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Pauvres, mais honnêtes, nous paraissons quand nous pouvons, et notamment le vendredi 11 mai 2012

Sommaire Sommaire Sommaire

Sommaire –––– numéro 6 numéro 6 numéro 6 numéro 6

SENEGAL SENEGAL SENEGAL SENEGAL

De la démocratie en Afrique : retour sur l’exception sénégalaise … page 1 De la démocratie en Afrique : retour sur l’exception sénégalaise … page 1 De la démocratie en Afrique : retour sur l’exception sénégalaise … page 1 De la démocratie en Afrique : retour sur l’exception sénégalaise … page 1

Humour électoral africain Humour électoral africain Humour électoral africain Humour électoral africain

Quelle première virée africaine pour Hollande? ... page 5 ... page 5 ... page 5 ... page 5

RDC RDC RDC RDC

« L’Honneur perdu de Renaud Dewit ? »... page 9

La députée Jaynet Kabila recommande à Matata Ponyo de recenser la population… page 14

Guide pratique du contentieux électoral en RDC… page 15 Guide pratique du contentieux électoral en RDC… page 15 Guide pratique du contentieux électoral en RDC… page 15 Guide pratique du contentieux électoral en RDC… page 15

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SENEGAL

De la démocratie en Afrique : retour sur l’exception sénégalaise

par Ndongo Samba Sylla

En 12 ans le Sénégal a connu deux alternances au pouvoir par la voie des urnes. Cette expression de la volonté populaire corrige bien des clichés sur l’incapacité des Africains et des sociétés musulmanes à évoluer dans un système démocratique. Sauf que cette démocratie sénégalaise, basée sur des principes de domination et d’exclusion des pauvres, mérite d’être déconstruite et critiquée.

La récente élection présidentielle au Sénégal, qui ont consacré la victoire de Macky Sall, a été saluée par toute la « communauté internationale ». Le pays de la « Teranga » (Ndlr : hospitalité en langue locale wolof) a reçu les éloges du monde entier pour avoir su organiser dans le calme et la sérénité des élections relativement libres et transparentes, malgré un contexte préélectoral délétère. C’est ainsi que l’image du Sénégal comme modèle de démocratie en Afrique a été consolidée sur la scène internationale. A la question de savoir si les propos dithyrambiques qui ont été tenus ici et là sont mérités, la réponse est affirmative.

C’est le mérite de toutes les composantes de la société sénégalaise d’avoir participé chacune au maintien d’un climat de paix, de dialogue, de tolérance et à la tenue d’une bonne élection. Ce résultat ne doit nullement être sous-estimé au vu de ce qui s’est passé dans la plupart des pays africains qui ont récemment organisé des élections ; ne parlons même pas de ceux qui sont incapables pour l’instant d’en organiser. Le Sénégal, à côté de pays comme le Botswana et l’île Maurice, vit sans doute une situation exceptionnelle dans le continent.

Face à l’afro-pessimisme et aux nombreuses analyses ethnocentriques selon lesquelles les Africains, et les musulmans, seraient « incapables » de démocratie, le Sénégal paraît être l’exemple qui leur cloue le bec à tous. Ceux qui soutiennent que la démocratie est impossible en Afrique et que l’Islam est « incompatible » avec la démocratie doivent éprouver quelque malaise face à l’exemple sénégalais, pays classé parmi les moins avancés (PMA) et dont la population est musulmane à plus de 90%.

Les afro-optimistes et autres « démocrates » africains ont certainement raison d’être fiers du modèle sénégalais. Ceci dit, leur position n’est pas moins caricaturale que celle de leurs détracteurs, et cela pour une raison simple : ils partagent tous un langage vicié. Tant que

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l’on se situe dans le langage ambiant, ces positions contradictoires peuvent se soutenir. Mais, pour peu que l’on daigne recourir à un langage plus rigoureux, on s’aperçoit qu’aucune de ces deux positions n’est soutenable. Autant le point de vue ethnocentrique est superficiel, autant le consensus qui voudrait que le Sénégal puisse être considéré comme un parangon de démocratie doit être déconstruit et critiqué.

Qu’est-ce que la démocratie ? La réponse n’est pas à rechercher du côté de ceux qui se revendiquent comme des « démocrates » authentiques car les amoureux de l’égalité ne lisent pas beaucoup ou, du moins, pas avec suffisamment de recul et de profondeur. La réponse est la suivante et elle est donnée par Aristote : la démocratie, c’est le gouvernement des pauvres.

Quand ce sont les classes non-possédantes qui font les lois, on est dans une démocratie. A l’inverse, quand les fonctions politiques sont occupées par les riches, comme c’est le cas de nos jours dans tous les pays du monde, nous avons une oligarchie. En réalité, dans le langage courant, les régimes que l’on nomme « démocratie » sont des formes mixtes à dominante oligarchique. L’étiquette « démocratie » leur a été donnée de manière frauduleuse au milieu du 19e siècle en Occident par des écrivains bourgeois qui souhaitaient flouer les classes laborieuses. Pour protéger la propriété privée, il était nécessaire de pouvoir museler le peuple.

Et on pouvait le museler grâce au pouvoir de l’opinion : lui faire croire que les systèmes politiques en vigueur ont été « inventés » pour lui et que c’est lui qui est le souverain.

Historiquement parlant, ce qu’on appelle « démocratie représentative » est né du rejet de la « démocratie » ou gouvernement populaire. La démocratie représentative, présentée à l’origine comme le gouvernement des « 1% », part du principe que les pauvres ne doivent pas participer à l’exercice du pouvoir politique et que le but du gouvernement est de protéger la liberté de la minorité de riches et de propriétaires. C’est un type de gouvernement mixte parce qu’il y coexiste des éléments démocratiques, aristocratiques, monarchiques, oligarchiques, démagogiques, etc. Selon la configuration des rapports sociaux et selon les circonstances, tels ou tels éléments peuvent être plus ou moins prépondérants.

