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03 -02-18/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

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Pour plus de détails sur l’actualité congolaise, voyez www.CongoForum.be Encore des questions? Mme Helène Madinda vous répondra:helene.madinda@gmail.com.

SOMMAIRE

Les nouvelles sanctions de l’ONU contre des personnalités congolaises et l’enquête sur les violations des droits humains lors des marches des laïcs catholiques sont notamment des sujets qui ont retenu l’attention des journaux parus à Kinshasa en ce samedi 3 février 2018. Il n’y a guère eu encore de réactions à l’annonce faite hier par Mende, que l’on songe à désigner un « dauphin » pour succéder à JKK. Cela se fera sans doute lundi et mardi de la semaine qui vient.

Sanctions

Le Potentiel, évoquant les nouvelles sanctions de l’Onu contre des personnalités congolaises , titre : « Droits de l’homme, Accord de la Saint-Sylvestre, élections : De nouvelles sanctions pour fléchir Kinshasa ».

Ce journal rapporte que de nouvelles sanctions viennent d’être infligées par les Nations unies contre des individus qui persécutent l’Etat de droit et le processus démocratique en République démocratique du Congo. « Kinshasa n’a pas d’autre choix que de respecter les droits et libertés publiques en cette période de préparation des élections. Cette nouvelle vague de sanctions vise à faire fléchir la position de Kinshasa qui torpille autant la Constitution que l’Accord du 31 décembre 2016. », commente le tabloïd ; avant de souligner que ces sanctions prises contre des personnalités congolaises – Muhindo Akili Mundos, Guidon Shimiray Mwissa, Gédéon Kyungu et Lucien Nzambamwita alias André Kalume – résonnent comme une mise en garde lancée contre le régime en place à Kinshasa.

Touteheure.com titre : « Sanctions de l’ONU : Omar Kavota et le CEPADHO clament l’innocence du général Mundos ».

« Notre organisation note avec grande déception que le Comité des sanctions ait mentionné au côté des criminels un innocent, le Général Muhindo Akili Mundos. En effet, le CEPADHO a toujours réalisé que ceux qui accusent le Général MUNDOS n’ont jamais été capables de produire une seule preuve objective pour l’incriminer. Le récent procès de la Cour militaire Opérationnelle du Nord-Kivu étant éloquent quant à ce sujet», a réagi le Centre d’étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’homme, dans un communiqué signé le vendredi 2 janvier par son coordonnateur, Omar Kavota et relayé par ce site Marches des laïcs catholiques,

Actualité.cd revient sur l’enquête initiée par le ministère des Droits humains et titre : « Répression des marches du CLC : Une commission d’enquête mixte mise en place par la ministre des droits humains ». Ce site indique que la ministre des Droits humaines, Marie- Ange Mushobekwa, a signé le jeudi 1er février 2018 un arrêté, portant création d’une commission mixte chargée d’enquêter sur la violation des droits de l’homme en marge des

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marches récemment organisées par le Comité Laïc de Coordination (CLC). « La commission d’enquête aura pour attributions, d’après l’arrêté dans son article 4, de collecter les données sur les violations graves des droits de l’homme par l’audition des victimes, témoins et ayant droits, aussi la rédaction des rapports et leurs transmissions aux autorités judiciaires », renseigne ce site.

Santé

Par ailleurs, le Bulletin de l’ACP se penche sur l’acheminement des kits médicaux dans le Grand Kasaï et titre : « Le Vice-premier ministre aux Transports à la rescousse de la population du Grand Kassaï ».

D’après l’ACP, le gouvernement de la RDC, par le biais de la Vice-primature en charge des transports et voies de communications, s’est engagé à acheminer par voie terrestre, aérienne et fluviale les kits médicaux ainsi que d’autres produits dans les différents chefferies et villages de l’espace Grand Kasaï, afin de soulager tant soit peu les souffrances de cette population victime des atrocités du phénomène ethnico-tribal « Kamuina Nsapu ».

La pêche au dauphin

Comme nous l’avons dit plus haut, il est trop tôt encore pour que la grande presse de RDC puisse publier ses réactions à la déclaration de Mende. Aujord’hui, nous n’avons que la réaction de « La Voix de Sa Sœur ». DigitalCongo écrit de qui suit :

« La kabilie est appelée à faire un choix judicieux pour conserver le pouvoir, à l’instar de beaucoup de pays d’Afrique australe comme la Namibie, la Tanzanie, le Zimbabwe... où les partis au pouvoir se maintiennent à la tête de l’Etat au gré des élections. Par exemple, la Tanzanie, il y a longtemps que Julius Nyerere n’est plus aux commandes du pays, mais son parti a conservé le pouvoir jusqu’aujourd’hui. Il en est de même du Mozambique où le FRELIMO (Front de libération du Mozambique) gouverne le pays sans interruption depuis l’indépendance.

Alors que le débat autour du successeur et de l’avenir politique du Président de la République ne cesse d’alimenter les conversations au sein de la classe politique, le porte- parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a, dans une interview à Voa Afrique, confié que le chef de l’Etat Joseph Kabila "désignera son dauphin" pour bientôt soit au

"mois de juillet prochain ". "En aucun cas, le président ne va violer la Constitution. Nous ne sommes dans aucune procédure de modification de la Constitution qui passe par un référendum. Nous sommes dans les préparatifs des élections", a déclaré Mende, précisant que "la Constitution ne prévoit pas que le président puisse se représenter une troisième fois consécutive."

Maintenant que le référendum n’étant plus à l’ordre du jour car non retenu dans le calendrier électoral publié le 5 novembre dernier par la CENI, il y a plus que fort à parier que la kabilie aura un candidat en dehors du Raïs. Ce qui pose la question du dauphin.

Le problème, croit-on savoir, c’est le qui. Le prochain Calife, ce sera qui ? En 17 ans de carrière politique au sommet de l’Etat, voilà Joseph Kabila confronté à un choix véritablement existentiel. Pour l’Autorité morale de la MP, il ne suffira pas seulement de désigner la personne à même de garantir les acquis du pouvoir kabiliste et les intérêts du président. Pas facile quand on considère le caractère versatile du personnel politique congolais, à l’instar des alliances qui se font et se défont, non autour des idéologies, mais autour des intérêts et du positionnement.

Ce qui est le contraire, par exemple, de beaucoup de pays d’Afrique australe comme la Namibie, la Tanzanie, le Zimbabwe... où les partis au pouvoir se maintiennent à la tête de l’Etat au gré des élections.

Par exemple, la Tanzanie, il y a longtemps que Julius Nyerere n’est plus aux commandes du pays, mais son parti a conservé le pouvoir jusqu’aujourd’hui. Il en est de même du Mozambique où le FRELIMO (Front de libération du Mozambique) gouverne le pays sans interruption depuis l’indépendance.

Désigner un dauphin, c’est un exercice extraordinairement délicat et compliqué pour le Raïs. Et le contre exemple angolais où le dauphin de Dos Santos n’a pas tardé à faire le menage aussitôt installé devrait inciter à beaucoup de réflexion ».

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L’article de DigitalCongo continue en citant intégralement l’interview de Lambert Mende par VoA, que vous pouvez lire ci-dessous, dans notre section « presse étrangère ».

Sport

On ne le croirait pas à première vue, mais le titre, paru sur « l’Internet congolais »

« La Commission électorale manipulée pour écarter certains candidats » est bien une nouvelle sportive, puisque concernant une tricherie à la Lifkin. Il semble bien que le mauvais exemple venu d’en haut ait contaminé ce milieu en principe voué à l’air pur et au fair play.

« Cette nouvelle Commission se propose d’écraser ou refuser certains candidats préalablement considérés déjà comme persona non grata; d’où, il leur est empêché de déposer les dossiers au siège de la Ligue à Gombe sous prétexte que la Commission travaille au chantier de la rue Mpozo où il n’y a ni bureau ni infrastructures administratives et moins encore de structures d’accueil

Incroyable mais vrai! La nouvelle Commission électorale mise sur pieds à la Lifkin pour les prochaines élections cherche à écarter injustement certaines candidatures par subterfuge.

