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LA CITE AFRICAINE N° 1220 DU 19 AOUT 2016

Le Viseur

(suite en page 15)

25ÈME ANNÉE - N° 1220 DU 19 AOUT 2016 - BI-HEBDOMADAIRE - DIRECTION - RÉDACTION : 67, Av. Mont des Arts, Imm. Golf View : 5ème niveau Imm. B-Local 5A - Kinshasa/Gombe B.P. 952 KIN 1 - RDC - E - mail : citafrdcongo@gmail.com - http: citaf.over-blog.com-Tél. : 0998 130 914 - 0820271613 - 0814927777 - 0999932655 - PRIX UNIQUE : 2000 FC

(Page 13)

(Lire en page 2)

(Page 16)

(L ire e n pa ge 4 )

C’est ce qui s’appelle ‘’jouer avec le feu’’. Dans une atmosphère déjà largement délétère où le pays est traversé par des courants contradictoires et une surenchère dangereuse en rapport avec la gestion de la fin du mandat constitutionnel du président de la Ré- publique en exercice, voilà que des ‘’ étourdis’’ viennent remettre sur le tapis la très sensible question de la nationalité congolaise ! Tout est parti de quelques sorties médiatiques de la communica- tion de la majorité présidentielle qui ont suggéré qu’un homme comme Mwando Nsimba, président du G7, autant d’ailleurs que d’autres de son groupement qui porte la candidature de Moïse Katumbi à la prochaine présidentielle, ne devrait pas, en tant qu’étranger, vu qu’il est Belge de nationalité, s’autoriser à s’immis- cer dans les affaires intérieures concernant les Congolais et leur

Qui est qui ?

(Lire en page 3)

Retombées du limogeage de Bruno Mavungu

Les linges sales de l’UDPS lavés dans la rue

Un collectif d’avocats de renom pour anéantir les turpitudes d’un député national impénitent

Mardi 16 août à Kenge/Kwango

Deux Inspecteurs Chef de Pool I (Bandundu) et provincial du

Kwilu installés par l’IGTER

Massacres de Beni

Lambert Mende : « La RDC est demandeur de

la vraie solidarité internationale »

Vital Kamerhe a remis à la CENCO sa liste de prisonniers politiques à

libérer avant le dialogue

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NATION

Page 2 LA CITE AFRICAINE N° 1220 DU 19 AOUT 2016

LA CITE AFRICAINE

Le député national Steve Mbikayi, chef du Parti du Travail et coordonnateur de la Nouvelle classe politique et sociale / Op- position a déposé, lundi 15 août, une plainte au Parquet général de la République contre les présu- més responsables des tueries des Kasaïens dans l’ex-Katanga entre 1993 et 1994. Le président du Parti travailliste estime qu’il faut créer un tribunal spécial pour juger et sanctionner tous ceux qui étaient impliqués dans cette af- faire.

Il plaide aussi pour l’érection d’un mémorial en hommage aux victimes tombées lors de l’explo- sion de cette folie humaine.

« Il faut que les responsables de ces massacres soient pour- suivis, jugés et condamnés », affirme le plaignant.

Répondant à ceux qui trouvent suspect que son initiative inter- vienne en ces moments de grands enjeux politiques et de suren- chère, Steve Mbikayi se défend avoir été manipulé, indiquant qu’il a entamé sa démarche voici deux

ans.

« J’avais déposé une loi qui visait les concernés à l’Assem- blée nationale pour sanctionner l’épuration ethnique et le triba- lisme. Malheureusement la loi a été bloquée sur le plan de la pro- cédure », précise l’opposant.

Steve Mbikayi rappelle les faits qui donnent lieu à sa plainte aujourd’hui:

« Après l’élection de M.

Etienne Tshisekedi à la Confé- rence nationale souveraine, il y a eu liesse populaire. Mais, mécon- tents à l’époque, certains leaders avaient demandé que les Kasaïens soient chassés, battus et tués au Katanga. Il y eut des milliers de morts qui furent enter- rés dans la brousse, entre Lubum- bashi et Ilebo. La plupart ont laissé leurs biens au Katanga ».

Le coordonnateur de la NCPS estime que ces crimes contre l’humanité ne peuvent pas rester impunis et que les commanditai- res doivent être poursuivis.

Y. M.

Dans un communiqué de presse signé par son secrétaire général, Jean-Martin Mukonkole, l’Union Démocratique Africaine Ori- ginelle vient de condamner la pour- suite des massacres à Beni et l’In- sécurité qui prévaut à Dibaya dans la province du Kasaï Central.

S’agissant de la problématique de Beni, l’UDA Originelle réitère sa demande d’une enquête internatio- nale afin de déterminer les respon- sables dans le commandement de la Brigade Rapide de la Monusco et de l’armée Congolaise, censées assurer la protection de la popula- tion dans cette partie du territoire national, ainsi que les auteurs de ses crimes odieux. En ce qui con- cerne la situation sécuritaire qui prévaut dans la province du Kasaï Central, ce parti politique, membre de la Dynamique, se dit plus que préoccupé par ce qui se passe à Tshimbulu dans le territoire de Dibaya depuis quelques jours.

L’UDA dénonce l’usage dispropor- tionné de la puissance publique qui, en plus des tueries, a provo- qué un déplacement massif de la population. Ci-après, l’intégralité du communiqué de presse de l’UDA Originelle.

 Communiqué de l’Union démocratique africaine

originelle

‘’En ce jour, lundi 15 août 2016, le Directoire de l’Union Démocrati- que Africaine Originelle en réunion extraordinaire a analysé l’actualité politique de l’heure en deux points à l’ordre du jour :

1. La poursuite des massacres à Beni ;

2. L’Insécurité qui prévaut à Dibaya (Kasaï Central).

1. Concernant les massa- cres de Beni

1. L’Union Démocratique Afri- caine Originelle présente ses con- doléances les plus attristées et les plus patriotiques aux familles éprouvées et déplore, une fois de plus, les massacres de plus de 50 personnes dans le territoire de Beni dans la nuit du 13 au 14 août 2016.

2. L’UDA Originelle tient pour responsable le gouvernement con- golais, vu son indifférence à consi- dérer de nombreux renseigne- ments lui fournis par la population victime sur les agresseurs, son in- capacité à assurer la sécurité de nos compatriotes ainsi que la non tenue de ses engagements dans ce sens, engagement pris par le Président de la République lui- même lors de sa visite du 19 dé- cembre 2015 et récemment le 10 août 2016 puisque le forfait a été commis trois jours seulement

après sa visite dans la région.

3. L’UDA Originelle réitère sa demande d’une enquête internatio- nale afin de déterminer les respon- sables dans le commandement de la Brigade Rapide de la Monusco et de l’armée Congolaise, sensées assuré la protection de la popula- tion dans cette partie du territoire national, ainsi que les auteurs de ses crimes odieux.

2. S’agissant de l’insécu- rité de Dibaya dans le Kasaï Central 

1. L’UDA Originelle est plus que préoccupé par la situation d’in- sécurité qui prévaut à Tshimbulu dans le territoire de Dibaya depuis quelques jours.

2. L’UDA Originelle dénonce l’usage disproportionné de la puis- sance publique lequel, en plus des tueries, a provoqué un déplace- ment massif de la population.

3. L’UDA Originelle exige une enquête impartiale pour établir les responsabilités des uns et des autres face à la contradiction du bilan macabre dressé d’une part par le Gouvernement et d’autre part par la société civile.

4. L’UDA Originelle exige la démission immédiate de toutes les autorités chargées d’assurer la sécurité nationale’’.

Ya MAKIESE

Le président de l’UNC, qui s’est entretenu avec les évê- ques de la CENCO à Kins- hasa, a présenté sa liste des prisonniers politiques dont il exige la libération, comme un préalable à la tenue du Dialo- gue.