Prenons un exemple pour illustrer ce point. La candidature d’Abdoulaye Wade pour un troisième mandat consécutif a été validée par le Conseil Constitutionnel et cela apparemment en contradiction avec la « volonté populaire ». Les nombreuses manifestations entrainées par cette décision jugée illégale par la plupart des partis politiques et des acteurs de la société ont d’ailleurs occasionné de nombreux morts et des blessés. Ce qui pouvait être évité si le Sénégal était une « vraie » démocratie. On constate en l’occurrence que dans ce conflit entre le principe monarchique (la volonté de Wade de rester au pouvoir) et le principe démocratique (« la volonté populaire »), c’est le principe aristocratique, la volonté de cinq sages non élus, qui a tranché le nœud gordien. Dans une démocratie, il n’y a pas de limitation du pouvoir du peuple. Si le peuple ne veut pas d’un troisième mandat, aucune volonté ne peut s’y opposer légalement. Par contre, dans une « démocratie représentative », le pouvoir du peuple peut être limité et censuré par des souverains qu’il n’a pas installés. La séparation des pouvoirs, c’est à l’origine une restriction des pouvoirs des monarques et des peuples. Comme il n’existe plus vraiment de monarques stricto sensu, la séparation des pouvoirs sert pour l’essentiel de nos jours à séparer le peuple du pouvoir politique et à séparer le pouvoir économique du pouvoir politique. Cette licence que la « démocratie représentative », système que l’on appelait également « aristocratie élective » au début du 19e siècle, accorde aux oligarchies est la raison pour laquelle les révolutionnaires de gauche, de Robespierre à Marx, ont pour la plupart rejeté le libéralisme constitutionnel.

Que la « démocratie représentative » soit le contraire de la « démocratie » est un point que peu de personnes dans le monde parviennent à saisir à ce jour. Ce qui est révélateur s’il en

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est des prouesses extraordinaires accomplies par les systèmes modernes de propagande.

Espérons qu’un jour cette gigantesque duperie sera connue de la majorité.

Le point important est toutefois le suivant. Comme le langage ambiant est peu clair, la plupart des gens tendent à confondre la démocratie vue comme système politique et la démocratie vue comme performance institutionnelle. A user du langage rigoureux de la philosophie politique ayant prévalu de l’antiquité jusqu’au début du 19e siècle, il n’y a aucune démocratie dans ce monde. Il aurait fallu pour cela que partout les pauvres fassent eux- mêmes, directement, les lois. Il est évident que c’est un système politique que l’on ne saurait attendre du système capitaliste. En revanche, on constate des performances démocratiques relativement bonnes dans nombre de pays, les plus riches notamment.

Dans les faits, les pays que l’on nomme à tort « démocraties » sont ceux où l’on observe des performances démocratiques bonnes en moyenne. Or, l’on commet l’erreur de penser que la performance démocratique permet de qualifier le système politique qui le produit. En réalité, nous avons affaire à des régimes mixtes qui produisent toutes sortes de performances. Un observateur attentif ne peut pas ne pas s’apercevoir des réalisations oligarchiques ainsi que des monuments démagogiques produits par les systèmes politiques nommés « démocraties » et dont la force repose dans la manipulation des mots. Si les gens tiennent si fortement à ce qu’ils appellent « démocratie », c’est parce qu’ils pensent naïvement que l’adoption de ce système garantit ipso facto une performance démocratique. C’est la confusion que l’on observe à propos du Sénégal.

Ce n’est pas insulter les Sénégalais que de dire que leur pays n’est pas une démocratie car même les pays qu’ils considèrent comme des modèles ne le sont pas. Les Etats-Unis, la France et la Suisse, pour ne citer qu’eux, ne sont pas à proprement parler des démocraties. En revanche, le Sénégal, à la différence de nombreux pays africains, a joui d’une bonne performance démocratique. En termes institutionnels, le Sénégal a pu avoir un niveau de performance en matière de dévolution et d’organisation du pouvoir politique qui est supérieur à nombre de ses pairs. C’est là un fait incontestable.

Toutefois, ce que les gens ne disent pas est que la performance démocratique du Sénégal n’est évaluée qu’au regard des procédures formelles : l’organisation et la tenue de bonnes élections par exemple. On a partout clamé que le Sénégal est une grande « démocratie

» parce qu’il peut organiser des élections dans le calme et parce que des alternances politiques y ont été observées. Le Sénégal est une grande « démocratie » parce que la « communauté internationale » lui a décerné une note relativement bonne sur le critère de la performance électorale en particulier et de la performance constitutionnelle (le respect plus ou moins des clauses constitutionnelles censées être les garantes des « valeurs » démocratiques) plus généralement. 1

Cette manière biaisée de juger de la performance démocratique correspond à la vision des élites qui ne s’intéressent qu’à la préservation du statu quo, c’est-à-dire au maintien du modèle politique qui a leur préférence, car consacrant leur domination. En utilisant un autre système d’évaluation, en se situant dans la perspective des populations, on pourrait sérieusement douter du caractère « démocratique » du Sénégal. En effet, les demandes des populations ne se résument pas seulement à des considérations formelles – le maintien de

1On ne souligne pas suffisamment que lors des récentes élections présidentielles le taux de participation n’était que de 52% au premier tour contre 55% au second. Autrement dit, près de 2,5 millions de sénégalais ne sont pas allés voter. Naturellement, les « démocrates » et autres thuriféraires de la « volonté du peuple » ne s’intéressent pas à ceux qui ne votent pas et les raisons pour lesquelles ils ne votent pas

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l’ordre public. Les populations aspirent avant tout à de bonnes conditions de vie. Or, la « vieille démocratie » que serait le Sénégal n’a jamais été capable de produire la performance démocratique attendue par les Sénégalais. De nombreux éléments pourraient être donnés en guise d’illustration. Limitons-nous à l’indicateur prisé des économistes et des experts de développement : le PIB par habitant, mesuré en termes constants.

