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Organe de l ’ asbl « Dialogue des Peuples »

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Dialogue

Organe de l ’ asbl « Dialogue des Peuples »

Pauvres, mais honnêtes, nous paraissons quand nous pouvons, et notamment le mercredi 22 septembre 2010

Depuis plus de trente ans, « Dialogue des peuples » défend l’idée qu’avant d’inspecter le trottoir du voisin, il faut balayer devant sa porte. Cela implique que si l’on vit en Belgique et qu’on se prétend soucieux des rapports Nord/Sud, il faut accorder la priorité au Congo. Certes, parce que les Congolais sont des gens sympathiques, mais surtout parce que depuis cent cinquante ans les Congolais ont été, hors d’Europe, les victimes privilégiées de nos Rois, de nos capitalistes et de nos exploiteurs. La « décolonisation » a changé le rôle de la Belgique : elle fournit maintenant les experts en néocolonialisme mis au service de l’impérialisme international au profit de ces mêmes pouvoirs, de ce même argent, de cette même exploitation. Il faut donc bien constater que depuis plus d’un siècle, le prolétariat belge et le prolétariat congolais sont face aux mêmes ennemis.

Nos colonisateurs l’avaient si bien compris qu’ils avaient élevé entre Belges et Congolais une cloison étanche qu’Albert I°, encore Prince Héritier avait qualifié de « Muraille de Chine ». Il fallait éviter à tous prix que les exploités d’ici et de là-bas puissent se parler. Et, d’une certaine manière, cela continue, en ce sens que, pour parler du Congo, on entend beaucoup plus Colette Braeckman, Ludo Martens, Jean-Claude Willame, Marie-France Cros ou Guy De Boeck, ou même des gens encore moins compétents, que les Congolais eux-mêmes.

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C’est contre cette situation que nous avons voulu réagir en publiant ce numéro, dont tous les textes ont été repris à « l’Internet congolais ».

Sur les 5 chantiers, par Flory Niamwaga

Je voudrais profiter de cette tribune pour m’exprimer sur les cinq chantiers. Non pas sur la substance même des cinq chantiers, mais sur leur essence, sur leur gouvernance et sur la campagne de communication qui est organisée autour de ce projet qui n’est, en fin de compte, qu’une mission de tout gouvernement, quel qu’il soit.

Nous sommes en face d’un cas d’espèce où les animateurs de la chose publique donnent l’impression de vouloir faire la récupération d’une action publique pour en constituer l’ossature d’une propagande électoraliste. Réduire le concept « cinq chantiers » à une simple action de propagande politique serait donner un coup politique fatal à son initiateur, Son Excellence Monsieur le Président de la République. Nous souhaiterions porter à l’attention de l’équipe de communication sur les « Cinq Chantiers de la République », les quelques remarques ci-dessous, que nous voudrions bien voir faire l’objet d’un débat. En effet, ces personnes, qui ont un rôle clé dans le a consolidation du pouvoir du Chef de l’Etat, ne doivent pas dévier de leur mission en adoptant une ligne communicationnelle contre-productive, comme ils sont en train de le faire maintenant. En effet, étant confondus avec la masse populaire, nous suivons au quotidien les commentaires qui sont faits autour de la campagne de communication, et nous souhaiterions en relever ici quelques éléments, qui sont indicateurs de l’impact négatif de cette campagne sur l’image même du Chef de l’Etat.

1.« Biloko wana baz’otonga, est-ce que eza mpo na biso » ? Ce commentaire est fait chaque fois qu’on présente un projet d’immeuble ou d’hôpital (spécifiquement le projet de l’hôpital du Cinquantenaire). En effet, le peuple sait qu’il n’aura jamais les moyens de payer le loyer dans tous ces nouveaux immeubles qui sont en train d’être érigés dans la capitale et dans certaines autres villes, ni de couvrir les frais de soins dans ce nouvel hôpital en cours de construction. Il prend en référence l’hôpital chinois et l’hôpital Mutombo qui ont été construits dans des

quartiers populaires et présentés comme des projets sociaux : ils disent que quelqu’un qui n’a pas 30 dollars au minimum ne peut pas se hasarder à franchir la porte de ces institutions. Conclusion,

« baz’otonga po na bango moko ». Tout en reconnaissant la nécessité d’améliorer la qualité et la capacité d’accueil des infrastructures sanitaires, il sied de mentionner qu’il est tout aussi

essentiel d’étudier et de rendre effective des stratégies permettant à la population d’accéder aux coûts des prestations et des fournitures offerts dans ces infrastructures de santé en construction ou en rénovation. Ces projets n’atteindront leurs objectifs sociaux que s’ils sont couplés avec un programme de facilitation de l’accès populaire aux services de santé de qualité. Si tel n’est pas le cas, les Congolais (fonctionnaires de l’Etat en haut de la liste) continueront à mourir dans des structures de santé de fortune érigés dans tous les coins d’avenues, ou bien à crever comme des chiens dans la cour de ces nouvelles infrastructures, auxquels ils ne seront pas admis puisque non munis du sésame sous forme de porte-monnaie consistant. On a vu des cas, et on continuera à en voir jusqu’à ce que des politiques réalistes d’accès aux soins de qualité (surtout dans ces

nouvelles infrastructures pimpant neufs) soient définies et mises en œuvre. Quant aux projets de grandes constructions entreprises (immeubles au bout du boulevard, cité du fleuve, d’autres immeubles neufs sur plusieurs avenues de la Commune de Gombe et dans la périphérie ainsi que les grands hôtels à peine achevés ou en cours de construction), au vu des taux de loyer mensuel, des prix de vente au mètre carré ou de logement journalier, on se demande réellement à qui ces projets sont destinés, connaissant le niveau de revenu du fonctionnaire congolais, qu’il soit dans le secteur public ou privé. Veut-on implanter à Kinshasa une zone d’exclusion des congolais ?

