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(1)

www.monuc.org

Dans ce numéro

La communauté internationale salue la tenue du 2

ème

tour de la présidentielle en RDC

(P.4)

Kofi Annan appelle Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba

à la retenue

(P.8)

Les Kinois aux urnes

En dépit de la pluie qui tombait sur la capitale, aux petites heures du matin, les Kinois ont commencé à se rendre dans les différents bureaux de vote installés à travers les 24 communes de la capitale dès 6 heures du matin. D’abord timidement.

Puis, en début d’après midi, après l’interruption de la pluie, le vote a pris une vitesse de croisière. De longues files d’électeurs étaient devant les bureaux de vote où les témoins des deux candidats au 2ème tour de la présidentielle, des partis et regroupement politiques, et des indépendants, aux côtés des observateurs tant nationaux qu’internationaux, assistaient au déroulement des opérations de vote. Dans une atmosphère harmonieuse teintée parfois

2

ème

tour de la présidentielle

Les Congolais ont prouvé leur maturité politique

L

e rendez-vous électoral du 29 octobre fixé aux Congolais par la Commission Eectorale Indépendante (CEI) pour élire le nouveau Président de la République et les députés provinciaux a tenu toutes ses promesses. Bien que d’aucuns prédisaient le pire au regard des heurts et autres troubles survenus aux dernières heures de la campagne électorale. Les Congolais sont allés aux urnes dans le calme et la sérénité sur toute l’étendue de la République.

Le double scrutin s’est en effet déroulé en toute sécurité malgré quelques incidents déplorés à Bumba et à Fataki en Ituri qui ont entrainé mort d’hommes. Mais qu’à cela ne tienne, la CEI a tenu son pari.

Reste que son bureau a pris la décision de faire voter les électeurs de ces deux localités respectivement le mardi 31 octobre pour ceux de la localité de Bumba et le 2 novembre pour les électeurs de Fataki en Ituri.

de quelques scènes de nervosité, chacun, carte d’électeur en main, est allé voter dans le bureau qui lui était indiqué. De passage au bureau 1306-0541 dans l’enceinte de l’école primaire de Lemba 3, M.Joe Clark du centre Jimmy Carter a salué la régularité des opérations. « Au regard du déroulement des opérations, je peux dire que tout va bien malgré le taux de participation qui me paraît faible jusque là. Bien que les agents électoraux semblent tourner les pouces, ça va quand même », a-t-il déclaré.

A Kasa-vubu, en passant par Kalamu, Bandalungwa, Matete, N’sele, Masina, N’djili et partout ailleurs, les opérations électorales se sont déroulées sans incidents majeurs.

Le gouverneur de la ville de Kinshasa, en tournée dans les bureaux de vote dans les communes de Maluku et N’sele, n’a pas caché sa satisfaction de voir les Kinois élire en toute sérénité et dans la paix, profitant de cette descente sur le terrain, l’amiral Liwanga

Lettre d’information de la MONUC sur le processus électoral en République Démocratique du Congo

Les Kinois ont défié la pluie pour aller voter (Photo Christophe Boulierac)

(2)

a exhorté les témoins des partis politiques présents dans les différents centres de vote à la bonne foi pour éviter la confusion et réveiller leur conscience en vue d’un bon rendement au regard de la responsabilité qui leur incombe pour la réussite du processus électoral.

Les deux Kasaï rejoignent les processus Démobilisés au 1er tour de la présidentielle, les électeurs des provinces du Kasaï occidental et oriental, considérées comme le fief de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) d’Etienne Tshisekedi, ont décidé de peser de tout leur poids au second tour de la présidentielle couplée aux provinciales.

Les observateurs internationaux présents à Kananga et à Mbuji-Mayi ont fait ce constat au regard de la forte mobilisation des électeurs enregistrée dimanche 29 octobre 2006.

A Mbuji-Mayi, les électeurs ont pris d’assaut les différents bureaux de vote installés sur toute l’étendue de la capitale diamantifère, après les services religieux en cette journée dominicale. Sous la haute surveillance de la police nationale et des Casques Bleus de la Monuc, les électeurs du centre Bonzola et d’autres bureaux du quartier « Simis » se bousculaient aux portillons pour remplir leur droit civique. Dans cette atmosphère, la ville de Mbuji-Mayi a vécu une ambiance historique grâce à la mobilisation de ses électeurs.

A Kananga, les différents centres de vote ont reçu les électeurs jusqu’à 17h00, heure locale.

Sans se soucier des longues files devant les

bureaux de vote, les Kasaïens étaient encore patients pour se choisir le futur président de la République et les députés de leur province.

Pour certains, il était plus que temps pour leur province d’avoir voix au chapitre dans l’élection du nouveau chef de l’Etat sensé mettre fin à la misère, affirment les observateurs du Centre Carter en déplacement à Kananga.

La satisfaction de la CEI

A l’Equateur, au Bandundu, au Bas-Congo, dans les deux Kivu, dans la province Orientale, au Maniema et au Katanga, le rendez-vous électoral a également été respecté en dépit de quelques précipitations enregistrées sur une partie de la province du Bandundu et celle du Bas-Congo. Intervenant au cours de la conférence de presse tenue le même jour au Grand Hôtel Kinshasa, le président de la CEI, abbé Apollinaire Malumalu, a fait savoir que le 2ème tour de la présidentielle et les élections législatives provinciales se sont passés normalement sur l’ensemble du pays.

Néanmoins, l’abbé Malumalu a déploré un incident grave survenu au centre 3788 dans la localité de Bumba à l’Equateur où 12 autres centres voisins n’ont pas pu organiser le vote.

Le président de la CEI a promis de diligenter une enquête afin d’établir les responsabilités.

Il a également promis de dépêcher une délégation sur place pour reprendre le vote dans les centres qui ont connu des perturbations.

Apollinaire Malumalu a également souligné

que deux bureaux de vote du centre 3572 à Bikoro avaient été saccagés et pillés par des inconnus. Il a promis de vérifier si les électeurs concernés n’avaient pas été autorisés à voter dans les cinq autres centres ayant continué à fonctionner normalement, avant d’envisager de prendre une quelconque décision.

Trois morts ont été enregistrés, dont un à Bumba et deux autres à Watsa à la suite de la rupture d’un pont au moment où des électeurs voulaient gagner les bureaux de vote. Des affrontements ont également éclaté entre une force marine et des piroguiers autour d’un centre de vote à Lisala, mais sans perturber les opérations de vote, a souligné le président de la CEI.

Parmi les incidents déplorés, l’abbé Malu Malu a également évoqué l’expédition de certains paquets de bulletins de vote dans les circonscriptions non concernées. Les solutions ont été trouvées localement grâce au suivi du Bureau National des Opérations, pour éviter que pareil problème logistique ne puisse plus empêcher les électeurs de voter.