Pour ce faire, elle a fait semblant d’élire domicile dans le chantier où se déroulent les travaux de réfection du futur siège de la Ligue au numéro 39 de la rue Mpozo, au quartier Matongé, où la porte de ce quart de parcelle est toujours fermée à clé. Ce, pour que certains dossiers ciblés ne parviennent pas à temps à la Commission afin d’être examinés.

Car, en vérité, le secrétaire de cette nouvelle Commission électorale amène les dossiers des candidats à son domicile. Et pour cause !

D’après les informations de sources crédibles, l’astuce trouvée est de rejeter les dossiers des candidats qui ont introduit les photocopies. Or, les photocopies ne sont pas interdites par les textes. Et, quant aux indésirables ciblés qui ont déposé des originaux de leurs dossiers comme exigé par la Commission, ces documents seront égarés.

Mais pourquoi exiger aux candidats d’aller déposer leurs dossiers dans un chantier alors que la Ligue de Football de Kinshasa dispose d’un siège opérationnel situé au numéro 31 de l’avenue de la Justice dans la commune de la Gombe? D’autre part, pourquoi avoir déplacé tous les dossiers des candidatures déposés au siège, soi-disant pour le chantier de l’avenue Mpozo, où il n’y a ni meubles de bureau ni armoire et moins encore d’infrastructures de conservation, si ce n’est que dans le but d’en escamoter certaines pièces des candidats ciblés.

Ces dernières quarante-huit-heures – le jeudi 1er et le vendredi 2 février 2018- nous avons bivouaqué en diagonale de la parcelle qui devra abriter le futur siège de la Lifkin. Depuis notre observatoire, nous avons bien vu que la porte était restée close, car cadenassée pendant la journée jusqu’à l’arrivée de la sentinelle vers 21 heures. Aucun membre de la Commission Electorale n’avait fait signe de vie ou ne fait signe de vie à cet endroit où les agents de la Lifkin à qui il est interdit de réceptionner les dossiers des candidats aiguillent ces derniers. Cela sur instruction d’on ne sait qui.

Bien plus, nous avons découvert qu’une dame liée à un membre du Comité exécutif gère cette parcelle, futur siège de la Lifkin. Il s’agit d’une tenancière d’une terrasse au quartier Matongé, non loin de l’avenue Mpozo n’ayant aucun lien avec la Ligue.

De ce qui précède, ne pas croire qu’il n’y a pas manipulations de la Commission électorale serait une naïveté coupable. Car, en clair, on voudrait écarter certains candidats de la course. Par qui ?

A ce sujet, il se raconte que tous les membres de la nouvelle Commission électorale ont été choisis par une seule personne, candidate, elle aussi à sa propre succession. Aussi, cette dernière leur aura-t-elle donné des consignes bien précises en rapport avec certaines candidatures écarter. Désiré Bonina Ifonge et Belge Dominique Situatala Matuluakila sont les principaux candidats visés dans cette série de manipulations sordides et bas étage.

Pour mémoire, la première Commission électorale pour ces élections à la Lifkin avait été dissoute. Une plainte avait dénoncé le fait qu’un électeur avait été nommé en qualité de Président de cette instance. Il s’agissait de Zinghat qui était en même temps le Président de l’EPFKin, entité appelée à voter, et électeur. Donc juge et partie.

Cette fois-ci puisqu’il y a aussi des plaintes à cause des manipulations de la Commission électorale dans le but d’empêcher la validation de certaines candidatures, il serait

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préférable que la FECOFA prenne une fois de plus la mesure salvatrice de la dissolution de cette nouvelle Commission électorale noyautée. Cela étant donné que celle-ci a pris faits et causes pour son initiateur qui est aussi candidat à sa propre succession »

Rappel : Les 7 conditions à défaut desquelles une élection sera NULLE.

L’élection est un processus complexe, une machine aux multiples rouages, et il faut que chacun de ceux-ci fonctionne impeccablement pour que l’élection puisse être valable.

Si un seul de ces rouages est défectueux ou grippé, cela met à néant la validité de tout le processus et les élections sont nulles. Schématiquement, ces conditions sont au nombre de sept:

1 – Le corps électoral doit être correctement connu et identifié. Là où, comme en RDC, le dernier recensement remonte au Déluge, ce recensement doit avoir lieu avant que l’on n’envisage d’organiser des élections .

2 – L’organisation pratique et matérielle des élections doit être confiée à une institution neutre et apolitique. C’est actuellement un point d’achoppement en RDC.

3 – Lorsque l’obstination d’un Président, jamais élu comme en RDC, ou simplement arrivé en fin de mandat, rend une Transition indispensable, celle-ci ne peut être présidée que par une personne consensuelle et qui s’engage à ne pas être candidate.

4 – La certification des résultats doit être confiée à un pouvoir judiciaire parfaitement indépendant.

5 – Toutes les opérations, depuis les bureaux de vote jusqu’à la proclamation finale, doivent être parfaitement transparentes, soumises à l’observation, tant des témoins désignés par les candidats que des observateurs nationaux ou internationaux. En particulier, les opérations électroniques doivent être, soit évitées, soit soumises à une surveillance particulièrement scrupuleuse. (Même si elles ne concernent que la transmission des résultats des bureaux locaux au bureau central. Le souci affiché de

« gagner du temps »peut cacher une intention de gagner l’élection… en trichant).

6 – Les élections doivent être organisées par ordre d’importance croissante : régionales et locales, d’abord, provinciales et législatives ensuite, présidentielle en fin de parcours.

7 – Là où, comme en RDC depuis les élections de 2011, l’on vit sous un régime illégitime, il ne saurait être question d’impunité. Il faut des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge.

Il est indispensable que TOUTES ces conditions soient réalisées EN MEME TEMPS. Sans quoi l’on s’expose aux pires aventures telles celles dont la RDC donne, pour son malheur, le triste exemple à l’Univers entier. Dans ce pays, en effet, aucune de ces sept conditions n’a jusqu’ici été respectée.

L’on pourrait ajouter une huitième condition aux sept énumérées ici : le soutien ferme et sélectif de la «communauté internationale » aux démocraties en construction. Mais cela ne dépend pas des pays africains eux-mêmes.

Presse et documents étrangers

L'Église mène la contestation, l'opposition à la peine J.J Arthur Malu-Malu - Le Point Afrique - le 22/01/2018

Devant l'impuissance de plus en plus palpable de l'opposition politique, les milieux catholiques montent au créneau pour mener la contestation face à Joseph Kabila.

Les marches anti-Kabila organisées dimanche dans les principales villes du pays par le comité laïc de coordination (CLC), une organisation proche de l'Église catholique, ont été réprimées dans le sang, faisant au moins 6 morts et 63 blessés, selon le bilan de la mission de l'ONU dans le pays (Monusco). Il s'agit, pour les organisateurs, de maintenir la pression pour que la RDC mette fermement le cap sur l'élection présidentielle et que le président Joseph Kabila, hors mandat depuis décembre 2016, dise clairement qu'il respectera la Constitution qui lui interdit d'être candidat à sa propre succession.

« Il nous faut plus de pression diplomatique. Il est temps de comprendre que Joseph Kabila n'entend pas organiser les élections, encore moins un transfert pacifique du pouvoir. Il veut y rester par la force des armes. Il faut l'en empêcher maintenant. Sinon, nous aurons

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un chaos indescriptible, non seulement en RDC, mais aussi dans la sous-région », a affirmé Thierry Nlandu, membre du CLC.

Le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd, si les forces onusiennes ne s'étaient pas interposées par endroits, à Kinshasa, entre manifestants et éléments de la police et de l'armée congolaises. Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées (118, selon la Monusco), dont des prêtres, par des policiers à cran et prêts à dégainer à la moindre contrariété. À la veille de ces manifestations, Internet avait été coupé. Des barrages routiers avaient été érigés dans la capitale où des embouteillages monstres s'étaient formés sur les principaux axes. Des policiers fouillaient les véhicules, provoquant la colère de nombre d'automobilistes qui ne comprenaient pas le sens de cette opération destinée, officiellement, à « récupérer des armes ». « La démarche du CLC est superfétatoire et ne présente aucun intérêt », a martelé André-Alain Atundu, porte-parole de la majorité présidentielle et ancien proche collaborateur du président Mobutu Sese Seko.

