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Pauvres, mais honnêtes, nous paraissons quand nous pouvons, et notamment le mercredi 12 mars 2014

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Pauvres, mais honnêtes, nous paraissons quand nous pouvons, et notamment le mercredi 12 mars 2014

SOMMAIRE SOMMAIRE SOMMAIRE SOMMAIRE Année 2014 n° 4 Année 2014 n° 4Année 2014 n° 4 Année 2014 n° 4

KK KKenyaenyaenyaenya

Le président Uhuru Kenyatta et les membres du gouvernement baissent leurs salaires RDC

RDCRDC RDC Ed

EdEd

Editorial: Ne pas vendre la peau de litorial: Ne pas vendre la peau de litorial: Ne pas vendre la peau de litorial: Ne pas vendre la peau de l’’’’oursoursours…ours

DECLARATION RELATIVE À LA MISE EN OEUVRE DE L'INITIATIVE POUR LA TRANSPARENCE DANS LA GESTION DES INDUSTRIES EXTRACTIVES EN RDC.

Belgique Belgique Belgique

Belgique / / / RD/ RDRDRDCongoCongoCongo Congo

Tirer parti de la documentation de « CongoForum » Lettre ouverte

Lettre ouverte Lettre ouverte

Lettre ouverte àààà l’attention de Madame Milquet,Vice première Ministre, Ministre de l’intérieur et de l’Egalité des chances, contre les comportements racistes et les brutalités des forces de l’ordre et du personnel de SN

Brussels Airlines RDC / Allemagne RDC / Allemagne RDC / Allemagne RDC / Allemagne

Avec M. Kobler, Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU en RD Congo et Chef de la MONUSCO à Berlin (le 24.02.2014)

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K K K

Kenya enya enya enya

Le président Uhuru Kenyatta et les membres du gouvernement kenyan baissent leurs salaires

Par l’Agence Ecofin

Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé, le 8 mars, une baisse de 20% de son salaire et de celui de son vice-président William Ruto, ainsi qu'une réduction de 10% des traitements des ministres en vue de réduire la masse salariale dans le secteur public. «Conscient de la hausse de la facture de la masse salariale publique, mon vice-président et moi allons baisser de 20% notre paie et nos ministres ont accepté une réduction de 10% avec effet immédiat», a déclaré M.

Kenyatta, dans un discours prononcé lors d’un séminaire sur la retraite des membres du gouvernement.

Selon les médias locaux, le salaire mensuel du président, dont la famille est l’une des plus riches du continent, va passer de 1,237 million de shillings à 989 600 shillings (environ 8250 euros). Le salaire de William Ruto passera, quant à lui, de 1051 875 shillings à 841 500 shillings mensuels.

D’autre part, M. Kenyatta a annoncé qu’il allait «limiter les déplacements à l'étranger aux plus essentiels», «réduire significativement le gaspillage au sein du gouvernement» et «rationaliser des dépenses courantes» de l'Etat. Selon lui, les salaires des fonctionnaires engloutissent 400 milliards de shillings (3,3 milliards d'euros) par an, ne laissant que 200 milliards de shillings pour les projets de développement.

Le président kényan a, par ailleurs, appelé les autres institutions de l'Etat à baisser leurs salaires, citant notamment les députés, qui sont parmi les mieux payés en Afrique.

La décision de M. Kenyatta a été qualifiée de «populiste» par l'opposition, qui a jugé que «les réformes les plus urgentes consistent à supprimer la corruption et à baisser le coût de la vie pour la population».

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RDC

Editorial

Ne pas vendre la peau de l’ours…

Par Guy De Boeck

A lire certains commentaires de la presse congolaise, et – chose plus étonnante au vu de leur virulence habituelle – certains

“post” sur l’Internet congolais, c’est pesé, mesuré, il n’y a plus qu’à l’emballer et l’affaire est dans le sac…

Quoi ça ?

Je veux évidemment parler de la “certitude” que certains ont désormais que l’on ne toucheta pas à l’article 220 de la Constitution et que, partant, Joseph Kabila ne briguera pas de nouveau mandat en 2016.

Echantillon: ce 11/03/14 Demain le Congo titre en manchette « L’article 220 ne sera jamais révisé » et note que l’Opposition peut enfin souffler.

C’est l’une des leçons à retenir, selon Demain le Congo, de la prestation du ministre des Médias, chargé des relations avec le Parlement et de l’initiation à la nouvelle citoyenneté, Lambert Mende, sur le plateau de TV5.

Invité de l’émission internationale animée par Philippe Dessaint (TV5) et Sophie Malibeaux (RFI), Lambert Mende a éclairé l’opinion sur les intentions véritables du chef de l’Etat à la veille des grandes échéances politiques en vue. En l’occurrence la compétition électorale et surtout l’échéancier de décembre 2016, marquant la fin de son second et dernier mandat à la tête du pays. Pour Demain le Congo, le fait que le Président Joseph Kabila ne se représente pas en 2016 permet, certes, de sauver les apparences démocratiques et de se conformer scrupuleusement à la Constitution. Mais, c’est une grande avancée notable dans la normalisation politique entamée depuis le Dialogue inter congolais de Sun City qui a offert au pays sa première Constitution libérale, les premières élections démocratiques depuis 1960 et ses premiers dirigeants démocratiquement élus.

