Jean Noaill a dlivre pour les deux sommes en question : «Je Jehan noaille, docteur en loys et en decret,
12 Voir l'explicit de sa lectura sur le titre De actionibus des Institutes, dans le ms.
Paris, Biblioth que Nationale de France, Nouv. Acq., lat. 2033, fol. 212ra (cf.
supra, p. 222, n. 10, et infra, l'Annexe XI, sous le numro 3).
13 Voir Cuissard, Chanoines (1902), p. 196. Il y figure comme «Jean Nouaille».
14 Une fois licenci en droit civil, il ne fallait que deux annes d'tude de droit canonique afin d'obtenir le grade de bachelier dans ce domaine, voir supra, p.
54±55, n. 237.
15 Voir Denifle, Les universits franaises (1892), p. 54.
16 Collection Joursanvault, Arch. dpart. du Loiret, 6 J 22, no. 68. Cf. Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 419, no. 61.2.01, qui renvoie cependant erronment 6 J 22, no. 67.
17Il s'agit sans doute d'une somme considrable l'poque ; cf. par exemple les contrats de pension conclus pour un an pour ce montant mentionns dans des documents du XVesi cle analyss par Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 402, sous les numros 5.06.06 (22 dcembre 1459) et 5.07.02 (18 avril 1442).
18 Collection Joursanvault, Arch. dpart. du Loiret, 6 J 22, no. 67. Cf. Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 419, no. 61.2.02, qui renvoie cependant erronment 6 J 22, no. 68.
conseillier de monseigneur le duc dorleans, confesse avoir eu et receu . . . » ; il signe «Jehan nouaille».
De ces documents il apparaÑt donc aussi que Jean Noaill avait obtenu le grade de «docteur en loys et en decret» au dbut de l'anne 1410. Ici on peut encore constater qu'en thorie ce grade aurait pu tre obtenu plus tÖt. La cause principale du retard tait probablement d'ordre financier. Il se peut aussi que, pour un licenci enseignant comme Jean Noaill ± qui avait sans doute continu son enseignement priv en droit civil ±, la facult avait, cette
poque, l'habitude de n'accorder le doctorat quelqu'un qui voulait effecti- vement enseigner que dans le cas oß une place de doctor regens tait devenue vacante
19; ce cas ne s'tait probablement pas prsent avant 1410
20.
Son professorat
Si l'on ne peut pas prouver qu'il tait devenu doctor regens d s son doctorat en 1410, il paraÑt bien avoir obtenu cette charge d s 1411. Aussi figure-t-il comme
«dominus johannes nouuaille»
21sur le rÖle d'tudiants et d'officiarii de l'Universit de l't 1411
22. Une anne apr s, le 4 juin 1412, il apparaÑt, au quatri me rang parmi les six domini doctores
23, sur une liste des personnes ayant droit au privil ge de scolarit
24; il est spcifi qu'il a droit deux queues de vin : «Dominus Johannes Noailles. Vin II q.».
19 Voir supra, p. 29, la note 84 ; cf. Ridderikhoff, Jean Pyrrhus d'Anglebermes (1981), p. 155, n. 77.
20 Nous n'excluons pas que Jean Noaill ait obtenu une chaire de droit canonique. Dans ce cas, l'on devra se demander s'il l'a garde jusqu' sa mort ou si, plus tard, il l'a quitte pour une chaire de droit civil. Nous verrons encore qu'aucun crit de sa main n'est connu du temps de son professorat et qu'il est cit seulement pour son cours sur les Institutes (du temps de son licentiat).
21 Voir Michaud-Frjaville et Vulliez, Un rÖle indit (2006), p. 40 (et p. 43) :
«Johannes de Berry, [bedellus] domini Johannis Nouvaille».
22 Cette liste renferme les noms d'tudiants et d'officiarii soumis l'imposition de la taille. Parmi les «nomina scolarium» sont mentionns 19 licencis, onze bacheliers et 7coliers. Quant aux fonctionnaires de l'Universit il s'agit du notaire, de trois libraires, de trois parcheminiers, du gardien de l'horloge et de 16 bedeaux : du bedeau gnral, des bedeaux des nations (sauf celui de la nation de France) et de ceux de six docteurs rgents. A cot de Jean Noaill
sont mentionns Raoul du Refuge, Graud Bagoilh, Baudes de Mcon, Simon Guret et Jean Baston. Voir Michaud-Frjaville et Vulliez, Un rÖle indit (2006), p. 34±40.
23 Les autres taient Mathieu de Darou, Raoul du Refuge, Graud Bagoilh, Simon Guret et Jean Baston.
24 Voir Fournier, Statuts, t. I (1890), no. 263, p. 195 (cf. Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 219, no. 17.29).
La qualit de «docteur rgent» lui est attribue explicitement dans un document du 25 aoÞt 1414 : un tudiant, du nom de Guinot, «bachelier en lois escolier estudiant Orlans», dclare devoir «Jehan» Noaill, docteur en lois et dcrets, rgent en l'Universit, la somme de 132 livres 10 sous tournois pour ses dpenses et celles de Thibaud Lubin pour leur hbergement
25. Apparemment il s'agit de deux tudiants qui taient logs chez Noaill.
Tout comme dans les rÖles de 1411 et 1412, Jean Noaill n'est mentionn
qu'en passant dans les autres sources oß son nom figure.
Dans un dnombrement, en date du 30 mai 1417, des acquisitions de Saint- Pierre-le-Puellier depuis soixante-sept ans
26il y a une allusion l'endroit oß il donnait ses cours : il y est fait mention des Ecoles de Baudes de Mcon, «oß lit de present messire Jehan de Nouailli»
27.
En 1419 nous trouvons son nom dans une liste de 25 nomina officiariorum :
«Petrus Chartin, [bedellus] domini Johannis Noaille. XV s[olz] p[arisis]»
28. Cette liste, rdige et certifie en 1418 par le recteur, est attache des lettres patentes du 5 avril 1419
29, dans lesquelles Charles, duc d'Orlans, accorde des exemptions d'aides aux personnes qu'elle mentionne. Le document confirme qu'en 1419 Noaill tait encore professeur l'universit d'Orlans
30.
25 Voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 410, no. 5.10.21. Voir aussi Vulliez, Les tudiants (1989), p. 30.
26 Voir Jarry, Les coles (1919), p. 47. Le document cit qui, aux Archives du Loiret, portait la cote A 1928, a pri en 1940. Cf. Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 384, no. 42.03.
27Nous citons d'apr s J. Doinel, Inventaire sommaire des Archives dpartemen- tales antrieures 1790, Loiret, Archives civiles, Sries A. nos. 1800±2200 et B. nos. 1±1535, t. II, Orlans 1886, p. 28. Jarry, Les coles (1919), p. 47et n.
6 parle de «Je[h]annin Novailli». Cf. galement Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 384, no. 42.03, et Ridderikhoff, Jean Pyrrhus d'Anglebermes (1981), p. 84, qui erronment donne 1447au lieu de 1417. Cf. aussi Jarry, Les coles (1919), p. 47, n. 6 : «`Item unes petites escolles' en censive de Saint- Pierre-le-Puellier, laisses par Jean de Baccons comme sans valeur. Elles tiennent `aux escolles de messire Jehannin Novailli'». ± Jean de Baccons ou de Bacons a fait un accord avec l'Universit, le 20 avril 1411, au sujet de travaux effectus aux frais de cette derni re et conscutifs la construction de la biblioth que. Voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 262, no. 19.63 ; cf. supra, p. 18, la note 37.
28 Voir Fournier, Statuts, t. I (1890), no. 269, p. 201. Sont mentionns encore Jean du Refuge, Gilles du Colle, Mathieu de Darou, Jean de Mcon, Graud Bagoilh, Simon Guret et Baudes de Mcon.
29 Fournier, Statuts, t. I (1890), no. 269, p. 200.
30 Cf. Ridderikhoff, Jean Pyrrhus d'Anglebermes (1981), p. 84, n. 56.
Enfin dans un document de 1427
31figure une autre mention de ses
«escolles»
32, mention qui laisse entendre qu' ce moment il tait encore en vie et donnait probablement encore des cours
33.
Voil tout ce que nous savons de sa vie. Nous ignorons quand il mourut.