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« Bazo tonga po na bango moko », comme commentent toutes les personnes que nous nterrogeons sur ces choses.

2.« Ba balabala ya dix bandes nde tokoloya » ? Allons-nous manger des boulevards à dix bandes ?, commentent tous ceux qui assistent au déploiement impressionnant de moyens pour élargir le boulevard du 30 Juin ou Lumumba.

3.« Est-ce que baz’otonga na mbongo na bango ? Eza mbongo na biso. » Est-ce qu’ils financent les travaux de leurs poches ? Il s’agit de notre argent.

4.« Nyonso wana po bazua ndenge ya kolia mbongo ya l’Etat » (Tous ces chantiers juste pour trouver les moyens de bouffer l’argent de l’Etat).

5.Et bien d’autres commentaires qui vont dans le même sens.

Ce genre de réactions dénote que la communication organisée autour des cinq chantiers est contre-productive, en ce sens qu’elle n’attteint pas, dans le peuple, les résultats escomptés, mais suscite une réaction de désaveu de leur initiateur et du système de leur gouvernance. L’analyse des réactions du peuple que nous recueillons au quotidien (dans la rue, dans les taxi bus, dans les débits de boisson, dans les fêtes, dans les milieux estudiantins, etc.) nous permettent de dégager ce qui suit :

1.Le peuple a pris conscience que l’action publique est réalisée avec des moyens publics, et qu’il n’est donc pas question que les animateurs du Gouvernement instrumentalisent les réalisations qui sont faites dans le cadre de leurs charges ordinaires pour en faire des acquits politiques pour alimenter leurs campagnes électorales.

2.Le peuple sait que la réalisation des cinq chantiers ne prend pas en compte les priorités réelles quant à la résolution des problèmes sociétaux ;

3. Le peuple n’est pas convaincu de la transparence dans la gestion de tous ces grands marchés publics.

Nous ne pouvons perdre de vue que la troisième République a été construite, non pas sur une promesse de réalisation de miracles, mais juste sur une promesse de changement du mode de gestion de la chose publique. Et c’est seulement sur cette base que le peuple a accordé tout son crédit à Kabila Père, et qu’il n’a pas hésité à le transférer à Kabila Fils. Nous pensons qu’il est donc urgent que les responsables de la communication sur les cinq chantiers puissent réorienter celle-ci vers des thèmes plus positifs, afin de démontrer au peuple qu’effectivement, nous sommes entrés dans un nouveau mode de gestion de la chose publique. En effet, à quoi sert-il de consommer des millions de dollars de fonds publiques dans une campagne menée à coups de méga-affiches, de clips vidéos et audio montés avec des budgets exorbitants et diffusés toutes les heures sur toutes les chaines et autres médias à forte audience, de publi-reportages organisés à grands frais, si le seul résultat qu’on obtient est de réveiller la méfiance et susciter la critique populaire ? Nous proposons, pour essayer de corriger cette erreur stratégique fatale pour la famille politique au pouvoir, le regroupement thématique ci-dessus :

1.La gouvernance des cinq chantiers : démontrer au peuple que la décision d’affecter des moyens publics, et d’engager le pays dans l’endettement sur plusieurs générations terme a été

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prise dans le but de résoudre des problèmes sociétaux prioritaires ou de créer des opportunités sociétales importantes, en insistant notamment sur ce qui suit :

a.Le processus de

consultation qui a permis d’établir la hiérarchie des priorités dans les problèmes à résoudre et donc de décider de l’ordre d’engagement des fonds publics dans les différents projets ;

b.La procédure qui a permis d’élaborer les cahiers de charge ou tout au moins les cahiers de spécification techniques des différents chantiers publics, cahiers qui ont permis d’évaluer le coût des travaux à réaliser et d’identifier les montages financiers pour les prendre en charge, avant de procéder à l’étape de négociation des contrats ;

2.Les règles et procédures d’attribution de marchés publics qui ont permis de décider des attributaires des contrats de fourniture de biens et de services ; en cas d’application de

procédures exceptionnelles, les raisons qui ont justifié celles-ci. Ceci éteindra les soupçons qui existent que des hauts fonctionnaires profitent abusivement de ces grands travaux pour se constituer de petites fortunes individuelles, au détriment de l’intérêt public et sur le dos du peuple, engageant le pays dans des dettes pour financer leurs enrichissements personnels ; 3.L’efficience des travaux en cours de réalisation, notamment :

a.Les mécanismes de contrôle et de surveillance accompagnant l’exécution de chaque contrat signé afin de vérifier la conformité des travaux par rapport aux cahiers de charge ainsi que de procéder à l’audit de la gestion des différents chantiers ;

b.Les mécanismes de compensation convenus avec les tiers lésés par l’exécution de certains projets ;

c.La structure et le programme de maintenance (y compris les budgets) mise en place pour garantir la durabilité des infrastructures réalisées ;

Ne pas communiquer sur ces points essentiels laisse libre cours à toutes les critiques et spéculations et compromet gravement la campagne 2011 pour la famille politique du Chef de l’Etat.

