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14/04/18/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

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Pour plus de détails sur l’actualité congolaise, voyez www.CongoForum.be Encore des questions? Mme Helène Madinda vous répondra:helene.madinda@gmail.com.

SOMMAIRE

En ce samedi 14 avril 2018, il y a deux grandes nouvelles, que la presse congolaise ne manquera pas de commenter abondamment durant la semaine qui vient. A la Conférence de Genève sur l’aide humanitaire pour la RDC, un total de $528 millions ont été promis, sur les $1,7 milliard de dons humanitaires espérés par les organisateurs, un joli résultat (1/3 environ de ce qui était espéré), si l’on tient compte de l’absence de la RDC et de l’attitude insultante du gouvernement illégitime du Congo. D’autre part, à l’intérieur, Kabila serait prêt à céder la Primature et le Cnsa à la vraie opposition, moyennant un nouveau report des élections jusqu’en 2020.

Conférence de Genève

Mediacongo.net, compilant les infos fournies par Deutsche Welle, Canoe.ca, Le Monde, annonce : « Un total de $528 millions sur les $1,7 milliard de dons humanitaires espérés ». Si vous préférez la vidéo, vous trouverez une compilation similaire à l’adresse http://www.cheikfitanews.net/2018/04/video.geneve-528-millions-de-recoltes-pour-les- congolais-malgre-le-refus-de-kabila-et-tshibala.html sur l’Info en ligne des Congolais de Belgique. (Nous tenons à rassurer les parents de jeunes enfants : She Okitundu apparaît sur la vidéo, mais garde décemment son pantalon. NdlR)

Médiacongo explique « Les organisateurs espéraient 1,7 milliard de dollars d'aide humanitaire pour la RDC. Finalement, 528 millions ont été promis à Genève lors d'une conférence des donateurs boycottée par Kinshasa.

Le montant est bien inférieur aux attentes des organisateurs (Nations unies, Union européenne, Pays-Bas), qui espéraient entre 1,7 et 2,2 milliards de dollars pour aider 13 millions de Congolais dont 4,5 millions de déplacés, selon les Nations unies (230 000 selon Kinshasa).

L'ONU et les ONG font aussi état de « 7,7 millions de personnes touchées par l'insécurité alimentaire et plus de deux millions d'enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère ». Le montant est bien inférieur aux attentes de l'Union européenne ou des Pays-Bas.

« Nous sommes déçus que trop peu de pays envoient un vrai message d'espoir aux millions de Congolais qui ont désespérément besoin d'aide », a réagi le secrétaire général d'une ONG présente en RDC, Jan Egeland (Conseil norvégien des réfugiés).

Le patron de la branche humanitaire des Nations unies, Marck Lowcock, s'est cependant déclaré « content » du résultat de cette conférence à laquelle ont participé 54 pays.

Tout comme le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l'Onu (OCHA), Jens Laerke qui s'est félicité de ce que « La réunion de Genève a pu mobiliser plus d'un demi- milliard de dollars, c'est beaucoup d'argent ».

Selon lui, l'objectif était, certes, de mobiliser des fonds, mais surtout de « mettre en exergue la crise en République démocratique du Congo, qui est une crise oubliée dans le contexte de toutes les crises actuelles dans le monde. »

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La crise humanitaire en RDC est bien réelle

La communauté internationale a maintenu que « la République démocratique du Congo expérimente l'une des plus graves crises humanitaires » au monde, selon les mots du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, dans un message vidéo envoyé à Genève.

En RDC, « les besoins humanitaires augmentent », a mis en garde Mark Lowcock rappelant que la crise actuelle a ses racines dans les conflits ethniques, politiques et économiques.

Selon le Chef d’OCHA, les violences ethniques se sont aggravées dans l’est de la RDC alors que certaines parties du pays jusqu’ici épargnées par les conflits armés et les catastrophes, ont connu des niveaux élevés de violence au cours de l’année écoulée.

Le gouvernement congolais a annoncé un plan de 100 millions de dollars pour la réinsertion des déplacés internes, dont dix millions auraient déjà été décaissés. « Autant que je sache, ces 100 millions de dollars vont aider des déplacés à rentrer au Congo. C'est une preuve que le gouvernement au Congo est d'accord avec nous sur le fait qu'il y a un problème humanitaire », estime le porte-parole de l'OCHA.

Même si le gouvernement de Joseph Kabila récuse cette conférence des donateurs, il ne fait pourtant rien pour la prise en charge des nombreux déplacés, soutient Jasmine Katshunga, avocate et militante des droits de l’homme dans la province du Kasaï central.

« La réticence de notre gouvernement fait encore réfléchir, on se demande pourquoi. Parce que le besoin est vraiment patent sur le terrain. Les aides sont lacunaires et le gouvernement n’est pas à même de répondre, ce serait-ce qu'à 1% de ces besoins humanitaires », affirme l'avocate.

« S’il y a des bonnes volontés qui se présentent, pourquoi ne pas sauter sur l’occasion pour donner la chance à ces nécessiteux-là ? », s'interroge-t-elle.

Les besoins sont nombreux et urgents pour les déplacés qui ont tout perdu. C’est pour cela que Jasmine Katshunga insiste sur la destination effective des fonds collectés à Genève.

« Il y a des dons qui sont faits, mais avec le circuit que ça prend avant d'arriver aux victimes, le don devient insignifiant. »

Le ministre belge de la Coopération, Alexander De Croo, a lancé un appel aux « leaders congolais pour qu'ils prennent au sérieux la crise humanitaire qui sévit dans leur pays et s'attaquent aux causes intrinsèques de celle-ci ». Une injonction qui risque de tendre un peu plus les relations entre Bruxelles et son ancienne colonie, voire ses « partenaires extérieurs » en général.

Une conférence sur la RDC sans la RDC

La conférence des donateurs a été beaucoup critiquée à Kinshasa, grand absent de la conférence de Genève.

L'objet du courroux de Kinshasa tient en grande partie au fait que le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a déclaré en octobre 2017 le plus haut niveau d’urgence, L3, au Kasaï, au Tanganyika et au Sud-Kivu, trois régions de la RDC. Une classification qui était jusqu’alors réservée au Yémen ou à la Syrie.

Pour Kinshasa, cette classification qui assimile la RDC à des pays en guerre sous le feu de bombardements quotidiens comme la Syrie et le Yémen est perçue comme une humiliation.

« Ils ont présenté la situation sécuritaire du Congo comme similaire à celle de la Syrie. Ils ont gonflé les chiffres des déplacés qui n’atteignent pas un million, ils l’ont placé à quatre, six millions. Je ne sais pour quelle raison", déplore le porte-parole de la majorité présidentielle. Kinshasa estime le nombre de déplacés à un peu plus de 230.000. »

Pourtant le nombre de 4,5 millions de déplacés internes avait été accepté sans souci par le gouvernement de la RDC lors de sa présentation dans le plan de réponse humanitaire pour 2018, lancé en janvier avec le premier ministre Bruno Tshibala.

Souci de conciliation

A l’instar de l’Union européenne, plusieurs bailleurs ont cependant affirmé leur volonté de placer au-dessus de tout les souffrances de la population congolaise et de ses millions de déplacés victimes des conflits au Kasaï, au Tanganyika, dans les régions du Kivu et dernièrement en Ituri. « Il ne s’agit pas de fausses informations mais de réalités vécues sur le terrain », a martelé le commissaire européen aux affaires humanitaires, Christos Stylianides.

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Dans une nouvelle tentative de conciliation, les Nations unies ont proposé au gouvernement congolais de reprendre les discussions sur l’assistance humanitaire « quand et où » il le désirerait. De son côté, l’Union africaine a annoncé son intention de créer une agence humanitaire qui garantira aux Etats du continent « un rôle central » dans la réponse qui est apportée aux crises. Son représentant, Ajay Kumar Bramdeo, n’a pas indiqué comment elle serait financée.