Seul le jour de sa mort (et non pas l'anne) nous a t transmis : ce fut un 16 septembre
34.
B. Son entourage
Durant le Grand Schisme le nombre de professeurs enseignant en mme temps
l'Ecole de droit d'Orlans ne semble gu re avoir dpass un total de sept ou huit docteurs rgents attachs l'Universit
35. Ce nombre est rest plus ou moins identique, mme apr s la diminution du nombre des tudiants la suite des troubles de guerre. Le rapport entre le nombre des professeurs et celui des
tudiants contraste dsavantageusement avec la ratio d'autres universits. A titre d'exemple : en 1403 l'universit d'Orlans compte sept docteurs rgents (pour 85 licencis, 204 bacheliers et 283 tudiants)
36, tandis que pour l'universit d'Angers on en connaÑt douze (pour 116 licencis, 242 bacheliers et 387tudiants au total)
37et pour celle de Paris (facult de dcret) 24 (pour
31 Voir cependant Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 128, n. 22, qui met en avant que la date de 1427n'est peut-tre pas totalement hors de discussion.
32 Arch. dp. Loiret, Orlans, A 1923, fol. 13r : « . . . les escolles messire Jehan noaille docteur». Cf. Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 384, no. 42.02.
33 Dans ce sens galement Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 128 ; cf.
aussi p. 133, n. 45.
34 Voir Vidier et Mirot, Obituaires de Sens, t. III (1909), p. 99E±100A : «[16 sept.] XVI kal. [ . . . ]. Eodem die obiit dominus Johannes Nouaill, utriusque juris professor, archipresbyter ecclesie Aurelianensis [post 1400]». Cf. Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 421, no. 61.3.12. Voir cependant Cuissard, Chanoines (1902), p. 196 : «Nouaille (Jean), professeur l'Universit d'Or- lans et chanoine, en 1400, a son obit au 16 aoÞt».
35 Voir Vulliez, Les maÑtres orlanais (1999), p. 78±79.
36 Et trois «non prciss», voir Verger, Le recrutement (1970), p. 872 (nous avons pris le nombre total de maÑtres et d'tudiants, c'est--dire le nombre de maÑtres et d'tudiants figurant dans le rotulus de 1403 et le nombre de ceux figurant dans d'autres suppliques). Cf. supra, p. 17±18, la note 34 et s., oß nous ne donnons que le nombre de maÑtres et d'tudiants figurant dans le rotulus). Voir aussi Vulliez, Les maÑtres orlanais (1999), p. 79, qui mentionne sept professeurs doctores pour 532 (lire : 530?) tudiants (c'est--dire l'en- semble des licencis, des bacheliers et des tudiants, figurant dans le rotulus de 1403).
37Voir Verger, Le recrutement (1970), p. 872 ; cf. Vulliez, Les maÑtres orlanais (1999), p. 79, qui mentionne 12 professeurs doctores pour 697tudiants (figurant dans le rotulus de 1403).
112 licencis, 325 bacheliers et 401 tudiants au total)
38. Une grande partie de l'enseignement a dÞ tre confie des licencis. L'universit d'Orlans en avait un grand nombre : un rotulus du dbut du Grand Schisme, de 1378, en compte 72
39, ceux de 1393 en mentionnent 77
40et celui de 1394 donne 96 licencis presentes
41. Du temps de l'enseignement de Jean Noaill le nombre avait d'ailleurs fort diminu : le rotulus de 1403 donne les noms de 50 licencis prsents
42.
Si l'on s'efforce d'tablir le nombre total des professeurs qui ont enseign
durant le Grand Schisme, on est frapp par son petit nombre : de 1378 jusqu'
1420 environ on ne trouve que seize noms de docteurs rgents
43. La dure de leur exercice au service de l'Universit a t assez longue, parfois mme de 40 ans. C'est le cas, par exemple, de plusieurs doctores dont nous avons dj suivi les carri res acadmiques : Mathieu de Darou
44, Jean de Mcon
45, Graud Bagoilh
46et Baudes de Mcon
47, professeurs partir de 1378, de 1382, de 1384 et de 1394 respectivement et figurant tous encore comme docteurs en 1419
48, ainsi que Raoul du Refuge
49, doctor utriusque juris d s 1383 qu'on trouve mentionn dans le catalogue de la biblioth que de l'Universit de 1420 pour avoir emprunt plusieurs livres
50.
La coÒncidence de ces deux situations a rendu difficile aux jeunes licencis l'acc s au professorat. La carri re de Jean Noaill peut servir d'exemple.
Comme nous l'avons dj vu, il est rest licenci assez longtemps et apparem- ment il n'a pris son doctorat qu'au moment oß il a t sÞr d'une chaire, c'est-- dire oß il allait y avoir une vacance.
38 Voir Verger, Le recrutement (1970), p. 873 ; cf. Vulliez, Les maÑtres orlanais (1999), p. 79, qui mentionne 23 professeurs doctores pour 751 tudiants.
39 Voir Fournier, Statuts, t. III (1892), no. 1888, p. 460±461. Cf. aussi Vulliez, Une tape privilgie (1982), p. 153.
40 Voir Fournier, Statuts, t. III (1892), no. 1889, p. 469±470, et no. 1890, p. 472±473.
41 Et 125 absentes, voir Fournier, Statuts, t. III (1892), no. 1891, p. 477±479. Cf.
aussi Vulliez, Une tape privilgie (1982), p. 153.
42 Et 35 absentes, voir Denifle, Les universits franaises (1892), p. 53±55, et Vulliez, Une tape privilgie (1982), p. 153.
43 Cf. Vulliez, Les maÑtres orlanais (1999), p. 79.
44 Voir supra, p. 100 et s.
45 Voir supra, p. 103 et s.
46 Voir supra, chapitre IV.
47Voir supra, p. 192±194.
48 Cf. supra, p. 225, la note 28.
49 Voir supra, p. 188±191.
50 Pour les carri res des professeurs de droit canonique Lomer de l'Isle et Vincent du Clocher voir supra, p. 186±187, n. 35.
Ses maÑtres
Nous ne connaissons qu'un seul professeur qu'il appelle explicitement son maÑtre : Graud Bagoilh
51. Dans sa lectura sur le titre De actionibus des Institutes Jean Noaill le cite une fois comme : «dominum meum Geraldum Ba[goli]»
52; on peut cependant supposer que partout oß il cite simplement dominus meus
53, il vise Bagoilh. Nous avons dj vu que Bagoilh fut professeur en droit civil de 1384 jusqu' sa mort en 1422 environ
54. Rappelons ici seulement qu'il tait, comme Noaill, originaire du Limousin, et qu'il a t, lui aussi, l'auteur d'une lectura sur les Institutes (disparue) et d'un Tractatus Institutionum.
Quant aux licencis dont il a pu suivre les cours, nous n'en connaissons que deux. Il s'agit en premier lieu de Jean Chreau (Johannes Cherelli), l'auteur d'une lectura sur le titre De regulis iuris du Digeste
55, cit une fois par Jean Noaill
56: «et istam insequitur magister Jo. cherelli in l. Id quod nostrum ff. de reg. iuris [= D. 50,17,11]»
57.
Le second licenci cit par Noaill est Jean de Vitry (Johannes de Vitriaco), licenci en lois, clerc, archidiacre de La Puisaye et chanoine d'Auxerre ; en 1392 il obtint de Charles VI un si ge au Parlement. Il fut massacr le 12 juin 1418 par les Bourguignons
58. Dans sa lectura sur les Institutes Noaill cite une quaestio de Vitry
59.
51 Cf. supra, p. 205, la note 156.
52 Ms. Berlin, Staatsbibliothek, lat. fol. 172, fol. 191r ; le ms. Paris, Biblioth que Nationale de France, Nouv. Acq., lat. 2033, fol. 171va, porte seulement
«secundum dominum meum».
53 Voir, par exemple, ms. Paris 2033, fol. 7vb, 12ra, 13vb, 18va, 32vb, 43va, 67rb, 147rb, 158ra, 162rb, 173rb, 173va et 195va ; ms. Berlin 172, fol. 73v, 76v, 77v, 79r, 80r, 96r, 111r, 170v, 179v, 183v, 192v et 213v. A un seul endroit il cite «dominos meos docto[res]», voir ms. Paris, fol. 8ra ; le ms. Berlin, fol.
