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Changement des mentalités à pas de tortue

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Sommaire

Gérard Bisambu : « La promotion de l’éducation civique devrait être le premier chantier de la République»...P. 2

André Ipakala : «La corruption bloque la poursuite de la campagne de changement des mentalités»...P. 3

Micro baladeur : Quel bilan faites-vous de la campagne de changement de mentalité ?...P. 4

Nord-Kivu : A Walikale, pas d’eau potable sans les efforts des ONG et de la population ...P. 4

Changement des mentalités à pas de tortue

En juin 2007, une campagne de changement des mentalités avait été lancée à Kinshasa. Initiée par Gabriel Shabani (patron de la chaîne de télévision Congowebtv) et soutenue par le gouvernement, à travers le ministère de la Culture et Arts, cette campagne avait pour mission d’inculquer la culture ci- toyenne à la population. Plus d’une année après, y a-t-il réellement un changement?

P

rès de dix-huit mois après le lancement de cette campagne, d’aucuns estiment qu’un premier bi- lan devrait être établi. Une évaluation doit être faite par les initiateurs en partant de certains indicateurs pour savoir s’ils ont semé dans une terre fertile ou sur des pierres.

Coordonnateur de la campagne de changement des mentalités, André Ipakala affirme que les pratiques de

corruption n’ont pas quitté l’esprit des dirigeants congolais (lire interview à la page 3). «Certains dirigeants se sont érigés en obstacle pour empêcher le bon déroulement de la campagne», a-t-il accusé.

Interrogé sur la tenue de la même campagne, Gérard Bisambu, secrétai-

JDC Journal-école n°10 - Semaine du 19 au 25 janvier 2009

pour la matérialiser et avoir des résul- tats concrets, ils auraient dû associer les acteurs de terrain qui sont en con- tact permanent dans leur démarche», a-t-il suggéré (interview à la page 2).

Le constat général est qu’après la tenue de cette campagne, beaucoup reste à faire. Car d’aucuns s’éton- nent, par exemple, que le phénomène

«kuluna» ait pris de l’ampleur après le déroulement de la campagne. De même, certains chauffeurs de taxi, sur le tronçon Quartier I, dans la com- mune de N’Djili-Kingasani, ont repris avec l’habitude de prendre quatre personnes derrière et deux devant dans la soirée.

Selon certains analystes, le gou- vernement peut construire des auto- routes et des bâtiments luxueux, mais si la population continue à présenter un déficit civique, les dirigeants con- golais travaillent en vain.

Rombaut KASONGO

Des vraies-fausses ceintures de sécurité dans les taxis

D

ans le cadre la campagne du chan- gement des mentalités lancée le 26 juin 2007 à Kinshasa, les autorités ont pris des décisions pour améliorer les conditions dans certains secteurs comme celui des transports routiers.

Avant d’être sensibilisés à travers les médias, la plupart des conducteurs ki- nois n’avaient pas l’habitude d’attacher la ceinture. Il en est de même du port du casque pour les motocyclistes. Dix-huit mois après la campagne, ces vieilles ha- bitudes reviennent au galop.

Chauffeur d’un mini-bus de marque Toyota Town Ace desservant la ligne Kin- gasani-Pascal (commune de Kimban- seke)-boulevard du 30 juin (centre-ville), Jérôme Sabungi éclaire l’opinion : «La culture du port de la ceinture n’existait pas du tout. Après avoir été sensibilisé plusieurs fois, je me suis mis en devoir de rappeler au client assis sur le siège de devant d’attacher sa ceinture».

Usager de la ligne Delvaux-UPN (commune de Ngaliema), Papy Lakisa reconnaît l’utilité de la ceinture. «Des passagers qui somnolent, le non respect du Code de la route, le mauvais état des routes, les freinages brusques rendent utile le port de la ceinture de sécurité», admet-il.

Les clients, de leur part, s’en pren- nent aux chauffeurs qui ne s’aperçoivent pas du mauvais état de leurs ceintures.

«Il m’est arrivé de me retrouver sali après avoir attaché la ceinture de sécu- rité. Depuis ce jour, je ne m’assoie que sur les sièges arrières», regrette Richard Kapembe. «Les éléments de la police de circulation routière doivent veiller sur l’état des ceintures. Espérant attacher la vraie ceinture dans un taxi à bord duquel j’avais pris place, je me suis retrouvé devant avec un fil fabriqué par le chauf- feur lui-même qui ne me servirait à rien en cas d’accident», déplore un usager qui a requis l’anonymat.

La police spéciale de roulage, à son tour, continue à effectuer des contrôles chaque jour. Surpris en plein service, le Sous-commissaire Jeannot Makeli reconnaît le bienfait de cette pratique. Il avoue la réduction du nombre d’auteurs de cette infraction. Les contrevenants paient une amende fixée à 13.000 francs congolais (20$), payable aux gui- chets de la Banque Internationale pour

l’Afrique au Congo (BIAC). Cependant, reconnaît-il, la police ferme les yeux sur les cas d’une femme enceinte ou d’un malade qui ne porte pas de ceinture de sécurité.