Malgré tout, les marches se succèdent à un rythme effréné en RDC. Et le scénario semble bien rôdé par le pouvoir : une répression féroce qui se solde par des morts d'un côté, une vague promesse d'une enquête pour « établir toutes les responsabilités » de l'autre.

Promesse qui va mourir dans le cimetière des nombreux engagements que les autorités congolaises ne tiennent pas. L'usage excessif de la force par des policiers et des soldats ne gêne pas le gouvernement dirigé pourtant par un transfuge de fraîche date de l'opposition. « Certains de nos observateurs ont été pris à partie. Ils étaient en train de faire leur travail. On les a bousculés et menacés à La Gombé et à Lemba, deux quartiers de Kinshasa », a déclaré Florence Marchal, porte-parole de la Monusco.

L'Église en première ligne

L'Église catholique et tous ceux qui en sont proches ont pris l'initiative de la fronde, éclipsant les partis d'opposition réduits momentanément au rôle de suiveurs du mot d'ordre de chefs religieux, relayé par des croyants ici et là. Les responsables du CLC vivent dans un endroit tenu secret depuis les manifestations pacifiques du 31 décembre, violemment dispersées par les forces de l'ordre qui n'avaient pas hésité à entrer dans les paroisses, pendant la messe, usant de gaz lacrymogènes, de matraques et de balles réelles. Pendant et après la prière, dans une grande confusion, des fidèles avaient été dépouillés de leurs téléphones portables et délestés de quelques billets de banque par des policiers sur les dents et lourdement armés.

En appelant à une série de manifestations, le CLC s'est engouffré dans la brèche ouverte par l'Église catholique qui s'exprime librement sur la situation politique, sans ménager le pouvoir en place. Les mouvements citoyens qui foisonnent dans le pays sont sur la même longueur d'onde. L'archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, a appelé le peuple congolais à « prendre son destin en main » et qualifié de « médiocre » l'équipe dirigeante de RDC. Mgr Monsengwo, connu pour son franc-parler, est une personnalité respectée et écoutée dans ce pays majoritairement catholique. D'ailleurs, l'Église catholique, très implantée dans toutes les 26 provinces, supplée parfois aux insuffisances de l'État.

Le clergé a réussi un grand coup en s'attirant les sympathies d'une frange des protestants qui se tiennent habituellement à l'écart des revendications politiques. Le pasteur François- David Ekofo a, en effet, froissé les tenants du pouvoir lors d'une messe organisée en leur présence le 17 janvier, à la mémoire de l'ancien président Laurent-Désiré Kabila, assassiné 16 ans plus tôt. Le pasteur a indiqué, durant sa prédication, que la RDC est devenue « faible ». Après avoir dressé un tableau peu reluisant de la situation, François-David Ekofo a exhorté les autorités actuelles à « passer le relais ».

Des extraits de son intervention ont fait sensation sur les réseaux sociaux : on pouvait y voir notamment le Premier ministre Bruno Tshibala ; Olive Lembe, l'épouse du président Joseph Kabila, ainsi que Henri Mova, le secrétaire général du parti au pouvoir, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), manifestement embarrassés par le gros pavé jeté dans la mare par cet homme de Dieu jusque-là inconnu du grand public.

Des voix se sont élevées au sein des communautés musulmanes pour encourager les manifestants anti-Kabila à ne pas baisser les bras. Des responsables d'Églises dites de

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réveil, qui comptent un nombre non négligeable d'adeptes au Congo, se sont également prononcés en faveur des manifestations.

L'opposition à la peine

Si les chefs religieux sont audibles, l'opposition, de son côté, a du mal à mobiliser depuis le décès à Bruxelles, en février 2017, d'Étienne Tshisekedi, le dirigeant historique de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Étienne Tshisekedi, qui avait fait son apparition sur la scène politique quelques semaines après l'indépendance, était un tribun doublé d'un fin, constant et courageux stratège, capable de drainer des foules considérables lors de ses meetings à Kinshasa où il était généralement perçu comme un homme intègre, doté de solides convictions et de principes. Il passa le plus clair de son parcours politique dans l'opposition. Il avait occupé quelques fonctions ministérielles avant de prendre ses distances avec l'ex-président Mobutu Sese Seko, renversé en 1997 par Laurent-Désiré Kabila, appuyé par des troupes rwandaises et ougandaises. Opposant, Étienne Tshisekedi l'était resté sous les présidences de Laurent-Désiré Kabila (1997-2001) et de son fils (depuis 2001).

Le chant du cygne d'Étienne Tshisekedi fut la signature, le 31 décembre 2016, de l'accord dit de la Saint-Sylvestre, entre le camp présidentiel, l'opposition – dont il fut l'autorité morale – et la société civile, sous la médiation de la Conférence épiscopale nationale du Congo. Cet accord, arraché in extremis, à l'issue de longues semaines de laborieuses négociations qui avaient failli capoter, prévoyait, pour l'essentiel, la tenue de l'élection présidentielle au bout d'une année au plus tard et le maintien, en l'état, de la Constitution, laquelle n'autorise pas Joseph Kabila à briguer un autre mandat.

Pourtant, Joseph Kabila semble multiplier les subterfuges pour rester le plus longtemps aux manettes, après une série de reports de l'élection présidentielle. Malgré les demandes formulées plusieurs fois par de nombreux Congolais, Joseph Kabila se refuse jusqu'ici à déclarer sans ambiguïté qu'il compte laisser le fauteuil présidentiel.

L'accord de la Saint-Sylvestre prévoit aussi des mesures de décrispation qui n'ont pas encore été mises en œuvre, notamment la libération des détenus politiques et l'accès équitable de toutes les tendances politiques aux médias publics, devenus le porte-voix de la majorité présidentielle.

Recherche leader charismatique désespérément

La disparition d'Étienne Tshisekedi a été un coup dur pour l'opposition qui est à la recherche d'une nouvelle figure emblématique. Ce qui semble avoir donné des ailes aux faucons du régime, lesquels ne semblent plus pressés de mettre en application l'accord qui débouchera inévitablement sur une redistribution de cartes sur l'échiquier politique.

L'opposition, fragilisée par des débauchages et le dédoublement de ses formations orchestrés à coups de billets de banque et de promesses de postes lucratifs, est en quête de dirigeants capables de fédérer ses différentes tendances autour d'un objectif commun:

la tenue, dans la transparence, d'une présidentielle crédible, qui ne donnerait pas lieu à un nouveau cycle de violences – à la différence des scrutins de 2006 et de 2011 dont les résultats officiels ont été contestés.

Trois personnalités semblent se mettre en évidence dans cette opposition en panne de stratégies : Félix Tshisekedi, Moïse Katumbi et Vital Kamerhe.

Félix Tshisekedi doit se faire un prénom. Quoi qu'il fasse, il sera jugé à l'aune des qualités de son père qui a marqué la vie politique du pays depuis l'indépendance. Pour l'heure, Félix, qui a un poids politique incontestable, peaufine son image, voyage beaucoup et organise des réunions. Un signe qui ne trompe pas : des diplomates en poste à Kinshasa se rendent régulièrement à son bureau. Toutefois, le mystère reste entier sur son programme économique – si tant est qu'il en ait un. Les mauvaises langues lui reprochent, avec une pointe d'exagération, son « manque de courage », l'accusant de s'arranger pour ne pas prendre part aux manifestations qu'il initie. L'UDPS, qui s'attelle à sa réorganisation interne est à la recherche d'un second souffle, pour sortir de l'atonie et se relancer, après la perte de son chef charismatique.