74r, cependant, ne porte ici que «doc[tores]». Il nous semble que ce passage est trop vague pour qu'on y accorde beaucoup d'importance.
54 Pour la vie et les úuvres de Bagoilh voir supra, chapitre IV.
55 Sur Jean Chreau et ses úuvres voir supra, p. 196 et s.
56 Voir supra, p. 197, la note 102.
57Voir ms. Paris 2033, fol. 110va (au paragraphe Item si quis [Inst. 4,6,6]). Cf.
ms. Berlin 172, fol. 104r : «et illam insequitur magister Jo. cerelli in l. Istud quod nostrum in re. iuris».
58 Voir Maugis, Histoire du Parlement de Paris, t. III (1916), p. 48±49.
59 Voir ms. Paris 2033, fol. 25ra (au paragraphe Omnium autem [Inst. 4,6,1]) :
«do[minus] Jo. de vtriato [sic], pro nunc dominus in parlamento, tenuyt quod tempus datur ad denunciandum domino predicto possessori rei mobilis, in una questione quam publice aureliis disputauit que incipit `Rei mobilis detentor'» ; cf. ms. Berlin 172, fol. 84r : «ma[gister] Jo. de uitri., pro nunc dominus de parlamento, tenet quod tempus datur possessori rei mobilis ad denunciandum
Les professeurs de l'poque de son professorat
A un ou deux pr s, tous les professeurs qui enseignaient l'universit
d'Orlans quand Jean Noaill y tait tudiant taient encore en fonction au moment oß il fut nomm docteur rgent. Il s'agit notamment de son maÑtre Graud Bagoilh, de Mathieu de Darou, de Jean de Mcon, de Raoul du Refuge et de Baudes de Mcon, cinq docteurs dont nous avons dj trait plus haut
60. Aux alentours de 1410 cette gnration semble avoir cess d'tre pr- dominante. Deux noms nouveaux de professeurs apparaissent cÖt de celui de Jean Noaill : ceux de Simon Guret et de Jean Baston. Dix ans plus tard trois autres noms s'y joignent
61: ceux de Gilles (de Colle) du Tertre, de Jean du Refuge et de Louis Nicolas. Vers cette poque Mathieu de Darou et Graud Bagoilh sont dcds, tandis que Jean de Mcon semble avoir cess
d'enseigner pour prendre l'habit monastique et entrer au monast re clestin d'Ambert
62.
Dans les lignes qui suivent nous traiterons bri vement des cinq professeurs que nous venons de mentionner plus haut. A l'exception de Jean Baston, ils figurent tous dans l'Annexe prosopographique d'une tude de Charles Vulliez
63.
Jean Baston (Johannes Bastonis)
Jean Baston ne nous est connu que par trois documents universitaires, qui, d'ailleurs, nous donnent seulement son nom et sa position l'Universit. Dans le premier, le rotulus du 19±25 novembre 1394 adress BnoÑt XIII, nous le trouvons parmi les quarante-cinq bacallarii de secundo volumine : «Johanni Bastonis, bacallario in legibus»
64. C'est donc en 1389 ou en 1390 qu'il a dÞ commencer ses tudes de droit civil Orlans. Malheureusement le rotulus ne
domino. Et hoc tenuit in una questione quam aureliis publice disputauit que incipit `rei mobilis detentator'».
60 Voir supra, chapitre II et IV.
61 A la fin de la vie de Noaill figurent encore deux autres professeurs dans les actes notaris : Lambert Burelet, alias de Chagny ou de Champigny, et Jean Marie ; voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 127±128. Le temps de leur professorat dpasse la priode traite dans la prsente tude ; nous les passerons sous silence.
62 Voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 127, n. 17.
63 Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 135±137. Nous nous sommes servi largement de cette prosopographie mais, d'une part, nous n'avons pas repris tous les dtails qui y figurent, d'autre part nous y avons ajout quelques renseignements qu'on n'y trouve pas.
64 Voir Fournier, Statuts, t. III (1892), no. 1891, p. 480.
nous informe pas sur son lieu d'origine. Apparemment Baston n'tait pas clericus.
Le deuxi me document concerne le rÖle d'tudiants et d'officiarii de l'Universit de l't 1411, oß il est mentionn avec cinq autres professeurs
65. Nous ignorons quand il est devenu docteur rgent.
Dans le troisi me document, la liste des ayants-droits aux privil ges de l'universit d'Orlans de 1412, il figure parmi les six domini doctores de l'Universit : «Dominus Johannes Bastonis»
66. La liste ne nous renseigne pas sur les privil ges auxquels il a droit.
Simon GueÂret (Symon Guereti)
Simon Guret, d'une famille (noble?) d'Orlans
67, a eu une carri re universi- taire de plus de quarante ans. Il a commenc ses tudes de droit civil Orlans en 1393. Dans le rotulus du 19±25 novembre 1394 nous le trouvons parmi les scolares de secundo volumine
68. Devenu licenci en droit civil, il a commenc
ses tudes de droit canonique en 1403
69. Trois ans plus tard, le 14 mai 1406, il est mentionn comme licenci en lois et bachelier en dcrets
70.
En 1411 environ il a dÞ tre nomm docteur rgent. Ainsi, il figure parmi les six domini (doctores) sur le rÖle de l'Universit de l't 1411
71et sur la liste des ayants-droits aux privil ges de l'universit d'Orlans du 4 juin 1412
72. La premi re fois qu'on le trouve mentionn effectivement comme doctor in
65 Voir Michaud-Frjaville et Vulliez, Un rÖle indit (2006), p. 40 (et p. 43) :
«Johannes Aufroy, [bedellus] domini Johannis Bastonis». Cf. supra, p. 224, n. 22.
66 Voir Fournier, Statuts, t. I (1890), no. 263, p. 195.
67Voir Cuissard, Chanoines (1902), p. 154, et Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 135.
68 Voir Fournier, Statuts, t. III (1892), no. 1891, p. 486, sous le numro 211 :
«Simoni Guereti, paup. cler. Aurelian. dioc., st. in j. civ.».
69 Voir le rotulus de 19±23 octobre 1403, publi par Denifle, Les universits franaises (1892), p. 55 : «Item Symoni Gueret, Aurel. dioc., licentiato in legibus, in primo anno audiendi jura canonica».
70 Voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 237, no. 18.3.08.
71 Voir Michaud-Frjaville et Vulliez, Un rÖle indit (2006), p. 40 (et p. 43) :
«Stephanus Godart, [bedellus] domini Simonis Gueret». Cf. supra, p. 224, n. 22.
72 Voir Fournier, Statuts, t. I (1890), no. 263, p. 195, sous le numro 5 :
«Dominus Symon Guereti. Vin. XV q. ; fro. VI m. ; ave. VII m.». Cf. aussi Fournier, Statuts, t. I (1890), no. 269, p. 201, la liste d'officiarii du 1418, attache des lettres patentes du 5 avril 1419 (cf. supra, p. 225, la note 29), oß il est galement dsign comme dominus : «Henricus Moreau, [bedellus]
domini Symonis Guereti. II fr.».
utroque date du 15 novembre 1411
73. Son nom apparaÑt rguli rement avec cette qualit, ou seulement comme docteur rgent, dans des actes notaris
74. On le trouve, par exemple, comme «dominus Simon Guereti utriusque juris sollemniter professor, ad presens dicte Universitatis rector» dans un dcret du chapitre de l'glise d'Orlans du 4 aoÞt 1421
75. Dans le mme document il est mentionn comme sous-doyen de Sainte-Croix
76, dont il tait dj chanoine
77. Plus tard, il devint archidiacre de Sully en cette glise
78, titre qu'il a probablement gard jusqu' sa mort
79; nous le trouvons pour la premi re fois en cette qualit le 8 fvrier 1426 (n. st.)
80.
D s 1417il est fait mention de ses coles
81, qui semblent avoir t situes dans l'ancienne rue des Ecoles (aujourd'hui rue Saint Gilles) en la paroisse Saint-Pierre-le-Puellier
82.