Lorsque l’on regarde l’évolution de cet indicateur, on note que le niveau de 1960 n’avait pas toujours été rattrapé en 2010. Ce qui signifie que le Sénégalais moyen est relativement plus pauvre, moins productif aujourd’hui qu’il y a 50 ans 2 . Autrement dit, malgré tous ces discours convenus sur le modèle sénégalais, la « démocratie » n’a pas généré de dividendes sur le plan économique. Elle n’a pas permis de soulager les problèmes économiques et sociaux rencontrés par les classes laborieuses. La « démocratie » n’a pas permis aux Sénégalais de manger à leur faim, de trouver un emploi décent et d’envoyer les enfants à l’école. Pire, les inégalités économiques se sont aggravées. Alors que les agriculteurs sénégalais (près de 60% de la force de travail) sont plus pauvres que jamais, les oligarchies n’ont jamais été aussi grasses. On ne compte plus le nombre de scandales de corruption étant donné que la corruption est devenue au Sénégal un phénomène aussi normal que la « transhumance politique ».

Si la presse sénégalaise est prompte à fustiger la « petite » corruption des « représentants du peuple », elle est en revanche presque aphone sur la « grande » corruption, celle qui est légalisée, celle qu’exercent les multinationales, cette grande violence économique que cachent à la perfection tous ces pseudos débats sur la « bonne gouvernance ». Sur la période 2000-2008, les profits transférés par les multinationales installées au Sénégal se situent entre 0,7% et 1,6% du PIB. Ce qui est considérable. Toutefois, par rapport aux autres pays africains, le Sénégal est encore dans une situation privilégiée du fait notamment de sa pauvreté en ressources naturelles. Dans une « démocratie » relativement prospère telle que le Botswana, pour la même période, les profits transférés par les multinationales se situent entre un maximum de 14,7% du PIB et un minimum de 7,8% du PIB3 . C’est là une autre facette des « démocraties » du continent et qui, pour des raisons évidentes, n’entre pas dans le système d’évaluation des élites.

En vantant le modèle « démocratique » sénégalais, on glorifie en fait une tournante oligarchique reposant sur une légitimité qui pour être effective n’en est pas moins factice. Ce caractère factice dérive du fait que l’identité « démocratique » est conférée plus par la certification reçue des agences de notation politique que par la capacité à réellement prendre en compte les besoins des populations. Au moment où les envolées démagogiques autour de l’exception sénégalaise font fureur sur le web, les plus nécessiteux souffrent tranquillement dans une misère structurelle dont la « démocratie » ne les sortira probablement jamais.

C’est pourquoi il est nécessaire que nous soyons clairs et précis dans le langage que nous utilisons. Si l’on veut faire dans la caricature et la démagogie, il est loisible de vanter les mérites du modèle sénégalais et en cela, d’épouser le point de vue des élites. En revanche, si c’est véritablement la performance attendue par les populations qui importe, nul besoin de dire que le Sénégal doit revoir sa copie. Si la « démocratie » sert juste à dire qu’avec ce système, on substitue plus ou moins la violence économique à la violence physique, il faudrait tout de suite le dire pour que tout le monde puisse être édifié. De manière que les populations africaines sachent à quoi elles peuvent s’attendre, qu’elles sachent que la « démocratie » leur

2Le PIB par habitant en dollars constants de 2000 s’établissait à 615 dollars en 1960 contre 560 dollars en 2010.

Voir les Indicateurs de Développement de la Banque Mondiale. www.databank.worldbank.org; en avril 2012.

3 Calculs de l’auteur basés sur les Indicateurs de Développement de la Banque Mondiale.

www.databank.worldbank.org; accédé en avril 2012

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propose de substituer la tyrannie du marché au despotisme pouvant être exercé par leurs « représentants », qu’elles sachent qu’on leur propose le gouvernement le moins mauvais pour des hommes réputés mauvais, car pour le libéralisme constitutionnel, les hommes sont mauvais et ne peuvent avoir droit tout au plus qu’au moins mauvais des gouvernements. La « démocratie » ne peut rien promettre de plus. Elle n’a jamais prétendu garantir la performance démocratique attendue des peuples. Cela est inscrit dans sa constitution.

Sous le capitalisme, la « démocratie » n’a produit de performances démocratiques que chez les pays qui sont relativement souverains, ceux qui peuvent protéger leurs ressources humaines et naturelles, ceux qui peuvent limiter l’emprise du marché, comme aurait dit Karl Polanyi. Ce qui n’est pas donné à tout le monde. Tant que les Africains ne se rendent pas compte que la conquête du pouvoir politique au niveau global est la condition nécessaire, quoique non suffisante, de la performance démocratique attendue des populations, ils resteront longtemps prisonniers d’illusions.

Ceux que la médiocrité ne dérange pas peuvent aisément se contenter de la

« démocratie ». La remarque est de Platon. En revanche, ceux que la passion de la justice anime devraient chercher autre chose que la « démocratie ». Si nous devons changer les choses, nous devons apprendre à réfléchir autrement et à nous distancier de concepts équivoques qui paralysent l’action en cela qu’ils découragent la recherche de nouvelles alternatives.

Humour électoral africain Quelle première virée africaine pour Hollande?

Quel sera la première visite de son Excellence Hollande sur le continent africain?

Chaque destination a ses pour et ses contre.

Texte et dessin de Damien Glez4.

La passation de pouvoir n’est pas encore effectuée en France que déjà le presque chef de l’Etat François Hollande a étrenné sa redingote de déposeur de gerbe, à l’occasion des célébrations du 8 mai. Le président désormais connu s’est incliné devant le soldat inconnu.