Le peuple a grandi. Il est en train d’assister à la renaissance d’une nouvelle bourgeoisie politico- administrative, cette classe de nouveaux riches, politiciens, mandataires ou hauts fonctionnaires, dont le seul mécanisme d’enrichissement est d’avoir trouvé une formule douce pour s’approprier indûment d’une certaine partie de fonds publics qui transitent par les organes de l’appareil étatique sous leur contrôle.

Il ne faut jamais oublier que si le peuple s’est engagé comme un seul homme dans la campagne Kabila pour détrôner Mobutu, c’était dans l’espoir de balayer cette classe d’aventuriers, de malfaiteurs associés, de bandits de grand chemin et de voyous en cravate qui avaient abusé de l’autorité publique pour prendre en otage la nation tout entière et s’est approprié de tous les moyens matériels de l’appareil étatique, clochardisant le peuple travailleur et anéantissant toute tentative de vivre honnêtement de son travail, obligeant même les intellectuels au sommet de se prostituer avec eux en concluant des alliances contre nature, ou de mendier leur pain pour ne pas crever de faim au bord de la rue comme des chiens sans maître.

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Messieurs les communicateurs sur les cinq chantiers, messieurs les chantres des cinq chantiers, révisez vos compositions et faites de la communication positive, pour ne pas rater les objectifs assignés à cette campagne médiatique.

Quant aux remaniements ministériels, il ne s’agit pas de changer les hommes, mais de changer le style de gouvernance, car les mêmes animateurs peuvent produire des résultats positifs s’ils évoluent dans un cadre de gouvernance différent.

Nous remercions sincèrement tous ceux qui réfléchissent sans passion, sans parti-pris et de manière non partisane sur la question du Congo, car ce pays est nôtre, et nous tient à cœur. Il ne s’agit pas ici d’une question d’appartenance politique, mais bien de l’intérêt supérieur de la Nation. Nous n’aurons jamais une autre nation, quand bien même certains d’entre nous détiendraient d’autres nationalités. Nous avons donc tout intérêt à contribuer ensemble à la pleine réalisation de l’immense potentiel naturel de la République Démocratique du Congo, pour notre bien commun et celui de toute la sous-région.

Qui a compris la portée du discours de Joseph Kabila au Nord-Kivu ? (JP Mbelu)

Commentant le discours de Joseph Kabila à Butembo tel que présenté dans ses grandes lignes par l’ACP, voici ce que Guy de Boeck écrit dans sa revue de presse d’hier (mercredi 15

septembre 2010) : « Outre le fait que ce discours représente une véritable gifle pour les gens qui sont les victimes des violences et des pillages dont on leur attribue la responsabilité, il se

distingue par une description de la réalité vue à travers une vitre tellement déformante qu’on n’y voit plus clair.

C’est fort bien de stigmatiser la raffinerie d’or de l’Ouganda. Mais il y a des installations rwandaises, notamment une « bourse aux matières premières », qui

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mériteraient d’être pareillement citées. Et, étonnamment, même les rebelles rwandais du FDLR ont disparu de la liste des « éléments négatifs » qui ne comportent plus que des rebelles ougandais, des Mai Mai et, fait nouveau, des milices d’auto-défense villageoises. Ce dernier reproche équivaut en pratique à faire grief aux villageois du coin de ne pas se laisser égorger comme des moutons. Les plaintes incessantes des habitants concernant le CNDP, que ce soit à propos de son administration civile ou pour les actions de ses soldats « intégrés » dans les FARDC sont considérées non pas comme matière négligeable, mais comme inexistantes, et l’existence d’un réseau mafieux mondial ayant des ramifications jusqu’à Kinshasa est traitée comme s’il s’agissait de banales affaires de contrebande locale et de règlements de comptes un peu rudes entre commerçants ! Pour aller aussi loin dans la volonté de ne pas voir un réseau mafieux, il faut en faire partie ! » Il est possible que plusieurs d’entre nous n’aient pas lu ce texte ! Il peut être positivé. Face à la résistance des « milices d’auto- défense villageoises » à l’endroit de toutes les forces d’occupation de notre pays, Joseph Kabila avoue que celles-ci ont tenu le coup. Mais faisant partie du réseau mafieux tenant à mettre le Congo de Lumumba à genou, il recourt à la recette de la tribu néolibérale contre les forces populaires qui lui résiste : leur criminalisation. Ce faisant, il réaffirme à quel camp il appartient : celui des agresseurs ; il est de la tribu néolibérale écrasant tout sur son passage pour avoir accès aux matières premières stratégiques de notre pays. Néanmoins, la criminalisation de la résistance à la tribu néolibérale n’est pas une trouvaille joséphiste. Partout où elle est pratiquée, elle est un appel à redoubler d’effort pour écraser ceux et celles qui tiennent à protéger leurs terres. La criminalisation de la résistance aux assauts de la tribu néolibérale sans frontières sert plusieurs objectifs : étouffer toute culture de la résistance, dénier la réalité de la mort que cette tribu sème au travers de ses hommes et femmes liges (du CNDP, des FDLR et des MaïMaï version Kigali, etc.), désinformer les éventuels résistants afin qu’ils ne rejoignent pas la lutte, plonger les fanatiques du discours dominant et les autres faibles d’esprit dans une ignorance obscurantisante, etc.

