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LA CITE AFRICAINE N° 1230 DU 27 SEPT 2016

Le Viseur

(suite en page 15)

25ÈME ANNÉE - N° 1230 DU 27 SEPT 2016 - BI-HEBDOMADAIRE - DIRECTION - RÉDACTION : 67, Av. Mont des Arts, Imm. Golf View : 5ème niveau Imm. B-Local 5A - Kinshasa/Gombe B.P. 952 KIN 1 - RDC - E - mail : citafrdcongo@gmail.com - http: citaf.over-blog.com-Tél. : 0998 130 914 - 0820271613 - 0814927777 - 0999932655 - PRIX UNIQUE : 2000 FC

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(Lire page 3) en

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En toute chose, il faut considérer la fin, dit le fabuliste. C’est cette sagesse qui pousse Edem Kodjo à prendre le temps qu’il faut en vue de réunir les conditions les plus idoines pour ordonner l’atterrissage du dialogue politique national inclusif qu’il a ouvert le 1er septembre, à la Cité de l’Union Africaine. Dans son esprit, il s’agit d’abord certainement de sauver son image de diplomate et de politique qui a été fortement malmenée ici en RDC. Le citoyen congolais lambda risque de garder un piètre souvenir de cet homme qui a été brocardé et passé à la moulinette par des mécontents et des absents du dialogue, mais qui reste pourtant parmi la fine fleur de l’intelligentsia africaine. Il s’agit aussi pour l’ancien Premier ministre togolais d’achever ce dialogue sur une note qui donne quelque raison d’espérer au peuple congolais et à l’Afrique. C’est sans doute aussi le même état d’esprit qui anime l’Opposition pré- sente au dialogue. Diabolisé, voué aux gémonies, le groupe à Kamerhe a aujourd’hui à cœur de démontrer qu’il n’est pas allé au

L’histoire bégaie !

Emeutes et pillages sanglants des 19 et 20 septembre

Chez le PGR, tout le monde accuse tout le monde !

Joseph Kabila reçu par le pape François

SNEL/REGIDESO

Continuation de l’opération de « recouvrement forcé » sur fond de « désagréments »

L’avenir du Dialogue

politique dans un

contexte remanié

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NATION

Page 2 LA CITE AFRICAINE N° 1230 DU 27 SEPT 2016

LA CITE AFRICAINE

Les experts de l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) basés à Lubumbashi féli- citent la position conjointe de l’ONU, l’UA, l’UE et l’OIF du 24 septembre et pressent l’UA à désigner un nouveau facilitateur du Dialogue politique en RDC.

Dans un communiqué parvenu à La Citaf hier lundi, on peut lire :

« L’IRDH a suivi avec satisfac- tion la position des Nations Unies (ONU), l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE) et l’Or- ganisation internationale de la Francophonie (OIF) exprimée dans leur communiqué conjoint du 24 septembre 2016, en rap- port avec des violents incidents survenus le 19 et le 20 septem- bre dernier, à Kinshasa et ailleurs en République démocratique du Congo (RDC), où des manifes- tants et les forces de sécurité se sont affrontés, entraînant des per- tes en vies humaines.

Il y a lieu de se réjouir de cette prise de position sans ambiguïté, cependant l’IRDH recommande à l’Union Africaine de designer urgemment un autre facilitateur, afin de redonner confiance à la population congolaise et amener

Dialogue politique en RD Congo

Les experts de l’IRDH lancent un appel urgent pour la désignation d’un nouveau facilitateur

des groupes politiques représen- tatifs aux compromis indispensa- bles pour diriger le pays. Il est clair que Monsieur Edem Kodjo a échoué. Sa sous-estimation des faits politiques, sa mauvaise appréciation des enjeux en pré- sence, sa négligence des si- gnaux qui pouvaient attirer son attention, ont coûtés cher à la nation congolaise.

En effet, les quatre organisa- tions partenaires rappellent que

« seul un dialogue inclusif mené avec le plus grand nombre d’ac- teurs politiques ouvrira la voie à des élections pacifiques et crédi- bles, conformément à la Consti- tution de la RDC et la résolution 2277 (2016) du Conseil de sécu- rité de l’ONU ». Par ailleurs, el- les invitent les autorités de la RDC à protéger les droits hu- mains, spécifiquement à respec- ter les libertés fondamentales consacrés dans la Constitution, y compris lors de manifestations publiques.

L’IRDH rappelle que l’âme de la discussion politique se trouve dans le préambule de la Déclara- tion Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) et l’Exposé des

motifs de la Constitution en cours en RDC.

La DUDH dit qu’« il est essen- tiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême re- cours, à la révolte contre la ty- rannie et l’oppression».

Et, l’Exposé des motifs de la Constitution rappelle que « de- puis son indépendance, la RDC est confrontée à des crises poli- tiques récurrentes dont l’une des causes fondamentales est la con- testation de la légitimité des ins- titutions et de leurs animateurs.

[…] En vue de mettre fin à cette crise chronique de légitimité et de donner au pays toutes les chan- ces de se reconstruire, les délé- gués de la classe politique et de la Société civile, forces vives de la Nation, réunis en Dialogue-in- ter congolais, ont convenu, dans l’Accord Global et Inclusif signé à Pretoria en Afrique du Sud le 17 décembre 2002, de mettre en place un nouvel ordre politique, fondé sur une nouvelle Constitu- tion démocratique sur base de laquelle le peuple congolais puisse choisir souverainement

ses dirigeants, au terme des élec- tions libres, pluralistes, démocra- tiques, transparentes et crédi- bles».

En somme, pour l’IRDH les compromis politiques à trouver ne peuvent être contraire aux sept préoccupations qui président à l’organisation des institutions, reprises dans l’Exposé des mo- tifs de la Constitution qui sont les suivantes : « (1.) assurer le fonc- tionnement harmonieux des ins-

titutions de l’Etat ; (2.) éviter les conflits ; (3.) instaurer un Etat de droit ; (4.) contrer toute tentative de dérive dictatoriale ; (5.) garan- tir la bonne gouvernance ; (6.) lut- ter contre l’impunité ; et (7.) as- surer l’alternance démocratique ».

A noter que l’IDRH qui a son siège à Lubumbashi est dirigé par Hubert Tshiswaka Masoka, au ti- tre de directeur général.

JF KUMWAF

Interrogé ce lundi matin par la radio Bel RTL sur la situation qui prévaut actuellement en Républi- que démocratique du Congo, le vice-Premier ministre et ministre belge de la Coopération, M.

Alexander De Croo, a expliqué que la Belgique attend de la RDC deux choses. La première, a-t-il indiqué, est que les élections soient organisées dans un « dé- lai raisonnable ». Quant à la se- conde, a poursuivi M. De Croo, le président Joseph Kabila, qui ac- complit son second et dernier mandat constitutionnel, doit dire

clairement qu’il ne se représen- tera pas.

A propos de la coopération bilatérale, l’homme d’Etat a écarté la signature d’un nouvel accord, tant que les élections seront re- tardées. Concernant le dévelop- pement humain, M. De Croo, qui s’est félicité de la situation en Ethiopie et au Rwanda, a regretté que « cela ne se passe pas comme ça au Congo ».

Le ministre n’a pas fourni le montant de la coopération belge en RD Congo.

R.M.

La Belgique attend que J. Kabila se prononce

(Lire suite en page 5)

Communiqué de presse de la Voix des Sans Voix

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) est vivement choquée et condamne avec la dernière énergie les violations des droits humains et autres at- teintes aux droits de la personne humaine perpétrées à Kinshasa lundi 19 et mardi 20 septembre 2016 par les forces de l’or- dre et surtout les militaires de la Garde républicaine travestis en tenue de la Po- lice Nationale Congolaise (PNC) ainsi que par certains manifestants instrumentalisés pour des fins inavouées.