Accompagné d’une forte délégation des membres de son parti politique et Alliés, l’ancien président de l’Assem- blée Nationale a martelé qu’il ne peut y avoir de dialogue

« sans la libération des prison- niers politiques. »

Une position saluée par Oli- vier Kamitatu, président de l’ARC et membre du G7, via son compte Twitter.

Vital Kamerhe a, en outre, tenu à réaffirmer son apparte- nance au Rassemblement, la plate-forme regroupant une large coalition des opposants et dirigée par Étienne Tshisekedi.

Membre du Rassemble- ment, mais d’accord pour aller au Dialogue, sans devoir per- dre davantage de temps en posant la problématique de la recherche d’un autre facilitateur. Telle semble être la position de V.K.

La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a procédé à plusieurs consul- tations cette semaine dans le but de trouver de solutions au blocage actuel du processus

du Dialogue politique convo- qué par le président Joseph Kabila depuis l’année der- nière.

Les évêques catholiques di-

sent « écouter d’abord » les acteurs politiques, avant de proposer des solutions.

Par ailleurs, une grande partie de l’opposition continue

Tueries des Kasaïens au Katanga dans les années 90:

Steve Mbikayi porte plainte

L’UDA Originelle exige une enquête internationale sur les massacres de Beni et une autre, impartiale,

sur les incidents sanglants de Tshimbulu

Vital Kamerhe a remis à la CENCO sa liste de prisonniers politiques à libérer avant le dialogue

de récuser le facilitateur de l’Union Afric aine (UA), EdemKodjo, qu’elle accuse de

« rouler pour le prés ident Kabila ». « Voici ci-dessous la

liste des prisonniers politiques que Vital Kamerhe a remise aux évêques».

Ya MAKIESE

(3)

POLITIQUE

LA CITE AFRICAINE

www.marierose-kasavubu.net

Depuis des lustres, Sieur Fabrice Puela, député natio- nal élu de Matadi, ne cesse de s’illustrer par un acharne- ment inexplicable contre la personne de Jacques Mbadu Nsitu, gouverneur de la pro- vince du Kongo Central. Il ne se passe pas de semaine sans qu’il ne se lance en des attaques personnelles contre le gouverneur Mbadu, à tra- vers des propos dans la presse ou sur des réseaux sociaux.

En fait pour qui suit un peu la marche de cette province, il n’y a à cette conduite de Puela rien de très étonnant.

L’homme a agi de même avec tous les gouverneurs qui se sont succédé à la tête de cette province, ces dernières années. Feu Tsasa di Ntumba, Simon Mbatshi Batshia ou Déo Nkusu ont été voués à tour de rôle aux gé- monies par cet homme, avec des dénonciations calomnieu- ses et des affabulations de tous ordres.

Il nous est revenu qu’à l’As- semblée nationale même, les présidents Evariste Boshab, d’abord, puis son successeur Aubin Minaku, n’ont jamais laissé de se demander à quelle sorte de Mukongo ils avaient affaire, s’agissant du député Fabrice Puela, cet homme qui, contrairement aux traditions et coutumes Ne Kongo, ne montre aucune considération ni aucun res- pect pour les aînés, un homme qui a l’injure à la bou- che, et qui ne parle des auto- rités du pays qu’en termes d’insultes et d’insanités.

L’homme n’a aucune limite à son impertinence. Combien d’écrits et de propos irrévé- rencieux n’a-t-il pas déversé jusque contre le président de la République, magistrat su- prême du pays ? Si Joseph Kabila n’avait pas le cœur qu’on lui connait pour savoir se mettre au-dessus de la bave du crapaud, il y a long-

temps que Sieur Puela Fabrice aurait été mis au frais pour offenses au chef de l’Etat, a commenté un origi- naire du Kongo central.

En ce qui concerne le cas précis du gouverneur actuel du Kongo Central, régulière- ment traîné dans la boue par celui que des gens disent être même un membre de sa fa- mille élargie, des proches ont indiqué à la Cité Africaine que Jacques Mbadu a toujours voulu ignorer ce que ce Mon- sieur débite comme incon- gruités sur son compte, pré- férant s’en tenir à la sagesse qui dit qu’il faut ‘’ laisser la bête mourir de son propre venin’’.

Mais, apparemment, est venu le temps où ce jacques Mbadu - qui voue une dévo- tion particulière à la Très Sainte Vierge Marie-, ne vou- dra plus, quand on le frappe sur la joue gauche, tendre la joue droite. Ne voulant donc plus se contenter de ‘’répon- dre aux imbéciles par le si- lence’’, comme recommande un adage, le gouverneur vient donc de s’en remettre à ses avocats pour mettre un terme aux turpitudes de ce député national bien singulier.

Qui sème le vent récolte la

tempête

En dehors de tout ce que Fabrice Puela traine comme

‘’dossiers ’’ contre le gouver- neur actuel du Kongo Central, il y a un dossier qui le coince.

L’on se rappellera que le nommé Puela avait, il y a quelque temps, fait une dé- nonciation calomnieuse ac- cusant le gouverneur Jac- ques Mbadu d’avoir ouvert un compte privé dans une ban- que de la place où il englou- tissait les ressources libérées par la cimenterie de Lukala

‘’CILU’’ au profit de la province.

Il avait même déposé une

plainte pour détournement auprès du Procureur général de la République. D’après des informations parvenues à notre journal, de source judi- ciaire, le Procureur général de la République a effectivement instruit ce dossier, avec des enquêtes minutieuses. Et, convoqué à deux reprises par l’office du PGR, d’abord mardi, puis hier jeudi, pour étayer ses accusations, Fabrice Puela commence à fuir la justice. Mardi, alors qu’il se trouvait à Kinshasa où il avait même tenu un point de presse, il avait prétendu être au Kongo Central et n’avoir pas eu l’invitation du Parquet général de la République.

Mais, jeudi, bien qu’attendu, l’homme ne s’est pas pré- senté non plus.

Et, mardi précisément, Fabrice Puela, dans un entre- tien avec la presse, a soulevé un autre dossier à l’encontre du gouverneur Jacques Mbadu au sujet d’un prétendu achat par le gouverneur du Kongo Central de trois im- meubles de l’ex-LAC ‘’Lignes Aériennes Congolaises ‘’ en li- quidation. Sur ce point, d’aucuns s’interrogent : à sup- poser même que Jacques Mbadu ait réellement fait une telle transaction, où est-il écrit qu’il est interdit à un gouver- neur d’acquérir une pro- priété ? Et pourquoi devrait-on penser que si un gouverneur achète un bien, l’argent ne peut provenir que d’un détour- nement des fonds de la sa province ? Si ce Jacques Mbadu était si pauvre au point de ne pouvoir s’acheter une maison, d’où vient le surnom de ‘’Jacques ba moyens’’ que Kinshasa lui a collé, bien avant qu’il ne devienne gou- verneur ? Promu aux hautes charges de gouverneur, Jac- ques ba moyens serait donc devenu subitement pauvre de sorte à ne plus pouvoir s’acheter une propriété ! Fer- mons cette parenthèse for-

mulée par pure hypothèse, car ce n’est pas de cela qu’il s’agit en l’occurrence.

Il s’agit en effet que, cette fois-ci, Jacques Mbadu a dé- cidé que la récréation est ter- minée pour Fabrice Puela.

Tous ces dossiers, celui de l’affaire CILU et celui du pré- tendu achat d’immeubles LAC mis ensemble, vont faire l’ob- jet d’une action judiciaire qu’il initie contre ce député. A cet effet, le gouv. s’est assuré les services d’un collectif de cinq avocats de renom évoluant à la Cour suprême de justice : prof Kaluba Dieudonné, Me Mulenda Franck, Me Tshibangu Ilunga, Me

TsasaNzita et Me

MwimbaPhebe. Un véritable rouleau compresseur qui va s’occuper de ce député impé- nitent.

Un dossier purement judiciaire et non politique

Mercredi, ce collectif a tenu un point de presse où ont été a annoncées les couleurs en trois points.