Tout cela est bien joli, mais il faut tout de même remarquer que, pour arriver à ce bel optimisme, il faut mettre bout à bout PLUSIEURS déclarations de PLUSIEURS personnalités. La plus importante, bien sûr est celle de JKK qui a déclaré qu’en 2016 « on respectera la Constitution ». Il s’agit bien sûr de la Constitution telle qu’elle sera en 2016 et cela n’exclut pas qu’on puisse la réviser entre temps. La précision concernant l’article 220 et l’absence de JKK parmi les candidats n’est pas contenue dans les propos de Kabila. Ce sont des précisions données par Mende et qui n’engagent que lui.

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Le gouvernement de Kinshasa a assuré vendredi que la prochaine présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) aurait bien lieu en 2016 conformément à la Constitution, sans exclure que la loi fondamentale puisse être modifiée d'ici-là.

Les dernières consultations populaires ont eu lieu en novembre 2011. Entachées de fraudes et d'irrégularités à grande échelle selon l'opposition et la communauté internationale1, elles ont permis à M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se maintenir à la tête de l'Etat pour un nouveau mandat de cinq ans, au prix d’un « hold-up » électoral qui avait tout du « coup d’Etat ».

La victoire de Kabila avait alors été favorisée par une révision constitutionnelle, votée par le Parlement 10 mois plus tôt, qui ramène l'élection du président à la majorité simple à l'issue d'un seul tour de scrutin. Les élections du 28/11/11 ont provoqué une crise politique à l'origine d'un blocage du cycle électoral lancé par ces deux scrutins.

L’optimisme béat de ces commentaires contraste avec l’avis plus que prudent d’un homme qui connaît bien Kabila (on le lui reproche assez !)Je veux parler de Vital KAMERHE2 RFI : Le porte-parole du gouvernement Lambert Mendé affirme que le président Kabila respectera strictement ce qui est écrit dans la Constitution, pas plus de deux mandats consécutifs. Et il ajoute : en 2016 il y aura un passage de flambeau civilisé. Est-ce que ça vous rassure ?

Vital Kamerhe : Il n’a pas à nous rassurer puisque cela est inscrit dans notre Constitution. Et le peuple congolais est debout comme un seul homme. Il n’a pas de choix. Il doit respecter la Constitution. C’est une bonne chose, mais cela ne va pas nous empêcher de tenir le peuple congolais en éveil, parce que chat échaudé craint l’eau froide.

Mais cette promesse du porte-parole du gouvernement n’est-ce pas un engagement public qui devrait vous rassurer ?

C’est un engagement public, mais le porte-parole du gouvernement n’est pas porte-parole du président de la République. Nous aurions voulu que le président de la République le dise lui- même !

Ne vendez pas trop vite la eau de l’Ours et à bon entendeur, salut !

1 Les élections du 28/11/11 ont été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli.

2 Interview par Christophe Boisbouvier, sur RFI, 10 mars 2014.

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PLATEFORME POUR LA PROMOTION ET LA DEFENSE DES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS

DESC/RDC

Siège National

374 avenue Lumumba Commune Lubumbashi RDC

DECLARATION RELATIVE À LA MISE EN OEUVRE DE L'INITIATIVE POUR LA TRANSPARENCE DANS LA GESTION DES INDUSTRIES EXTRACTIVES

EN RDC.

Nous, Organisations Non Gouvernementales membres de la Plateforme pour la défense et la promotion des Droits Economiques Sociaux et Culturels, DESC/RDC en sigle, mues par l’idée que la RDC pays riche en ressources naturelles devrait améliorer la gestion du secteur afin d’accéder à la validation comme pays conforme ;

Considérant le rapport ITIE/RDC 2011 et ses incohérences relevées dans notre rapport d’évaluation ;

Vu le Rapport 2011 du Cabinet d'audit BDO diligenté par le Gouvernement congolais et qui a établi que certaines entreprises minières du Katanga ne dispose des pièces comptables, ni sur leurs sites d'exploitation, ni même à leurs sièges sociaux en République Démocratique du Congo mais que plutôt ces pièces sont gardées dans leurs pays d'origine ;

Considérant que les conclusions dudit Rapport démontrent à suffisance que les audits de certaines entreprises minières du Katanga ne sont pas réalisés dans le respect des normes internationales conformément au critère 12 de l’ITIE ;

Considérant que la déclaration du député anglais Joyce et le rapport de Africa Progress Panel ont établi que la vente des parts des entreprises minières publiques GECAMINES et SODIMICO dans les cinq partenariats MUMI/KANSUKI, SMKK, FRONTIER, KMT en 2011 s'était réalisée dans la plus grande opacité et avait occasionné un manque à gagner à la RDC de l'ordre de 1 à 5 milliards des dollars américains ;

Vu, les efforts du Gouvernement, sur ordre du Président de la République, de mettre à la disposition du Comité Exécutif National de l’ITIE des moyens financiers conséquents afin de réaliser les activités de mise en œuvre de cette initiative en RDC pour plus de transparence et de bonne gouvernance dans le secteur ;

Considérant, la conclusion du Sénat congolais dans son Rapport de mars 2013 sur l'analyse de la contribution du secteur minier au budget de l'Etat, selon laquelle « la contribution réelle pour la période 2007-2012 a été de l'ordre de 1,03 milliards de dollars américains réalisés, représentant seulement 2,51% sur les 41,04 milliards du chiffre d'affaires généré par le secteur minier, laissant quelque peu perplexe tout esprit doué de bon sens » ;

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Stigmatisant, les agissements de certaines organisations internationales qui captent des ressources financières des donateurs divers et instrumentalisent certaines Organisations de la Société Civile Congolaise afin de manipuler l'opinion publique et d’orienter les débats sur l'exploitation des ressources naturelles du pays ;

Considérant, que certaines organisations nationales de connivence avec certains membres du Gouvernement sont devenues des relais de certains réseaux nationaux et internationaux pour éviter des véritables débats sur l'exploitation des ressources naturelles du pays contrairement aux instructions du Chef de l'Etat lors des premières conférences minières tenues à Lubumbashi le 30 et 31 janvier 2013 ;

Considérant, que dans son discours d’orientation desdites journées, le Chef de l’Etat avait dénoncé la fraude, l’évasion fiscale et la corruption dans l’exploitation des ressources naturelles dans notre pays et son manque d’impact sur la vie des populations de la RDC.