Les Nations unies, qui avaient organisé cette conférence des donateurs pour susciter un sursaut et sortir de l’oubli une crise qui touche plus de 13 millions de personnes, ont raté le rendez-vous. Le retrait du gouvernement congolais – en désaccord sur les chiffres avancés par l’ONU et refusant un siège de simple invité – a évidemment pesé. Comment aider un pays contre son gré ? Le gouvernement congolais parlera-t-il de victoire quand la vie de millions de personnes est en jeu ? »

(Tout cela aurait pu être en grande partie évité, si on avait au départ, au lieu de se gargariser de la Monusco comme « plus grande force de l’ONU », on avait reconnu qu’il fallait, non pas 20.000 mais 500.000 hommes pour faire face à une véritable situation de guerre. Tout cela aurait aussi pu être en grande partie évité, si la Communauté Internationale avait admis, dès 2011, qu’il n’y avait plus de pouvoir au Congo qui puisse se prétendre « légitime ». Il est essentiel de toujours garder en mémoire que la RDC vit sous un régime illégitime, depuis les élections de 2011. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs malgré la déclaration du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa : « Les résultats publiés ne sont conformes ni à la justice ni à la vérité “. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. C’est d’autant plus certain que la CENI a fait incinérer tous les documents relatifs aux élections de 2006 et 2011 en octobre 2014, soit, en ce qui concerne les plus récents, après un délai de trois ans seulement, anormalement court pour ce genre d’affaires. Il faut rappeler que les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant. NdlR)

Processus électoral

Le Potentiel titre « Les élections en 2020 : Kabila prêt à céder la Primature et le Cnsa à la vraie opposition »

« La rumeur sur un éventuel rapprochement entre le Président Joseph Kabila et l’Opposition est persistante dans les salons huppés de Kinshasa. L’Udps de Félix Tshisekedi, l’UNC de Vital Kamerhe, le MLC de Jean-Pierre Bemba et Ensemble pour le changement de Moïse Katumbi sont dans le viseur du chef de la MP. En réalité, Joseph Kabila voudrait offrir la primature et le Cnsa à la vraie opposition en échange d’un éventuel report des élections en 2020. La tentation est très forte pour tout traître patenté.

Le départ de Bruno Tshibala de la Primature n’est plus qu’une question de temps. Dans l’entourage du chef de l’Etat, le sujet est déjà à l’ordre du jour. Il ne reste plus qu’à trouver le schéma parfait pour faire partir celui qui, à côté de Joseph Olenghankoy, président du CNSA, a porté la fronde au sein du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement jusqu’à sa nomination en avril 2017 à la Primature.

Depuis un temps, entre les deux frondeurs du Rassop, les rapports sont de plus tendus. Le grand danger qui guette, autant Bruno Tshibala que Joseph Olenghankoy, est cette volonté du président Joseph Kabila de négocier enfin avec la vraie opposition, celle qu’incarnent notamment l’Udps de Félix Tshisekedi, l’UNC de Vital Kamerhe, le MLC de JeanPierre Bemba et, éventuellement, « Ensemble pour le changement », la nouvelle plate-forme électorale de Moïse Katumbi.

Dans l’entourage du chef de l’Etat, on y travaille intensément. Des contacts seraient très

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avancés. Mais, on est encore loin de parvenir à quelque chose de concret.

La réunion spéciale entre la SADC et la Cirgl, qui se tient les 17 et 18 avril 2018, est le deadline que se serait fixé l’entourage du chef de l’Etat pour se rassurer de la suite des discussions avec l’Opposition. En effet, Joseph Kabila veut se présenter à Luanda avec quelqu’un qui pourrait bien séduire ses pairs de la SADC et de la Cirgl concernant sa volonté d’organiser les élections en décembre 2018.

Mais, la grande inconnue pour y arriver est l’attitude de la vraie Opposition, c’est-à-dire celle qui ne siège pas dans les institutions mises en place en 2017. Autrement dit, Joseph Kabila pense n’avoir tiré aucun dividende politique avec le débauchage de Bruno Tshibala et de Joseph Olenghankoy. Certes, il a gagné un peu de temps, mais il en veut encore plus. Pour le chef de l’Etat, les élections de décembre 2018 passent presque pour un cauchemar . Joseph Kabila veut à tout prix les contourner. Par quel mécanisme ? C’est tout le problème.

LA CÉNI EN EMBUSCADE

Dans l’entourage, on est d’accord pour une tenue d’élections en 2020. Sur ce point précis, les experts ont déjà concocté un plan qui passe une nouvelle fois par le rapprochement avec l’Opposition, mais alors la vraie, celle qui a refusé de siéger autant dans le gouvernement qu’au Cnsa. Dans cette nouvelle tentative, le président Kabila part avec un grand handicap. Quel crédit donner à cette démarche après la déroute de l’accord du 31 décembre 2016 négocié par la Cenco ? C’est le dilemme que tente de lever des stratèges de la MP avant de se lancer dans une opération de charme vis-à-vis de la vraie opposition.

Et la Céni dans tout ça ? Pour le moment, la Céni joue parfaitement sa partition.

L’entêtement de son président à l’utilisation incontournable de la machine à voter tient à un calcul politique bien réfléchi en haut lieu de la MP . A l’instar du président Kabila, Corneille Nangaa, président de la Céni, essaie également de tirer le temps à sa manière.

Son intransigeance à recourir à cette technologie aux prochaines élections devrait lui permettre d’effriter son calendrier électoral. Il ne s’en cache pas. Aussi prometil que « sans machine à voter, la Céni ne sera en mesure d’organiser les élections en décembre 2018 ».

Le président Kabila n’attend plus que ce moment. Il est convaincu d’y arriver – tant que la Céni continuera à s’opposer à toutes les critiques qui s’abattent sur la machine à voter.

Entre la MP et la Céni, il y a une synergie qui fonctionne à merveille. Ce que la MP vise comme objectif à atteindre, la Céni lui aménage le terrain en se cabrant sur la pseudo- indépendance que lui reconnaît sa loi organique. A tout prendre, l’indépendance de la Céni n’a d’effets que vis-à-vis de ses détracteurs. Face à la MP, la Céni est un enfant docile qui l’obéit au doigt et à l’œil.

C’est dire qu’il y a un glissement qui se prépare et il s’étendrait jusqu’en 2020. Pour le moment, la MP affûte ses armes pour aller à la rencontre de la vraie Opposition, seule barrière à son projet. En échange, le président Kabila est prêt à céder la Primature et le CNSA aux forces politiques qui incarnent la vraie Opposition. Il pense également faire sauter tous les verrous qui plombent l’accord politique du 31 décembre 2016, indiquent des sources qui travaillent sur le dossier. Ce qui pourrait éventuellement déboucher à la mise en œuvre effective du volet décrispation politique de l’accord de la Saint-Sylvestre par la libération des prisonniers politiques emblématiques et, sans doute, l’arrêt des poursuites contre Moïse Katumbi, président d’ « Ensemble pour le changement ». Scénario jouable, s’il en faut.

En attendant, on n’est qu’au stade des tractations qui se trament dans les coulisses. Il y a cependant des indices sérieux qui en témoignent. La prochaine réunion de Luanda est cruciale pour le chef de l’Etat. Joseph Kabila veut se présenter devant ses pairs avec des arguments qui vont attester de sa nette volonté d’amener, ensemble avec toutes les forces vives de la nation, le peuple congolais aux urnes. Pas selon le calendrier de la Céni, mais plutôt selon le chronogramme qu’il s’est fixé, c’est-à-dire pas avant 2020. Avant décembre 2018, quelque chose pourrait se passer … dans le sens d’un rapprochement entre Kabila et l’aile dure de l’Opposition. C’est le décor d’un nouveau dialogue entre les deux camps.

Mais, de l’autre côté, c’est encore le scepticisme. Toutefois, la grande inconnue reste le peuple, dont la réaction reste imprévisible. Va-t-il accepter la mise en scène de nouveaux fossoyeurs de ses attentes ? Wait and see ».

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Divers

Le Bulletin de l’ACP annonce en couverture que JKK est déterminé à moderniser l’Agence congolaise de Presse. Dans sa livraison de ce matin, le bulletin quotidien cite le directeur général de l’ACP, Lambert Kaboyi Abimana, qui a présidé vendredi le premier conseil de Rédaction de son mandat à la tête de l’Agence nationale, pour annoncer la ferme détermination de Kabila, à mettre cet établissement public au même diapason que les agences de presse modernes, en cette période de la Révolution de la modernité.

Dans cet ordre d’idées, il a exhorté toute la Rédaction à se mettre au travail et invité particulièrement les reporters au dynamisme, pour éviter un « journalisme protocolaire », indique la dépêche. Ainsi, parlant des rapports devant exister entre les confrères, il a engagé tous les journalistes à combattre avec la dernière énergie les clivages tribaux, sous toutes leurs formes, et à cultiver la convivialité.