Mais, d’une manière générale, le président de la CEI a félicité le peuple congolais pour sa détermination et pour avoir voté dans la sérénité. Pour terminer, il a rappelé aux membres des bureaux de vote leurs obligations, notamment la nécessité de remettre une copie de la fiche des résultats aux témoins des candidats à la présidentielle et au réseau des observateurs.

Fabrice Badibanga

(3)

L

a tenue du 2ème tour de la présidentielle combinée aux provinciales en République Démocratique du Congo, le 29 octobre dernier, continue à susciter des réactions positives à travers le monde. De l’Organisation des Nations Unies (ONU) en passant par l’Union européenne et l’Union africaine, les voix s’élèvent à l’unisson pour saluer la maturité du peuple congolais pour sa participation massive, dans le calme et la sérénité, au double scrutin organisé par la CEI. La communauté internationale félicite également la CEI pour avoir réussi l’organisation de ces premièrres élections démocratiques, libres et transparentes. Le pari réussi par la CEI qui a tenu compte de l’expérience vécue au 1er tour de la présidentielle pour améliorer l’organisation technique et matérielle des scrutins du 29 octobre et a suscité l’admiration de la communauté internationale. Le volet sécuritaire des élections et l’apport de différents acteurs et partenaires de la CEI pour la matérialisation des élections ont également été soulignés.

Voici ci-dessous quelques réactions

Les Nations Unies saluent la bonne tenue du second tour de la présidentielle en RD Congo

La Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC) salue la tenue dans le calme, des scrutins pour le second tour de l’élection présidentielle ainsi que des élections provinciales de ce dimanche 29 octobre 2006 sur l’ensemble du territoire de la RDC et rend hommage au peuple congolais pour le calme et la discipline dont il a fait preuve, une fois de plus, lors de ces élections. La MONUC déplore cependant les actes de violence survenus dans la Province de l’Equateur, notamment à Bikoro où deux bureaux de vote ont été saccagés par des inconnus armés et à Bumba, où des incidents entre partisans des deux candidats à l’élection présidentielle ont occasionné mort d’hommes.

Quelques difficultés d’ordre logistique voire technique sont aussi à déplorer ; mais globalement, les opérations électorales se sont déroulées dans l’ordre sur l’ensemble du pays. Le crédit de ce succès revient d’abord au peuple congolais qui a fait preuve d’une maturité et d’un sens civique exemplaires et à tous ceux qui, depuis des mois, travaillent à la réussite du processus électoral en RD Congo : la Commission Electorale Indépendante (CEI), la Police Nationale Congolaise (PNC), les Forces Armées de la RDC (FARDC), les medias, les partis politiques, les ONG tant nationales qu’internationales, la Communauté internationale et les Nations Unies.

La MONUC invite la population à demeurer calme. Aux deux candidats à l’élection présidentielle ainsi qu’à leurs sympathisants, à tous les candidats aux élections provinciales et aux medias, la MONUC leur demande d’éviter de se lancer dans une « guerre des chiffres » inutile et dangereuse. Elle invite instamment les deux candidats à la présidentielle à respecter la loi électorale dans la résolution de tout contentieux éventuel lié au processus électoral, conformément aux engagements qu’ils ont pris à travers leur Communiqué conjoint signé le 28 octobre 2006 au Grand Hôtel de Kinshasa, sous les auspices de la CEI.

La MONUC en appelle au strict respect des différents Actes d’Engagement librement signés par tous, en vue d’une période électorale et post-électorale apaisée. A ce sujet, la MONUC se félicite de la signature ce dimanche 29 octobre de la « Déclaration d’intentions post-électorales des deux candidats au deuxième tour des présidentielles du 29 octobre 2006 », conformément à la volonté des Congolais qui ont dit non à la violence.

La MONUC réaffirme l’engagement des Nations Unies à soutenir le peuple congolais dans ses efforts visant à renforcer la stabilité, la démocratie et le développement durable dans l’ensemble du pays.

Kinshasa, le 30 octobre 2006 Le CIAT rend hommage à la CEI et au peuple congolais

1. Les Congolais et les Congolaises se sont à nouveau rendus aux urnes en grand nombre et en paix ce 29 octobre 2006 pour élire leur Président de la République et leurs députés provinciaux. Le CIAT salue le courage, la forte mobilisation, le sens des responsabilités et l’esprit civique dont ils ont fait preuve en ce jour historique.

2. Le CIAT rend un hommage particulier au travail effectué par la Commission Electorale Indépendante (CEI), ainsi que par tous ceux et celles qui ont travaillé sans répit à travers le pays pour s’assurer que ces élections puissent se dérouler dans les meilleures conditions possibles.

3. Les opérations de vote se sont généralement déroulées, sauf quelques cas isolés, dans l’ordre et la sécurité. Aussi, le CIAT salue également le travail effectué par la Police Nationale Congolaise pour la sécurisation des élections et des électeurs.

4. Le CIAT appelle au calme et au sang froid pendant la période d’attente des résultats provisoires des élections. La CEI reste, par ailleurs, la seule autorité habilitée à proclamer les résultats provisoires et la Cour Suprême de Justice – la seule habilitée à les valider.

5. Le CIAT salue les deux candidats aux présidentielles pour la signature par leurs mandataires du ‘Communiqué conjoint’ et de la ‘Déclaration d’intentions post électorales des deux candidats’, respectivement les 28 et 29 octobre. Il fait confiance aux camps des deux candidats à la présidentielle pour respecter les divers engagements pris depuis les incidents de Kinshasa au mois d’août 2006.

La communauté internationale salue la tenue du 2

ème

tour

de la présidentielle en RDC

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6. [Le CIAT est composé des cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie), de l’Afrique du Sud, de l’Angola, de la Belgique, du Canada, du Gabon, de la Zambie, de l’Union Africaine (Commission et Présidence), de l’Union Européenne (Commission et Présidence) et de la MONUC.]

Fait à Kinshasa, le 30 octobre 2006

COMMUNIQUE DE L’UNION AFRICAINE

La Mission électorale de l’Union africaine (UA) pour l’observation du second tour de la présidentielle et des élections provinciales en République Démocratique du Congo (RDC) du 29 octobre 2006, a noté avec satisfaction le déroulement dans le calme et la sérénité des opérations de vote. A cet égard, elle félicite l’ensemble du peuple congolais pour la maturité politique et le sens élevé de responsabilité dont il a, une fois encore, fait montre, démontrant ainsi son aspiration à la paix et à la sécurité, ainsi que son attachement à l’instauration de la démocratie en RDC.

La Mission de l’UA exhorte le peuple congolais à demeurer dans cette voie de calme et de sérénité jusqu’à la proclamation des résultats définitifs par la Cour Suprême de Justice. Elle lui demande en outre, de soutenir les institutions qui seront issues des différents scrutins, et de les accompagner dans leur œuvre de mise en place d’un nouvel ordre politique et de reconstruction du pays.

