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13 01 18 / REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

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SOMMAIRE

La presse parue à Kinshasa en ce samedi 13 janvier 2018 est dominée par la messe dite hier, vendredi, à la Cathédrale Notre Dame du Congo en mémoire des victimes de la marche des laïcs catholiques du 31 décembre dernier, et surtout par les brutalités policières qui l’ont, une fois de plus, suivie. Ce sera sans doute l‘objet de beaucoup de commentaires dans la presse…de lundi prochain, peu de titres congolais paraissant le samedi. La « Messe des Martyrs de l’Accord de la Saint Sylvestre » se taille par contre une belle place dans la presse étrangère.

Messe des Martyrs

Le compte-rendu de Radio Okapi, sous le titre

«

Marche des catholiques : une messe en mémoire des victimes célébrée par le cardinal Monsengwo »,frappe par sa neutralité très

« onusienne ».

« L’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya a célébré ce vendredi 12 janvier peu avant midi une messe en mémoire des victimes de la marche organisée par les laïcs catholiques le 31 décembre dernier pour réclamer l’application stricte de l’accord de la Saint Sylvestre.

Dans son homélie, l’évêque auxiliaire de Kinshasa, Monseigneur Donatien Bafwidinsoni a indiqué que pour l’Eglise catholique de la RDC, « le 31 décembre 2017 restera dans l’histoire de la RDC, comme le jour des martyrs de l’accord de la Saint-Sylvestre ».

Le prédicateur a exhorté les chrétiens congolais à ne pas perdre espoir, estimant que le sang des Congolais versé le 31 décembre va sans doute porter ses fruits dont l’émergence de la démocratie en RDC.

Plusieurs personnalités politiques de l’opposition ont assisté à cette messe dont Felix Tshisekedi, Vital Kamerhe ou Martin Fayulu.

Plusieurs délégués des représentations diplomatiques accréditées en RDC ont également pris part à ce culte eucharistique célébré en mémoire des personnes décédées au cours de cette manifestation des chrétiens catholiques.

Selon l’ONU, cinq personnes sont mortes dans la répression des manifestants. Le gouvernement avance de son côté un bilan de trois morts. Des morts qui, selon le gouvernement, n’ont pas de lien avec l’intervention des forces de l’ordre lors de la marche de catholiques ».

Il est vrai que Radio Okapi évoque la répression dans un autre article, également repris, d’ailleurs par Médiacongo « Messe en mémoire des victimes du 31 décembre : "la police est intervenue pour disperse une marche improvisée" (PNC) »

« La police nationale congolaise a dispersé ce vendredi 12 janvier non loin de la cathédrale Notre Dame du Congo une marche improvisée par les partisans de l’opposant Vital Kamerhe. Ce dernier sortait d’une messe de requiem célébrée par le cardinal Laurent

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Monsengwo Pasinya en mémoire des victimes de la marche organisée par les laïcs catholiques le 31 décembre dernier pour réclamer l’application stricte de l’accord de la Saint Sylvestre.

Un appel largement entendu, la cathédrale Notre-Dame de Kinshasa n’a en effet pu contenir tous les Congolais et les nombreux diplomates étrangers venus se recueillir.

Selon le général Sylvano Kasongo, commissaire provincial de la police de Kinshasa, Vital Kamerhe a créé un attroupement avec ses partisans sur la voie publique. Les forces de l'ordre ont fait usage des gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes, car « ce politicien a refusé d’obtempérer aux ordres pour libérer la voie publique », indique-t-il.

« La messe était déjà terminée, il n’y avait aucun incident. Mais un politicien [Vital Kamerhe, Ndlr] qui voulait prendre un bain de foule. Il a commencé à marcher avec ses partisans. Ils ont commencé à troubler l’ordre public. La police leur a dit qu’ils n’avaient pas l’autorisation de marcher. Les partisans ont jeté les projectiles sur les policiers », explique le général Kasongo.

« Dans l'impératif de rétablir l'ordre public, les forces de l'ordre ont été amenée à les disperser à coup de gaz lacrymogènes », déclare dans un communiqué le colonel Mwanamputu, porte-parole de la police.

Par ailleurs, toujours selon ce communiqué, le bilan de la dispersion de cette marche improvisée est de « deux blessés légers, dont l'un aux pieds et l'autre à la hauteur du nez ».

Le Potentiel titre à la Une : « 31 décembre : "Journée des martyrs de l’Accord" ».

Ce quotidien informe qu’une messe « pleine de dignité » s’est terminée dans la confusion la plus totale quand la police a tiré des grenades lacrymogènes sur la foule qui sortait calmement de la cathédrale.

Le Potentiel note aussi que « les chrétiens catholiques de toutes les paroisses de Kinshasa ont répondu massivement à l’appel du cardinal Laurent Monsengwo à la cathédrale Notre Dame du Congo en mémoire des martyrs du 31 décembre 2017. Leaders congolais et diplomates étrangers ont pris part à ce culte à l’issue duquel la date du 31 décembre a été retenue comme "Journée des martyrs de l’Accord" ».

Le site d’information TouteHeure.com souligne, pour sa part, le dérapage après la messe et écrit : « Kinshasa : échauffourées après une messe à la Cathédrale Notre Dame du Congo ».

Il indique que « la police a fait usage des gaz lacrymogènes et des tirs de sommation pour disperser un groupe de sympathisants de Vital Kamerhe », en marge de la célébration de la messe. Avançant le bilan d’au moins « un blessé grave et quelques interpellations ».

Actualité.cd qui a relaye le bilan de la police, titre : « Deux blessés légers après la messe à la cathédrale Notre-Dame du Congo ».

« La Police nationale Congolaise annonce que deux personnes ont été légèrement blessées après des incidents survenus sur l’avenue de la libération (ex-24 Novembre) ce vendredi 12 janvier après la messe dite par le Cardinal Monsengwo à la cathédrale Notre Dame », écrit le site.

« A la fin de la messe dite à Notre-Dame de Lingwala, l’officiant du jour a demandé aux paroissiens et aux autres invités de regagner leur domicile ou leur lieu de travail. A l’étonnement général, le leader politique de l’UNC, Vital Kamerhe s’est fait suivre par un groupe de partisans qui ont immédiatement entamé une marche jusqu’à la hauteur du terrain Congo Loisirs. Et cette situation a créé un embouteillage sans précédent. A la demande pacifique de la Police de se disperser, les manifestants ont répondu par des jets de pierre. Dans l’impératif de rétablir l’ordre public, les forces de l’ordre ont été amenées à les disperser à coup de gaz lacrymogènes », affirme la police dans un communiqué.

Dans cette sorte de bras de fer entre l’Eglise catholique et le pouvoir, Cas-Info.ca n’y va pas par quatre chemins pour titrer: « Église Catholique contre Clan Kabila : Le point de non-retour ».

Pas besoin de regarder dans un microscope pour s’en rendre compte, commente le site.

« La "guerre" entre le Pouvoir congolais et l’Église catholique, qui avait déjà passé un cap, le 31 décembre 2017, vient d’atteindre le point de non-retour. Et ce n’est pas la

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perturbation de la messe organisée en mémoire des victimes vendredi qui arrangera ce divorce brutal que personne n’a vu venir », fait remarquer Cas-Info.ca

Forum des As titre « Appels du CLC: des églises traditionnelles mettent en garde l'Église catholique »

« Les Églises autochtones traditionnelles Ngunza Peve Ya Longo ont été reçues en audience par les ministres de l'Aménagement du territoire et rénovation de la ville, Félix Kabange Numbi, et de l'Urbanisme et habitat, Joseph Kokonyangi. Ils reprochent à l'Eglise catholique de mettre les fidèles dans la rue comme moyen de pression pour amener le pouvoir à respecter les accords de la Saint-Sylvestre.

Au cours de son échange avec les deux membres du gouvernement, la délégation a dénoncé la manipulation de la population par certaines églises qui prétendent faire respecter l'accord politique de la Saint- Sylvestre.

