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l’occasion de la Journée Mondiale des Droits de l’Homme

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Mémorandum des organisations des droits de l’homme du Sud Kivu adressé à son Excellence Monsieur le Gouverneur de Province du Sud Kivu à

l’occasion de la Journée Mondiale des Droits de l’Homme

10 Décembre 1948 - 10 décembre 2008

jour pour jour le monde entier commémore le 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Cette journée historique constitue la source d’espoir pour le monde entier en faveur des hommes et des femmes qui, vaillamment, militent pour les droits de l’homme dans tous les pays et à qui un hommage particulier doit être consacré pour leur abnégation et leur courage. A titre purement illustratif, nous pouvons citer le cas du Docteur Dénis Mukwege, médecin Directeur de l’Hôpital Général de Référence de Panzi qui a obtenu en date du 26 Novembre 2008 le prix des Nations Unies dans le domaine des Droits de l’Homme. Ceci fait la fierté de la RDCongo en général et plus particulièrement celle des toutes les filles et fils du Sud Kivu qui luttent sans relâche pour la Dignité et la Justice pour Tous. Ce prix décerné à Mukwege vient s’ajouter à ceux obtenus par d’autres filles et fils du Sud Kivu antérieurement dont monsieur Raphael Wakenge Ngimbi qui a obtenu le Prix de Civil Courage Price du Northocote Parkinson Fund en 2004, maître Christian Mukosa pour le Prix Reebok en 2002, mademoiselle Mathilde Muhindo , madame Jeje, etc .

Signée à Paris le 10 décembre 1948, la DUDH totalise aujourd’hui 60 ans d’existence. Pour cette année, le Thème universellement retenu est « Dignité et Justice pour Tous ». Dans le préambule de cet instrument de portée universelle, il est stipulé ce qui suit :

« Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint en suprême recours à la révolte contre la tyrannie et l’oppression ». Malheureusement, au Sud Kivu, ce vœu est loin d’être une réalité car la population recours à la pratique de

« Justice Populaire » qui se traduit par le lynchage, mutilation, brûlure, lapidation… au vu et au su de l’autorité publique sensée mettre en place un régime de droit.

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C’est pourquoi pour le Sud Kivu, le choix a été porté sur le thème

« STOP A LA JUSTICE POPULAIRE »

À l'occasion de cette Journée des droits de l'homme, force est de constater que les droits de l’homme sont bafoués, ce qui est à la fois profondément décourageant et angoissant malgré les efforts consentis par les uns et les autres pour l’amélioration de la situation sécuritaire et des droits de l’homme.

Au Sud Kivu, la situation des droits de l’homme continue à s’afficher sombre et préoccupante de suite de multiples et flagrantes violations observées par ci par là sur toute son étendue.

Nous citons purement à titre illustratif :

1. La présence des certaines bandes armées œuvrant en toute quiétude et semant la désolation dans certains coins de la province qu’elles contrôlent et administrent en imposant des taxes illégales et d’autres rétributions aux paisibles citoyens 2. Le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire qui favorise

l’impunité que nous décrions. Des délinquants de la justice sont arrêtés et relâchés immédiatement après, d’autres encore demeurent sans poursuite. Souvent ces mêmes délinquants rentrent pour inquiéter leurs victimes au mépris de la loi.

3. La grogne des enseignants et d’autres agents et fonctionnaires de l’Etat réclamant leur salaire

4. La discrimination dans la distribution du courant électrique et la surfacturation

5. La Situation des violences sexuelles qui préoccupe le monde entier et le contraste frappant entre cette marée des cas identifiés et le nombre insignifiant de jugements rendus par les juridictions.

6. Les assassinats ciblés et les menaces proférées aux défenseurs des droits de l’homme et des agents de la

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presse : cas de Didace NAMUJIMBO assassiné récemment et d’autres à l’instar de Pascal Kabungulu et de Serge Maheshe. Aussi, il ne se passe plus une seule nuit sans qu’on enregistre des corps sans vie retrouvés ici et là dans la ville de Bukavu et ses environs. Les enquêtes annoncées n’aboutissent jamais.

