• No results found

Compte rendu

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Share "Compte rendu"

Copied!
1
0
0

Bezig met laden.... (Bekijk nu de volledige tekst)

Hele tekst

(1)

Compte rendu

Parlement Européen (RD Congo: Situation Kivu/Kongo Central) Room : ASP 3 G-3

Bruxelles, 7 avril 2008

I. Au Parlement Européen, la Commission des Affaires Etrangères et la Sous-commission des droits de l'homme ont siégé, de 15 heures à 18 heures 30, sous la présidence d'une française d'une intelligence remarquable dans la direction des débats. Les points inscrits à l’ordre du jour des commissions sont les suivants:

- Présentation de l'étude sur les droits des Minorités dans les Balkans occidentaux ;

- Echange de vues sur la situation des droits de l'homme en RD Congo à travers le rapport des membres de la délégation ad hoc de la Commission de Développement qui s'est rendue en RD Congo du 25 mars au 1er avril 2008 ;

- Echange de vues sur les droits de l'homme en Russie après l'élection présidentielle du 9 mars 2008.

II. La délégation congolaise accompagnée d'une jeune belge et conduite par Maître Marie- Thérèse Nlandu (Avocat des droits de l’homme, Présidente du parti Congo Pax, Prisoner of Conscience Amnesty International 2006-2007, ex candidate à la Présidence de la République en RD Congo), composée de Monsieur Matondo Gonard, Mlle Dali Mbala, Monsieur Kuya Nsiku, Madame Ida Ndombo, a participé à l’échange de vues sur la situation des droits de l'homme au Congo-Kinshasa.

La délégation du Parlement qui s'est rendue était composée de trois parlementaires. Le rapport de chacun d'eux a été marqué par un esprit d'indépendance.

Deux invitées ont pris parole:

- Une activiste de la société civile européenne a parlé de la protection des défenseurs des droits de l'homme au Congo ;

- Me Nlandu a abordé les aspects des droits de l'homme au Congo, principalement les massacres des Bakongo à travers Bundu dia Kongo.

(2)

III. Rapport de la délégation qui s’est rendue au Congo

III.1 Le premier parlementaire européen intervenant a dit en substance:

Points positifs pour lui:

A l'Est du pays (Kivu) où il a été, il y a une bonne coopération entre les ONG. Il a noté l'existence d'un travail de restauration de la justice à l'Est financé par divers bailleurs de fonds via les ONG.

Une prison a été aussi rénovée; mais tout ça n’est qu’une goutte d'eau quant à l'immensité du territoire.

Points négatifs:

Il y a très peu d'avocats, très peu de juges; la plupart, mal formés et susceptibles de se laisser corrompre. L'impunité est assez largement répandue.

Les droits de l'homme, la politique de développement sont une catastrophe, ou à tout le moins lacunaires.

Les violences sexuelles sont devenues banales vu l'existence de l'accord de paix du 23 janvier 2008.

Toutefois, d'après lui, l'Abbé Malu Malu a joué un rôle important dans les accords de paix.

III.2 Le deuxième intervenant s'est plus appesanti sur le viol des femmes : Quand on détruit la femme, on détruit tout.

Après le cessez-le feu, le nombre de violences sexuelles a augmenté. Le Masisi, le Rutshuru sont désertés par la population civile. Il y a un camp des déplacés non loin d’un camp militaire qui héberge 11.000 personnes dans des conditions précaires. Les femmes sont obligées de sortir pour chercher à manger, de l'eau ou du bois. Elles sont chaque fois violées.

Le parlementaire a proposé d'amplifier l'aide humanitaire.

Toutefois, il a dénoncé l'extraction des minerais qui se fait sous les yeux de la Monuc. Ces minerais sont achéminés à Kigali qui les exportent.

(3)

Il a posé une question: Pourquoi ne pas empêcher ce commerce ? Nkunda est propriétaire des mines. Il a des moyens importants.

La kalachnikov coûte 20 $ américains. Il rafle tout. Les milices ont des moyens importants.

Il n y a plus d'armée congolaise. Les civils se font massacrés sous le regard de la Monuc.

III.3 Le troisième parlementaire :

A également qualifié de catastrophique la situation humanitaire et des droits de l'homme.

D'après lui, tout le monde connaît la cause du problème. Tout le monde sait pourquoi. L'armée congolaise n'existe plus.

