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Sam Esson Jonah, président et directeur d'Anglogold Ashanti, le nouveau numéro 2 mondial de l'or
Sam Esson Jonah, Président et directeur d'Anglogold Ashanti
Ex PDG d'Ashanti Goldfields, première entreprise d'Afrique subsaharienne à être cotée au New-York Stock Exchange, le ghanéen co-dirigera le nouveau numéro 2 mondial de l'or
Par Paul Yange
Elu parmi les 50 managers africains de l'année 2003 par le magazine
"Ecofinance", Sam Esson Jonah codirige aujourd'hui avec Bobby Godsell la firme Anglogold Ashanti, le numéro 2 mondial de la production d'or. Avant la fusion entre la compagnie ghanéenne Ashanti Goldfields et la sud-africaine Anglogold, ce ghanéen présidait aux destinées d’Ashanti Goldfields, la plus grande entreprise ghanéenne dont il était le PDG depuis 1984.
Avant de trôner au sommet d’Ashanti Goldfields, Sam Esson Jonah a grandi à l’ombre des puits : son père était un travailleur indépendant du secteur de la construction qui réalisait des travaux pour Ashanti. Plus jeune, Esson Jonah travailla comme manœuvre dans les puits de la seule mine d’Obuasi qui était alors la seule que la compagnie possédait à l’époque, il y a 34 ans. En 1970, il alla étudier à la "Cambourne School of Mines" grâce à une bourse offerte par Ashanti Goldfields, puis obtint un diplôme de troisième cycle en économie des mines à l'Imperial College en Grande-Bretagne. Il retourna travailler pour Ashanti où il occupa différents postes de responsabilité, avant de devenir en 1984, à 35 ans, le premier Noir africain à diriger Ashanti Goldfields, depuis que celle-ci avait été créée en 1897.
Sous le règne d'Esson Jonah, Ashanti Goldfields prit une nouvelle dimension, devenant une des rares multinationales africaines performantes non originaire d’Afrique du Sud. Lorsqu'elle fut privatisée il y a un peu plus de dix ans, en 1994, Ashanti ne possédait qu’une seule mine, celle d’Obuasi, située au Ghana. Ashanti s’est internationalisée jusqu’à avoir des mines dans six pays, notamment en Guinée, au Zimbabwé et en Australie. En tenant compte des opérations de prospection, elle était présente au total dans dix sept pays. Suite à la privatisation, Ashanti fut cotée au GSE (Ghana Stock Exchange), au LSE (London Stock Exchange) et surtout en 1996 sur le New-York Stock Exchange, le marché financier vedette de la bourse de New-York. Ce qui fit d'elle la première compagnie d'Afrique subsaharienne à être cotée sur le marché financier le plus important du monde.
A la fin des années 90, le chiffre d'affaires d'Ashanti dépassait les 600 millions de dollars. Mais la vie ne fut pas toujours un long fleuve tranquille pour Jonah et la multinationale ghanéenne : il y a quelques années, la compagnie a connu de terribles pertes suite à des prévisions erronées sur le cours de l'or. Pour ses détracteurs, Sam Esson Jonah aurait du démissionner à cette occasion. Approchée par Anglogold au cours de l'année 2003, Ashanti et la compagnie sud-africaine ont finalisé leur rapprochement en avril 2004, ce qui a donné naissance au second producteur mondial d'or, Anglogold Ashanti qui tentera de défier l'américaine Newmont Mining, numéro 1 mondial du secteur.
Sam Esson Jonah est membre de différents conseils d’administration parmi lesquels ceux du "Commonwealth African Investment Fund", de "l'International Advisory Council of South Africa", du "Ghana Investors'Advisory Council" et de "l'advisory Board" de la London School of Economics.