«Le port des lunettes n’est pas obli- gatoire, sauf si le pare-brise est cassé pour se protéger contre les insectes et la poussière», a-t-il expliqué. Par con- tre, pour les motocyclistes, le port du casque n’est pas encore pris en con- sidération par les conducteurs. Le cas- que nous protège des risques mortels.

«Nous en sommes conscients, mais nous négligeons son utilisation qui peut nous sauver la vie en cas d’accident», souligne Léopold Ngungu, usager du tronçon compris entre la 17ème rue Lime- te Industriel et l’avenue Poids Lourds.

La campagne de changement des mentalités a porté ses fruits dans le do- maine du port de la ceinture de sécu- rité, même si la qualité de ces ceintures laisse à désirer dans certains véhicules.

Mais la police n’a pas encore convaincu les usagers des motos pour le port du casque.

Bybysh LUBUYA

S

i plus de la moitié des chauffeurs maîtrisent le Code de la route, il n’en est pas ainsi du Code pénal sanctionnant les infractions commises sur les voies publiques.

Chaque jour, les chauffeurs et les policiers se livrent à des échanges des paroles. Si sous d’autres cieux le Code de la route contient des lois réglemen- tant la circulation routière et des sanctions aux contreventions (en Angola, par exemple), il n’en est pas le cas en RDC. Il n’y a pas ici des sanctions d’empri- sonnement pour des contraventions commises sur la voie publique. Sauf des amendes.

Un chauffeur interrogé à ce sujet, reconnaît avoir déjà vu ce Code. «J’étais interpellé un jour par la police aux croisements des avenues Kabambare et Ka- saï pour avoir quitté la chaussée afin d’éviter les embouteillages. L’officier qui m’a attendu sur procès verbal, m’avait fait comprendre que, pour avoir refusé d’obtempérer aux ordres d’un agent qualifié), je devais payer une amende de 27.000 francs congolais», se souvient-il.

Plusieurs chauffeurs reconnaissent que les policiers de circulation routière leur collent des infractions ayant trait au changement brusque des bandes, au refus d’obtempérer aux ordres des agents qualifiés ... sans leur donner les ré- férences du Code de la route. Le souhait des conducteurs est que les textes reprenant les infractions commises sur les voies publiques soient mis à leur dis- position. Jean-René TSHIAMA

Code de la route : les chauffeurs ignorent les sanctions prévues par la loi

re exécutif du Réseau de l’éducation civique au Congo (RECIC), tout en appuyant l’initiative, soutient que pour bien mener cette campagne, l’appro- che du travail la plus efficace devrait être multiactorielle. «Bien qu’ayant la direction technique de la campagne, les initiateurs devraient savoir que

Faire la queue pour monter dans le bus

I

l est 7heures. Une longue file d’atten- te se fait remarquer à Lemba-Termi- nus devant Western Union et un maga- sin tenu par des Chinois. Impatients, hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux regardent leurs montres redou- tant d’être en retard. D’autres, fatigués de rester debout, croisent leurs mains comme des écoliers attendant le maî- tre.

Les cireurs des chaussures et les vendeurs ambulants se précipitent à la venue d’un client. Ceux qui ne sont pas habitués à ce spectacle s’interro- gent sur la raison d’être de cette file indienne. Les habitués s’en moquent.

Car il s’agit des personnes qui atten- dent le bus City Train à destination du centre-ville.

Ces bus desservent le tronçon compris entre Lemba-Terminus et la Gare centrale, via l’avenue des Huile- ries, moyennant 500 francs congolais (environ 0,8 $US). Les bus de cette so- ciété font également la course entre la commune de Matete et le centre-ville.

En dehors des bus de City Train, il y a

aussi ceux de Retranskin, la société de transport en commun gérée par l’Hôtel de ville.

Dès qu’une personne arrive, elle se place derrière le dernier client qui est dans la file. Avant de monter dans le bus, chaque client est tenu de payer son billet avant de prendre place à bord. Les passagers montent dans le bus selon l’ordre d’arrivée et sans la moindre précipitation.

«Depuis un certain temps, je préfère m’aligner. De cette façon, je suis sûr de ne pas me salir, ni de me faire voler, en- core moins d’arriver au boulot avec des vêtements déchirés», avoue Kadima, agent de l’Office National des Trans- ports (Onatra). «Je préfère patienter de cette manière, car je ne supporte pas les bousculades au risque de me blesser ou de perdre mon téléphone ou mon argent», indique pour sa part une étudiante de l’IFASIC.

«Ce sont plus les grandes person- nes qui ne respectent pas l’ordre. Il arrive que des passagers vigilants dé- noncent les indisciplinés qui tentent de s’infiltrer», commente un vendeur des billets. «Il y a aussi des agents de l’or- dre qui essaient d’entrer en surnombre, une attitude qui soulève des protesta- tions de la part des usagers».