Il est un peu dommage que malgré cet aveu de la force de la résistance nord- kivutienne, il y ait encore des compatriotes qui estiment que les Congolais(es), dans leur immense majorité, sont des imbéciles. Le discours dominant et l’histoire officielle ont eu tellement de l’emprise sur nos cœurs et nos esprits que plusieurs d’entre nous ont perdu toute capacité de lire certains discours entre les lignes.

Comment voulons-nous que celui qui prétend être le chef de l’Etat de tous les Congolais et de toutes les Congolaises arrive dans l’une des parties de notre pays les plus meurtries et qu’il s’adresse à nos populations en les culpabilisant sans qu’il prenne soin d’observer ne fût-ce qu’ une minute de silence pour nos millions de morts ? Il y a là quelque chose qui ne va pas.

De toutes les façons, il y a des vérités qui prennent du temps avant de triompher. Les minorités d’acteurs-créateurs ont compris depuis longtemps que Joseph Kabila participe de la mort de tout un peuple. Plusieurs compatriotes sont en train de comprendre, de plus en plus, en quoi consiste le rôle que joue Joseph Kabila.

Certains d’entre eux, pour lui barrer la route, ont organisé une résistance multiforme.

Les modestes victoires de celle-ci ne sont pas sujettes au temps que la tribu néolibérale dicte. L’essentiel serait que les différentes forces résistances se reconnaissent et poursuivent leur lutte commune, en dépit et malgré tout. Les forces de la résistance ont une grave mission : se réarmer de courage, de connaissance et de persévérance pour résister. Mais surtout pour construire le pouvoir. Construire un autre pouvoir au Congo. Dans la rupture et en synergie.

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J.-P. Mbelu

"J'ai été trahi par un prêtre" (Pierre Kabeza)

Très chers Frères et Soeurs combattants de la liberté

De l'Europe où je suis en exil,je tiens à vous remercier tous de la collaboration et du combat que nous avons mené ensemble pour la dignité de l'enseignant congolais et surtout pour le droit de tous les enfants congolais à l'éducation.J'ai été sacrifié à Bukavu (République Démocratique du Congo) à cause de ma prise de position contre la pratique honteuse et inconstitutionnelle de la prise en charge des

enseignants des écoles pubiques par les parents dans un pays aux richesses immenses et où l'injustice sociale est bien entretenue suite aux refus de pratiquer la distribution équitable des revenus du pays comme le prône l'article 58 de la constitution de la RDC.

A vous tous épris de la paix et qui me fesez un honneur de me lire, avant que je vous dise ce qui m'est arrivé pour que je quitte le Congo mon pays, permettez-moi de vous expliquer les raisons qui ont justifié ma position contre la prise en charge des enseignants des écoles publiques par les parents à la place de l'Etat en ma qualité d'un enseignant laïc catholique et syndicaliste.

I).Convaincu que ce système apporte plus du mal que du bien car près de la moitié d'enfants scolarisables sont mis hors circuit normal du systeme éducatif, J'ai voulu donner mon soutien à la Conférence Épiscopale Nationale du Congo ( CENCO) contre la pratique de la prise en charge des enseignants par les parents, qui dans son communiqué de presse du 11 janvier 2006 avait reconnu que ce système déjà décrié, suscite indignation, émoi et désolation dans la majorité de la population. la CENCO dans le même communiqué a déclaré que cette pratique renferme en lui même les germes de la mort lente , mais certaine de la nation congolaise.Ce communiqué est repris dans son intégralité dans la revue bimensuelle chrétienne Renaitre N° 02 du 31 janvier 2006-année XV page 14 qui parait à Kinshasa .

2. la prise en charge des enseignants du secteur public par les parents va à l'encontre du principe constitutionnel de la gratuité et de l'obligation de l'enseignement primaire reconnu par la

constitution congolaise en son article 43 .

3.La prise en charge des enseignants par les parents est en contradiction avec la convention relative aux droits de l'enfant que le Congo a ratifié ainsi que L'Eglise Catholique par le biais du Vatican ( art 28:obligation et la gratuité de l'enseignement à l'école primaire.).

4.La prise en charge des enseignants par les parents et autres frais exigés anarchiquement violent l'article 9 de la convention des ecoles nationales signées entre l'Eglise Catholique et l'Etat Congolais. Selon ledit article il appartient à l'Etat Congolais de payer les enseignants, à assurer le fonctionnement , l'entretien, les constructions et les réparations des écoles. Tous les autres frais auxquels sont soumis les parents sont placés dans l'illégalité. Et dans cette optique l'Etat assure le respect de l'article 36 de la constitution qui parle d'un salaire décent, régulier et équitable pour tout travailleur et dont les enseignants.

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5. La prise en charge des enseignants par les parents brise la charité entre enseignant et son élève ainsi que la collaboration qui doit être entretenue entre l'enseignant et le parent comme l'exige le Saint Concile dans son paragraphe 8 relatif à la déclaration sur l'éducation:

" que la charité les unisses entre eux et avec leurs élèves, qu' ils soient tous pénètrés de l'esprit apostolique pour rendre témoignage par la vie plus encore par l'enseignement, au Maitre unique le Christ.Qu'ils travaillent en collaboration, surtout avec les parents".

