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Lettre ouverte à Son Excellence le Président de la République Démocratique du Congo, Monsieur JOSEPH KABILA KABANGE

à l’occasion du 47e anniversaire de l’Indépendance et du 1er anniversaire des élections administratives en RDC

Mon cher Président,

Mes cordiaux souhaits à l’approche de la fête de l’Indépendance de notre grand pays le Congo démocratique, que j’adresse à Votre Excellence le Président, à votre gouvernement, et, qu’à travers vous puissent arriver à tout le peuple congolais pour que chacun dans son rôle n’oublie jamais les acquis de ce 30 juin 1960 et s’engage davantage pour la véritable souveraineté du pays.

L’Independence c’est la fête de l’identité, de l’originalité et de la dignité d’un pays. Bon anniversaire République Démocratique du Congo et que Dieu vous aide à retrouver ce que vous avez perdu avec la dictature, la guerre et les pillages.

Oui, mon cher Président, dans deux jours le 30 juin 2007, 47e anniversaire de l’indépendance de la RD Congo. Presque un demi-siécle plein de tant d’événements qui ont marqué en bien et en mal notre beau pays. Comment ne pas se souvenir en cette occasion des environs 4 millions de victimes, connus et inconnus, qui ont versé leur sang au cours de ces dernières guerres ?

Bientôt aussi un autre anniversaire: le 30 juillet anniversaire des premières élections libres est démocratiques. Une année de grands espoirs qui est passé sans voir les changements promis.

A l’approche de ces dates je voudrais m’entretenir avec vous avec cette lettre ouverte afin de vous confié les grandes préoccupations de notre peuple congolais, et vous raconter ce que nos gens, horriblement déçues, chuchotent partout.

1. C’est surtout ce peuple de l’Est, qui s’était rendu aux urnes en masse pour vous choisir et qui avait cru pas seulement à vos promesses, mais surtout à votre programme politique de mettre fin à l’insécurité et aux violences de tout genre et d’amener la paix. Après une année rien n’est changé, au contraire la situation s’est empirée avec des massacres et des meurtres qui nous font

craindre à une nouvelle guerre. Dans la ville de Bukavu et ses alentours il y a beaucoup d’armes et d’infiltrés qui circulent impunément. Dans des autres villes de la République la situation

humanitaire demeure très préoccupante. Dans son rapport du mois de mai 2007 sur la situation des

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droits de l'homme en RDC, la Monuc fait état de multiples violations commises par des hommes armés à travers le pays. Ce rapport insiste sur certains abus comme les exécutions sommaires, les arrestations arbitraires, l'atteinte à l'intégrité physique des personnes, les assassinats, comme celui perpétré dernièrement à Kanyola et à Bukavu dans la personne du journaliste Serge Maheshe. La Monuc tient aussi à souligner dans ce rapport que ces actes sont généralement l'œuvre des forces négatives et des agents de l'ordre.

2. La délégation de l’ONU conduite par M. Jean Marc de la Sablière vient de séjourner, la semaine passée, deux jours durant en RDC pour conférer de la situation sécuritaire à l’Est avec vous et les autres autorités congolaises. Ces entretiens ont accouché de la résolution 1756 portant pour objectif primordial de garantir la sécurité à l’Est du pays. A entendre la déclaration du chef de la délégation Onusienne, Monsieur l’Ambassadeur Jean Marie de la Sablière, nous avons eu l’impression que c’est maintenant seulement que l’ONU se rend compte de la gravité du problème et propose une stratégie globale.

Monsieur le Président, les mèdias de la ville de Bukavu avaient lancé une alerte à partir des sanglants événements de fin mai et commencement de juin 2004. Le gens qui aiment cette terre de la RDC se demandent si l’ONU ne serait-elle pas entrain de se culpabiliser pour n’avoir pas mis de moyens. Nous avions crié avec toute notre force à travers les radios bukavutiens et la presse internationale de la gravité de la situation, nous avions dit à maintes reprises qu’il fallait anéantir Laurent Nkunda et ses troupes, les milices de FDLR et toutes les autres forces négatives, déstabilisant l’Est, massacrant de centaines de milliers d’innocents. Mais nos cris ne furent malheureusement pas entendus. Au contraire certains journalistes furent obligés à se cacher dans des endroits plus surs.

Ou nous devons penser, Monsieur le Président que toutes ces victimes innocentes ne vous intéressent pas et que ce sang a été versé en vain et n’entre pas dans les priorités de vos cinq chantiers ?

3. Mons cher Président, les gens que nous rencontrons tous les jours sur la grande route qui mène au centre ville de Bukavu à la recherche fébrile d’un boulot, de quelque petit centime, pour s’acheter un verre de riz, ne sont pas tout à fait contentes de cette après élections. Votre gestion du pays ne plait à personne. Ils vous critiquent, ils vous appellent « menteur », « fainéant », « ami des rwandais » et ils chuchotent aussi que vous êtes, Monsieur le Président, parmi ceux qui

entretiennent cette insécurité avec vos frères rwandais Laurent Nkunda, Paul Kagame et ses fourbes occidentaux. Trop d’impunité règne dans la République, sans que quelqu’un, pour sachant, n’ose intervenir et en parler. Leur silence est déjà une claire réponse de complicités et agendas cachées.