Et ACP de poursuivre, après avoir relevé les effets néfastes des divisions au sein de la communauté humaine, dont les guerres qui ravagent une grande partie du pays et entraînent des violences basées sur le genre, viols et pillages des richesses du pays, le directeur général de l’ACP a insisté sur la solidarité qui doit marquer les relations entre les chevaliers de la plume.

ACP rapporte par ailleurs que le gouvernement évalue la situation politique au regard du processus électoral. Il ressort du rappel de la même agence que l’évaluation de la situation politique au regard du processus électoral et des impératifs de paix et de stabilité du pays était au centre d’un conseil de ministre extraordinaire présidé jeudi à Kingakati par JKK.

Dans un communiqué de presse parvenu vendredi à l’ACP, le secrétaire général du gouvernement, Xavier Bonane, indique qu’après un échange fructueux, les membres du gouvernement ont convenu de se retrouver la semaine prochaine à Kingakati pour parachever cette évaluation.

Le POtentiel titre en manchette : « face cachée de la déclaration du gouvernement.

Impératif de paix et de sécurité : l’ombre d’un référendum ».

Jeudi dernier, rappelle ce quotidien, les membres du gouvernement étaient conviés à une retraite autour du Chef de l’Etat, Joseph Kabila, à Kingakati, une banlieue de Kinshasa.

Ce journal qui cite un communiqué du secrétariat général du gouvernement, rappelle que les discussions ont porté sur le choix à opérer entre le souci d’aller aux élections, l’impératif de paix et de sécurité du pays. Au finish, écrit Le Potentiel, l’option levée n’est pas loin d’un référendum constitutionnel. Pour le journal, la MP n’a pas renoncé à son projet de glissement et, donc, de conservation du pouvoir.

Le Président de la Ceni regagne Kinshasa après un séjour à Abuja, annonce encore l’ACP.

Selon son bulletin quotidien, le président de la Commission Electorale nationale Indépendante, Corneille Nangaa, a regagné Kinshasa vendredi au terme d’une mission officielle de quelques jours à Abuja, au Nigeria, où il venait de participer à une grande conférence. Dans sa dépêche, ACP indique le président de la Ceni s’est abstenu de faire une déclaration à sa descente d’avion à l’aéroport international de N’Djili.

Rappel : Les 7 conditions à défaut desquelles une élection sera NULLE.

L’élection est un processus complexe, une machine aux multiples rouages, et il faut que chacun de ceux-ci fonctionne impeccablement pour que l’élection puisse être valable.

Si un seul de ces rouages est défectueux ou grippé, cela met à néant la validité de tout le processus et les élections sont nulles. Schématiquement, ces conditions sont au nombre de sept:

1 – Le corps électoral doit être correctement connu et identifié. Là où, comme en RDC, le dernier recensement remonte au Déluge, ce recensement doit avoir lieu avant que l’on n’envisage d’organiser des élections .

2 – L’organisation pratique et matérielle des élections doit être confiée à une institution neutre et apolitique. C’est actuellement un point d’achoppement en RDC.

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3 – Lorsque l’obstination d’un Président, jamais élu comme en RDC, ou simplement arrivé en fin de mandat, rend une Transition indispensable, celle-ci ne peut être présidée que par une personne consensuelle et qui s’engage à ne pas être candidate.

4 – La certification des résultats doit être confiée à un pouvoir judiciaire parfaitement indépendant.

5 – Toutes les opérations, depuis les bureaux de vote jusqu’à la proclamation finale, doivent être parfaitement transparentes, soumises à l’observation, tant des témoins désignés par les candidats que des observateurs nationaux ou internationaux. En particulier, les opérations électroniques doivent être, soit évitées, soit soumises à une surveillance particulièrement scrupuleuse. (Même si elles ne concernent que la transmission des résultats des bureaux locaux au bureau central. Le souci affiché de

« gagner du temps »peut cacher une intention de gagner l’élection… en trichant).

6 – Les élections doivent être organisées par ordre d’importance croissante : régionales et locales, d’abord, provinciales et législatives ensuite, présidentielle en fin de parcours.

7 – Là où, comme en RDC depuis les élections de 2011, l’on vit sous un régime illégitime, il ne saurait être question d’impunité. Il faut des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge.

Il est indispensable que TOUTES ces conditions soient réalisées EN MEME TEMPS. Sans quoi l’on s’expose aux pires aventures telles celles dont la RDC donne, pour son malheur, le triste exemple à l’Univers entier. Dans ce pays, en effet, aucune de ces sept conditions n’a jusqu’ici été respectée.

L’on pourrait ajouter une huitième condition aux sept énumérées ici : le soutien ferme et sélectif de la «communauté internationale » aux démocraties en construction. Mais cela ne dépend pas des pays africains eux-mêmes.

Presse et documents étrangers

L’opposition congolaise se met en ordre de marche Colette Braeckman – le Soir – le 4 avril 2018

L’opposition congolaise se met en ordre de marche, acceptant ainsi l’hypothèse d’élections prévues pour le 23 décembre prochain. Ce qui fait reculer l’option d’une «

transition sans Kabila » qui passerait par la défénestration, à hauts risques, d’un président hors mandat qui contrôle toujours les forces armées et l’appareil de sécurité.

Quinze jours après que Moïse Katumbi, le principal opposant à Kabila, a lancé depuis Johannesbourg le mouvement « Ensemble » dont il est le président, Félix Tshisekedi, fils du fondateur de l’UDPS a été élu haut la main à la tête du parti, prenant la succession de son père décédé à Bruxelles le 1er février 2017 et dont la dépouille n’a toujours pas été rapatriée.

C’est à l’issue d’un congrès extraordinaire de l’Union pour la démocratie et le progrès social, un parti d’opposition créé au début des années 80 pour lutter contre Mobutu que Félix Antoine Tshilombo, 54 ans, a été plébiscité président du parti par 793 délégués sur un total de 803 présents, qui ont voté pour lui à main levée. Celui que l’on appelle communément

« Fatshi » et qui a passé l’essentiel de sa vie en Belgique est marié, père de cinq enfants et se prévaut d’un diplôme en marketing et télécommunications, une formation que de nombreux militants du parti jugent insuffisante pour briguer la magistrature suprême. En effet, M. Tshisekedi a bien l’intention de poser sa candidature au poste de président, où il rencontrera un rival plus connu et plus populaire que lui, Moïse Katumbi, autre figure marquante du rassemblement de l’opposition qui avait vu le jour à Genval durant l’été 2017. Une réunion que le pouvoir de Kabila n’avait jamais pardonné aux Belges, les accusant d’avoir téléguidé l’opposition…

M. Katumbi, allié obligé de Félix Tshisekedi avant de devenir son rival lorsque s’ouvrira la campagne, a félicité ce dernier pour « sa brillante élection » et la réussite du congrès de son parti.

Les deux hommes, qui se préparent à affronter un Kabila qui n’a pas encore annoncé le nom de son dauphin et qui laisse toujours planer le doute à propos de ses intentions (les dépôts de candidatures sont prévus pour juin prochain) rencontrent déjà de sérieux

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problèmes.

Pour Félix Tshisekedi, la fronde au sein de son parti représente la principale difficulté : une aile dirigée par l’actuel premier ministre Bruno Tshibala et représentée par Tharcisse Loseke espère toujours l’annulation des résultats du congrès et la remise en cause des résultats du vote. Une autre aile de l’UDPS représentée par Valentin Mubake ne reconnaît pas non plus les résultats du congrès.

Ces différends portent sur la procédure de vote (à main levée…) mais aussi sur la personnalité de Félix Tshisekedi. Ce dernier en effet ne s’est jamais distingué dans son pays par un engagement politique déterminé et même en Belgique où il résidait avec sa famille, , des militants « historiques » de l’UDPS assurent ne jamais l’avoir croisé lors des manifestations de l’opposition…A la différence d’un homme comme l’actuel Premier Ministre Bruno Tshibala, qui avant sa nomination considérée comme une trahison par ses anciens alliés avait été l’un des plus fidèles compagnons de route de feu Etienne Tshisekedi.