Moïse Katumbi, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, peine, lui aussi, à mobiliser. Naguère gouverneur de l'ex-province minière du Katanga (sud-est) et actuellement en exil, Moïse Katumbi est un richissime homme d'affaires et un homme de

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réseaux, sous le coup d'une condamnation dans une affaire immobilière. Ses démêlés avec la justice congolaise, dont l'indépendance est sujette à caution, risquent d'enterrer définitivement ses ambitions. Néanmoins, « Moïse » – comme on l'appelle communément – reste populaire. Un bénéfice qu'il tire en partie des nombreux trophées que le TP Mazembe, le club de football le plus titré du pays, a gagnés sur le plan national et à l'échelle du continent, depuis qu'il en a pris la présidence en 1997. Ses détracteurs se focalisent sur son passé de pilier du « système », pour émettre des doutes sur la sincérité de son combat politique qui ne semble pas ébranler Joseph Kabila jusqu'ici.

Vital Kamerhe, dont le capital-confiance a été entamé par ses incessantes allées et venues entre le camp présidentiel et le front anti-Kabila, semble en retrait. L'Union pour la nation congolaise (UNC) qu'il dirige s'est dévitalisé, après le départ de quelques hauts responsables, au motif que la ligne du parti n'est pas claire.

D'ici à la tenue de l'élection présidentielle, prévue, sur le papier, le 23 décembre 2018, bien malin est celui qui peut deviner le futur rôle des forces religieuses pendant cette période. L'émergence de nouvelles figures de l'opposition est attendue. Dans toutes ses formations sommeillent des jeunes loups aux dents longues qui pourraient se manifester le moment venu et faire rêver des électeurs congolais qui, globalement, ont une mauvaise opinion de leur classe politique plus encline à courir derrière des postes ministériels qu'à produire des idées au service du redressement de la RDC.

L'Eglise réagit aux flèches de Joseph Kabila RFI, le 27 janvier 2018

Quelques jours après de nombreuses critiques venues de l'intérieur comme de l'extérieur du pays suite à la répression des marches des chrétiens qui réclament l'ouverture de l'espace politique, le président congolais Joseph Kabila s'est adressé aux journalistes à Kinshasa, lors d'une conférence de presse. Un fait rare qui en a surpris plus d'un.

Particulièrement ciblées dans le discours du chef de l'Etat, les autorités catholiques, ainsi que la Monusco, répondent sur le fond des critiques.. « Nulle part, dans la Bible, Jésus- Christ n'a jamais présidé une commission électorale. » Sous le vernis de l'humour la critique est cinglante. Joseph Kabila a ainsi tenu à recadrer l'Eglise catholique. Elle n'a pas à se mêler du processus électoral, selon lui.

Réponse de la conférence épiscopale congolaise : l'Eglise a, au contraire, l'obligation au contraire de prendre position, affirme Donatien Nshole, porte-parole de la Cenco. « Le pape Benoît XVI disait que l'Eglise doit être présente là où la population souffre.. C'est le cas en RDC. Et c'est la crise socio-politique qui a accentué cette souffrance, donc c'est tout à fait normal que les évêques travaillent pour la consolidation de la démocratie. ». Donatien Nshole: «les évêques sont dans leur rôle prophétique»

Autre cible des critiques du chef de l'Etat, le comité laïc de coordination de l'Eglise catholique, organisateur des marches de protestation ces dernières semaines. Joseph Kabila l'accuse de vouloir faire dérailler le processus électoral et de proposer un saut dans le vide. « S'il y a ceux qui pensent qu'ils sont intelligents, qu'ils ont des idées pour améliorer le processus, la porte est ouverte. Mais essayer de faire dérailler ce processus avec des propositions farfelues, cela est tout à fait inadmissible ». Parmi les revendications du Comité laïc : une « déclaration publique du président de la République qu'il ne sera pas candidat à sa propre succession », tout comme « l'application de toutes les mesures de décrispation de l'accord de la Saint-Sylvestre ». Exemple : la libération sans condition de tous les détenus politiques, ou encore la fin de l'exil des opposants menacés d'arrestation.

Des points sur lesquels Joseph Kabila est une nouvelle fois... resté vague hier.

L'ONU rappelle qu'elle a aidé Kinshasa face au M23

Il n'y a pas eu d'annonce particulière durant la déclaration de Jospeh Kabila, celui-ci s'en est surtout pris à ses détracteurs. Parmi eux, l'Eglise donc, mais aussi la Monusco. La force onusienne est sous le feu des critiques des autorités, critiques qui n'avaient rien de public jusqu'aux déclarations du président congolais, hier : On a toujours posé la question à nos amis de la Monusco : "citez-nous un seul groupe que vous avez réussi à maîtriser, à éradiquer, puisque c’est ça le mot ?" Aucun. Joseph Kabila.

Kinshasa reproche à la mission onusienne de violer le Sofa, l'accord signé entre l'ONU et

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son gouvernement, et de mener des actions sans consultation. Côté onusien, on parle d'entraves quasi-quotidiennes des autorités et partout à travers le pays, comme récemment encore, les drones de la mission qui ont été cloués au sol pour un vol de nuit qui n'aurait pas été signalé. Et quand le président congolais assure qu'il ne permettra pas une « cogestion de l'Etat congolais avec l'ONU », côté onusien, on soupire : « C'est surtout que chaque fois qu'on dénonce quoique ce soit, le ton monte et ce n'est pas nouveau, les relations sont mauvaises depuis la chute du M23. » Mais pour vaincre cette rébellion, les casques bleus ont aidé, rétorque-t-on côté onusien. Quand le chef de l'Etat congolais affirme que la Monusco n'a jamais éradiqué aucun groupe armé, ces sources expliquent que les opérations seraient sans doute moins compliquées s'il n'existait pas de liens entre ces groupes et certains officiers de l'armée congolaise. Concernant les élections que la Monusco n'aurait soutenu ni en 2011, ni aujourd'hui, ces sources onusiennes démentent.

Selon le Centre Carter, la Monusco a même assuré un soutien logistique à hauteur de 7%

du budget des élections en 2011. Quant au nouveau cycle électoral, l'ONU a déjà convoyé 4000 tonnes de matériel électoral et a transmis, tel que requis, à la Commission électorale son plan d'appui logistique.

Pourquoi Kinshasa cible la Belgique

Analyse par Marie-France Cros - La Libre Afrique - le 26 janvier 2018

L’annonce par Kinshasa de sa volonté de fermer l’agence de coopération belge et la “Maison Schengen”, où sont délivrés aux Congolais les visas pour les pays de l’espace Schengen, témoigne d’une crispation du régime du président hors mandat Joseph Kabila. Ce dernier s’est mis au ban des nations en réprimant avec violence deux marches pacifiques de chrétiens, les 31 décembre et 21 janvier derniers.

Appliquer l’Accord de la Saint-Sylvestre

Les marcheurs demandaient, comme le font l’Onu et plusieurs capitales amies du Congo, que le régime mette en œuvre sa part de l’Accord de la Saint-Sylvestre 2016. Ce texte, obtenu sous l’égide des évêques, balise le chemin vers des élections consensuelles après que M. Kabila n’ait pas fait organiser les élections en 2016 et prétendu – appuyé par une Cour constitutionnelle à sa dévotion – qu’il pouvait donc rester en place jusqu’à l’élection de son successeur, élection qu’il n’organise pas.

Le régime n’a pas respecté sa part dans cet Accord (libération de prisonniers politiques connus; partage du contrôle de l’organisation des élections; organisation des élections avant la fin 2017). Il a même, au contraire, modifié la loi électorale en vue de donner un avantage exorbitant au parti présidentiel, le PPRD, notamment en supprimant les candidats indépendants, dont l’existence est pourtant prévue par la Constitution. Le tout en accroissant la répression de toute contestation de ses positions et alors que la population souffre de plus en plus de l’accaparement des ressources de l’État par les animateurs du régime et la famille Kabila, comme l’a montré une enquête de l’agence financière Bloomberg publiée en décembre 2016 et en juillet 2017.