La Mission félicite également la Commission Electorale Indépendante (CEI) et la Haute Autorité des Médias (HAM), ainsi que l’ensemble des agents électoraux, pour les efforts louables qu’ils ont déployés et qui ont permis d’améliorer de façon notable le processus électoral. Elle déplore cependant les actes de violence suivis de mort d’hommes enregistrés notamment dans les localités de Bumba, en Equateur, et de Rikoro, en Ituri.

La Mission de l’UA demande aux candidats aux élections du 29 octobre 2006, notamment aux deux en lice pour le second tour de la présidentielle, de respecter scrupuleusement les procédures légales prévues pour régler les contentieux électoraux. D’ici là, elle les appelle au calme et à la retenue, ainsi qu’à la stricte application des actes d’engagement négociés et signés en leur nom par leurs mandataires, et auxquels ils ont librement souscrits pour une gestion saine des périodes d’avant, pendant et post-électorales.

Fait à Kinshasa, le 6 novembre 2006.

Malgré le satisfecit adressé à la CEI et à la Division Electorale de la MONUC pour le pari gagné, les experts se font l’écho d’un certain nombre de faits ayant marqué négativement les scrutins du 29 octobre 2006. Il s’agit entre autres, du comportement affiché par les témoins des partis politiques dont la plupart ont focalisé leur attention sur les résultats de vote au détriment de leur mission d’observation des opérations électorales. Cette situation a fait qu’ils aient quitté les bureaux de dépouillement sans les procès verbaux.

D’autres faits constatés sont, notamment, la non assimilation par certains agents électoraux des

Les partenaires internationaux saluent le travail abattu par la CEI

D

ans le cadre de l’évaluation du double scrutin du 29 octobre 2006, la Commission Electorale Indépendante et la Division Electorale de la MONUC ont été félicités par leurs partenaires extérieurs pour l’excellent travail qu’elles ont abattu. Ces partenaires extérieurs sont des experts inernationaux qui appuient la CEI sur le plan technique. Ils ont souligné les améliorations apportées par rapport au 1er tour de la présidentielle. Néanmoins, ils déplorent certaines failles constatées dans le comportement des témoins affectés dans les bureaux de vote.

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sur l’heure d’ouverture ou de fermeture des bureaux de vote etc. Par contre, les partenaires ont souligné des améliorations concernant les listes électorales.

Ici, certaines dérogations ont été accordées aux électeurs omis, de voter. Ils ont également noté des améliorations en ce qui concerne le travail des observateurs,le vote et le plan de ramassage des plis contenant les résultats du vote. En outre la qualité du travail des certains témoins a été améliorée à la suite de la formation dispensée par la National Democratic Institute (NDI) bassée sur un programme intensif. La campagne d’éducation civique, sécurisation des opérations électorales par la Police Nationale Congolaise, le respect de l’ordre de cantonnement par les FARDC etc., sont autant de domaines qui ont été améliorés.

Par ailleurs, les experts ont souligné le rôle déterminant du Comité Technique dans la bonne marche du processus électoral. Ils ont également reconnu que le travail abattu par cette plate-forme de partenaires a eu une répercussion positive sur

le processus électoral du fait qu’elle aborde tous les problèmes y afférent en détails.

Déroulement des scrutins du 29 octobre 2006 Abordant le volet lié au déploiement des kits électoraux, le directeur du Bureau National des Opérations (BNO) a confirmé que les Bulletins de Vote (BV), les listes et le matériel électoral étaient bel et bien déployés dans tous les bureaux de vote.

Il a souligné la performance des agents électoraux par rapport au 1er tour. Selon lui, ceux-ci ont mieux maîtrisé les procédures légales au 2ème tour de la présidentielle. Cette maîtrise explique la réduction des problèmes enregistrés par le Centre d’Appel de même que des incidents en rapport avec la sécurité des opérations électorales, a indiqué le directeur du BNO. Sur 50.045 Bureaux de Vote, des incidents n’ont été enregistrés que dans 100 bureaux.

Toutefois, il a reconnu que le double scrutin du 29 octobre 2006 a connu un engouement modéré par rapport au 1er tour de la présidentielle couplé à la

députation nationale. Il a expliqué le faible taux de participation des électeurs au second tour de la présidentielle à l’ouverture tardive des bureaux de vote dans la partie Sud-Ouest du pays à la suite de la forte pluie qui s’était abattue jusqu’à la mi-journée.

Revenant sur quelques incidents ayant émaillé les scrutins, il a déploré quelques cas de mauvais déploiement ou manque de matériel électoral (les cartouches d’encre, les listes des électeurs, insuffisance des bulletins de vote, etc.) survenus à Basankusu, à Mbanza-Ngungu, à Boma, à Rutshuru et à Barumbu.

S’agissant du plan de ramassage, le directeur du BNO a informé l’assistance que celui-ci a démarré sans incident le lundi 30 octobre 2006. Quant au paiement des membres de bureaux de vote, Il a informé les partenaires que le plan arrêté par la CEI prévoyait le démarrage de l’opération du 1er et le 4 novembre.

Fabrice Badibanga

L’abbé Malu Malu fait le point sur le double scrutin du 29 octobre 2006

Interview du président de la CEI à Radio Okapi

P

ouvez-vous nous faire le point sur le déroulement de la présidentielle et des provinciales organisées cette journée sur l’ensemble de la République et surtout, nous dire comment se sont déroulées les opérations électorales ? Les opérations se sont bien déroulées dans l’ensemble du pays. Seulement, nous avons connu des incidents graves qui ont affecté 12 centres de vote. Mais la première décision

que le bureau de la CEI vient de prendre, est de reprogrammer les opérations de vote mardi (Ndlr : 31 octobre). Nous allons mettre à profit la journée de lundi pour réorganiser la logistique dans 12 centres de vote où les élections ont été perturbées.

Bien sûr que nous regrettons le fait que les gens puissent recourir à la violence pour résoudre les conflits électoraux au lieu

de faire usage des mécanismes légaux. Apollinaire Malumalu, président de la CEI

(Photo Myriam Asmani)

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Déjà, dès demain, nous envoyons quatre membres de notre assemblée plénière à Bumba. On nous a également signalé le saccage de 10 bureaux de vote par des inconnus. Pour le moment, nous sommes en train de nous renseigner sur les solutions à trouver sur place.

Toutefois, nous sommes disposés à vérifier et à réorganiser les opérations dans ces 10 bureaux de vote pour autant que les 5 autres bureaux de vote n’ont pas autorisé les électeurs de voter.