7. Non respect du délai de détention prescrit par la loi par les différents services ( ANR, Police Judiciaire, …)

8. Refus aux familiers, aux avocats et autres défenseurs des droits humains de rendre visite aux détenus.

9. Interférence des autorités militaires, politiques et administratives dans les dossiers judiciaires

10. Recrutement et utilisation des enfants dans les groupes armés et dans les milieux d’exploitation des minerais

11. La recrudescence de l’insécurité urbaine et périurbaine orchestrée par les bandits connus sous l’appellation

« FENDERS » qui agressent les paisibles citoyens

12. La corruption décriée à tout le niveau de la gestion de la chose publique favorisant ainsi la déliquescence de la province du Sud Kivu qui tarde à décoller dans son développement

13. Les conditions carcérales très déplorables favorisant les évasions répétées des détenus qui insécurisent la population Les cas de violations des droits humains sont légion et la responsabilité de l’état, garant numéro un des droits humains à tous les niveaux est encore remise en cause.

Il est important de souligner que malgré la volonté manifeste des acteurs de la Société civile en général et des Défenseurs des droits humains en particulier de vouloir collaborer étroitement avec l’autorité publique, au Gouvernorat de province du Sud Kivu par exemple, on reçoit rarement une délégation des défenseurs des

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droits humains. Pour rappel, le 31 juillet de l’année en cours, les défenseurs des droits humains qui ont organisé une marche pacifique pour réclamer la réouverture du procès Pascal kabungulu ont passé plus d’une demi heure devant le Cabinet du Gouverneur de Province attendant d’être reçus par une autorité présente sans succès. Cette culture du silence témoigne à suffisance le manque d’intérêt des responsables politiques pour les droits humains. Il est donc absolument capital de redoubler d'efforts à tous les niveaux tant local, provincial, national, régional qu’international pour que cette situation s’améliore.

En ce jour, notre attention se focalise plus particulièrement sur une pratique déshumanisante qui vient d’élire résidence dans notre province. Il s’agit bien entendu de la fameuse pratique de la justice populaire, c’est pourquoi en cette journée commémorative de la journée mondiale des droits de l’homme nous disons à vive voix «

STOP À LA JUSTICE POPULAIRE

» pour que nous tous ensemble puissions nous mobiliser encore une fois pour décourager cette pratique.

Au regard de ce qui précède, nous, organisations des droits de l’homme œuvrant au Sud Kivu, préoccupées par cette situation et vue la complexité des cas des violations des droits de l’homme et de l’insécurité généralisée observée sur toute l’étendue de la province en général et dans la ville de Bukavu et ses environs en particulier,

Profitant de cette journée nous interpellant tous devant nos responsabilités, nous, organisations des droits de l'homme œuvrant au Sud Kivu recommandons ce qui suit :

1. Que les autorités de la RDCongo en général et celles de la province du Sud Kivu en particulier considèrent les droits humains comme prioritaire dans leurs actions

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2. Que les autorités considèrent les défenseurs des droits humains et les journalistes comme des partenaires et non des ennemis

3. Que le Secteur de la Justice soit réhabilité dans son ensemble pour permettre de mettre fin l’impunité et à la justice populaire

4. Que les résultats par rapport aux efforts fournis par le secteur de la justice et celui de la sécurité soient publiés par les autorités compétentes pour recouvrer la confiance de la population

5. Qu’il y ait implication tout azimut de tous les acteurs (autorités, journalistes, cadres de base, Défenseurs des droits humains, agents humanitaires, églises, leaders sociaux, …) dans la protection des civils pour faire face à la justice populaire

6. Que la Police et l’Armée soient bien équipées et encadrées pour qu’elles jouent pleinement leur rôle

7. Que l’Edit sur la protection des Défenseurs des droits humains soit examiné et voté en toute urgence par l’Assemblée Provinciale du Sud Kivu

Fait à Bukavu, le 10 décembre 2008

Pour les Organisations des Droits de l’Homme du Sud Kivu

Raphaël Wakenge Ngimbi

Président du RADHOSKI

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