Le 16 juillet 1438 Simon Guret revendiquait et obtint la conservatorerie des privil ges de l'Universit
83, qu'il tient encore en mars 1451
84. Le 2
73 Voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 135.
74 Voir, par exemple, Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 405, no. 5.09.07 (23 novembre 1419), p. 382, no. 41.25 (9 janvier 1426 n. st.), p. 405, no.
5.09.13 (21 aoÞt 1433), p. 411, no. 5.10.32 (18 octobre ± 8 novembre 1434, oß il est fait mention du contrat de mariage de sa fille naturelle Jaquette), p. 412, no. 5.10.36 (5 janvier 1437n. st.) et p. 426, no. 61.3.83 (27aoÞt 1446).
75 Voir Fournier, Statuts, t. I (1890), no. 271, p. 203.
76 Fournier, Statuts, t. I (1890), no. 271, p. 202.
77 Voir Cuissard, Chanoines (1902), p. 154, et Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 135.
78 Voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 135.
79 Il est encore archidiacre de Sully en juillet 1438, voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 362, no. 32.7.33. Guret tait, en outre, chanoine de Saint- Aignan, chantre de Saint-Pierre Empont et cur de Saint-Paul d'Orlans ; voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 135, et Cuissard, Chanoines (1902), p. 154.
80 Voir Cuissard, Chanoines (1902), p. 154.
81 Voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 384, no. 42.03 (30 mai 1417).
D'autres mentions se trouvent jusqu'en 1442, voir idem, p. 410, no. 5.10.26 (13 juillet 1423), p. 384, no. 42.02 (1427), p. 404, no. 5.08.01 (mai 1440) et p. 407, no. 5.09.21 (avril 1442).
82 Voir Jarry, Les coles (1919), p. 47; cf. Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 404, no. 5.08.01.
83 Voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 362, no. 32.7.33.
84 Voir Fournier, Statuts, t. I (1890), no. 305, p. 231 : « . . . dominus Symon Guereti, privilegiorum nostre gloriosissime conservator Universitatis Aurelia- nensis bene meritus, . . . ». Cf. Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 233, no. 18.2.07.
novembre 1438 nous le trouvons comme excuteur testamentaire de Raoul du Refuge
85.
Il mourut probablement le 13 novembre 1455
86.
On ignore s'il a enseign jusqu' sa mort, mais de toute faon il a t doctor regens au moins quarante ans. Il a survcu la priode difficile de l'Universit
qui a commenc par le si ge d'Orlans (1428±1429) et s'est poursuivie jusque vers les annes 1440
87. C'est la fin de sa carri re, en 1449, que nous le trouvons mentionn dans les actes de la nation germanique
88; cette mention nous autorise supposer qu'il en tait doctor nationis cette poque.
D'apr s Marcel Fournier, Simon Guret a dÞ laisser un ouvrage
89, mais nous n'avons trouv nulle part la source de cette hypoth se. De toute faon, aucun ouvrage ne nous est parvenu.
85 Voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 412, no. 5.10.37. Cf. supra, p.
191, la note 62.
86 Le jour de sa mort (13 novembre) se trouve chez Vidier et Mirot, Obituaires de Sens, t. III (1909), p. 121A : «[13 nov.] Hac die obiit recolende memorie dominus Symon Guereti, juris utriusque professor, canonicus hujus ecclesie et archidiaconus Soliacensis . . . ». Le millsime (1455) peut tre dduit du fait qu'au 15 novembre 1455 son successeur y fut lut ; cette datation se trouve aussi chez Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 135. Au lieu de 1455 Cuissard donne 1458 comme anne de sa mort, voir Cuissard, Dignitaires (1895), p. 110. Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 422, no. 61.3.20,
crit : «apr s 1458». Probablement ces deux auteurs n'ont pas connu la date de son successeur.
87Cornelia Ridderikhoff lui attribue un rÖle important dans le maintien des
tudes de droit dans cette priode, voir Ridderikhoff, Jean Pyrrhus d'Angle- bermes (1981), p. 93±94 et n. 13.
88 Voir Livre des procurateurs, I, t. I (1971), p. 8 ligne 14, oß le procurator Martinus de Rode de Buscoducis crit, la date du 6 janvier, qu'apr s son
lection : «juravi in manu domini Simonis Greti, utriusque juris professoris, juramenta consueta . . . ». Dans la note 1 Cornelia Ridderikhoff identifie
«Simon Greti» avec Simon Guret ; cf. aussi Ridderikhoff, Jean Pyrrhus d'Anglebermes (1981), p. 85.
89 Voir Fournier, Histoire (1892), p. 128, oß le nom de «Symo Guereti» est imprim en caract re gras. Fournier y ajoute cependant «ou (S. Vayreti)».
Vraisemblablement il a confondu notre professeur avec le canoniste Simon Vairet, dj signal par Schulte (voir Schulte, Geschichte, t. II (1877), p. 405).
Ce dernier, doctor in utroque, a enseign le droit canonique Paris d s la fin des annes vingt du XIVesi cle ; il mourut en 1347. Simon Vairet a vraiment laiss deux ouvrages. Voir sur lui et sur son úuvre Paul Fournier, Simon Vairet (1921). Cf. maintenant aussi Bgou-Davia, Simon Vairet (2007), p. 761±762.
Gilles de Colle du Tertre (Egidius de Colle du Tertre)
Le dcrtiste Gilles de Colle du Tertre, fils de Herv Lorens
90et Catherine du Tertre, est originaire d'Orlans. Vers 1400 il y a commenc ses tudes de droit canonique. Moine de l'abbaye de Bonneval, il est mentionn dans un rotulus des 19±23 octobre 1403 comme bachelier en dcrets. Presque cinq ans plus tard, le 2 avril 1408, on le trouve comme licenci dans un acte notari ; dans cette mme anne il devint chambrier de l'abbaye prcite
91.
Nous ignorons quand il est devenu docteur rgent. On le trouve pour la premi re fois parmi les professeurs d'Orlans sur la liste d'officiarii de 1419
92. D s cette date il figure comme docteur rgent dans divers actes notaris
93.
Gilles du Tertre a dirig successivement deux abbayes importantes. En 1422 au plus tard, il tait abb de Ferri res
94, en 1438 il devint abb de Sainte- Colombe de Sens
95.
Il mourut le 9 aoÞt 1439
96.
Jean du Refuge (Johannes de Refugio)
Jean du Refuge, laÒc, neveu de Raoul de Refuge, est originaire de Bretagne, d'une famille noble. D s 1410 on le rencontre comme maÑtre des requtes de l'hÖtel ± fonction qu'il a encore en 1439 ± et conseiller du duc d'Orlans, dont
90 Le 13 mars 1389 (n. st.), la suite d'une plainte des habititants d'Orlans contre l'Universit, une information est ouverte contre Herv Lorens (Herveus Laurencii) et une vingtaine d'autres qui se refusent au service du guet et de garde et au paiement des tailles. Voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 336, no. 32.2.34, et p. 358±359, nos. 32.7.11±12.
91 Voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 137.
92 Voir Fournier, Statuts, t. I (1890), no. 269, p. 201 : «Jacquetus Chartin, [bedellus] domini Egidii de Colle. VI s[olz] p[arisis]».
93 Voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 137; cf. aussi Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 405, no. 5.09.11 (10 novembre 1422), et p. 411, nos. 5.10.30±31 (3 et 9 janvier 1431 n. st.). Dans les deux actes de 1431 il est prcis qu'il fut docteur en dcrets, rgent l'universit d'Orlans.
94 Voir Gallia christiana, t. XII (1770), c. 166D±E. Cf. Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 405, no. 5.09.11 (10 novembre 1422). Dans les actes de 1431 (voir la note prcdente) il est encore mentionn comme abb de Ferri res.
95 Voir Gallia christiana, t. XII (1770), c. 153E.
96 Voir Gallia christiana, t. XII (1770), c. 153E et c. 166E.
il devint, plus tard, un des intimes
97; il remplit galement des fonctions civiles importantes au service des villes d'Orlans et de Blois
98.