Premièrement, les avo- cats ont rappelé que le dé- puté Puela avait déposé une plainte à l’office du Procureur général de la République au sujet d’un soi-disant compte bancaire privé que le gouver- neur Mbadu aurait ouvert pour détourner les recettes provin- ciales venant de CILU. Con- trairement à ce que l’inté- ressé a fait croire à la presse selon quoi le PGR se serait assis sur ce dossier, ont in- formé les avocats, la procé- dure a beaucoup évolué. ‘’La plainte a eu un développe- ment auprès du Parquet gé- néral de la République ; dans les jours qui viennent, vous serez informés de la suite’’, a promis le conseil du gouver- neur Mbadu. Les avocats ont

indiqué que l’affaire était en instruction, qu’ils ne pouvaient pas rentrer dans le fond, et qu’il fallait donc attendre la suite du PGR.

Les avocats ont noté que Fabrice Puela est un avocat.

A ce titre, il connaît la procé- dure et la déontologie. Lors- qu’il y a une plainte, et que les choses semblent trainer en longueur, il n’appartient pas à l’avocat d’aller se lamenter à la presse. Le procès est ju- diciaire et non médiatique. On reste suspendu au travail du PGR. On n’a pas à le suspec- ter ou le discréditer devant la presse.

Deuxièmement, les avo- cats ont annoncé qu’ils dé- clenchaient, au nom de leur client Jacques Mbadu, une action en justice contre Fabrice Puela pour imputa- tions dommageables en rap- port avec ses affirmations concernant les immeubles de l’ex-LAC. ‘’Il faudra qu’il vienne, devant les instances judiciaires, et non pas à la presse, apporter les preuves de ses affirmations’’, diront les avocats.

Troisièmement, le Conseil de Jacques Mbadu a tenu à insister sur le fait qu’il s’agit bien d’une action judiciaire in- tentée contre Fabrice Puela qui n’a rien à voir avec des considérations politiques. ‘’

C’est une affaire judiciaire et non politique. Nous ne ferons que le judiciaire et rien que le judiciaire’’. Comme pour dire qu’il ne faudra pas qu’après coup, l’on vienne dire que l’on s’acharne contre un oppo- sant. Un homme, Jacques Mbadu, se sent lésé dans sa personne, il veut obtenir répa- ration par la voie judiciaire.

Point-Barre !

Pour la défense de Jac- ques Mbadu, Fabrice Puela n’échappera pas à la justice.

Qui tue par l’épée (de la déla- tion) périt par l’épée (de la jus- tice).

J. Mas.

Un collectif d’avocats de renom pour anéantir les turpitudes d’un

député national impénitent

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POLITIQUE

Page 4 LA CITE AFRICAINE N° 1220 DU 19 AOUT 2016

LA CITE AFRICAINE

Au-delà de son ancrage social sur le plan national, l’Udps avait jusqu’ici la solide réputation d’être une blanchisserie politique de pre- mier ordre. Tout acteur politique traînant derrière lui des cassero- les souillées par un passage an- térieur aux affaires publiques, avait une assurance certaine d’en sortir politiquement blanc comme neige au soleil, après un détour plus ou moins long du côté de la 10ème rue. Et c’est depuis les an- nées 90, à l’époque bénie de la transition Mobutu que la blanchis- serie que les machines de la blan- chisserie tournent à plein régime.

Des acteurs ou des partis politi- ques comme l’Uféri de Nguz-a- Karl-i-Bond et de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, le Pdsc de feu Iléo Songo Amba, l’UDI de Léon Kengo wa Dondo ou l’Ucrji de Singa Udju, sont tous passés par là pour se refaire une nouvelle vir- ginité politique, en y laissant leurs habits sales de mobutistes invétérés, et souvent, avant d’abandonner à son propre sort leur bienfaiteur Etienne Tshisekedi, le propriétaire au cœur gros de cette gigantesque usine qui lave plus blanc que na- ture.

Mais comme dans toute usine, les machines vieillissent, et les pièces de rechange sou- vent arrachées de force, finissent par ne plus résister à l’usure des temps. Et à force de laver les habits sales des autres, l’Udps a laissé s’accumuler au fil des ans son propre linge sale, qui com- mence aujourd’hui à déborder de l’usine familiale, et à répandre sa puanteur sur la voie publique. Et les derniers clients reçus à l’usine de la 10ème rue ces derniers mois, les caciques du G7 avec pour certains des habits particulière-

ment couverts de cambouis, qui pouvaient améliorer l’état général de la blanchisserie, qui du coup, présente désormais des ratés, et crée des embrouilles au sein de la famille.

Bruno Mavungu, le Secrétaire

Général nouvellement démis de l’Udps, souhaitait certainement un arrêt de la blanchisserie pour une révision générale des machi- nes, sans doute effrayé des dom- mages que ne manqueraient pas d’infliger aux machines l’état des habits des nouveaux venus, dont certains portaient encore des tra- ces de sang d’un pogroom encore frais dans la mémoire collective.

Mal lui en a pris. Certains mem- bres de la famille, plus soucieux de rentabilité de l’usine que de sa maintenance, l’on débarqué du conseil d’administration, sans un mot de remerciement pour de si longues années consacrées à la lutte pour le triomphe des idéaux du parti. A la place, tout ce qu’on a trouvé pour lui, c’est de lui sou- haiter bon vent, un souhait que lui a d’ailleurs transmis par

médias interposés, un jeune su- jet de la famille qui pourrait pas- ser pour son propre fils, à défaut d’être son petit-fils. Un fils qui d’ailleurs avait pris soin aupara- vant, de lui envoyer une escouade de casseurs, comme pour lui ap-

prendre à ne pas s’occuper de ce qui ne lui regarde pas.

Une longue histoire de purges

A l’Udps, si on connaît sur les bouts des doigts le métier diffi- cile de redonner toute sa blan- cheur à un vêtement couvert de tâches, on maîtrise aussi l’art de remercier en monnaie de singe les fidèles serviteurs du parti qui pour certains, ont consacré toute leur vie active au combat de la démocratie et de la liberté. Le tort des bannis a souvent été d’avoir commis l’erreur d’émettre un point de vue contraire à celui du noyau restreint commis à la tête de la blanchisserie, mais aussi pour certains moins prudents, de de- mander des explications sur les comptes du parti, domaine exclu-

sif d’un cercle privé au sein du conglomérat. Et ce ne sont pas les prétextes qui manquent pour justifier l’exclusion soudaine de ceux qui sont victimes d’une fatwa. Dans le passé, on les ac- cusait de trahison en faveur de la

mouvance mobutiste. Pendant un temps, le motif à la mode fût

« l’auto-exclusion », avant que les

« pro-kabilistes » ne fassent fu- reur.

Avant Bruno Mavungu, d’autres Secrétaires Généraux de l’Udps passés à la trappe ont été l’objet de la fureur purificatrice du parti, chassés comme des mal- propres, certains avec en prime, un passage à tabac réglementaire de la part de quelques « combat- tants » aux ordres. Adrien Phongo, médecin de son état et combattant de première heure, fût ainsi tabassé devant son épouse et ses enfants après sa défenes- tration en fanfare. Alexis Mutanda, un ingénieur civil, fût à son tour remercié tambour bat- tant, alors qu’il avait gracieuse- ment fait don au parti d’une con- cession qui sert de siège à l’Udps sur la 11ème rue/Limete.

Jacquemain Shabani lui, a été publiquement accusé de vulgaire voleur de l’argent du parti, avant d’être voué aux gémonies.

A l’Udps, pour les cadres qui ambitionnent de faire carrière dans les hautes sphères du parti, il est conseillé de mettre en sour- dine leur instinct de fureteur en matière des finances du parti. Un parti qui proclame haut et fort ne vivre que des cotisations de ses membres. Mais ça, c’est l’évan- gile officiel du parti qui est prê- ché aux adhérants de base. Pour les membres du noyau dur, le mystère reste entier. A une épo- que pas si lointaine, précisément sous la dictature de Mobutu et sous la transition du même nom, la carte de membre de l’Udps va- lait de l’or en barre pour les nom- breux candidats à l’émigration.

