Chronologie de l’enseignement officiel
et des revendications de neutralité dans l’enseignement en République démocratique du Congo
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L’Etat Indépendant du Congo 1880
La première école est fondée par une mission catholique à Boma, dans la région du Bas-Congo sur la côte ouest de l’Afrique centrale.
1890-1892
Aux débuts de l’Etat Indépendant du Congo (E.I.C.) sont créées les « colonies scolaires » qui accueillent les victimes de l’esclavagisme. L’Etat confie l’enseignement aux missionnaires, faute de moyens technique et financier.
Le Congo belge 1906-1908-1910
Des écoles pour former des clercs et des artisans sont mises sur pied. De même, ce sont les missionnaires qui prennent en charge l’enseignement.
1946
Les Communistes, les députés Burnelle et Briol, sont les premiers à avoir lancer le débat au Parlement belge en faveur d’un enseignement laïc pour les « indigènes ».
Sous Roger Godding, Ministre libéral du Département des Colonies, les premières écoles laïques pour les Européens sont créées. Ceci reflète la tension existant en Belgique dans le cadre de l’enseignement public, en grande partie aux mains des catholiques.
1947
Mission du Sénat belge qui parcourt le Congo, le Ruanda et l’Urundi pendant 2 mois pour faire un état des lieux de l’enseignement. La rédaction d’un des deux rapports est confiée à Auguste Buisseret, membre de la Commission des Colonies du Sénat. L’autre rapport est confié au social-chrétien, Joseph Pholien.
1948
Déclaration de Jean Mukeba, membre « indigène » du Conseil de la province du Kasaï, en faveur d’un enseignement neutre respectueux des croyances.
1951
Déclaration de Moïse Tschombé, membre « indigène » du Conseil de la province du Katanga, pour que l’Etat crée des écoles neutres, n’obligeant pas les enfants à changer de religion, comme l’exigent les missionnaires.
Déclaration de 3 conseillers provinciaux (Katanga, Kasaï) qui souhaitent que le gouvernement dirige les écoles supérieures, professionnelles et agricoles neutres et que les enfants de religion catholique et protestante puissent les fréquenter sans contrainte.
1952
Déclaration de 3 représentants kasaïens au Conseil du Gouvernement, afin que (1) se mette en place une enquête gouvernementale pour évaluer le nombre d’enfants sortis des écoles moyenne et professionnel et dont les parents n’appartiennent pas à la religion catholique; (2) et que le gouvernement crée une école officielle laïque à Luluabourg pour dispenser un enseignement libre aux enfants tout en respectant les opinions des parents.
1954
Monsieur Mundingayi, représentant congolais, émet une demande pour que soit créé un enseignement neutre pour les
« indigènes »; ses propos sont teintés de critiques vis-à-vis des missionnaires.
11 avril : la coalition sociale-chrétienne est renversée pour un gouvernement de coalition socialiste-libérale, dont le premier Ministre est le socialiste Achille Van Acker (1954-1958).
4 mai : Achile Van Acker, dans la lecture de la déclaration gouvernementale à la Chambre des Représentants, présente la nouvelle politique coloniale et de l’enseignement en particulier.
26 mai : Auguste Buisseret annonce, à la Commission des Colonies de la Chambre les grandes mesures; c’est-à- dire la création de 9 écoles primaires dans 4 grands centres urbains (Léopoldville, Elisabethville, Stanleyville, Luluabourg).
Guerre scolaire :
Sous le Ministre de l’Instruction publique, Léon Collard (1954-1958), le conflit qui met en présence les sociaux-chrétiens et les libéraux en matière d’enseignement officiel en Belgique se répercute dans la Colonie.
Le monopole de l’Eglise en matière d’éducation est remis en question par la volonté des libéraux de mettre sur pied un enseignement officiel neutre.
En 1952, la presse relaie la critique vis-à- vis du monopole de l’enseignement confessionnel dans les colonies belges;
alors que la Charte des Nations—Unies prône le droit imprescriptible de la liberté de pensée.
Thèmes défendus dans le rapport du Sénat:
(1) démission de l’Etat face à sa mission d’éducation; (2) monopole des Missions;
(3) mauvaise qualité de l’enseignement surtout pour le niveau primaire; (4) non- respect des programmes; (5) grande place accordée à l’évangélisation; (6) pas d’en- seignement accessible aux « indigènes » en dehors des séminaires; (7) insuffisance de l’enseignement professionnel.
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Carte du Congo belge en 1940:
1: Léopoldville; 2: Bas-Congo; 3: Equateur;
4: Province orientale; 5: Kasaï; 6: Kivu;
7: Katanga.