Actuellement, l’aile Tshisekedi ayant été considérée par le Comité de suivi de la transition comme dépositaire légitime du nom du parti, on peut imaginer que, dans les temps à venir, les dissidents se rallieront à l’aile majoritaire, quitte à la noyauter et à susciter des frondes internes…

Quant à Moïse Katumbi, le plus populaire des opposants politiques congolais et qui dispose d’importants soutiens à l’étranger, un récent sondage (Berci) le créditait de 24% des intentions de vote. Son ascension politique est cependant freinée par un problème qui n’est pas seulement juridique, mais sentimental : non seulement M. Katumbi est métis (ce qui, au Congo rend difficile l’exercice du pouvoir suprême) mais durant de longues années il a disposé de la nationalité italienne, ce qui l’empêcherait de se présenter comme candidat à la présidence de la République. D’ores et déjà, les médias et les partisans du parti présidentiel utilisent à fond cet argument pour discréditer davantage un homme qui, craignant d’être arrêté ou victime d’un attentat d’est plus rentré dans son pays depuis deux ans mais a profité de cet exil forcé pour activer de nombreux réseaux de soutien à l’étranger, bénéficiant ainsi du relatif isolement du pouvoir.

Un isolement qui vient de se traduire par une nouvelle manifestation de souverainisme : Kinshasa a annoncé officiellement que la RDC ne serait pas représentée à une importante conférence des donateurs qui doit se tenir le 13 avril prochain à Genève, estimant que placer le Congo, -qui compte 4,5 millions de déplacés- au niveau 3 des urgences humanitaires étant pour le moins excessif et aurait dû se faire en concertation avec les autorités…

Affaire des machines à voter en RDC : le chef de l’Association mondiale de gestion des élections visé par une enquête en Corée du Sud

Pierre Boisselet – Jeune Afrique – le 06 avril 2018

Une enquête devrait être ouverte, en Corée du Sud, à l’encontre du secrétaire général de l’Association mondiale des organes de gestion des élections (A-WEB). En décembre, le gouvernement sud-coréen avait demandé à cette organisation de cesser toute collaboration avec la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) congolaise.

La Commission nationale des élections (NEC) coréenne a indiqué avoir saisi la justice en vue d’ouvrir une enquête pour « entrave aux procédures de passation de marché », « pratique commerciale abusive » et « violation de la loi sur la gestion des subventions » contre Kim Yong-Hi, le secrétaire général de l’Association mondiale des organes de gestion des élections (A-WEB).

Selon RFI, qui a révélé l’information, Kim Yong-Hi est soupçonné d’avoir favorisé Miru Systems – l’entreprise sud-coréenne qui fabrique notamment les « machines à voter » congolaises – dans ses relations avec plusieurs commissions électorales.

La NEC a d’ailleurs écrit à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) congolaise pour se distancer du « projet d’introduire un système de vote par écran tactile

» en République démocratique du Congo (RDC). Ces dispositifs sont mieux connus en RDC sous le nom de « machines à voter ». Celles-ci doivent être commandées par la Ceni à Miru Systems, pour un montant de près de 150 millions de dollars et par l’intermédiaire d’un contrat de gré à gré. Or ce dispositif est très critiqué, à la fois par les États-Unis et l’opposition congolaise, qui les surnomme les « machines à tricher ».

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Dans son courrier, la NEC informe également la Ceni congolaise de l’enquête à venir contre le chef de l’A-WEB.

« Résultats indésirables »

En décembre dernier, le gouvernement sud-coréen avait déjà demandé à l’A-WEB de cesser son « soutien technique » à la Ceni, comme l’avait révélé un courrier adressé à Jeune Afrique.

« Le gouvernement coréen a dûment expliqué au fabricant […] les risques potentiels en cas d’exportation de ces machines, lisait-on encore dans ce document. Plus particulièrement, exporter ses machines au Congo pourrait donner au gouvernement congolais un prétexte pour [obtenir] des résultats indésirables liés aux élections, notamment [un] retard additionnel [à leur] tenue. »

Les deux affaires pourraient être liées. Dans son enquête sur la transparence des élections en Afrique, JA avait en effet montré que Miru Systems, le fabricant sud-coréen des « machines à voter », avait tiré profit des événements organisés par l’A-WEB pour démarcher la Ceni congolaise.

Comment Kabila cadenasse le scrutin Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 08 AvrIL 2018

Et si les élections de décembre 2018 avaient bien lieu ? Après avoir retardé par deux fois la présidentielle, Joseph Kabila pourrait bien prendre la classe politique de court en

organisant un scrutin qui tournerait en sa faveur.

Pour s’assurer une maîtrise du pouvoir avec ou sans lui, Joseph Kabila a tout d’abord décidé de faire place nette dans un paysage politique congolais un peu trop encombré (plus de 600 partis sont enregistré en RD Congo). Objectif : limiter les candidatures à la présidentielle et faire du PPRD le parti dominant de la majorité dans les assemblées. Avec la publication d’une nouvelle loi électorale, en décembre 2017, le chef de l’Etat s’est donc taillé un texte sur mesure pour contrôler le scrutin… et faire le ménage. Afin d’éviter une multitude de candidatures dans une présidentielle à seul tour, la nouvelle loi a multiplié par deux les frais (non remboursables) pour se présenter à la magistrature suprême (soit 100.000 dollars) et par quatre pour les candidats au poste de député national. Une mesure qui devrait calmer les ardeurs de certains « petits » candidats.

La nouvelle loi a également instauré des « seuils de représentativité » pour que les partis politiques puissent obtenir des sièges à l’Assemblée nationale. L’objectif est là encore de limiter le nombre des partis à la chambre, mais il aura aussi pour effet de les obliger à se regrouper en coalition… ou à disparaître. Une aubaine pour le parti présidentiel, le PPRD, qui devrait ainsi être en mesure « d’absorber » certains de ses alliés de la majorité. Avec ce nouveau texte, Joseph Kabila tente de prendre majorité et opposition de court afin de bipolariser la vie politique congolaise.

Un fichier électoral qui laisse encore à désirer

Pour contrôler les prochains scrutins et les faire tourner à son avantage, Joseph Kabila pourrait être tenté de jouer la carte du fichier électoral. Un « tripatouillage » qui lui avait déjà permis de se faire réélire dans des conditions douteuses, créant ainsi une crise de légitimité à l’origine des tensions actuelles. A la suite des élections chaotiques de 2011, le fichier des électeurs avait été mis en cause dans les nombreuses fraudes relevées au cours du scrutin. En dehors des bourrages d’urnes, de la falsification de procès verbaux, de bulletins manquants dans plusieurs bureaux de vote, ou de la circulation des bulletins déjà cochés en faveur de Joseph Kabila, le fichier des électeurs devait être revu de fond en comble. C’est désormais chose faite depuis quelques semaines.

Mais les opérations d’enrôlement menées par la Commission électorale (CENI) en 2017 ont rapidement éveillé les soupçons de l’opposition. Plusieurs provinces affichaient des taux d’inscription sur les listes électorale supérieurs à 50%, alors que la norme tourne plutôt autour de 40% selon les experts internationaux. La CENI avait même réussi l’exploit d’enrôler 94% de la population de la province du Sankuru.

Quelques mois plus tard, et après nettoyage du fichier, la CENI a finalement radié 6 millions d’électeurs, dont 5 millions de doublons et 900.000 mineurs ! Un chiffre anormalement

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élevé qui fait dire à l’opposition qu’au vue du nombre de faux électeurs, un audit indépendant devrait être rapidement diligenté. Rien ne dit en effet que l’actuel fichier électoral soit plus crédible que l’ancien, tonne-t-on dans l’opposition. L’Eglise catholique avait d’ailleurs fait part de nombreuses irrégularités au moment de l’enregistrement des électeurs. Au-delà de possibles « tripatouillages », le recensement des électeurs permet également de répartir les sièges dans les chambres, Assemblée nationale et Sénat. Un enjeu capital pour Joseph Kabila, qui compte bien continuer à contrôler les deux assemblées, voire à présider le Sénat s’il décide de passer la main.

Des machines à voter controversées

Mais la plus forte inquiétude en matière de fraude vient de l’introduction des machines à voter, il y a quelques mois. Officiellement, l’objectif serait de faire des économies en imprimant directement dans les bureaux de vote les bulletins et d’éviter leur longueur excessive avec des listes de candidats interminables (présidentielle, législative et provinciale étant couplées). Côté économies, les machines à voter seraient en fait une bien mauvaise affaire pour l’opposition qui annonce la somme de 150 millions de dollars. Pour le reste, la communauté internationale et les experts internationaux sont unanimes pour redouter des nombreuses fraudes possibles.