Des Etats-Unis à la Grande-Bre- tagne en passant par la France, la Belgique, l’Allemagne ou la Suède, brandir la carte de ce parti était un césame infaillible pour l’obtention d’un titre de séjour ou d’un statut de réfugié politique. A Kinshasa ou sur la place de

Bruxelles, des responsables du parti en tirèrent de substantiels bénéfices, en vendant des cartes de membre à la pelle, parfois jus- qu’à 1000 usd. On ne saurait dire jusqu’à quel niveau ce pactole avait profité au parti lui-même.

Mais c’est de Bruxelles aussi qu’a été annoncée dernièrement une plainte déposée par des com- battants de la diaspora contre le leader du parti et sa famille biolo- gique, pour dissipation des coti- sations des membres de la dias- pora dont l’encours seraient d’au moins 300.000 euros. Et voilà aujourd’hui, Bruno Mavungu, le secrétaire général en rupture des bans, parle publiquement de ceux

« qui se remplissent leurs po- ches », et traite ouvertement de

« corrompu » certains caciques de la nomenclatura de son désor- mais ex-parti. Des esprits opti- mistes pourraient imputer des tels propos à une frustration com- préhensible d’un homme fraîche- ment débarqué de ses responsa- bilités, mais quand l’intéressé ajoute que « vous avez mangé l’argent d’autrui et vous allez le rembourser », cela devient plus sérieux, puisqu’il fait ici allusion à des dettes (ou à des dons ?) que certains dans son parti auraient contractés sans néces- sairement l’aval des organes ha- bilités du parti. Puisque dans sa diatribe, Bruno Mavungu semble au moins sûr d’une chose : « il n’est pas question que le parti paye le pot cassé ». Alors cette question : des dettes ? Oui, mais de quelle hauteur ? Et des det- tes pour quoi faire ? Et des det- tes contractées auprès de qui et à quelles conditions et rembour- sables à quelle échéances ?

Mais Bruno Mavungu n’est plus là pour nous éclairer plus sur ces questions lancinantes. Il vient de créer son propre parti, et laisse certainement à ses successeurs le soin de nous donner des ré- ponses à ces interrogations. Dom- mage pour les adeptes de la po- lémique, que Bruno Mavungu parte si vite, en les laissant sur leur soif.

LOLO LUASU B.

Etienne Tshisekedi et… … Bruno Mavungu : une triste séparation

Le président de la Commis- sion électorale nationale indépen- dante (CENI), Corneille Nangaa, a fixé pour ce samedi, 20 août 2016, la publication du chronogramme des opérations de la Révision du fichier électorale (RFE) pour le reste du pays. Il l’a déclaré mercredi 17 août, à Kins- hasa, au cours d’un atelier d’éva- luation à mi-parcours du proces- sus d’enrôlement des électeurs.

Selon lui, cette opération sera subdivisée en quatre aires. La première comprend les provinces du Haut Katanga, du Haut Lomami, du Sud-Ubangi, de la Mongala, de la Tshuapa et de l’Equateur.

La deuxième sphère géogra- phique comprend les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Maniema et de Tanganyika. La

troisième partie de l’opération s’effectuera dans le Haut Uele, le Bas Uele, l’Ituri, la Tshopo, le Sankuru, le Kasaï Oriental, le Kasaï Central et le Kasaï Lomami.

Cette opération sera enfin clô- turée dans les provinces de l’Ouest, le Kwilu, le Maï-Ndombe, le Kongo central et Kinshasa, ainsi que la Diaspora.

Débutées le 31 juillet dernier, dans la province du Nord-Ubangi, les opérations d’enrôlement des électeurs évoluent normalement, a rassuré, le président de la Com- mission électorale nationale indé- pendante.

En présence des Membres du Bureau et de l’Assemblée Plé- nière, le Président de la CENI a indiqué que les 412 Centres d’inscriptions(CI) prévus sont tous

opérationnels et que les statisti- ques de 133 CI (soit 1/3) recueillis font état de 33.643 électeurs en- rôlés. Ce qui dépasse les prévi- sions qui prévoyaient 20.000 élec- teurs pour ce 1/3 des CI, fait-il remarquer.

Corneille Nangaa a reconnu toutefois, des difficultés rencon- trées au cours de cette opération.

D’où, la tenue de cet atelier pour évaluer les opérations dans cette province pilote du Nord-Ubangi, afin de permettre d’améliorer la poursuite des opérations dans le reste du pays, a-t-il affirmé.

Selon le n° 1 de la Centrale électorale, les statistiques don- nent des garanties réelles de la poursuite normale du processus dans le reste du pays.

Geneviève MWADI

& M. Malongo

Révision du fichier électoral

La publication du

chronogramme des opérations fixée pour ce samedi 20 août

Retombées du limogeage de Bruno Mavungu

Les linges sales de

l’UDPS lavés dans la rue

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ECONOMIE

LA CITE AFRICAINE

Le Comité national de norma- lisation (CNN) de la République démocratique du Congo vient d’adopter 98 nouvelles normes harmonisées du Marché commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA), et une nouvelle norme nationale, dans le cadre du processus d’intégration du pays dans cette zone économique ré- gionale. Ces normes ont été adoptées à l’issue de la session ordinaire du CNN, tenue du 15 au 16 août derniers à l’hôtel de presse Invest de la RTNC. Elles portent sur cinq secteurs : agroalimentaire (7 normes), élec- trotechnique (46), textiles et cuirs (34), construction (11), et allumet- tes (1).

Avant d’être adoptées par le CNN, ces normes avaient été examinées et adoptées par six commissions qui avaient réuni, du 10 au 12 août à l’hôtel Invest, environ 160 experts congolais de tous ces domaines. Seules les normes du secteur des bières et boissons sucrées, n’ont pas été adoptées par le CNN. Le rapport de la commission ayant travaillé sur ces produits a été renvoyé à une prochaine session, pour en- richissement et complément d’in- formations.

Améliorations Au cours de cette session, la

RD Congo a adopté pour la toute première fois, 34 normes ISO (Organisation internationale de normalisation) dans le secteur des textiles et des cuirs. Il con-

vient aussi de noter que l’unique norme nationale adoptée dans le secteur des allumettes, porte sur

« les exigences en termes de performance, de sécurité et de classification. »

La RD Congo totalise ainsi 370 normes harmonisées du COMESA adoptées en normes nationales, atteignant quasiment l’objectif que le pays s’était fixé en 2008, celui de totaliser 371 normes pour son intégration pro-

gressive dans cette zone écono- mique. « Le souci est d’amélio- rer la compétitivité des entrepri- ses locales et des produits ‘made in Congo’ à l’échelle sous-régio-

nale, régionale et internationale, de garantir la santé des consom- mateurs et de bâtir une infrastruc- ture nationale de qualité », avait déclaré le Directeur de cabinet du ministre de l’Industrie, Ephrem Lutete Maketama à l’ouverture des travaux de cet atelier.

L’infrastructure nationale de qualité vise, comme objectifs, la contribution au développement de l’industrie nationale et la stimula- tion du marché à l’exportation, la

promotion de la protection des consommateurs, l’établissement et l’application des mesures en matière de santé, de sécurité et d’assurance qualité, ainsi que le soutien de la protection de l’envi- ronnement.