A partir de 1418 il est docteur rgent de l'universit d'Orlans
99, oß il enseigne le droit civil
100pendant plus de vingt ans. Bien qu'il fÞt laÒc, il figure comme scolastique dans un acte de 31 aoÞt 1431
101. Le 7octobre 1439 nous le trouvons pour la derni re fois comme docteur rgent, quand il acquiert un manoir Chaumont-en-Sologne
102. Nous ignorons s'il a quitt l'Universit
apr s cette date. Il est, en tout cas, conseiller du roi en 1446
103.
Jean du Refuge tait mari avec Jeanne de Faverois, riche hriti re d'une ancienne famille bourgeoise de Blois
104.
Il mourut en 1449.
97Voir Croà, Jean de Refuge (1903±1907), p. 310±311. Cf. Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 132 et n. 39. Durant les annes 1427±1429 il a contribu organiser la dfense du Blsois. Il fut l'un des conseillers qui administr rent les tats de Charles d'Orlans durant sa captivit (voir Croà, p. 311). Le 1435 (n. st.) il est mentionn comme conseiller du duc avec Louis Nicolas (voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 411, no. 5.10.33). Cf.
infra, p. 235, la note 113.
98 Par exemple, entre 1417et 1419 (voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 392, no. 43.12, et Vulliez, Les maÑtres orlanais (1999), p. 87). Cf. encore Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 128 et 136.
99 Voir, par exemple, Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 405, no. 5.09.06 (22 novembre 1418), p. 405, no. 5.09.08 (30 mars 1421) et p. 412, no.
5.10.37(2 novembre 1438, par rapport une quittance de Jean du Refuge envers Simon Guret, excuteur testamentaire de son oncle Raoul du Refuge).
Cf. aussi Fournier, Statuts, t. I (1890), no. 269, p. 201 (5 avril 1419) et Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 405, no. 5.09.13 (21 aoÞt 1433).
100 Pour le titre de docteur en lois, voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 312±313, no. 22.124 (21 janvier 1433, quand Jean du Refuge, docteur en lois et recteur de l'universit d'Orlans, a fait faire une image sculpte en pierre, fort belle, pour le monast re de Bourgmoyen, pr s de Blois), p. 411, no.
5.10.33 (16 janvier 1435 n. st.), p. 413, no. 5.12.01 (26 dcembre 1437) et p. 412, no. 5.10.37(2 novembre 1438). ± Une fois, dans un acte notari du 3 fvrier 1433, il est qualifi de «chevalier en loys » ; voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 136, et idem, Les maÑtres orlanais (1999), p. 81.
101 Voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 136, et idem, Les maÑtres orlanais (1999), p. 84.
102 Voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 406, no. 5.09.20. Cettte anne-l
il se rendit Calais pour la libration de Charles d'Orlans et il y fut prsent, le 21 juillet, la prsentation de l'hommage du btard d'Orlans pour le comt de Dunois ; voir Croà, Jean de Refuge (1903±1907), p. 311.
103 Voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 136, et idem, Les maÑtres orlanais (1999), p. 87et 88.
104 Voir Croà, Jean de Refuge (1903±1907), p. 312±313. Cf. Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 413, no. 5.12.01, et Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 136. On trouve mentionns deux fils, Pierre et Raoul de Refuge, l'un et l'autre licencis en lois. Voir sur eux Croà, Jean de Refuge (1903±1907),
Louis Nicolas ou NicolaõÈ (Ludovicus Nicolai)
Louis Nicolas, fils de Philippot Nicolas, notaire au Chtelet d'Orlans, a eu une carri re universitaire d'une trentaine d'annes. Il fit ses tudes Orlans entre 1404 et 1417; il est cit plusieurs fois comme tudiant de l'Universit
105. Il a dÞ tre nomm professeur aux alentours de 1420 ; en dcembre 1423 il est mentionn pour la premi re fois comme docteur rgent en l'universit
d'Orlans
106. Dans des actes notaris oß il figure apr s cette date il est mentionn comme tel
107ou comme docteur en lois
108, quelquefois comme docteur in utroque
109, ce qui impliquerait qu'il avait fait des tudes tant de droit civil que de droit canonique. Qu'il se soit intress au droit canonique se dduit galement d'un achat de livres qu'il a fait le 8 mai 1438
110. Il acquiert, entre autres, un «Dcret», les trois derniers livres de «Borc» (lire : Bohic
111; il s'agit probablement de son commentaire sur les Dcrtales) et un «Austrence»
(Hostiensis).
En dehors de ses fonctions l'Universit, on le voit, entre autres, participer un arbitrage
112, en tant que conseiller du duc d'Orlans en compagnie de Jean du Refuge
113; et plus tard il est maÑtre de l'hÖtel Saint-Ladre Romorantin
114. Nicolas a rempli beaucoup de fonctions ecclsiastiques. Il tait, entre autres, doyen de la collgiale de Jargeau (1420)
115, official de l'vque d'Orlans Guy de Prunel (au moins en 1425), sous-chantre puis chanoine de Sainte-Croix et
p. 313, et idem, Pierre de Refuge (1903±1907), p. 394±397, et Raoul de Refuge (1903±1907), p. 397±399.
105 Dans les registres de prvÖt, voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 136. Voir aussi Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 387, no. 42.29.
106 Voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 136.
107Voir, par exemple, Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 406, no. 5.09.19 (1eroctobre 1439) et p. 402, no. 5.07.03 (27 novembre 1442).
108 Voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 136.
109 Voir, par exemple, Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 411, no. 5.10.29 (25 juin 1430). Voir aussi Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 136.
110 Voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 406, no. 5.09.16. Pour un autre acte (du 1erdcembre 1436) concernant des livres de droit, dans lequel figure Nicolas ; voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 412, no. 5.10.35.
111 PlutÖt que Bo ce, suggr par Jullien de Pommerol. Pour le commentaire de Henri Bohic ou Boich voir Paul Fournier, Henri Bohic (1938), p. 153±173, notamment p. 158 et s. ; cf. Feenstra, Philips van Leyden (1994), p. 24±25.
112 Voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 129, n. 25.
113 Le 16 janvier 1435 (n. st.), voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 411, no. 5.10.33. Cf. supra, p. 234, n. 97.
114 Voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 136, et Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 412, no. 5.10.40 (1erfvrier 1440).
115 Voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 406, no. 5.09.14.
chanoine de Saint-Aignan d'Orlans. En mars 1449 il obtint la cure de l'glise Saint-Etienne d'Orlans
116.
Dans deux testaments il figure comme excuteur testamentaire : dans celui de l'vque d'Orlans, Guy de Prunel, du 27dcembre 1425
117, et dans celui de Jean Chreau en 1446
118.
Louis Nicolas est mort un 18 janvier
119, probablement en 1449 ou 1450 (1450 ou 1451 n. st.). Une messe pour le repos de son me tait clbr le 26 mars
120.
Ses l ves
Quoique Jean Noaill ait dÞ avoir beaucoup d'l ves, nous n'en connaissons que deux avec certitude : un certain Guinot et son condisciple Thibaud Lubin, qui taient logs l'hÖtel de Noaill en 1414
121. De ces tudiants rien ne nous est connu.
Robert Feenstra a suggr qu'une troisi me personne a pu tre son l ve : Henricus Brunonis de Piro
122, un Allemand, qui, avant de devenir chartreux, avait fait une br ve carri re comme professeur de droit Louvain et Cologne.
On connaÑt de lui ± entre autres ± une Lectura Institutionum qui nous est transmise par cinq manuscrits et dont il existe trois ditions imprimes de la fin du XV
esi cle. Piro cite Noaill deux reprises dans cette lectura, savoir sur
116 Voir Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 136. Cf. aussi Jullien dePommerol, Sources (1978), p. 411, no. 5.10.29 (25 juin 1430).
117Voir Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 418, no. 61.1.07. Voir aussi Cuissard, Chanoines (1902), p. 195.
118 Voir Cuissard, Chanoines (1902), p. 195. Cf. supra, p. 197, la note 101.
119 Voir Vidier et Mirot, Obituaires de Sens, t. III (1909), p. 18C±D : «[18 jan.] xv kal. Eodem die obiit recolende memorie vir dominus Ludovicus Nycholay [1448±1449], de Aurelianis oriundus, legum professor, in hac Universitate ordinarie actu regens, succentor hujus ecclesie, in cujus anniversario distri- buuntur xlviii sol. assignati super domum ad Petram Rubeam». Cf. Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 422, no. 61.3.19, p. 424±425, no. 61.3.69, p. 244±245, no. 18.5.28 (17janvier 1451 (n. st.) ; note du procureur de la nation de Touraine sur le registre) et p. 400, no. 5.04.01 (8 janvier 1452 (n.
st.) ; mention des hrtiers de Louis Nicolas), Cuissard, Chanoines (1902), p. 195, et Vulliez, Le monde universitaire (1982), p. 136 (qui donne 1451 comme l'anne de son dc s).