Certains responsables de bureaux de vote, à l’instar de celui de Bumba, ont été accusés d’avoir inséré dans les urnes des bulletins de vote déjà cochés d’un candidat à la présidentielle. Et de l’autre côté, on parle des membres de l’Union pour la Nation qui auraient réussi à imposer le vote des voyageurs en transit au président d’un bureau de vote. Comment expliquer cela ? D’abord, je crois que le droit électoral est un droit qui suit les faits. Cela veut dire que pour le moment, il n’y a que des allégations. Une enquête va établir si ces allégations sont vraies. Je crois qu’en RDC, on s’emballe très vite à partir des versions des uns et des autres. Donc une enquête doit être diligentée pour établir la responsabilité des uns et des autres.

Je voudrais vous dire que la loi électorale met en lumière tous les éléments qui concernent ce type d’incidents sur la procédure pénale qui n’engage que la personne qui a commis un acte réprimé par la loi. Alors, il faut faire attention lorsque vous évoquez la responsabilité de la CEI. Non, la responsabilité est plutôt individuelle. On doit l’établir et la loi prévoit des sanctions pour ceux qui s’adonnent à ces pratiques, qu’ils soient membres

de la CEI ou pas, c’est très important.

M. l’abbé, d’autres plaintes portent sur les cartes d’accréditation des témoins dans les bureaux de vote. Il semble que celles-ci seraient à la portée de faux témoins. Il est également fait état de certains électeurs dont les noms ne se trouvent pas sur la liste au Bas-Congo, mais également des bulletins de vote pour les provinciales du Kasaï-Oriental qui se sont retrouvés à Tshela dans le Bas-Congo. Comment réagissez-vous à cette situation ? Ce problème est survenu lors du conditionnement des bulletins de vote en Afrique du Sud. Ce qui explique le désagrément déploré avec pour conséquence l’expédition d’un carnet d’une circonscription électorale donnée dans une autre. Avec ce que cela peut porter comme préjudice aux opérations électorales. Mais d’une manière générale, je n’ai pas encore d’autres éléments à ma disposition.

Dans tous les cas, nous nous sommes efforcés toute la journée pour que tous les cas de cette nature soient réglés localement et que les électeurs ne soient pas préjudiciés. Mais s’il y en a eu, le droit électoral prévoit tout. Encore une fois, il reviendra aux Cours d’appel d’examiner le cas et de dire le droit en tirant toutes les conséquences qui s’imposent.

D’autre part, on a parlé de la fraude. Il semble que certaines personnes auraient été appréhendées à cause de la fraude au Kasaï occidental. Etes-vous au courant de cette information ?

Les opérations viennent de s’achever. Nous aurons l’occasion d’examiner les différents cas. Encore une fois, il faut savoir que chacun a un rôle à jouer dans les opérations

de vote. La CEI organise les élections. Il y a des erreurs matérielles qui se font ça et là.

Elle a un pouvoir de redressement. Sinon, ce sont les Cours et tribunaux qui ont cette compétence : la Cour Suprême de Justice pour le 2ème tour de la présidentielle et les Cours d’Appel pour les élections provinciales.

Mais lorsque les cas de flagrance sont signalés, on procède directement à l’arrestation de la personne incriminée.

M. l’abbé, mais comment expliquez-vous la faible participation des électeurs à ce 2ème tour de la présidentielle combinée aux provinciales ?

Je ne saurai pas répondre à cette question d’autant plus que j’attends encore d’être fixé sur le taux de participation. D’abord, je verrai de quoi il s’agit avant de tirer des leçons pour comprendre le phénomène qui est arrivé.

Toutefois, il faut savoir que les seconds tours ont toujours eu le problème de taux de participation dans le monde entier. Mais je n’en sais rien. Pour le moment, j’attends qu’on établisse le taux de participation pour faire une analyse plus rigoureuse.

M. l’abbé, les bureaux de vote ont clôturé les opérations de vote à 17 heures comme prévu ?

Il se pourrait. Néanmoins, vous savez que la procédure est claire. A la clôture, à 17 heures, les présidents de bureau de vote sont obligés de regarder s’il y a encore des électeurs en files d’attente. Ils ont l’obligation de les faire voter avant de procéder au dépouillement.

Est-ce que les bureaux de vote ont déjà commencé l’opération de dépouillement ? Bien sûr. Plusieurs bureaux de vote ont commencé le dépouillement conformément à la loi électorale. Je confirme que la majorité d’entre eux dépouille déjà les bulletins de vote.

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Après 7 réunions marathon consacrées aux préparatifs du déroulement du 2ème tour de la présidentielle, Thomas Luhaka, représentant de l’Union pour la Nation et Vital Kamerhe pour le compte de l’Alliance de la Majorité présidentielle ont signé avec la CEI un engagement portant déclaration d’intentions post-électorales des deux candidats.

Cet accord est intervenu en présence du Représentant Spécial du Secrétaire Général

Jean-Pierre Bemba et Joseph Kabila signent un acte d’Intentions

E

n vue d’éviter la répétition des événements malheureux survenus à Kinshasa du 20 au 22 août 2006 après la publication des résultats du 1er tour de la présidentielle, la délégation de l’Alliance de la Majorité Présidentielle et celle de l’UN sont signé un acte de bonne foi avec Apollinaire Malumalu sous l’égide de la Monuc, le 28 octobre au Grand Hôtel Kinshasa sur le déroulement du 2ème tour de la présidentielle couplée aux provinciales.

de l’Onu pour la RDC, William Swing, de la présidente de la Commission Electorale Indépendante sud-africaine, Mme Brigalia Bam et des observateurs internationaux venus de plusieurs pays parmi lesquels l’ancien président burundais, Pierre Buyoya et l’ancien premier ministre canadien, Joe Clark.

Le chef de la MONUC a salué la signature du communiqué et l’appel par les délégations des deux candidats au 2ème tour de la présidentielle

à travers lesquel, ils ont exprimé leurs intentions et les mesures de confiance mises en place depuis les dernières élections.

William Swing a également qualifié d’actes de maturité et de sagesse l’acte d’engagement sur les médias, sur l’opération «Kinshasa, ville sans armes» et le code de bonne conduite signés par les partis politiques.

Fabrice Badibanga

Joseph Kabila, président de la République Jean Pierre Bemba, vice-président de la République

Photo Myriam Asmani Photo Myriam Asmani

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Kofi Annan appelle Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba à la retenue

D

ans l’attente des résultats des élections du 2ème tour de la présidentielle, les candidats à la fonction présidentielle ainsi que leurs partisans doivent faire preuve de retenue, a déclaré le Secrétaire Général de L’ONU.

Dans un message transmis par son porte- parole, Kofi Annan demande à Joseph Kabila et à Jean-Pierre Bemba de prendre toutes les initiatives possibles pour prévenir les actes de violence.

Tirant les leçons des incidents survenus à Kinshasa au lendemain de la publication des résultats du 1er tour entre la garde républicaine du Président Joseph Kabila et les éléments commis à la sécurité rapprochée du Vice- président Jean-Pierre Bemba, le Secrétaire Général attire l’attention de deux candidats et de leurs partisans.