Vulgariser et appliquer les nouvelles normes

Le CNN a fait quelques recom- mandations à l’issue de cet ate- lier, notamment « vulgariser et diffuser les normes ainsi adop- tées et en produire les recueils pour leur utilisation par les par- ties concernées, assurer la for- mation des parties prenantes en matière de normalisation pour une bonne application des normes, veiller à la stricte application des normes nationales par les parties prenantes, développer et favori- ser un système national

d’échange et de communication des normes entre les parties pre- nantes, ou encore accélérer le processus d’adoption et de pro- mulgation de la loi sur la normali- sation et la métrologie…»

Il sied de rappeler que cet ate- lier a été organisé par le minis- tère congolais de l’Industrie, en collaboration avec l’Unité de ges- tion et de coordination (UGC) du Projet de mise en œuvre de l’in- tégration régionale (PMIR/

COMESA) et la Cellule d’appui à l’Ordonnateur national du Fonds européen de développement (COFED). Ce projet est financé par l’Union européenne (10ème Fonds européen de développe- ment), dans le cadre des Facili- tés d’ajustement COMESA /Mé- canismes d’appui à l’intégration régionale (FAC/MAIR).

Geneviève MWADI

La fin complète et la clôture du Projet de renforcement des capacités de gestion des fonc- tions de base de l’administration publique (PRC-GAP) va intervenir le 16 septembre prochain. C’est une correspondance adressée par la représentation de la Banque mondiale à Kinshasa aux minis- tres des Finances et de la Dé- centralisation qui en fait foi. Ce Projet est le fruit d’un accord de partenariat scellé en 2008 entre le gouvernement congolais et la Banque mondiale. Ses objectifs majeurs étaient d’établir un sys- tème des finances publiques et des ressources humanes efficace et transparent au niveau central et des provinces, et de renforcer la mise en œuvre de la réforme de gouvernance avec l’appui au processus de la décentralisation.

C’est le Secrétariat national pour le renforcement des capacités, une structure sous-tutelle du mi- nistère du Plan, qui a été chargé de la réalisation de ce projet sur le terrain.

A quelques semaines de la fin de ses activités, il se dégage une nette augmentation annuelle des recettes fiscales au niveau provincial avec la mise en place de la chaîne de la dépense. Se-

lon les indicateurs de perfor- mance du projet, il s’avère qu’au moins 30% des recettes à carac- tère national ont été transférées régulièrement au niveau des pro- vinces par le gouvernement cen- tral et au moins 60% des salai- res des fonctionnaires au niveau provincial ont été payés de ma- nière régulière par un système simplifié et automatisé de la paie.

Le PRC-GAP avait bénéficié au début de ses activités en 2008 jusqu’en 2012 d’un don IDA de la Banque mondiale de l’ordre de 50 millions de dollars américains. En 2013, un crédit additionnel de 56 millions de la devise américaine lui a été alloué jusqu’à février 2016 pour poursuivre les réformes en- gagées par le gouvernement en matière de renforcement des sys- tèmes de gestion du secteur pu- blic et des finances au niveau central et provincial, dans l’admi- nistration publique ainsi qu’à la réforme de la décentralisation.

Sur le plan organisationnel, le PRC –GAP a fonctionné sur base de quatre composantes. La pre- mière concerne le renforcement des capacités du gouvernement dans le domaine du leadership institutionnel et de la gestion axée sur les résultats. La principale

activité ici a consisté en l’organi- sation des formations pour per- mettre la transmission du lea- dership. La deuxième compo- sante est relative au renforcement des capacités des fonctions de base de l’administration publique que sont les finances publiques et la passation des marchés pu- blics. Cette deuxième compo- sante a eu pour but de doter la RDC d’une administration mo- derne. Pour ce, des formations ont été données dans les domai- nes des finances publiques, du budget participatif, de la passa- tion des marchés et du suivi des principes de la loi de finances.

La troisième composante a visé l’appui aux huit centres de formation par la rénovation des infrastructures, le recours à l’ex- pertise nationale et internationale de haut niveau notamment de la diaspora congolaise. Quant à la dernière composante, elle con- cerne le renforcement des capa- cités du SENAREC et établir un système de contrôle de qualité.

Le choix de ce service se justifie par le fait qu’il est le guichet uni- que de renforcement des capaci- tés dans l’administration publique.

Muke wa Muke Correspondant particulier

C’est une aventure que je ne saurai plus tenter. C’est de l’argent perdu. Ces propos sont d’une fille- mère qui s’est jetée dans cette aventure relative à ouvrir un kios- que dans une de nombreuses ker- messes ouvertes dans la ville de Matadi. Les années antérieures quand l’argent circulait facilement, cette situation ne pouvait pas être vécue comme au jour d’aujourd’hui. La basse conjonc- ture économique a démontré ses forces devant meme des salariés.

Les ténanciers des kiosques sont obligés d’utiliser leurs propres re- lations pour s’arracher d’éventuels clients. Ces derniers nagent dans une piscine de difficultés ne savent plus faire la folie en jetant l’argent par la fenetre. Les temps sont durs.

Aujourd’hui est différent d’hier, a affirmé un cadre de la Dgda qui, par hasard, voulait voir de quoi était la kermesse situé vers le carrefour

« 20 Mai » dans la commune de Matadi. C’est réellement du n’im- porte quoi. Il n’y a rien qui puisse attirer les visiteurs qui y vont avec leurs enfants pendant le week-end.

Beaucoup de bruits de musique avec la vente de quelques grillades et la boisson.

On ne peut faire semblant de ne pas croire que la période des vaches grasses est déjà passée.

C’est la période des vaches mai- gres. Les initiés ont compris que l’heure n’est plus aux amuse- ments. Les femmes dites 2èmes bu- reaux sont entrain de broyer du noir.

Elles ne sont plus traitées de la même manière comme autrefois.

Les hommes jouent à la prudence dans les dépenses. Tout est cal- culé. Le principe dit Sopeka, c’est- à-dire sombela na ngai, pesa ngai, kabela ngai n’est plus en vogue par manque des répondants.

La preuve est à trouver dans les kermesses qui ont pignon sur rue

dans la ville de Matadi. Elles sont en vogue pendant les grandes va- cances à la différence de celles qui se tenaient au quartier Safari non loin de la direction provinciale de l’Office des Routes, terrain qui abrite aujourd’hui le Collège de la Sagesse dans la commune de Matadi. Les anciens de la ville de Matadi gardent encore les souve- nirs de cette époque où la ker- messe de Matadi valait la peine d’être visitée. Même son de cloche avec la « foire » qui s’organisait au terrain Damar. Les différentes so- ciétés et entreprises de la place y étaient associées. Les visiteurs trouvaient alors leurs comptes en visitant les différents stands des entreprises et sociétés exposan- tes. Aujourd’hui, c’est de la foutaise.

Pas d’attraction. Pas de loisirs sains. C’est les lieux des rendez- vous des inciviques non autre ment appelés « kuluna ». O tempore, ô mores. Autres temps, autres mœurs. Le cas est visiblement vécu à travers l’organisation de ces kermesses dont les participants ont travaillé à perte. C’est sûr et certain que certains d’entre eux ne vont plus recommencer. Toutefois, il y a lieu de se poser la question sur ce seront les lendemains dans ce genre d’aventures que les ini- tiés ne pourront plus tenter. L’ave- nir nous le dira. Et, pourquoi ne pas organiser une foire agricole à Ma- tadi à laquelle on fera participer des paysans avec leurs produits vivriers tels que piments, arachides, hari- cots, noix de palme, chickwangues, bananes, canne à sucre, patates- douces, ignames, niébés, pois- sons d’eaux douces, viandes bou- canées, courges, légumes, feuilles de manioc, maïs, cossettes de manioc etc … Une façon, pensons- nous d’encourager la main d’œuvre locale par le paysannat.

L.N.

COMESA

La RDC atteint l’objectif de 370 normes adoptées depuis 2008

Organisation des kermesses à Matadi

Un fiasco pour les détenteurs des kiosques

Modernisation du système des finances publiques

Fin du Projet de renforcement

des capacités en gouvernance

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ECONOMIE

Page 6 LA CITE AFRICAINE N° 1220 DU 19 AOUT 2016

LA CITE AFRICAINE

Le génie créateur africain se libère au-delà de la copie techno- logique. Un élève namibien de 19 ans vient de fabriquer un proto- type de téléphone adapté à sa réalité namibienne.