Pour le porte-parole des églises autochtones, l'ambassadeur Mangelesi Lubasa, il n'est pas possible de tolérer les appels aux marches et à l'utilisation des églises comme moyen de pression politique.

"Nous sommes venus dire que nous ne sommes pas d'accord des appels aux troubles lancés par les catholiques, nous sommes contre cela et nous lançons une mise en garde aux confessions religieuses, à l'opposition, à la majorité présidentielle et à la société civile.

Le pays appartient à tous et nous n'avons pas besoin des troubles'", a-t-il martelé.

Mangelesi Lubasa a ajouté: " Nous ne sèmons pas des troubles, les prêtres ne peuvent pas inciter les gens à la désobéissance civile. C'est pourquoi, nous nous sommes levés pour dire plus jamais ça, tout doit se passer dans la paix. .."

Tout en promettant que les églises autochtones traditionnelles feront entendre leur voix sur tout ce qui se passera dans le pays, l'ambassadeur Mangelesi sollicite leur prise en compte par le protocole d'Etat. Ces églises voudraient, en effet, qu'une ordonnance soit signée par le chef de l'Etat en leur faveur pour qu'elles soient reconnues au même titre que les huit autres confessions religieuses.

De son côté, Félix Kabange a réitéré son soutien à cette approche de l'église autochtone d'Afrique et promet le soutien de la République pour que cette communauté soit prise en compte au même titre que les autres églises.

"Ces églises réclament une chose qui est normale. La RDC est un État laïc, il n'y a aucune confession religieuse qui a une suprématie sur les autres. De la même façon que les autres églises sont alignées au protocole d'État, elles aussi doivent être alignées au protocole d'État. Ce n'est que justice", a fait savoir le ministre de l'Aménagement du territoire et rénovation de la ville.

La délégation a annoncé aux deux membres du gouvernement que les églises autochtones projettent un grand rassemblement religieux très bientôt. Les deux ministres ont été invités à y prendre part ».

Kin/Brazza

Le Bulletin de l’ACP informe : « Un émissaire du Président Sassou Nguesso auprès de son homologue Joseph Kabila ».

Le ministre d’Etat et directeur de cabinet du Président Denis Sassou Nguesso de la République du Congo, Florent Ntsiba, est arrivé vendredi à Kinshasa, par le Beach Ngobila, porteur d’un message du Chef de l’Etat congolais à son homologue de la RDC, Joseph Kabila Kabange, informe ce site. L’ACP indique aussi que cette visite de 24 heures intervient après la rencontre du 9 janvier dernier à Brazzaville entre le chef de l’Etat congolais et une délégation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), partie solliciter l’implication du Président Sassou Nguesso dans le dénouement de la crise politique en RDC, en sa qualité de président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.

Dorcas Makaya

7/7.cd annonce « Dorcas Makaya, défigurée par une balle, enfin évacuée pour l’Afrique du Sud »

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« Elle cristallise l’attention sans le vouloir depuis plusieurs jours maintenant, Dorcas, la jeune fille dont l’image a fait le tour des réseaux sociaux à cause de la balle reçue lors des manifestations du 31 décembre, va poursuivre les soins à l’étranger.

Elle a été évacuée ce vendredi 12 janvier vers l’Afrique du Sud sur fonds propres du gouvernement congolais.

Un geste salué par la famille de la jeune fille. Elle espère que cette prise en charge de l’État congolais ira jusqu’à la fin du traitement que va suivre leur enfant.

« Nous sommes très contents, on attendait ça depuis deux, trois jours. Nous sommes reconnaissants envers les autorités pour avoir facilité cela, notre souci et qu’ils achèvent ce qu’ils ont commencé. Que les soins soient suivis sérieusement « , explique le tuteur de l’enfant.

Entouré par les membres de sa famille de D. Makaya, dont son père qui réside à Matadi, le tuteur va revenir sur le déroulement des faits et sur l’état de santé de leur fille.

» Dorcas, depuis qu’il y’a eu cet incident (touchée par une balle à la tête, ndlr) , moi je l’ai retirée du Camp Kokolo (hôpital rudimentaire qui prend en charge les policiers, ndlr).

Après qu’elle ait reçu une balle, elle a été toujours consciente, même quand elle a subi toutes les opérations ici à Kinshasa ici. Donc, nous ne sommes pas inquiets. Elle se porte bien, c’est juste une réparation, une plaie avec fracture qu’on va seulement arranger mais nous avons espoir qu’avec Dieu ça va aller pour le mieux », affirme le parent de Makaya.

Déléguée par le gouvernement congolais, la ministre des droits humains, Marie Ange Mushobekwa a supervisé personnellement l’évacuation de D. Makaya, histoire de s’assurer que tout s’est déroulé conformément aux instructions de sa hiérarchie.

A noter que D. Makaya a été évacuée accompagnée de sa mère. Mais d’autres membres de sa famille pourraient éventuellement les rejoindre, question de s’imprégner de l’évolution de son état de santé ».

Rappel : Les 7 conditions à défaut desquelles une élection sera NULLE.

L’élection est un processus complexe, une machine aux multiples rouages, et il faut que chacun de ceux-ci fonctionne impeccablement pour que l’élection puisse être valable.

Si un seul de ces rouages est défectueux ou grippé, cela met à néant la validité de tout le processus et les élections sont nulles. Schématiquement, ces conditions sont au nombre de sept:

1 – Le corps électoral doit être correctement connu et identifié. Là où, comme en RDC, le dernier recensement remonte au Déluge, ce recensement doit avoir lieu avant que l’on n’envisage d’organiser des élections .

2 – L’organisation pratique et matérielle des élections doit être confiée à une institution neutre et apolitique. C’est actuellement un point d’achoppement en RDC.

3 – Lorsque l’obstination d’un Président, jamais élu comme en RDC, ou simplement arrivé en fin de mandat, rend une Transition indispensable, celle-ci ne peut être présidée que par une personne consensuelle et qui s’engage à ne pas être candidate.

4 – La certification des résultats doit être confiée à un pouvoir judiciaire parfaitement indépendant.

5 – Toutes les opérations, depuis les bureaux de vote jusqu’à la proclamation finale, doivent être parfaitement transparentes, soumises à l’observation, tant des témoins désignés par les candidats que des observateurs nationaux ou internationaux. En particulier, les opérations électroniques doivent être, soit évitées, soit soumises à une surveillance particulièrement scrupuleuse. (Même si elles ne concernent que la transmission des résultats des bureaux locaux au bureau central. Le souci affiché de

« gagner du temps »peut cacher une intention de gagner l’élection… en trichant).

6 – Les élections doivent être organisées par ordre d’importance croissante : régionales et locales, d’abord, provinciales et législatives ensuite, présidentielle en fin de parcours.

7 – Là où, comme en RDC depuis les élections de 2011, l’on vit sous un régime illégitime, il ne saurait être question d’impunité. Il faut des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge.

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Il est indispensable que TOUTES ces conditions soient réalisées EN MEME TEMPS. Sans quoi l’on s’expose aux pires aventures telles celles dont la RDC donne, pour son malheur, le triste exemple à l’Univers entier. Dans ce pays, en effet, aucune de ces sept conditions n’a jusqu’ici été respectée.

L’on pourrait ajouter une huitième condition aux sept énumérées ici : le soutien ferme et sélectif de la «communauté internationale » aux démocraties en construction. Mais cela ne dépend pas des pays africains eux-mêmes.

Presse et documents étrangers

2018, entre colère et résignation

Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 01 Janvier 2018

Reportée par deux fois, l’élection présidentielle devrait se tenir fin 2018, mais le président Joseph Kabila ne donne aucun signe de vouloir quitter le pouvoir. Depuis la grande mobilisation des catholiques du 31 décembre, la contestation semble pourtant

enclenchée.

