CEADHO
CENTRE POUR L’EDUCATION, ANIMATION ET DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME. asbl
Uvira, Février 2010
33, Avenue des Pionniers, Quartier Kimanga, Uvira /Sud-Kivu/ Rép. Dém. du Congo
BP: 499 Bujumbura I / Burundi
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Rapport circonstanciel sur la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire portant atteinte aux droits humains, après des affrontements entre les combattants de
FRF de Bisogo et les FARDC de l’opération Amani Leo à
Bijombo dans les moyens plateaux d’Uvira.
INTRODUCTION
Bijombo, chef-lieu du Groupement portant le meme nom, Collectivité chefferie de Bavira en Territoire d’Uvira, situé à plus ou moins 65km de la ville d’Uvira à l’Ouest dans la partie montagneuse.
Le Groupement de Bijombo compte pour le moment 24 localités et plus de 30024 Habitants (Source : Poste d’encadrement basé à Bijombo).
Situation liée aux affrontements entre les FRF et les FARDC de l’opération Amani Leo : A partir du 1èr au 07 Février 2010 (sept jours) des combats intenses ont été signalés
opposant les FRDC de l’opération Amani Leo aux combattants du groupe Bisogo de FRF dans les différents axes du Groupement de Bijombo dont, Bijombo, Mashure, Rusuku, Kahuna-Murambi, Ishenge I et Ishenge II de meme dans d’autres localités du Territoire de Fizi ont connues les memes attaques telque : Kalingi, Irundu, Minembwe, Kanguli, Lusuku, Mwangulube sans oublier aussi une partie du Territoire de Mwenga aurait été également touché à Kipupu et à Kiseke.
Ces attaques qui visaient spécialement les groupes armés pour selon les autorités militaires établir l’ordre et la sécurité dans toutes les parties sous contrôle des groupes armés se sont plutôt généralisées contre la population civile à travers le reglèment de compte, les actes de représailles, les arrestations arbitraires suivies de cas de torture pour tout suspect pour l’un ou l’autre partie, les pillages et les enlevements ou disparitions forcées etc.
Le cas le plus frappant du pillage est celui de Mr Bihanga du village Kateja qui aurait été victime du pillage de ses 40 vaches dans la nuit du 07 à la veille du 08 Février 2010.
Dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire :
Les localités de Bijombo, Ishenge I et Ishenge II, Rusuku, Mashure et Kahuna-Murambi en Groupement de Bijombo/Territoire d’Uvira, Les localités de Irundu, Kalingi, Kanguli et Mwangulube en Territoire de Fizi et les localités de Kiseke et Kipupu en Territoire de
Mwenga après avoir subie des attaques sanglantes, les populations ont été obligées de fuire non seulement les combats mais surtout les actes de représailles, de vengeances et de reglèment de compte.
Fuyant les affrontements, nombre d’entre eux ont abandonné à risque et péril tous leurs biens laissant derrière eux pillages, vols et autres forfaits du tout genre.
Ces populations qui viennent de quitter contre leur gré leurs domiciles, sont abandonnées à leur triste sort, car dans les villages d’accueil aucun mécanisme n’a jusque là été envisagé d’autent plus qu’eux-mêmes se trouvent au meme titre que leurs confrères déplacés.
Parmi les déplacés, les uns ont bénéficiés une solidarité de certaines familles, soit biologique ou religieuse pour trouver la place ou passer la nuit, tandis que la plupart passe la nuit à la belle étoile sans abris, dans des écoles ou ils sont obligés de se reveiller tot le matin pour laisser la place aux écoliers et élèves, ce pendant ils sont toujours exposés au grand jour et aux intempéries surtout comme les pluies sont devenues abondantes dans toute la partie montagneuse.
Aucune assistance ni de la part des autorités ni des ONG humanitaires n’a jusque là été signalée, alors que la situation devienne de plus en plus dramatique.
Tableau des personnes déplacées : N0 Villages ou localités d’accueil
Nombre des personnes déplacées
Hommes Femmes
01 Kyakira 539 798
2
02 Kabara 1470 830
03 Bijabo 305 173
04 Bilalo II et Mikenge 1267 2083
05 Mikalati 631 1149
06 Kamombo 315 800
07 Kitasha 523 1777
08 Kangwe 395 524
09 Kanihura 350 1000
Total 5795 9134
(Source : Statistique disponible dans les offices de l’administration locale sur place)
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Au régard de ce triste tableau ci-dessus, le CEADHO retrace une situation plus préoccupante car la situation continue à se déteriorer au lieu de s’améliorer.
Les déplacés ne sont pas pris en charge et leur statut de personnes à catégorie vulnérable est totalement bafoué.
Si le monde politique congolais et surtout les autorités militaires des FARDC ne tiennent pas compte au risque et surtout aux violations des droits humains lors des opérations contre les groupes armés ou traque des FDLR, la situation risque de se dégénerer davantage dans tous les axes car, la population est tenue d’etre au milieu du marteau et l’enclume avec la seule option de récourir à l’autodéfense populaire ce qui constiturait un danger public
permanent dans une région à forte turbulence et qui a connue autent d’abus et guerres sans précédents.
Pour cette petite conclusion, le CEADHO formule la recommandation à l’endroit des autorités militaires suivante :
- De prendre de mesures appropiées qui s’imposent susceptibles de protéger la population civile et leurs biens conformémént aux normes internationales des droits de l’homme et du droit international humanitaire, avant de déclencher une
quelconque opération militaire dans les zones ciblées comme fiefs des groupes armés et /ou des FDLR car à tout le niveau, c’est la population qui paie le pot cassé considéré par défaut de complice de toutes les parties en conflit.
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