Pour les Afrophobes qui n’ont pas étudié l’histoire de l’Huma- nité, le continent serait incapable d’élaborer la moindre technologie.

L’Afrique serait tout juste bonne à fabriquer ce que d’autres ont conçu, par la magie condescen- dante de la délocalisation ou par le biais honteux de la contrefa- çon.

L’Algérie n’a pas revendiqué l’invention des hélicoptères de combat ; elle s’apprête tout de même à en produire, dans une version haut de gamme 100% « made in Algeria », une version destinée même, en grande par- tie, à l’exportation. Mais quelle fierté y aurait-il à revendiquer les droits d’auteur sur des engins de mort ?

Plus glamour est le secteur de la télécommunication. Bien avant la fibre optique ou les com- munications satellitaires, l’Afri-

que, dans ce domaine, pouvait s’enorgueillir de maîtriser la trans- mission de messages par le bendré. Et a-t-on réellement be- soin de s’envoyer des infos à dis- tance, quand la tradition ances-

trale sait vous téléporter via la fou- dre et quelques incantations ?…

L’Afrique réinvente la technologie Au marathon technologique 2.0., sur un marché déjà bien

connecté, l’Afrique ne décroche guère du peloton de tête. Il y a plus de 4 ans était lancée, au Congo-Brazzaville, la toute première tablette tactile conçue sur le continent, baptisée

« W ay-C ». Son

inventeur, l’entrepreneur congo- lais Vérone Mankou, envisageait de la commercialiser dans dix pays d’Afrique de l’Ouest, en Belgique, en France et en Inde.

L’Afrique réinvente la techno-

logie moderne, parfois en mieux, notamment dans le domaine de la téléphonie mobile. Les grands fabricants occidentaux ne s’adressent guère prioritairement aux pays peu pourvus en électri- cité. Qu’à cela ne tienne. Au Rwanda, où près de 80% de la po- pulation n’a pas accès au courant, un jeune entrepreneur a créé la structure Ared (African Renewable Energy Distributor) qui gère des unités de rechar- ges pour cellulaires fonctionnant à l’éner- gie solaire.

Crowdfunding de proximité Toujours plus fort, après le téléphone sans fil et le téléphone sans ré- seau électrique, voici venu le té- léphone sans carte SIM. Un élève namibien de 19 ans vient de réa- liser cet exploit technologique.

Autre détail qui a son importance sur un continent où se combinent

électrification insuffisante et fai- ble pouvoir d’achat : le cellulaire de Simon Petrus n’a pas besoin de crédit de recharge. Il peut émettre des appels grâce à l’uti- lisation de fréquences radio. Et comme le multimédia est ten- dance, il offre également la pos- sibilité de capter une chaîne de télévision locale.

Pour fabriquer son téléphone, l’élève ingénieux n’a utilisé que des objets bien anodins, récupé- rés dans une vie quotidienne as- sez peu nourrie de technologie sophistiquée : pièces de re- change de téléphone, compo- sants de téléviseur, ampoules et carcasses de chargeurs. Pour l’ensemble de sa démarche – brainstorming et développement du prototype compris -, il n’a dé- pensé que 146 dollars, somme obtenue par une sorte de crowdfunding de proximité. Pour la suite, quelques partenaires étrangers auraient déjà manifesté leur intérêt pour la capacité d’in- novation de Simon Petrus. L’ont- ils contacté sur son téléphone sans SIM ?

JA/CITAF L’œil de Glez (GLEZ/JA)

Le chef-lieu de la province du Kongo Central est réellement une ville portuaire. Il n’y a, donc, pas à le redire. C’est visible avec les installations portuaires et la pré- sence de plusieurs kinois à Ma- tadi pour raisons de dédouane- ment. D’autres viennent pour acheter des marchandises de leur choix qu’ils vont revendre à Kinshasa et même dans les grands centres de l’ex-province de Bandundu. D’autres vont jus- que dans les grands Kasaï. En tout cas, Matadi et Boma bouillon- nent. Ces deux villes sont en per- manent mouvement avec toutes ces populations flottantes qui viennent et repartent. Des com- missionnaires trouvent leur compte dans les petits dividen- des qu’ils tirent de ce commerce.

Cette race de personnes, elles sont aussi au poste frontalier de Luvu. Les affaires tournent en plein régime. De grâce, il ne faut pas tomber dans le piège des far- ceurs. Tout de même, ils ne man- quent pas dans ce genre de né- goces informels.

Il y a lieu de souligner que le long de certaines routes de la ville de Matadi sont remplies de mar- chés des « bilokos ». Ce sont des marchandises de tous genres en provenance de l’étranger qui sont vendus dans ces marchés à ciel ouvert. Toutes ces marchandises de diverses natures et origines sont exposées à même le sol. Les acheteurs sont devant l’embarras du choix. On y trouve des usten- siles de cuisine, des appareils électroménagers, des jouets, des chaussures, des sacs à dos, des

charriots et vélos pour enfants, des ordinateurs, des postes de télévision « plasma », des fers à repasser, des matelas, des véhi- cules d’occasion, des bandes-vi- déos, etc.. La liste n’est pas ex- haustive. En tout cas, on est de- vant une flopée de marchandises dont les prix sont discutables. Il faut passer sur la route de Kinkanda vers la place « Dorcas » et devant l’ancien bureau de Vodacom, chez Didier Chic tout comme au quartier Ville Haute à la place « Bercy » pour trouver ce que l’on veut acheter. Vers le port au niveau de la direction provin- ciale de la Dgi, l’ambiance est la même comme partout se négo- cie la vente de ces marchandises de deuxième main. Au moins, il ne faut pas s’y rendre seul. On doit être accompagné d’un con- naisseur pour ne pas être roulé dans la farine quant aux prix d’achat tout comme de la qualité de la marchandise. Tout s’apprête à être vendu parfois aux risques et périls des acheteurs non ini- tiés dans ce genre de marchés.

Au niveau de « Bercy », il est exposé des véhicules surtout des voitures et de jeeps. Tout se né- gocie. Mais, en effet, à l’achat, il faut ouvrir l’œil et le bon pour ne pas être surpris. Du moins, on peut y trouver du bon et du mau- vais. C’est selon.

Dans la plupart des cas, les personnes qui sont commises à la vente des marchandises ne sont pas les propriétaires. Elles jouent le rôle d’intermédiaires entre l’acheteur et le propriétaire.

Ce dernier en dernier ressort est

souvent en contact avec son in- termédiaire qui le convainc quant à accepter le prix de vente sans que ce dernier ne lui donne la somme réellement payée par l’acheteur.

Ces centres de négoce res- semblent visiblement aux mar- chés de puce comme à Clignan- court à Paris à la différence à Boma et à Matadi, il n’y a pas de vendeurs à la criée. Il se pose une question fondamentale sur la qua- lité sanitaire des assiettes, des verres, des marmites, des poê- les, des cuillères, des fourchet- tes, des tasses, des bouteilles

« thermos », des matelas, des draps, des moquettes, de petites chaises pour enfants, etc.. Cet aspect de choses ne peut pas être négligé. Un coup d’œil sur les friperies à proprement dit des habits et des chaussures usagés intrigue parfois. Des doutes per- sistent parfois devant ces fripe- ries parfois non confiants de par leur état extérieur.

Selon une petite enquête que nous avons menée, un kinois de passage à Matadi avec une cer- taine arrogance a reconnu que ces biens qu’il vient acheter à Matadi et parfois à Boma pour aller les couler à Kinshasa se vendent facilement comme des cacahuètes. « J’ai un grand nombre de clients qui me pas- sent des commandes pour l’achat de diverses marchan- dises à Boma et à Matadi. Je sais faire le bon choix pour ne pas perdre de la clientèle.