Par la même occasion, il félicite les représentants des deux challengers du second tour de la présidentielle pour la signature de la «déclaration d’intention» en rapport avec la conduite qu’ils doivent adopter après les élections. Pour le patron de l’ONU, cet engagement demeure important pour le succès du processus électoral dans le calme et la sécurité. Il salue également les efforts infatigables fournis par la CEI pour que le

processus électoral continue d’être crédible et transparent. Il en est de même pour les Congolais à qui il présente ses félicitations pour leur participation pacifique au 2ème tour de la présidentielle. Néanmoins, Kofi Annan se dit préoccupé par les incidents qui ont émaillé le vote dans la province de l’Equateur et dans le district de l’Ituri.

Le Secrétaire général de l’ONU avait déjà stigmatisé cet état des choses dans un précédent message daté du 27 octobre adressé aux deux candidats en lice au second tour de la présidentielle à la suite de l’augmentation du niveau de violences entre leurs partisans à travers le pays.

A cet effet, il avait exhorté les deux candidats à prendre les mesures nécessaires pour que le scrutin se déroule dans une atmosphère de calme et que le processus électoral soit démocratique, transparent et libre.

Fabrice Badibanga

L

es observateurs de l’Union européenne ont décerné leur satisfecit pour le déroulement du second tour de la présidentielle. Le général Philippe Morillon, chef de la délégation de la Mission d’Observation de l’Union européenne

2

ème

tour des présidentielles en RDC

Les élections se sont déroulées dans un calme remarquable, selon la Mission d’observation de l’Union européenne.

confirment que les Congolais sont allés voter dans le calme et la sérénité.

Dans une déclaration préliminaire, la Mission d’Observation de l’Union européenne confirme que les scrutins du 29 octobre se sont tenus

heures précédant le vote grâce à la signature de trois textes importants par les représentants du Président sortant, Joseph Kabila et du Vice- président sortant, Jean-Pierre Bemba, sous l’impulsion de la Communauté internationale.

Kofi Annan, Secrétaire Général de l’ONU

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du second tour signé le 29 octobre. Selon la MOUE, l’absence de meeting de l’un ou l’autre des deux candidats pendant la campagne électorale était également émaillée de violences aussi bien physiques que verbales.

L’accélération du réarmement au cours des derniers mois, la mauvaise volonté affichée par les deux camps en matière de contrôle des médias et des groupes armés, la très longue attente qui a précédé la signature de documents appelant à l’apaisement avant et après les scrutins, et enfin l’annulation du débat télévisé entre les deux candidats, ont imprimé une dynamique générale négative aux semaines précédant le second tour de la présidentielle.

Les incidents de la fin août, illustrant le risque d’un refus par la force du choix des électeurs, a continué de porter une ombre sur le processus, notamment par le biais de menaces de contestation des résultats. Ce contexte tendu confère une importance particulière à l’intégrité comptable des résultats du second tour.

Philippe Morillon a indiqué que l’après scrutin demeure la période la plus importante de la tâche dévolue à la Mission d’Observation de l’Union Européenne. Laquelle, renseigne- t-il dans son communiqué de presse, doit faire montre de vigilance tous azimuts pour décourager toute manipulation frauduleuse au cours de cette phase cruciale de compilation et de publication des résultats à laquelle elle participe. Cette participation va permettre à la Mission de contribuer de manière que

les résultats ne soient pas faussés et que la volonté du souverain primaire soit respectée.

Dans un contexte de méfiance réciproque dans le chef des partisans des deux camps, la MOUE estime qu’il est essentiel que tous les éléments de la transparence soient réunis et mis en œuvre, Parlant du score, la Mission d’observation électorale de l’Union européenne n’écarte pas l’hypothèse de scores serrés à l’issue du second tour du scrutin présidentiel si elle s’en tient aux estimations des observateurs politiques nationaux et internationaux lors du premier tour de ces joutes électorales.

Le général Philippe Morillon s’est empressé de faire remarquer que la Mission qu’il conduit n’a pas la prétention d’avancer quoi que ce soit étant donné qu’elle ne dispose pas d’éléments statistiques suffisants à cette fin. Pour la Mission d’Observation électorale de l’Union européenne, le clivage Est-Ouest n’existe que dans l’imaginaire de certains hommes politiques en mal de positionnement qui veulent la division du pays pourtant un et indivisible.

Par ailleurs, le report arithmétique des voix exprimées à l’intention de chaque candidat au premier tour n’est pas automatique, a-t-il ajouté. Il en est de même de celui des alliés de chaque présidentiable.

La MOUE déplore quelques incidents Les observateurs européens continuent à évaluer les incidents survenus pendant et après les deux scrutins combinés. Ils le font au fur à mesure que les rapports des hommes sur terrain parviennent à la Mission. Toutefois,

ils restent convaincus que le second tour de la présidentielle s’est déroulé dans un calme remarquable. Cependant, ils déplorent deux seuls incidents dramatiques survenus à Bumba, province de l’Equateur, et à Fataki, district de l’Ituri dans la province Orientale.

Mais d’une manière générale, l’ensemble des observateurs de la MOUE s’accordent pour reconnaître que tout s’est passé dans l’ordre avec des améliorations sensibles dans la transparence des opérations, grâce aux mesures adoptées par la CEI.

La mission régionale d’observation électorale, EISA, abonde

dans le même sens

Le constat est également le même pour la Mission Régionale d’Observation Electorale, EISA, en sigle. Elle félicite la CEI pour avoir réussi l’organisation du 2ème tour des élections dans la transparence. Particulièrement, EISA se dit satisfaite par les dispositions pratiques constatées dans le déroulement des opérations de vote dans les bureaux de vote visités par ses observateurs, lesquelles étaient de nature à assurer et à garantir le secret du vote. Parmi celles-ci la mission a relevé les listes électorales qui étaient affichées dans les centres de vote ainsi que les procédures de vote et de dépouillement qui étaient bien appliquées et suivies.

Elle a aussi noté que les témoins des partis politiques et des candidats étaient présents dans la plupart des centres de vote : une bonne représentation des principaux partis et coalitions politiques, ainsi que des femmes et des jeunes. Cette présence effective a contribué à rehausser le niveau de la transparence du processus électoral et la crédibilité des résultats.

Toutefois, EISA a aussi remarqué la présence de quelques témoins des partis peu enclins à coopérer avec les membres de la Mission d’observation. Enfin, la Mission d’EISA a eu le plaisir de noter une amélioration remarquable dans la conduite et l’efficacité du personnel électoral lequel a fait montre d’une maîtrise certaine des procédures et des opérations au fil des scrutins.