Et voilà qu’il a calé ses premiers plans de vol de magistrat suprême: Berlin, le 16 mai, où il pourra jouer à «Je te tiens, tu me tiens par la barbichette de l’austérité» avec Angela Merkel;

4 Damien Glez est un dessinateur burkinabé. Il dirige le Journal du Jeudi, le plus connu des hebdomadaires satiriques d'Afrique de l'Ouest.

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Camp David, le 18 mai, où il se frottera aux dirigeants aguerris des sept autres pays les plus économiquement puissants du monde; Chicago, le 20 mai, “village” politique de l’afro- américain Obama avec lequel Hollande tentera, comme son prédécesseur, de faire copain- copain; Los Cabos, au Mexique, le 18 juin, pour un sommet du G20 où il croisera, à l’étranger, son premier homologue africain: le jeune marié Jacob Zuma.

Et le sol africain, quand l’amateur de scooter le foulera-t-il? Sa compagne Valérie Trierweiler a-t-elle déjà préparé la trousse de survie de son cher et tendre: des cachets antipaludéens, des gélules contre la tourista, un sac-banane, des tongs fluo, une chemise hawaïenne, un short kaki à douze poches, un adaptateur pour chargeur de téléphone portable, une crème “écran total” à indice IP 40 et un répulsif pour autocrate bien décidé à vous dévoyer. Comme l’écrivait l’historien Joseph Ki-Zerbo: «À quand l’Afrique»?

Et «où l’Afrique»? Le choix des premières destinations d’un élu national n’est jamais anodin.

C’est deux mois après son investiture, en juillet 2007, que Nicolas Sarkozy avait effectué, au pas de course, un périple de trois pays africains en trois jours: primo, la Libye, escale dictée par la libération des infirmières bulgares, étape qui augurait d’une mortifère relation entre le président français et un Guide libyen qui recevrait le baiser de la mort dès le mois de

décembre, à Paris; secundo, le Sénégal et le fameux discours de Dakar qui augurait d’une rupture entre les intellectuels africains et le pouvoir sarkozyste; tertio le Gabon qui augurait, lui, d’une absence de rupture dans les relations françafricaines.

Quelle destination africaine pour François Hollande? Comme il tente de se démarquer par tous les moyens, il devrait éviter de copier son prédécesseur. Pas de virée politique immédiate au Gabon d’Elf et des Bongo, ni de balade touristique au pays des Pharaons. Par ailleurs, l’ancien premier secrétaire du Parti socialiste évitera peut-être de marcher sur les traces d’un DSK adepte des riads marocains. Enfin, et même si Moncef Marzouki vient d’inviter le nouvel élu français, excluons une première escapade africaine dans une Tunisie post-jasmin où le candidat Hollande travailla déjà sa stature internationale, il y a juste un an.

Alors où? Les paris sont lancés. Dix hypothèses avec leurs pour et leurs contre…

1- La République Démocratique du Congo

Pour: le XIVe Sommet de la Francophonie, prévu en octobre 2012, est une occasion déjà programmée. Le leader… euh, pardon, le chef de la Nation qui incarne historiquement la langue française se rend habituellement à ce genre de rencontre. François Hollande pourrait y démontrer que le vocabulaire francophone d’un chef d’Etat français ne se limite pas à «casse- toi, pauv’ con».

Contre: le mois d’octobre, c’est loin pour une première visite en terre africaine. Par ailleurs, le refus d’accepter désormais les «élections frauduleuses» doit-il être rétroactif? Et d’ailleurs, comment détermine-t-on qu’un scrutin peut être globalement qualifiée de “frauduleux”? À quel détecteur de mauvaise volonté démocratique Joseph Kabila devra-t-il être soumis?

2 – Le Niger

Pour: le socialiste Mahamadou Issoufou a été le président africain le plus consulté dans les médias francophones, à l’issue du deuxième tour de la présidentielle française. Quelques jours

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dans une fournaise sahélienne menacée de crise alimentaire pourrait aider le nouveau président français à perdre les quelques kilos qu’on “l’accuse” d’avoir repris…

Contre: le deuxième fournisseur d'uranium de la France –après le Kazakhstan– verra-t-il d’un bon œil la fermeture programmée de la centrale nucléaire de Fessenheim?

3 – La Guinée

Pour: Alpha Condé, new leader homologué par Barack Obama, est un autre camarade socialiste dont le pays incarne le renouveau démocratique africain.

Contre: que ferait François Hollande s’il était confronté, dans une rue de Conakry, à la famille de Nafissatou Diallo?

4 – Le Sénégal

Pour: le nouveau président pourrait faire une entorse à sa volonté de ne pas s’inscrire dans les pas de son prédécesseur, histoire de corriger, une bonne fois pour toutes, le discours de Dakar, confirmant que Nicolas Sarkozy n’est pas assez entré dans l’Histoire, mais que l’Histoire lui est rentré en pleine figure. Par ailleurs, François Hollande pourrait inviter, dans la délégation présidentielle, Thomas, Clémence, Julien et Flora Hollande pour qu’ils visitent la maison de naissance de leur maman Ségolène, à Ouakam, une des communes d'arrondissement de la ville de Dakar.

Contre: Au Sénégal, 32 ans après le départ du pouvoir du socialiste Léopold Sédar Senghor, alternance signifie “remplacement d’un président libéral par un autre président libéral”.

5 – La Côte d’Ivoire

Pour: la première dame de France pourrait profiter de la visite pour réaliser un reportage sur les activités de Bolloré Africa Logistics, histoire de ne pas perdre son emploi sur la chaîne Direct 8…

Contre: les partisans d’Alassane Ouattara sont fâchés contre le tombeur du tombeur de Gbagbo. Les partisans de Gbagbo sont fâchés contre le socialiste français qui, durant la crise post-électorale ivoirienne, a montré moins d’entrain que Jack lang ou Henri Emmanuelli.