6.La pratique décriée crée un climat de tension au sein de l'équipe enseignante d'abord et entre cette dernière et les parents ainsi que les élèves. Ainsi donc elle viole l'article 3 du réglèment d'ordre interieur des écoles catholiques qui stupile: " ... les écoles catholiques doivent etre des veritables milieux éducatifs qui se fondent sur la cohésion de l'équipe enseignante, qui soient largement ouverts à la collaboration des parents".

7.la prise en charge des enseignants par les parents est à la base de la déviation de la mission que l'Eglise assigne aux écoles catholiques. le Saint Concile déclare ce qui suit au paragraphe 9 en matière de l'éducation chrétienne " Le Saint Concile exorte avec force les pasteurs et tous les fideles à n'epargner aucun sacrifice pour aider les écoles catholiques à remplir chaque jour plus fidèlement leurs taches en premier lieu, à subvenir aux besoins de ceux qui sont

dépourvus des biens de la fortune, qui sont privés de l'affection et du soutien de la famille,.."

8. La pratique de la prise en charge des enseignants par les parents fait que nos milieux éducatifs chrétiens renoncent à leurs projets d'assurer une éducation au service gratuit avec accent

particulier mis sur les pauvres. Aujourd'hui un bon nombre d'écoles conventionnées catholiques s'éloignent malheureusement de l'option préférentielle aux jeunes les plus défavorisés, les pauvres. Cette option ou attention passe délibérément au second plan car le système favorise les groupes les plus aisés si pas les nantis. En observant ce qui se passe dans notre pays les grandes écoles catholiques sont entrain de devenir des écoles des riches. Nos milieux éducatifs sont devenus des supermarchés où les responsables s'improvisent en marketeurs commerciaux pour vendre uniformes et autres effets scolaires. les élèves

sont considérés comme des clients potentiels et leurs parent sont des bailleurs des fond. Dans certaines écoles l'avoir du parent constitue même un des critères pour faire parti des membres des comités des parents avec comme objectifs étouffer les voix de ceux qui sont démunis. Certains responsables scolqires n'hésitent pas à dire aux parents pauvres de retirer leurs enfants de l'école car l'éducation pour eux n'est pas faite à ceux qui n'ont pas d'argent.

9. le droit à l'éducation en faveur des enfants au Congo est confisqué par ceux la même qui sont censés le défendre et pourtant le Saint Concile demande à tous ceux qui dirigent l'éducation de prendre garde que jamais la jeunesse ne soit frustrée de ce droit sacré et d'exiger même que le bien fait de l'éducation puisse s'étendre à tous.

Considérant tout ce qui précède je me suis mis à combattre ce système qui

d'ailleurs avilit l'enseignant,parent et l'élève et qui ne fait que engraisser certains gestionnaires d'écoles au détriment des enseignants.J'ai organisé des marches pacifiques, des sit in, j'ai fait des déclaration des dénociations... d'une manière pacifique et non violente. CELA A FAIT QUE JE SOIS UNE PERSONNE QUI DÉRANGE ET QUI GÈNE LES INTÉRÊT DE CEUX QUI GÈRENT LES ECOLES ET CERTAINES PERSONNES AU POUVOIR ET DONC J'ÉTAIS DEVENU INDESIRABLE. C'est ça la vérité. On peut tout me taxer car qui veut noyer son chien l'accuse de rage.

Le syndicat des enseignants en province du Sud- Kivu au Congo ( SYNECAT SUD-KIVU) sous mon mandat comme d'ailleurs tous les autres camarades des différentes provinces, a toujours

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demandé au gouvernement congolais de garantir des années scolaires apaisées en trouvant solution en payant aux enseignants un salaires humain. Le gouvernement congolais à l'instar des autres gouvernements du monde doit assumer ses responsabilités face à l'éducation de la jeunesse car les enfants constituent l'avenir d'une nation. J'ai toujours demandé que les richesses du pays soient reparties d'une manière équitable. J'ai toujours exigé que le budget que l'Etat

congolais alloue à l'éducation réponde dans le sens d'atteindre les objectifs de millénaire dont le Congo est aussi partie prenante.

Mes prises de position ont fait que je puisse avoir plusieurs mises en garde de la part de l'Abbé jean Marie KITUMAINI coordinateur provincial des Ecoles conventionnés catholiques très lié au pouvoir qui a déliberement tout fait pour me faire partir. Ce dernier pendant tout mon mandat a sollicité auprès de mon chef direct des ouvertures d'action disciplinnaire pour me faire partir et donc me faire taire. Etant incapable de les avoir il a obligé mon chef direct de me

déclarer déserteur profitant d'un de mes voyages en mission syndicale en Argentine en mars 2010. Toutes les sorties que j'ai faites en Europe dans le cadre syndical le mettaient mal à l'aise et lui seul connait ses raisons. Pendant toutes mes absences pour des raisons syndicales toutes les dispositions étaient toujours prises par la direction de mon école avec ma collaboration pour que les élèves ne puissent pas perdre leur droit de bénéficier des enseignements.

Monsieur l'Abbé Kitumaini Jean marie Vianey était conscient de toutes les menaces de mort anonymes que je recevais sur mon portable. Il savait que les différentes manifestations pacifiques ,les sit-in, les greves, les déclaration que je faisais pour réclamer le droits des enseignants me mettaient en difficulté avec certaines personnes au pouvoir.