La VSV présente ses condoléances les plus attristées aux familles éprouvées et dénonce la culture de banalisation de la vie humaine pourtant sacrée à travers des propos de certains officiels qualifiant les personnes ayant trouvé la mort « des pillards ».

Pour la VSV, toutes les personnes tuées y compris les éléments de PNC tom- bés en plein exercice de leurs fonctions doivent être en principe traités de la même manière en tant que personnes humaines.

Les premières descentes effectuées par la VSV dans certains hôpitaux et morgues font état d’un nombre beaucoup plus su- périeur des personnes tombées sous les balles que les chiffres avancés à ce jour variant entre dix-sept (17) et septante-cinq (75) personnes tuées. La VSV craint que le nombre des personnes tuées aille cres- cendo au regard de nombreux blessés abandonnés à leur triste sort dans certains hôpitaux par manque des produits phar- maceutiques. Des personnes gisant dans leur sang et sans secours médical ont été placées dans des salles d’urgence pour y attendre la mort.

En outre, la VSV dénonce le refus par des militaires aux membres de l’UDPS d’accéder à leur siège alors que des mem- bres blessés de ce parti politique suite au plastiquage de leur siège s’y trouvaient

attendant d’être évacués vers des centres médicaux appropriés.

Sur le même volet, la VSV dénonce l’ab- sence de compassion frisant le mépris et la haine de certains officiels à l’égard du Député national de l’opposition Martin FAYULU grièvement blessé à la tête côté droit par une balle en caoutchouc tirée à bout portant ayant entraîné le gonflement de l’œil droit qui ne voit plus.

La VSV condamne les actes de vanda- lisme, de pillage et des incendies des biens publics et privés dont des sièges des par- tis de la Majorité au pouvoir et bien d’autres par des manifestants notamment Parti du Peuple pour la Démocratie et le Dévelop- pement (PPRD), (Congrès des Nationalis- tes Congolais (CNC), le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD)…

De même, la VSV condamne le plasti- cage des sièges des partis politiques de l’opposition la nuit du lundi 19 au mardi 20 par des militaires armés en signe des re- présailles après incendie des sièges des partis politiques proches de la Majorité au pouvoir. Il s’agit notamment des sièges ci- après : l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), l’Engament pour la Citoyenneté et le Développement (l’Ecidé), Mouvement Lumumbiste Pro- gressiste (MLP), Forces Novatrices pour l’Union et la Solidarité (FONUS), l’Alliance des Travaillistes pour le Développement (ATD)….

Pour la VSV, les auteurs de ces actes n’aiment pas la RD Congo car ils sont à la base des poursuites des violences mardi 20 septembre 2016 en lieu et place de lais- ser la justice faire son travail.

Au regard des évènements du lundi 19 et mardi 20 septembre 2016 dont l’élément déclencheur est le non-respect de la Cons- titution, la VSV, tout en soutenant le dialo-

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NATION

Page 3 LA CITE AFRICAINE N° 1230 DU 27 SEPT 2016

LA CITE AFRICAINE

www.marierose-kasavubu.net

On aurait presqu’envie d’en rire, si derrière, il ne s’agissait pas d’une aussi sanglante tragédie avec morts d’hommes et destruc- tions méchantes. Quand il s’agit de noyer le poisson et de se dé- rober de ses responsabilités, les acteurs politiques congolais sont presqu’inégalables. Dans les évé- nements sanglants du 19 et 20 septembre qui ont mis la capitale Kinshasa à feu et à sang, tous les politiciens congolais qu’ils soient du nord ou du sud, de l’est ou de l’ouest, se disent totale- ment innocents comme des bé-

bés qui viennent à peine de sortir du ventre de leur mère. Mieux, ils se disent tous à l’unanimité avoir été les principales victimes des événements et d’avoir été les prin- cipales cibles de leurs adversai- res respectifs, de qui ils deman- dent réparation.

Le mercredi 21 septembre au lendemain des deux journées d’émeutes et de pillages à Kins- hasa, l’office du Procureur Géné- ral de la République avait annoncé l’ouverture d’une information judi- ciaire sur les événements, ac- compagnée d’une interdiction de sortie du territoire national à l’en- contre de certains acteurs politi- ques soupçonnés d’avoir à tort ou à raison d’être mêlés d’une ma- nière ou d’une autre à la commis- sion de ces tristes incidents. Aus- sitôt dans les heures qui ont suivi l’annonce du PGR, tout le monde dans la ville, s’est mis à rédiger chacun sa propre plainte, selon sa propre lecture des événe- ments, et en pointant de manière précise, ses propres coupables.

Dans ce nouvel exercice qui occupe désormais la classe poli- tique nationale, le premier à s’y commettre, a été le Président national du Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP) Franck Diongo. Le vendredi 25 septembre dernier, il a déposé sa plainte auprès du Procureur Gé- néral de la République, contre une

brochette de dignitaires de la majorité présidentielle qu’il con- sidère comme responsables prin- cipaux de malheurs qui lui sont arrivés à lui et à son parti en marge des événements du 19 et 20 septembre. Dans sa plainte, Franck Diongo, un des principaux organisateurs de la marche de l’opposition du lundi 19 septem- bre qui a dégénéré en émeute, cite à tour de rôle : l’Etat congo- lais, Evariste Boshab, Vice-Pre- mier ministre en charge de l’inté- rieur, Henri Mova Sakanyi, Secré- taire général du PPRD, Pius

Muabilu, député national et pré- sident national du Congrès natio- nal Congolais, Papy Tamba, Claude Mashala et Yves Kisombe, tous communicateurs de la MP.

Contre tous ces braves piliers de la MP, Franck Diongo aligne des griefs à faire dresser les che- veux à tout congolais moyen : crime contre l’humanité par acte de destruction, destruction mé- chante, incendie volontaire, ten- tative d’assassinat et meurtre, atteinte aux droits garantis aux particuliers, violation de domicile, vols et pillages. Autrement dit, un condensé de tous les délits com- mis dans la ville de Kinshasa les 19 et 20 septembre et que le plai- gnant Franck Diongo impute car- rément à la responsabilité des personnes citées dans sa plainte.

A Franck Diongo, il faut reconnaî- tre que c’est aujourd’hui un homme en colère. Alors que la fumée s’élevait encore des cen- dres des permanences du PPRD et du CNC à Limete et sur le bou- levard Sendwe à la suite de leur incendie par les manifestants de l’opposition le lundi 19 septem- bre, il a assisté impuissant à la mise à sac du siège de son pro- pre parti sur l’avenue de l’Ensei- gnement dans la commune de Kasa-Vubu.

Et comme si cela ne suffisait pas à son malheur, il apprendra

le lendemain, qu’il figurait en bonne place parmi les personnes poursuivies par le Procureur de la République, comme instigateurs des émeutes sanglantes du dé- but de la semaine. Mais Franck Diongo est un peu comme l’em- pereur Néron de la Rome antique, qui a préféré que Rome brûle, pourvu que ses biens à lui, eux, restent intacts. Du bilan officiel des dommages causés dans la

ville, du nombre des victimes, 32 selon le décompte officiel, 102 selon son propre regroupement politique, Franck Diongo n’a vu que le saccage de son propre siège, et il a porté plainte pour exiger réparation. Dans sa plainte, il fait même état du vol d’une somme de 19.270 dollars us qui traînaient dans un tiroir de son bureau, preuve que contrairement à l’idée répandue, au sein de l’op-

position, on est vraiment loin de vivre seulement de pain et d’eau fraîche.

Une classe politique cynique

Le même vendredi 24 septem- bre, c’est Etienne Tshisekedi, Président de l’UDPS et Président du comité des sages du Rassem-

blement et plaque tournante des manifestations sanglantes, qui annonçait à son tour le dépôt d’une plainte auprès du Procureur,

« contre les auteurs des tueries des journées du 19 et 20 septem- bre 2016 ». Motif invoqués con- tre les accusés : « manquements graves contre les instruments in- ternationaux de protection des droits de l’Homme, la constitution et les lois de la Rdc ». Et de dé-

rouler sa propre liste des coupa- bles de cette infraction : Evariste Boshab (le même !), Denis Kambayi, ministre des Sports, André Kimbuta, Gouverneur de la Ville, Général Bisengimana, Com- missaire Général de la Police na- tionale, Général Gabriel Amisi, Général Kanyama, Commissaire provincial de la police.