D’ailleurs, c’est ce travail que je fais vivre ma petite famille

venue Mbuji-Mayi. J’ai aussi des correspondants à parti de l’Europe avec qui je traite pour l’importance des véhicules, des pièces de rechange et des

pneus. » a martelé notre interlo- cuteur qui n’a pas envie de faire autre chose tant que ce qu’il fait lui apporte ce dont il a besoin.

L.N.

Il faut faire le tour de tous les marchés de certains coins du pays pour être réellement impression- nés par la présence des boissons en provenance de la République sœur de l’Angola. Aucun coin du marché où ces boissons tant en bouteilles que dans les cannettes sont invisibles. Comme les popu- lations aiment le snobisme, elles ne trouvent plus rien à boire si ce n’est que la boisson en prove- nance de la République sœur d’An- gola. Tout le monde en raffole ce, compte tenu également de leurs prix.

Cette flopée de boissons et des liqueurs ne coûtent pas cher, a dit un consommateur qui est déjà passé au marché transfrontalier de Luvu d’où ces boissons entrent en République Démocratique du Congo pour envahir « brutale- ment » tous les coins et recoins.

Les boissons en cannettes nous permettent de ne pas utiliser des verres et de les avoir en mains même en marchant. C’est – du moins – différent des boissons fa- briquées dans notre pays où l’achat dépend et conditionné par des vi- danges. Pas de vidanges, pas de boissons, a martelé un revendeur des boissons des sociétés brassicoles de Boma et de Kins- hasa dont les noms sont connus de tous les congolais et de toutes

les congolaises.

Il se pose une question cru- ciale. Elle est liée à l’envahisse- ment des déchets faits de cannet- tes et de bouteilles à usage uni- que. Comme on n’a pas de dispo- sitifs dans le cadre du recyclage des déchets, on ne cessera de parler de l’insalubrité urbanistique.

C’est ici qu’il y a lieu de préconiser des dispositifs susceptibles de ré- duire le taux d’insalubrité urbanistique. La désachétisation est une guerre qui est faite à l’homme en tant qu’à la base de ce phénomène dont les conséquen- ces sont néfastes à l’environne- ment. L’homme congolais est lui- même à la base de sa « propre mort ». Il ne se rend pas compte de l’empoisonnement qu’il provo- que en défaveur de son espace vi- tal. Et, finalement, il s’en fait victime.

Donc, la mairie de Matadi doit en- gager la population à apprendre à se débarrasser des emballages en plastique, des cannettes vides et des bouteilles en usage unique.

N’est-ce pas à l’homme lui-même de garantir sa propre santé sans chercher à recourir toujours à l’Etat qui n’a pas ce secteur à gérer ? Il faut une certaine dose de bonne conscience morale pour ne pas tomber dans le piège de l’insalu- brité qui tue à petits feux.

CITAF

Namibie

Un téléphone sans fil, sans SIM et sans crédit

Matadi

Les marchés de « bilokos » ont repris de plus belle

Des cannettes de boissons en

provenance de l’Angola prennent

d’assaut des terrasses et bar-dancings

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SPECIAL BENI

Page 7 LA CITE AFRICAINE

(Lire aussi textes en page 8) Les massacres inqualifiables

survenus samedi à Beni conti- nuent d’occuper l’actualité. De partout fusent les messages de réprobation, de condamnation ainsi que de compassion et de solidarité envers les familles vic- times de cette barbarie qui a fait, selon le bilan actualisé, 51 morts.

Mais, mercredi, la ville de Beni a été de nouveau endeuillée, lors- qu’une manifestation pacifique de la population sortie pour exprimer sa colère et exiger la démission du gouvernement face à ces mas- sacres à répétition dans Beni,

s’est achevée sur une répression sanglante. A la clé : deux morts, dont un manifestant et un policier tués. Comment peut-on tirer sur des gens qui sortent pour pleurer leurs morts ? L’indignation est à son comble dans l’opinion qui ne comprend pas pourquoi tout ceci arrive et où l’on va aller.

Pour autant, le chef de l’Etat, Joseph Kabila, qui séjournait en- core dans le Nord-Kivu, a multi- plié les rencontres à Goma pour cerner la situation et rechercher les voies et moyens de faire face à ce défi sécuritaire à Beni. Il a réuni à cet effet mardi ,au chef- lieu du Nord-Kivu ,le Conseil su- périeur de défense qui a rassem- blé , autour du président de la République, notamment le Pre- mier ministre Augustin MatataPonyo, le vice-Premier ministre de l’Intérieur, le ministre de la Défense nationale , le chef d’ chef d’état-major général des FARDC et l’inspecteur général de la Police nationale congolaise ainsi que les responsables des services spéciaux.

Au sortir de cette réunion, le chef du gouvernement, a été for- mel. « Les massacres de Beni, c’est un cas de terrorisme. Il faut bien comprendre ce que c’est que le terrorisme. Ce n’est pas seu- lement en RDC que ce type de massacre se réalise. Contraire- ment à ce que certains disent, il s’agit de terrorisme».

« C’est un mode opératoire exceptionnel. Je pense, comme le chef de l’Etat l’a dit ce matin au cours de la réunion du conseil supérieur de la défense, il faut des modes opératoires exception- nels parce que nous avons une

guerre asymétrique. Ce n’est pas une guerre qui est utilisée dans une académie militaire «, a pré- cisé Augustin Matata.

C’est après la réunion du Conseil supérieur de la défense, que le chef de l’Etat a dépêché, le même mardi, à Beni, une délé- gation composée du Premier mi- nistre MatataPonyo et des mem- bres du conseil de défense à Beni.

Il s’agissait pour la déléga- tion d’évaluer la situation sur place et d’étudier tous les voies et moyens pour faire face à cette guerre asymétrique imposée par

l’ennemi.

Des mesures exceptionnelles préconisées

Se déplaçant en voiture ou à pied à travers des pistes en brousse, la délégation du Con- seil de défense a visité les diffé- rents lieux du massacre survenus le week-end à Beni, notamment à Rwangoma, à Mbelu, le cœur de la zone de massacres.

La délégation était entourée d’un important dispositif sécuritaire et guidée par le maire de Beni.

Dans son message, à Beni, le Premier ministre Matata a in- sisté sur le fait qu’il s’agit d’une action terroriste, que c’était une guerre asymétrique. Il a noté en se rendant sur les lieux, que les maisons sont isolées, au milieu de palmeraies de la brousse, avec des pistes, et que la tâche de sécurisation n’était pas aisée pour les forces de sécurité.

Le Premier ministre a égale- ment insisté sur le fait qu’il était bien envoyé, lui et le Conseil de défense, par le président de la République qui n’avait pas pu se rendre à Beni, mais qu’ils allaient faire évaluation au chef de l’Etat de cette situation exceptionnelle en vue de mesures exceptionnel- les .

Après les discussions avec les autorités sécuritaires locales, à l’issue de sa visite de quelque trois heures sur le théâtre des événements, le Premier ministre s’est adressé à la foule de cen- taines de personnes accourues à la mairie de Beni. «Je suis venu vous présenter les condoléances du président de la République

Joseph Kabila», a déclaré M.

Matata. Il a promis de dépêcher le ministre des Affaires sociales pour «une aide de l’État» aux res- capés.

Cette harangue a été quelque peu perturbée par des cris de colère lancés dans la foule. Un manifestant s’est plaint : «Les rebelles ougandais ont cuisiné et mangé allègrement dans le coin avant de passer à l’attaque», alors que «l’alerte avait été donnée suf- fisamment à temps’’.

Il est à noter que le vice-Pre- mier ministre Evariste Boshab a poursuivi son séjour de réconfort auprès des populations de Beni.