Les policiers et les militaires non ar- més ont droit seulement à deux places assises dans les bus City Train. Aucun passager ne voyage debout. Comme tous les autres clients, les personnes qui prêchent dans ces bus paient leurs billets. Ici, il n’y a pas de régime de fa- veur pour les prédicateurs. Pendant le trajet, les clients sont priés d’appuyer sur la sonnerie pour signaler au chauf- feur l’arrêt où ils devront descendre.

Vers 15 heures, les mêmes files sont visibles devant l’Hôtel des postes.

Les bus de City Train qui stationnent à cet endroit vont vers les communes de Kimbanseke, Lemba, Matete, N’Djili et Masina.

Le fait de s’aligner n’est pas un ré- sultat de la campagne de changement des mentalités lancée en juin 2007, mais plutôt une initiative des passagers pour mettre fin aux bousculades, vols et désordres aux arrêts de bus.

Mariette NGELEKWA

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JDC Journal-école n°10 - Semaine du 19 au 25 janvier 2009

Journal du Citoyen A l’affiche

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tiateurs auraient dû associer les ac- teurs de terrain qui sont en contact permanent dans leur démarche pour la matérialiser et avoir des résultats concrets. Avons-nous identifié, au préalable, les ONG qui travaillent dans ce domaine afin de préparer stratégiquement cette campagne?

Quelle mentalité devait-on changer?

Qui devait-on choisir pour amener les autres à changer de mentalités ? Ce sont là autant de questions qu’ils devraient se poser.

Pensez-vous que les Kinois ont changé de comportement, après la tenue de cette campagne ?

Il est difficile de répondre à cette question. Parce que les initiateurs, à ma connaissance, n’ont pas encore lancé une enquête de suivi-évalua- tion pour sonder, analyser et voir si les Kinois ont changé de compor- tements après la campagne. Mais, visiblement, on peut constater, dans les rues de la capitale, que les men- talités sont toujours les mêmes.

Interview réalisée par Rombaut KASONGO

Gérard Bisambu : « La promotion de l’éducation civique devrait être le premier chantier de la République»

Secrétaire exécutif du Réseau d’Education Civique au Congo (RECIC/Kinshasa), Gérard Bisam- bu dirige ce collectif des ONG qui travaillent dans le cadre de la par- ticipation citoyenne dans la ca- pitale congolaise depuis bientôt quatorze ans.

Quelles sont les activités que mène votre structure à travers la ville de Kinshasa ?

Le RECIC a été créé le 20 octo- bre 1994. Avant de travailler pour la démocratisation de la RDC, no- tre structure s’était penchée sur la question électorale. Nous avions même eu la charge de gérer la question électorale pour le compte des acteurs non étatiques. En clair, nous avons dirigé le cadre de con- certation entre la Commission Elec- torale Indépendante (CEI) et les ac- teurs non étatiques dans la ville de Kinshasa. Après les élections, nous avons pensé qu’il était nécessaire de nous impliquer réellement dans le processus de démocratisation à travers l’approche participation citoyenne pour que la démocratie instaurée en RDC ne soit pas repré- sentative, mais participative. Notre combat visait à impliquer la popula- tion afin qu’elle se considère comme l’actrice principale dans la gestion des entités.

Pourquoi avez-vous opté pour une approche participation ci- toyenne ?

S’il y a un premier mal que nous devons décrier dans notre pays, c’est la perversion des mentali- tés. Nous n’avons pas un civisme adapté à notre situation congolaise.

Nous n’avons pas un civisme ci- toyen qui nous permet de maîtriser les problèmes du pays. Un civisme qui développe en nous un sens ci-

toyen, nationaliste, patriotique. Ceci est, en fait, le résultat des abus ac- cumulés pendant plus de trente ans de mégestion du pays pendant la Deuxième République. La Troisième République qui devait corriger ces erreurs ne semble pas s’occuper sérieusement de ce mal. D’aucuns se souviendront que, sous le régime Mobutu, le cours d’éducation civique et morale était transformé en ensei- gnement basé sur l’idéologie du Par- ti unique, le MPR, et sur les idées du «guide suprême». C’est donc à cette époque qu’avait commencé la destruction des fondements moraux qui devraient se transmettre de gé- nération en génération. Les résul- tats sont ceux que nous récoltons aujourd’hui. Nous pouvons élaborer des programmes avec le concours de tous les experts du monde, avoir des budgets colossaux, mais si, au niveau de la population et des diri- geants, nous n’avons pas un civis- me développé qui nous conduit vers une conscience nationaliste, nos ef- forts ne produiront aucun résultat.

Quelle est la place de l’éducation civique dans le processus de la reconstruction de la RDC ?