L’UDPS aussi a vu son nou- veau siège partir en fumée dans

la nuit de lundi à mardi et au moins deux de ses cadres diri- geants figurer sur la liste des per- sonnes qui font l’objet des pour- suites du Procureur général. D’où certainement cette tentative d’enfumage de l’office du Procu- reur, à qui on présente des cou- pables tout désignés sur un pla- teau d’argent et à qui on voudrait

Emeutes et pillages sanglants des 19 et 20 septembre

Chez le PGR, tout le monde accuse tout le monde !

Le siège du PPRD à la 6ème rue Limete

sans doute épargner de longues et fastidieuses recherches. On a souvent coutume de dire que la politique s’accompagne toujours d’une certaine dose de cynisme, mais en la matière, les acteurs politiques congolais pulvérisent tous les records et devraient voir leurs noms inscrits en lettres d’or dans le livre Guinness des re- cords inégalés.

Alors que des dizaines des familles à Kinshasa et ailleurs dans le pays attendent encore d’enterrer leurs enfants morts pour une cause qu’ils ne maîtri- sent certainement pas, et au moment où l’information judiciaire ouverte par le Procureur se trouve encore à ses premiers pas, tou- tes les pistes susceptibles de mener à la découverte des vrais coupables risquent de s’enliser dans les méandres inextricables de la politicaille congolaise. De l’opposition à la majorité, comme dans une conspiration maffieuse, on s’apprête à passer les morts , les blessés et tous les domma- ges causés par deux jours de fo- lie meurtrière, au compte des pertes et profits, pour une entente politique sur le dos des naïfs ci- toyens qui croient encore se bat- tre pour un idéal politique, alors que leurs leaders ne voient que l’assouvissement de leurs ven- tres.

Et tout le monde ne parle désormais que du « vrai dialo- gue » qui va bientôt com- mencer, et qui devrait per- mettre à ceux qui piaffaient d’impatience au point d’emmener des innocents à la mort, d’accéder tout bonnement à la man- geoire. Quant aux victi- mes du 19 et 20 décem- bre, ils n’auront servi que d’accélérateur aux ambi- tions des acteurs politi- ques sans foi ni loi et qui, sans doute, ne leur de- mande plus dans leur for intérieur, que d’aller vite rejoindre dans l’au-delà, sans faire trop d’histoire, leurs pré- décesseurs du 16 février 1992, qui eux aussi, avaient cru à l’avène- ment d’un Congo nouveau, pen- dant que les acteurs politiques, en fait les mêmes qu’aujourd’hui, s’apprêtaient tout bonnement à les rouler dans la farine.

LOLO LUASU B.

Siège de l’UDPS à la 10ème rue à Limete

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NATION

Page 4 LA CITE AFRICAINE N° 1230 DU 27 SEPT 2016

LA CITE AFRICAINE

Commis par le chef de l’Etat, joseph Kabila, pour le représenter à la 71ème ses- sion ordinaire de l’assemblée générale des Nations Unies, le ministre des Affaires Etran- gères et de la Coopération internationale, Raymond Tshibanda, a déployé une intense activité politique et diplomatique à New York, Il a eu à conférer notamment avec le secré- taire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, avec lequel il a eu à évoquer l’évolution des travaux du dialogue politique national inclu- sif et la situation du pays, après les émeu- tes sanglantes des 19 et 20 septembre. Le secrétaire général de l’ONU a rappelé son credo concernant les vertus d’un dialogue inclusif pour baliser le processus électoral en RDC. Le ministre a livré le message de la RDC à la 71ème assemblée générale des na- tions Unies qui a pour thème ‘’ « Les objec- tifs de développement durable : une nouvelle impulsion pour transformer notre monde ».

Ci-dessous, le texte du discours de l’envoyé de la RDC.

Monsieur le Président,

Au moment où je prends la parole du haut de cette tribune, au nom de Son Excellence Joseph Kabila Kabange, Président de la République Démo- cratique du Congo, que j’ai l’honneur de représen- ter, c’est avec un réel plaisir que je me joins aux orateurs qui m’ont précédé, pour vous féliciter pour votre élection à la présidence de la 71è session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies, et souhaiter, à vous-même ainsi qu’à votre Bureau, plein succès dans l’accomplissement de votre mandat.

A cet hommage mérité, j’associe votre prédé- cesseur, pour le travail abattu dont notre Organi- sation a amplement tiré profit.

Monsieur le Président,

Mus par la volonté de faire aboutir les efforts de paix, de sécurité et de développement dans chacun de nos Etats comme dans le monde, nous avons, en septembre de l’année dernière, collecti- vement mis en place un nouvel agenda global de développement, voulu durable, pour les quinze pro- chaines années, afin de relever le défi du sous- développement, de la pauvreté et de l’avènement d’un monde plus juste, plus solidaire et plus stable, ou l’égalité des chances ne serait plus un mirage.

Le thème du présent débat général, a savoir:

« Les objectifs de développement durable : une nouvelle impulsion pour transformer notre monde » est donc d’une opportunité indiscutable. Il permet une première évaluation générale de la di- rection prise dans la mise en œuvre du nouvel agenda afin, si nécessaire, de rectifier la trajec- toire et d’en garantir la réalisation des Objectifs.

La République Démocratique du Congo est ré- solument engagée dans la mise en œuvre des ob- jectifs de développement durable.

Tenant compte des leçons apprises des ef- forts déployés pour la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement, elle a pris l’option d’intégrer les objectifs de développement durable dans son plan stratégique de développement na- tional, vision à long terme et cadre stratégique de mise en cohérence des politiques et actions qui prennent en compte les questions de changement climatique, épousent les priorités de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et nous engagent dans un pro- cessus qui vise à hisser la République Démocrati- que du Congo au niveau de pays à revenu inter- médiaire à l’horizon 2021, en s’appuyant sur la trans- formation de l’agriculture ; de pays émergent en 2030, grâce à une industrialisation intensive et de pays développé en 2050, par l’avènement d’une société de connaissances.

L’opérationnalisation de ce plan se fera à tra- vers des plans quinquennaux, dont le premier con- cerne la période 2017-2021.

Dans ce premier plan quinquennal, la priorité revient à l’amélioration du capital humain, en pre- nant en charge la problématique du dividende dé- mographique qui requiert une étroite collaboration entre divers acteurs de développement, tant au niveau national qu’international, en vue de garantir une croissance économique forte, soutenue, mais aussi et surtout inclusive. Une attention toute par- ticulière y est donc accordée aux besoins spécifi- ques des jeunes et des femmes en termes d’édu- cation, de santé et d’emploi.

Les actions découlant de cette option sont con- çues et mises en œuvre en complément, et non en

Intense activité du ministre des Affaires Etrangères, Raymond Tshibanda, à New York

substitution, au programme de construction des infrastructures de transport nécessaires pour per- mettre d’évacuer la production agricole et minière, et pour favoriser la mobilité des personnes et des biens.

Par-delà le défi du renforcement du système statistique national et du recensement de la popu- lation et de l’habitat en vue de disposer des don- nées fiables et a jour pour la conception, le suivi et l’évaluation des programmes de développement, il en résulte en plus, dans le cas de mon pays, ceux liés à la mobilisation des financements, notamment l’assouplissement des conditionnalités des bailleurs des fonds et la diversification des sources de fi- nancement.

