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Les Congolais ont voté dans le calme, le 29 octobre, pour élire leur Président de la République

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Bulletin d’information de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo

N°140 du 6 novembre 2006

La MONUC vole au secours de l’hôpital général de Kinkole et de la population environnante Elections: La Communauté internationale salue la maturité des Congolais

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Les Congolais ont voté dans le calme, le

29 octobre, pour élire leur Président de la

République

Misisi : Mission difficile en extrême Sud Kivu

Photo Elia Varela Serra

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SOMMAIRE

A la Une: Les Congolais ont voté dans le calme, le 29 octobre, pour élire leur Président de la République (P.3)

- La Communauté internationale salue la maturité des Congolais (P.4) Actualité:

Kinshasa:

- Des propositions à l’Africaine pour la reconstruction de la RDC après le confl it (P.5)

- La MONUC vole au secours de l’hôpital général de Kinkole et de la population environnante (P.7)

Province Orientale:

- Ituri: Lancement d’une campagne de sensibilisation sur les droits de la personne arrêtée (P.15)

- Kisangani: De l’art pour conjurer la violence (P.16)

- «Happy Week-end» pour les enfants en situation diffi cile (P.18)

Kivu:

- Misisi: Mission diffi cile en extrême Sud Kivu (P.9)

- Un commandant d’une milice rwandaise se rend à la MONUC/Uvira (P.14)

- Contribution des organismes de l’ONU à Uvira: Il faut trouver le juste milieu (P.17)

- Une route pour le développement et la paix à Kikingi (P.19)

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3 MONUC BULLETIN N° 140

Les Congolais ont voté dans le calme, le 29 octobre, pour élire leur Président de la République

Vingt cinq millions d’électeurs congolais étaient appelés aux urnes dimanche 29 octobre pour élire le futur Président de la République ainsi que les députés provinciaux. Combien ont-ils répondu présents à ce rendez-vous historique ? Difficile de le dire pour le moment, la Commission Electorale Indépendante (CEI) n’ayant pas donné de chiffres en terme de taux de participation. Mais, tout le monde sait que l’engouement observé le 31 juillet 2006 lors du premier tour de la présidentielle et des législatives, ne s’est pas repété ce 29 octobre. Il est donc probable que le taux de participation générale soit en déça de 70% (taux de participation au premier tour). Toutefois, s’il y a un pari qui a été gagné par les Congolais, c’est celui d’ avoir organisé ce deuxième tour des présidentielles dans une atmosphère générale de calme.

Outre quelques cas isolés de troubles survenus, notamment à Bumba dans la province de l’Equateur et à Fataki dans l’Ituri, où il y a eu mort d’hommes et saccage d’une douzaine de bureaux de vote (à Bumba), tout s’est relativement bien passé. C’est du moins ce qu’a dit le Président de la CEI, l’Abbé Appolinaire Malu Malu, lors d’une conférence de presse tenue dans la soirée du 29 octobre au Grand Hôtel Kinshasa, devant une foule de journalistes et d’observateurs internationaux. Et comme annoncé lors de cette conférence de presse, pour le cas de Bumba, une délégation de la CEI s’est rendue sur place le 30 octobre pour constater et établir les faits avant de réorganiser jeudi 2 novembre, le vote dans les bureaux affectés, pour ne pas pénaliser les électeurs mobilisés.

A Kinshasa, la pluie diluvienne qui s’est abattue très tôt sur la ville, a failli empêcher les 4 millions d’électeurs kinois d’aller s’acquitter de leur devoir civique. La fi bre patriotique et l’esprit civique étaient pourtant plus forts que tout. Et la majorité des électeurs kinois, avant même que le ciel ne ferme ses vannes, munis de leurs parapluies, se sont rendus aux urnes pour voter.

Monseigneur Marini Bodho, l’ancien président du Sénat qui intervenait sur la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC) lors de la soirée électorale organisée ce jour par la CEI, avait

Par Sy Koumbo S. Gali, Bilamekaso Tchagbele, Carmine Camerini, Fathya Waberi, Henri Burgard, Laurent Sam Oussou, Marie-eve Saint-georges, Samy Passalet Frederick et Thierry Kranzer.

salué le civisme des Kinois qui, malgré la pluie, sont sortis massivement pour aller voter. Pour lui, il est fort probable que Kinshasa puisse obtenir le taux de participation le plus « appréciable » par rapport au reste du pays.

En effet, dans le Congo profond, on a noté un engouement moindre des électeurs par rapport au premier tour. A Bandudu, si le vote s’est déroulé dans le calme et la sérénité, la MONUC a constaté que les électeurs ne se bousculaient pas devant les bureaux de vote. Même chose dans le Bas-Congo

où, comme à Kinshasa, la pluie s’est invitée à l’événement.

A Aru, dans l’Ituri, à la fermeture des bureaux, il était annoncé un taux de participation de 66% contrairement au premier tour où plus de 70 % d’inscrits ont voté. Un fait marquant à Aru, c’est l’absence des témoins du candidat Bemba dans les bureaux de vote, faute d’accréditation. Raymond Kamba Opima, président du Mouvement de Libération du Congo (MLC) pour le territoire d’Aru explique cela par une erreur de la hiérarchie du MLC: « Les

A Bukavu, comme partout en RDC, les Congolais ont rempli leur devoir civique dans le calme (Photo Elia Varela Serra/MONUC)

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MONUC BULLETIN N° 140 444 MONUC BULLETIN N° 140 MONUC BULLETIN N° 1 MONUC BULLETIN N° 140

accréditations auraient été données à

Kinshasa, mais elles se seraient égarées à Bunia ». Bernadus Brock, le seul observateur international à Aru a fait le même constat : «Dans l’ensemble, j’ai trouvé que le scrutin s’est très bien déroulé, mais une chose m’a frappé sur l’ensemble des centres que j’ai visités je n’ai rencontré que deux représentants du parti de Bemba ». Toujours en Ituri, notamment à Fataki, comme souligné plus haut, un geste incontrôlé d’un militaire, apparemment ivre, qui a abattu deux agents de la CEI a jeté de l’émoi dans l’assistance. Ce geste reste jusque là inexpliqué.

A Bunia, la délégation de la MONUC- Ituri, conduite par le Directeur du Bureau, Charles Gomis, a pu constater que le vote s’est déroulé dans le calme.

A Uvira, le calme a également regné. Si le taux de fréquentation des bureaux a été estimé faible par rapport au premier tour, au nord du territoire, notamment à Sange, 80% d’électeurs ont voté.

La seule fausse note de la journée électorale a été l’arrestation à Kiliba, d’un témoin du MLC dont l’identité fi gurant sur sa carte de témoin n’était pas la même que celle de sa carte d’électeur.

Dans le Maniema, comme au premier tour de la présidentielle et des législatives, les populations ont montré leur détermination à aller de l’avant dans le processus électoral. Elles sont allées voter dans la paix et la tranquillité leurs futurs dirigeants. Mais, comme partout ailleurs, si les bureaux ont ouvert très tôt, les électeurs eux se sont

faits attendre. La mobilisation n’a pas été aussi forte qu’au premier tour.

Dans le nord Katanga, notamment à Kalémie, les responsables locaux de la CEI, pensent que le taux de participation de 70% risque de ne pas être atteint.

Hormis les incidents enregistrés à Bansakusu, Bikoro, Mbandaka, Bumba, il y a une forte mobilisation des populations dans la province de l’Equateur. Les témoins des partis politiques, les observateurs nationaux et internationaux – ceux de l’Union Européenne et de la Fondation Carter- présents dans les bureaux ont constaté dans l’ensemble un bon déroulement du scrutin, sous tendue par une bonne organisation de la CEI et une présence forte et dissuasive de la Police.