Myriam Abedi Une réunion des observateurs européens

Photo Myriam Asmani

(12)

En attendant, l’Eufor a repris ses patrouilles de jour et de nuit dans la capitale congolaise depuis la fermeture des bureaux de vote après avoir cantonné ses troupes pendant les opérations de vote. Avec tous les moyens dont elles disposent, les troupes de la force européenne s’emploient à la tâche avec des hélicoptères et des drones afin d’être renseignées en permanence sur la situation sécuritaire. Mais elles ne peuvent intervenir que sur demande de la MONUC.

Ces patrouilles qui se sont intensifiées à quelques semaines des scrutins, consistent à rassurer la population sur l’utilisation des moyens à la disposition de l’Eufor en vue de recueillir des informations sur ce qui se passe. Du reste, les troupes de l’Eufor ont reçu un renfort de 200 soldats des contingents supplémentaires basés à Libreville. Avec ce renfort, les effectifs de l’Eufor sont passés à 1300 hommes présents sur le terrain en RDC.

Toutefois le porte-parole de l’Eufor a tenu à préciser que la force européenne n’a pas de renseignements particuliers sur telle ou telle autre menace. Pour Thierry Fusalba, il s’agit d’une mesure

L’Eufor en alerte

L

es militaires de l’Eufor sont restés cantonnés à Ndolo et à N’djili en suivant le déroulement du 2ème tour de la présidentielle et des provinciales comme au premier tour des élections présidentielles en RDC. Cependant, ils sont restés en alerte comme toujours, a déclaré le porte- parole de la force européenne, le colonel Thierry Fusalba, à la clôture des opérations électorales du 29 octobre 2006.

été confiée. C’est-à-dire la sécurisation du processus électoral. Dans cette optique, une trentaine de soldats de l’Eufor avaient accompagné une mission de sécurisation des opérations de chargement des kits et du matériel électoraux en collaboration avec la MONUC.

Entre le 30 octobre et le 1er novembre 2006, l’Eufor a fourni 14 camions dans le cadre des opérations de ramassage post- électorales dans la ville de Kinshasa. Les soldats de l’Eufor réquisitionnés pour cette opération de soutien ont été placés, durant ces trois jours, sous la responsabilité de la MONUC.

L’EUFOR a exprimé sa très grande satisfaction à la suite du déroulement des élections dans le calme et la dignité. Elle

également salué la façon avec laquelle les différentes structures chargées de l’organisation, du déroulement et de la sécurisation des élections, ont rempli leurs rôles.

Se prononçant sur le mandat de l’Eufor, au cours d’une conférence de presse du 2 novembre 2006, le colonel Thierry Fusalba a déclaré que les troupes de l’Eufor n’auront plus la légitimité de leurs actions sur le sol congolais si jamais le mandat n’est pas prolongé après le 30 novembre.

Cependant, elles pourraient être amenées à agir dans le cadre de la légitime défense avant le départ de tous les soldats.

Néanmoins, il a reconnu que des discussions politiques sur l’éventuel renouvellement du mandat de l’Eufor

Les blindés de l’Eufor en patrouille

Photo Myriam Asmani

(13)

A

ncien Président du Burundi, Pierre Buyoya est le chef de la délégation des observateurs de la CEEAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale) venus observer les élections en RDC. A la veille de ce moment historique pour la nation congolaise, nous l’avons rencontré.

Monsieur le Président, aussitôt arrivé à Kinshasa, vous vous êtes rendu à Brazzaville pour rencontrer le Président Denis Sassou Nguesso qui est en même temps président en exercice de l’Union Africaine (UA).

Pouvons-nous connaître le motif de ce déplacement ?

En tant que chef de la délégation des observateurs de la CEEAC, nous sommes allés rendre compte au Président Sassou Nguesso en sa qualité de Président en exercice de l’Union Africaine et de la CEEAC des préparatifs de notre mission d’observation ici en RDC et recevoir ainsi de lui les dernières instructions sur notre travail. Ensemble, nous avons également partagé d’autres préoccupations notamment le souhait de voir les élections se passer dans le calme, la sérénité pour que demain soit vraiment une victoire pour le peuple congolais.

M. le président, à l’instar de la RDC, votre pays a connu aussi plusieurs conflits armés que vous avez eu à gérer en son temps en tant que chef

Pierre Buyoya : «Que les élections soient une victoire pour le peuple congolais »

Interview du chef de la délégation des observateurs de la CEEAC

d’Etat. Comme le processus électoral de la RDC, le vôtre a été également soutenu par les Nations unies. Au regard de tout ceci, comment analysez- vous la situation en RDCongo, à la veille du 2

ème

tour de la présidentielle couplée aux provinciales ?

C’est vrai que notre pays a connu des problèmes. Et nous sommes passés par un processus de paix long et difficile, un peu comme ici. Nous avons connu un processus électoral qui s’est déroulé d’une façon positive. J’ai assisté au premier tour du scrutin et j’ai été agréablement surpris de la manière

dont les choses se sont passées, dans un pays aussi vaste, avec une situation aussi complexe après une longue période de conflits.

Mais d’une manière générale, les élections se sont passées dans des conditions relativement bonnes.

Aujourd’hui, mon souhait est que le miracle du premier tour se reproduire au second tour de la présidentielle.

Que les élections se passent dans la paix et le calme ; surtout qu’elles débouchent sur la mise en place des institutions démocratiquement élues. Le peuple congolais en a vraiment besoin tout autant que les peuples de la sous région.

M. le Président, c’est vrai que tout le monde est optimiste quant à la tenue de ces élections. Vous venez d’évoquer le miracle du 1

er

tour de la présidentielle que tout le monde voudrait voir se reproduire au second tour de la présidentielle, mais toutefois, n’oubliez pas que les Congolais n’ont pas encore oublié les événements malheureux du 20 au 22 août !

Ces événements sont encore frais dans les esprits et nous savons qu’ils pèsent encore lourd dans le climat général des élections. Mais vous savez que nous faisons encore l’apprentissage de la démocratie en Afrique. Par conséquent, il n’y a pas encore une culture démocratique bien assise. Nous devons

Pierre Buyoya, ex-président Burudais

Photo Myriam Abedi

(14)

lier cette réalité à ces événements malheureux et incompréhensifs qui se sont passés à la fin du mois d’août.

Mais je crois maintenant qu’il faut faire en sorte que ces événements ne se répètent plus.

C’est à cela que toute la communauté internationale s’attelle. Mais je crois que la réussite de ces élections dépendra d’abord de l’attitude des politiques de ce pays. La communauté internationale peut tout faire, mais jamais elle ne remplacera les Congolais et les leaders de ce pays.

Donc, la première responsabilité de la réussite de ce processus revient aux Congolais eux-mêmes et surtout à leurs leaders.

Vous venez d’assister ce matin à la signature d’un acte d’engagement entre les représentants des deux candidats au 2

ème

tour de la présidentielle, pour l’acceptation des résultats qui sortiront des urnes.

Quelle lecture faites-vous de cet acte ?