Pour moi, l’éducation civique reste et devrait être le premier chan- tier de la République. Le gouverne- ment, dans son programme, devrait avoir un budget qui promeut l’édu- cation civique à tous les niveaux de la vie nationale. Au niveau de l’en- seignement primaire, secondaire et universitaire, on devrait avoir des programmes de promotion de l’édu- cation civique adaptés au contexte de guerre, des conflits, de crise mul- tiforme, d’un pays qui est en quête de la paix, d’un Etat menacé par la balkanisation… Un tel programme permettrait aux autorités du pays de savoir à quel niveau cette éducation

«Dans les rues de Kinshasa, on constate que les comportements et les habitudes n’ont pas totalement changé», note Gérard Bisambu

(Photo JDC)

civique doit être assurée. Ainsi, au niveau des universités, il permettrait de jauger le moral des étudiants quant à leur habillement, leur cons- cience par rapport à leur formation…

Bref, des enseignements doivent être assurés au niveau de l’adminis- tration publique, du parlement, du gouvernement. Feu président Lau- rent-Désiré Kabila, aussitôt arrivé au pouvoir, avait instauré ce qu’il avait appelé «la formation idéologique».

Je crois qu’il aurait pu appeler cela formation à l’éducation civique pour la reconstruction du pays, parce que c’était son idée.

Etiez-vous associé au lancement de la campagne du changement des mentalités en juin 2007?

Nous n’étions pas associés. Je crois que c’était une erreur stratégi- que de la part des initiateurs. Pour bien mener cette campagne à Kins- hasa, l’approche du travail la plus efficace devrait être multiactorielle.

En fait, bien qu’ayant la direction technique de la campagne, les ini-

Médias : Espérance Bayedila, une femme déterminée Espace genre

des primaires au Lycée Bosangani, à l’époque Lycée Sacré Cœur, si- tué dans la commune de la Gombe (Kinshasa). Elle termine ses étu- des secondaires au Lycée Motema mpiko, dans la commune de Kasa- Vubu (à Kinshasa). En 1986, elle s’inscrit à l’Institut des sciences et techniques de l’information (ISTI), l’actuel IFASIC, pour apprendre le journalisme. Elle obtient son diplôme de licence en Journalisme, option Politique extérieure et critique litté- raire, orientation Radio-Télévision.

Elle est retenue comme Assistante dans cette institution d’enseigne- ment supérieur. Pendant ce temps, elle preste déjà comme journaliste à la Radio Télévision Nationale Con- golaise (RTNC) après son stage pro- fessionnel en troisième graduat.

La publication des articles scien- tifiques lui vaut d’être nommée Chef des travaux, au moment où l’ISTI se mue en IFASIC. Elle fait partie de la première promotion du troisième cy- cle ouvert en 1999 à l’IFASIC. Deux ans après son inscription, elle obtient le Diplôme d’Etudes Supérieures (DES) en Sciences et techniques de l’information et est admise au docto- rat. Sa recherche doctorale dure cinq ans. En janvier 2007, elle défend sa Professeure à l’Institut facultaire

des sciences de l’information et de la communication (IFASIC), aux Fa- cultés catholiques de Kinshasa et à l’Université de Kisangani, Espéran- ce Bayedila Bakanda est la première femme docteur en Sciences de l’in- formation et de la communication de l’IFASIC. Mariée, mère de cinq en- fants, elle est également consultan- te en matière de communication, de questions des femmes, des médias.

Peau d’ébène, la quarantaine révolue, mesurant environ 1,70 mè- tre, Espérance Bayedila fait ses étu-

thèse intitulée :«La reproduction du statut de la femme dans la commu- nication interpersonnelle. Une étude anthropologique de la communica- tion au sein des familles à Kinshasa».

Cette thèse est reçue avec la plus grande distinction. Nommée profes- seure associée, Espérance Bayedila enseigne la Radiotélévision (RTV), les Théories en microsociologie et la Méthodologie de l’enquête.

«Pour moi, professe cette femme au tempérament déterminé, ce mé- tier est normal. C’est une profession que j’avais choisie. Je m’y étais pré- parée. J’ai voulu exercer ce métier depuis ma jeunesse, raison pour la- quelle j’ai étudié la pédagogie géné- rale aux humanités. J’aime le métier d’enseignant, ce n’est pas extraordi- naire. Ce n’est pas le fait que je sois femme, j’ai des capacités comme les hommes. Je crois que j’ai travaillé dur pour obtenir ce que je voulais et je suis arrivée. Le fait d’être femme n’a jamais été un handicap pour moi.

Au contraire, les hommes et les fem- mes, pour moi, c’est pareil. Certes, la différence se situe au niveau du sexe ; mais sur le plan des capacités intellectuelles, il n’y en a aucune».

Selon Espérance Bayedila, le mé- tier de professeur demande beau-

coup de ressources intellectuelles.

Par exemple, il faut toujours être à la page de l’actualité scientifique par rapport à ses enseignements. Donc, il faut beaucoup lire, prendre part aux conférences et débats scientifi- ques, mettre à jour ses notes.