Face à un président qui ne cesse de reculer les échéances électorales, la tension continue de monter en République démocratique du Congo (RDC). La dernière journée de manifestations exigeant le départ de Joseph Kabila, s’est soldée par une violente répression, faisant au moins 8 morts, des dizaines de blessés et une centaine d’arrestations. Empêché par la Constitution de briguer un nouveau mandat, Joseph Kabila n’a pas trouvé d’autre moyen pour se maintenir au pouvoir que de retarder régulièrement le processus électoral.

Fixée initialement en décembre 2016, puis reportée en 2017, l’élection présidentielle devrait finalement se tenir… fin 2018, offrant deux ans de pouvoir supplémentaire à Joseph Kabila, à la tête de RDC depuis 16 ans. Pour expliquer ces multiples reports, le gouvernement prétexte le manque de moyens financiers, mais surtout l’insécurité qui règne dans les Kasaï. Mais l’opposition accuse le président congolais d’instrumentaliser les violences dans le centre et dans l’Est du pays pour s’accrocher au pouvoir. Face à l’impasse politique imposée par Joseph Kabila, l’opposition n’a d’autres choix que de s’en remettre à la rue pour provoquer une alternance politique qui ne vient pas.

Colère !

Mais les Congolais, lassés par les atermoiements du pouvoir et les divisions de l’opposition, hésitent entre colère et résignation. Colère, parce que le président Kabila a confisqué toute possibilité de sortie de crise en ne se prononçant jamais sur son retrait de la vie politique et en verrouillant sa majorité qui ne lui a toujours pas désigné de successeur. Colère, parce que le pays continue de s’enfoncer inexorablement dans la violence depuis plus de 20 ans.

A l’Est, les massacres sans fin de Beni se poursuivent et le nombre de groupes armés a doublé en une année. Dans les Kasaï, les affrontements entre milices locales et forces gouvernementales ont jeté plus d’un 1,4 million de réfugiés supplémentaires sur les routes, portant à 4 millions le nombre de déplacés au Congo… davantage qu’en Syrie ou au Yémen !

Colère, parce qu’à chaque manifestation de l’opposition, interdite par le pouvoir, la répression se fait de plus en plus féroce. Plus de 80 fosses communes ont été découvertes au Kasaï et chaque grande manifestation de l’opposition se solde par des dizaines de morts, de blessés et des arrestations. Colère enfin, parce que la crise économique condamne plus de 70% des Congolais à vivre en dessous du seuil de pauvreté, alors que la RDC, rongée par la corruption, croule sous les richesses naturelles.

Résignation

Face à un président qui ne veut pas raccrocher les gants, les Congolais sont également tenté par la résignation. A force de jouer la montre, Joseph Kabila est passé maître pour trouver les moyens de torpiller le processus électoral. De concertations nationales en dialogues politiques, de gouvernement d’union nationale, en débauchage de personnalités d’opposition… le président a pu continuer ainsi gagner du temps. Dernier prétexte en date : le conflit dans les Kasaï a permis de faire perdre de précieuses semaines aux opérations d’enrôlement des électeurs… et faire reculer ainsi d’une année les élections pour les reporter en décembre 2018.

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Résignés, les Congolais peuvent l’être également au vue de l’attitude de la communauté internationale, qui, certes sanctionne les caciques du pouvoir pour la répression policière, mais qui ensuite valide le dernier report des élections à décembre 2018, laissant l’opposition bien seule à réclamer le respect des délais négociés dans l’accord politique de la Saint-Sylvestre.

Résignation enfin, car les Congolais s’inquiètent des risques de fraude électorale qui se préparent. Car, si un jour les élections ont lieu… et elles auront bien lieu un jour, la majorité présidentielle s’applique à tout verrouiller pour conserver le pouvoir. Une « machine à voter » a été opportunément présentée par la commission électorale (CENI) comme un moyen « d’aller plus vite aux élections ». Mais l’opposition redoute la mise en place d’une

« machine à tricher » très coûteuse. Les opérations d’enregistrement des électeurs, encore en cours, sont également sujettes à caution. Dans certaines provinces, le nombre d’électeurs y est anormalement élevé (jusqu’à 90% de la population), ouvrant la voie à une possible fraude massive.

Enfin, une nouvelle loi électorale, très contestée, a été promulguée in extremis en toute fin d’année. Le texte prévoit la création d’un « seuil de représentativité » pour les législatives qui écarte de fait les petites formations politiques, confortant ainsi l’hégémonie du parti présidentiel (PPRD) sur ses partenaires, qui n’auront d’autre choix que d’y adhérer… ou de disparaître. Dans cette accumulation de mauvaises nouvelles, 2018 peut- elle apporter une lueur d’espoir au Congolais ?

La contestation en marche

Sur le plan politique, une piste de sortie de crise se dessine : la mise en place d’une nouvelle transition… sans Joseph Kabila. Seule piste qui semble faire l’unanimité dans l’opposition pour faire baisser la tension au Congo. Sur les rangs, deux personnalités se détachent. Le cardinal Laurent Monsengwo et le célèbre médecin Denis Mukwege, connu pour « réparer les femmes violées ». Mais autant le dire tout de suite, Joseph Kabila est bel et bien vissé sur son fauteuil, et ne donne aucun signe de vouloir le quitter.

Pour l’instant, ni les sanctions économiques des États-Unis et de l’Union européenne (UE), ni les manifestations de l’opposition, n’ont réussi à le persuader de quitter la présidence.

Il faudra sans doute que la mobilisation populaire se fasse plus forte et que l’armée cesse de soutenir le camp présidentiel pour faire bouger les lignes. On en est encore loin, mais un processus de contestation a clairement été enclenché avec la grande mobilisation des catholiques du 31 décembre 2017. C’est l’une des rares bonnes nouvelles pour cette année 2018 à venir.

Au Congo, une violence sans nombres Michel Naepels1 LE MONDE - le 05.01.2018

RÉSONANCES. La guerre qui ravage l’Est du pays a-t-elle fait des centaines de milliers, ou des millions de morts ? Cette incertitude révèle, pour Michel Naepels, la mauvaise

qualité des données statistiques sur le continent Africain.

Dans /Qu’est-ce qu’une vie bonne ? /(Payot, 2014), la philosophe Judith Butler demande : /« Y a-t-il des genres de vie qu’on considère déjà comme des non-vies, ou comme partiellement en vie, ou comme déjà mortes et perdues d’avance, avant même toute forme de destruction ou d’abandon ? »/ Cette question ne cesse de m’accompagner dans le travail d’anthropologue que je mène sur les effets sociaux de la violence en République démocratique du Congo (RDC).

Stratégie du chaos

Le 12 mars 2017, Zaida Catalan et Michael Sharp ont été ­assassinés au Kasaï. Membres du groupe des experts sur la RDC auprès du Conseil de sécurité de l’ONU, ils étaient chargés d’enquêter sur les groupes armés, les ­réseaux criminels et les violations des droits humains.

1 Michel Naepels,* anthropologue et historien, est directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), et directeur de recherche au CNRS.

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Le 7 décembre 2017, quinze casques bleus tanzaniens de la mission des Nations unies en RDC ont été tués dans une attaque de leur base, au Kivu.

En raison des jeux complexes d’alliance entre les groupes armés ­locaux et de la stratégie du chaos que développe le ­président ­Joseph Kabila pour se maintenir au pouvoir, d’importantes incertitudes demeurent sur les auteurs de ces crimes. Ceux-ci s’inscrivent plus largement dans un contexte de violences : au cours de l’année écoulée, plusieurs centaines de morts ont été comptabilisées au Kivu, des milliers au Kasaï, où des dizaines de fosses communes ont été ­recensées. Les déplacements de ­population pour fuir ces zones concernent des centaines de milliers de personnes dans ces deux régions – autant de vies ­bouleversées. La violence se poursuit dans l’est du Congo, de manière durable, sous des formes variées et dans un ­silence ­effrayant, depuis 1996.

200 000 morts ou 5,4 millions ?