Aucun test n’a été réalisé grandeur nature sur ces machines et la confidentialité du vote laisse à désirer dans un pays au fort taux d’analphabétisme. L’Eglise catholique a demandé une certification nationale et internationale des machines. Mais déjà les essais réalisés en grande pompe devant des membres de l’opposition au parlement se sont révélés un fiasco.

Pire, la Corée du Sud qui fabrique cette machine dit redouter « les fraudes et les retards que l’usage de la machine à voter pourrait occasionner. » Et avec 9% de taux d’électrification du pays, on imagine enfin les nombreux bugs qui pourraient se produire aux quatre coins du pays.

Des moyens financiers limités

Enfin, dernier levier entre les mains de Joseph Kabila pour le contrôle du scrutin : les finances. Si la CENI a visiblement eu les moyens de réaliser l’enrôlement des électeurs (sans qu’aucun chiffre ne soit avancé), on peut avoir des doutes quant au reste de l’organisation des élections. Les 432 millions de dollars prévus pour le scrutin de 2018 représentent 10% du budget de l’Etat ! Si Kinshasa affiche sa volonté de financer elle- même les élections générales de 2018, une aide internationale n’est pas exclue, mais elle serait « sans condition » pour les autorités congolaises.

Dans ce contexte, Joseph Kabila dispose de toutes les manettes pour garder l’initiative dans un scrutin qu’il n’imagine pas tourner en sa défaveur : calendrier électoral encore extensible, calibrage de l’espace politique des différents partis… sans parler des possibilités de fraudes. Toutes ces manœuvres sont à considérées dans la mesure ou Joseph Kabila décide de céder son fauteuil et de désigner un dauphin. Mais pour l’instant, nous en sommes encore loin.

Les contraintes financières ou logistiques pourraient encore retarder une troisième fois le scrutin. Et en négociant avec une partie de l’opposition, qui accepterait une nouvelle transition, Joseph Kabila pourrait de nouveau entrevoir l’idée de modifier la Constitution afin de se succéder à la présidence. Dernier tour de passe-passe : Joseph Kabila pourrait enfin être tenté de « découpler » la présidentielle, les législatives et les provinciales, en donnant la priorité aux scrutins locaux remisant la présidentielle plus tard. Avec une Assemblée nationale et un Sénat acquis à sa cause, il serait alors en mesure de changer les règles : en s’autorisant un troisième mandat ou en choisissant l’élection du président au scrutin indirect. Le feuilleton de la succession de Joseph Kabila est donc loin d’être terminé.

La SADC se penchera les 17 et 18 avril sur le cas de la RDC Marie France Cros - La libre Afrique – le 9 avril 2018

La SADC (communauté d’Afrique australe, dont la République démocratique du Congo est membre) se penchera sur le cas de la RDC lors d’un sommet de sa troîka à Luanda les 17 et 18 avril prochains, a indiqué le secrétariat de l’organisation régionale.

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C’est ce qu’indique une lettre envoyée le 20 mars dernier par le secrétariat exécutif de la SADC au ministre congolais des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu.

La lettre lui « notifie » qu’un « sommet de la double troïka » sur la situation sécuritaire aura lieu le 18 avril dans la capitale angolaise, précédé de réunions préparatoires de ministres et hauts fonctionnaires le 17.

La formule « double troïka » se réfère au fait que la SADC en a une (Afrique du Sud, Swaziland, Namibie), ainsi que son Organe pour la politique, la défense et la coopération en matière de sécurité (Angola, Tanzanie, Zambie), chargé de trouver des solutions aux conflits et crises dans la région.

« Le sommet de la double troïka va, entre autres, passer en revue et considérer la situation politique et sécuritaire en RDC, y compris son processus électoral et l’appui requis par la RDC ».

Kabila a-t-il trouvé son Medvedev ? Marie-France Cros – La Libre – le 10 avril 2018

Depuis plusieurs années, Joseph Kabila a toujours eu plusieurs fers au feu pour manœuvrer afin de se prolonger au pouvoir. Il y a déjà réussi puisque son dernier mandat constitutionnel s’est achevé le 19 décembre 2016, mais beaucoup pensent qu’il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, malgré la nouvelle promesse d’élections – le 23 décembre 2018, cette fois. Une des pistes explorées, est de se trouver un Medvedev – allié assez complaisant pour lui permettre de rester au pouvoir derrière la scène, puis de lui rendre la première place. Cette piste s’est toujours heurtée à l’incertitude: Medvedev est fidèle à Poutine mais qui le serait à Kabila? L’actualité des dernières semaines permet cependant de penser que ce dernier pense avoir trouvé la perle rare.

Ce sont les curieux remous survenus en mars au Palu (Parti lumumbiste unifié) d’Antoine Gizenga qui ont permis de lever le lièvre. Le 13 mars dernier, un communiqué du secrétaire permanent de ce parti, Lugi Gizenga (fils du précédent; son prénom est formé sur les premières lettres de Lumumba et Gizenga), annonçait la fin de l’alliance électorale avec les kabilistes, reconduite depuis les élections de 2006. Cette année-là, Antoine Gizenga avait soutenu Joseph Kabila au second tour de la présidentielle, contre Jean-Pierre Bemba, en échange d’un poste de Premier ministre.

Presque simultanément, circula l’annonce d’une possible alliance électorale avec le parti d’opposition MLC, de Jean-Pierre Bemba, et de pourparlers avec l’UNC de Vital Kamerhe qui, après un aller-retour, est à nouveau dans l’opposition.

Limogeage surprise

Coup de tonnerre le 16 mars: Antoine Gizenga limoge de leurs postes son fils Lugi et son adjoint chargé des élections, Adolphe Muzito, ex-Premier ministre, tous deux ravalés au niveau de simples militants du Palu. Quelques jours plus tard, le 24 mars, le remplaçant du premier, Wolf Kimasa, expliquera que les contacts de Lugi Gizenga avec le MLC et l’UNC étaient « une simple visite; il n’y a pas d’accord ».

Le 19 mars, Antoine Gizenga est reçu inopinément par le président hors mandat, Joseph Kabila, tandis que son parti rappelle qu’un accord passé entre le Palu et le parti présidentiel, le PPRD, en 2011 – avant des élections présidentielle et législative que les observateurs jugeront « non crédibles » en raison de fraudes massives au détriment de l’opposition – prévoyait qu’en 2016, pour la présidentielle suivante, Joseph Kabila devrait à son tour soutenir le candidat du Palu à la présidentielle. En clair: Antoine Gizenga s’attend à être soutenu par la machine politique du PPRD pour accéder à la magistrature suprême.

Un Medvedev très âgé

Selon ce scénario, Joseph Kabila deviendrait, dès son départ du sommet de l’Etat, président du PPRD et se ferait ensuite élire président du Sénat pour devenir, selon l’article 75 de la Constitution, chef de l’Etat lorsqu’Antoine Gizenga en serait empêché; ses éventuels doutes sur la future loyauté de Gizenga sur ce point sont balayés par le grand âge de celui-ci: à 92 ans, le patriarche du Palu est très amoindri et ne constituera pas longtemps un rival.

Entretemps, grâce à une révision de l’article 70 de la Constitution (qui établit que le Président « est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois »), le chef de l’Etat serait élu indirectement, par le parlement, ce qui

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permettrait à Joseph Kabila de revenir au pouvoir le plus constitutionnellement du monde.

Adolphe Muzito, qui ne cache pas ses ambitions personnelles, a fait savoir qu’il serait candidat à la Présidence en 2018 même si le Palu ne l’appuyait pas. Tant mieux pour Joseph Kabila, qui a tout intérêt à une multiplication des candidatures d’opposition: dans un scrutin passé à un seul tour en 2011, cela accroît les chances du candidat officiel et surtout ses chances de rendre vraisemblable une victoire « aidée » par une Commission électorale nationale indépendante (Ceni) en laquelle 69% des Congolais n’ont pas confiance, selon un récent sondage Berci.