«En tant que mère de famille, confie-t-elle, je fais de mon mieux pour satisfaire aux besoins de mon foyer. Mais également, je dois être à la hauteur de ma profession en tant que professeure. C’est vrai, nous vi- vons dans un monde où il y a beau- coup de stéréotypes par rapport à la femme. Je fais de mon mieux pour que le fait d’être femme n’apparaisse pas comme un handicap. L’essentiel c’est d’être capable d’accomplir son travail, d’être là quand il le faut et ré- pondre aux besoins de la société».

Assistant à l’IFASIC, Robert Tshimungu est fier de son épouse qu’il a rencontrée lors de ses étu- des à l’ISTI. «C’est une femme que j’ai choisie, que j’ai aimé et qui m’a donné des enfants, avoue-t-il. Avec elle nous cheminons depuis vingt- six ans. Je l’aime pour tout ce qu’elle fait. Je l’accompagne dans tout ce qu’elle entreprend. Nous nous com- prenons très bien».

Nana LISOMA

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hasa doit fournir un effort de ce côté- là. Si le Congolais se débarrasse de ces mauvaises mentalités, les choses pourront changer dans notre pays.

Quel a été l’apport du gouvernement dans votre initiative?

Le ministre de la Culture et des Arts de l’époque nous cédait la grande salle de son ministère pour la tenue de nos réunions. Il était parmi les premières personnes qui avaient soutenu notre idée. Bref, le gouvernement, par le biais de ce ministère, nous a soute- nus sur le plan logistique. De son côté, l’Hôtel de ville a contribué financière- ment à la campagne. Il nous a permis de placer les banderoles, les affiches, les calicots… sur certaines artères de la capitale. Pour le reste, c’était des contributions individuelles.

Que répondez-vous à ceux qui esti- ment que l’éducation civique de la population reste le premier chantier dans la reconstruction de la RDC ?

Je ne voudrais pas entrer dans la guéguerre avec ceux qui soutiennent que c’est le chantier numéro zéro. Je pense qu’ils ont raison. Le problème du Congolais est d’abord mental. Il faut travailler le mental. Quand on a changé la mentalité de l’homme congolais, on peut s’attendre à des meilleurs résul- tats. Parce que l’écart est trop grand entre les potentialités dont dispose no- tre pays et la réalité vécue sur le ter- rain. Sans un réarmement mental, la RDC ne saura pas se placer sur la voie du développement.

Interview réalisée par Guy ELONGO

Quel bilan faites-vous de la campagne de changement des mentalités ? André Ipakala : «La corruption bloque la poursuite

de la campagne de changement des mentalités»

Editeur du journal «La Référence Plus» et président de la Fondation qui porte son nom, André Ipakala est coordonnateur de la «campagne de changement des mentalités» lan- cée au mois de juin 2007 à Kinsha- sa. Dans cet entretien, il évalue les résultats de cette campagne.

En quoi a consisté la campagne de changement des mentalités lancée en juin 2007 à Kinshasa?

Tout est parti d’un constat. Nous avons observé que les vices prenaient le dessus sur les vertus. Les Congolais trouvaient normal ce qui était anormal.

Nous avons constaté également que la société congolaise était à contre- courant de l’évolution du monde, en agissant contre la morale. Ainsi, nous avons pensé qu’il fallait sensibiliser les Congolais pour qu’ils abandonnent les mauvaises manières d’agir, de penser.

Qu’est-ce qui a changé dans la capi- tale congolaise depuis le lancement de cette campagne ?

La campagne de changement des mentalités est un processus. C’est une activité à long terme. L’idée a été ac- cueillie positivement par toute la po- pulation, et nous avons fait l’essentiel.

Mais, là où le bât blesse, c’est l’attitude de l’élite et des dirigeants. Quand nous parlons du changement des mentalités, nous visons notamment la fin de la cor- ruption. Or, celle-ci n’est pas pratiquée par les faibles ou les couches pauvres, mais plutôt par des dirigeants. Ces

autorités se lèvent et créent un obsta- cle pour empêcher le bon déroulement de la campagne. Je ne dis pas qu’elles nous attaquent en face, mais elles ne nous soutiennent pas. Pourtant, nous avons démarré cette campagne avec détermination parce que nous voulons participer à la reconstruction du pays.

Quel était le message véhiculé pen- dant la campagne ?

Le message essentiel était de modi- fier les comportements, les croyances,

Micro baladeur

Libre expression

A coeur ouvert

«Le bilan de cette campagne est mitigé»

Cette campagne n’a pas apporté les résultats escomptés. D’aucuns conviendront que même ce monde n’était pas créé en un seul jour. Les Congolais doivent être comme des cultivateurs qui ne cueillent pas le fruit de leur semence un jour après. Quand bien même ladite campagne n’a pas

de changement des mentalités. Notre commune a toujours été propre. Sur le plan comportemental, nous vivons la montée de la délinquance juvénile avec le phénomène «Kuluna». Matete est considéré comme un repaire des voyous

«On constate quelques changements d’habitudes à Kinshasa»

Une campagne de changement des mentalités avait été lancée à Kinshasa au mois de juin 2007. Le but poursuivi était d’amener les ha- bitants de la capitale à abandonner les mauvais comportements et ha- bitudes. Dix-huit mois après, quel bilan peut-on dresser de cette cam- pagne ? Réactions des Kinois.