Les milices rassemblent le gros des ressources et travaillent avec les éléments de l'armée congolaise.

Des questions sans réponse: Qui va exécuter les accords de Goma? L'Armée congolaise? La MONUC?

Des problèmes linguistiques existent. Les casques bleus qui sont là sont pour la plupart de Bangladesh ou du Pakistan qui parlent leur langue et ne peuvent communiquer avec la population. Beaucoup d’entre eux sont impliqués dans le commerce illégal de l'ivoire.

*Cas vécu sur place: un militaire a violé une petite fille. Personne n'a pu arrêter ce violeur. Il est libre. Il se promène. Quelle peine pour la famille ! Il y a lieu de revoir la situation de fond en comble, a-t-il stigmatisé.

Commentaire : L’assistance a senti la douleur dans l’expression de ce dernier parlementaire et beaucoup de courage dans la défense de ce qu’il a vu, constaté et proposé.

III.4 Après la présentation de divers rapports de la délégation, d'autres parlementaires sont intervenus pour poser des questions et enrichir le rapport final qui sera présenté le 21 mars 2008 à Strasbourg, en France.

Le cabinet de Mr Louis Michel a été invité à réagir aussi.

 Un des membres du cabinet a réagi en disant: « L'Est du pays a un problème de gouvernance ou une gouvernance réduite à son niveau minimal. Il y a aussi le problème de contrôle du territoire où certaines parties sont inaccessibles. Il faut rétablir un minimum d'administration ».

(4)

 Un autre parlementaire s'est exprimé en disant que tout ressemble à un pays sans maître, sans Etat.

 Une mission d'observation des Parlementaires européens auprès des assemblées élues du Congo a été proposée en vue d’assister celle-ci.

IV. Intervention de Me Nlandu :

Un condensé de son intervention sous forme de questions a été déposé sur la table de la présidente de la séance.

Me Nlandu a déclaré en substance:

Nous avons suivi ce qui se passe à l'Est du Congo à travers les exposés des Honorables députés européens. Le constat est qu’il n' y a pas d'Etat au Congo.

A l'Ouest, la situation n'est pas meilleure non plus.

Mr Kabila fait partie de l'invasion de 1996 contre le Congo. Il est arrivé à Kinshasa avec Laurent Kabila qui a pris le pouvoir en 1997 en tuant sur leur passage environ 200.000 réfugiés Hutus (chiffre officiel connu) en plus des populations congolaises.

Depuis 1996, en passant par la guerre de 1998 à ce jour, 5.400.000 congolais tués sont déclarés (International Rescue Committee). Un génocide dont on ne parle pas.

1. Les violations des droits de l’homme et les violences contre les Bakongo sont réelles. Ce sont de véritables massacres. France 24 en a fait large écho. En plus, trois fosses communes ont été découvertes au Kongo Central (voir liens ci - dessous).

http://www.france24.com/fr/20080317-attaque-village-nord-kivu-rdc-republique-democratique-congo-goma&navi=AFRIQUE http://www.spcm.org/Journal/spip.php?breve11370

Ces massacres doivent être dénoncés et condamnés par des pays de vieille démocratie, a-t- elle demandé.

La croix Rouge a dénombré 79 morts, 122 blessés, et 144 maisons brûlées dans le Kongo Central (voir le Potentiel du 4 avril 08).

2. Le processus électoral en RD Congo en 2006 a été soutenu et financé par l'Union Européenne (UE). Il a donné le pouvoir à un président élu qui ne respecte ni la constitution ni les lois de la République.

(5)

Quelle est la position de l'UE lorsque l'on sait que Mr Louis Michel se dit déçu du résultat (voir sa déclaration au Parlement Britannique du 17 janvier 2008 en annexe)?

Monsieur Kabila, doit-il aller jusqu’au bout de son mandat en 2011 tout en tuant les Congolais, parce que président élu, soutenu par l'UE?

Les massacres de Monsieur Kabila sont innombrables :

- plus ou moins 300 tués du 20 au 22 août 2006 à Kinshasa, la capitale;

- plus ou moins 600 tués en mars 2007 dans la capitale.

Les ambassadeurs de l'UE le savent et 16 de leurs collègues ont failli périr avec Monsieur Bemba le 20 août 2006.