RECOMMANDONS

1. AU GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO:

- De rendre public le rapport final «de la Mission d’‛investigation et de certification des immobilisations des compagnies minières, rapport final août 2012 » de l'audit qu'il avait demandé au Cabinet international BDO ;

- De diligenter un audit sans complaisance sur la gestion administrative et financière du Secrétariat Technique de l'IIE/RDC et de ses succursales dans les provinces ;

- De mettre en place une commission tripartite (institutions publiques, société civile et corporations des transitaires douaniers) chargée de lutter contre l'évasion fiscale, la corruption, la fraude douanière dans le secteur des ressources naturelles ;

- De demander un rapport aux représentants du Gouvernement au Comité Exécutif National de l'ITIE sur la gestion courante de l'Initiative au pays ;

- De rendre public les identités des véritables propriétaires des actions des entreprises qui ont acquis à vils prix des actifs des entreprises minières publiques GECAMINES et SODIMICO ; AU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L'ITIE/RDC :

- De soutenir les efforts du DESC/RDC dans la lutte pour l'amélioration de la gouvernance et la transparence dans le secteur des ressources naturelles ;

- D'éviter toute complaisance et complicité à l'égard du gouvernement et des certaines Organisations de la Société Civile tant internationales que nationales dans les rapports avec les institutions publiques du pays;

- D'exiger la participation au processus de l’ITIE des Organisations de la Société Civile Congolaise jouissant d'une expertise et motivées à contribuer sans compromission aux débats citoyens et responsables dans le domaine.

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- D’examiner sans complaisance le rapport DESC/RDC d’évaluation ITIE et d’y apporter une suite concernant les différentes recommandations pouvant amener la RDC à être déclarée pays conforme.

Fait à Lubumbashi, le 08 mars 2014

Pour la Plateforme DESC/RDC,

Les organisations membres du Bureau Exécutif

Action Citoyenne pour la Bonne Gouvernance ACBG, Madame Micheline Kabedi 0995366993 acbg@yahoo.fr

Centre de Formation et de Promotion de la le secteur minier CFPG, Joseph Kabwit Centre_cfpg@yahoo.fr

jkabwit@yahoo.fr 0810785910

Centre pour la Justice et la Réconciliation CJR, Freddy Kitoko Nyembo, Directeur Exécutif CJR et DESC/RDC, www.cjrrdc.org ; fkitoko@gmail.com, 0818153407

Centre pour le Développement de la Femme CDF, Dénise Nyembo

Humanisme et Droits Humains HDH. King Kasongo Mushilanama, Coordonateur Général, King_kasongo@yahoo.fr

Justicia asbl. Timmbuya11@gmail.com 0814709184, Timothé Mbuya, Président

Laboratoire Anti Corruption, Anti Anti valeurs et Anti Fraude LACAF Me Tom Moma Tambwe , Président National

Ligue Congolaise contre la Corruption LICOCO: Ernest Mpararo, Président National licocordc@gmail.com

0816049837

Observatoire Congolais des Minerais Radioactifs, OMRAC René Masahani. 0812620152 omrac@yahoo.fr

Ressources Naturelles pour le Développement RND : Dieudonné Been Masudi Kingombe, Directeur des Questions Juridiques et Directeur Exécutif 0997023502, dbeenmk@gmail.com Nouvelle Dynamique Syndicale NDS, Jean Pierre Muteba Luhunga Président National 0814050119 syndicatnds@yahoo.fr

Youth Work Protector Chrisanthe Kyondwa

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Belgique Belgique Belgique

Belgique / / / RD / RD RDCongo RD Congo Congo Congo

Tirer parti de la documentation de « CongoForum »

Chers Amis et Amies de CongoForum, où que vous soyez dans le monde,

L’ambitieux objectif global de CongoForum est de favoriser une meilleure connaissance mutuelle entre belges et congolais afin de faciliter entre eux la reconstruction d’un partenariat responsable et efficace au service de la relance de l’essor socioéconomique de la

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RDC. Pour accomplir sa mission, CongoForum a opté pour une information pluraliste sur les réalités congolaises et belges. Un accent particulier a été mis sur la communication sur la RDC aux fins de livrer une lecture plus objective de la complexité de ce pays qui pendant longtemps a été présentée à travers le prisme monolithique des experts du Nord.

En dépit des difficultés financières, CongoForum a globalement atteint les résultats escomptés. En effet, il est parvenu à faire entendre la voix tant des congolais ordinaires que des professionnels de la communication et des experts et analystes congolais sur leur propre vécu. En outre, son centre de documentation permet et aux congolais et aux belges d’accéder à des données essentielles, longtemps sciemment occultées, aux fins d’une appréhension fine des difficultés du Congo et des relations problématiques entre la Belgique et le Congo.