Le processus de paix en République Démocratique du Congo (RDC) est fortement soutenu par la Communauté internationale qui suit de près son déroulement, notamment l’organisation des élections qui doit être l’aboutissement de ce processus. Qu’il s’agisse des Nations Unies, du CIAT (Comité International d’Accompagnement de la Transition), du Comité International des Sages, de l’Union Européenne, des Etats Unis d’Amérique et d’autres organisations, tous ont salué l’esprit civique qui a caractérisé les Congolais et qui a permis d’organiser le deuxième tour de la présidentielle et les provinciales, dans le calme et la sérénité.

Par Sy Koumbo S. Gali

La Communauté internationale salue la maturité des Congolais

Les Nations Unies, à travers la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC), saluent la bonne tenue du second tour de la Présidentielle et des élections provinciales en RD Congo. La MONUC a rendu hommage « au peuple congolais pour le calme et la discipline dont il a fait preuve lors de ces élections ».

C’est du moins ce qui ressort d’un communiqué de la Mission onusienne, daté du 30 octobre 2006. Pour la MONUC, qui a déploré quelques cas d’actes de violence, principalement dans la province de l’Equateur, le crédit du succès de ce scrutin revient d’abord

« au peuple congolais qui a fait preuve

d’une maturité et d’un sens civique Les électeurs de Kindu attentendent calmement avant de voter (Photo Bilamekaso Tchagbele/MONUC)

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exemplaires, et à tous ceux qui, depuis

des mois, travaillent à la réussite de ce processus ». La MONUC félicite la Commission Electorale Indépendante (CEI), la Police Nationale Congolaise (PNC), les Forces Armées de la RDC (FARDC), les médias, les partis politiques, les ONG tant nationales qu’internationales ainsi que toute la Communauté internationale pour leurs efforts conjugués qui ont permis la réussite du processus. La MONUC a toutefois réaffi rmé « l’engagement des Nations Unies à soutenir le peuple congolais dans ses efforts visant à renforcer la stabilité, la démocratie et le développement durable dans l’ensemble du pays ».

Le CIAT n’est pas en reste.

Tout en saluant « le courage, la forte mobilisation, le sens de responsabilités et l’esprit civique des Congolais », le Comité International d’Accompagnement de la Transition a rendu un hommage particulier « au travail effectué par la CEI ainsi que par tous ceux ou celles qui ont travaillé sans

répit à travers le pays pour s’assurer que ces élections puissent se dérouler dans les meilleurs conditions… ». Le CIAT a toutefois appelé « au calme et au sang froid pendant la période d’attente des résultats provisoires des élections », soulignant par ailleurs que

« la CEI reste la seule autorité habilitée à proclamer les résultats provisoires et la Cour Suprême, la seule habilitée à les valider ».

Le Haut Représentant de l’Union Européenne pour la Politique étrangère et de sécurité commune, Javier Solana, a salué aussi le bon déroulement du second tour des élections présidentielles et provinciales avant de préciser que

« la déclaration d’intentions post- électorales adoptée par les deux candidats en lice constitue un signe particulièrement encourageant.

L’ensemble de la classe politique congolaise devra respecter le verdict des urnes et se consacrer exclusivement au bien du peuple congolais tout entier ». Il a rendu hommage à la CEI et salué le rôle joué par la Communauté

internationale sur le terrain : « Les Nations Unies (MONUC), l’Union Africaine (Comité des Sages) et ses Etats membres, ainsi que les soldats de l’EUFOR et la mission d’Observation Electorale de l’Union Européenne ont en effet, tous ensemble contribué au succès de ces élections ».

Les Etats-Unis ont pour leur part félicité la population de la RDC pour

« avoir accompli avec succès le tour fi nal des élections présidentielles et les élections provinciales » avant de se réjouir de « l’appel conjoint des candidats à la présidence », demandant à leurs supporteurs de s’abstenir de toute violence. « Nous nous réjouissons également de leur déclaration commune promettant le respect des résultats électoraux. Un tel leadership contribuera à assurer que le peuple congolais connaisse la paix, la stabilité et la démocratie », a conclu le porte-parole de la Maison blanche qui s’exprimait ainsi au nom de son pays.

Des propositions à l’africaine pour la reconstruction de la RDC après le conflit

Dans le but de mobiliser le soutien international en faveur de la reconstruction et le développement post-conflit en République Démocratique du Congo, quatre anciens chefs d’Etat africains sont arrivés à Kinshasa le 3 novembre dernier, où ils ont rappelé l’importance du processus électoral en RDC qu’ils ont qualifié de vital pour le développement de la Sous région.

Par Myriam Abedi

La visite de ces personnalités et anciens chefs d’Etat africains, à savoir le général Abdul Salami Abubakar du Nigeria, Pierre Buyoya du Burundi, Sam Nujoma de la Namibie et Jerry Rawlings du Ghana, entre dans le cadre d’une nouvelle initiative africaine pour aborder les questions urgentes et à venir, relatives à la réconciliation et à la reconstruction des pays post- confl its, comme la RDC qui sort d’un confl it ayant fait plusieurs victimes et qui vient d’élire démocratiquement ses dirigeants. C’est du moins ce qu’indique le communiqué de presse

De gauche à droite: Sam Nujoma de la Namibie, William Swing de la MONUC, Jerry Rawlings et Pierre Buyoya du Burundi lors de la rencontre

au quartier général de la MONUC (Photo Myriam Asmani/MONUC)

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rendu public à l’issue des entretiens que

ces anciens chefs d’Etat ont eus avec les différentes autorités congolaises et celles de la Communauté internationale.

Solidarité africaine

« Nous sommes ici pour exprimer notre solidarité à tout le peuple congolais et pour le maintien de la paix dans ce pays. Nous apportons aussi un grand message, à savoir, que toute l’Afrique soutient le peuple congolais afi n que la paix soit maintenue en RDC, et que ce pays poursuive son progrès. Nous voulons donc nous assurer du maintien de la paix, mais aussi que le peuple va accepter les résultats des élections pour une bonne issue de ces scrutins », a déclaré le doyen de la délégation, l’ancien président du Nigeria, le général Abdul Salami Abubakar à Radio Okapi.

Ces anciens chefs d’Etats font partie du Forum Africain qui regroupe des anciens présidents, anciens chefs de gouvernements et d’autres leaders africains. La mission majeure du Forum Africain est de soutenir la réalisation des objectifs de l’Union Africaine (UA) ainsi que ses initiatives et ses activités au niveau national, sous-régional et régional.

A Kinshasa, les membres du Forum Africain ont eu une séance de travail avec le chef de la MONUC, William Lacy Swing, qui leur a rendu compte

du résultat du travail abattu par la MONUC sur le déroulement des élections. Les anciens chefs d’Etat et de gouvernements africains ont eu à le féliciter et souhaité que le travail de l’ONU ne s’arrête pas en si bon chemin.

Au nom de ses pairs, Pierre Buyoya a déclaré à la presse congolaise qu’avec ces différents interlocuteurs, la délégation a beaucoup parlé de la RDC, au moment où elle vient de terminer le second tour de l’élection présidentielle.

Après avoir souligné que la RDC est un pays-clé en Afrique en général et en Afrique centrale en particulier, M.