Son ampleur est toutefois difficile à mesurer. Elle a donné lieu à une polémique scientifique après la mise en circulation par l’ONG International Rescue Committee (IRC), puis dans un article du /Lancet/,de chiffres impressionnants de surmortalité : la guerre du Congo aurait causé près de 4 millions de morts entre 1998 et 2004. Ce chiffre a été réactualisé à 5,4 millions dans une étude d’l’International Rescue Committee (IRC) en 2008, et ­circule sous la forme de 6 millions de morts. Doutant de ces chiffres aux résonances historiques extrêmement fortes, deux démographes belges, André Lambert et Louis Lohlé-Tart, ont proposé des hypothèses très différentes de celles d’IRC (mais également contestées), qui leur permettent d’estimer à 200 000 le nombre de morts imputables à la guerre pour la même période.

Cet immense écart mesure surtout l’étendue de notre ignorance. Ces décomptes de la surmortalité englobent à la fois les personnes qui ont été directement tuées dans la guerre et celles qui ont été victimes d’une situation ­politique et sociale très dégradée (et donc de l’impossibilité de poursuivre un travail agricole, de la détérioration des ­infrastructures routières et médicales, ou des épidémies apparues dans des camps de déplacés et de réfugiés).

Compter les vivants

Tuer, faire mourir, laisser mourir : un continuum. Ces ­estimations supposent de définir un échantillon fiable pour comparer la mortalité dans les zones exposées à la violence (l’est du Congo) par opposition à celles qui ne le sont pas (l’ouest), à partir d’hypothèses sur la population initiale des différentes régions. Elles reposent aussi sur une série d’hypothèses sur la population du pays, la mortalité et l’espérance de vie avant la guerre, et leur

­évolution, alors que le dernier recensement au Congo date de 1984. Ainsi, les démographes belges font remonter à la période mobutiste le déclin de l’espérance de vie et la dégradation importante de la situation sanitaire congolaise, avant la guerre.

Les chiffres sont politiques. Un historien de l’économie, Morten Jerven, a récemment étendu la controverse sur ce point. Son ouvrage /Poor Numbers /(Cornell University Press, 2013, non traduit), portant sur l’Afrique en général, met en avant la mauvaise qualité des données statistiques (démographiques et économiques), qu’il s’agisse de mesurer la population, le PIB, la croissance, ou la pauvreté. Il est ainsi difficile de compter les morts, en premier lieu parce qu’il est difficile de compter les vivants. Nous ­ignorons celles et ceux qui ne comptent pour rien.

L’Église dénonce de nouveau la répression sanglante de la marche des catholiques

Jeune Afrique / AFP -le 05 janvier 2018

L'office de jeudi, qui s'est déroulé dans une cathédrale Notre-Dame du Congo pleine à craquer, célébrait la mémoire des "martyrs" du 4 janvier 1959 victimes de

l'administration coloniale belge.

L’Eglise catholique de la République démocratique du Congo a poursuivi jeudi 4 janvier ses attaques contre le régime du président Kabila en dénonçant les « brutalités policières » au cours d’une messe à Kinshasa, quatre jours après une marche de catholiques sévèrement réprimée.

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Alors que la police congolaise affirme qu' »aucun mort » n’a été enregistré parmi les manifestants le 31 décembre, une douzaine de personnes ont été tuées selon les organisateurs des marches, et au moins cinq, selon l’ONU.

Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe au premier rang

Officiellement, l’office de jeudi célébrait la mémoire des « martyrs » du 4 janvier 1959 victimes de l’administration coloniale belge, qui avait interdit et réprimé une manifestation, un épisode fondateur de l’indépendance du 30 juin 1960.

En ce jour férié, le cardinal s’exprimait dans une cathédrale Notre-Dame du Congo pleine à craquer, avec au premier rang deux des principaux opposants, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe. Dans l’assistance figuraient également des activistes du mouvement citoyen

« Congolais Debout » et des proches des victimes de dimanche dernier.

Très sévère envers le président Joseph Kabila, le cardinal de Kinshasa Laurent Monsengwo a estimé que ces « martyrs de l’indépendance rappellent les morts d’aujourd’hui qui ont subi les brutalités policières ».

Dans un communiqué publié mardi, le cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa, avait déjà condamné « les agissements de nos prétendus vaillants hommes en uniforme », assurant qu’il était « temps que la vérité l’emporte sur le mensonge systémique, que les médiocres dégagent et que règnent la paix, la justice en RD Congo ».

« Le début de la fin de la dictature »

« Cela doit nous renforcer dans notre conviction que c’est le début de la fin de la dictature dans notre pays. D’autres actions doivent absolument suivre très rapidement », a déclaré après la messe Vital Kamerhe, ancien président de l’Assemblée nationale passé à l’opposition.

Le puissant épiscopat congolais avait parrainé fin décembre 2016 un accord majorité- opposition prévoyant des élections en décembre 2017 pour organiser la succession du président Kabila, dont le dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016. Les forces de sécurité ont dispersé dimanche 31 décembre une marche organisée par une « coordination laïque » proche de l’église catholique exigeant le respect de cet accord.

Jeudi, la nonciature apostolique (ambassade du Vatican) a confirmé dans une note le bilan d’au moins cinq morts dont « un fidèle catholique », ainsi que six prêtres arrêtés dimanche.

La nonciature a aussi dénombré cinq paroisses où des messes ont été interrompues, et 18 dont les clôtures ont été envahies par les forces de sécurité, sur environ 160 à Kinshasa.

« On s’attendait à une consolation de la part des autorités. Mais on a désinformé pour faire passer notre frère pour un bandit », a déploré devant l’église un proche d’une personne tuée, dimanche, devant l’église Sainte-Alphonse de Matete, dans le sud de Kinshasa.

Le mandat du président Kabila, élu en 2006 et réélu en 2011, a expiré depuis le 20 décembre 2016 et la Constitution ne l’autorise pas à se représenter. Selon le nouveau calendrier électoral entériné début novembre, un scrutin présidentiel doit se tenir le 23 décembre 2018, mais l’opposition exige le départ la mise en place d’une transition sans Kabila.

L’Eglise catholique, principale opposante politique ? Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 07 janvier 2018

« A chaque crise congolaise, l’Eglise catholique finit toujours par faire son entrée dans l’arène politique. Mais cette fois-ci, ce n’est pas pour assurer son rôle de médiatrice historique, mais plutôt pour venir combler les faiblesses de l’opposition politique, en manque de leadership.

Depuis la mort de l’opposant Etienne Tshisekedi, en février 2017, l’opposition congolaise peine à retrouver un second souffle et surtout, ne parvient plus à mobiliser dans la rue sur ses mots d’ordre. Les opérations ville morte et les différents appels à la mobilisation, depuis la signature de l’accord de la Saint-Sylvestre, se sont tous soldés par des échecs. Pourtant, les raisons ne manquaient pas aux Congolais pour descendre dans la rue : les élections avaient été une nouvelle fois reportées, Joseph Kabila continuait de s’accrocher au pouvoir et beaucoup de doutes planaient sur son intention réel d’organiser la présidentielle en décembre 2018.

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Le 31 décembre 2017, jour anniversaire de l’accord politique de la Saint-Sylvestre, ce n’est pas l’opposition, mais le Comité laïc de coordination, soutenu par l’Eglise catholique, qui a réussi à mobiliser les Congolais. Certes, la quasi totalité des partis d’opposition s’était joint au mouvement, mais c’est bien la mobilisation de plus de 160 paroisses catholiques qui a permis à la contestation de s’exprimer, et ce, malgré une violente répression.