C’est de cette documentation et de son utilisation que je désire vous entretenir dans le présent article.

Un site Internet peut être comparé à une bibliothèque. Lorsqu’on y entre par la page d’accueil, on se trouve dans un équivalent virtuel de la « salle des périodiques ». Les touches du

« piano », à gauche, en particulier celle menant aux « fiches du Congo », représentent les portes de la documentation générale et des ouvrages de référence (atlas, dictionnaires, encyclopédies).

Par nature, le travail de documentation est assez différent du journalisme, dans la mesure où celui-ci conserve toujours un lien avec l’actualité ce qui lui confère fatalement un aspect de

« course contre la montre ». La documentation, au contraire, demande souvent un temps considérable pour trouver des documents, qu’il ne s’agit plus ensuite que de mettre au point pour les publier. Par contre, le documentaliste travaille sans être soumis à la contrainte du temps, dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’atmosphère feutrée d’une bibliothèque ».

Comme je ne désire pas accabler le lecteur de ces lignes sous de longues et fastidieuses énumérations, je n’envisagerai parmi les documents que deux catégories : les textes et les documents iconographiques et sonores. Ils concernent pratiquement toutes les subdivisons, mais, bien sûr, dans des proportions variables.

On remarquera sans doute au passage que nous avons fait assez peu appel aux documents filmés. Il s’agit là d’un choix délibéré, fait malgré l’existence de tels documents.

Je suis parti de l’idée que si, bien sûr, tout le monde est bienvenu sur le site CF, et en particulier dans la documentation générale, celle-ci, qui fait en général tragiquement défaut en Afrique, en particulier dans les établissements d’enseignement, devait être conçue de telle sorte qu’il soit aisément utilisable par les Congolais, entendant par là les Congolais demeurant au pays, et en particulier ceux qui se trouvent en dehors de Kinshasa.

Qui dit « Afrique profonde » dit « connexions lentes », pour lesquelles les documents vidéo sont pratiquement inutilisables. L’image filmée se change en effet alors en une succession lente d’images immobiles. Bref, on a alors affaire à un document optique indigeste qui ne mérite plus le nom de « cinéma ».

D’où le parti que nous avons pris d’y renoncer (à regret) et de favoriser les documents moins

« lourds ».

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Textes

Lorsque j’ai accepté de m’occuper de cette documentation, j’avais derrière moi près de quarante années de travail sur le Congo, avant tout dans le domaine historique, ce qui ne va pas sans causer une certaine accumulation de documents (informatiques et sur papier).

Bien que ce rapport ne soit pas le lieu qui conviendrait, en principe, à l’expression d’états d’âme personnels, je dois d’ailleurs dire que la création de CF constituait pour moi la solution d’un problème personnel : m’assurer que ces connaissances me survivraient.

J’ai donc entrepris de mettre en ligne ce qui existait sous forme informatique et de scanner ce qui était sur papier. Je mentirais en prétendant que scanner page par page des ouvrages qui pouvaient parfois en compter plusieurs milliers est un souvenir idyllique, mais il est certainement inoubliable… Il fallait le faire, et donc cela a été fait.

Parmi les autres sources de documents, il faut citer avant tout les sites permettant le téléchargement d’ouvrages entiers : la Bibliothèque nationale Française, l’Université Laval de Québec, Gutenberg Project, qui restitue des ouvrages introuvables dans diverses langues, la Middlebury College Library pour la littérature ancienne en anglais, le site (disparu) E- Thesis pour les travaux universitaires récents, surtout en néerlandais et Mémoires on line qui assure un service du même genre en français.

Les ouvrages téléchargés sur ces sites se présentent ordinairement sous forme de fichiers volumineux sous des formats divers. Dans bien des cas, ils excèdent la taille que notre serveur peut accepter et, encore bien davantage, ce que pourrait télécharger notre public-cible type : le Congolais de l’intérieur avec sa connexion lente.

Il faut donc, dans la mesure du possible, se débarrasser des formats peu courants destinés aux tablettes de lecture (epub par exemple) qui exigent pour être lus des logiciels spéciaux (comme « Calibre ») et convertir le document volumineux en une série de « petits » PDF aisément téléchargeables.

Dans le domaine particulièrement important de la documentation ancienne sur le Congo (explorations, premiers temps de la colonisation) pour laquelle il s’agit généralement de volumineux ouvrages de la fin du XIX°/début XX° siècles, donc d’objets auxquels on ne peut avoir accès que dans des bibliothèques européennes hors de portée des Congolais, ainsi que les publications plus récentes –postérieure à l’Indépendance – qui n’ont eu qu’une diffusion restreinte parce qu’elles s’écartaient de la « pensée dominante »b comme par exemple

« Remarques congolaises » - nous avons ainsi mis en ligne, si l’on additionne les trois langues du site (anglais, français et néerlandais), environ 500 ouvrages ou commentaires sur ces ouvrages.

J’estime qu’il n’est pas exagéré de dire que cela modifie du tout au tout les possibilités d’accès à des documents-clés pour, par exemple, des Congolais se livrant à des études historiques.

Mais, bien sûr, tout cela ne signifie pas pour autant – et de loin ! - que tous les problèmes soient résolus…

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Images et sons

Nous nous sommes efforcés de rendre visible pour le visiteur la richesse et la complexité du Congo, tant du point de vue de ses paysages que de ses populations et de ses cultures.