Buyoya a dit que le Forum, en attendant les résultats des élections en RDC, est venu surtout adresser un message d’appui, de solidarité et de félicitation au peuple congolais pour sa conduite pendant les deux tours de ces élections.

Il a également précisé que les 4 chefs d’Etat étaient venus apporter aux acteurs politiques congolais et aux deux candidats au second tour de l’élection présidentielle un message clair pour qu’à « la proclamation des résultats, le pays demeure en paix en vue de permettre à celui qui ne va pas gagner d’accepter le verdict des urnes, suivant les règles démocratiques ».

Un processus diffi cile

Rappelons que le président Buyoya

a eu à conduire quelques jours avant une délégation des observateurs de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC). A cette occasion, il a lancé un message au peuple congolais à la veille du double scrutin : « le message que je voudrais faire passer et surtout aux leaders, c’est que la construction de la paix et de la démocratie est un processus diffi cile et de longue haleine ; un processus que je dirais même éprouvant, mais une des règles d’or, c’est de ne jamais se lasser. Il faut chaque jour, malgré les diffi cultés, les écueils, les échecs, aller de l’avant. C’est seulement à force d’efforts et surtout de volonté qu’on peut en sortir un jour. Ce n’est pas seulement le cas du Burundi, mais l’histoire des peuples, des nations, nous enseigne toutes ces réalités. Il y a des pays qui sont passés par des guerres, des guerres civiles mêmes, mais qui sont aujourd’hui prospères.

Cela, parce qu’ils ont voulu se sortir de cette situation et aller de l’avant.

Les Congolais ne doivent pas perdre espoir, ils sont sur la bonne voie », a- t-il indiqué avant d’ajouter que l’acte que les Congolais viennent de poser était très important surtout « quand on se rappelle ce qui s’est passé fi n août », a dit Pierre Buyoya avant de lancer un message d’apaisement à l’endroit de la population.

les anciens présidents et chefs du gouvernement africains sont venus adresser un message d’appui, de solidarité et de félicitation au peuple congolais pour sa conduite pendant

les deux tours des élections (Photo Myriam Asmani/MONUC)

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La MONUC vole au secours de l’Hôpital général de Kinkole et de la population environnante

L’Hôpital général de Kinkole (situé dans la banlieu de Kinshasa) dispose désormais de l’eau potable.

Son réseau d’adduction d’eau vient d’être réhabilité par la MONUC. Financés à hauteur de 12.944 dollars US, dans le cadre des projets à impact rapide (QIPS) de la MONUC, ces travaux de réhabilitation ont été exécutés par l’ONG, “Association de Développement des Infrastructures en milieu Rural (ADIR)”, en partenariat avec les autorités de l’hôpital général de Kinkole. Les travaux ont duré quatre mois, de février à mai 2006.

Selon Mujahid Alam, le conseiller principal du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la RDC et coordonnateur des chefs de bureaux de la MONUC, cet ouvrage permettra de fournir de l’eau potable, non seulement aux patients et au personnel soignant de l’hôpital, mais également à la population environnante qui n’avait plus accès à l’eau potable depuis mai 2004, suite à la panne du système autonome de fourniture d’eau de l’hôpital.

Grâce à cette réhabilitation, les conditions d’hygiène au sein de l’hôpital et sanitaires (l’hygiène corporelle des malades et la propreté des latrines) des habitants environnants de l’hôpital pourront s’améliorer. L’eau étant aussi à disposition, les femmes et les jeunes fi lles, obligées d’aller chercher l’eau très loin, pourront voir

leurs tâches s’alléger. En gros, ce projet aura un impact certain sur l’amélioration de la qualité de vie des populations de l’hôpital et environnantes.

Le nombre de bénéfi ciaires directs de ce projet s’élève à 588 personnes (malades, personnel soignant et accompagnateurs de malades). Les bénéfi ciaires indirects sont évalués à 2.000 personnes dont 52 % de femmes habitant près de l’hôpital.

Prendre en compte les besoins de la population

M. Mujahid Alam a rappelé que le rôle de la MONUC devait se limiter à son mandat qui est celui de maintien de la paix et de la sécurisation des élections. Mais la Mission va au delà de ce mandat en réalisant ce genre de projets, qui prend en compte les

préoccupations quotidiennes de la population congolaise en améliorant ses conditions de vie et de santé.

L’ouvrage ainsi inauguré s’inscrit dans le cadre d’une série d’autres projets réalisés par la MONUC ou en cours d’exécution à Kinshasa au courant de l’année 2005-2006.

Il s’agit de la réhabilitation du Centre Pénitencier de Rééducation de Kinshasa (l’ex- prison de Makala) , dans la commune de Selembao, de la construction du mur de l’hôpital Roi Baudouin dans la commune de Masina , de la production vivrière et maraîchère au plateau de Bateke en faveur des enfants vulnérables hébergés à Mikonga , de l’appui à la formation de 300 femmes sur les techniques de transformation du poisson frais en poisson salé sur la place de la Victoire dans la commune Par Adèle Lukoki

La nouvelle pompe (G) et les nouveaux matériels électriques (D) permettront désormais à l’hôpital de Kinkole et à la population environnante d’accéder à l’eau potable (Photos Pierre Isofose/MONUC)

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de Kalamu , du recyclage de déchets à

Mombele, dans la commune de Limete, du projet de construction de toilettes publiques à l’université de Kinshasa, dans la commune de Lemba et du séminaire sur la sécurité en RDC.

Près de 95.000 dollars sont ainsi investis à Kinshasa pour des projets de proximité. Chaque année, la MONUC consent une contribution d’un million de dollars en RDC pour réhabiliter des infrastructures médicales ou routières ainsi que d’autres ouvrages tels des ponts, des écoles, etc…

Des populations sont aussi aidées à reprendre des activités économiques, notamment celles qui consistent à alléger les souffrances des femmes victimes de violences sexuelles.

Le représentant de M. Swing à cette cérémonie a encouragé les populations dans la poursuite des efforts de reconstruction et d’amélioration de leurs conditions de vie, lesquels sont des objectifs complémentaires à la restauration de l’Etat et à la consolidation des institutions élues et démocratiques, chargées de la paix, de la protection et du développement de la RDC.

Pour sa part, le médecin de staff de

cet hôpital, Dr Ngandu, a, au nom du médecin directeur, des malades et du personnel soignant, remercié la MONUC pour cette action combien salvatrice, tant pour les malades que pour la population environnante.

Ce projet est une des solutions aux multiples problèmes auxquels fait face cet hôpital, dont ceux concernant la rad iologie, l’échographie, et l’orthopédie.

Mujahid Alam en compagnie de la responsable du Proframme QIPS de la MONUC, Siria Maniam, suivant attentivement les explications

d’un medecin de l’Hôpital de Kinkole (Photo Pierre Isofose/MONUC)

La population habitant les environs de cette institution médicale a également assisté à l’inauguration de cet ouvrage (Photo Pierre Isofose/MONUC)

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MONUC: Mission difficile en extrême Sud Kivu

« N’ayez plus peur, la MONUC est là. Il faut saisir cette chance de dire tout ce que nous subissons, de dénoncer les exactions que nous vivons au quotidien» : Ces propos sont ceux du chef de l’administration qui s’adressait ainsi à une quarantaine de notables venus rencontrer la délégation de la MONUC le 13 octobre 2006 dans la salle de l’église catholique de Misisi.