Monsieur le Président,

Sur le plan politique, mon pays est entré dans une phase cruciale de décentralisation administra- tive afin de permettre une gestion de proximité des préoccupations de la base. Chacune des 26 nou- velles Provinces est à présent dotée des autorités que sa population s’est choisie a l’issue des élec- tions des Gouverneurs et Vice-gouverneurs qui ont eu lieu en mars et avril derniers.

Cette nouvelle expérience démocratique mé- rite d’être soutenue, tant par la valorisation des projets de développement communautaire que par des jumelages et échanges d’expériences avec les entités correspondantes d’autres pays, dans les limites des lois et règlements de la République.

Elle se poursuivra avec l’élection à venir des autorités locales tant en milieu urbain que rural qui auront lieu en même temps que les élections prési- dentielles, législatives nationales et provinciales.

La République Démocratique du Congo a en effet levé une option irréversible de ne permettre l’ac- cès au pouvoir d’Etat que par les élections.

Aussi voudrais-je réaffirmer, de la manière la plus solennelle, qu’en dépit du retard enregistre dans leur préparation, les élections générales ini- tialement prévues pour la fin de cette année seront bel et bien organisées, aussitôt que les conditions techniquement le permettront. Plusieurs défis doi- vent en effet être préalablement relevés pour per- mettre l’organisation des élections qui soient libres, transparentes, crédibles et apaisées, par la Com- mission Electorale Nationale Indépendante qui, cons- titutionnellement en détient la compétence exclu- sive.

C’est pour parvenir, ensemble et de manière consensuelle, a relever ces défis que des repré- sentants de la Majorité présidentielle, de l’Opposi- tion politique et de la Société civile sont réunis, depuis un peu plus de deux semaines, dans le cadre du Dialogue Politique National Inclusif, sous une facilitation de l’Union Africaine, appuyée par un Groupe de Soutien international.

Le droit d’élire et d’être élu est un droit fonda- mental tant pour les Congolais résidant au pays que pour ceux de la diaspora. Un défi majeur que pose l’exercice de ce droit est celui de l’inclusivité du fichier électoral. A ce sujet, il y a lieu de saluer l’important travail d’enrôlement des électeurs qui a débuté le 31 juillet 2016 et qui donne la possibilité d’être éligible et électeur a plus de quatorze millions de congolais, soit le tiers du corps électoral pro- jette, qui n’auraient autrement pu jouir de ce droit, notamment les nouveaux majeurs, et les compa- triotes vivant hors du territoire national.

Le Dialogue Politique National en cours en Ré- publique Démocratique du Congo, processus de résolution pacifique des divergences entre congo- lais, en vue de l’organisation des élections et de la consolidation de la démocratie devrait donc béné- ficier du soutien de tous et ceux des acteurs poli- tiques qui n’y participent pas encore, être encou- rages à le faire.

En revanche, tout recours à la violence devrait être condamne et les auteurs sanctionnés. De même que toute incitation à l’insurrection.

Monsieur le Président,

La promotion des droits humains fait du chemin en République Démocratique du Congo, Etat post- conflit, confronté à plusieurs défis.

Il y a deux mois, nous avons accueilli sur notre territoire la visite du Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, dans le cadre de notre coopération avec le Conseil des Droits de l’Homme. Nous entendons poursuivre et approfon- dir les réformes dans ce domaine.

C’est notamment le cas concernant la protec- tion des droits de la femme. Deux importantes lois ont ainsi été promulguées, celle portant sur la pa-

rité homme-femme, et celle modifiant les disposi- tions désuètes du Code de la famille afin de con- former cette loi à la législation internationale en vi- gueur. D’autres réformes sont en cours. Quant aux violences faites à la femme, des indicateurs fia- bles renseignent une nette diminution des cas des violences sexuelles, soit, de 2014 à 2015, une baisse de 50 %.

S’agissant particulièrement du droit à la santé, des avancées notables sont réalisées dans la lutte contre le VIH Sida et le paludisme. La vigilance demeure de mise cependant concernant certaines maladies transfrontalières éradiquées par le passé, notamment la fièvre jaune et le choléra pour les- quelles nous enregistrons quelques velléités de résurgence.

Monsieur le Président,

Le mandat de la Monusco a été prorogé jus- qu’au 31 mars 2017 par la résolution 2277 du Con- seil de Sécurité en vue d’accompagner les efforts louables que les Forces Armées de la République Démocratique du Congo déploient pour éradiquer les groupes armés encore réfractaires à la paix.

Tout en saluant cet accompagnement, le Gou- vernement congolais note qu’à la faveur de la ré- forme du secteur de sécurité en cours d’exécu- tion, les forces nationales de défense et de sécu- rité s’acquittent, avec de plus en plus de compé- tence et d’efficacité, de ses missions de protection du territoire national et de sécurisation des popula- tions et de leurs biens. Il compte donc sur le dialo- gue stratégique avec les Nations Unies pour arri- ver à une réduction progressive des effectifs de la Monusco et à la transformation subséquente de cette Mission.

Monsieur le Président,

Après vous avoir entretenu de la situation de mon pays, je voudrais maintenant vous exprimer la vision de la République Démocratique du Congo sur quelques grandes questions de l’heure à tra- vers le monde.

Au cours de leur existence, les Nations Unies comptent à leur actif des réalisations très appré- ciables et de nombreux succès aussi bien dans les domaines de la paix, de la sécurité et de la coopération internationale, que dans ceux relatifs à la cause des droits de l’homme et du développe- ment social et économique.

En dépit de tous ces résultats, la paix interna- tionale demeure une quête permanente.

Aussi, opérant dans un monde en perpétuelle évolution et en continuelle mutation, les Nations Unies sont appelées, dans l’exercice de leur man- dat, à se remettre en question et à s’adapter cons- tamment, pour mieux faire face aux nouveaux dé- fis et aux nouvelles menaces auxquels le monde est confronté. D’où la nécessité de la reforme de cette organisation internationale et de ses méca- nismes et modes de fonctionnement.

L’absence de la paix dans plusieurs régions du monde est connue de tous, de même que ses ter- ribles conséquences, telles que les déplacements massifs des populations et des pertes massives en vies humaines. D’où l’urgence de la réforme du Conseil de Sécurité. Mieux, son élargissement tant en membres permanents que non permanents.

La République Démocratique du Congo est at- tachée à cette réforme qui, pour être viable, doit prendre en compte le poids politique et numérique de l’Afrique à l’Assemblée Générale et lui permet- tre de participer pleinement aux décisions qui l’en- gagent, cela d’autant plus que les deux tiers des situations examinées au Conseil de Sécurité l’Afri- que.

Pour ce faire, le Consensus d’Ezuluwini de- meure la seule base acceptable de négociation.

Dans le même contexte, il y a lieu de renforcer aussi le pouvoir décisionnel de l’Assemblée Géné- rale et du Conseil Economique et Social, afin de promouvoir la paix en termes de justice sociale, de démocratie et de développement.

L’architecture commerciale et financière inter- nationale devrait elle aussi subir des mutations profondes afin de s’adapter aux mutations interna- tionales pouvant faire de l’ONU une source d’es- poir pour tous.

Bien plus, notre Organisation devrait promou- voir plus de transparence et de démocratie, no- tamment dans le choix du prochain Secrétaire Gé- néral, tout en préservant, les règles et pratiques qui ont démontré leur efficacité, cas en l’espèce, de l’alternance par région.

Monsieur le Président,

Le combat en faveur de la paix, c’est aussi la lutte contre le terrorisme.

Ce fléau de notre siècle doit demeurer une des priorités de notre Organisation.

Pour mon pays, le terrorisme constitue aujourd’hui la plus grave menace à la paix et à la sécurité internationales. Les actes ignobles et aveu- gles qui en sont la particularité, exigent une solida- rité internationale ainsi que des concertations per- manentes afin de mieux organiser la riposte.

Les populations de la partie orientale de mon pays, particulièrement de la région de Béni, ont plus d’une fois été des victimes innocentes des violences terroristes. C’est pourquoi nous réité- rons ici notre soutien à la stratégie antiterroriste mondiale ainsi que notre ferme condamnation de ce fléau sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.