La section « infos pour voyager » présente des photos de sites, villes, paysages ainsi qu’un montage (grande photo à partir de multiples photos plus petites) concernant 104 des groupes ethniques du pays.

Les principales villes du pays font l’objet de montages dia (ppt). C’est le cas également de certains sites intéressants, que ce soit du point de vue économique (Inga, mines, usines), naturel (Fleuve Congo, chute de la Lofoï, Taganyika, jardin de Kisantu), folklorique (festival de Dungu), historique (photos datant de la période coloniale), ethnologique (art et coutumes des différentes ethnies, métallurgie traditionnelle) ou tout simplement par la beauté du paysage (parcs naturels).

Il nous est arrivé d’utiliser des montages PPt tous faits, avec la permission et même parfois sur envoi des auteurs. Dans la majorité des cas (tous, pour les photo-assemblages) il s’est agi de montages ou d’assemblages que j’ai réalisés à partir de photos trouvées au moyen de recherches sur Internet, ou de scans de photos sur papier (photos proprement dites, cartes postales ou illustrations de livres). Compte tenu de la quantité de photos que cela représente, nous avons reçu très peu de réclamations basées sur le droit d’auteur (moins de dix). Il faut dire que les photographes, contrairement aux écrivains, ne réclament en général pas la destruction du document, mais la mention de leur nom, en quoi il est relativement facile de leur donner satisfaction.

En ce qui concerne le matériel iconographique (photos, dias, cartes postales), nous avons bien sûr largement recouru à des collections ou sites de vétérans coloniaux. Les documents que ceux-ci diffusent ne sont pas toujours exempts d’une touche nostalgique, voire de de connotations racistes. Nous avons choisi de passer sur cet inconvénient et de faire confiance à la maturité de nos visiteurs.

Le tout représente un ensemble de plusieurs milliers de photos et nous avons le droit de penser qu’il est sans équivalent au monde, en dehors du Musée de Tervueren. Il est sans doute unique sur Internet.

Un effort du même ordre a été accompli en ce qui regarde la musique (format mp3) et il est possible, à travers plus d’une centaine d’enregistrements, de faire connaissance avec le patrimoine musical congolais depuis la tradition (environ la moitié des enregistrements) jusqu’aux vedettes actuelles.

Notre « collection » comporte aussi, toujours en MP3, un certain nombre de documents radiophoniques concernant l’art congolais, ainsi que, sous forme de texte, des interviews d’artistes, en partie dans les langues nationales.

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Cette façon de faire a été étendue aux autres aspects des arts et de la culture.

J’ai personnellement toujours trouvé gênante la manière dont, ordinairement, on « découpe » l’art africain : le traditionnel est présenté d’un côté accompagné d’une sauce ethnologique, cependant que les artistes africains actuellement actifs sont considérés hors contexte comme s’ils n’appartenaient pas à une culture, en dehors d’un « cultural mix » cosmopolite.

En réaction contre cette manière de faire CF, dans sa section « Art et Culture », présente pêle-mêle la tradition et les artistes actuels. Nous leur avons consacré, il y a maintenant assez longtemps, une newsletter spéciale intitulée « Où rencontrer plus de 100 artistes congolais ? ». Il y avait alors sur CF environ 120 « fiches » d’artistes de toutes les disciplines. Il doit y en avoir entre 150 et 200 aujourd’hui. Par « fiche » il faut entendre un texte évoquant sa carrière, accompagné d’images ou de sons extraits

de son œuvre (cela varie évidemment d’après la discipline).

Il est à noter que cette « newsletter spéciale » nous a valu des remerciements de certains de ces artistes.

Dans le même esprit de rejet des barrières et des exclusives, nous avons inclus dans « art et culture » aussi bien la BD que la caricature (dont je publie aussi de temps à autre des

« florilèges »).

Nous avons aussi tenu à sortir de l’oubli un certain nombre d’artistes belges qui ont œuvré au Congo et qui, non seulement ont laissé une œuvre très valable mais ont aussi été parfois les initiateurs et les formateurs de la première génération d’artistes congolais modernes. Le fait que la colonisation est actuellement un sujet à propos duquel l’Europe se sent un peu « gênée aux entournures » a valu à certains de ces artistes d’être plongés dans une obscurité imméritée, simplement parce que l’on préfère éviter tout sujet qui pourrait mener à prononcer le mot « colonie » et parce que, depuis qu’il n’y a plus de majestueux édifices publics voués à la glorification du colonialisme, on ne sait plus où les accrocher !

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Beaucoup de problèmes et quelques solutions

Il est bien évident qu’un problème se posera toujours, pour toute matière intéressant à la fois la Belgique et le Congo : la dispersion des documents existants entre l’Europe et l’Afrique1. En apparence, Internet offre une solution à ce problème, dans la mesure où la communication électronique est presque instantanée et se rit tant des distances que du poids des documents.

Notre projet a été axé dès le départ sur l’information parce que l’avènement d’Internet peut incontestablement devenir un élément de démocratie dans l’information.

Diffuser de l’info a cessé d’être le privilège de ceux qui peuvent acheter des imprimeries.

Certes, le Net sert aussi à diffuser des imbécillités et du porno… Mais, les critiques à la mémoire courte qui le vilipendent au nom de cela ont-ils oublié que la presse à sensation, du genre « du Sang à la Une » et les illustrés de cul existent aussi et depuis longtemps, sur papier ? Tout au plus, donc, peut-on déplorer que, dans ces domaines, Internet ne fasse pas mieux. Cela n’est pas une raison suffisante pour se priver des possibilités de développement d’une démocratie citoyenne que ce média recèle. Et, bien sûr, les membres qui se sont engagés dans une équipe dont l’activité presque exclusive est de gérer un site Internet étaient par définition déjà des internautes convaincus et des Optimistes de la Toile !