Par Thierry Kranzer

Le chef de l’Administration, dont l’intelligence et les compétences contrastent avec le chaos ambiant qui règne à tous les niveaux dans ces lieux, a lancé cet appel pour rassurer ces notables peu habitués à voir une aussi imposante délégation venir s’enquérir de leur situation. En effet, depuis le début de l’année, des informations diverses arrivent à répétition sur les abus commis dans la région. Et ici, si la chaleur poussiéreuse se dispute la suprématie aux vents de sable qui sans cesse viennent gêner les yeux et interrompre les réunions en plein air, on s’attend toujours au pire tous les jours.

Ce jour là, c’était un vendredi 13 octobre. La délégation de la MONUC était aussi composée de 13 membres.

Treize personnes, issues des différents services de la MONUC, notamment ceux des droits de l’Homme, de la Protection des enfants, des questions Genre, de l’Information publique, du Service électoral et des Affaires civiles.

Un signe fort pour une population désespérée qui attend que tourne enfi n le

vent de la malchance. Mais cette visite est une première, pour cette localité de l’extrême Sud du Kivu (située à 5 km du Maniena et à 30 km du Katanga) depuis l’ouverture en mars 2004 de la base MONUC à Uvira plus au Nord (220 km et 10 heures de voiture si les rivières le permettent). Le décor dans

cette église est à la hauteur des lieux.

Construit à la hâte, de briques en terre cuite, l’autel, jamais terminé est bricolé à l’économie ; tout comme la toiture, en partie en tôles, tandis que l’autre moitié est en paille. Cette architecture confère à l’édifi ce un rôle de fi gurine dans cette ville de passage.

Dans l’église, les gens sont assis sur des planches tordues, faisant offi ce de bancs, fi xés sur des pieux, plantés dans la terre battue à la surface inégale.

Aux fenêtres se sont agglutinés des dizaines d’enfants qui ne comprennent pas grand-chose à ce qui se dit.

Ici, il n’y a pas que les 12.000 habitants de Misisi qui souffrent; il y a aussi et surtout les 6.000 allogènes, appelés ici « étrangers », qui sont des jeunes venus de Kalemie (Katanga), Kindu (Maniema) et de Bukavu, chef-lieu du Sud Kivu, pour tenter leur chance en cherchant de l’or. Ce travail leur procure un revenu moyen

La délégation de la MONUC débarquant à Misisi (Photo Thierry Kranzer/MONUC)

Rencontre à l’église construite de briques en terre cuite et où des planches tordues, font offi ce de bancs

(Photo Thierry Kranzer/MONUC)

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de 100 à $200 par mois, bien plus que

la moyenne provinciale qui se situe entre 30 et $50. Ces « étrangers » sont les premières victimes d’une horde de soldats analphabètes commandée par un adjudant chef qui fait offi ce de shérif dans le coin. « Ici, les soldats se comportent avec les hommes, comme nous n’oserions pas nous comporter avec nos animaux », nous lance un témoin. « On taxe, on fouette et on bat, au vu et au su de tous », explique un commerçant de passage.

D’ailleurs, c’est la paillote adjacente au seul hôtel du coin, qui sert de lieu de torture. Il n’est pas rare d’y voir des gens, bras attachés dans le dos, battus à coup de pied dans le ventre.

C’est comme cela que l’on règle les problèmes de dettes à Misisi. « Hein, dit leur, à la MONUC que les gens sont battus par les militaires dans la paillote, alors dit leur, c’est pas vrai ? », insiste un passant auprès du réceptionniste.

Celui-ci ne dit mot. Je le fi xe du regard, il baisse des yeux remplis de honte et acquiesce timidement de la tête.

La délégation des droits de l’Homme de la MONUC arrivée dans la matinée du 13 octobre a pu régler quelques problèmes, et des personnes arrêtées arbitrairement ont été relâchées à la hâte, souvent pieds nus, par la porte arrière du cachot. Au plafond pend une corde qui a sans doute servi à torturer.

La rumeur circule maintenant…30

véhicules de la MONUC sont arrivés á Misisi ! Les soldats-shérifs, chasseurs de taxes ont disparu de la circulation.

Nous apprendrons le lendemain que ceux qui occupaient la mine d’or ont plié bagage dans la nuit. Pour une fois, la rumeur a joué en faveur de la MONUC.

La valse des taxes

Ici, tout est monnayable. Les voitures sont taxées pour on ne sait quelle raison à 5.000 francs ($10), payable de préférence en or. Les dernières élections ont été aussi une nouvelle source de revenus pour policiers et militaires.

Tout ceux qui n’ont pu prouver leur participation au vote grâce à l’encre indélébile sur le doigt sont taxables…

généralement, ce sont les étrangers qui n’ont pu se permettre une semaine de voyage pour aller s’acquitter du devoir électoral à Kalemie, ou à Bukavu. Le non vote devient donc un délit, enfi n…

un business.

Pas de justice pour les étrangers Et lorsque ces «étrangers» se plaignent auprès du semblant de justice locale

… ils ont souvent, pour leur malheur, affaire à un cousin, un frère, un oncle ou même un père du bandit. Ce qui complique et aggrave davantage leur situation. Les militaires sont des locaux, notamment des Maï Maï

devenus combattants par la force des choses, lorsque le pouvoir central a irrigué cette contrée de Kalachnikovs pour tenter de faire face aux milices

« rwandophones ». Des armes jamais récupérées et qui restent source d’insécurité permanente.

Par la force des choses, ces militaires sont devenus des représentants de la loi. Les civils font appel à eux pour régler leurs problèmes de dettes ou autres. A coup de fouet, les hommes en kaki justifi ent un pourcentage sur la somme récupérée. Rencontré quelques jours plus tard, à 12 km de là, le numéro 3 de la 115ème brigade dont dépend cette unité se dit pressé de voir ces soldats sans formation, ni éducation, partir au brassage.

600 personnes pour la MONUC En fi n de matinée du 14 octobre, une réunion d’information électorale a été improvisée par les services de l’information et de l’électoral. Elle a rassemblé plus de 600 personnes sur la place du chef de la localité. La MONUC n’a pas fait dans la demie mesure. Dans sa délégation, il y avait le vice-président du bureau de la CEI du Sud Kivu, M. Muke, orateur incomparable qui a converti des milliers de personnes à la cause électorale. Ici, plus qu’ailleurs, les gens ont besoin d’entendre, d’écouter, d’être informés, de savoir. Ils souhaiteraient parler aussi …Mais ils ont peur. On mesure ici tout le potentiel pédagogique et pacifi cateur de l’information et de la communication. Au cours de la réunion, les mots ne sont pas mâchés, car les attentes sont trop grandes : «Nous sommes aussi venus parce que nous savons que des hommes en uniforme se comportent mal avec la population».

…Cries de joies, applaudissements. La MONUC est ovationnée. Le chef de l’Administration se lève pour calmer la foule et permettre que la réunion se poursuive. Les attentes de la population sont immenses, mais la peur noue les ventres « si nous parlons, ils vont nous fouetter… », entend-t-on dans le brouhaha. Les principales attentes

Les quatre écoles primaires de Misisi ont reçu chacune 50 cahiers de note MONUC (Photo Thierry Kranzer/MONUC)

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viennent des commerçants de Bukavu,

proies rêvées pour les militaires locaux qui les taxent pour n’importe quoi.