Monssieur l'Abbé Kitumaini a bien su que le 22 janvier 2010 suite à la greve que les syndicats des enseignants ont décrète depuis le 5 janvier 2010 au Sud-kivu pour réclamer l'application des accords conclus entre ces dernier et le gouvernement en Aout 2009, les autorités étant incapable de touver solution m'ont arreté à l' Agence Nationale de Renseignement pendant 7 heures

brandissant un motif sans aucun fondement selon quoi que j'ai déclaré publiquement commencer une révolution contre le pouvoir et que j'avais une milice avec moi. Cette accusation m'a été faite devant mes deux camarades dont le responsable du Syndicat des enseignants

des écoles protestantes à Bukavu au bureau provincial de l'Agence National de Renseignement (ANR). J'ai été relâché grâce à plus de 400 enseignants venus devant le bureau de

l'ANR réclamer ma libération et curieusement je n'ai reçu aucun coup de téléphone ni un quelconque message de la part de l'Abbé Coordinateur des Ecoles pour me consoler ou m'encourager.

Pour en finir avec ma personne dans sa lettre N.Réf: MINIPESP/CDP/511/SP/599/2010 du 12 avril 2010 par laquelle il me reconfirmais ma désertion qu'il a initiée lui même en âme et conscience esperent cette fois-ci me faire taire en obligeant mon chef direct de me

déclarer déserteur dans moins de 15 jours contre sa volonté au risque de perdre son poste(c'est le coordinateur qui désigne et nomme les préfet), dont copie adressée aux autorités politiques et à l'Agencez National de Renseignement (ANR) il écivait ce qui suit: "vous êtes parti prendre part à un atelier sur les droits humains en Argentine et où vous deviez parler de la situation de la République Démocratique du Congo en la matière. Etiez vous la personne la mieux

indiquée pour cette matière?".

Excellences,Mesdames et Messieurs, dans un pays où la situation de droit de l'homme

est révoltante au regard de tous les assassinats des journalistes, prêtre, religieuses; defenseurs et activistes des droits humains quel pouvait être l'intention de ce prêtre. Quel rapport y'avait il entre ma désertion comme enseignant encore que cela était injuste et l'ANR. Comment peut-on comprendre que ça soit un prêtre qui soit choqué du discours d'un syndicaliste sur la situation des droits humains au Congo?J'ai été convoqué deux fois à l'ANR où on m'a brandit ladite lettre et on m'exigait d'expliquer ce que j'avait déclaré dans mon discours à Buenos aires. Les personnes sages m'ont conseillé de quitter le pays car j'étais déjà vendu surtout que dans sa lettre N°.Réf: MINIPESP/CDP/511/SP/598/2010 il demandait à ses alliées au

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pouvoir de lui assurer la securité visà vis de moi confirmant ainsi les accusations de l'ANR que j'avais une milice. Selon un cadre du secteur de l'éducation au Sud-kivu et deux honorables Députés, Monssieur l'Abbé Kitumaini aurait déjà écrit d'autres lettres de ce genre aux autorités politiques auxquelles je n'avaient pas pris connaissance pour des raisons connues de lui même.

A ma connaissance je suis convaincus que les droits de l'homme universsels appartiennent à tous. Il est légitime que les citoyens se regroupent pour en assurer la défense et qu'ils cherchent à contribuer à leur respect au niveau national et international. En plus Monssieur l'Abbé Kitumaini Coordinateur des Ecoles conventionnées Catholiques à Bukavu devrait reconnaitre que la

déclaration sur les défenseurs des droits humains adoptéés par l'Assemblée des Nations Unis le 10 décembre 1998 reconnait que chacun a le droit, induviduellement ou en association avec d'autres de promouvoir la protection et la realisation des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

En outre l'Abbé a semblé oublier que le concept de justice sociale qui était au centre de notre lutte fait partie de la doctrine sociale de l'Eglise, car abordée dans plusieurs encycliques: Rerum Novarum,Quadragesimo Anno, Mater e Magistra, Centesimus Annus.

Excellences,Mesdames et Messieurs Si nous parlons des droits de l'homme, nous devons aussi parler des souffrances humaines, de la pauvreté et de l'inegalité ce que je remercie la CENCO pour ses prises de position courageuses en la matière. Nous ne pouvons pas exalter les droits civils et politiques et ignorer les droits sociaux et économiques comme une étape pour garentir ce qui est necessaire à la dignité humaine et au bon développement de tout le peuple.

Je suis très convaincus que les considérations politiques et économiques des gouvernants doivent etre contestées lorsqu'elles ne viennent pas en aide au peuple et surtout aux populations les plus défavorisées. Je rends hommage à nos Archeveques et Eveques qui ont toujours pris le courage de dénoncer les violations des droits humains que subissent nos populations.

C'est pour cela que je voudrait vous demander de faire encore plus, pour que votre voix continuent de s'élever en faveur des enfants surtout ceux qui se voient innocemment etre privé de leur droit à l'éducation à cause d'un système injuste qui profitent à certains adultes décidés et très soucieux de limiter la capacité d'action des syndicalistes.