4. A’ l’aube de ces deux anniversaires du 30 juin et du 30 juillet, nous habitants de cette très fertile terre de l’Est du pays, où la nature, le terrain, les mines pourraient bien donner à quoi vivre en dignité et paix à toutes les populations de la Républiques en déballant ainsi tous les fléaux de la famine, de la maladie, du vagabondage, etc.., nous continuons à crier « assez, assez », « c’est trop, c’est trop » et comme les romains « Quo usque tandem abutere, Catilina, patientia nostra?” Le peuple en a assez avec la Monuc, qui observe seulement et n’intervient pas. Le peuple en a assez avec l’Onu qui continue à faire des déclarations sans suites qui n’adaptent jamais ses mandats à la réalité de la situation sur le terrain. On parle que les deux sont là pour la protection de populations civiles, mais que font-elles quant il y a des massacres, des pillages, des vols, des viols, etc. ?

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Pourquoi avoir attendu le pourrissement de la situation pour envisager cette stratégie globale dont nous a parlé la délégation de l’ONU venue à Kinshasa la semaine passée?

Le peuple congolais en a assez de déclarations et résolutions de l’ONU, qui à ses yeux s’apparentent à de bonnes intentions et ne sont pas suivies d’effets. L’ONU et vous-même,

Monsieur le Président, devez savoir convaincre le peuple congolais et mettre fin à vos immenses largesses à l’égard de Laurent Nkunda. Le 30 juin vous serez à Kisangani pour la fête de

l’indépendance. Nkunda et ses hommes ne seront pas loin. Et bien de cette tribune le peuple congolais ne s’attend pas des simples paroles mais ce peuple veut de faits surtout une prise de position définitive sur ce Nkunda qui, même sous le coup d’un mandat d’arrêt international, reste libre de tout mouvement dans une région où un contingent conséquent de la Monuc opère « comme observateur du maintien de la paix ».

5. En ces derniers jours en lisant les dépêches et la presse je me suis croisé avec une phrase qui m’a fortement touché et qui me semble bon pouvoir partager avec vous : « Il n'y a pas de

démocratie sans partis politiques démocratiques et sans leaders politiques

démocrates ». C’est un autre chapitre qui demande de l’attention. Nous sommes très préoccupés pour les rumeurs de nouveaux vents de guerres dans l’Est. La RDC est à l’aube de sa démocratie, voulue avec des grands sacrifices par un peuple qui n’aspire qu’à la paix. La démocratie a ses règles et ses devoirs mais tout prend ses origines et sa vitalité dans le peuple. Dans ce sens toutes les forces politiques présentes dans le Gouvernement et dans l’Assemblée Nationale comme dans le Senat doivent se mettre au service de ce peuple sans le décevoir avec des tralalas inutiles.

Monsieur le Président, étant vous en dessus de toute la mêlé politique, vous êtes le garant de la Constitution et des aspirations du peuple congolais. Ce 30 juin prochain à partir de Kisangani, nous voudrions voir vous témoigner ouvertement votre complicité avec ce peuple qui veut vivre en paix et dire votre mot définitif envers toutes ces forces averses congolaises et étrangères qui enveniment notre société. Ce peuple congolais qui vous a choisi voudrait bien qu’en ce 47e anniversaire de l’Indépendance vous pourriez avec courage prendre les distances, dues à une nation souveraine, des nos voisins du Rwanda, Uganda e Burundi. Les compromis continuent à alimenter les suspects.

6. L’ONU doit reconnaître sa responsabilité dans l’insécurité à l’Est. Nos Autorités de la

République Démocratique du Congo aussi doivent avouer les leurs sans aucune réticence. Et les différents partis politiques n’en sont pas épargnés. Il est difficile délimiter et spécifier les

culpabilités des uns et des autres, mais il ne nous est pas difficile apercevoir les complicités qui existent dans tout cet affaire et ne font qu’augmenter nos préoccupations et nos inquiétudes.

Le pays est très riche, mais combien de nos frères et sœurs meurent chaque jour par le paludisme, le SIDA, la malnutrition, et j’en passe. Le pays est très riche, mais où s’en vont ces richesses, qui en sont les bénéficiaires ? Il est naturel fêter avec pompe cet anniversaire de l’Indépendance, mais ne giflons pas avec nos dépenses pharaoniques la pauvreté qu’autour même de la ville de Kisangani continue à régner.

7. Il est clair que dans ce contexte l’ONU, la Monuc, le Gouvernement, et Monsieur le Président de la République, ne peuvent pas se contenter de déclarations de bonnes intentions mais doivent AGIR.

C’est seulement quand l’ONU, le Gouvernement, l’Assemblée Nationale et Monsieur le Président de la République commencerons à AGIR réellement que le peuple congolais pourra croire à l’impact de la démocratie que, il ne faut l’oublier, le même peuple a gagné au prix de millions de victimes.

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Bon fête, Monsieur le Président ! Et que vive à jamais et dans toute sa souveraineté notre grand pays la RDC.

© Media Monitor Congo - 28.06.2007 www.mediamonitorcongo.org

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