Pourquoi la Belgique ? Si la réprobation est internationale, pourquoi cibler la Belgique ? C’est depuis l’adoption par l’Union européenne, en mai 2017, de sanctions contre 9 personnalités du régime de Kinshasa que celui-ci promet des mesures de rétorsion contre la Belgique. On sait que l’Union européenne laisse aux anciens colonisateurs le rôle de

“poisson pilote” de sa politique envers leurs anciennes colonies. La Grande-Bretagne donnait ainsi jusqu’ici le “la” de la politique européenne envers le Zimbabwe; Paris suggère celle à suivre envers ses anciennes colonies et la Belgique est écoutée lorsqu’il s’agit du Congo. Kinshasa cible donc délibérément la Belgique, dans l’espoir d’amener celle-ci à modifier ses positions envers le régime Kabila et, ipso facto, celles de l’Union européenne.

En outre, s’attaquer à l’ancienne puissance coloniale en l’accusant d’être responsable des maux du Congo (même s’il a été colonie de la Belgique durant 52 ans, de 1908 à 1960, et indépendant durant 57 ans, de 1960 à aujourd’hui) est toujours susceptible d’attirer la sympathie des pays africains.

Imiter Mobutu, seule référence du régime

À cela s’ajoute la manie de Kinshasa d’imiter la politique de Mobutu – la seule référence

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du régime – qui a toujours tenté de diviser les Européens à son profit. Depuis son élection, en 2006, Joseph Kabila essaie donc de traiter en bilatéral avec les pays européens, pour jouer, lui aussi, les uns contre les autres – notamment la France contre la Belgique. Si cela ne marchait pas sous François Hollande, l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir à Paris a redonné du peps à la Françafrique et Kinshasa essaie d’en tirer parti. Reste que les temps ont changé depuis Mobutu. Les diverses mesures de rétorsion envisagées par Kinshasa contre la Belgique depuis mai dernier ont fait flop parce qu’elles auraient occasionné trop de dégâts collatéraux au régime. L’annonce de cette semaine s’explique à la fois par l’énervement des autorités de Kinshasa en raison de l’unanimité des critiques de sa violence envers les marcheurs chrétiens pacifiques, et par son dédain pour sa population, principale victime d’une rupture de la coopération.

La compagnie nationale Congo Airways acquiert un quatrième Airbus A320 APA, 27 janvier 2018

La compagnie aérienne nationale de la RD Congo, Congo Airways, vient d’acquérir un quatrième Airbus A 320, portant à six le nombre total d’aéronefs de cette société qui dispose également de deux Bombardier Q400 de fabrication canadienne. Congo Airways qui a commencé ses vols commerciaux le 20 octobre 2015, disposait jusque-là en propre de deux A320 et de deux Bombardier Q400 pour des vols essentiellement domestiques.

Cette compagnie qui ambitionne d’effectuer des vols régionaux à destination de l’Afrique de l’Est, de l’Ouest et australe, vient de prendre deux A320 en leasing avec option d’achat.

Le directeur général Désiré Balazire avait annoncé, le lundi 15 janvier au cours d’une conférence de presse à Kinshasa, que Congo Airways allait signer un contrat pour la location pendant cinq mois d’un A320 avec la compagnie tunisienne privée Nouvelair. Cette dernière fournit déjà à sa compagnie pilotes, instructeurs et chefs personnels navigants commerciaux, a-t-il dit rappelant qu’en 2016, quinze experts tunisiens avaient accompagné Congo Airways dans la mise en place des procédures de sécurité. A cette même occasion, le DG de Congo Airways a fait savoir qu’en 2017 cette compagnie avait transporté 365.000 passagers contre 208.000 en 2016, pour des revenus respectifs de 77 millions de dollars (environ 64 millions d’euros). Congo Airways compte franchir la barre de 400.000 passagers et de 99 millions de dollars de revenus en 2018, a-t-il encore annoncé.

Kabila parle, mais ne rassure pas

Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 28 Jan 2018

En pleine crise politique, Joseph Kabila a défendu son bilan devant la presse, sans apporter de réponse sur son avenir politique. Une sortie médiatique qui laisse surtout

penser que le président congolais ne veut pas quitter le pouvoir.

Joseph Kabila, présenté comme un président « taiseux », a plutôt été volubile devant la presse, en fin de semaine dernière. Un chef de l’Etat plus à l’aise que d’habitude devant les micros, essentiellement pour défendre son bilan à la tête de la RD Congo. Très attendu sur la tenue des élections, le respect de la Constitution et son avenir politique, Joseph Kabila a d’abord commencé son point presse… par refaire le match. Et d’expliquer qu’à son arrivée au pouvoir en 2001, « le Congo était en pleine guerre, (…), le pays était divisé, les indicateurs macro-économiques étaient au rouge, (…) le taux de croissance était négatif, (…) et la RDC avait une dette de 14 milliards de dollars ».

Mais sur l’essentiel des interrogations, à l’origine de la crise politique actuelle, Joseph Kabila a passé son temps à contourner les obstacles. Accusé par l’opposition de vouloir se maintenir au pouvoir, alors que la Constitution lui interdit de se représenter, Joseph Kabila n’a rassuré personne sur son avenir après la présidence. La seule parole qui aurait pu faire baisser la tension d’un cran à Kinshasa, aurait été l’annonce de sa non candidature à la prochaine présidentielle, comme le demandent régulièrement l’opposition et les manifestants des marches pacifiques. A la question de savoir si le chef de l’Etat serait candidat à la prochaine présidentielle… Joseph Kabila a préféré botter en touche en demandant de « donner une copie de la Constitution » à la journaliste de RFI qui avait

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posé la question. Un flou savamment entretenu par le président congolais à chacune de ses déclarations sur le sujet, qui ne risque donc pas de rassurer les Congolais sur une prochaine alternance politique à la tête de l’Etat.

Les élections… ou le développement ?

Sur la tenue des prochaines élections, déjà reportées par deux fois, là encore Joseph Kabila ne garantit rien et renvoie au calendrier de la Commission électorale (CENI) qui prévoit des élections générales pour décembre 2018. Lorsque l’on sait que la Commission est régulièrement accusée par l’opposition de retarder volontairement la tenue du scrutin, on peut douter de la fiabilité du nouveau calendrier électoral.

Un doute renforcé également par le manque de moyens financiers du Congo pour organiser les élections dans un pays-continent dépourvu de toute infrastructure. Sur ce point encore, les propos de Joseph Kabila inquiètent : « Les élections dans ce pays commencent à coûter plus cher que le développement. Est-ce qu’il faut qu’on soit cité comme le pays le plus démocratique dans le monde ou bien c’est le développement qui compte ? » Une interrogation qui vient confirmer l’idée que, pour le président congolais, le développement vaut mieux que les élections. Problème au Congo, qui est classé parmi les pays les plus pauvres du monde : il n’y a ni développement, ni élections ! Autre source d’inquiétude qui fait douter sur la volonté réelle de Joseph Kabila de quitter le pouvoir : la possible tenue d’un référendum qui permettrait à l’actuel chef de l’Etat de s’autoriser à briguer un troisième mandat. Une nouvelle fois, Joseph Kabila renvoie au calendrier électoral de la CENI, qui ne prévoit pas dans son chronogramme de référendum constitutionnel pour faire sauter le verrou qui limite à deux les mandats présidentiels. Seul souci : le président congolais oublie de dire que plusieurs cadres du PPRD, son propre parti, battent ouvertement campagne dans les rues pour l’organisation d’un référendum. Référendum qui pourrait également faire passer l’élection présidentielle au scrutin indirect.

Un président déjà en campagne ?

Enfin, le discours qui a été tenu devant la presse apparaît en complet décalage avec la réalité congolaise. Le pays continue de s’enfoncer dans la violence et fait face à une crise humanitaire sans précédent avec 4 millions de déplacés internes. 120 groupes armés pullulent encore à l’Est du pays, où l’armée ne parvient pas à mettre fin aux massacres dans la région de Beni. Depuis 2016, ce sont désormais les Kasaï, dans le centre du pays, qui sont se sont enflammés dans des violences interethniques et une répression féroces des forces de sécurité. Avec un budget lilliputien de 5 milliards de dollars pour 80 millions d’habitants, la RDC est également en proie à une grave crise économique dû à la prédation des matières premières par la classe dirigeante, mais aussi par une corruption généralisée qui gangrène le pays. 80% des Congolais vivent encore sous le seuil de pauvreté.