Monsieur le Président,

Notre planète est confrontée à un défi environnemental sans précèdent nomme « chan- gements climatiques », qui a une incidence néga- tive directe sur la qualité de la vie en société et qui hypothèque l’avenir même de l’humanité.

C’est pourquoi, après avoir activement parti- cipé à la négociation et à la conclusion de l’Accord de Paris sur le Climat, la République Démocratique du Congo a, par l’entremise de son Chef de l’Etat, signé ledit Accord le 22 avril dernier, ici même à New York.

Elle s’emploie maintenant à finaliser le proces- sus de sa ratification qui devrait intervenir d’ici la fin de l’année en cours.

La République Démocratique du Congo salue un autre développement majeur en matière de gouvernance internationale, à savoir, l’adoption du document final de la dernière réunion de haut ni- veau sur la gestion des déplacements massifs de réfugiés et de migrants.

Il est temps, plus que temps, d’arrêter ces mil- liers de morts sur la Méditerranée et de s’attaquer aux causes profondes de ces déplacements que sont principalement la pauvreté, les conflits armés et le manque de résilience face aux catastrophes.

Nous devons parvenir à résoudre ces problèmes de façon à permettre à tous les citoyens du monde en général et des pays en développement en par- ticulier de vivre heureux et en paix dans leurs pro- pres pays. C’est là le principe même de base de l’Agenda de développement à l’horizon 2013, à savoir : « ne laisser personne de côté ».

Monsieur le Président,

J’ai axé mon propos sur le lancement par le Gouvernement de la République Démocratique du Congo de la mise en œuvre des objectifs de déve- loppement durable dès le début de l’année 2016 à travers l’élaboration des actions prioritaires, tout en notant le lien entre ses objectifs et le nouveau Plan stratégique de développement de mon pays.

J’ai donné un aperçu général de la situation politique, électorale et des droits humains dans mon pays, tout en évoquant le partenariat entre mon Gouvernement et la Monusco.

J’ai appelé à la réforme des Nations Unies par l’élargissement du Conseil de Sécurité et le renfor- cement du pouvoir de l’Assemblée Générale.

J’ai insisté sur la nécessité d’une solidarité in- ternationale ainsi que des concertations perma- nentes afin de mieux organiser notre riposte com- mune dans la lutte contre le terrorisme.

J’ai rappelé la haute importance de l’Accord de Paris sur les changements climatiques et salué l’adoption du document final sur la stratégie de ges- tion des déplacements massifs de réfugiés et de migrants, en notant l’intérêt de s’attaquer aux cau- ses profondes de ces maux.

Je termine mon propos en renouvelant notre foi dans le multilatéralisme et notre vœu de nous voir tous en préserver et en promouvoir les princi- pes et les valeurs, dans l’intérêt de la paix interna- tionale et pour le bien de l’humanité. Je vous remer- cie’’.

Le cabinet du ministre congolais des Affaires Etrangères rappelle que c’est la septième fois, au cours de l’année 2015-2016, que le ministre Ray- mond Tshibanda rencontrait Ban Ki Moon, dans le cadre de l’implication de la diplomatie congolaise à préserver la paix et la stabilité à l’intérieur du pays, dans la région des Grands Lacs africains et dans le monde, sous l’impulsion du Président de la Répu- blique.

Citaf

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EVENEMENT

Page 5 LA CITE AFRICAINE N° 1230 DU 27 SEPT 2016

LA CITE AFRICAINE

Excellence Monsieur le Prési- dent de la République et Chers Compatriotes,

C’est avec une âme ébranlée par la tragédie ayant endeuillé no- tre pays du 19 au 20 septembre, dans la ville de Kinshasa que je vous adresse ce message. Je pro- fite de cette occasion pour exprimer mes condoléances les plus attris- tées aux familles ayant perdu leurs filles et fils dans cette catastrophe.

A la lumière de cette tragédie sociopolitique, avec des pertes énormes en vies humaines et en propriétés tant privées que publi- ques, on se rend compte que le Dialogue dans son format actuel est remis en question. Il doit être urgemment reconfiguré en maximi- sant sa vertu inclusive, afin de le rendre plus légitime.

En effet, la tragédie que nous venons de vivre indique, indubita- blement du reste, que les antago- nismes politiques commencent à déraper dangereusement vers un terrain belliciste. Cette situation extrêmement périlleuse exige im- pérativement des décisions assor- ties de sagesse, d’abnégation, et de courage politique, en vue d’évi- ter un embrasement généralisé de la RDC. Une telle implosion de vio- lence, qui n’est pas impossible, pourrait avoir des conséquences incontrôlables, pires que celles de la déflagration militaro-politique en Lybie. Aucun groupe politique n’en profitera. Eu égard à ce qui précède, en tant que Libre-penseur, donc acteur social alerte aux phénomè- nes sociopolitiques mettant en danger la Res Publica, je viens vous proposer les éléments remé- diant ci-après :

1. Le reformatage et la prolon- gation du dialogue d’une semaine en vue de permettre le retour à la sérénité, et d’amorcer une démar- che rendant possible l’intégration des acteurs du Rassemblement de l’Opposition. sans cette inclu- sion, aucune résolution de ce dia- logue ne saura porter un brin de légitimité. Ce sera un remake de l’accord des Cascades de triste mémoire, à Sun-City. Et on revien- dra à la case départ ;

2. Une urgente médiation in- ternationale en faveur d’une ren- contre entre les leaders de la Ma- jorité Présidentielle et ceux du Ras- semblement de l’Opposition en vue d’un accord sur les activités politi- ques non-violentes ;

3. L’allocation du poste du Pre- mier Ministre au Rassemblement de l’Opposition, en vue de former un gouvernement de cohésion na- tionale ayant la mission d’assurer l’organisation des élections crédi- bles. Ce serait juste et conforme à la vérité historique. Une gestion multipartite de l’Etat permettrait une gouvernance collective et transpa- rente du processus électoral, rédui- sant ainsi la possibilité des abus partisans.

Force est de souligner, avec ro- buste emphase du reste, que toute allocation du poste de Premier Mi- nistre à un opposant du dialogue dans sa forme actuelle (contredite par les faits tragiques) porte le ris- que de discréditer le Chef de l’Etat.

Elle va corroborer la thèse selon

laquelle cette machination avait été savamment orchestrée depuis longtemps pour octroyer le poste du Premier Ministre à un acolyte

« Medvedev ». En outre, un tel schéma va intensifier la radicalisa- tion du Rassemblement de l’Op- position, et aliénera la participation d’une importante frange de la po- pulation au processus électoral.

Cela compromettra une démocra- tisation durable.

Il est d’une impérieuse néces- sité de souligner que la solution proposée ci-haut ne peut en aucun cas être considérée comme une sanction négative contre le Premier Ministre Matata. Celui-ci a conduit son gouvernement avec admirable virtuosité, ayant produit la meilleure performance économique de toute notre histoire. Sa sortie s’inscrira avec limpidité cristalline sans la logique d’une fin honorable de son mandat.

4. Conformément à la Consti- tution, une majorité d’essence par- lementaire dite « M AJORITE REPUBLICAINE » devra été créée.

Elle comprendra les Députés des parties prenantes et avalisera le programme du Gouvernement Ré- publicain axé sur la réalisation des élections apaisées et crédibles.

Cette MAJORITE REPUBLICAINE sera conduite par une autorité morale collégiale tricéphale reflé- tant les forces politiques représen- tées au Parlement – à l’instar du Comité de suivi post-Pretoria. Une telle majorité reconfigurée facilitera également les processus de vali- dation parlementaire des résolu- tions du Dialogue et autres actes du Gouvernement de transition dans l’Assemblée Nationale.