Le silence sur ces évènements est de marbre. C’est un silence qui étonne et avoisine la complicité. La valeur de la vie n'est-elle pas la même partout? S’est-elle interrogée.

L'opposition congolaise est muselée. Le pouvoir s'en moque même. Elle ne peut organiser aucune manifestation sans en être réprimée. L'UE va- t-elle continuer à soutenir un pouvoir non démocratique par ces faits et gestes?

Notre peuple veut une position claire de l'UE face à des violations massives et a répétition dont Monsieur Kabila est l’auteur, a-t-elle conclu.

V. La réaction des parlementaires peut se résumer comme suit:

- Leur mandat était limité aux constats de l'Est du pays, pas à l'ouest. Toutefois, quand ils se sont rendus au parlement, l'opposition parlementaire a interpellé le gouvernement sur la question des massacres au Kongo Central (ex Bas – Congo).

- Les débats parlementaires sont pour eux un début de démocratie en RD Congo.

- Répondant à la dénonciation des 5 400 000 tués en RD Congo par Me Nlandu, un des parlementaires a proposé que le Parlement prenne en compte ce génocide à l’avenir. C’est un signal positif et encourageant que la délégation congolaise a noté avec soulagement.

Dans les couloirs, l'idée d'interpeller le Président de Nokia qui consomme le coltan du sang a été évoquée.

(6)

Nous, peuple congolais, devons tout faire pour que ces deux initiatives, la prise en compte du génocide congolais et l’interpellation du Président de Nokia, deviennent réalité.

Note :

Compte tenu de ce qui précède, Congo Pax fait la réflexion suivante :

- Non seulement il y a absence d’Etat au Congo mais aussi absence d'union des forces de l’opposition capable de présenter une alternative à la hauteur des enjeux du moment. Un leadership de service, comme le propose Me Marie-Thérèse Nlandu, est susceptible de créer cette nouvelle dynamique dont notre peuple a besoin pour changer son destin. Un Comité International de Défense du Congo a été créé en Allemagne. Il peut devenir cette nouvelle dynamique.

- Tout en appréciant le travail des ONG, Congo Pax pense que la RD Congo ne peut se développer par la seule action des ONG. La mission de celles-ci est d’appuyer l’état. Il est impératif de rétablir cet Etat pour garantir le régime de droit pour tous.

- La RD Congo est un pays riche. Elle n'a pas besoin d’être sous le régime d’assistance humanitaire permanente. Ce qui manque à ce pays, c’est un leadership compétent et dévoué «du sommet à la base » en vue de l'organisation de la vie sociale, de l'économie, du partenariat multilatéral et bilatéral.

- Il est normal que le Congo signe des contrats miniers mais de bons contrats profitables au Congo aussi. Rien ne justifie que des villageois soient chassés de leurs villages, des pygmées de leurs forêts et qu’il soit interdit aux enfants congolais de se baigner dans les rivières de leurs ancêtres comme c’est le cas aujourd’hui.

- Le bonheur du peuple est la loi suprême. Voila pourquoi nous nous battons.

Secretariat

Congo Pax

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

et Bourreaux des populations exsangues de la R.D.Congo dans la R.D.Congo dans la R.D.Congo dans la R.D.Congo dans la gestion des Institutions politiques et

Le Réseau National des ONGs des Droits de l’Homme de la République Démocratique du Congo, RENADHOC en sigle, après avoir passé aux peignes fins l’action du

D’entrée de jeu, rapporte le journal, le ministre a laissé entendre que cet événement aura été le « grand spectacle son et lumière offert gratuitement par

Viol Comme une habitude des hommes armés, un autre cas de viol a été enregistré au compte d’un homme armé et en tenue militaire des FARDC. Un homme

Le RENADHOC prie par ailleurs le Président de la République à rétablir dans ses droits la Chaîne de télévision CONGO MEDIA CHANNEL ainsi que sa Directrice Générale

Plus grave encore, consciente de l’impunité qui s’est érigée en règle d’or en République Démocratique du Congo, les éléments de la Police Nationale Congolaise,

Le Président de l’Assemblée Nationale de la République Démocratique du Congo par sa Décision N° 006/CAB/P/AN/EB/2011 du 03 août 2011 portant convocation

12) Le RENADHOC regrette que Le RENADHOC regrette que Le RENADHOC regrette que Le RENADHOC regrette que la Cour Militaire de Kinshasa Gombe, la Cour Militaire de