6 – Le Burkina Faso

Pour: rapporter les djembés vides. C’est très à la mode, les restitutions d’objets d’art africains.

Contre: ramener les djembés pourrait être moins considéré comme une récupération de consigne que comme un appel du pied. Par ailleurs, Ouagadougou est un peu trop proche de la zone d’influence d’AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique). Courageux, mais pas

téméraire…

7 – Le Mali

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Pour: pas de faux-fuyants, le nouveau président français appuierait directement là où ça fait mal.

Contre: inutile d’aller à Bamako, Montreuil est à 20 minutes de l’Elysée en scooter…

8 – Le Tchad

Pour: s’il a officialisé sa dernière rupture sentimentale la même année que Sarkozy, Hollande aura peut-être envie, lui aussi, d’un enfant à l’Elysée. Au cas où Valérie Trierweiler ne serait pas tentée par un congé de maternité quadragénaire, le couple élyséen pourrait envisager une adoption et suivre les procédures de l’Arche de Zoé…

Contre: le nouveau président français serait obligé de prendre position sur le dispositif

“Épervier”, coincé qu’il est entre sa propre tentation d’accélérer le retour en France de nombreux militaires français expatriés, la remise en cause, par Idriss déby, en 2010, de la présence française en l'absence de contreparties financières et l’affirmation de la presse tchadienne que le retrait définitif d'Epervier pénaliserait la population.

9– La Libye

Pour: même s’il a approuvé l’intervention militaire de l’OTAN, François Hollande aurait beau jeu d’aller y démontrer que la politique de Nicolas Sarkozy a semé le chaos.

Contre: c’est trop le chaos pour aller y dénoncer le chaos…

10 – Rwanda

Pour: l’anticonformisme de Hollande frise parfois le masochisme. Même si la visite officielle en France du président Paul Kagamé, en 2011, a quelque peu aplani les divergences, se confronter au grand échalas serait parfait pour un échauffement diplomatique.

Contre: l’entourage de François Hollande indique que le nouveau président français ne fait que «se débrouiller en anglais», alors que le président du récent 54e membre du

Commonwealth a résolument privilégié la langue de Shakespeare ces dernières années…

Le choix du premier pays africain visité sera donc difficile pour le nouveau président français.

Il resterait bien Mayotte, mais c’est la France. Ou le Lesotho pour une victoire discrète et sans polémique.

Et les plages de sable fin des Seychelles, ça compte pour l’Afrique?

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RDC

« L’Honneur perdu de Renaud Dewit ? »

MOE-UE, Renaud DEWIT (Belgique) - Attaché de Presse 5

Par Guy De Boeck

Avec quelque émotion, en janvier 2012, des citoyens allemands adressaient une lettre ouverte à Martin Schulz, Président du Parlement européen, avec comme sujet : « Wahlbetrug in DR Kongo - durch EU und UNO gefördert? » « La fraude électorale en RDC – exigée par l’UE et l’ONU ?». Ils faisaient notamment référence à une information du 03 12 11 sur le site de tvorange.de, devenue peu après inaccessible, qui mettait personnellement en cause un membre de la MOE-UE. « On apprend de la CENI qu’un certain Renaud Dewit, observateur de la MOE-UE, a mis sous pression des membres du personnel de la CENI. Ils devaient approvisionner l’ordinateur non avec les résultats des électoraux provenant des bureaux de vote mais avec des données fausses, sous peine de licenciement6 ».

Si cette accusation tenait la route, et compte tenu de ce que les falsifications ont certainement eu lieu pendant la compilation, les observateurs européens se retrouvaient du coup suspects d’avoir trempé dans la fraude électorale jusqu’aux coudes, voire jusqu’aux oreilles.

Mais ici, une remarque d’une extrême importance s’impose. Il faut bien distinguer deux choses : la crédibilité des résultats proclamés par la CENI, qui est certainement nulle, d’une part, et d’autre part l’existence, quelque part, d’autres résultats, dont la dissimulation serait ordonnée et organisée par un personnage démoniaque.

Tout démocrate, partout dans le monde, devrait proclamer son indignation devant le cafouillis électoral congolais qui a consisté à organiser un désordre indescriptible pour ensuite proclamer des résultats qui ne peuvent être que factices. Et tout démocrate doit résister à la tentation d’accepter « un résultat douteux, mais qui l’arrange » parce que le candidat proclamé vainqueur aurait eu sa sympathie. Je crains que bien des Congolais partisans de Tshisekedi aient tendance à l’oublier.

Les gens qui ont été observateurs dans les bureaux de vote au Congo (parmi lesquels deux de mes collègues de CongoForum) sont formels. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des

5 http://www.eueom.eu/burundi2010/about-the-mission/equipe-cadre/equipe-cadre?LANG=fr

6 "Aus der Wahlkommission erfährt man, dass ein gewisser Renaud Dewit, Wahlbeobachter der EU, Wahlkommissionsmitglieder unter Druck setzt. Diese sollen den Rechner nicht mit den Wahlergebnissen aus den Wahlbüros, sondern mit falschen Daten zu füttern, ansonsten droht ihnen Entlassung."

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urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Cela donnerait une assez encombrante liasse de plusieurs milliers de feuillets, mais c’est le dernier document crédible au sujet des élections. En aval, les données plongent dans le tunnel ténébreux où elles ne seront manipulées que par les mains obscures de la CENI. Et cela a une conséquence évidente : ou bien on est en mesure proclamer un résultat accompagné de ces PV, ou bien les élections sont nulles. Point final. Il n’y a pas à sortir de là.