120 Voir Vidier et Mirot, Obituaires de Sens, t. III (1909), p. 41C±E. Cf. Jullien de Pommerol, Sources (1978), p. 422, no. 61.3.19.
121 Voir supra, p. 225, la note 25.
122 Voir sur lui et sur ses úuvres Feenstra, Henricus Brunonis de Piro (1996), p. 3±46, et sur son sjour Orlans notamment p. 7±8 et 28 (et s.). Cf.
galement Feenstra, Teaching (1997), p. 245±280 et p. 573, notamment p. 263±265.
les paragraphes Pena autem iniuriarum (Inst. 4,4,7)
123et Si iudex litem suam (Inst. 4,5pr.)
124. Originaire de Cologne, Piro est mentionn comme tudiant s- arts Paris en 1418. En 1421 il fut immatricul Cologne comme tudiant en droit civil. Il quitte cette universit en 1424 pour aller Bologne, oß nous le retrouvons en 1426, figurant ± pour la premi re fois ± comme membre de la nation germanique
125. Feenstra suppose qu'entre-temps il avait visit Orlans et qu'il n'est pas exclu qu'il ait mme entendu Jean Noaill «viva voce»
126. Ce n'est sans doute pas un hasard si le texte d'une lectura sur les Institutes de Noaill se trouvait dans le mme manuscrit de l'abbaye de Parc Louvain que celui de la lectura sur le titre De actionibus des Institutes de Piro
127. Il ne semble, en effet, pas possible que Piro ait trouv un exemplaire de ce texte Bologne
128; notre avis il est peu probable qu'il cite ce professeur orlanais sans avoir sjourn Orlans.
C. Ses úuvres
Le seul ouvrage de Jean Noaill qui nous ait t conserv est une lectura sur le titre De actionibus des Institutes [Inst. 4,6]. Il existait autrefois un autre ouvrage de sa main, une lectura sur les Institutes jusqu'au titre 3,28 ; le texte figurait dans un manuscrit de la Biblioth que de l'universit de Louvain qui a
t dtruit dans l'incendie de 1914
129. Il n'y a pas de doute, que, pendant les
123 Voir Feenstra, Henricus Brunonis de Piro (1996), p. 28 et n. 176. Il y cite letexte d'apr s l'dition de Conradus Winters de Homborch Cologne, datant de circa 1482 ou peu apr s (Hain 4014), fol. 160ra ; il a cependant vrifi le texte dans les deux autres ditions imprimes et dans tous les manuscrits : «Et ita dicit Jo. nouilge (ou `noyal.', `noialle' ou `novaill.' dans les manuscrit et les autres ditions), qui nihil allegat. Dictum suum est satis notabile quia multa permittuntur causa scandali evitandi secundum notata in c. Cum pridem, § Pro gravi, Extra de renun. [X 1.9.10.6]».
124 Voir Feenstra, Henricus Brunonis de Piro (1996), p. 28±29 et n. 177 (citation comme dans la note prcdente, mais fol. 161va) : «Jo. nouyelge (ou `noa.',
`noyali.', `noialle' ou `nouaill.') dixit secundum pe. distinguendum : aut iste iudicavit coacte quia compulsus est ad officium iudicis acceptandum et non tenetur. Aut sponte et tenetur, ut notatur aut. Sed hodie, C. de iudi. [post C.
3,1,15]».
125 Voir Feenstra, Henricus Brunonis de Piro (1996), p. 7±8.
126 Feenstra, Henricus Brunonis de Piro (1996), p. 29.
127Cf. infra, p. 238, la note 130.
128 Cf. Feenstra, Henricus Brunonis de Piro (1996), p. 29.
129 Ancienne cote 171. Nous n'en connaissons qu'une ancienne description qui mentionne la lectura de Noaill comme suivant une lectura de Henricus de Piro : «Henrici Brunonis de Piro super 4 lib. Institutionum, tractatus super titul. 6 libri 4tiInstitutionum ; Joan. Novailla, super Institut. usque lib. 3, titul.
28», voir Van Balberghe, Manuscrits de Parc (1967), p. 71.
quelques dix ans de son enseignement comme licenci, Noaill ait donn des cours sur l'ensemble des Institutes. On pourrait l'infrer des citations de Henricus de Piro, que nous venons de mentionner
130. Cela pourrait galement ressortir d'un inventaire de la biblioth que d'un ancien tudiant de l'universit
d'Orlans d'environ 1465, dans lequel figure une lectura de Noaill sur «les Institutes»
131. Il s'agit de Roger Benoiton, notaire, secrtaire du roi et chanoine de Clermont, qui a obtenu le grade de licenci en dcret Orlans
132. En dehors de ces lecturae sur les Institutes il a dÞ exister encore une quaestio disputata de Jean Noaill. Dans sa lectura sur le titre De actionibus Noaill en fait mention : «Et de hoc dic ut dixi in illa questione quam disputaui que incipit
`Julius longius accusatur'»
133.
La lectura sur le titre De actionibus des Institutes
Quant la lectura sur le titre De actionibus des Institutes nous en connaissons maintenant deux manuscrits
134. Le premier est celui de Paris, Biblioth que Nationale de France, Nouv. Acq., lat. 2033
135, fol. 1ra±
130 Voir supra, p. 237, aux notes 123 et 124.
131 Voir Chagny-S ve et Hasenohr, Roger Benoiton (1998), p. 445 et 454, sous le numro 105 : «Noaill super Instituta». Cf. p. 422 pour la ralisation de cet inventaire.
132 Comme il ressort d'un document de 1458, voir Chagny-S ve et Hasenohr, Roger Benoiton (1998), p. 423.
133 Cette mention se trouve dans le ms. Berlin, Staatsbibliothek, lat. fol. 172, fol.
172r (ad § Penales quoque accionis [Inst. 4,6,12]) ; dans le ms. Paris, Biblioth que Nationale de France, Nouv. Acq. lat. 2033, fol. 149rb, on la trouve ainsi : «Et de hoc dixi in illa questione quam disputaui que incipit
`Julius longius'».
134 En 1974 Feenstra avait avanc l'hypoth se que l'ouvrage pourrait se trouver
galement dans des manuscrits d'Erfurt (Cod. Ampl. 193) et de Goettingue (Jur. 55), voir Schuering, Jean de Mcon (1974), p. 302, n. 78. Cette hypoth se s'est rvle errone, comme nous l'avons constat dj avant 1985, voir Duynstee, Jean Noaill (1985), p. 126, n. 30 ; cf. aussi Feenstra, Johannes de Platea (1982), p. 58, n. 137(et l'addendum dans la rimpression de 1986, p. 22).
135 La description dans le catalogue imprim des nouvelles acquisitions latines est errone : elle parle du titre De actionibus du Digeste (et non pas des Institutes) : «Lectura Johannis Noailhe in titulum [Digesti] de actionibus» ; voir Omont, Biblioth que Nationale, Nouvelles acquisitions (1911), p. 22.
Dolezalek, Verzeichnis (1972), a repris cette erreur du catalogue dans son tome II, mais l'a corrige implicitement dans son tome III (Index des auteurs).
± Dans le catalogue de Samaran et Marichal une description du manuscrit manque, cf. Samaran et Marichal, Catalogue, t. IV (1981), p. 225, 350 et 373.
212ra
136. C'est un manuscrit sur papier du XV
esi cle
137, crit sur deux colonnes
138. Malheureusement le premier feuillet est abim par l'humidit du cÖt droit, ce qui, quelques endroits, rend la lecture difficile. Dans l'Annexe XI (sous les numros 1 et 3) nous donnons l'incipit et l'explicit de la lectura ; ce dernier contient le nom de l'auteur
139et la datation dont nous avons dj
parl
140. A la suite de la lectura de Jean Noaill le manuscrit contient, du fol.
213ra jusqu' la fin (fol. 292vb), la Summa de iudiciis possessoriis d'Eudes de Sens (Odo de Senonis), crite de la mme main que la lectura de Noaill
141.