« Sauf que cette manoeuvre va également diviser le camp kabiliste », indique à La Libre Afrique.be un observateur de la politique congolaise. « Les prétendants à être le dauphins de Kabila, dont Aubin Minaku et Augustin Matata, ne joueront pas le jeu: pourquoi seraient- ils loyaux à un chef qui les trahit en misant sur Gizenga? ».

Motions de censure : La Kabilie au bord de la crise de nerf Hubert Leclercq – La Libre – le 10 avril 2018

Mardi 10 avril, dix heures tapantes, hôtel Kin Plaza Arjann, au croisement de l’avenue de la Justice et de l’avenue Ouganda qui conduit à quelques centaines de mètres à la résidence de Kabila. Construit sur les décombres de l’ancien restaurant italien Chez

Nicola, ce superbe apart-hôtel appartiendrait à un sujet libanais.

Ce 10 avril 2018, ce sont les députés de la majorité de Kabila qui ont pris possession des lieux. Ils sont une centaine d’élus du PPRD auxquels se sont joints les députés des autres groupes parlementaires de la majorité présidentielle. Tous écoutent religieusement l’orateur de service qui n’est autre qu’Aubin Minaku, Secrétaire général de la famille politique de Kabila, mais aussi président de l’Assemblée nationale.

Il faut sauver le soldat Atama

L’heure est grave, l’homme aux deux casquettes dit tout le mal qu’il pense de l’opposition qui aurait introduit une motion contre le ministre de la Défense invité à se présenter vendredi prochain devant l’auguste Assemblée. D’aucuns chuchotent que le très discret ministre Atama serait pressenti comme dauphin du Raïs. Réservé, discret, silencieux, cet homme originaire de la Province Orientale qui a fait ses écoles dans les services de sécurité ne fait montre d’aucune ambition. Son seul souci, servir loyalement et, surtout, sans état d’âme son chef. Idéal pour un président qui pourrait être malgré lui contraint un jour ou l’autre à passer la main. Si le nom d’Atama s’est mis à circuler ces dernières semaines dans certains cénacles, celui d’Aubin Minaku est omniprésent depuis de longs mois, comme celui de Matata Ponyo.

Pour Minaku, la tentation serait grande de couler un adversaire potentiel. Mais y céder serait pour lui signer son arrêt de mort. Il faut donc défendre Atama avec toute l’énergie nécessaire pour rassurer Kabila et ne laisser planer aucun doute sur sa loyauté. Faire autrement serait suicidaire. Alors, Minaku utilise tous les arguments pour convaincre les députés de la Majorité qu’il faut sauver Atama. Il accuse l’opposition d’être à la manœuvre contre Atama. « Le G7 et son chef Moïse Katumbi sont les auteurs de cette motion », dénonce Minaku qui recadre les députés de la MP en leur enjoignant de ne pas céder à la tentation de laisser passer cette motion qui donnerait une victoire à leurs pires ennemis.

D’autant que si la motion contre le ministre de la Défense est prévue pour vendredi, la semaine prochaine, ce sera au tour des ministres des Finances, de celui du Budget et ensuite de l’Intérieur. Même le Premier ministre, Bruno Tshibala, est visé par une motion.

Dans son discours, Minaku fait feu de tout bois. « Nous devons nous assumer comme majorité. Cette motion vient de Katumbi et du G7 qui veulent nous perturber alors que nous sommes tournés vers les élections », affirme le président de l’Assemblée nationale.

Mais il sait que les députés sont mécontents et que ses paroles tombent à plat face à une assistance qui visiblement n’est pas prête à écouter son chef de file. C’est que chez les parlementaires, le mécontentement est profond, la grogne plus que perceptible. En effet, depuis le vote du budget 2018, payés en francs congolais, les députés ne sont pas payés au taux budgétaire de 1.400 francs pour un dollar mais à 930 francs/dollar. Ils ont donc perdu près de 50% de la contrevaleur en monnaie locale. Et à la veille des élections, cette perte se fait durement ressentir.

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La colère est réelle. Minaku le sait. Il cherche vaille que vaille à rassurer les siens. Il promet : « Je sais que vous êtes mécontents. Cette frustration va être résolue ce mois-ci ! Nous allons régulariser cette situation », lance-t-il, avant de s’engager à faire payer par le ministre des Finances le manque à gagner depuis le début de l’année.

De toute évidence, ces engagements n’ont pas raison du scepticisme qui règne au sein des députés de la MP. Alors Minaku abat une dernière carte : « Nous allons procéder à des mises en place au sein entreprises publiques et nous allons songer à vous afin que vous puissiez vous préparer pour les élections ». A quelques semaines du dépôt des candidatures aux provinciales et aux législatives prévues respectivement les 25 juin et 25 juillet prochains, cette promesse n’émeut aucun élu présent dans la salle. « C’est une provocation de plus de Minaku », nous assène un membre de la MP présent à cette réunion.

Des députés enregistrent sur leur smartphone les promesses du Président de l’Assemblée.

Au sortir de la réunion, les téléphones chauffent. Les fuites sont nombreuses. « Ce n’est ni Katumbi, ni le G7 qui ont rédigé ces motions. C’est nous et nous seuls ! Nous l’avons fait parce que nous ne voulons plus être les dindons de la farce. Nous savons comment Kabila et Minaku nous roulent avec le taux de change. Une petite poignée s’enrichit aussi à nos dépends et à celui des centaines de milliers de fonctionnaires, militaires, enseignants,…

Tous, nous sommes logés à la même enseigne. Maintenant ça suffit. Nous voulons notre argent et nous ferons tout pour être payés. » Un autre d’ajouter : « Même si Minaku nous promet de l’argent. Nous exigeons que les fonctionnaires et les militaires soient eux aussi payés au taux du jour. Et cela avant juin prochain ! Sinon nous n’aurons aucune chance d’être réélu. Et pour que les choses soient claires, nous allons inviter tout le monde à partir en grève puisqu’on sait aujourd’hui dans quelles poches va notre argent »

« Prêts à lâcher Kabila »

« Les promesses tardives de Minaku démontre bien que l’argent qui est sorti de notre poche n’est pas perdu pour tout le monde. Une petite poignée d’individus pense qu’elle va nous duper encore longtemps, c’est nous prendre pour des imbéciles. Ils pensent que nous sommes assez stupides pour marcher dans leur combine, comme dans celle lancée contre Moïse Katumbi pour l’empêcher d’être candidat. Quand Katuumbi rentrera au pays, sachez que nous serons nombreux à marcher derrière lui. On ne peut plus continuer avec Kabila et ses proches », lancent en substance deux autres protagonistes de cette réunion.

Ce sont donc bien quelques députés de la majorité qui ont initié ces motions contre les membres du gouvernement et la motion de défiance contre le Premier ministre. La réunion organisée à Kin Plaza Arjaan faisait suite à une série de rencontres discrètes organisées pour tenter d’enrayer l’incendie qui gagne les rangs d’une majorité sous tension.

100 jours dans les cachots secrets de l’ANR pour Carbone Beni ! Hubert Leclercq – La Libre - le 10 avril 2018

Le coordinateur au niveau national du mouvement citoyen Filimbi, Carbone Beni, a été arrêté le 30 décembre 2017, avec cinq autres militants, alors qu’ils tentaient, à l’appel

du Comité Laïc de Coordination (CLC), de sensibiliser la population de Kinshasa pour participer à la marche pacifique du 31 décembre.

Cela fait donc 100 jours que ces jeunes, dont le seul crime était de mobiliser pacifiquement la population pour une manifestation pacifique, sont détenus au secret dans les cachots de l’ANR, le service de renseignements congolais dirigé par Kalev Mutond, en dépit de toutes les lois nationales et internationales.

Ces jeunes gens seraient accusés d’outrage au chef de l’Etat et d’incitation au soulèvement.

« Ils sont toujours détenus dans les cachots de l’ANR qui se trouvent en face de la primature (le siège du Premier ministre), que l’on surnomme Trois Zoulous à Kinshasa », nous explique un proche des détenus. « Ils vivent dans des conditions inhumaines. Il n’y a qu’une toilette sans porte, il leur est évidemment interdit d’avoir des soins et la plupart souffrent de diverses infections », poursuit-il.