Alors que le pays traverse sa pire crise depuis 20 ans et s’enfonce dans la répression politique, Joseph Kabila a l’air de dire : « qu’est-ce qui ne va pas ? » Et surtout, l’actuel chef de l’Etat a déjà l’air en campagne pour les prochaines élections ! Joseph Kabila a profité de sa sortie médiatique pour vanter ses multiples projets pour le pays : pétrole, infrastructures, cadre macro économique… Ce qui n’est visiblement pas le discours d’une personne qui doit quitter le pouvoir dans 10 mois ! « Quelqu’un qui veut partir le 23 décembre 2018 n’a plus à brandir un projet société » s’étonnait le patron de l’UNC Vital Kamerhe à l’issue du point presse présidentielle. Une chose est sûre, à la fin de la conférence de presse, nous étions déjà devant un président en campagne qui testait ses meilleurs arguments pour se maintenir au pouvoir.

RDC: une conférence de presse pour rien Marie-France Cros – La Libre – le 29 janvier 2018

Le but d’une conférence de presse est de rendre publiques des décisions ou de modifier l’opinion sur un sujet en discussion. La conférence de presse du président hors mandat Joseph Kabila, vendredi dernier, a totalement manqué son but: les réactions de la presse, lundi, montrent très clairement qu’il n’a convaincu que ses partisans, tandis qu’il suscitait l’indignation de ses opposants et la consternation d’observateurs décelant une forme d’autisme chez cet homme qui, après avoir étêté son opposition, s’en prend verbalement à ceux de ses critiques qu’il ne peut « dédoubler » pour les affaiblir, comme il l’a fait des

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partis d’opposition: l’Eglise catholique, la Belgique et la Mission de l’Onu au Congo.

Joseph Kabila avait beau arborer, vendredi dernier, la barbe blanche qu’il affectionne dans les périodes difficiles de son long règne, il n’est pas parvenu à convaincre que c’était la sagesse qui parlait par sa bouche. Après le week-end ,où la presse ne paraît pas au Congo, les réactions ont afflué lundi: sarcasme, indignation ou consternation ont accueilli la première conférence de presse du chef de l’Etat congolais en plus de cinq ans.

Seuls les médias kabilistes, comme DigitalCongo et L’Avenir, ont « avalé » la conférence de presse – qui a duré quelque deux heures – sans relever ses contradictions.

« Kabila, candidat élu et éligible »

Or, relève Actualités.cd, lorsqu’il est interrogé par une journaliste sur les projets qu’on lui prête de chercher à modifier la loi fondamentale pour pouvoir se présenter à un nouveau mandat, Joseph Kabila, approuvé par les rires complaisants de ses conseillers, demande qu’on remette une copie de la Constitution à sa « jeune sœur ». Et évite de commenter le fait qu’un des slogans de son parti est « Kabila, candidat élu et éligible », alors que plusieurs cadres de sa formation font déjà campagne pour la tenue d’un référendum de modification constitutionnelle.

S’en prenant à l’Eglise catholique, qui appuie le Comité laïc de coordination (CLC) qui a organisé deux marches pacifiques de chrétiens – réprimées dans le sang – pour réclamer du Président qu’il respecte l’Accord de la Saint-Sylvestre 2016 balisant le chemin vers des élections consensuelles, M. Kabila assure que « les leaders au sein de nos Eglises » ont « minimisé ce qui s’est passé » au Kasaï, où une rébellion s’est soulevée en 2016-17. Il oublie de dire que l’Eglise a été, après quelque temps, une des cibles des rebelles, au même titre que l’Etat (60 paroisses et 140 écoles catholiques détruites ou fermées), précisément parce que, dans le désir d’éviter des heurts, elle avait aidé à la rédaction de cet Accord de la Saint-Sylvestre qui, de facto, a aidé Joseph Kabila à se maintenir au pouvoir au-delà de la fin légale de son dernier mandat puisque ce texte prévoyait un an de plus pour organiser, avec l’opposition, les élections dues. On sait que Joseph Kabila n’a pas non plus respecté cette date limite-là. Et Joseph Kabila a aussi oublié de dire que la répression de cette rébellion a fait bien plus de morts que celle-ci, et jeté une menace sur l’avenir en utilisant des ethnies contre une autre, selon les rapports internationaux.

En outre, relève Actualités.cd, les évêques de Lwiza et Luebo, au Kasaï, sont allés visiter les Congolais réfugiés en Angola à cause des violences au Kasaï, « alors que le ministre des Affaires étrangères, She Okitundu, en séjour en Angola, n’a pas daigné rendre même une courte visite de réconfort aux réfugiés congolais ».

Le Président croit donner une leçon à l’Eglise

Joseph Kabila a voulu se croire plus versé que l’Eglise en matière religieuse. « Jesus-Christ n’a jamais présidé une commission électorale », a-t-il ironisé. Que ne l’avait-il souligné lorsque l’abbé Malu Malu (dont on découvrira plus tard qu’il avait travaillé pour la Présidence Joseph Kabila) puis le pasteur Daniel Ngoy (qui est apparenté au père du chef de l’Etat et avait financé son parti, le PPRD) ont présidé la commission électorale! Et pourquoi, alors que les émeutes le menaçaient, accepter que l’Eglise patronne les entretiens qui aboutiront à cet Accord de la Saint-Sylvestre qui le prolongeait d’un an au pouvoir?

La Conférence épiscopale, quant à elle, lui a rappelé que « le pape Benoît XVI disait que l’Eglise doit être présente là où la population souffre. C’est le cas en RDC ». Tandis que le nonce apostolique avait souligné, début janvier, que la défense des droits sociaux et économiques des fidèles faisait partie intégrante de la Doctrine sociale de l’Eglise.

Visant les marches pacifiques de chrétiens organisées par le CLC, il accuse ce dernier de vouloir faire dérailler le processus électoral et de vouloir faire faire « un saut dans le vide

» au Congo. Et de tonner: « Essayer de faire dérailler ce processus avec des propositions farfelues, cela est tout à fait inadmissible! ». Rappelons que les marcheurs réclament seulement le respect par le régime de l’Accord de la Saint-Sylvestre et une déclaration de Joseph Kabila selon laquelle, conformément à la Constitution, il ne sera pas candidat à sa propre succession. Où est la proposition farfelue?

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La Belgique et l’Onu

Joseph Kabila s’en est aussi pris à la Belgique, qui insiste sur l’application de l’Accord de la Saint-Sylvestre. Il a dit: « Qui a tué la démocratie dans ce pays? Ils ont tué Lumumba et, avec lui, la démocratie (…) Ceux qui ont tué Lumumba et la Belgique devraient être humbles au lieu de s’ériger en donneurs de leçon sur la démocratie ». En oubliant que l’Onu, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne insistent eux aussi sur la démocratie et l’application de l’Accord de la Saint-Sylvestre.

Joseph Kabila a également visé la Monusco (Mission de l’Onu au Congo): « On a comme l’impression que la Monusco a l’ambition de rester »; « citez-nous un seul groupe armé que vous avez réussi à éradiquer ». La Monusco a rappelé les entraves que lui opposent régulièrement les autorités congolaises; son rôle dans la défaite de la rébellion M23 au Kivu; sa participation décisive à la défaite des Maï Maï Yakutumba qui avaient failli prendre la ville d’Uvira, au Sud-Kivu, il y a quelques mois. « Les opérations seraient sans doute moins compliquées s’il n’existait pas de liens entre ces groupes et certains officiers de l’armée congolaise », dit une source onusienne citée par RFI.