André Ipakala est formel : «Sans un réarmement mental, la RDC ne saura pas se placer sur la voie du développement»

(Photo JDC)

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Le lancement de cette campagne était salué par tout le monde. Elle a amené quelques changements dans le vécu quotidien des habitants de la capitale. On constate que, dans quel- ques coins de Kinshasa, certaines an- ciennes habitudes ont disparu. Ceux qui passent, par exemple, sur le bou- levard du 30 juin, remarquent que les gens s’alignent pour monter dans les bus. Mais, dans l’ensemble, cette cam-

pagne n’a pas apporté le changement attendu dans les comportements des Kinois. Beaucoup de choses devraient être corrigées 

«Rien n’a changé dans le compor- tement du personnel soignant»

En tant qu’infirmière, je note mal- heureusement que cette campagne n’a pas apporté de changement dans le secteur médical. La plupart des cen- tres médicaux et hôpitaux de la capi- tale baignent dans la saleté. La pré- sence des immondices dans certaines formations médicales est à la base de la persistance des maladies telles que la malaria, la fièvre typhoïde… Par ailleurs, les relations sont toujours dif- ficiles entre la plupart des infirmiers et les malades

Propos recueillis à Kinshasa par Robert LOFOSO atteint ses objectifs, elle a produit

quelques résultats positifs. Dans les milliers universitaires, par exemple, on constate que les étudiantes ont changé leur accoutrement. Nous devons plutôt faire de notre mieux pour créer des as- sociations dans nos communes dans le but d’encadrer les jeunes gens qui ne font absolument rien. Tout ce que nous vivons est, sans doute, la consé- quence du chômage

«Cette campagne n’a pas apporté de changement à Matete»

S’il y a un changement des men- talités dans les autres communes de Kinshasa après la tenue de cette campagne, rien n’a changé à Matete.

Quand les gens disent que la com- mune de Matete est devenue propre, cela n’a rien à voir avec la campagne

Freddy Mwanza , 32 ans, étudiant, Gombe Ruth Mosanda, 20 ans,

restauratrice, Matete

Donatien Muwoya, 55 ans, fonctionnaire , Lemba

Pierrette Mbanga, 24 ans, infirmière, Luimete les habitudes intellectuelles. Prenons,

par exemple, le cas de ce qui se passe dans nos universités où les étudiants moins appliqués passent de classe parce qu’ils sont parrainés par tel ou tel enseignant. Il y a aussi le phéno- mène «point sexuellement transmissi- ble» pour les étudiantes. L’autre aspect concerne l’environnement. Les Congo- lais jettent la saleté n’importe où. Nous avions interpellé l’autorité provinciale pour que des poubelles publiques soient installées à travers toute la ville.

Nous constatons qu’un effort a été fait même si celles-ci ne sont pas vidées régulièrement. La population de Kins-

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JDC Journal-école n°10 - Semaine du 19 au 25 janvier 2009

Journal du Citoyen

En pleine forêt équatoriale, et bien que traversé par des nom- breuses rivières, le territoire de Walikale (province du Nord-Kivu) fait encore face à un manque criant d’eau potable. ONG et population unissent leurs efforts pour aména- ger des sources. La Regideso, la société nationale de distribution d’eau, est absente du terrain.

A

u sortir de la carrière minière de Bisié, dans le territoire de Walika- le, population et creuseurs se bouscu- lent près de la route asphaltée menant à Bukavu. Motif : c’est le seul point d’approvisionnement en eau potable de la localité proche de Ndjingala, qui compte 2.000 habitants. Une arrivée d’eau a en effet été aménagée en ce lieu en 2007 grâce à un gros tronc de bambou d’une vingtaine de mètres enfoui dans le sol, qui recueille l’eau d’une source dans la forêt.

C’est ici que les habitants viennent puiser l’eau potable. Ils se servent directement au bambou qui fait of- fice de tuyau. «C’est l’unique source d’approvisionnement en eau potable qui nous sert à tous dans la localité.

Ici, nous puisons de l’eau à boire. La source sert aussi pour lessiver les habits et les ustensiles de cuisine», explique Marie-Anne Kabuto, une ha- bitante.

Cette source est envahie chaque jour par des centaines de creuseurs qui viennent s’y laver et lessiver leurs vêtements. Point de transit des mine- rais vers le centre de négoce de Mubi et la piste d’atterrissage de Kilambo,

la source de Ndjingala permet aussi aux creuseurs de nettoyer les mine- rais avant de les acheminer vers le marché.