A tous ceux qui ont reçu le pouvoir au nom de l'Eglise, toutes les décisions qu'ils auront prises au nom de ce pouvoir, quand elles peuvent être injustes c'est l'Eglise qui est crucifiée et nom les individus. Et chaque fois que nous auront fait souffir les plus petits c'est Jesus que nous crucifions davantage. Je m'imagine la souffrance de Jésus au regard de la façon dont nous traitons nos propres enfants qui ne sont pas en mesure de payer cette contribution des parent qui a transformé nos écoles en des régies financières ainsi que l'éducation de base une marchandise et qui fait que beaucoup d'enseignants soient mis à la porte quand ils ont osé lever leur petit doigts pour exiger un peu de transparence. Quelle serait l'attitude de Jesus s'il était lui

enseignant, directeur,préfet, recteur,ou gestionnaire vis à vis de ces enfants qui ne peuvent plus approcher nos écoles car démunis?

Aux camarades enseignants, nous sommes des humiliés sociaux dans notre propre pays. Notre situation devrait plus nous pousser à faire de notre désespoir un enjeu collectif, solidaire sans tomber dans le piège de la violence. Cet enjeu pourrait nous permettre de revendiquer notre droit à une existence digne.

N'ayez pas peur de faire une révolution contre cette prise en charge des enseignants par les parents car c'est un mal. on ne peut pas tolérer un mal car moindre qu'il soit il reste toujours un mal. Jesus Christ est le plus grand revolutionnaire de tous les temps. Il naquit dans un monde où regnait l'injustice, il ne s'était pas tu.

Je vous dis au-revoir tous avec ma conviction que le sang de nos martyrs(Mgr Munzihirwa, Mgr Kataliko, Floribert Chebeya,Didace Namujimbo,Pascal Kabungulu,Serge Maheshe,Brunu

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Koko,Abbé Daniel Cizimya, Sr Denise, Frank Ngyke ect.) n'a pas été versé pour rien. le Congo s'en sortira un jour.

Pierre KABEZA

syndicaliste des Enseignants en exil

Pourquoi une réaction commune associant RDC & Rwanda? (Henri Kamande Nzuzi) Cet épisode, aussi douloureux soit-il, nous ramène à une réalité bien plus prosaïque : En

politique étrangère comme dans les relations internationales seuls comptent les intérêts à court, moyen ou long-terme...Ces mêmes intérêts peuvent être conjoncturels ou de circonstance.

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A quoi assiste-t-on aujourd'hui ? Un pays, la RDC, principale victime expiatoire de la barbarie observée ces 15 dernières années dans la sous-région des Grands Lacs, qui donne l'impression de vouloir "couvrir" un des ses "bourreaux", le Rwanda. Ainsi lui ont emboîté le pas, d'autres pays qui, eux aussi ont semé la mort et la désolation sur la terre de nos ancêtres...

o Le Chef de l'Etat actuel de la RDC, Joseph Kabila avait dénoncé en 2001,

quelques mois à peine après son investiture, le comportement cruel des Rwandais lors de la guerre de libération, précisant même qu'il pressentait une guerre avec eux...Troublant, non ?

Aujourd'hui, ce même Président semble frappé d'amnésie en caressant Paul Kagame dans le sens du poil. Cela étant, il eût été périlleux pour Kabila de monter au créneau sur ce sujet en dénonçant la responsabilité de son homolgue puisque la sienne est de toute évidence indirectement engagée...

Dans l'un de mes commentaires sur le sujet j'avais stigmatisé les "relais de complaisance", tant au sein de la Communauté Internationale que de la Sous- région des Grands Lacs, dont bénéficie le Président rwandais. Ce dernier, fort de son bon droit se paie même le luxe de tancer le Secrétaire Général des Nations Unies...Un comble !

Le cynisme, qui est de mise depuis bien longtemps dans les relations entre Etats, nous amènent à deux questions :

1. Qu'est-ce le plus important : déterrer les cadavres du passé ou promouvoir une paix durable entre les ennemis d'hier, la RDC et le Rwanda ?

2. Désigner les coupables aujourd'hui ne reviendrait-il pas à souffler sur les braises et à faire peser de nouvelles menaces dans la sous-région ?

Inacceptable, n'est-ce pas ? Et pourtant les pays africains ont toujours eu vocation à avaler des couleuvres qui leur ont été imposées par l'Occident dans leur intérêt bien compris. Personne ne veut prendre le risque de braquer Paul Kagame ni d'affaiblir Joseph Kabila au nom de l'indispensable "prix à payer" pour la paix...

En définitive, ni l'exigence de justice, ni le devoir de mémoire, ni le travail de deuil des familles ne méritent considération car seule compte le respect de certains équilibres politiques et géostratégiques justifiant cet insupportable déni de réalité, celui de massacres et de violations massives des droits de l'Homme et des règles de base du droit international humanitaire...

Le peuple Congolais vient de subir la plus grande des humiliations : être insulté après avoir été blessé...et il sait désormais quels sont les intérêts défendus par ses dirigeants au pouvoir...

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JC Maswana sur la "réaction commune" de 6 pays des Grands Lacs au rapport HCDH Ca me fait un tres grand plasir de lire ceci. C'est genial que Kigali re-confirme son jeu qui consiste a se justifier sur le dos de son protege de regime de Kin.