Avoir le moral, être convaincus et optimistes ne nous condamne cependant pas à une naïveté béate ou à un optimisme ahuri.

Au contraire, en tant qu’internautes et amis de l’Afrique, nous sommes particulièrement conscients de ce que les richesses du web, comme les autres, sont très mal réparties entre le Nord favorisé et le Sud laissé pour compte. On a même donné, à cette situation d’injustice, un nom : le numeric gap, le « fossé numérique » Hélas ! Il n’y a pas place pour le moindre doute : dans le Worl Wide Village ; ce « village à la taille du monde » qu’on espérait de la Toile, l’Afrique est d’ores et déjà la parente pauvre. Et le propre de la RDC, c’est de présenter toujours, et de préférence amplifiées, les plaies de tout le continent noir…

Sans aucune prétention à en dresser une liste exhaustive, il apparaît pourtant qu’Internet peut apporter en tout ou en partie des réponses aux problèmes suivants, qui se posent avec acuité en Afrique et particulièrement au Congo :

1 Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le problème se pose dans les deux sens, car si les archives des sociétés européennes sont en Europe, les données concrètes qui concernent leurs établissements sont souvent restées au Congo. Se documenter, par exemple, sur le sort, à l’époque coloniale, des coupeurs de fruits de l’elaeis des plantations d’Unilever, par exemple, demande au minimum de pouvoir consulter des documents qui sont en Euroe et d’atres qui se trouvent à Kikwit.

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- les principaux dépôts de données, y compris sur des recherches scientifiques concernant les plantes ou les maladies tropicales, l’histoire de la période précoloniale des explorations, de la colonisation et de la décolonisation sont localisés en Europe ou en Amérique du Nord ;

- dans le pays même, vu sa vaste étendue et l’état des transports, le recyclage des personnels, l’organisation de rencontres entre des personnes-ressources et ceux qui pourraient en bénéficier exigent des voyages longs et dispendieux.

- la création d’écoles et d’universités bien outillées, de bibliothèques ou de centres de documentation se heurte à un réseau routier et ferroviaire retourné aux confins de l’inexistence. Il en découle un prix astronomique de la tonne kilométrique. Or, le papier, dont sont faits les livres, est un matériau très pondéreux ;

- outre la question de la bande passante, ridiculement insuffisante pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, le matériel (hardware) lui-même est souvent victime d’avaries de transport, n’est pas construit pour pouvoir résister à des conditions climatiques (chaleur, humidité) extrêmes. Il est trop dépendant de la distribution, toujours aléatoire, d’électricité.

Ceci s’est avéré vrai même pour du matériel supposé conçu pour les Tropiques (cfr les tribulations des « kits électoraux de la CENI).

Nous constatons d’autre part qu’il existe des ONG, tant en Belgique (et dans le reste de l’UE) qu’au Congo, qui se sont attaquées à l’un ou l’autre aspect de ces problèmes, tels que la fourniture d’ordinateurs (Ex. « Close the Gap »), l’usage scolaire du matériel informatique, la réhabilitation d’écoles et la remise à niveau du corps enseignant (Ex : partenariat LHAC - (Belgique) / H&S – RDC, ESF ), les solutions technologiques

adaptées au Tiers-monde (Ex : ATOL) et notamment l’utilisation de l’énergie solaire, la mise en ligne de documentation historique ou scientifique sur la RDC (Ex : CongoForum), la création de lieux d’accès à Internet (plusieurs universités congolaises).

Toutefois, il semble bien que jusqu’ici ces différents segments soient restés isolés. On devrait être devant une chaîne, et on se trouve devant des maillons épars.

Il se fait que, par l’importance de notre documentation en ligne, nous sommes potentiellement l’une des plus importantes sources que les Congolais pourraient exploiter s’ils y avaient accès.

Mais cela supposerait que les maillons soient reliés entre ex, que la chaîne soit assemblée. Et, bien entendu, nous voulons contribuer à un changement nécessaire, non attendre que ce changement ait eu lieu. L’épopée de la connexion du Congo à la fibre optique est là pour montrer que l’on se heurte à bien des obstacles et des mauvaises volontés.

La situation actuelle est que, s’il est facile au Nord de télécharger des documents, ce peut être un calvaire au Sud, parce que les connexions y sont fort lentes et les ordinateurs souvent

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« âgés ». A cela s’ajoute que beaucoup d’utilisateurs du Sud pauvre n’ont pas leur propre ordinateur. Ils utilisent des cybercafés et doivent donc payer pour un temps de connexion que la lenteur de celle-ci rend long, donc dispendieux. Mais le téléchargement est pourtant la seule alternative existante au transport d’objets pesants comme les livres par des avions incertains, des trains cahotants ou des routes retournées à l’état de pistes. Plus le destinataire se trouve loin d’un grand centre urbain, plus le problème s’accroît.

Il faut donc parfois songer à des solutions de rechanges, comme celles-ci, pour peu que, vous trouvant au Nord, vous ayez connaissance de besoins en documentation de personnes se trouvant au Congo, ou qu’ils vous en fassent la demande.

- cherchez et trouvez le ou les documents au moyen de votre propre ordinateur et téléchargez- le(s).