5. La démonstration de l’esprit d’abnégation et de transcendance du Chef de l’Etat par la libération des prisonniers politiques, même en purge extra-muros ou selon un calendrier à exécuter graduelle- ment, ainsi que le retour des exilés politiques, en vue d’assurer une sincère et profonde réconciliation nationale.

Excellence Monsieur le Prési- dent de la République et Chers compatriotes,

Autant l’opposition radicale ne peut être muselée et balayée par la seule force des canons, autant les animateurs du régime ne peu- vent pas être simplement évacués du pouvoir dans la seule visée hai- neuse de les anéantir et les humi- lier. Il est rationnel de chercher un compromis porteur d’intelligence politique dans un scenario ga- gnant-gagnant, qui respecte la di- gnité de tous, protège les proprié- tés privées et le patrimoine de l’Etat, préserve les avancées éco- nomiques et promeut la paix.

Je demeure convaincu, Excel- lence Monsieur le Président de la République, Cher Dr. Etienne Tshisekedi, Chers dialogueurs, et Chers compatriotes, que vos cons- cientes ne peuvent pas rester insen- sibles à la normative transcendan- tale et aux impératifs immarcescibles de la Raison, portées par cet appel Républicain. Que Dieu Bénisse le Congo’’.

HUBERT KABASU BABU KATULONDI

L’actualité demeure encore marquée par les sanglants événements ayant endeuillé le pays, et spécialement Kinshasa les 19, 20 et 21 septembre. La Citaf publie ici quelques-unes des prises de position qui se multiplient face aux atrocités commises et à la nécessité de sortir de la situation délétère dans laquelle vit la RDC et qui pourrait se détériorer davantage encore si l’on n’y prend garde.

Lettre ouverte à Joseph Kabila, Etienne Tshisekedi, aux dialogueurs

et au peuple congolais

‘’Suite aux événements violents qui se sont déroulés ces derniers jours à Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC), et à des actes dont il est allégué qu’ils pourraient constituer des crimes de la compétence de la Cour pénale internationale (la «CPI» ou la

«Cour»), je tiens à rappeler à tous et à toutes en RDC que je surveille avec une extrême vigilance la si- tuation sur le terrain.

J’appelle toutes les parties po- tentiellement impliquées et tous les acteurs congolais au calme et à la retenue, et à s’abstenir de tout acte de violence contre les personnes et les biens.

J’appelle également tous les acteurs peu importe leur qualité officielle ou affiliation politique de

tous bords à exhorter leurs parti- sans, sympathisants et agents à s’abstenir de tout acte de violence criminelle contre les individus, ceci d’une façon claire et sans équivo- que, et à prendre les mesures né- cessaires afin de prévenir la com- mission de tels actes.

Mon Bureau enquête en Répu- blique Démocratique du Congo depuis 2004 et notre travail conti- nue. Je n’hésiterai pas à agir si des actes constitutifs de crimes rele- vant de la compétence de la Cour sont commis et à prendre toutes les mesures qui s’imposent pour poursuivre en justice les person- nes responsables en conformité avec le principe de complémenta- rité.

Le Bureau du Procureur de la

CPI mène des examens préliminai- res, des enquêtes et des poursui- tes à propos du crime de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre en toute indépen- dance et en toute impartialité. Le Bureau a mené des enquêtes en Ouganda ; en République Démo- cratique du Congo ; au Darfour (Soudan) ; en République centra- fricaine (deux enquêtes distinctes) ; au Kenya ; en Libye ; en Côte d’Ivoire ; au Mali et en Géorgie. Il conduit également des examens préliminaires à propos des situa- tions en Afghanistan ; en Colom- bie ; en Guinée ; en Iraq/Royaume Uni ; en Palestine ; au Nigéria, en Ukraine et au Burundi’’.

CPI

Déclaration du Procureur de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, suite aux récentes

violences survenues en RDC

‘’L’Union Africaine (UA), les Na- tions Unies (ONU), l’Union euro- péenne (UE), l’Organisation Inter- nationale de la Francophonie (OIF) sont gravement préoccupés par les violents incidents survenus récem- ment à Kinshasa et ailleurs en République démocratique du Congo (RDC), où des manifestants et les forces de sécurité se sont affrontés, entraînant des pertes en vies humaines.

Les quatre organisations par- tenaires lancent un appel à tous les acteurs politiques de la RDC, y compris la majorité présidentielle et l’opposition politique, afin qu’ils fassent preuve de retenue dans leurs actions et déclarations et à exhorter leurs partisans à renon-

Déclaration conjointe sur la RDC par l’UA, l’ONU, l’UE, et l’OIF

cer à la violence. Ils invitent égale- ment les autorités de la RDC à pro- mouvoir et protéger les droits de l’homme et à respecter les libertés fondamentales consacrés dans la Constitution, y compris lors de manifestations publiques. Toutes les parties prenantes, y compris les fonctionnaires des institutions ju- diciaires et de sécurité, ont la res- ponsabilité d’agir dans le strict res- pect de la loi et des droits de l’homme, et devront faire face aux conséquences de leurs actes en cas de manquement.

Tout en restant déterminés à continuer de soutenir le dialogue national en cours, les quatre orga- nisations partenaires rappellent que seul un dialogue inclusif mené

avec le plus grand nombre d’ac- teurs politiques ouvrira la voie à des élections pacifiques et crédibles, conformément à la Constitution de RDC et la résolution 2277 (2016) du Conseil de sécurité de l’ONU.

Les quatre organisations partenai- res demandent au gouvernement de la RDC de rester engagé dans le processus de dialogue, y com- pris en continuant de prendre des mesures visant à créer un climat de la confiance, et elles encoura- gent les groupes politiques qui ne font pas partie des négociations en cours à jouer un rôle constructif en vue de contribuer à la tenue d’élec- tions crédibles le plus tôt possi- ble’’.

Le Premier ministre de Belgi- que, Charles Michel, a estimé ven- dredi que l’organisation des élec- tions était « indispensable » en République démocratique du Congo (RDC) et que les doutes à cet égard devaient être levés. «Le seul chemin pour la stabilité, c’est une date certaine pour des élec- tions honnêtes et crédibles», a dé- claré le dirigeant belge.

Dans un discours devant l’As- semblée générale des Nations Unies, Charles Michel a indiqué que ces dernières années, l’Afrique a connu plusieurs transitions dé- mocratiques avec succès mais

« Le seul chemin pour la stabilité, c’est une date certaine pour des élections », estime la Belgique

que malheureusement, certains citoyens sont privés du droit pour- tant fondamental d’élire ceux qui devraient les représenter.

M. Michel a condamné ferme- ment « toutes les formes de vio- lence » en RDC, « y compris celles que nous avons vécu ces derniers jours à Kinshasa ».

« Quand on assume des fonc- tions d’autorité, on doit en assumer, pleinement et individuellement, la part de responsabilité », a-t-il dé- claré.

« Nous respectons le principe de souveraineté. Mais à la condi- tion que la souveraineté ne de-

vienne pas un paravent pour mal- mener l’état de droit et pour bafouer les libertés fondamentales », a ajouté Charles Michel. Le Premier ministre belge a lancé un appel aux responsables politiques de la ma- jorité et de l’opposition en RDC, les invitant à éviter l’escalade et avoir un « dialogue large et inclusif ». « Soyez à la hauteur de votre pays et de son peuple. Ne vous voilez pas la face. Le seul chemin pour la sta- bilité, c’est une date certaine pour des élections honnêtes et crédi- bles. Et cela, le plus rapidement possible », dit M. Michel.

R.O.

Communiqué de presse de la Voix des Sans Voix

(Suite de la page 2) gue, en appelle à la vraie récon- ciliation nationale devant passer par un dialogue réellement inclu- sif afin de rassembler toutes les congolaises et tous les congolais autour du consensus sur les élec- tions futures et de prévenir d’autres manifestations similaires dans l’avenir. Il est de bonne poli- tique pour certains cadres de la Majorité au pouvoir d’éviter de tou- jours induire le Président de la Ré- publique en erreur pour leurs pro- pres intérêts à sauvegarder au lieu de voir la réalité en face.