On n’a donc, à l’heure actuelle, que des résultats dont la crédibilité est nulle. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, mais les chiffres publiés par l’UDPS, attribuant à Tshisekedi une victoire avec un score de 56 % ne le sont pas non plus. (Arriver à obtenir plus de la moitié des voix dans une élection à un seul tour et avec 11 candidats « en piste » serait d’ailleurs une performance prodigieuse !)

Je déplore sincèrement que trop de Congolais qui ont manifesté contre a « réélection » de Kabila ne l’aient pas fait en démocrates, en exigeant que l’on annule le scrutin cafouilleux, mais en partisans fanatiques qui voulaient que l’on proclame la victoire de leur idole sur des bases aussi tout inconsistantes que celles des « résultats officiels ». Cela a retiré beaucoup d’efficacité à leurs protestations.

Ceux qui souhaitaient la défaite de Kabila avaient toutes les raisons d’être vigilants, car il était manifeste qu’il n’accepterait pas une défaite. Lorsqu’un candidat s’octroyé une campagne électorale d’un an et demi en empêchant les autres d’en faire autant et fait modifier la loi électorale en sa faveur en dernière minute, on doit tout de même supposer que ses adversaires savent à quoi s’en tenir ! On devait s’apercevoir par la suite que, si les

« tshisekedistes » étaient très nerveux et surexcité, l’état-major de leur candidat n’avait pas de plan pour faire face à un coup d’Etat très probable, si ce n’est une très mauvaise imitation de Ouattara, dans des circonstances très dissemblables.

Avec l’anxiété, l’énervement, la passion politique, la chaleur des discussions et l’attente fatalement longue, toutes les conditions étaient réunies pour que les imaginations s’échauffent, cec d’autant plus que les premiers bruits ayant filtrés à propos des résultats faisaient état d’une excellente performance de Tshisekedi. (Pour être précis, la surprise était même plutôt que d’autres candidats, comme Kamerhe ou Kengo, en fassent d’aussi médiocres).

Là-dessus, au soir du 1° décembre tombe, sur Internet, une nouvelle qui a tout du mauvais film de politique-fiction :

« Le président de la CENI Mr Ngoy Mulunda est arrivé à 19h 10 au centre de compilations des résultats (FIKIN) en provenance de Kingakati où il venait d’informer Kanambe (le nom rwandais attribué à JKK par ses adversaires) de la victoire de Tshisekedi malgré les fraudes orchestrées. L’imposteur rwandais lui a donné l’ordre de faire le nécessaire pour falsifier les résultats. Arrivé au centre de compilation donc, Ngoy Mulunda a grassement payé les personnes présentes en leur demandant de rentrer chez elle et il a gardé 6 personnes pour travailler selon les objectifs fixés par Kanambe.

« De source sure voici le message qui nous a été envoyé: « Les congolais travaillant avec UE pour l’observation et la compilation des résultats à valider et à remettre à la compilation des résultats à valider et à remettre à la CENI pour annonce, sont contraint avec menace de rupture de contrat de travail de falsifier les PV carrément renverser chq résultat. A Kin ils sont au GHK 2e et 5è étage en train d’opérer. Ils inversent les résultats de Kanambe et Tshisekedi sur les PV, ils disent que les congolais ne sont pas capables de tenir 3h de manifestation donc même s’ils seront mecontents de la fausse victoire de Kabila ils baisseront vite les bras. L’Opération de falsifier les PV par les Observateurs de l’UE est déployée

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partout en RDC. Tshisekedi a été mis au courant. » Ces personnes sont en train de travailler en ce moment Faites circuler ce message et que chaque congolais prennent ses responsabilités. Le 6 décembre il sera TROP TARD !!!! Faites passer le message svp ».

Il faut noter que :

- la source « udpspeupleuni » est un groupe Yahoo basé en Europe qui, malgré son nom, réunit des partisans de l’UDPS mais n’est pas un site officiel de ce parti.

- la « source sure » est, bien entendu, anonyme.

- la mention, faite dans le titre, de Renaud Dewit, lui attribue le titre de « chef de la MOE- UE », alors qu’il était attaché de presse. La source ne semble donc pas avoir une très bonne connaissance de ce dont elle parle.

A partir de là, compte tenu de la mention « faites passer », s’est déclenchée une pluie de « forward » dont beaucoup, envoyés à des sites, apparaissent à présent lorsque l’on fait une recherche « Google ». Tel que :

Pour info et suivi

Date: Thu, 1 Dec 2011 14:01:53 +0000 From: efomiilela@yahoo.fr

Subject: Info extrême urgent To:

Chers compatriotes,

Bonjour, dès réception de la présente je vous qu’un message provenu d’une personne digne de foi travaillant à la CENI au centre de compilation, m’a fait un SMS urgent pour me dire en ce moment qu’un membre de la mission d’observation de l’union européenne répondant au nom de RENAUD DEWIT, son numéro de téléphone est +243817103397 et +243970031907 est entrain en ce moment de faire pression aux agents de la CENI pour falsifier les résultats de la présidentielle pour mettre la victoire au profit de “KABILA”. Ne doutez pas de ce message car il est crédible même si vous allez négliger comme vous le faites à divers messages que je vous transmets, ne négligez pas celui-ci parce que l’urgence s’impose, c’est notre pays et sauvons le. Large diffusion !

Autre « post » sur Wordpress, 01 12 11 :

« Aimé, jusqu'à maintenant, pour ses impartiaux articles dénonçant les agressions, réalisées par l'appareil étatique, qui ont suivi le déroulement électoral, aux fins de museler

l'opposition, et fondamentalement Etienne Tishekedi, il participerait en ce moment aux tentatives désespérées d'altération des retombées en provenance des urnes auprès de certains membres, déjà amplement déconsidérés, de la commission electorale nationale indépendante, que valent ces poursuites?