C’est un acte important, quand on se rappelle ce qui s’est passé à la fin du mois d’août à Kinshasa. Mais en même temps cela constitue un message d’apaisement vis-à-vis de la population. Et à ce titre, nous ne pouvons qu’apprécier cet engagement.

Mais l’appréciation aurait pu être encore beaucoup plus grande, si les

candidats avaient eux-mêmes apposé leurs signatures au bas du document.

Ça aurait pu être un signal beaucoup plus fort. Ceci dit, il constitue un pas très important qui vient d’être fait dans le sens de l’apaisement.

M. le Président quel message adressez-vous aux deux candidats ? Nous, notre souhait est que les élections se passent dans la paix, le calme et la sérénité. Et que demain soit une victoire pour le peuple congolais. Nous demandons surtout aux candidats de respecter le verdict populaire. C’est cela la règle fondamentale du jeu démocratique.

M. le Président, toute la communauté internationale pense que la réussite du processus de paix en RDC sera déterminante pour l’avenir de la région voire de l’Afrique. Est-ce que tous les dirigeants africains partagent la même vision de cet enjeu ?

C’est une évidence ! Car il suffit de regarder la carte de l’Afrique et voir la place que la RDC y occupe pour s’en rendre compte. Le Congo est un pays très important pour l’Afrique centrale, pour le continent ; économiquement et démographiquement. C’est donc évident que ce processus soit déterminant, raison pour laquelle tout le monde suit ce processus de très près.

Vous avez été militaire. En tant que tel, vous avez conduit la destinée de votre pays par deux fois. Un pays difficile, avec beaucoup de conflits que vous tentez, avec le soutien de la communauté internationale de résorber aujourd’hui. Quel est le message qu’un homme expérimenté comme vous peut passer aux Congolais ?

Je voudrais dire aux leaders que la construction de la paix et de la démocratie est un processus difficile et de longue haleine, et parfois éprouvant.

Mais une des règles d’or, est de ne jamais se lasser. Il faut chaque jour, malgré les difficultés, les écueils et les échecs, aller de l’avant. C’est seulement à force d’efforts et surtout de volonté qu’on peut s’en sortir un jour.

Ce que je dis n’est pas seulement valable pour les Burundais, mais l’histoire des peuples, des nations, nous enseigne toutes ces réalités. Il y a des pays qui sont passés par des guerres, des guerres civiles mêmes, mais qui sont aujourd’hui des pays prospères.

C’est parce qu’ils ont voulu se sortir de cette situation et aller de l’avant. Les Congolais ne doivent pas perdre espoir, ils sont sur la bonne voie.

Propos recueillis par Sy Koumbo S. Gali et Myriam Abedi

(15)

L

es opérations de vote ont démarré timidement à Bandundu. Plusieurs raisons expliquent ce démarrage tardif des opérations électorales. Parmi celles-ci, on peut citer entre autres, la pluie qui a commencé à s’abattre sur la ville depuis 1 heure du matin jusqu’à la mi-journée et la participation des électeurs aux cultes religieux.

Le double scrutin du 29 octobre s’est déroulé sous la pluie dans la ville de Bandundu. Ce qui explique l’affluence croissante des électeurs dans les différents bureaux de vote au fur et à mesure que la pluie cessait de s’abattre et que les fidèles avaient accompli leurs devoirs religieux.

C’est seulement autour de 10h30 que les files d’électeurs étaient perceptibles devant les bureaux de vote.

Avec l’amélioration des conditions atmosphériques et l’évolution des opérations électorales, certains présidents de bureaux de vote de la commune de Dissasi à Bandundu ont estimé que le vote pouvait se clôturer à 17h comme prévu. Mais en attendant l’opération de dépouillement, les agents électoraux se tournaient les pouces comme l’affluence des électeurs s’était réduite. Dans l’ensemble, le vote s’est déroulé dans le calme, la sérénité et la transparence à Bandundu ville. Néanmoins, l’on a constaté l’épuisement des stocks de bulletins de vote de la présidentielle dans certains

Bandundu

Les électeurs ont répondu présents

bureaux de vote par rapport à ceux des législatives provinciales.

Cette carence a failli créer un incident dans les bureaux de votes D et A du centre 2532 de ITMI 1 à Bandundu et les témoins des partis politiques commençaient déjà à crier à la fraude. Selon le coordonnateur du Bureau de Représentation Provinciale (BRP) de Bandundu, cette situation se justifiait par le fait que certains électeurs avaient décidé de ne pas voter pour les législatives provinciales car ils n’avaient pu

porter leur choix sur aucun des candidats en lice. Au niveau sécuritaire, la police était déployée dans les points stratégiques de la ville et dans les centres de vote.

La rotation des témoins s’est effectuée sans accrocs et dans la discipline. Les observateurs nationaux étaient présents dans les bureaux de vote tandis que les observateurs internationaux se déplaçaient d’un point à l’autre de la ville pour suivre le déroulement du vote étant donné qu’ils étaient moins nombreux.

Laurent Sam Oussou Les électeurs dans un centre de vote (Photo Bandundu)

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I

ls sont près de 3 millions d’électeurs de l’Equateur, même dans les circonscriptions les plus reculées, appelés aux urnes le 29 octobre 2006, à se prononcer, en toute liberté et transparence, sur le choix de leur futur Président de la République et de leurs députés provinciaux.

Ces Congolais de l’Equateur emboîtent ainsi le pas des autres peuples épris de paix et de justice, bénéficiant de l’appui de la MONUC et de celui de la Communauté internationale, pour instaurer un état de droit, lutter contre l’impunité et lancer la machine du développement.

Paraphrasant la Commission Electorale Indépendante, certains observateurs, ainsi que les témoins des partis politiques, ces élections libres et transparentes marquent une nouvelle étape dans le processus démocratique de la RDC, un pays aussi vaste qu’un continent.

L’Equateur, tout comme les autres provinces, attendent ainsi les dividendes de cette démocratie naissante pour être dans le

Equateur

Un pari gagné malgré les violences qui ont fait un mort

giron des Etats développés, vu l’immense richesse naturelle du pays. De l’enrôlement des électeurs organisé en septembre 2005, au référendum du 18 décembre 2005 en passant par le premier tour des élections du 30 juillet 2006 et le second tour des élections présidentielles et législatives qui ont eu lieu le 29 octobre, la CEI/Equateur figure sur la liste des bons élèves.

Malgré l’enclavement de la province-les villes englouties par les fleuves, les routes inaccessibles- et le manque d’expérience de certains agents électoraux, le coordonnateur de la CEI/Equateur se réjouit d’avoir relevé un défi, à savoir l’organisation de toutes les élections avec succès, surtout le second tour de la présidentielle. «Tout s’est passé normalement, hormis les violences et incidents de Bumba. Je confirme avec force que les élections ont été transparentes et crédibles.