Mutisme sur la situation sociale

L’opposition congolaise a, quant à elle, choisi d’énumérer les « contre-vérités » (Vital Kamerhe) proférées par le Président lors de conférence de presse; s’est désolée qu’il ait loupé ce « rendez-vous avec l’histoire » (G7, regroupant les partis dissidents de la Majorité présidentielle, opposés à ce que Kabila se maintienne au pouvoir par la force); regrette « l’opacité » entretenue par Joseph Kabila sur la consolidation de la démocratie au Congo et son « mutisme complet et inquiétant » sur « la situation sociale désastreuse de ses compatriotes. le Congolais ne vit pas mieux aujourd’hui qu’il y a 17 ans » (Eve Bazaïba, MLC, le parti de Bemba).

Vives inquiétudes dans le Kwango avec une présence insolite d’éleveurs et de vaches rwandais

Luaba Wa Ba Mabungi - AFRIWAVE.COM – le 29/01/2018

D’abord une rumeur, puis une confirmation avec cette présence des éleveurs d’origine rwandaise et leurs cheptels dans la province de Kwango. Et comme si cette présence ne suffisait pas à elle seule, ces éleveurs munis d’armes de guerre seraient en train de chasser les autochtones des lieux envahis sans la moindre réaction des autorités politico- administratives tant nationaux que provinciaux.

Raison de la vive inquiétude des populations locales à la suite de la « présence insolite, dans certains espaces de la province, des groupes des personnes à provenance et identité inconnue » comme le révèle un communiqué de presse de l’Assemblée Générale des Professeurs d’Universités ressortissants et membre de l’Association Panda dont AFRIWAVE.COM a pris connaissance.

Déjà la semaine dernière, une vidéo avait fait le tour des réseaux sociaux montrant ces éleveurs étrangers débarquant dans une bourgade du Kwango en compagnie de leurs bétails. Confirmation de l’Association Panda pour qui, ces personnes accompagnées de leurs vaches « dont la race n’existe pas dans la région, seraient en voie de s’installer dans les environs de Bukanga-Lonzo, et certaines d’entre elles se dirigeraient vers Tsakala Mbewa, et d’autres vers Popokabaka » poursuit le communiqué signé à Kinshasa le 27 janvier 2018 par le Professeur Abbé Phocas Pfunga-Pfunga, Secrétaire-Rapporteur de l’Association.

Jugeant ces « mouvements » inquiétants pour la population alors qu’aucune procédure régulière ne justifie cette situation, les ressortissants du Kwango soulignent que leur province qui « peine à trouver les voies et moyens de de son développement, n’est pas prêt à sombrer dans les incertitudes. La paix civile qui fait sa seule joie de vire pour le moment n’est ni à sacrifier ni à hypothéquer ».

S’adressant aux institutions nationales comme provinciales pour trouver une solution à cette question quasi « d’occupation étrangère », les membres de l’Association Panda en appellent aussi aux chefs des terres de « rester éveillés et dénoncer courageusement toute tentative qui dans le sens de perturber la quiétude au niveau de la province et qui ne se fait pas conformément aux lois, aux us et coutumes ».

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Un fâcheux précédent

Cette arrivée des rwandais et leurs bétails dans le Kwango rappelle celle des éleveurs Mbororo du Sud-Soudan qui se sont installés de la même manière illégale avec leurs vaches dans certains endroits de l’ancienne province Orientale.

En conflit ouvert avec les populations locales quant à la gestion des pâturages, ces allochtones soudanais ont parfois usé d’armes de guerre pour chasser les autochtones de leurs villages sans que les responsables politico-administratives ne disent un mot.

L’ambassadeur de Belgique à Kinshasa n’est pas rappelé Marie-France Cros – La Libre – le 30 janvier 2018

Alors que plusieurs médias congolais affirmaient lundi et mardi que l’ambassadeur de Belgique à Kinshasa, Bertrand de Crombrugghe, avait été rappelé à Bruxelles, cette

affirmation est inexacte, a indiqué à La Libre Afrique.be le porte-parole des Affaires étrangères à Bruxelles.

Répondant à la question de La Libre Afrique.be, Didier Vanderhasselt a indiqué: « Non, il n’est pas rappelé. Il est à Bruxelles pour des réunions ».

Les relations se sont tendues, ces derniers mois, entre Bruxelles et Kinshasa. Le régime du président hors mandat Joseph Kabila parle de prendre des mesures contre la Belgique depuis que l’Union européenne a adopté, en mai 2017, des sanctions contre neuf personnalités congolaises impliquées dans des violations massives des droits de l’homme et/ou qui entravent la marche vers des élections.

Le 10 janvier, Bruxelles a annoncé qu’elle modifiait sa coopération avec la République démocratique du Congo. Le 25 janvier, Kinshasa a annoncé sa volonté de fermer l’agence belge de coopération au développement, ainsi que la Maison Schengen, où le personnel consulaire belge à Kinshasa délivre aux Congolais des visas pour les pays de l’espace Schengen.

Bruxelles rappelle son ambassadeur pour « des réunions internes » Jeune Afrique, 30 janvier 2018

Dans un climat de tensions diplomatiques entre Kinshasa et Bruxelles, l'ambassadeur belge en RDC, Bertrand de Crombrugghe, a quitté la capitale congolaise lundi pour des « discussions » et des « réunions internes » en Belgique. « Il n’a pas été rappelé. » Au ministère belge des Affaires étrangères, son porte-parole Didier Vanderhasselt tient à calmer les esprits. L’ambassadeur de la Belgique en RDC, Bertrand de Crombrugghe, est

« simplement retourné à Bruxelles pour prendre part à des discussions et des réunions internes », précise-t-il à Jeune Afrique. Bertrand de Crombrugghe est arrivé à Bruxelles ce lundi. Ce rappel pour consultation qui ne dit pas son nom intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre la RDC et la Belgique. Kinshasa exige en effet la cessation des activités de l’agence de développement belge sur son territoire et la fermeture du dispositif consulaire « Maison Schengen ».

La « Maison Schengen » encore opérationnelle

Cette double mesure de rétorsion a été prise par les autorités congolaises après la décision de la Belgique de suspendre sa coopération d’État à État dans le secteur du développement.

Mais, « pour le moment, la Maison Schengen est toujours ouverte, indique un diplomate belge à Kinshasa. Elle continue à délivrer des visas ». En fait, fermer la « Maison Schengen

» est une « matière qui ne relève pas de la compétence de la RDC mais de celle des États européens et souverains qui ont délégué à la Belgique l’examen des demandes de visas les concernant », complète une autre source occidentale basée dans la capitale congolaise.

Kinshasa appréciera. Vendredi, lors de sa première conférence de presse depuis plus de cinq ans, le président Joseph Kabila avait affirmé : « Il n’y a pas d’animosité avec la Belgique qui doit comprendre que la RDC n’est plus une colonie. Notre décision a été prise sans passion. »

Comment Kabila a dupé Nikki Haley, driblé la CENCO et son opposition bigarrée Luaba Wa Ba Mabungi - afriwave.com – le 30 janvier 2018

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Il ne faut toujours pas être professionnel de la politique pour pouvoir s’en sortir de certaines situations qu’on dirait défavorables. C’est l’expérience en sa faveur qu’a vécu Joseph Kabila lors de sa rencontre avec la représentante américaine à l’ONU, Nikki Haley lors de sa visite en RDC l’année dernière. Pour cette première visite sur le continent africain, Nikki Haley qui n’est pas une politique ; ancienne conseillère de campagne et membre de la nouvelle administration Donald Trump en qualité de représentante à l’ONU n’avait eu ni contact, encore moins une expérience malgré le briefing des services spécialisés et de l’ambassade américaine de Kinshasa révèle une source crédible. Contrairement à Bill Richardson, un politique chevronné ; élu démocrate et ancien gouverneur du Nouveau Mexique avant d’être représentant de Bill Clinton à l’ONU, qui avait lui affronté Mobutu en 1996 pour lui dire « qu’il en était fini » de son régime après 32 ans de règne.