Quel est le but de M. Dewit auprès de la ceni ? »

Notons en passant que ce dernier envoi marque un certain étonnement, voire du scepticisme devant cette « info », sur base de la réputation, plutôt positive jusque là, de Monsieur Dewit.

Je n’ai pas moi-même le plaisir de connaître personnellement Renaud Dewit. Je ne sais de lui que ce que l’on sait officiellement : Il a travaillé comme journaliste pour de nombreux médias télévisés tant en Belgique (RTBF, RTL-TVI, Reuters TV…) qu’en Amérique Latine (RFO, CNN, Reuters TV,...). Depuis une quinzaine d’années, il a réalisé plusieurs milliers de

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reportages en Europe, en RDC, en Israël, au Burkina Faso, au Mali, au Niger, en RDC, en Amérique centrale, en Guyane française, au Pérou, au Chili…Il produit des documentaires et des reportages pour des émissions scientifiques et politiques depuis 20067.

Quelques « posts », toujours les mêmes, sur des forums congolais souvent fantaisistes, ne paraissent pas suffisants pour parler déjà de « L’honneur perdu de Renaud Dewit »8.

A quoi s’ajoute que la scène dramatique de la visite nocturne chez Kabila ne tient pas debout. La CENI a été structurée comme elle est, purement politique avec prépondérance du camp présidentiel et avec Daniel Ngoy Mulunda à sa tête pour faire gagner JKK. Pourquoi aurait-il éprouvé le besoin de courir nuitamment à Kingakati pour se faire confirmer qu’il devait bien faire ce qu’il était prévu qu’il fasse ?

Pourquoi un étranger serait-il rentré dans l’immeuble de la CENI (Bonjour la discrétion : en Afrique, un Blanc se voit de loin et n’est jamais discret) pour intimider ou corrompre le personnel de la CENI, alors que celui-ci, d’après le même message, avait déjà reçu des ordres et de l’argent de Ngoy Mulunda, son véritable chef ?

Il faut relever aussi que la MOE-E a publié peu après un communiqué dont Mr. Dewit, étant données ses fonctions, est probablement l’auteur « La Mission d’observation

électorale de l’Union européenne soutient la publication détaillée de résultats par bureau de vote” (http://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/reliefweb_pdf/node-463142.pdf )

“ Kinshasa, le 4 décembre 2011 – La Mission d’observation électorale de l’Union Européenne (MOE UE) a aujourd’hui effectué une démarche en direction du Président de la CENI à propos de la publication des résultats partiels.

En vue de garantir l’adhésion de tous les électeurs et électrices aux résultats de cette élection, la Mission d’observation électorale tient à réaffirmer l’impératif de transparence dans le traitement des résultats provisoires, puis définitifs, de ces élections présidentielle et législatives.

Elle rappelle qu’en vue d’assurer la plus grande confiance dans le processus électoral, il serait souhaitable que les résultats provisoires détaillés par bureau de vote soient publiés au niveau des centres locaux de compilation des résultats ainsi que sur le site internet de la CENI…”

Ce faisant, la MOE-UE prenait la seule position logique et correcte qui permettait de se rapprocher de la “vérité des urnes” et elle aurait donc réduit à néant ses efforts de falsification si ceux-ci avaient eu lieu!

7 http://www.eueom.eu/burundi2010/about-the-mission/equipe-cadre/equipe-cadre?LANG=fr

8 Je dois un aveu à mes lecteurs : la ressemblance du titre avec un autre n’est ni l’effet du hasard, ni liée à un simple rapport anecdotique avec l’Allemagne. Die verlorene Ehre der Katharina Blum oder: Wie Gewalt entstehen und wohin sie führen kann, (L'Honneur perdu de Katharina Blum ou Comment naît la Violence et ce qui peut s’ensuivre) est un film de Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta d'après le roman éponyme de Heinrich Böll, sorti en 1975. Katharina Blum, 27 ans, gouvernante chez un avocat, mène une existence calme et sans histoire. Elle passe la nuit avec Ludwig, un jeune homme qu'elle a rencontré dans une soirée. Or, Ludwig Götten est un criminel recherché par la police. Le lendemain sa maison est cernée. La police l’arrête et l’interroge jusqu’au soir, mais l’homme recherché est déjà en fuite. Katharina doit subir un interrogatoire auquel elle ne comprend rien. Au moment de la prise d’assaut, des photographes de presse étaient présents. Un journal à sensations s'empare de l'affaire. Ils finiront par détruire sa réputation. Ce récit polémique n’est pas seulement dirigé contre les abus de la presse mais aussi contre le système policier : c'est la période des « années de plomb » marquées par la répression s'opposant aux mouvements révolutionnaires violents tels que la Fraction armée rouge menée par Andreas Baader et Ulrike Meinhof. Il régnait alors une véritable psychose du terrorisme, entretenue par la presse, cause des malheurs de Katharina, comme une certaine psychose de la fraude électorale, entretenue par un « Internet congolais » surchauffé, est ici à l’origine de folles rumeurs.

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Tout indique que la « nouvelle » lancée sur Internet était un hoax, et que c’est à tort que « Orange TV » et d’autres y ont donné suite. Pourquoi, cependant, être tombés ainsi à bras raccourcis sur Renaud Dewit ? Voici un début d’explication, qui vaut ce qu’il vaut.

Les militants de l’UDPS essuient depuis des dizaines d’années des défaites successives, mais pratiquent aussi autour de Tshisekedi un culte forcené de la personnalité qui rend pratiquement impensable que leur idole ne soit pas adoré par l’immense majorité des Congolais. Il devrait donc renverser tous les obstacles par sa seule présence, s’il n’y avait des forces occultes et étrangères pour lui barrer la route. Ils sont en particulier persuadés que l’UE ne veut pas de Tshisekedi, et que cela est due à l’influence de personnes qui sont, de préférences belges et francophones.