Nous avons donc la ferme conviction d’avoir relevé le défi», a-t-il souligné. Le fait de rectifier le tir des erreurs du 1er tour de la présidentielle, en renforçant la formation des

agents électoraux a contribué au succès du scrutin, a fait remarquer le Coordonnateur de la CEI, Albert Mayoka. « Qui pouvait croire à la réussite des élections en Equateur quand il faut acheminer parfois les kits des chefs lieux des territoires aux centres de vote les plus reculés et enclavés par charrettes, vélos, têtes ou pirogues ? », s’est-il interrogé. Il a remercié la MONUC pour avoir mobilisé ses avions, voitures, bateaux et expertise pour la tenue des élections du second tour de la présidentielle.

Du 22 septembre au 27 octobre 2006, près de 20 avions affrétés par la MONUC à Mbandaka ont réussi à déployer les matériels qui ont ensuite été acheminés par voie terrestre dans les circonscriptions électorales telles que Bikoro, Monkoto, Bolomba, Befalé, Ingendé. Même chose pour les chefs lieux des territoires.

Au total, 5342 bureaux de vote ont été ouverts dans la province de l’Equateur dont 267 à Mbandaka ville pour la présidentielle et les législatives provinciales où 1500 candidats étaient en lice pour 108 sièges. La veille du second tour des élections, un monitoring de la MONUC a permis de constater que les kits et autres matériels de vote étaient en place dans les centres de vote. Par conséquent, les centres et bureaux de vote ont pu respecter les consignes d’ouverture prévue à 6 heures, même si quelques uns ont ouvert leurs portes à 7 heures suite au décomptage manuel des bulletins qui prend beaucoup de temps.

Les observateurs nationaux, dont 920 déployés par la société civile, les témoins des partis politiques étaient présents dans tous les bureaux de vote aux premières heures du scrutin. Beaucoup disent qu’ils ont bravé la

(17)

Quelques défaillances

La perfection n’étant pas humaine, le second tour de la présidentielle combinée aux législatives provinciales a connu quelques ratés dont la liste reste non exhaustive, affirme la CEI. On peut citer le cas de Bumba où une personne a trouvé la mort. A l’origine, une manifestation violente des partisans du MLC qui dénonçaient une fraude électorale commise par un président de centre de vote.

La dénonciation a dégénéré en affrontements violents. A Basankusu, la tension est montée également d’un cran. La directrice de campagne du PPRD et témoin dans un bureau de vote, a essuyé des jets de pierres, et n’a eu la vie sauve que grâce à la protection de la MONUC.

A Bikoro, deux bureaux de vote ont été pillés par des hommes armés non identifiés.

Cette situation a obligé la CEI à envoyer de

nouveaux kits. A Mbandaka, au quartier Ikongo Wassa, le Coordonnateur de la CEI/Equateur a failli être lapidé et son garde du corps a été blessé. Ces incidents et violences qui ont émaillé le scrutin du 29 octobre 2006 sont les conséquences logiques d’une campagne électorale caractérisée par une intolérance et la propagation de messages incitant à la haine et à la division. Nzanga Mobutu, arrivé 4ème au premier tour de l’élection présidentielle qui a rejoint l’AMP a été pris en otage pendant 24 heures suite à des affrontements entre ses gardes du corps et les éléments du détachement de la protection du Vice-président Jean Pierre Bemba. Affrontement qui ont par ailleurs fait 2 morts.

Le président de la sous–commission vigilance et éthique électorale de la Haute Autorité des Médias (HAM) n’est pas surpris par les dérapages dans les médias. « J’ai regretté que les médias soient trop politisés », a souligné

Octave Kambalé. Pendant la campagne, la guerre a fait rage entre les directions de campagne des deux candidats au scrutin présidentiel.

Les attentes

Que va-t-il se passer après la proclamation des résultats provisoires par la CEI ? Une question qui n’a pas laissé perplexes les politologues et sociologues avertis et qui brûle les lèvres de la population. « Chacun des deux camps pense emporter les élections ; ce qui n’est pas possible. L’armée n’est pas brassée, d’ici la proclamation des résultats, que la MONUC et la communauté internationale s’investissent afin de maîtriser les débordements, sinon le processus risque de capoter », a souhaité, Natha Weteto, sociologue et consultant indépendant.

Samy Passalet

Une file d’électeurs devant un bureau de vote (Photo Samy Passalet)

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L es 348 bureaux de vote de la circonscription électorale de Kalémie, dans le Nord du Katanga, ont ouvert leurs portes sans grand retard en général.

Les observateurs étaient venus nombreux assister aux opérations jusqu’au petit matin du 30 octobre 2006 étant donné que la majorité des accréditations était attribuée aux 5546 témoins des partis politiques, à une dizaine d’observateurs internationaux et 2075 nationaux.

A l’ouverture des bureaux de vote, les électeurs affluaient par petites vagues successives mais pas massivement.

Les électeurs se pressaient plus dans la périphérie de Kalémie malgré les trombes de pluie tombées brièvement tôt le matin.

La plupart des électeurs se rendaient tardivement dans les centres de vote de Taba situé à 20 km de Kalémie, seul endroit où l’on a déploré une altercation violente, déclenchée par quatre pygmées visiblement éméchés.

La bagarre a fait un blessé grave, évacué par la Croix Rouge.

La présence renforcée et massive de la Police Nationale Congolaise a permis une poursuite du déroulement du vote sans trop de perturbations. Aussi, des

Katanga

Les Kalemiens ont fait leur choix

Sendwe sans qu’aucun retard ne soit enregistré, le tout dans un climat fort apaisé.

Les électeurs analphabètes, qui avaient besoin d’une assistance, mettaient parfois une demi-heure pour voter Un électeur tout de blanc vêtu,déclare,

juste après avoir accompli son devoir civique au centre Bakita, : « Quand on vote, on a du travail et on a à manger. Voter, c’est la santé ! » Pour la députation provinciale, la ville de Kalémie alignait 125 candidats pour 5 postes à pourvoir.

Marie-Eve Saint Georges

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

et Bourreaux des populations exsangues de la R.D.Congo dans la R.D.Congo dans la R.D.Congo dans la R.D.Congo dans la gestion des Institutions politiques et

Le Réseau National des ONGs des Droits de l’Homme de la République Démocratique du Congo, RENADHOC en sigle, après avoir passé aux peignes fins l’action du

Les activités d’exploitation des hydrocarbures et la législation sur l’environnement En tant que signataire de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel

A la suite des prises de position incessantes du Ministre de la Communication et Medias (Porte parole du Gouvernement), Monsieur Lambert MENDE OMALANGA contre les ONG des Droits

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Ceci, en raison d’une part, des défaillances techniques de ses kits biométriques d’enrôlement des électeurs et d’autre part, en raison de la dissimulation de ses rapports relatifs

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