Pendant que les services de l’Information et de l’Electoral poursuivent leurs exposés publics, les délégations de la Protection de l’enfance et des Droits de l’Homme avec pour le premier Ann Makome et Deo Mihigo et pour le second Ana Maria Upegui, Eirini Louppi et John Kiza, enregistrent les dépositions et témoignages. Là aussi, l’équipe est venue, renforcée par la présence de l’auditeur militaire d’Uvira et de son inspecteur principal. Le but est de faire passer un message clair : Misisi ne sera pas un havre de paix pour les bandits. Ils ont également rappelé le mandat de la MONUC qui est aussi celui de surveiller les abus et violations des droits de l’Homme, même dans les contrées les plus inaccessibles ! Une dizaine de cas fl agrants d’abus ont été enregistrés. Finalement, ce sont 11 pages d’un rapport concluant à un contexte désastreux d’impunité quasi- généralisée, aggravée par le caractère enclavé du lieu qui a été rédigé.

Mais pour ne rien laisser au hasard, la MONUC a également inclut dans sa délégation des représentants de la société civile d’Uvira et de Fizi. Eméritem, « l’ Uviroise », sera décisive pour rassembler en quelques heures tout ce que la ville compte de représentativité féminine pour la meilleure tenue d’une réunion de vulgarisation de la récente loi de lutte contre les violences sexuelles. De l’autre côté, Evariste, le « Fizien », sera un point focal déterminant pour les relations avec les associations et énergies locales. De nombreux enseignements et informations découleront de ces rencontres.

Les mines d’or, la source du mal Samedi après-midi vers 16 heures, nous partons à la rencontre des fameuses mines d’or, sources de tant de litiges. Il faut faire vite pour être de retour avant la nuit. L’expérience précédente avait montré que nous n’étions pas préparés

à une marche d’une heure par 40 degrés, d’où ce départ tardif.

Apres une heure de marche, nous arrivons à la mine

« La Mama » qui a fait la célébrité de Misisi dans les années soixante en raison de son rendement exceptionnel. Mais il y a aussi «Tontine»

et enfi n «Safi na», la préférée des militaires.

Ici l’on paye 8 dollars par heure, le droit de creuser dans une galerie surchauffée ou trop froide selon les couloirs. Les cailloux extraits sont emmenés dans des

«tanks » d’eau, dans la plaine. C’est dans ces piscines artifi cielles que l’on séparera la poudre d’or de

la poussière des cailloux broyés á la main. Les creuseurs se plaignent : «Les militaires prennent notre place dans la mine, ou nous obligent à creuser pour eux ». Mais lorsque nous demandons des noms, des grades, la peur prend le

dessus, les visages se fi gent et on nous fait comprendre qu’il vaut mieux que nous partions. Ils souhaiteraient être aidés sans nous donner les moyens de le faire.

Un creuseur essaie de séparer la poudre d’or de la poussière des cailloux broyés á la main (Photo Thierry Kranzer/MONUC)

Une gallerie à Misisi (Photo Thierry Kranzer/MONUC)

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Les Pygmées de la Reine Sidonia

Dimanche 15 octobre, tout le monde est debout à 5h30. C’est notre dernière demi-journée de récolte d’informations et tellement de souffrances à entendre, outre les arrestations arbitraires, des viols et disparition d’enfant. Le groupe est maintenant éclaté. Dès samedi, l’équipe éléctorale-Okapi avec Rigobert Kumbo et Fiston Ngoma est retournée à Fizi pour une séance d’information électorale avec une cinquantaine de notables, mais aussi pour s’enquérir de la disparition quelques jours plutôt de 7.200 bulletins de vote présidentiel.

A Misisi, l’équipe «Information publique-Droits de l’enfant », part pour une nouvelle expédition pédestre. Cette fois ci vers l’Ouest, à la rencontre de la Reine Sidonia et d’un village perdu de pygmées où nous nous inquiétons de l’avenir des enfants. Mais pour y arriver, nous devrons traverser la fameuse rivière aux crocodiles, Kimbi.

Il nous coûtera 100 francs la traversée aller- retour sur une planche de deux mètres carrés aux fl ottants de bidons tirée par une corde de part et d’autre de la rivière. De l’autre côté, nous apprenons que nous sommes au Maniema ! Dans le village de Kalondo Kibuyu, nous sommes reçus par la Reine Sidonia,

une Mubembe, l’ethnie dominante du territoire de Fizi. Elle vient juste de revenir de cinq années d’exil à Kalemie. Son village a été détruit cinq fois par les milices rwandophones et ceux de l’UNITA angolaise entre 2002 et 2003. Un retour qui, pour la population locale, symbolise aussi le retour durable de la paix.

Durable…c’est vite dit. La confi ance manque encore à l’appel. Fort de l’expérience des fuites répétées, on n’élève plus rien ici. C’est trop risqué. La Reine dont on est en train de construire la nouvelle maison, se présente comme une protectrice des pygmées qui vivent à un kilomètre dans une dizaine de huttes sorties de l’âge de pierre. Tout est fait d’herbes, de bois et de pierre. L’intérieur est décoré de plumes. Nous ne trouvons qu’un vieux pygmée resté pour garder la douzaine de huttes très alignée. La population part dans sa totalité chasser dans la forêt au lever du jour en emmenant femmes, bébés, enfants et vieillards. Il en est ainsi depuis la nuit des temps chez les premiers habitants du Congo. Un goût de mythe du paradis perdu nous prend à la gorge.

Une autre planète à cinq kilomètres d’une concentration exceptionnelle de voyous. Heureusement, la rivière aux

crocodiles sépare les deux mondes.

L’objectif de Sidonia est de favoriser l’alphabétisation des Pygmées, mais elle avoue avoir bien du mal à les retenir dans les écoles. Il est rare qu’ils fi nissent l’année scolaire, rattrapés par l’appel de la forêt et ses savoirs traditionnels indispensables. Même sans l’école, les deux communautés se comprennent. D’ailleurs, les Pygmées ou plutôt les Wambote, parlent le Kimbote, si proche du Kiswahili.

Pour illustration, le verbe dormir, Kusema en swahili devient Kuysama en Kimbote, Kukula (manger) devient Kulia, Kumwya devient Kuwa et Moya, Mbili, Tatu (un, deux trois) deviennent respectivement Kamo, Bibili et Bisatu.

Avant notre départ, nous apprendrons encore l’existence de fosses communes de pygmées 0020 à 7 ou 8 km, exterminés par les milices durant la dernière guerre, mais aussi la persistance d’une insécurité totale liée à la prolifération des armes légères dans les villages.

11 pages de rapport

En cinq jours, dans l’extrême Sud du Kivu, sur l’axe Baraka-Fizi-Lubondja- Lulimba-Misisi (130km), les différents groupes de la Mission MONUC ont totalisé sept réunions d’information électorale touchant près de 1.200 personnes, notamment des notables ; ils ont distribués 6.000 documents d’informations électorales, tenu trois réunions de sensibilisation sur les droits de l’Homme, dont les droits des enfants et de la femme, relevé une douzaine de cas de violations fl agrantes des droits de l’Homme.

Des ateliers de sensibilisation sur les droits de la personne arrêtée, la lutte contre les violences sexuelles et la sensibilisation sur les libertés publiques liées aux élections ont été organisés à l’attention des agents de l’Etat (ANR et PNC) et des membres de la société civile. Des documents didactiques ont été distribués aux différents participants. Un réseau informel de femmes a été mis en place

La traversée de la fameuse rivière aux crocodiles, Kimbi pour arriver au village des Pygmées (Photo Thierry Kranzer/MONUC)

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pour la sensibilisation aux fi ns de la

lutte contre les violences sexuelles.

Parmi les autres informations recueillies fi gurent des témoignages sur

l’exploitation illégale de mines d’or par des soldats, l’existence de fosses communes de pygmées exterminés par des milices durant la dernière guerre,

ou encore huit cas de viol commis à Lubondja par des éléments hutus rwandais entre janvier et mai 2006.