La VSV craint qu’à l’absence de certaines parties prenantes au dialogue que les conclusions is-

sues de celui-ci soient contes- tées par une frange importante de la population. A ce sujet, la sus- pension des travaux du dialogue national pour reprendre les négo- ciations avec les parties qui s’y opposent s’avère plus qu’indis- pensable en lieu et place d’un dia- logue organisé par défis.

Aux parties qui s’opposent au dialogue, la VSV leur demande aussi un peu de flexibilité pour l’intérêt supérieur de la RD Congo.

En définitive, la VSV de- mande aux autorités congolaises de :

- Diligenter une enquête indé- pendante et mixte afin d’établir les responsabilités sur la répres- sion brutale et disproportionnée

des manifestants, les pillages, in- cendies et les actes de vanda- lisme perpétrés les 19 et 20 sep- tembre 2016 ;

- Garantir la sécurité et l’inté- grité physique de toutes les per- sonnes enlevées, arrêtées et dé- tenues au secret ;

- Prendre en charge complè- tement toutes les personnes blessées abandonnées à leur triste sort dans de nombreux hô- pitaux de Kinshasa et de prendre en charge tous les frais funérai- res des personnes tuées pendant les manifestations.

LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE

L’HOMME

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ECONOMIE

Page 6 LA CITE AFRICAINE N° 1230 DU 27 SEPT 2016

LA CITE AFRICAINE

Cela fait un peu plus de deux mois depuis que la Société natio- nale d’Electricité (Snel) et la Regideso ont lancé chacune dans son secteur une vaste opération de recouvrement forcé de leurs créan- ces auprès des clients.

A considérer l’affluence de la foule des clients qui envahissent chaque jour les points de paiement des deux sociétés, c’est à dire les PP(Point de paiement ) pour la Snel et les BA(Bureau auxiliaire ) pour la Regideso, l’opération a encore des beaux jours devant elle. Visible- ment, chez tout le monde, ce poste des « impayés « est volumineux et personne ne peut se permettre de vivre longtemps dans un tel em- barras car à la longue, les finan- ces de l’entreprise et sa réputation risquent d’en pâtir très sérieuse- ment.

Entreprises publiques en voie de privatisation, la Snel et la Regideso trainent depuis bien long- temps une très mauvaise réputa- tion en matière de gestion. Les fon- damentaux ne sont pas sains puis- qu’il y a trop de pertes de toutes sortes.De plus le peu qui est fac- turé n’est recouvré qu’à un niveau très bas 30 %.Conséquence logi- que et désastreuse de cette situa- tion, ces entreprises ne peuvent

pas se développer et survivre grâce à leurs ressources propres. Et con- tinuellement, elles font pression auprès du gouvernement pour ob- tenir des hausses de prix de vente ou pour obtenir des crédits auprès des institutions financières inter- nationales ou d’autres avantages alors qu’elles jouissent déjà d’une situation de monopole.

Après de nombreuses études, ces institutions financières sont arrivées à la conclusion que la ges- tion de ces entreprises ont besoin d’un profond assainissement. Une sorte d’assistance technique leur a été imposée : un bureau séné- galais auprès de la Regideso et Hydro Québec, une firme cana- dienne à la réputation bien solide, auprès de la Snel.

Tout naturellement, les résul- tats sont très attendus. Selon cer- taines sources, l’opération de re- couvrement forcé en cours compte parmi les sujets d’investigation. On en attend beaucoup de renseigne- ments. Et bien qu’il faille attendre pour cela la fin des opérations, on peut dès maintenant retenir un cer- tain nombre de renseignements préliminaires à la lumière des pre- mières observations de terrain.

DEMENTI

Le premier renseignement

qu’on devrait tirer de ces deux mois d’observation de l’opération est une évidente prise de conscience de la part des abonnés d’avoir avec le fournisseur- Snel ou Regideso – des relations non-conflictuelles, seule façon de sauvegarder sa di- gnité et sa sécurité, car l’eau et l’électricité sont à ranger dans la catégorie des biens essentiels dont on ne peut se passer facile- ment. Donc, il est préférable d’être en règle vis-à-vis du fournisseur en

« payant ses factures « comme le répète l’éternel slogan qui clôture toute communication au public, que ce soit de la part de la Snel ou de la Regideso.

La réponse positive donnée par les abonnés suite aux invitations qui leur ont été lancées par les fournisseurs tout au long de cette opération de recouvrement forcé devrait amener ces derniers à re- voir le jugement injuste dont ils accablent depuis longtemps les abonnés. A entendre les fournis- seurs, les abonnés sont des gens impossibles et irresponsables. Ils savent consommer et réclamer mais quand arrive le temps de payer les factures, ils ne sont plus pressés et perdent toute motivation.

Mauvaise administration

Ceci étant entendu, il faudrait dès lors que la Snel et la Regideso se demandent pourquoi il y a tant d’impayés dans leurs bilans.

La réponse devrait venir de la Snel et de la Regideso elles -mê- mes, car hormis les cas réels d’in- digence, cas qui devraient par ailleurs être mieux réglementés, ces deux sociétés portent une grande part de responsabilité dans leur propre malheur.

Premièrement, parce qu’une bonne partie de ces mauvais pa- piers n’ont jamais été remis aux destinataires comme le stipule pourtant le contrat qui lie les deux parties. Demandez pourquoi les clients ne vont pas chercher leurs factures auprès du fournisseur et vous aurez des réponses aussi étonnantes les unes que les autres.

M.D habite a moins d’un kilo- mètre du bureau auxiliaire de la Regideso au quartier Mama Yemo de Mont-Ngafula. Il surveille l’arri- vée des factures d’eau, car depuis qu’il a eu mare à partir avec les agents de la Regideso, il a décidé de leur couper l’herbe sous les pieds à payant leurs factures dans la semaine de leur remise. Tout allait bien jusqu’à ce qu’un jour les factures n’ont plus été déposées chez lui.Furieux, le vertueux abonné craignant un coup fourré se rend lui-même au BA de la Regideso : la facture est introuvable et on ne peut pas lui délivrer un duplicata car le journal des ventes n’a pu être imprimé. Faute de papier du- plicateur. Notre abonné fera encore quelques descentes au BA : sans succès.De guerre lasse, il décide alors d’oublier la fameuse facture et comme il ne jette jamais un re- gard à la liste des impayés parce que celle-ci n’est jamais à jour, ce n’est que lors du recouvrement forcé que la fameuse facture a fait sa réapparition. Dix mois après.

Le phénomène est aussi vivant au sein de la Snel .Un abonné de Mont-Ngafula nous a raconté com- ment il a été obligé de se rendre dans trois PP, de Armée du salut à Masanga Mbila en passant par Liyolo et le CVS pour essayer de retrouver une facture vieille de deux mois. Peine perdue. Et comme la Snel ne rappelait plus en détail les factures impayées, lui aussi a fini par oublier cette fameuse facture.

Il l’a retrouvée lors de l’actuelle opé- ration de recouvrement forcé.

Il faut aussi signaler une autre cause de mauvaise administration et qui est indiscutablement à la base de l’accumulation des im- payées aussi bien à la Sel qu’à la Regideso. Il s’agit de la mauvaise gestion des réclamations. Ces ré- clamations surviennent lorsque le montant de la facture augmente au- delà de tout ce qui est imaginable- c’est le cas actuellement avec la Sel depuis deux mois – et que les factures sont renvoyées, en groupe ou individuellement au PP ou BA et dans les délais.

Rarement, les responsables se donnent la peine d’examiner en profondeur les cas qui leur sont soumis même si ces réclamations viennent de quartiers qui ne reçoi-

vent aucune goutte d’eau ou une lame de courant électrique. Les clients croient qu’ils sont quittes do moment qu’ils ont renvoyé les fac- tures. Quant à la Snel ou à la Regideso, la chanson est : « il y a tellement des choses à faire » !