« Que les médiocres dégagent »

L’Eglise catholique, qui avait joué les bons offices lors de la signature de l’accord de la Saint-Sylvestre, se retrouve ainsi aux avant-postes de la contestation. Tête de pont de la fronde anti-Kabila, le très respecté Cardinal Laurent Monsengwo, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le non respect de l’accord de la Saint-Sylvestre par le pouvoir. « Il est temps que les médiocres dégagent », « barbarie », « mensonge systémique », « brutalités policières »…

En quelques expressions bien senties, Laurent Monsengwo s’est de nouveau glissé dans le rôle qu’il affectionne le plus : celui de principal opposant politique au régime en place. Il avait déjà officié sous la dictature du maréchal Mobutu, il récidive désormais avec Joseph Kabila qui compte bien se maintenir au pouvoir alors que son mandat a expiré depuis le 19 décembre 2016.

Dans un pays très majoritairement catholique, l’Eglise vient palier aux deux principaux maux du Congo : l’incurie du pouvoir, et l’inconstance de l’opposition politique. Avec son important réseau de paroisses, l’Eglise catholique est sans aucun doute l’une des institutions les plus structurées en République démocratique du Congo (RDC), ce qui explique sa forte capacité de mobilisation… plus que ne le peut le faire l’opposition.

Une classe politique inconsistante

En dénonçant les « médiocres », le cardinal Monsengwo vise avant tout le pouvoir, incapable de gérer un pays où tout manque (eau potable, électricité, routes, hôpitaux…) et où l’insécurité règne. Plus de 120 groupes armés pullulent toujours à l’Est et 4 millions de personnes sont déplacés à la suite des violences, dans les Kivu et les Kasaï… beaucoup plus que le conflit en Syrie ou au Yémen.

Mais en fustigeant les « médiocres », Laurent Monsengwo pense peut-être aussi à la classe politique congolaise dans son ensemble. A ses opposants, qui n’hésitent pas à succomber aux sirènes du pouvoir, oubliant du jour au lendemain ce qu’ils dénonçaient, dès qu’ils sont nommés ministre. Mais aussi à ces « nouveaux opposants », tous venus de la majorité présidentielle et qui ont franchi le Rubicon lorsqu’ils se sont rendus compte que Joseph Kabila ne leur céderait pas la place.

Des « nouveaux opposants » que l’on n’entendait pas dénoncer la répression, les arrestations arbitraires et la corruption, lorsqu’ils étaient proches de Joseph Kabila. Dans ce marigot pas très clair, l’Eglise catholique reste sans doute la seule à inspirer confiance aux Congolais. C’est doute pour cela que la population n’a pas eu peur de descendre dans la rue à l’appel de l’Eglise.

Une transition sans Kabila

Aujourd’hui, c’est donc l’Eglise catholique qui donne le tempo. Le Comité laïc de coordination à prévenu que d’autres manifestations seraient organisées prochainement, et le Nonce apostolique a également appelé à « se préparer à répondre aux éventuelles adhésions dans votre circonscription Ecclésiastique ». Reste à savoir ce que compte faire l’Eglise, qui n’a évidemment pas vocation à prendre le pouvoir et gouverner. Principal opposant à Joseph Kabila, le cardinal Laurent Monsengwo se verrait bien à la tête d’une nouvelle transition… mais sans l’actuel président.

Une formule qui séduit dans l’opposition et qui permettrait notamment d’organiser le prochain scrutin dans un climat moins tendu et moins suspicieux. Mais comment imposer cette transition, alors que la communauté internationale a déjà validé le nouveau report de l’élection en décembre 2018 et le maintien de Joseph Kabila au pouvoir ? Sans doute en faisant appel à la rue. C’est l’unique stratégie qui reste à l’opposition pour une alternance politique au Congo. Et l’Eglise catholique l’a bien compris ».

Bruxelles: des combattants à l'assaut de l'ambassade de la RD Congo Cheik Fita – L’Info en Ligne des Congolais de Belgique – le 8 janvier 2018

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Lundi 8 janvier 2018 après-midi, un groupe de combattants congolais sont allés assiéger l'ambassade de la RD Congo en Belgique dans le but évident d'en prendre le contrôle.

Cette action est justifiée par le fait que depuis le 31 décembre 2017 à minuit, toutes les institutions congolaises sont devenues illégales et illégitimes.

Un combattant venu avec un mégaphone criait: "Kabila aza lisusu Président té, ba ambassades nyonso, esengeli tobotola yango". (Kabila n'est plus Président, nous devons récupérer toutes les ambassades).

Les combattants ayant demandé l'autorisation de manifester, des fourgons de la police étaient déjà stationnés dans les environs de l’ambassade, comme lors de toute manifestation. Dès que les combattants se sont dirigés vers l'ambassade, plusieurs policiers sont venus arrêter le mouvement, ordonnant aux combattants d'être à au moins 50 mètres de l'ambassade.

Durant plusieurs dizaines de minutes, il y a eu dialogue de sourds entre les policiers qui tenaient à faire respecter la loi, et les combattants qui cherchaient par tous les moyens d'atteindre l'entrée de l'ambassade.

La police finira par faire entendre raison aux combattants.

Avant de s'en aller, les combattants ont informé la police qu'ils reviendraient le lendemain, plus nombreux, et ce jusqu'au jour où ils réussiront à prendre le contrôle de l'ambassade.

Pour les combattants, l'opération "Kanga ambassade" est désormais lancé à travers toutes les capitales du monde où il y a une ambassade de la RD Congo.

Le sursaut républicain de l’historien Isidore Ndaywel è Nziem Trésor Kibangula –Jeune Afrique - le 10 janvier 2018

Très consulté par le gouvernement dans un passé récent, cet historien congolais a cosigné l’appel à la marche du 31 décembre 2017 contre le régime.

Son durcissement de ton a surpris le pouvoir à Kinshasa. Dans le microcosme politico- intellectuel congolais, Isidore Ndaywel è Nziem, bientôt 74 ans, avait la réputation d’être modéré. « En tout cas, ce n’est pas de lui qu’on pouvait attendre un tel engagement contre le régime », confirme un député.

Cet historien figure pourtant bien parmi les cinq leaders du Comité laïque de coordination (CLC) qui a appelé à la marche des chrétiens du 31 décembre 2017. Ces manifestations anti-Kabila ont été violemment réprimées dans des paroisses de la capitale où elles devaient démarrer, faisant au moins cinq morts, selon l’ONU.

Dans un passé récent, cet essayiste chevronné était très consulté par le gouvernement.

En 2010, l’enseignant universitaire a participé aux préparatifs des festivités des 50 ans de l’indépendance du pays.

Il avait ensuite pris la tête du comité national d’organisation du 14e sommet de la Francophonie, qui s’était tenu à Kinshasa en 2012. Jaynet Kabila, l’influente sœur jumelle du chef de l’État, en chapeautait alors une « commission parlementaire de supervision ».

Son interlocuteur principal n’était autre que Ndaywel. « Ce n’est pas une raison pour que je sois l’otage du système », se défend ce dernier. « Son déclic n’est pas justifié par une quelconque ambition personnelle, c’est un ras-le-bol républicain », complète le député de Patrick Muyaya, membre de la coalition au pouvoir.

Impasse politique

Pour Ndaywel, tout est parti du message des évêques catholiques du 23 juin 2017. Ce jour-là, face à l’impasse politique, le clergé exhorte les Congolais à « prendre [leur] destin en main ». En novembre, après avoir « mûri la question », Ndaywel constitue, avec sept autres intellectuels, le CLC.

Objectif : obtenir l’application des mesures de décrispation politique prévues dans l’accord de la Saint-Sylvestre. La structure est aussitôt reconnue par le cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa, réputé hostile à Kabila.

Mais, comme Kinshasa ne fléchit pas, Ndaywel et son groupe ne comptent pas s’arrêter là.

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L’ambassadrice Nikki Haley « absolument horrifiée » par la répression du 31 décembre

Jeune Afrique – le 10 janvier 2018

L’ambassadrice américaine auprès des Nations unies a condamné mardi les violences policières du 31 décembre, qui ont fait au moins cinq morts selon l'ONU.

« Entendre des rapports de brutalités et de cruautés envers des civils innocents et des enfants dans des lieux sacrés est absolument horrifiant », a déclaré Nikki Haley dans un communiqué diffusé neuf jours après la répression des marches de la Saint-Sylvestre.