- dans l’hypothèse où le document n’existerait que sous la forme d’imprimé sur papier, scannez-le.

- éventuellement, s’il est volumineux, comprimez-le.

- envoyez-le par courriel, si votre correspondant dispose d’une boîte de messagerie fiable.

- ou transférez-les de votre PC sur un petit accessoire transportable, tel qu’une disquette, un CD ou une clé USB. (Après vous être assuré que le destinataire a accès au type de lecteur correspondant)

- faites parvenir l’objet au destinataire à l’occasion d’une visite, ou par l’un des canaux que vous utilisez habituellement.

C’est du briclage, nous en smmes d’accord. Mais la méconnaissance de soi-même, de sa culture et de son passé sont de teles plaies au flanc du Congo que l’on ne eut faire l’économie d’aucun remède, si dérisoirement petit q’il puisse paraître à première vue.

Les petits ruisseaux font les grandes rivières.

Guy De Boeck Responsable de la documentation.

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RDC / Allemagne RDC / Allemagne RDC / Allemagne RDC / Allemagne

Avec M. Kobler, Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU en RD Congo et Chef de la MONUSCO à Berlin (le 24.02.2014)

Par Iseewanga Indongo-Imbanda

Ce qu'il faut, au départ, souligner, c'est que les organisateurs ne s'attendaient pas à un public si nombreux - plus de 200 personnes avaient répondu positivement à l'invitation de l'INISA (Initiative Südliches Afrika/« l’Initiative pour l’Afrique au Sud du Sahara ») et de la DGVN (Deutsche Gesellschaft für die Vereinten Nationen/ « la Société Allemande pour les Nations Unies »).

Contrairement à l’accoutumée, il y avait, cette fois-ci, des Congolaises et Congolais dans la salle, et l’Ambassade de la RD Congo en RFA, presque au complet et coiffée par Mme l’Ambassadeur, y était aussi présente.

Après l'introduction par l'orateur du jour, M. Martin Kobler – introduction ayant servi à la présentation de l'historique et à l’explication du fonctionnement de la MONUSCO et le statement de l’autre Pénaliste, Mme Dehmer, du quotidien berlinois « Der Tagesspiegel », dont le dernier séjour dans la partie orientale de notre pays date de 2008 et qui avait affiché son optimisme par rapport à la solution de la crise dans l’Est de la RD Congo, le débat était ouvert au public.

Plusieurs questions sur les lacunes et les ratés de départ de la Mission de l'ONU en RD Congo avaient été posées - questions auxquelles, M. Kobler avait répondu en arguant que

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l'organisation dont il assure la coiffure ne peut (pas) - en lieu et place du gouvernement congolais et, surtout, des responsables des pays de la Région -, apporter la solution magique à l'équation congolaise, c'est-à-dire à la multiforme crise qui règne dans l'Est de la RD Congo.

Pour M Kobler, le rétablissement de la paix dans la partie orientale de la RD Congo est tributaire de multiples facteurs : a) amélioration de la situation sécuritaire à l'intérieur de la RD Congo (restauration de l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du territoire national, réforme de l'armée, de la police et des services de sécurité, éradication de l'impunité et de la corruption) et respect des principes démocratiques; b) retour d'une coopération franche dans la Région des Grands Lacs - ce, en respectant la souveraineté des pays faisant partie, respect et mise en oeuvre de l'accord-cadre d'Addis Abeba par des pays signataires (non soutien aux groupes armés) – accord dont, par ailleurs, on fête le premier anniversaire aujourd’hui,. Il a, dans cet ordre des choses, souligné la coordination efficace de l'action de différents représentants de la communauté internationale dans la Région des Grands Lacs (Représentant spécial du Secrétaire Général de l'ONU en RD Congo, Envoyé spécial du gouvernement américain dans la Région, Envoyée spéciale de l'ONU pour la Région des Grands Lacs, Coordinateur principal de l'UE dans la Région des Grands Lacs et l'Envoyé spécial de l'UA dans la Région des Grands Lacs) et la confiance mutuelle subséquente.

Il a, ensuite, regretté que la RFA ne soit pas engagée, à travers l'envoi du personnel militaire et administratif, dans le fonctionnement de la MONUSCO. Le but de son séjour à Berlin, avait-il souligné, est, entre autres, de chercher à convaincre les responsables politiques allemands de procéder au changement de paradigme.

Un intervenant avait alors dénoncé la tendance qui consiste à ne parler que du génocide contre les Tutsi et, pourtant, avait-il ajouté, il y avait eu aussi un génocide contre les Hutu. Ce que la communauté internationale tait sans discontinuer. Sans tarder, Mme l’Ambassadeur du Rwanda, présente dans la salle, avait pris la parole pour dénoncer la relativisation du génocide contre les Tutsi, relativisation qu’elle avait qualifiée d’ « inacceptable » et « de scandaleux ».

Elle avait aussi manifesté son étonnement par rapport au fait que l’on parle du Rwanda dans le cadre d’un Pénal sur la RD Congo.

« Peut-on parler de la partie orientale de la RD Congo et de la crise qui y sévit sans citer le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi… ? », devaient se demander ceux qui sont au fait de la situation de guerre à rallonge dans l’Est du pays.