Il faut sauver Bébé «Alsace»

Il est 11 heures 20 ce 15 octobre lorsque la délégation est prête à partir avec une heure de retard sur le programme. Mais, une dernière affaire nous chagrine encore…nous sommes sollicités par un individu qui souhaite vendre un bébé gorille à la MONUC. Nous nous consultons, la vente et la détention de ces animaux étant interdites. Nous sommes aussi vexés que l’on ait pu prendre la MONUC pour un acheteur potentiel d’une espèce protégée. Nous

montons une opération de sauvetage en nous faisant passer pour des acheteurs potentiels. On nous indique le lieu de détention de la bête. « Ce n’est pas mon domaine de compétence

», nous lance l’auditeur militaire. Et nous voilà dans un hangar, au bord de la route principale, chez les suspects braconniers. On extrait la petite victime de son cachot. Il s’agit d’une petite femelle chimpanzé de huit mois, traumatisée, portant des plaies aux

quatre membres. Elle se jette dans nos bras. L’unanimité est faite, il est hors de question de la laisser.

Notre interlocuteur est refroidi. Il croyait faire une affaire, nous lui proposons le commissariat de police.

La présence de l’auditeur nous confère une autorité légitime. Le jeune homme paniqué, assure qu’il ne savait pas que l’espèce était protégée. En tout état de cause, il n’est qu’un intermédiaire.

D’ailleurs, il veut être protégé. Ceux qui lui ont confi é la bête réclameront le bénéfi ce. Nous lui proposons un certifi cat de police certifi ant la remise de l’animal à l’équipe de la MONUC pour sa sauvegarde et sa protection.

J’extrais le petit bébé du local, pendant que les collègues entament une séance de sensibilisation sur la protection des espèces menacées devant la trentaine d’enfants accourus.

Un peu plus tard, nous obtenons un document du chargé de l’environnement nous autorisant à transporter l’animal jusqu’à son havre de paix, le Centre Lwiro de Bukavu qui prend soin des chimpanzés orphelins.

Nous souhaitons l’appeler « Swingi » en l’honneur du chef de la MONUC.

Mais cette proposition ne fait pas l’unanimité. Elle est jugée comme pas très diplomatique par certains…

Finalement, il y aura un consensus pour le nom exotique d’Alsace. La petite peut alors se lâcher. Elle se met à l’aise et j’essuie son premier pipi. Il est douze heures et nous reprenons le chemin du retour. Après huit heures de voyage, une journée sans repas, nous arrivons extenués à la base pakistanaise de Baraka. Le lendemain 16 octobre cinq jours après notre départ nous sommes de retour à Uvira.

Le bébé gorille Alsace sauvé des griffes des braconniers par la MONUC (Photo Thierry Kranzer/MONUC)

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Un commandant d’une milice rwandaise se rend à la MONUC/Uvira

« Je ne sais pas si je dois considérer ce jour comme le dernier d’une longue aventure, ou le premier de ma renaissance », a déclaré le Lieutenant Colonel Joy Placide Agasaro Simbi, 39 ans, à l’équipe de la MONUC/Uvira qui l’accueillait ce 25 octobre 2006. Ancien commandant en second d’une Brigade des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) basée à Kigushu 80 au nord ouest d’Uvira (vallée de Lemera), le lieutenant-colonel Placide a été récupéré près de Sange, à 40 km au nord d’Uvira le matin du 25 octobre à 5 h 30, après 10 heures et plus d’une marche de 30 km dans la nuit, en provenance d’un dispensaire de Mubere, près de Lemera*.

Par Thierry Kranzer

A gauche, l’Offi cier Boubacar Doucoure du Programme DDRRR de la MONUC et Placide en discussion lors de son arrivée

(Photo Thierry Kranzer/MONUC) Joy Placide se déplace diffi cilement.

Quatre balles dans la cuisse gauche l’ont gravement handicapé. C’était le 24 juillet 2006, lors d’une embuscade tendue par ses frères d’armes pour empêcher sa fuite et celle de 15 autres membres des FDLR qui avaient décidé de rejoindre le Rwanda avec l’aide de la MONUC. « Sept de mes hommes ont été tués dans l’embuscade », déclare Joy, « mais je sais que d’autres sont aujourd’hui sains et saufs au Rwanda ».

Au siège de la MONUC, Joy ne se défait plus d’un immense sourire que son visage a du mal à contenir. Le sourire d’un miraculé qui n’osait pas imaginer pareil dénouement lorsqu’une rafale a interrompu sa course vers la liberté, il y a trois mois.

Il y est titulaire d’une maîtrise de mathématique et de physique. Il a aussi obtenu une licence de pilote d’avion au Canada en 1994. Aujourd’hui, il n’a qu’un seul désir : mettre ses compétences

au service du développement de son pays. Joy a passé une bonne partie de sa jeunesse en Europe où son père diplomate occupait, durant quatre ans, un poste de Premier secretaire à l’Ambassade du Rwanda auprès des Pays Bas. Il dit avoir beaucoup voyagé en Belgique, en Allemagne et en France.

Il est rattrapé par la guerre en 1996.

Il passera six mois à l’état-major Interamwe à Kinshasa sous le régime de Laurent Désiré Kabila pour lequel il affi rme avoir effectué des missions d’instruction au Tchad, au Cameroun et au Congo Brazzaville….avant de rejoindre le maquis FDLR au Sud Kivu et plus précisément à Kilembwe.

D’ailleurs, un policier en faction devant la MONUC le reconnaît. Ancien élément des FARDC, il était aussi en poste à Kilembwe, il y a quelques années. Les deux hommes éclatent de rire, surpris de se retrouver ici.

A Kigushu, 80 km au nord ouest de Uvira, Joy est devenu un membre du

bureau opérationnel de la division Sud FDLR et commandant adjoint d’une brigade dirigée aujourd’hui par le colonel Fred, «un intellectuel de formation universitaire et qui est très ouvert », selon Joy.

Avant son transfert à Bukavu, le lieutenant-colonel a pu appeler sa sœur à Kigali qui avait vent de son évasion.

Comme la plupart des offi ciers FDLR, il est en contact Internet permanent avec sa famille au Rwanda, via des soldats chargés de recueillir et de répondre aux messages des familles à partir des connexions Internet dans la plaine sur l’axe Uvira-Kamanyola.

Joy nous confi rme la volonté de nombreux éléments FDLR de rentrer au pays. Parmi les causes qui handicapent la réalisation de cette volonté, fi gure non seulement le fait que la hiérarchie voit d’un mauvais œil l’affaiblissement des effectifs, mais aussi l’étiquette de génocidaire collée à l’ensemble des FDLR. «Des jeunes qui n’ont rien à voir avec le génocide hésitent à rentrer au Rwanda de peur d’être emprisonnés ou condamnés à tort ». Il estime qu’un geste fort et clair du gouvernement rwandais pourrait susciter un retour massif de ses anciens frères d’armes. S’agissant de la démarche DDRRR (Démobilisation, Désarmement, Rapatriement, Réinsertion et Réintegration), il invite la MONUC «à persévérer en faisant preuve de diplomatie et surtout de discrétion pour ne pas mettre en danger la vie des candidats au retour ».

* Lemera se trouve à 27 km à l’ouest de Bwegera qui est située elle-même à 45 km au nord d’Uvira.