C’est ainsi que des réclama- tions que l’on croyait réglées de- puis des années ont refait surface dans les relevés et que les clients ont été pris au dépourvu et obligés de payer. Ont été fort tourmentés aussi ces autres clients, surtout de la Snel, à qui on demandait des preuves de paiement de factures datant de 1998 – authentique svp ! – ou qui avaient pour toute preuve les fameux talons » à retirer « qu’on vous remet le jour où la caisse enregistreuse est en panne ou que l’électricité « est partie ».

Lorsque la campagne de recou- vrement avait été lancée, la Snel avait conseillé à ses clients de s’activer pour éviter les « désagré- ments «.Le conseil a été entendu puisque, comme le prouvent les foules devant les caisses, les clients sont des gens responsa- bles. Malheureusement, ces der- niers constatent que les gestion- naires de la Snel et de la Regideso, au niveau des CVS et PP, BA – Secteurs et directions régionales dans la ville de Kinshasa ne sont pas encore mobilisés et ne se sont pas encore mis à l’école d’une bonne gestion commerciale et comptable.

Les factures payées sont en retard d’apurement d’au moins six mois que ce soit à la Snel ou à la Regideso. Une facture établie sur base d’éléments inexacts et qui aurait dû être annulée est toujours réclamée au paiement soit disant parce « qu’il difficile d’obtenir une décision de la direction « .Il est tout aussi difficile d’obtenir une note de crédit en cas de double paiement .Ni de recevoir une réponse écrite à une réclamation écrite. Tout est verbal et dans ces conditions, sans aucune preuve, tout peut être re- lancé à tout moment et votre dé- pend. Entretemps, des bandes de

« recouvreurs » munis de fausses listes de débiteurs ne cessent d’in- timider les mamans pendant que les papas qui tiennent les comp- tes sont au service.

Il est vraiment temps que ces deux sociétés apprennent à fonc- tionner comme des véritables so- ciétés commerciales qui savent tenir les comptes de chaque client du plus petit au plus grand,car cha- que franc compte. Pour cela, il faut planifier les opérations périodiques réalistes et équiper les services de clientèles en hommes et en maté- riels de façon à ce qu’ils soient tou- jours. Enfin, en ce qui concerne les réclamations, il faut que fonctionne au sein de la Snel et de la Regideso un véritable service « claim » avec numéro d’ouverture et de clôture.Dans toutes les sociétés qui gèrent des centaines de mil- liers de clients, on ne peut s’en passer si on veut réellement sau- vegarder la qualité de service.

Luc MABIALA

SNEL/REGIDESO

Continuation de l’opération de « recouvrement forcé » sur fond de « désagréments »

Organisée du 16 au 25 septem- bre 2016 par le ministère provin- cial de l’Agriculture, la Foire agri- cole de Kinshasa a vécu. Mais du côté de la Foire internationale de Kinshasa (FIKIN), l’Intersyndicale de cette institution foraine est mon- tée au créneau pour fustiger ce qu’elle qualifie d’empiètement des missions statutaires de la FIKIN.

Dans une correspondance adressée au gouverneur de la ville- province de Kinshasa avec amplia- tions au cabinet du Chef de l’Etat, du Premier ministre, du Vice-pre- mier ministre en charge de l’Inté- rieur ainsi que des ministres de l’In- dustrie, du Portefeuille, du Com- merce, de l’Agriculture et autres, l’Intersyndicale de la FIKIN rappelle que la mission d’organiser les foi- res et toutes les activités connexes, reviennent à la FIKIN, suivant le Décret n°09/49 du 03 décembre 2009 fixant les statuts d’un Etablis- sement public dénommé Foire in- ternationale de Kinshasa (FIKIN).

En effet, l’article 4 dudit Décret donne la mission à la FIKIN d’or- ganiser des foires provinciales, na- tionales et internationales, en vue de faire connaître les potentialités industrielles, commerciales, cultu- relles et artistiques du marché au niveau international.

La lettre de l’Intersyndicale de la FIKIN ajoute qu’en exécution de cet objet, la FIKIN est notamment chargée de servir d’organe conseil et technique du gouvernement en matière de promotion commerciale et industrielle ; servir d’organe de régulation nationale des activités foraines sur toute l’étendue du ter- ritoire national ; assurer la partici-

pation du pays à des foires organi- sées à l’étranger, etc. La FIKIN peut également organiser des activités connexes et compatibles avec son objet social.

Ce qui veut simplement dire que quiconque voudra organiser une activité en rapport avec les missions statutaires de la FIKIN ci- haut énumérées, devra désormais se référer à l’expertise du person- nel de cet établissement public, ou mieux l’associer dans les prépa- ratifs. Le contraire équivaudrait à une concurrence déloyale et/ou à l’empiètement des missions con- fiées à la FIKIN par le législateur.

Dans un autre chapitre, on rap- pelle que depuis bientôt quatre ans, le comité de gestion de la FIKIN organise régulièrement vers la fion de chaque année, un salon dé- nommé « SAPEF » (Salon de l’agri- culture, pêche, élevage et forêt), qui regroupe les artisanaux, pêcheurs, agriculteurs, opérateurs culturels…

Organiser des activités similai- res à celles qu’organise la FIKIN, pousse à croire qu’il y a des gens qui ne jurent qu’à la disparition de cet outil du gouvernement, qui de surcroit, sert de miroir du pays. Pour cette raison, la FIKIN mérite la pro- tection du gouvernement qui doit lutter pour sa réhabilitation et sa relance, afin de lui permettre de mieux s’acquitter de ses missions statutaires, au lieu d’autoriser l’or- ganisation des kermesses en plein air, dans des écoles, derrières les maisons carcérales, et autres en- droits dépourvus des installations hygiéniques.

Là où le bas blesse, c’est lors- que l’autorité urbaine accepte d’ac-

corder des autorisations au profit des organisateurs de ces kermes- ses, au même moment que se tient l’édition foraine de la FIKIN, occa- sionnant ainsi la dispersion des énergies. Constats, les habitués des kermesses ne se limitent pourtant que dans la boisson, la nourriture et parfois la musique ; alors qu’à la FIKIN, le public vient pour découvrir les richesses du pays ; tandis que les opérateurs économiques, culturels et scienti- fiques, viennent pour faire des échanges d’expériences.

De ce qui précède, plusieurs analystes estiment que l’organisa- tion de la Foire agricole de Kins- hasa au sein de l’Académie des Beaux-arts, n’avait pas sa raison d’être, pour la simple raison qu’il existe des installations appropriées pour accueillir ce genre d’activités.

En effet indiquent-ils, la Foire inter- nationale de Kinshasa (FIKIN) qui cherche à revêtir sa plus belle robe d’avant les pillages de 1991 et 1993, n’attend que le soutien des autorités gouvernementales pour mieux jour son rôle. D’où le sou- hait des membres de l’Intersyndi- cale de la FIKIN, de voir les autori- tés compétentes du pays, particu- lièrement de la ville de Kinshasa, orienter vers la FIKIN, toute initia- tive d’organisation des foires et activités connexes. N’est-ce pas qu’à une période récente, le gou- verneur de la ville-province de Kins- hasa avait lui-même interdit la te- nue d’activités dans des écoles ? Pourquoi alors se dérober de sa propre décision ? Autant des ques- tions qui méritent d’être clarifiées.

José BOWANZA

Foire agricole de Kinshasa

Les rideaux sont tombés, l’Intersyndicale

de la FIKIN parle d’un empiètement

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Page 7 LA CITE AFRICAINE N° 1230 DU 27 SEPT 2016

LA CITE AFRICAINE DOCUMENT

Voici les points principaux du projet d’Accord politique en discussion au Dialogue politique national inclusif, tel que publié par la presse

(Lire suite document en page 8)

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