« Le président Kabila doit rendre ses forces de sécurité responsables, respecter les droits de l’Homme de ses citoyens, et respecter son engagement de quitter le pouvoir, conformément à la Constitution congolaise, après les élections en décembre 2018 », a tonné l’ambassadrice.

L’ONU réclame des enquêtes

Nikki Haley s’exprimait en marge d’une réunion mardi 9 janvier du Conseil de sécurité des Nations unies consacrée à la situation en RDC. Devant les membres du cénacle onusien, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a appelé pour sa part les autorités congolaises à diligenter « des enquêtes » pour traduire en justice les auteurs de violences le 31 décembre.

Selon un communiqué du Comité laïc de coordination (CLC), à l’initiative des marches du 31 décembre, une messe est prévue vendredi 12 janvier à la cathédrale Notre Dame du Congo « en mémoire de nos frères et sœurs victimes de cette répression sauvage ». Elle sera assurée par le cardinal Laurent Monsengwo, qui avait qualifié la répression policière de « barbarie ».

Le film «Malaria Business» pointe le silence coupable de l’OMS Karin Tshidimba – LaLibre – le 10 janvier 2018

Une enquête implacable de Bernard Crutzen sur les pressions exercées par les groupes pharmaceutiques pendant que le paludisme poursuit ses ravages.

Lorsqu’en 2016, le milliardaire Bill Gates annonce qu’il va consacrer une partie de sa fortune à tenter d’éradiquer la malaria en l’espace d’une génération, grâce à un nouveau vaccin en cours de développement, la planète entière applaudit. On parle en effet d’une maladie qui fait 500 000 victimes par an, en majorité des enfants. Mais ce que la planète ignore, c’est qu’un remède naturel existe depuis longtemps déjà. Il est à la fois peu coûteux et extrêmement efficace mais l’OMS maintient un curieux embargo (euphémisme) sur son développement depuis plus de 15 ans. Pourquoi ? Comment ? C’est ce que le documentaire de Bernard Crutzen explique au terme d’une enquête détaillée et rigoureuse, une démonstration implacable du Malaria business*** qui frappe notre planète.

Fièvres violentes, sueurs, anémie qui peut dégénérer en coma à l’issue fatale, la malaria, maladie infectieuse propagée par le moustique, est loin d’être bénigne. Dans certaines régions, notamment en Afrique, un enfant sur 5 en meurt encore aujourd’hui. Les médicaments permettant de se soigner restant à la fois chers et parfois même dangereux comme en atteste l’artiste Stromae durement touché durant sa tournée africaine. Un témoignage qui a fait le buzz sur le net.

Il y a deux ans, le chanteur Stromae était en tournée mondiale, il devait notamment chanter au Rwanda. Il a donc pris un traitement préventif contre le paludisme, le Lariam, et il a subi les effets secondaires qu’une personne sur 10 000 subit lorsqu’elle prend ce traitement: d’énormes crises d’angoisse, des hallucinations, une décompensation psychique en fait. Le chanteur a dû interrompre sa tournée en urgence et être rapatrié.

Se penchant sur l’histoire de la lutte contre ce fléau, le documentaire rappelle comment les pays industrialisés ont réussi à s’en prémunir, dès 1964, à grands renforts de campagnes d’épandage d’insecticides. Cinquante ans plus tard, l’Afrique, l’Amérique du Sud et une partie de l’Asie attendent toujours son éradication.

Or l’histoire a permis de mettre en évidence l’existence d’un remède naturel, à l’efficacité spectaculaire, connu en Chine depuis des décennies. Pourtant, en raison du principe de

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précaution, l’OMS en rejette l’utilisation, ce qui pourrait se justifier si les raison sous- jacentes n’étaient que d’ordre médical. Or dans le même temps, l’OMS freine la recherche sur le sujet, refusant également de répondre aux questions des scientifiques et journalistes intéressés.

C’est l’histoire de ce scandale de santé publique méconnu que retrace brillamment le film de Bernard Crutzen. Convoquant les images d’archives pour retracer l’histoire de la maladie, interrogeant les scientifiques concernés en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis, détaillant les recherches menées en divers points du globe, suivant les bénévoles impliqués dans la défense et la promotion de l’Artemisia Annua, plante aux vertus multiples, son verdict est éloquent : partout où elle est utilisée, la plante non seulement sauve des vies, mais guérit aussi durablement les malades. Ce qu’aucun traitement officiel n’est parvenu à faire à ce jour.

«La publication des essais cliniques obligera bientôt l’OMS à revoir sa copie. L’omerta cessera» prédit le film par la voix de sa narratrice Juliette Binoche, porte-parole de cet incessant combat de l’ombre.

Ce documentaire rend hommage aux «insoumis de la recherche» qui œuvrent en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis afin que cesse ce scandale. Porteur d’un message crucial, ce film fixe un cap légitime et souhaitable en ce début d’année nouvelle.

« Malaria Business » devrait pousser ses spectateurs à propager ce message de lutte et d’espoir et à exercer leur vigilance citoyenne pour que cessent ces tergiversations incompréhensibles face à une urgence sanitaire et humanitaire mondiale.

Un agent du service des renseignements décapité dans le Kasaï Jeune Afrique / AFP— le 11 janvier 2018

Dans la nuit de mardi à mercredi dans la région du Kasaï, dans le centre de la République démocratique du Congo, des présumés miliciens opposés au pouvoir à Kinshasa, ont

attaqué le domicile d'un membre de la toute puissante Agence nationale de renseignements congolaise (ANR) avant de le tuer et de le décapiter.

« Aux environs de 21 heures (19H00 GMT), des miliciens armés de machettes et de calibres 12, portant des bandeaux rouges autour de la tête sont entrés dans le village de Kalamba.

Ils ont attaqué la maison d’un agent de l’ANR. Ils l’ont tué avant d’incendier sa maison », a rapporté à l’AFP Jacob Pembelongo, administrateur du territoire de Mweka, dans la province du Kasaï. La victime « a été décapitée et son corps jeté dans le feu », a ajouté le responsable

L’épouse de la victime a également été enlevée pendant quelques heures avant d’être relâchée et un pasteur a notamment été kidnappé, selon Jacob Pembelong.

Regain de tension dans la région

Après une relative accalmie, la région du Kasaï connaît un regain des violences qui ont démarré en septembre 2016. L’agent tué est la quatrième victime de ce type d’attaque ciblant des représentants des services de sécurité en seulement un mois. Des incidents qui terrifient la population. Un père catholique a par ailleurs indiqué à l’AFP que des habitants ont « fuient le village, ils sont allés soit en brousse ou dans les villages voisins par peur. » L’administrateur a également dénoncé « un plan de déstabilisation », même si il n’a pas précisé qui pouvait bien orchestrer cette opération.

« Nous déplorons cette situation et demandons aux autorités sécuritaires de traquer ces miliciens qui sèment la panique » dans la région, a-t-il ajouté.

Quatre millions de déplacés, plus de sept millions de personnes menacées de famine, un million de femmes et d’enfants privés de soins de santé, d’école ou de travail… Les chiffres de la crise en cours dans le Kasaï donnent le vertige.

Au cours de la dernière année, celle-ci s’est considérablement aggravée, tandis que le nombre de personnes déplacées à cause des conflits et du manque de ressources humanitaires a doublé.

87 fosses communes

Le conflit au Kasaï remonte à septembre 2016, à la suite de la mort d’un chef coutumier, Kamuina Nsapu, dans un assaut des forces de sécurité. Depuis cette date, les violences

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des affrontements avec la milice Kamuina Nsapu a fait près de 4 000 morts, selon l’Église catholique.