« Accuser Katumbi pour sortir de prison »

Différentes sources confirment la condition inhumaine de ces détenus qui seraient un peu moins de 100 à croupir dans ces geôles secrètes de Kinshasa. « Certains sont détenus

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depuis 6 à 8 mois », nous indique une source. « Ils ne mangent qu’une fois par jour vers 16 heures. Pendant un bon moment, ils n’ont reçu que du fufu et un morceau de chinchin (petit poisson). Même pas 50 grammes de poisson par personne. Ils sont terriblemet amaigris. C’est une vraie torture. »

Un autre, contacté voici plusieurs jours, insiste sur le courage de ces « jeunes gens.

Néhémie, le directeur de cabinet de Kabila est venu les voir au mois de février. Je pense que c’était le 15 », précise-t-il. « Il leur a proposé un marché. S’ils accusaient Katumbi d’être derrière leur mouvement et s’ils disaient qu’il cherchait à organiser un coup d’Etat, ils seraient remis en liberté. Ils ont refusé et ils sont toujours détenus sans réelle perspective de sortir de cet enfer ».

ERG reconstruit son empire cuprifère sur le continent Africa Mining Intelligence n° 413 du 10/04/2018

Selon nos informations, le groupe kazakh Eurasian Resources Group (ERG) serait sur le point de céder plusieurs actifs importants au Congo-K pour se concentrer sur le projet de traitement des résidus de cuivre de Metalkol. ERG, ex-ENRC, envisage déjà la vente de sa mine de cuivre katangaise de Frontier, comme l'a révélé Reuters, mais d'autres opérations d'envergure pourraient suivre.

La fin d'un eldorado ?

Outre Frontier, où il a produit 107 000 tonnes de concentré de cuivre en 2016, ERG serait prêt à céder d'autres actifs au Congo-K. Au Katanga, le groupe exploite notamment la mine de cuivre et cobalt de Boss Mining. Le site fait depuis peu l'objet d'un arbitrage à la Chambre de commerce internationale (ICC) opposant ERG à la société d'Etat Gécamines, actionnaire à 20% du site, qui réclame des millions de dollars au groupe kazakh (AMI nº411). Au Congo-K, ERG détient aussi la mine de Comide et des actifs qui ne produisent pas encore.

Les réformes légales et réglementaires en cours dans le secteur minier congolais, tout autant que la révision potentielle des partenariats de la Gécamines, pourraient plomber le rendement de ces actifs achetés au prix fort par ERG, et ce alors que des groupes chinois auraient exprimé leur intérêt pour la reprise de projets.

Rebattre les cartes

Dans les prochains mois, ERG devrait surtout se concentrer sur le démarrage du traitement des résidus de cuivre de Metalkol, qu'il a acquis en 2012, à proximité de Kolwezi. Le site ayant été exploité jusqu'en 2009 par le canadien First Quantum Minerals, le développement du projet a été relativement peu coûteux, une partie des infrastructures étant en place (AMI nº363).

La production doit être lancée au deuxième semestre 2018. Giles Smith, à la tête de la division commerciale d'ERG Africa, filiale d'ERG sur le continent, se chargera de la vente des 77 000 t/an de cuivre. Tony Southgate devra garantir un revenu maximal lors de la cession des 15 000 t/an de cobalt prévues, le métal s'achetant 94 000 $/t début avril sur le London Metal Exchange. Trader de cobalt depuis plus de dix ans, Tony Southgate a travaillé pour Standard Bank et Engelhart Commodities Trading Partners. Il dirige la vente du cobalt chez ERG depuis avril 2017.

Toutefois, ERG prospecte dans d'autres pays africains riches en cuivre. L'entregent de Robert Kayanja, pasteur évangéliste ougandais très présent dans les milieux d'affaires de son pays (LOI nº1261), a permis d'organiser une rencontre fin février entre le PDG d'ERG depuis 2014, Benedikt Sobotka, et le président Yoweri Museveni. Les deux hommes ont évoqué la reprise par le groupe kazakh du projet de cuivre et cobalt de Kilembe, dont Yoweri Museveni a récemment évincé le chinois Tibet Hima Mining Co (AMI nº401).

Nouvelle tête de pont

Pour conduire la restructuration africaine, ERG a décidé de trouver un remplaçant à l'Allemand Sebastian Buchte, à la tête d'ERG Africa depuis 2016. Selon nos informations, le Kazakh Karim Zhanassov aurait repris le poste, du moins de façon intérimaire. Conseiller de 2008 à 2011 des PDG.

Johannes Sittard puis Felix Vulis, Karim Zhanassov a ensuite piloté le Capex assurance

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programme d'ERG jusqu'en 2014. A ce titre, il a audité les dépenses et recettes de la société, mais aussi participé à l'élaboration de révisions stratégiques. Depuis 2014, il était vice-président de la holding d'investissement kazakhe Ordabasy Group, et y dirigeait alors le business development et la division minière.

Interrogé par Africa Mining Intelligence sur sa restructuration et les dernières nominations, ERG n'a pas répondu à nos questions.

L’opposition conteste les chiffres de la Commission électorale Marie-France Cros – La Libre – le 11 avril 2018

L’opposition congolaise conteste, dans un document signé ce 11 avril, les chiffres des électeurs publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et demande

des poursuites judiciaires pour l’achat des très contestées « machines à voter » par cette dernière.

Félix Tshisekedi pour l’UDPS, Vital Kamerhe pour l’UNC et Alliés, Pierre Lumbi pour Ensemble, Eve Bazaïba pour le MLC et Freddy Matungulu pour le CNB/SYENCO ont signé mercredi une lettre protestant contre les chiffres fournis par la Ceni à l’issu de l’enrôlement des électeurs. Ils relèvent ainsi une erreur de 29.151 électeurs entre le nombre des électeurs inscrits (46.542.289) et celui des radiés, soit parce qu’ils ont été inscrits deux fois (5.381.763), soit parce qu’ils étaient mineurs (902.290). La Ceni a en effet retenu au final 40.287.387 életeurs, au lieu des 40.258.236 que compte l’opposition (et la calculatrice de La Libre Afrique.be).

Explosion du coût

Les signataires demandent en conséquence un audit du fichier électoral et du serveur central, la publication du nom des radiés et le retrait de leurs cartes d’électeurs afin qu’elles ne puissent servir. Ils dénoncent en outre un « détournement » de fonds pour payer les très controversées « machines à voter » commandées à une firme sud-coréenne par la Ceni « car il n’existe aucune ligne budgétaire » ad hoc dans la loi de finance 2018 et demandent au Procureur de la république d’ouvrir une information judiciaire au sujet de la facturation de ces machines: 1500 dollars pièce alors qu’elle « coûte 400 dollars ».

Les chiffres « ne concordent pas »

Un autre document issu de l’opposition estime que « le fichier électoral nettoyé présenté par la Ceni est un faux car les chiffres ne concordent pas avec la réalité ». Les comparant avec ceux de la population totale relevés par l’Institut national de la Statistique (INS), ce tableau relève ainsi que la population congolaise a progressé de 24% en cinq ans, selon les estimations de l’INS, alors que la Ceni annonce une progression de 30% des électeurs depuis 2011, « avec des disparités inexplicables entre provinces ».

Certaines provinces affichent ainsi une augmentation du nombre annoncé d’électeurs bien plus haute que la progression de leurs habitants, notamment le Sankuru (102% alors que la population n’a augmenté que de 23%), province chère au porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, ou le Lomami (78% pour une hausse de la population de 23% aussi). En revanche, d’autres connaissent une hausse du nombre d’électeurs bien plus basse que celle du nombre de leurs habitants, comme le Tanganyika (9% contre 26%), le Kasaï oriental (3% contre 23%), deux provinces qui connaissent des violences depuis 2013 et 2016, ou le Nord-Ubangi, province de feu Mobutu (11% contre 20%) ou le Bas- Uélé (10% contre 17%), proche du Sud-Soudan et de la Centrafrique.

Le printemps de Félix Tshisekedi

Pierre Boisselet – Jeune Afrique - le 12 avril 2018

Après avoir surmonté une série d’épreuves, l’opposant congolais a été élu à la tête de l’UDPS. Il est son candidat à la présidentielle… et se sent pousser des ailes !