Or, au sein de la MOE-UE, il n’avaient guère le choix . Extrait de le « Revue de la presse » de CongoForum du 18 novembre 2011 : « En Belgique, Le Vif /L’Express se demande “La Belgique manquerait-elle d'experts sur le Congo ? »

En tout cas, elle brille par sa discrétion dans la mission européenne d'observation des élections au Congo, la plus importante sur place (budget : 9 millions d'euros). Dirigée par une europarlementaire de 32 ans, la Bulgare Mariya Nedelcheva, l'imposante mission fait la part belle aux Français, avec quatre experts sur les neuf de l'équipe cadre. Y compris le poste stratégique et très convoité d'expert politique. Sur le terrain, la mission se compose de 46 observateurs de long terme (présents depuis le 24 octobre) et 92 observateurs de court terme, issus des 27 Etats membres. La Belgique, elle, ne disposera que d'un expert dans l'équipe cadre (l'attaché de presse, Renaud Dewit) … ».

Il était tout simplement la seule « cible » possible.

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La députée Jaynet Kabila recommande à Matata Ponyo de recenser la population

Le nouveau gouvernement de la RDC a été investi mercredi, après la présentation devant l'Assemblée nationale par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo d'un programme quinquennal aux fortes orientations économiques et sociales. Sur 388 députés qui ont pris part au vote, 324 députés ont voté pour, 53 députés ont voté contre, 11 députés se sont abstenus.

En conséquence, l'assemblée plénière approuve le programme du gouvernement, a déclaré mercredi le président de l'Assemblée nationale, Aubin Minaku. Ce vote vaut investiture du gouvernement. Rien, jusque là, de bien surprenant.

Parmi les interventions remarquées lors du débat sur le programme d’action défendu par le Premier ministre, L’Avenir fait ressortir celle de la députée Jaynet Kabila qui a posé un problème très pertinent. Le titre: « Dans une motion préjudicielle. L’honorable Jaynet Kabila prône le recensement général de la population congolaise ».

La députée Jaynet Kabila a demandé, mercredi 9 mai, au Premier ministre Matata Ponyo d’inclure le recensement de la population congolaise dans le programme de son gouvernement. Intervenant au cours de la plénière consacrée au vote de ce programme à l’Assemblée nationale, elle a expliqué que le gouvernement ne pouvait pas définir une politique sociale claire sans connaître le nombre des habitants du pays. «La planification de la politique du gouvernement devra être basée sur les statistiques permettant de connaître les besoins de la population et les questions relatives au bien-être social», a déclaré Jaynet Kabila, ajoutant qu’une planification efficace ne peut se faire que sur base des «informations réelles de base sur notre population». L’élue de Kalemie a rappelé que le dernier recensement de la population date de 1984. Elle a dit regretter qu’«aujourd’hui, le gouvernement travaille sur base des estimations démographiques de la population qui varie entre 60 et 71 millions d’habitants».

En marge de la Journée africaine des statistiques, jeudi 18 novembre 2010, le directeur de l’Institut supérieur des statiques(ISS) de Kinshasa, le professeur Guillaume Muhindo, avait déclaré à Radio Okapi que le budget nécessaire pour organiser le recensement de la

population congolaise est évalué à 170 millions USD. Il avait suggéré au gouvernement de faire du recensement de la population une urgence pour le développement du pays: «C’est très important qu’on organise ce recensement. On ne sait pas mettre un territoire en valeur si l’on ne connaît pas le nombre des ses habitants, ses besoins, ce qu’ils produisent, les marchés d’évacuation des produits».

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On sait que l’absence de recensement est la raison de l’invraisemblable système d’enrôlement des électeurs qui est la cause première des fraudes électorales, notamment de la célèbre « affaire des doublons ». Autrement dit, c’est l’un des ressorts fondamentaux du système d’escamotage des résultats électoraux qui est le fondement du coup d’état par lequel son frère se maintient au pouvoir. Cela s’appelle mettre les pieds dans le plat ! Question : Est- ce que la sœurette et le frérot s’aiment vraiment ?

Guide pratique du contentieux électoral en RDC

Non, c’est juré, on ne se paye pas votre tète !

D’ailleurs, il y avait bien une partie « humour » dans ce numéro, mais c’était avant ! Vous l’avez déjà lue !

Même dans un pays où l’on escamote les résultats et où l’on règle les contentieux électoraux à la tête du client, ou plutôt à la couleur de sa carte de parti, on peut compiler un guide pratique du contentieux électoral !

Bien que comprenant surtout la liste des lois changées en dernières minute en fonction de l’intérêt de certains candidats, la liste des juridictions compétentes qui n’existent pas, ce qui permet à d’autres pour le moment de bricoler à leur place, et l’exposé de toutes les raisons pour lesquelles vous êtes certains à l’avance que votre recours sera rejeté, il n’est pas dépourvu d’intérêt. On y trouve notamment des exposés très clairs, petits exemples pratiques à l’appui, du fonctionnement de certaines institutions complexes, comme l’attribution des sièges lors d’un scrutin à la proportionnelle, qui permettent de comprendre « comment ça marche »… quand on veut bien le laisser marcher…

(Des raisons techniques nous amènent à la joindre en pièce annexe) Bonne lecture !

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

Mais, pendant les trente années qui s’étaient écoulées et avec l’avènement de l’indépendance, les possibilité de se former et de s’informer

Et ceci alors que, dans leur texte, les auteurs sont bien obligés de reconnaître que le « génocide » lui-même est si peu un « fait premier » qu’il s’explique par

La victoire occidentale dans la Guerre froide, non seulement est censée démontrer non seulement q’il a été le plus fort, mais qu’il se battait pour le Bien, mais encore la

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