L’Organisation des Nations unies (ONU) affirme également que le conflit a provoqué 1,4 millions de déplacés dans la région dont 31 000 ont tenté de se réfugier en Angola et elles recense 87 fosses communes. Deux experts de l’ONU, la Suédo-Chilienne Zaida Catalan et l’Américain Michael Sharp, ont été tués en mars alors qu’ils enquêtaient sur ces crimes ainsi que sur les fosses communes dans le Kasaï central.

Leurs assassins présumés sont jugés depuis le 5 juin 2017 devant la justice militaire au Kasaï. Le procès avait alors été suspendu dans l’attente de l’équipe des Nations unies pour un complément d’enquête.

L'épiscopat appelle à "barrer la route" à une confiscation du pouvoir AFP - le 11/01/18

Les évêques catholiques ont appelé jeudi les Congolais à "barrer la route" à toute tentative de confiscation de pouvoir en République démocratique du Congo, au moment où les relations sont tendues entre l’Eglise et le pouvoir de Kinshasa. Nous invitons le peuple congolais "à demeurer débout et vigilant, à prendre son destin en mains et à barrer pacifiquement la route à toute tentative de confiscation ou de prise de pouvoir par des voies non démocratiques et anticonstitutionnelles", a déclaré l'abbé Donatien Nshole, porte-parole de la conférence des évêques de la RDC (Cenco), lors d'une conférence de presse.

Mardi, une délégation de la Cenco a été reçue par le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou Nguesso par souci d'éviter "le pire" après des violences à Kinshasa, qui ont tendu les relations entre les catholiques et le pouvoir. L'interdiction et la dispersion des marches organisées à l'appel d'un collectif catholique le 31 décembre à Kinshasa a fait "au moins six morts", selon l'ONU et l’Église catholique, aucun d'après le gouvernement de Kinshasa.

Le gouvernement congolais a "condamné fermement les événements survenus le 31 décembre 2017 et a mis en garde les organisateurs contre toute récidive". L'archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo, avait alors dénoncé la "barbarie" des forces de sécurité et souhaité "que les médiocres dégagent". Depuis cette dénonciation, "on assiste à une campagne d’intoxication, de désinformation voire de diffamation orchestrée même par des responsables des institutions de la République contre l’Eglise catholique et sa hiérarchie", a déploré l'abbé Nshole en présence du président de la Cenco et de son adjoint.

"C’est inacceptable !", a-t-il dit.

Il est plutôt "juste et urgent que des sanctions exemplaires soient prises à l’encontre de ceux qui ont torturé, blessé et tué nos concitoyens ainsi que de ceux qui ont délibérément profané nos églises", a ajouté l'abbé Nshole. Le climat politique est très tendu en RDC en raison du maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, dont le deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016 d'après la Constitution. Des élections pour organiser son départ et sa succession sont prévues le 23 décembre 2018.

Bruxelles revoit sa coopération avec Kinshasa jusqu'à "l'organisation d'élections crédibles"

AFP - le 11/01/18

La Belgique a annoncé mercredi "une révision fondamentale" de sa coopération avec les autorités congolaises jusqu'à "l'organisation d'élections crédibles", en condamnant de nouveau les violences du 31 décembre à Kinshasa. "Un nouveau programme bilatéral de coopération avec les autorités congolaises ne pourra être conclu qu'après l'organisation d'élections crédibles, sur base des principes de bonne gouvernance", selon un communiqué du ministère belge des Affaires étrangères. "Concrètement il a été décidé de mettre fin à une série d'interventions qui devaient être mises en œuvre directement par les autorités congolaises", indique ce communiqué rendant compte d'une réunion de la commission des Relations extérieures de la Chambre. "Cela concerne des interventions pour un montant total de 25 millions d'euros", ajoute le communiqué diffusé par l'ambassade de Belgique à Kinshasa.

La Belgique affectera "les moyens libérés au profit de l'aide humanitaire et d'autres initiatives répondant aux besoins les plus pressants de la population", poursuit le

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communiqué, qui parle de "davantage de coopération avec des organisations non gouvernementales". "Enabel, la nouvelle agence belge de développement, recevra également la mission de soutenir des organisations de la société civile congolaise sur le plan des droits de l'homme et des libertés politiques".

Présents à la réunion, les ministres belges des Affaires étrangères, Didier Reynders, et de la Coopération, Alexander De Croo, "condamnent l'intervention des forces de l'ordre le 31 décembre et appellent à l'ouverture d'une enquête indépendante". La dispersion de marches interdites par les autorités le 31 décembre à Kinshasa a fait au moins cinq morts, selon les Nations unies et le Vatican, aucun d'après les autorités. Les organisateurs, des laïcs proches de l'Eglise catholique, souhaitent que le président Joseph Kabila s'engage publiquement à ne pas rester au pouvoir. Son deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016. Des élections sont prévues le 23 décembre 2018.

Marche du 31 décembre: soutien des évêques belges à leurs confrères congolais Cathobel - le 12.01.2018,

Malines, Bruxelles- Les évêques catholiques de Belgique ont apporté leur soutien à la CENCO et font un appel à la Belgique et la communauté internationale pour défendre le respect des droits et libertés fondamentales.

Dans un communiqué publié ce jeudi 11 janvier, les évêques de Belgique ont apporté leur soutien à leurs homologues de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Ils appellent le gouvernement belge à défendre le respect des droits et libertés fondamentales.

Ce vendredi 12 janvier, une célébration à la mémoire des victimes des troubles récents.

aura lieu en la cathédrale de Kinshasa. A la veille de celle-ci, les évêques belges ont publié un communiqué pour apporter leur soutien à leurs homologues congolais. Ils demandent avec insistance que « le respect des droits et libertés fondamentales de chaque être humain possède, puisse enfin aussi triompher au Congo ».

« La situation politique en République Démocratique du Congo est extrêmement tendue.

Les évêques congolais ont à plusieurs reprises appelé au respect des accords de la Saint- Sylvestre (ndlr: conclu le 31 décembre 2016) ces derniers mois, accords obtenus grâce à leur médiation, prévoyants des élections présidentielles en fin d’année 2017. Hélas, en vain », écrit la Conférence épiscopale belge.

Pour les évêques de Belgique, l’Eglise catholique du Congo est de plus en plus poursuivie par une partie des pouvoirs publics. Et de rappeler que selon les Nations Unies, cinq participants à une manifestation en faveur de la démocratie ont été tués par balles le 31 décembre dernier. Mais aussi que des célébrations eucharistiques ont été perturbées par des jets de gaz lacrymogène, des dizaines de paroisses ont été attaquées et pillées, de nombreux fidèles ont été spoliés et intimidés. « Le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya (photo), archevêque de Kinshasa, parle dans un communiqué de situations barbares et condamne sévèrement ces événements », poursuivent-ils.

Les évêques appellent notre pays, l’Union européenne et toute la communauté internationale à s’engager sans tarder avec tous les moyens qui sont en leur possession, pour défendre le respect des droits et libertés fondamentales.

Révision de la cooperation

Hier, mercredi 10 janvier, les ministres des Affaires étrangères Didier Reynders et de la Coopération au développement Alexander De Croo, sont intervenus à huis-clos devant la Commission des Relations extérieures de la Chambre pour exposer la politique belge à l’égard de la République démocratique du Congo (RDC).

Les ministres sont dits inquiets de la situation des droits de l’Homme dans le pays et de l’insécurité dans plusieurs provinces de la RDC. Comme les évêques, ils ont condamné l’intervention des forces de l’ordre le 31 décembre et appelé à l’ouverture d’une enquête indépendante.

Tant Didier Reynders qu’Alexander De Croo ont rappelé que seules des élections crédibles offrent une issue à la crise. Face aux besoins humanitaires croissants et compte tenu de la situation, les deux ministres ont annoncé une révision fondamentale de la coopération belge en faveur de la RDC.

Concrètement, il a été décidé de mettre fin à une série d’interventions pour un montant

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total de 25 millions d’euros – qui devaient être octroyées directement aux autorités congolaises – ont déjà été temporairement suspendues.