Le deuxi me manuscrit a t dcouvert par Robert Feenstra. Il s'agit du ms. Berlin, Staatsbibliothek, lat. fol. 172
142, fol. 68v±227v
143, un manuscrit sur papier du XV
esi cle. Le texte de la lectura de Jean Noaill y est incomplet de la fin
144; on ne peut donc pas y trouver l'explicit avec le nom
136 Dans la numrotation des feuillets le fol. 209 manque (le fol. 210 du manuscritsuit apr s le fol. 208) ; pourtant, le texte continue sans interruption.
137Du filigrane, une fleur de lis simple dans un cu surmont de la croix de la passion (voir, par exemple, fol. 14, 17, 19 et 20), on peut dduire que le manuscrit ne date pas d'avant 1467, voir Briquet, Les filigranes (1907), t. I, p. 397, et t. III, no. 7216.
138 Le manuscrit mesure 305 sur 205 millim tres et compte 292 feuillets. Le fol.
212v est rest blanc. On ne trouve pas d'annotations en marge du texte.
139 Le nom de l'auteur figure aussi un autre endroit du manuscrit de Paris, au fol. 193vb (ad § Curare autem [Inst. 4,6,32]) : « . . . non procedit hic magister Jo. noalhe . . . », passage qui ne figure pas dans le deuxi me manuscrit contenant la lectura de Noaill, le ms. de Berlin 172 (sur ce manuscrit voir infra dans le texte). Il s'agit probablement d'un rajout de la main d'un
tudiant-copiste. Il ne peut pas s'agir de la reportatio d'un tudiant : l'explicit donne plutÖt l'impression que le manuscrit de Paris (ou son anctre) a t copi partir d'un autographe de Jean Noaill.
140 Voir supra, p. 222, n. 10.
141 Ici galement, la description dans le catalogue imprim (cf. supra, p. 238, n.
135) est errone : elle reproduit simplement un intitul fautif qui a t ajout
d'une main postrieure («Interdicta domini Johannis de Senonis super Digesto novo»). L'incipit est celui du trait bien connu d'Eudes de Sens et son nom figure dans la prface. A la suite de la description errone du catalogue ce manuscrit ne figure pas parmi les nombreux manuscrits de la Summa mentionns par Dolezalek dans le tome III de son Verzeichnis (1972) ; il n'a cependant pas non plus accord une place «Johannes de Senonis» dans son
«Index des auteurs». ± Le texte de la Summa est incomplet la fin : au dernier feuillet il est interrompu par disparition du ou des folios suivants.
142 Une description assez dtaille de ce manuscrit se trouve dans Rose, Hand- schriften-Verzeichnisse Berlin (1905), p. 670±671, no. 686.
143 La lectura de Jean Noaill y est prcde par le Processus judicii de Johannes de Urbach (fol. 2r±68r ; le premier feuillet manque) et suivie des Brocarda iuris canonici de Bartholomaeus Brixiensis (fol. 240r±260v). Pour l'incipit voir infra, l'Annexe XI, sous le numro 2.
144 Le texte est interrompu au fol. 227v, au milieu du commentaire sur le dernier paragraphe (Inst. 4,6,40), cf. infra, l'Annexe XI, sous le numro 4 (l'explicit
de l'auteur
145. Une comparaison avec le manuscrit parisien nous apprend qu'il s'agit de deux versions assez diffrentes. Il n'est pas exclu que, dans le manuscrit de Berlin, il s'agisse d'une nova lectura ( cÖt d'une antiqua lectura dans le manuscrit de Paris) ; si c'est le cas, la lectura berlinoise doit dater d'environ 1405. Dans le manuscrit de Berlin il y a un certain nombre de passages qu'on ne retrouve pas dans celui de Paris ; il y a notamment plus de citations in extenso d'autres auteurs, entre autres de Jean Faure (Johannes Faber). Si l'on trouve parfois dans le manuscrit de Paris des passages qui manquent dans celui de Berlin, cela s'explique dans la plupart des cas par des omissions du copiste la suite de homoteleutons. Les deux manuscrits contiennent des erreurs dans les rfrences aux sources ; dans tous les deux le texte est souvent assez dfectueux.
On ne s'attendra pas ce qu'une lectura d'un jeune licenci fasse preuve de beaucoup d'originalit. En gnral, l'auteur se borne mentionner les opinions d'autres auteurs et s'abstient d'observations personnelles. Il est cependant intressant d'examiner de plus pr s les sources dont il s'inspire.
Il va sans dire que Noaill cite tant la Glose d'Accurse
146et la Summa
donn par Rose est assez corrompu). Les folios 228r±239v sont rests blancs.Entre fol. 123v et 124r un demi feuillet est inser.
145 Aussi Rose donne-t-il l'ouvrage comme une lectura anonyme ; apr s avoir mentionn quelques exemples des sources auxquelles l'auteur se rf re, il constate seulement : «Der Verf. ist offenbar ein Franzose». Il lui a chapp
qu'au fol. 158r (ad § De accione seruiana et quasi seruiana que ypothecaria [Inst. 4,6,7]) on lit : «Ego Jo. Nowalge propono contra ticium . . . ». La mention du nom propre manque dans le ms. de Paris 2033, fol. 132vb.
146 Et des glossateurs comme Bulgarus, Martinus, Hugolinus, Placentinus et Johannes glossator ainsi que Roffredus et Odofredus.
Le fils dccurse, Franciscus Accursii, est galement cit, propos du dbat cl bre qu'il avait eu ± pendant son sjour Orlens ± avec Jacques de Rvigny. Voir ms. Paris 2033, fol. 199vb±200ra (ad § Curare autem [Inst.
4,6,32]) : «Ista ratio non placet Ja. de Ra., nam grauius est facere quam dare.
Et ob hoc dicitur quod sola pena corporalis maior est quam pena peccuniaria, l. In seruorum § fi. ff. de pe. [D. 48,19,10,2]. Constat enim quod grauius est ire Romam quam dare x. Et sic ratio glose non procedit, nec franciscus accursii potuit patrem suum sustinere, dum citra montes pro rege anglie uenit et l. unicam C. de sen. que pro eo [C. 7,47un.] legit, contra quem opposuit Ja.
de ra. in forma discipuli. Et quando ipsum audiuit, dubitauit ; et merito, dicit [fol. 200ra] chynus, quia sui patris non erat forcior aduersarius. . . . Isti aduersario [ms. : controuersio] nesciuit respondere franciscus accursii» ; cf.
ms. Berlin 172, fol. 218r : «Ista ratio non placuit Ja. de Ra., nam grauius est ire romam quam dare x. Et sic glo. non procedit, nec eam potuit sustinere francis.
accur., tum citra montes cum rege anglie uenit et l. unicam C. de sen. que pro eo etc. [C. 7,47un.] legit, contra quem opposuit Ja. de ra. in discipuli forma. Et quando ipsum audiuit, dubitauit ; et merito, dicit chy., quia tunc temporis non erat aduersarius pocior in mundo. . . . Isti aduersario [ms. : controuersio]
d'Azon
147que les postglossateurs italiens les plus en vue, Dinus, Cinus et Bartole
148. Ce sont des sources qu'il a dÞ avoir sous la main
149. Il cite parfois d'autres Italiens du XIII
eet du XIV
esi cle comme Jacobus de Arena, Ricardus Malumbra et Jacobus Butrigarius
150, mais ici on peut se demander si ce ne sont pas des citations de seconde main, notamment par l'intermdiaire de Cinus.
On peut aussi trouver quelques renvois Innocent IV
151et aux canonisti ou doctores iuris canonici indtermins
152. Il y a galement des renvois aux Libri feudorum
153.
nesciuit respondere francis.». Cf. Cinus, In Codicem commentaria (1578), p. 460±460A [ad C. 7,47un.]. Sur le sjour Orlans voir Soetermeer, Franciscus Accursii (1983), p. 20 (et s.).