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Ituri: Lancement d’une campagne de sensibilisation sur les droits de la personne arrêtée

Le Réseau des Associations des Droits de l’Homme de l’Ituri (RADHIT) a procédé le samedi 21 octobre dernier à Bunia, au lancement d’une campagne de sensibilisation sur les droits des personnes arrêtées, en partenariat avec les divisions des droits de l’Homme et de l’Information Publique de la MONUC/

Bunia. Plusieurs officiers de la Police Nationale Congolaise (PNC) et de la Police MONUC, des membres du parquet et du tribunal, ainsi que ceux du corps des inspecteurs judiciaires et des avocats y ont pris part.

Par Codjo Houegniglo

Le district de l’Ituri, tout comme le reste du territoire de la RDC, a connu des troubles, suite aux rébellions successives et à la guerre tribale. Tout ceci a entraîné une forte criminalité et toutes sortes d’abus, avec à la clé des détentions illégales ou préventives prolongées, enregistrées dans les prisons et tous les lieux de détention.

C’est pour permettre aux personnes arrêtées de pouvoir défendre leurs droits les plus élémentaires en matière de procédures pénales, que cette campagne a été lancée.

Deux exposés sur les thèmes : « les

Grâce à cette campagne de sensibilisation, la population de l’Ituri sera en mesure d’exiger désormais le respect de ses droits (Photo Codjo Houegniglo/MONUC)

procédures d’arrestation » et « les droits de la personne arrêtée » ont été présentés au cours de cet atelier. Pour atteindre l’objectif visé, le RADHIT a, à partir de ce 21 octobre, programmé une série d’émissions sur des radios communautaires ciblées à Bunia et dans les territoires de Mambasa, Mahagi et Aru.

Au total, quatre émissions seront animées par mois sur chaque radio.

Le but du projet est d’avoir une meilleure implication des populations dans cette campagne.

Plusieurs personnes ressources ont été

désignées par le RADHIT et seront mises à contribution pour l’exécution dudit projet.

Ce qui veut dire qu’à la fi n, la population sensibilisée sera en mesure d’exiger des policiers ou des soldats opérant des arrestations, un minimum de respect des droits reconnus à une personne en état d’arrestation ou de détention.

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Les élèves invités, 30 au total, étaient

effectivement les fi nalistes des deux éditions du concours d’art organisé sur les thèmes de la paix, de la tolérance et de la vie communautaire, auquel se sont associés les 10 instituts secondaires de Kisangani. Devant l’enthousiasme du maire, de la ville, Gaspard Bosenge Akoko quant à cette initiative en même temps ludique et éducative, l’équipe Outreach a décidé de reproduire les dessins sur le mur extérieur de l’Athénée de Kisangani. Portant encore d’évidents signes de la guerre qu’a vécue cette région, le mur, long de 800 mètres, choisi comme support artistique, du fait de son emplacement géographique qui lui donne une grande visibilité au travers de la ville, a été subdivisé en 10 panneaux muraux.

Afi n de préparer les lieux, le 20 octobre, un travail préalable a été entrepris par l’unité Outreach pour rendre le mur uniformément blanc, avant la journée offi cielle de peinture. Et le 21 octobre, à 08h30, les 30 élèves se sont retrouvés sur le site pour démarrer les travaux.

Les artistes ont été répartis en groupes de 3 par panneau. Chaque groupe a reçu le matériel nécessaire pour peindre :

Kisangani : De l’art pour conjurer la violence

Dans le cadre de la campagne d’éducation civique, l’unité Outreach (Chargée de la sensibilisation communautaire) de la section de l’Information Publique/Kisangani de la MONUC a organisé une journée artistique avec les élèves, destinée à réaliser une peinture murale sur le site d’Athénée à Kisangani.

Par Samantha Buonvino

un set de cinq couleurs primaires en peinture à huile, trois sets de pinceaux, des assiettes pour mélanger les couleurs et du pétrole pour diluer les peintures.

Les pinceaux ont touché le mur à partir de 09h00 et vers 10h30, au passage du maire de la ville, les travaux étaient déjà bien avancés. Le maire a été invité à laisser sa touche sur un des panneaux, et il s’est ensuite promené sur le site pour parler avec les enfants. A chaque groupe, le maire a posé des questions, notamment aux artistes en herbe, à qui, il a laissé la latitude d’expliquer leurs sujets artistiques par rapport aux

thèmes choisis.

Il faut préciser qu’un artiste professionnel a été commis auprès de ces jeunes artistes pour leur prodiguer des conseils techniques et artistiques ; tout comme, trois autres artistes ont été mis à leur disposition par l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la Population), lesquels ont rajouté à leur travail des tableaux consacrés à la sensibilisation contre les violences sexuelles. En tout cas, cette aide précieuse des professionnels a permis aux jeunes d’avancer avec confi ance et enthousiasme dans leurs travaux, malgré la chaleur.

A la pause de midi, un repas complet a été offert aux élèves, lesquels ont terminé leurs travaux dans l’après- midi. Cette journée artistique n’a pas seulement été une occasion de distraction pour les 30 élèves participants, mais grâce aux images et aux couleurs, cette réalisation reste un signe vivant dans la ville, diffusant une impression de vitalité et d’encouragement à avancer, malgré les diffi cultés.

Le maire de la ville a rendu visite aux enfants peintres (G) (Photos Mohammad A. Wahab/MONUC)

Dès 9 heures du matin, les élèves artistes ont commencé à dessiner sur le mur de l’Athénée, pour fi nir l’après-midi

(Photos Mohammad A. Wahab/MONUC)

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Contribution des organismes de l’ONU à Uvira : Il faut trouver le juste milieu

« Comment trouver le juste milieu entre ne pas faire assez au risque de décevoir et de trop faire au risque de déresponsabiliser ? ». C’est l’axe central du débat qu’a engendré la présentation faite le 20 octobre dernier au Centre de Recherche en hydrolobiologie d’Uvira par six organismes des Nations Unies et la MONUC sur la contribution humanitaire du système de l’ONU au Sud Kivu. 94 organisations de la société civile ont pris part à cette rencontre.

Par Thierry Kranzer

Les participants au seminaire suivant les exposés sur la contribution humanitaire des Nations Unies en RDC

(Photo Hugo Valentin/MONUC)

Organisé dans le cadre d’une série de manifestations liées à la Journée internationale des Nations Unies ce séminaire a été l’occasion pour certains participants de relever l’insuffi sance de l’aide pour la scolarisation des jeunes fi lles, ou en matière de distribution des semences pour l’agriculture, mais aussi l’accès diffi cile encore au micro-crédit.

Si l’administrateur du territoire a souhaité, pour la RDC, une aide similaire à celle reçue par l’Allemagne et le Japon au lendemain de la IIème guerre mondiale, les représentants de la MONUC ont insisté sur le fait que le développement de cette région passait aussi par la qualité des relations transfrontalières avec le Rwanda et le Burundi voisins. «Comment voulez- vous qu’on fasse la paix avec les Rwandais, alors que 10.000 d’entre eux sèment la terreur dans nos montagnes ?

», répondait une femme aux propos d’un représentant de l’ONU qui souhaitait que le Rwanda et la RDC n’attendent

pas 18 ans comme l’Allemagne et la France en 1963 pour signer un Traité d’amitié.

En termes de chiffres, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a mentionné le rapatriement de plus de 35.000 réfugiés au Sud Kivu depuis le 1er janvier 2005, la distribution par le Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) de 75.000 kg de semences vivrières et de 125.000 mètres linéaires de boutures de manioc, tandis que le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a annoncé avoir distribué 8.000 tonnes de vivres sur l’ensemble de la province en 2006 au bénéfi ce de 400.000 personnes. Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) quant a elle, a réhabilité 41 salles de classes et distribué 1.500 pupitres.