La Regideso absente

Walikale reste le seul territoire du Nord-Kivu où la régie chargée de la distribution d’eau, la Regideso, n’est quasi pas opérationnelle. Bien que la région soit traversée en tous sens par de nombreuses rivières, la Régie ne parvient pas à satisfaire la deman- de locale. «Il y a de nombreux pro- blèmes, explique Paluku Bawerhe, agent à la Regideso. Walikale reste très enclavé par rapport au reste de la province. Le réseau routier est quasi inaccessible. Or, il nous faut beaucoup de moyens en hommes et en matériel pour élargir le réseau de distribution d’eau dans ce territoire».

Depuis des années, la seule eau consommée par la majorité de la po- pulation reste dès lors celle des riviè- res. Selon une étude menée en 2008 par la Zone de santé de Walikale, l’institution en charge des hôpitaux et

A Walikale, pas d’eau potable sans les efforts

des ONG et de la population

centres de santé, 5% de la population ont accès à l’eau potable. Seules trois bornes-fontaines publiques fonction- nent et 159 robinets approvisionnent les abonnés privés du chef-lieu du territoire.

Dans les villages, il n’y a pas non plus d’eau potable à cause du mau- vais entretien des étangs. Autour des eaux stagnantes, les moustiques pro- lifèrent, et avec eux le paludisme. En 2008, d’après les statistiques de cette Zone de santé, 60 % des maladies enregistrées étaient liées à la qualité de l’eau. L’aménagement de sources résoudrait pas mal de problèmes.

L’union fait la force

Population et organisations de la société civile s’efforcent de capter l’eau des sources avec des moyens plus modernes, où chacun puise li- brement et gratuitement. En moins de deux ans, une trentaine de sour- ces l’ont ainsi été dans tout le terri- toire de Walikale. A Mutongo, sur la route qui mène à Masisi, elles sont une dizaine, à quelques mètres des

rivières. Des tuyaux en plastique ca- nalisent l’eau jusqu’au robinet. Les pierres, les briques et la main-d’œu- vre sont fournies bénévolement par la communauté locale sous l’égide des chefs traditionnels.

Des ONG mettent à disposition les moyens financiers nécessaires pour acheter le ciment et autres ma- tériaux. Les travaux sont supervisés par l’organisation qui finance. Une fois la construction terminée, la ges- tion est confiée aux chefs locaux. Et en cas de panne, chaque famille con- tribue volontairement.

La présence des rivières qui tra- versent le territoire est un atout, mais les ONG et les communautés locales n’ont pas suffisamment de moyens pour les valoriser toutes. Tant que la Regideso ne prend pas en main l’ad- duction d’eau, les efforts des commu- nautés locales et des organisations restent donc limités. Le projet d’amé- nagement des sources d’eau dans les localités de Boboro, Bilobilo, Ki- lambo et Mubi a été suspendu faute de fonds.

De plus, l’insécurité dans la plupart des localités, encore sous contrôle de groupes armés FDLR et Maï-Maï, reste un obstacle. Dans certains vil- lages, ces groupes volent des maté- riaux de construction des bornes-fon- taines. Ou ils refusent que celles-ci soient construites sans leur aval, mal- gré l’autorisation de l’administration locale de Walikale. Mais malgré ces difficultés, l’aménagement d’eau des sources publiques reste une priorité, parce que l’eau y est gratuite, alors que dans les carrés miniers comme à Bisié, un litre d’eau en bouteille ne coûte pas moins de 5 $.

Patient NDOOLE InterCongo media/Syfia

Congo profond

4

Nord-Kivu

Pigistes (provinces)

Correspondants de Syfia/InterCongo média et de Panos Paris

Dessin Patou BOMENGA Lay-out et mise en page

ASIMBA BATHY Diffusion Jean KIALA Fabrice RUGAMIKA Hebdomadaire indépendant

d’éducation civique 1er niveau, Immeuble SOMIP

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 Réalisé avec l’appui financier du Projet franco-britannique d’appui aux médias, en partenariat avec l’Institut Panos Paris

et l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication

(IFASIC)

Le «JDC» est envoyé en provinces avec l’appui logistique de la MONUC

Directeur de rédaction Yves KALIKAT Secrétaire de rédaction Rombaut KASONGO Gestion et Comptabilité Sylvie KOKOKANI Délégué de l’IFASIC Georges WAWA MOZANIMU

Rédaction (Kinshasa) Guy ELONGO (IFASIC) Nana LISOMA (IFASIC) Robert LOFOSO (IFASIC) Bybysh LUBUYA (IFASIC) Mariette NGELEKWA (IFASIC)

Alidha NZUZI (IFASIC) Clarisse SANA (IFASIC) Jean-René TSHIAMA(IFASIC)

A

ttirés par les mines et les opportu- nités d’embauche, des milliers de gens s’installent à Lubumbashi, chef- lieu de la province du Katanga. Nombre d’entre eux achètent des terrains à bâ- tir sans respecter les procédures léga- les, jugées longues et trop coûteuses.