Ainsi démunie face à un Joseph Kabila plus futé, le seul message de fermeté que Nikki Haley aura fait passer restera celui de la tenue « des élections au plut tôt fin 2018 » et non en 2019 comme le prévoyait le premier accord politique issu du dialogue de la Cité de l’Union Africaine sous le togolais Edem Kodjo. Pourtant comme on le sait, ce premier accord n’avait plus cours de validité car un deuxième étant signé entre le régime et son opposition le 31 décembre 2016 sous l’égide de la CENCO et prévoyait lesdites élections pour tout au plus tard décembre 2017. Avec le message de Nikki Haley pour 2018, Kabila gagnait une deuxième année de sursis à la tête de l’Etat sans aucun mandat officiel.

L’attaque de Kabila

De la tension prévisible au début de leur rencontre, c’est Kabila qui prendra vite l’ascendance sur l’ambassadrice américaine : « Vous savez Madame, j’ai fait mes deux mandats et le dernier s’est terminé le 19 décembre 2016 dernier. La Constitution ne m’autorise pas un troisième et j’étais préparé à mon départ mais ce sont les politiciens congolais de l’opposition comme de la majorité qui m’ont demandé de rester encore ». Et comme justifier de sa bonne volonté, Kabila remet à Nikki Haley les copies de deux accords politique (Cité de l’UA et CENCO). Ce que le président oublie de souligner face à son interlocutrice est que sa majorité et lui avaient introduit une requête devant la Cour Suprême de Justice pour une interprétation de la constitution qui l’avait déjà autorisé de rester à la tête du pays au-delà du 20 décembre 2016 alors qu’il n’avait pas pu « organiser les élections » à temps comme le prévoit la constitution. De son opposition bigarrée et presque corruptible au dernier médiateur de la CENCO de qu’il se moque, Kabila aura été dupé tout le monde ; mais pour combien de temps encore se demande un diplomate ? Une deuxième chose que Kabila ne dit pas à Nikki Haley demeure que le deuxième accord politique de la CENCO interdit expressément qu’en dehors pour lui de briguer un troisième mandat, la constitution ne peut-être modifiée, encore qu’aucun referendum ne puisse être organisé. A la lumière de sa dernière sortie médiatique et aux manœuvres de sa majorité, l’on comprend expressément de quel côté penche son devenir.

Pour conforter sa duplicité, Kabila explique à Nikki Haley qu’après la mort de Tshisekedi, ce sont ses proches qui sont au pouvoir aujourd’hui en les personnes de Bruno Tshibala comme premier ministre et Joseph Olenghankoy comme président du CNSA sans compter une CENI qui existe. Il en oublie encore de préciser quel pouvoir détienne ces trois institutions face à lui tout comme de sa majorité qui phagocyte le système politique dans le pays.

Et le rôle des opposants

L’implication des opposants aura été « inexistante » selon un diplomate qui assisté à la rencontre avec Nikki Haley. Sans aucun argumentaire ni document écrit à l’instar d’un Kabila préparé, l’opposition n’avait que des revendications orales pour contester Kabila sans donner des preuves qu’à un moment, la diplomate américaine était comme embarrassée face à Pierre Lumbi et Félix Tshisekedi pour le Rassemblement, Eve Bazaiba pour le Front pour le Respect de la Constitution (FRC) et Vital Kamerhe.

La répression disproportionnée des manifestations des chrétiens le 31 décembre 2017 et le 21 janvier 2018 ont fini par révéler le vrai visage du régime. Nikki Haley, l’ambassadeur américain aux Nations unies, ayant jugé « réellement horrifiants » les rapports sur ces événements. Or les protestataires exigeaient pacifiquement l’application de l’Accord de la St-Sylvestre 2016 que Kabila lui avait brandi personnellement pour justifier son maintien

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à la tête du pouvoir. Ce document qui passe être piétiné est aujourd’hui par ceux-là qui l’ont ou au nom de qui il avait été signé.

Nikki Haley n’a pas manqué de dénoncer « la brutalité et la cruauté envers des civils innocents et des enfants dans les endroits les plus sacrés » comme l’intérieur des églises de la part des forces de l’ordre et de sécurité du régime. Elle a de plus exigé que le président Kabila demande des « comptes à ses forces de sécurité et respecter les droits humains de ses concitoyens. Mais aussi qu’il respecte « son engagement à quitter le pouvoir, conformément à la Constitution de la RDC, après des élections crédibles en décembre 2018 », ce qui ne semble pas plausible à l’agenda de l’homme qui s’accroche au pouvoir en imaginant ce qui devra lui arriver demain dès qu’il le quitte.

Kabila : « On a perdu Kinshasa »

Hubert Leclercq – La Libre – le 28 janvier 2018

Deux jours après la conférence de presse du président Kabila, sa majorité était conviée dans sa ferme de Kinkagati, dans la banlieue de Kinshasa, ce samedi.

Au menu de cette réunion, les félicitations présidentielles pour le secrétaire général de la majorité et président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku. C’est lui qui a été chargé de faire le tour des partis de la majorité pour resserrer les liens et s’assurer qu’ils marchaient tous toujours dans la même direction.

« Les marches qui se multiplient, quelques défections dans nos rangs, notamment au Katanga, et la multiplication des fuites dans la presse agacent le président et son premier cercle. Ils ont besoin de se rassurer », explique un ex-ministre qui, comme trois autres députés de la majorité, évoque « le ras-le-bol de pas mal d’élus de la majorité face aux diktats et aux menaces de ceux qui sont immédiatement derrière le président. L’attitude du président sur la position à adopter à Kinshasa en dit long sur ce point », poursuit-il.

A Kinkagati, samedi, le président à en effet demandé à ses troupes de travailler sur la province en expliquant en substance : « on a perdu Kinshasa ».

Dans la foulée, le président, félicité pour sa conférence de presse, a demandé à ses hommes de réfléchir à des stratégies pour assurer la victoire du PPRD lors des élections qui « se dérouleront le 23 décembre », a martelé Joseph Kabila qui a demandé aux députés de réfléchir aux pistes pour aider le parti à s’imposer. « Il a promis 200 000 dollars pour les bonnes idées mais personne n’est dupe. Il a déjà fait ce genre de promesses, mais il ne les a jamais tenues. »

« Comme lors de la conférence de presse, il n’a jamais été question de son départ ou d’une quelconque procédure pour désigner un dauphin », explique, de son côté le président d’un parti politique proche du parti présidentiel. « Le 23 décembre, ce sera avec Kabila, ne vous leurrez pas. Le sang va continuer à couler par la faute d’un seul homme. A Kingakati, personne n’ose parler, mais beaucoup pensent que le peuple congolais a raison ».

Comité stratégique ce dimanche

Ce dimanche, nouvelle réunion à Kingakati, mais cette fois seuls 12 invités autour de Kabila. « Une sorte de comité stratégique pour travailler sur les moyens d’imposer sa présence le 23 décembre et d’aller vers le scrutin indirect, comme en Afrique du Sud, qui lui permettra de rester au pouvoir. Il ne craint pas la communauté internationale, il se moque de ce que pourrait dire l’Union africaine, les pays voisins ou l’opposition politique présente au pays. Par contre, le mouvement des chrétiens, ça l’embête terriblement. Il se rend compte qu’il n’a aucune prise et que le peuple pourrait bien un jour se lever comme un seul homme, s’il n’arrive pas à arrêter ce mouvement. Il faut s’attendre à un nouveau durcissement de la répression en cas de nouvelle marche. »

La méthode Kagame à l’aune de l’Afrique Colette Braeckman – Le Soir– le 29 janvier 2018

Un visiteur, sortant récemment de l’austère bureau de Paul Kagame à Kigali, ne cachait pas ses sentiments : « il prend très au sérieux son rôle à la tête du « comité des réformes

» de l’Union africaine et sur sa table de travail, il a déployé des plans d’action par secteurs, aussi précis que des plans d’état-major… »Elu pour six mois à la tête de l’organisation continentale, Paul Kagame lui imprimera certainement sa marque. Ce sera celle d’un

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