Les responsables de la MONUC, eux, ont expliqué les cinq mandats de la Mission onusienne – issus de 40 résolutions depuis 1999– à savoir,

surveiller les accords de cessez-le- feu de 1999, permettre l’accès des humanitaires aux populations qui sont dans le besoin, veiller au respect des droits de l’Homme procéder désormais au Démobilisation, Désarmement, Rapatriement, Réinsertion et Réintegration (DDRRR) des combattants étrangers;

et accompagner le processus de transition et des élections. C’était aussi l’occasion pour les responsables de la MONUC de rappeler que la MONUC/

UVIRA avait rapatrié près de 220 combattants étrangers et dépendants en 2006 et transporté l’essentiel du matériel électoral dans les points les plus enclavés des territoires de Fizi et d’Uvira. Pour ce qui est des droits de l’Homme, l’accent a été mis sur le problème de l’impunité, puisque les 342 cas de violations des droits de l’Homme commis par des soldats ou des policiers et répertoriés depuis septembre 2004 par le service des droits de l’Homme, n’ont abouti qu’à des condamnations.

En ce qui concerne les Projets à impact rapide (QIPS), le représentant du service des Affaires civiles de la MONUC (ex-Affaires humanitaires) a mentionné le fi nancement de 12 projets, à hauteur de 154.894 dollars US.

Même si les participants ont reconnu la qualité des débats, tout en souhaitant que cette initiative soit répétée, ils ont regretté l’absence de l’OMS (Organisation Mondiale pour la Santé et du FNUAP (Fonds des Nations Unies pour la Population).

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Cette initiative dénommée «Happy

Week-end» s’est étalée sur trois jours, notamment lors des soirées organisées les 13, 14 et 15 octobre à l’hôtel O’Donnell’s Inn - Onatra, au bord du fl euve. En réunissant tout le staff de la MONUC, les Agences des Nations Unies et les ONG internationales présentes à Kisangani, «Happy Week- end» a offert un programme d’activités intéressant, au grand plaisir de ce petit monde venu nombreux.

Vendredi 13 octobre, le programme a démarré à 19h00 avec une présentation faite par l’administrateur pour expliquer l’objectif de l’initiative et rappeler les activités pour les jours suivants.

La soirée introductive a démarré avec la traditionnelle «Happy Hours»

accompagnée de la bonne musique jouée par les DJ du PIO. Mais l’objectif de la

Dans le cadre de la célébration de la Journée des Nations Unies, la section de l’Information publique (PIO) de la MONUC/Kisangani, en collaboration avec la section Protection de l’Enfant, la Division des Affaires Sociales et l’appui extraordinaire du RAO, Ghislain Maertens, a organisé une initiative de

« collecte de fonds » afin de soutenir les enfants en situation difficile, notamment en payant leurs frais scolaires pour l’année en cours.

«Happy Weekend» pour les enfants en situation difficile

Par Samantha Buonvino

soirée était de collecter des dons des volontaires présents dans le public.

Les samedi 14 et dimanche 15 octobre le programme n’a pas trop varié. Si le chef de de la Section Protection de l’enfant, Claudia Seymour et Charlotte Manopi de la Division des Affaires Sociales ont expliqué leurs activités, le public a pu aussi visionner un fi lm sur la mission de maintien de la paix au Liberia. Ensuite, le public a été invité à prendre part à un jeu de bingo, par la vente des cartes dont les recettes ont alimenté le fonds.

Il faut préciser que la soirée du 15 octobre a été surtout dédiée au Volontariat dans le système des Nations Unies. Avec la présence de Jan Snoeks, Programme Manager des Volontaires des Nations Unies à Kinshasa, le public a eu droit à

une présentation sur les principes du volontariat et à une projection d’un fi lm sur les activités des volontaires dans les différentes missions des Nations Unies. Ensuite, un groupe musical local a animé le reste de la soirée.

La collecte des fonds pendant ces trois soirées a permis à la section PIO-Kisangani de recueillir une rondelette somme de 2.500 dollars dont 50% proviennent essentiellement de la vente des boissons. Ce montant permettra d’assurer, durant une année, la scolarité de 50 enfants en situation diffi cile. Grâce à la réaction positive des uns et des autres par rapport à ce projet pilote, la section PIO se propose de renouveler l’initiative pour les prochaines éditions.

L’équipe de l’Information publique et de la Protection de l’Enfant de Kisangani (Photo PIO Kisangani/MONUC)

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«Usiendelea, Kuna Hatari!» ont lancé les habitants de Mwenda aux Casques bleus indiens quand ces derniers voulaient patrouiller à pied de Mwenda à Kikingi il y a seulement quelques semaines.

Car il n’y avait pas de route praticable pour joindre ces deux localités. Ni les habitants locaux ni les soldats de la MONUC n’ont jamais tenté de traverser la forêt du parc national Virunga pour aller jusqu’à Kikingi.

Depuis les années quatre-vingt quand les militaires ougandais (ADF) se sont installés dans cette région, le projet de construction d’une route et de sept ponts est resté sans suite. Pendant vingt ans, la population de Kikingi vivait complètement coupée du reste du

monde, par peur des miliciens hostiles.

Malgré les avertissements des locaux, les soldats du maintien de la paix indiens ne se sont pas laissés intimider. Ils sont revenus plusieurs fois discuter avec la population, pour concrétiser leur idée de construire une route pour relier Mwenda à Kinkisi. Cinq mille villageois et les troupes onusiens se sont mis au travail, rejoints également par les soldats du 24ème bataillon des Forces Armées de la RDC (FARDC), qui ont contribué énergétiquement aux travaux.

Grâce à ces efforts conjugués, il a fallu seulement quinze jours pour que cette œuvre soit accomplie. A la fi n du mois d’octobre, le commandant du bataillon indien et le chef de la collectivité de

Nord Kivu: Une route pour le développement et la paix à Kikingi

Après 20 ans d’isolement, le village de Kikingi situé au pied du mont Ruwenzori au Nord-Kivu est à nouveau accessible par voie terrestre du côté congolais. Une nouvelle route de 24 kilomètres lie les villages voisins de Kikingi et Mwenda grâce à une coopération remarquable entre le bataillon indien de la MONUC, les 5.000 habitants du village et la FARDC, qui ont rendu possible cette route.

Par Maj Rohit Mishra et Regula Christina Zuercher

Mwenda ont coupé ensemble le ruban, symbolisant l’inauguration de la nouvelle route.

Plus de 3.500 personnes, notamment des populations avoisinant Kikingi sont venus, non seulement pour assister à cette cérémonie, mais aussi et surtout pour remercier les Casques bleus indiens pour leur geste. La pluie qui tombait à fl ots ce jour là ne les a pas empêchés d’apprécier avec enthousiasme les mots du colonel indien, Col VS Rathore qui a déclaré : « sans développement, il n’y aura pas la paix. Engageons-nous tous dans la voie de la paix ! »

Col VS Rathore: « sans développement, il n’y aura pas la paix. Engageons-nous tous dans la voie de la paix ! » (Photo IndBatt 2/V/MONUC)

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Information Publique /MONUC Tel: 00 243 818906836

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Commissaire Spécial : Monsieur Antony YENGA ATOLOBA Commissaire Spécial Adjoint:. chargé des questions Politiques, Juridiques et

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