147Voir ms. Paris 2033, fol. 92ra, 140ra, 148vb, 204vb et 210ra ; ms. Berlin 172, fol. 126v, 164v, 171v, 223r et 227v.
148 Dinus est cit plus de 50 fois, Cinus plus de 150 et Bartole plus de 80 fois.
149 Quant Dinus voir, cependant, ms. Paris 2033, fol. 55va (ad § Sed iste quidem [Inst. 4,6,3]) : «et ita tenet dy., ut dicit Jo. fa.» (ms. Berlin 172, fol. 103v : «et ita dy., ut recitat hic Jo. fa.»), oß il est cit d'apr s Jean Faure ; ms. Paris, fol.
16rb (ad § Omnium autem [Inst. 4,6,1]) : «percat [sic] michi dy., dicit chy., quia nimis obscure loquitur» (ms. Berlin, fol. 79r : «parcat michi dynus, dominus meus, dicit chy., quia nimis obscure loquitur») et ms. Paris, fol.
198ra (ad § Curare autem [Inst. 4,6,32]) : «et ita determinat dy. . . . ut refert chy.» (dans le ms. Berlin, fol. 216r, le renvoi Cinus manque), oß il est cit par le biais de son l ve Cinus ; voir aussi ms. Berlin, fol. 216r (ad § Curare enim debet [Inst. 4,6,32]) : «dy., sicut recitat bar.» (dans le ms. Paris, fol. 197vb, ce renvoi manque), oß il est cit d'apr s Bartole.
150 Jacobus Butrigarius est cit plus de dix fois, Jacobus de Arena et Ricardus Malumbra ne sont cits que deux ou trois fois.
151 Voir ms. Paris 2033, fol. 22ra, 45va, 145vb, 158va et 193vb ; cf. ms. Berlin 172, fol. 82v, 97r, 169r et 180r (le dernier renvoi du ms. Paris manque dans le ms. Berlin).
152 Pour des renvois Innocent IV voir, par exemple, ms. Paris 2033, fol. 22ra et 158va (ms. Berlin 172, fol. 82v et180r). Pour ceux aux canonistes voir, par exemple, ms. Paris, fol. 23ra (ad § Omnium autem [Inst. 4,6,1]) : «et ita patet quod canoniste male dicunt secundum pe. et chy.» (ms. Berlin 172, fol. 83r :
«Et ita patet quod canoniste male dicunt secundum pe. et Chy.»), et fol. 24va :
«docto. iuris canonici dicunt . . . » (ms. Berlin, fol. 84r : «doc. iuris canonici dicunt . . . »). Parfois il y a des renvois au Liber Extra, voir, par exemple, ms.
Paris, fol. 22rb, 158va, 193vb et 211ra (ms. Berlin, fol. 82v, 180r et 212r ; le dernier renvoi y manque).
153 Voir, par exemple, ms. Paris 2033, fol. 123vb: «Tamen quid est de iure feudali? Numquid uassallus ius feudale possit pignorare? Ista questio est decissa per iura feudorum in c. Imperiali in auct. de prohi. feu. alie. per fre.
coll. xa[LF 2,54(55),1], ubi expresse habetur quod feudatarius fundum non potest pignorare nec alienare ; fructus tamen rei feudalis potest pignorare, sicut dictum est supra . . . In regno francie tamen hoc non obseruatur nam feuda pignorantur et alienantur eciam domino inuicto. Et istud eciam credit Jo. fa. . . . » (ms. Berlin, fol. 150v±151r : «Sed quid de iure feudali? Numquid
Ce qui nous intresse davantage, c'est l'usage qu'il fait des auteurs franais et notamment de ceux qui ont enseign Orlans. Nous avons dj fait allusion ses citations extraites de Jean Faure ; c'est un de ses auteurs favoris
154, qu'il prend parfois au pied de la lettre. Il a pu y trouver un certain nombre d'opinions des grands coryphes de l'Ecole d'Orlans du XIII
esi cle, Jacques de Rvigny et Pierre de Belleperche
155, 156qui d'ailleurs sont cits
uasallus ius feudale possit pignorare? Ista questio est decisa per [fol. 151r] iura feudorum in c. Imperialem in authentica de prohibita feudi alienacione per fredericum coll. x [LF 2,54(55),1], ubi expresse habetur quod uasallus fundum pignorare seu obligare non potest ; fructus tamen rei possunt pignorari, secundum Jo. fa., sicut dictum est supra . . . In regno tamen francie istud non obseruatur nam feuda pignorantur et alienantur eciam domino inuito. Et idem credit Jo. fa. . . . ». Voir aussi fol. 18vb, 24rb, 123rb, 123va, 142vb, 154va±vb, 169va, 182vb, 192va, 200va±vb et 208ra (ms. Berlin, fol. 80r, 83v, 150v, 189r, 201r, 210v et 219r).
154 Jean Faure est cit pr s de trois cents fois. On y trouve, entre autres, son mpris de la glose orlanaise, voir ms. Berlin 172, fol. 211r (ad § Preterea quasdam [Inst. 4,6,31]) : « . . . aliter ista glosa esset aurelianensis et contra suum tex. jo. fa.» (ce passage ne se trouve pas dans le ms. Paris 2033).
155 Voir, par exemple, ms. Paris 2033, fol. 96rb (ad § Item si quis [Inst. 4,6,6]) :
«hanc partem tenet Rolandus, ut dicunt pe. et Ja., secundum quod recitatur per Jo. fa.» (ms. Berlin 172, fol. 129v : «hanc partem tenet manfre. [sic], ut dicunt Ja. et pe., secundum quod recitatur per magistrum Jo. fa.») ; ms. Paris, fol. 115rb (ad § Item si quis [Inst. 4,6,6]) : «dicunt pe. et Ja., ut recitat Jo. fa.»
(ms. Berlin, fol. 144r : «dicunt Ja. et pe., ut recitat magister Jo. fa.») ; ms.
Paris, fol. 120rb (ad § Item Seruiana [Inst. 4,6,7]) : «non obstant raciones petri secundum Jo. fa.» (ms. Berlin, fol. 148r : «nec obstant raciones pe. secundum Jo. fa.») ; ms. Paris, fol. 137va (ad § In personam [Inst. 4,6,8]): «Jo. fa. reffert quod Ja. dicit» (ms. Berlin, fol. 162v : «dicit Jo. fa. quod Ja. dicit»).
156 D'autres opinions, notamment de Pierre de Belleperche, sont cites par le biais de Cinus et de Bartole. Pour celles qu'on trouve chez Cinus voir, par exemple, ms. Paris 2033, fol. 41va (ad § Eque si agat [Inst. 4,6,2]) : «Circa istum passum pe. de bellapertica probabiliter distinxit, ut refert Chy. in l. i. C. de serui. et aqua [C. 3,34,1]» (ms. Berlin 172, fol. 94v : «Circa passum istum pe.
de bel. per. probabiliter distinxit, ut refert dominus Chy. in l. i. C. de seruit. et aqua [C. 3,34,1]» ; cf. Cinus, In Codicem commentaria (1578), p. 175 [ad C.
3,34,1]) ; ms. Paris, fol. 77vb (ad § Rursus ex diuerso [Inst. 4,6,5]) : «Quid dicendum? dominus pe. post uarias opiniones docto. tenet quod alie ciuitates non restituuntur, ut notatur per chy. in l. Res publica alle. [C. 2,53(54),4]»
(ms. Berlin, fol. 117r±117v : «Quid dicendum? dominus pe. post uarias opiniones multorum tenet quod alie ciuitates non restituuntur, [fol. 117v] ut recitatur per do. chy. in l. Res publica all. [C. 2,53(54),4]» ; cf. Cinus, In Codicem commentaria (1578), p. 115 [ad C. 2,53(54),4]) ; ms. Paris, fol. 79ra (ad § Rursus ex diuerso [Inst. 4,6,5]) : «et dicit petrus, ut reffert chy., quod cum ipse audiuit nobilissimum regem francie restitui uelle, dixit quod non poterat ; ita dicit chy. in l. Res publica alle. in prima questione [C. 2,53(54),4]»
(ms. Berlin, fol. 118r : «Et dicit chy. quod pe. refert quod cum ipse audiuerit nobilissimum regem francie uelle restitui, dixit quod non potuit. Et ita recitat