De nombreuses réactions Le gouvernement de la Répu- blique a décrété, de lundi à mer- credi, trois jours de deuil natio- nal au cours desquels les dra- peaux ont été mis en berne. Mer- credi soir, à Kinshasa, le deuil s’est clôturé par un office reli- gieux, en la Cathédrale du cen- tenaire protestant, à l’initiative du gouverneur de la ville, André Kimbuta. Le président de l’As- semblée nationale, Aubin Minaku, les représentants des corps constitués de la Républi- que, ministres, députés natio- naux, sénateurs, chefs d’entrepri- ses privées et publiques, de même que des chefs des partis politiques,des fidèles protestants et plusieurs anonymes ont as- sisté à ce culte organisé en mé- moire des victimes des massa- cres de Beni.

Dans son point de presse heb- domadaire, la MONUSCO a , mercredi, réaffirme son soutien sans faille aux FARDC pour délo- ger les groupes armés qui sè- ment e la désolation dans cette partie orientale de la RDC. Mais, pourquoi, malgré une forte pré- sence des éléments de la Monusco en appui aux forces nationales, les massacres à Beni se poursuivent-ils ? Que fait la Monusco ? Où sont les drones et la Brigade d’intervention rapide?

Que faire maintenant pour faire cesser ces crimes odieux? Tou- tes ces questions ont été abor- dées lors de la rencontre avec la presse.

« Tous les efforts en cours vise à mettre la pression sur ces grou- pes négatifs afin de réduire leurs capacités militaires «, a déclaré le Représentant Spécial adjoint de la MONUSCO en RDC, Mamadou Diallo qui a fait observer que la Force de la MONUSCO est en- gagée à mettre fin à ces mouve- ments, mais toutefois, expli- quera-t-il, il est difficile de les iden- tifier, car ils sont dissimilés dans la population et leur mode opéra- toire n’est pas stable.

« Nous envisageons de met- tre en place une approche inté- grée en sollicitant l’accompagne- ment de la société civile, et de tous les acteurs impliqués, pour

analyser le mode opérationnel de ce groupe rebelle des ADF «. Au cours de la conférence, la MONUSCO a révélé que les re- belles ont décidé de frapper à Rwangoma notamment, parce que cette contrée de la périphé- rie de Beni se trouve un peu éloi- gné de la zone fortement sécu- risé par des contingents de la Monusco et des Fardc. Les ADF se sont déguisés en des gardes forestiers pour tromper la vigilance de la population. Dès que l’écho de ces actes inciviques sont par- venus à la Monusco, un déploie- ment massif a été dépêché pour protéger les civils.

Dr Mamadou Diallo estime en outre qu’il faut mobiliser beaucoup de moyens pour les FARDC, car

‘’la sécurisation des Congolais reste d’abord une affaire des FARDC ‘’.

Par ailleurs, Mamadou Diallo a, face à la presse, clamé que la solution à cette crise n’est pas que militaire. Selon lui, il faut aussi une forte implication de la popu- lation et des organisations de la société civile dans le processus de sape des racines par lesquel- les les ADF se ressourcent en personnes, en armes et autres biens vitaux. Se servant de l’image d’un arbre, ce responsa- ble de la Monusco soutient que quand l’on veut en venir à bout d’un arbre géant, il est commun de couper ses racines afin qu’il ne puisse plus avoir accès à ses nutriments. Le temps faisant son effet, la mort s’ensuivra.

De leur côté, les ressortis- sants Nande vivant à Kinshasa ontorganisé un deuil de trois jours dans l’enceinte de la maison com- munale de Kinshasa, pour pleu- rer leurs morts. La communauté Nande invite le gouvernement à renforcer le dispositif sécuritaire dans la province du Nord-Kivu, surtout à Beni et dans ses envi- rons.

Le gouvernement congo- lais mis sur la sellette

Les familles de plusieurs di- zaines de personnes tuées le weekend dans un massacre at- tribué à des rebelles ougandais dans l’est de la République dé- mocratique du Congo ont enterré leurs défunts sans attendre des obsèques officielles, ont rapporté des responsables locaux.

«Les familles ont récupéré lundi les corps des leurs pour les enterrer», a déclaré le maire de Beni Edmond Masumbuko,

Dès dimanche, certaines fa- milles avaient refusé de placer les dépouilles mortelles de leurs pro- ches à la morgue, en vue «d’or- ganiser leurs deuils en privé». Ils n’avaient pas voulu que «le gou- vernement les enterre alors qu’il ne les avaient pas sécurisés de leur vivant», a déclaré un mem- bre de la coordination de la so- ciété civile de Beni.

Pris à partie par les oppo- sants, Kinshasa dénonce l’indif- férence de la communauté inter- nationale face à «des actes ter- roristes» perpétrés sur son terri- toire.

«Nous avons l’impression d’être plus ou moins abandonnés à nous-mêmes face à cette me- nace que nous avons clairement identifiée comme une menace provenant de l’islamisme radical qu’on appelle djihadisme…Ces actes ne diffèrent en rien de ceux signalés notamment au Nigéria, au Mali, au Cameroun ou hors du continent comme en France, en Belgique ou aux Etats-Unis d’Amérique», affirme le porte-pa- role du gouvernement congolais, Lambert Mende.

Ces djihadistes pointés du doigt par Kinshasa, ce sont les rebelles musulmans ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) qui sévissent dans l’est du pays depuis 1995. Ils sont accu- sés d’être les principaux auteurs des massacres qui endeuillent la région de Beni. Plus de 650 civils tués depuis octobre 2014.

Les victimes sont découpées à la machette et leurs maisons sont brûlées. Selon des témoins, personne n’est épargné, y com- pris les femmes et les enfants.

Un vent de révolte commence à se lever à Beni où certains estiment qu’il est grand temps que la population se prenne elle-même en charge pour assurer sa dé- fense.

«Nous allons entrer en brousse et nous voulons aller les chercher nous-mêmes. Nous al- lons couper les arbres pour fouiller les forêts. Parce que tous ceux qui nous aident ici sont en train de montrer leurs limites».

Pendant ce temps, un véritable tollé s’élève de

l’opposition contre le gouvernement

«Des innocents sont massa- crés chaque jour et notre gouver- nement détourne le regard. L’inac- tion de nos dirigeants est déplo- rable, inacceptable»…. «Trop occupés à tenter de s’accrocher illégalement au pouvoir, nos diri- geants en oublient la protection de nos concitoyens» déplore l’op- position

Pour le président de l’Union pour la Nation Congolaise, Vital Kamerhe, «l’incapacité manifeste du pouvoir en place à mettre fin à ces massacres qui perdurent, démontre l’impérieuse nécessité de l’alternance démocratique pour créer les conditions requises pour une pacification durable de l’est de la RDC»,.

Sur les réseaux sociaux, ces derniers massacres de Beni ont suscité indignation et colère chez les Congolais.

CITAF

Massacres de Beni :

Emotions et solidarité

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

Ce quotidien rappelle que l’évolution de la situation en République démocratique du Congo caractérisée par la désignation au dauphin du président Joseph Kabila Kabange, les

Et cela, grâce à la vi- sion managériale éprouvée d’un homme, le président de la République, chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, principal artisan de la paix,

[r]

C'est la raison pour laquelle le Gouvernement prend acte du communiqué plein de bon sens publié à cet effet par le Département d'Etat américain qui a salué la

C’est en principe ce samedi 23 septembre que le Président Joseph Kabila va prendre la pa- role à l’Assemblée Générale de l’ONU, devant ses pairs de la com- munauté mondiale,

Les deux ministres, ajoute le Communiqué conjoint, «»ont trouvé un accord sur un texte amendant la convention d’entraide judiciaire franco- marocaine permettant de

Kinshasa, 20/03 (ACP).- Le Président Joseph Kabila Kabange a clôturé, mardi à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Occidental, la session de la 3 ème Conférence des

Kinshasa ; 27/12(ACP).- Un appel à la mobilisation des jeunes pour le service militaire en vue de faire face aux tentatives répétées de la Balkanisation de la RDC dans sa