La Belgique souhaite cependant renforcer sa solidarité à l’égard de la population congolaise et affectera, pour cette raison, les moyens libérés au profit de l’aide humanitaire et d’autres initiatives répondant aux besoins les plus pressants de la population, ont précisé les ministres, ajoutant que la Belgique cherchera davantage de coopération directe avec des organisations non-gouvernementales.

Les ministres Raynders et De Croo ont néanmoins rappelé que notre pays reste engagé auprès de la République Démocratique du Congo et qu’il reste en contact avec toutes les parties.

Ci-après le Communiqué des évêques belges :"Les évêques belges soutiennent leurs confrères congolais"

La situation politique en République Démocratique du Congo est extrêmement tendue. Les évêques congolais ont à plusieurs reprises appelé au respect des accords de la Saint- Sylvestre ces derniers mois, accords obtenus grâce à leur médiation, prévoyants des élections présidentielles en fin d’année 2017. Hélas, en vain.

Chrétiens poursuivis

L’Eglise catholique du Congo est de plus en plus poursuivie par une partie des pouvoirs publics. Selon les Nations Unies, le 31 décembre, cinq participants à une manifestation en faveur de la démocratie ont été tués par balles.. Des célébrations eucharistiques ont été perturbées par des jets de gaz lacrymogène, des dizaines de paroisses ont été attaquées et pillées, de nombreux fidèles ont été spoliés et intimidés. Le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa, parle dans un communiqué de situations barbares et condamne sévèrement ces événements.

Appel à la communauté internationale

Demain, 12 janvier, aura lieu en la cathédrale de Kinshasa une célébration à la mémoire des victimes des troubles récents. A la veille de celle-ci, les évêques belges demandent avec insistance que le respect des droits et libertés fondamentales de chaque être humain puisse enfin aussi triompher au Congo. Les évêques appellent notre pays, l’Union Européenne et toute la communauté internationale à s’y engager sans tarder avec tous les moyens qui sont en leur possession.

Coups de feu à la sortie de la Messe des martyrs Hubert Leclercq – La Libre – le 12 janvier 2018

Le cardinal Monsengwo avait convié les Congolais à une messe en hommage aux martyrs tombés le 31 décembre dernier, à l’occasion de la marche des catholiques brutalement

réprimée jusqu’au cœur des églises par le pouvoir de Joseph Kabila.

Un appel largement entendu, la cathédrale Notre-Dame de Kinshasa n’a en effet pu contenir tous les Congolais et les nombreux diplomates étrangers venus se recueillir. Une messe pleine de dignité qui s’est terminée dans la confusion la plus totale quand la police a tiré des grenades lacrymogènes sur la foule qui sortait calmement de la Cathédrale.

« Les ambassadeurs étaient encore présents, les autorités religieuses aussi », nous explique un témoin. « Soudainement, sans qu’on en comprenne pourquoi, la police a ouvert le feu. Il y a au moins deux blessés. Il y a eu un mouvement de panique. Nous, nous sommes réfugiés au couvent tout près. C’est vraiment de la provocation ».

Mouvement de panique après des tirs à la fin de la messe Florence Morice – RFI - le 12-01-2018

Il y avait foule ce vendredi matin à la cathédrale Notre-Dame du Congo à Kinshasa. L'église était pleine pour une messe en mémoire des victimes du 31 décembre 2017, après la répression des marches des laïcs catholiques contre le maintien au pouvoir du président Kabila. Et à la sortie, quelques tirs ont été entendus provoquant un mouvement de panique.

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Peu après la fin de la messe, une petite foule scandait des slogans hostiles au président Kabila devant la cathédrale Notre-Dame lorsque des tirs ont été entendus à l’extérieur.

Selon des témoins, il y a d’abord eu des tirs de gaz lacrymogènes, puis des tirs de sommation.

Les fidèles ont couru de toute part. Beaucoup sont allés se réfugier au fond de la paroisse, là où se trouvait le cardinal Laurent Monsengwo qui venait de célébrer la messe. Des paroissiens choqués. « Même ici, ils tirent », a dit une religieuse. D’autant plus choqués, que de nombreuses personnalités avaient pris part à la messe : des opposants tels que Martin Fayulu, Vital Kamerhe ou encore Félix Tshisekedi, mais aussi plusieurs ambassadeurs occidentaux comme celui de l’Union européenne, du Canada, de la France, de la Belgique au premier rang. Des personnalités qui n’étaient plus sur place au moment des tirs.

Deux blessés selon la police

La police s’est exprimée par un communiqué transmis sur les réseaux sociaux. « A la fin de la messe à la cathédrale Notre-Dame de Lingwala, l'officiant du jour a demandé aux paroissiens et aux autres invités de regagner leur domicile ou leur lieu de travail. A l'étonnement général, le leader politique de l'UNC, Vital Kamerhe s'est fait suivre par un groupe de partisans qui ont immédiatement entamé une marche jusqu'à la hauteur du terrain Congo Loisirs. Et cette situation a créé un embouteillage sans précédent. A la demande pacifique de la police de se disperser, les manifestants ont répondu par des jets de pierre. Dans l'impératif de rétablir l'ordre public, les forces de l'ordre ont été amenées à les disperser à coup de gaz lacrymogènes », détaille le colonel Mwanamputu, le porte- parole de la police dans ce communiqué. Il ajoute que le bilan fait été de « deux blessés légers, dont l'un aux pieds et l'autre à la hauteur de son nez ».

Cette messe a été marquée par des temps forts. Les noms des six victimes, recensées par l’Eglise, ont été égrenés, trois fois, et à chaque fois applaudis. L’auxiliaire de l’archevêque de Kinshasa a annoncé que « le 31 décembre resterait dans l’histoire, comme le jour des martyrs de l’accord de la Saint-Sylvestre ». Il a dénoncé les « mensonges » des autorités qui, selon lui, veulent « cacher » la violence de l’Etat.

Autre moment fort, le porte-parole de la Cenco qui s’est exprimé. L’abbé Donatien Nshole a redit que « l’Eglise était dans son rôle et qu’elle continuerait à appeler les Congolais à se mobiliser ». Une intervention ovationnée dans la cathédrale Notre-Dame.

Le sabre et le goupillon

Editorial par Hubert Leclercq- La Libre - 12 janvier 2018

Président hors mandat depuis plus d’un an, Joseph Kabila pensait avoir mis à genoux l’opposition à coups d’exils, d’arrestations ou d’achats d’opposants. Mais le président congolais, visiblement, connaît mal l’histoire de son propre pays. Il pourrait également se retourner contre certains de ses ministres, déjà en vogue sous le règne de Mobutu, qui auraient dû le mettre en garde contre ces hommes en soutane qui, en République démocratique du Congo, jouent un rôle souvent essentiel en cas de crise.

Kabila avait pourtant bien mené sa barque jusqu’à ce 31 décembre 2017. Il avait même presque réussi à faire chuter les évêques congolais de leur piédestal en les amenant à négocier fin 2016 un accord politique que lui ne respecterait pas. En ce faisant, les évêques congolais lui ont offert – malgré eux – la possibilité de gagner au minimum un an de plus au pouvoir. Une stratégie qui a fait douter le peuple, qui a semé la zizanie dans les rangs des croyants.

Mais Kabila a commis une faute irréparable en faisant ouvrir le feu dans les églises ce 31 décembre. Le peuple congolais s’est retrouvé comme un seul homme face à ce pouvoir qui n’hésite plus à violer le saint des saints. Il a réveillé les prêtres, un cardinal et tout le Vatican qui ne peut se permettre de voir ainsi violer ses églises et qui,

“géostratégiquement”, doit conserver sa prééminence dans ce pays qui est le plus grand vivier de catholiques du continent africain.

Kabila – très jeune en 1992 et certainement absent du Zaïre alors – n’a pas retenu la leçon de Mobutu qui ne s’est jamais relevé du massacre de la “marche des martyrs”. “Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre”, a écrit Karl Marx, dont on célèbre cette

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