Parfois escroqués, ils en sont réduits à faire appel à la justice.

A Kamalondo, commune de Lubum- bashi, une famille dort à la belle étoile depuis deux mois. Chaises, tables, ar- moires, lits, valises, ustensiles de cui- sine ont été jetés à la rue. Jean Paul Kalunga s’est fait escroquer en ache- tant sa parcelle à 20.000 $. «J’ai fait cette acquisition il y a un an. En juin dernier, j’ai été surpris de voir un ca- mion chargé de moellons débarquer sur mon terrain. Deux jours après, le nouveau propriétaire a commencé à ériger la clôture», explique-t-il, dépité.

Ne pouvant pas se faire justice, il est allé se plaindre au tribunal.

«J’ai été surpris de voir que mon copropriétaire avait tous les documents de la même parcelle que moi. Il avait même l’autorisation de bâtir. Alors que moi, je n’avais que la décharge établie par le fils du défunt propriétaire», ra- conte Kalunga. Sans surprise, le tribu- nal a tranché en faveur du nouvel occu- pant, sommant Kalunga de déguerpir.

Depuis, il tente en vain de retrouver son vendeur pour se faire rembourser, mais celui-ci a déjà quitté la ville.

Dans la province du Katanga, les escroqueries comme celle-ci ne sont pas rares. Attirés par les nombreuses entreprises minières et commerciales, des milliers des gens affluent à Lubum- bashi où ils construisent maisons, hôtels, magasins, etc. Cependant,

Au royaume des ignorants, les escrocs font la loi

l’acquisition des terrains se fait parfois uniquement entre le vendeur et l’ache- teur, sans forcément respecter les pro- cédures légales.

Vulgariser la loi foncière

«C’est une ignorance et une né- gligence coupables de la part des ha- bitants», tempête Patrick Bulaya, du service urbain du Cadastre de Lubum- bashi, écœuré par le nombre de litiges qui surgissent après l’achat d’une par- celle dans la ville. «Les gens doivent savoir à qui s’adresser et quelle procé- dure suivre quand ils veulent acheter un terrain», dit-il, en rappelant la marche à suivre. «Il faut, explique-t-il, adresser d’abord une lettre de demande de terre au Conservateur des titres immobiliers, puis une demande de travaux au Ca- dastre. Ce dernier envoie un arpenteur pour faire le constat et établir le croquis du terrain à bâtir».

A l’issue de cette procédure, l’ac- quérant signe un contrat d’occupation de terrain avec l’Etat et a l’obligation de le mettre en valeur en y construisant une maison. «Si la mise en valeur est jugée suffisante par le Cadastre, alors seulement on peut lui délivrer un cer- tificat d’enregistrement qui lui donne le droit de propriété», poursuit l’agent.

Jugée trop longue et coûteuse, cet- te procédure est souvent contournée.

Patrick Bulaya, qui souhaite voir son service organiser des séances de vul- garisation de la loi foncière à Lubum- bashi, rappelle qu’il n’y a pas d’alterna- tive plus sécurisante pour les habitants.

Au service urbain de conservation des titres immobiliers, Erick Mikombe parle d’un vrai paradoxe. «Comment celui qui est capable d’acheter un terrain ou

une maison peut-il négliger les docu- ments qui feront de lui un propriétaire légal ? Pour un terrain de 1.199.061 Fc (2.000$), prévoyez environ 299.765 Fc (500$) pour les frais». Ce qui man- que aux acquéreurs, selon lui, c’est la patience et la détermination pour aller jusqu’au bout de la procédure.

En règle et en paix

Cependant, les Lushois n’ignorent pas tous la loi foncière. Nombreux sont ceux qui sont en règle. Joseph Kichin- ja, 68 ans, a vendu mi-mars sa parcelle en bonne et due forme. «Mon ache- teur et moi avons entrepris toutes les démarches requises pour obtenir les documents parcellaires avant que je ne la lui cède», affirme-t-il. Kichinja, qui habite Lubumbashi depuis une quaran- taine d’années, se souvient du vieux bon temps. «A l’époque, il n’y avait pas d’escrocs comme maintenant. Pour être propriétaire d’un terrain, il suffisait juste d’un papier signé par le Commissaire de zone. Mais aujourd’hui, les choses ont changé».

Tout en surveillant les travaux sur son chantier à Kamalondo, Freddy Il- unga, 42 ans, affirme, lui, qu’avec un peu de volonté, on vient à bout de tou- tes ces procédures. Pour acquérir son terrain, il a franchi toutes les étapes : le conservateur, le cadastre, l’urbanisme et habitat. «J’ai payé mon autorisation de bâtir et je n’attends plus que la fin de mon chantier pour tout boucler», dé- clare-t-il, satisfait. «Que voulez-vous ! Pour vivre en paix, il ne faut pas con- tourner les lois de l’Etat. Faites comme moi…»

Régine KAPINGA KABWE InterCongo media/Syfia

Katanga

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