Pour Félix Tshisekedi, 2017 fut une annus horribilis. D’abord, en février, il a perdu son père, Étienne, icône de l’opposition congolaise depuis près de quarante ans – dont le corps n’a toujours pas été rapatrié ni enterré dignement à Kinshasa. Puis cet homme sensible sous sa carrure impressionnante a vu certains de ses alliés se détourner de lui : Bruno

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Tshibala ou Tharcisse Loseke ont contesté sa légitimité et sont entrés dans le gouvernement de son principal adversaire, le président Joseph Kabila. Quant à ses tentatives pour mobiliser la rue, comme savait le faire jadis son père, elles se sont soldées par de semi-échecs.

Pourtant, depuis le début de l’année 2018, son horizon s’est progressivement éclairci. Sous l’impulsion de l’Église catholique, la contestation a repris du poil de la bête à Kinshasa.

Surtout, le 30 mars, Félix a succédé officiellement à son père à la tête de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) lors d’un congrès à Limete. Et a été dans la foulée investi candidat à la présidentielle.

La tendance incarnée par Loseke et Tshibala, qui contestait en justice la légalité de ce congrès, a été déboutée. Même le pouvoir tenterait de l’amadouer. « Des émissaires ont voulu m’approcher, confie l’intéressé à JA. Mais j’ai refusé de les recevoir et je continuerai à le faire tant que ce gouvernement bloquera le rapatriement de la dépouille de mon père. »

Motifs de réjouissance

Félix Tshisekedi a sans doute d’autres motifs de réjouissance, beaucoup moins avouables : les difficultés croissantes que rencontre le principal opposant, Moïse Katumbi, lui aussi candidat déclaré à la présidentielle. Depuis bientôt deux ans, ce dernier est contraint de vivre en exil pour échapper à une peine de trois ans de prison, prononcée dans une obscure affaire immobilière qu’un rapport rédigé par des évêques catholiques a qualifiée de

« mascarade ».

Le pouvoir veut qu’il comparaisse pour une tout aussi nébuleuse affaire de mercenariat devant la Cour suprême, dont les décisions ne peuvent faire l’objet d’aucun recours. Enfin, Flory Kabange Numbi, le procureur général de la République, s’est saisi des révélations de JA sur la nationalité italienne de Katumbi (lequel en a été détenteur entre 2000 et 2017, ce qui lui a automatiquement fait perdre sa nationalité congolaise, selon le droit local) pour ouvrir une nouvelle information judiciaire à son encontre. Motif : faux et usage de faux.

Le président de l’UDPS dément vigoureusement se réjouir de ces déboires. « Katumbi est victime d’une injustice, assure-t-il. Moi, je suis démocrate. Il doit donc être autorisé à rentrer au Congo. Cela fait partie des mesures de décrispation dont nous avons fait un préalable à toute élection crédible. » Reste que, en l’absence de Katumbi et face à un pouvoir impopulaire, Félix Tshisekedi pourrait hériter du statut envié de principal opposant lors de la prochaine présidentielle, qui doit se tenir en décembre. « Quel que soit le candidat du pouvoir, il n’aura aucune chance, analyse-t-il. Et sans faire injure aux autres candidats de l’opposition, nous [l’UDPS] sommes les mieux placés, car nous sommes les seuls à ne pouvoir être associés, de quelque manière que ce soit, à ce pouvoir. »

Pour autant, la victoire est loin de lui être acquise, tant la route qui mène à la présidentielle est longue et semée d’embûches. Félix Tshisekedi refuse notamment de participer à un scrutin sans un audit préalable des fichiers électoraux et un accès aux serveurs. Il récuse aussi toute utilisation des « machines à voter », très controversées, mais que la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) juge indispensables. Et il s’oppose à tout nouveau report du scrutin. Voilà qui fait beaucoup de concessions à obtenir du pouvoir, en un court laps de temps.

Hémorragie de cadres

Par ailleurs, si son parti veut présenter des candidats dans tout le territoire lors des législatives et des provinciales, qui doivent être organisées simultanément, il devra trouver plusieurs millions de dollars, la nouvelle loi électorale ayant relevé le montant des cautions à verser. Enfin, sa formation, qui a connu une hémorragie de cadres et n’a jamais véritablement exercé le pouvoir, devra convaincre qu’elle dispose des ressources humaines et des compétences pour diriger le pays. Surtout après les scandales à répétition qui éclaboussent l’entourage de Tshibala depuis que cet ancien de l’UDPS est à la primature.

« Il est difficile de faire pire que le pouvoir actuel, argue Tshisekedi. En tout cas, je n’irai pas chercher les cadres qui sont partis. Mais je n’exclus personne. Ceux qui veulent revenir peuvent adhérer. Sinon, ça n’est pas grave. Nous avons encore de très nombreuses personnes de qualité au sein du parti. Les Congolais les découvriront. » Ces temps-ci, rien ne peut entamer son optimisme

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Crise diplomatique RDC-Belgique : Kinshasa met en garde les ONG qui accepteraient l’aide de la Belgique

Jeune Afrique – le 13.04.2018,

Refusant toujours de participer à la conférence des donateurs pour la RDC, prévue le 13 avril à Genève pour financer les actions humanitaires dans le pays, Léonard She Okitundu, ministre congolais des Affaires étrangères, menace les ONG qui accepteraient

des fonds d'aide humanitaire provenant de la Belgique de se voir interdire de travailler dans le pays.

Le gouvernement congolais refuse toujours de participer à la conférence des donateurs sur la RDC, qui doit se tenir le 13 avril à Genève, au motif qu’il n’a pas été associé à son organisation. Il rejette en outre la quote-part d’aide humanitaire de la Belgique, qui a déjà débloqué plus de 11,6 millions de dollars sur les 18 millions promis à ce jour (sur un total de 1,68 milliard de dollars attendu à l’issue de la conférence avec les autres donateurs).

« Les ONG qui recevront cet argent ne seront pas autorisées à travailler dans notre pays

», prévient Léonard She Okitundu, le chef de la diplomatie congolaise. « La Belgique a décidé de rompre de manière unilatérale sa coopération bilatérale avec nous, nous devons aller au bout de cette logique », poursuit le vice-Premier ministre. She Okitundu précise toutefois qu’il n’y a « aucune inimitié avec le peuple belge qui pourrait être compatissant envers le peuple congolais ».

Principaux destinataires de la contribution belge, plusieurs agences du système onusien sont directement concernées par cette mise en garde du gouvernement congolais. Il s’agit entre autres de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

La Belgique dans le top 10 des donateurs

À la veille de la conférence internationale des donateurs sur la RDC, 12,6 % du total attendu (1,68 milliard de dollars, soit 1,37 milliard d’euros) est déjà débloqué ou promis.

Et la Belgique se retrouve bien, pour l’instant, dans le top 10 des contributeurs.

À l’inverse de Kinshasa qui appelle au boycott de la conférence de Genève – les Émirats arabes unis ont entendu l’appel des autorités congolaises -, les organisateurs de cette réunion de récolte de fonds pour la RDC espèrent que des bailleurs répondront présents et surtout mettront la main à la poche.

« Refuser de sacrifier la population congolaise sur l’autel des combats politiques serait en effet la meilleure réponse des donateurs aux dirigeants congolais », espère un membre de l’organisation de la conférence, contacté par Jeune Afrique.

La Belgique fait passer le budget humanitaire pour la RDC à 25 millions d’euros COMMUNIQUE DE PRESSE du Ministère belge de la Coopération – le 13 avril 2018 Cette année, la Belgique va mobiliser 25 millions d’euros pour l’aide humanitaire à la République démocratique du Congo (RDC). C’est ce qu’a annoncé aujourd’hui le vice- Premier ministre et ministre de la Coopération au Développement Alexander De Croo à Genève, où se déroule une conférence humanitaire des bailleurs sur la RDC. la crise humanitaire s’est intensifiée ces deux dernières années dans ce pays.

L’an dernier, la Belgique a mobilisé un montant de 17 millions d’euros en faveur de l’aide humanitaire à la RDC. Le ministre De Croo va faire passer ce montant à 25 millions d’euros cette année. Notre pays entend ainsi donner un signal à la communauté internationale et à nouveau témoigner sa solidarité à la population congolaise. La Belgique invite aussi les autres pays à accroître leur efforts.

Outre l’aide humanitaire directe à la RDC, notre pays va aussi augmenter sa contribution au financement général des organisations partenaires humanitaires et aux fonds de bailleurs humanitaires (fonds flexibles) pour la faire passer à 90 millions d’euros, soit une hausse de 10%. Tous ces fonds et organisations humanitaires sont également actifs en RDC.

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