C'est depuis l'assassinat de LDK que Kagame ne cesse de se justifier en prenant le silence de Kin comme temoigange de son innocence. Cette strategie a tellement marche que ses usagers ont vite oublies qu'ils foncient vers le recoin de la salle obscure dans laquelle ils jouent. Alors que le pays dans lequel le drame se joue et qui, du temps de LDK, porta plainte contre le Rwanda pour entre autres une partie des memes faits detailles dans ce fameux rapport a sortir des NU, devrait se constituer en 'partie civile' se joint maintenant a l'aggresseur, la difference entre LDK post- aout1998 et ce regime completement Kagamise est de plus en plus evident pour des abrutis, faussaires et atalakus de tous bords. Les 6 pays constitues par Kagame pour la circonstances n'ont aucune structure legale pour se faire entendre et les observateurs n'hesiteront pas de se demander le denominateur commun de ce regroupement 'genocide'. En s'alliant ouvertement a Kagame pour la nieme fois, le regime de Kin ne fait que proteger sa propre peau, surtout la peau de celui que les atalakus ne cessaient de presenter comme le commandant du front nord. Le perdant dans cette affaire reste la regime de Kin qui ne peut pas echapper a la ruse de Kagame qui va bientot le sacrifier sur le plateux des NU. Si Kagame ne rejette pas les faits, il rejette pourtant sa responsabilite. Il faudra alors que le moment venu qu'on lui trouve un responsable alternatif. Rappelez-vous le cas Nkunda. Kagame ne rejetait pas la tragedie creee par le CNDP

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(tout comme l'AFDL originale ou le RDC avant), mais attribuait ce groupuscule a une

realite purement congolaise dans laquelle lui etait en fait le mediateur reconnu par Kin et non le vrai metteur en scene. Il prenait Kina temoin et le jeu passait. Il y a eu un moment ou quelques pays nordiques n'ont plu mordu a l'hemecon et notre general de Kigali a fait un jeu avec JoKa pour retirer Nkunda et envoyer l'armee rwandaise aux Kivus sous un sceau officiel. Les pays nordiques se retrouverent perplexes et leur action de convaincre l'UE s'arreta net.

Maintenant Kagame refait le meme jeu. Mais cette fois-ci, les faits sont terriblement accablants, pire ils ne sont pas nouveaux. Kigali ne peut plus rejeter des faits deja connus depuis, et dont il n'avait pas serieusement nie l'existence jadis. En outre, le pire dans le cas present est que

Kinshasa ne peut plus blanchir Kigali comme par le passe puisque le rapport pointe le doigt vers l'APR et son appendice AFDL. Les elements de cet AFDL sont en effet presque tous au sein du regime qui trone a Kin. La seule facon pour Kigali de s'en sortir, la seule logique pour se liberer de l'etreinte, est de trouver de "transferer le degre de responsabilite" chez les associes AFDL.

Alors que Kigali a un peu plus de marge, la verite est que Kin n'a aucune possibilite d'echapper de porter la croix du maitre qui va droit au Golgotha. En continuant a reprendre les faux-fuyants de Kagame selon lequel les NU doivent abandonner toutes poursuites contre les assassins

puisque le Rwanda et la RDC sont en train de normaliser leurs relations, Kinshasa ne peut meme pas constater la contradiction qui veut que Kagame lui insiatait sur le jugement des genociadiares 'hutus' comme gage d'une reconciliation solide. C'est curieux que le theatre

du "rapprochement" entre Kigali avec son protege de Kin doit se faire suivant une logique contre a celle a laquelle Kigali a longtemps tenue pour la rationalite evidente. une telle demarche peut satisfaire les abrutis mais elle est loin de constituer une excuse valable pour la communaute internationale.

La logique de la suite de ce saga voudrait que le regime de Kin va monter a la premiere ligne d'attaque pour defendre Kigali, en lieu et place de celui-ci. Kigali ne peut plus se defendre tout seul. Kampala ne peut pas efficacement aider Kigali dans la besogne puisque, bien qu'etait associes en 1996-97 sur la scene RDCeenne, les opposants de Kigali font al promenade a Kampala et jamais en RDC. ce qui signifie que Kin est un allie plus sur que Kampala. En outre, hormis l'armee rwandaise c7est bien le role de l'AFDL qui est mis en exergue et

non l'Ouganda. D'ou il est naturel pour Kigali de compter sur le soutien de Kin. IPour ce faire Kigali doit dans un premier temps s'assurer que officiellement la RDC n'est pas une 'victime' mais un allie regional qui n'a aucun interet a ce qu'un tribunal etablisse les responsabilites du genocide. Dans un deuximeme temps, si la necessite d'un tribunal se precisait, Kigali doit 'congoliser' le probleme en demandant a Kinshasa de reconnaitre la Congolite du drame. C'est un peu une strageie a ces fameux 'umoja' dont le seul but etait de "congoliser" la tragedie qui se jouait a l'est et du coup de blanchir Kigali. Le drame restera alors purement Congolais et le residuel de l'AFDL aura ainsi la liberte de designer qui ils veulent presenter comme etant ses officiers jadis associes a ces genocides. A ce niveau, Kigali n'aura qu'a montrer que puisque la RDC a reconnu que le drame est strictement congolais, Kigali n'a rien a voir plutot que d'asister les NU et la RDC a parfaire l'etablissement des "vraies responsabilites".

Kigali aura gagner du temps, pendant que Kin sera dans la tourmente et dans l'instabilite; avec celle-ci le pillage des richesses de la RDC. ce qui au finish fera le bonheur de tous ces maffiosi internationaux, nationaux et sous-regionaux de grands-lacs.

Jean-Claude Maswana

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Les textes publiés dans ce numéro ont été recueillis en collaboration avec

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