A la question de savoir si la "délocalisation" du quartier général de la MONUSCO dans la partie orientale de la RD Congo ne constituait pas un prélude à la balkanisation de ce pays, comme le transfert de la mission de l’ONU à Juba avait précédé la proclamation de la République du Sud-Soudan, Monsieur Kobler a répondu, tout en reconnaissant que le sujet, donc la balkanisation, est souvent évoqué en RD Congo, que ce déplacement était nécessaire d'autant plus que maintenir un nombre élevé du personnel de la MONUSCO à Kinshasa où la situation, par rapport à la partie orientale du pays, est relativement calme ne contribue pas à la solution du conflit, de la crise endémique que connaît la RD Congo. Il a reconnu que le sujet, donc la balkanisation, est souvent évoqué, ici ou là, mais que celle-ci ne serait pas d’actualité et ne serait réalisée que si les Congolais y prêtent main forte. S’adressant à Mme Dehmer qui avait évoqué des Congolais comme étant les seuls à balkaniser leur pays, le Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU avait précisé que les 8 mois passés en RD Congo l'ont convaincu dans une chose: les Congolais tiennent à l'unité de leur pays, et c'est ce qui est important, avait-il ajouté.

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Il convient de rappeler ici que le questionneur s’était référé à l’argumentaire, maintes fois, utilisé par les partisans de la partition du pays – dont, entre autres, l’ancien Sous-Secrétaire d’Etat américain en charge d l’Afrique, M. Cohen -, et selon lequel la RD Congo serait, à cause de son immensité géographique, ingouvernable. Ce qui, par voie de conséquence, expliquerait, selon eux, l’état permanent de crise que l’on y observe depuis plusieurs décennies.

Peut-être ironisant, Madame Dehmer avait rappelé le cas du Brésil qui est aussi géographiquement immense, mais qui n’est pas mal gouverné.

Pour ce qui a trait à l'exploitation illégale et au pillage des ressources naturelles et minérales de notre pays, il avait reconnu que compte tenu de la porosité des frontières entre notre pays et ses voisins, il est difficile de contrôler toutes les sorties de celles- ci, mais de cyclopéens efforts sont en train d’être déployés en vue de venir à bout de ce marché illégal qui nuit, énormément, à l'économie et au développement de la RD Congo.

Monsieur Kobler avait fait montre de réserve par rapport aux questions relatives au Rwanda et à l'Ouganda. Etait-ce pour ne pas "énerver" Mme l'ambassadeur du Rwanda qui, au début des débats, avait eu un échange houleux avec un participant? Ce qui n'avait pas empêché qu'il souligne avec force le manque de volonté politique de la part de ces deux pays quant à ce qui a trait à la solution de la crise dans l’Est de la RD Congo. A titre d'illustration, il avait regretté l'absence du Ministre rwandais de la Culture au Festival ("Amani") qui avait eu lieu dernièrement à Goma, Festival auquel avaient pris part des musiciens congolais, rwandais et burundais à la grande satisfaction des populations venues du Rwanda, du Burundi et de la RD Congo. Pour M. Kobler, c’est à travers de telles manifestations, à caractère non politique, que des contacts utiles et pouvant déboucher sur l’établissement du climat de confiance entre les deux pays peuvent être tissés.

Un participant (Congolais) avait épinglé la « politique de deux poids, deux mesures » suivie, pratiquée par la Communauté internationale dans la Région des Grands Lacs. Alors que cette Communauté internationale avait presque sommé le gouvernement congolais de négocier avec les rebelles du M23 et obtenu que Kinshasa signe les accords de Nairobi avec ce mouvement qualifiée de « force négative » par plusieurs résolutions du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, elle ne le fait pas en ce qui concerne le Rwanda et l’Ouganda et leurs oppositions armées. Et cet intervenant d’ajouter que les FDLR comme aussi les rebelles ougandais de ADF/Nalu n’agissent pas dans leurs pays respectifs, mais plutôt en RD Congo où ils sèment la terreur la plus noire. Ce, en violant des femmes et jeunes filles, en pillant les richesses naturelles et autres et en terrorisant des paisibles citoyens congolais.

Il va sans dire que M. Kobler, dans le cadre de ses fonctions de Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU en RD Congo et du Chef de la MONUSCO, mène une politique, une autre politique que celle qui avait été mise en œuvre, jusqu’ici, par ses prédécesseurs. A titre d’exemple, force est de citer la coopération de plus en plus efficace entre, d’une part, les FARDC et les troupes de la MONUSCO et la Brigade d’intervention de l’ONU, de l’autre, dans la lutte contre les groupes armés encore actifs dans la Région des Grands Lacs congolaise. En sus, il a laissé, donné l’impression d’un homme responsable qui mordicus est à la recherche continue des voies et moyens pouvant donner réalité aux éléments de solution à la crise congolaise que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de chronique. Ainsi avait-il décidé, après sa visite officielle au Katanga et au vu des exactions commises par les « Bakata Katanga » et les « Mai-Mai Cheka », d’y envoyer des troupes de la MONUSCO en vue de neutraliser ces « forces négatives ».

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Encore une fois, avait-il ajouté, tout ne dépend pas uniquement de sa personne et de son agir.

Il convient de citer ici la lourdeur de l'administration onusienne qu’il n’avait pas manqué, en passant, de souligner et, surtout, le manque de volonté politique aussi bien au niveau congolais que régional.

A la fin du Panel, il avait approché la communauté congolaise y présente avec laquelle un échange à bâtons rompus avait eu lieu .

Voici, en peu de mots, ce que j'ai pu réceptionné - tout en reconnaissant que la réceptivité est et reste sélective -, dans le cadre de cette soirée qui avait été informative et édifiante à tout point de vue.

Vue de Berlin.

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