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Pauvres, mais honnêtes, nous paraissons quand nous pouvons, et notamment le dimanche 8 juin 2014

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Pauvres, mais honnêtes, nous paraissons quand nous pouvons, et notamment le dimanche 8 juin 2014

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Sommaire Sommaire Sommaire Sommaire

Introduction…. Page 2

Classement des 15 premières armées africaines (document)… page 4

Après la débâcle malienne à Kidal : à quoi servent les armées africaines ? … page 7 Avis d'un journaliste sur l'avenir de l'Afrique… page 9

Pourquoi les armées africaines sont-elles des armées de pacotilles ?... page 12 Les 10 armées africaines les plus nulles … page 14

RDC : les soldats congolais sans solde en Centrafrique… page 24

RDC — Une hyper-militarisation suspecte de la Garde Présidentielle… page 26

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Introduction

Le mot « dossier » est équivoque. Il peut désigner un exposé fort bien organisé, axé vers un but précis et donnant dans ce but un argumentaire exhaustif. Il peut aussi désigner la farde où l’on fourre, au jour le jour, tous les documents que l’on trouve sur un certain sujet.

Le présent document repose sur une constatation. Si l’on constitue sur les armées de

‘Afrique un dossier fourre-tout du second type décrit plus haut, autrement dit si l’on rassemble les documents qui concernent leurs caractéristiques, leurs déboires, leurs exploits et leurs exactions, la simple répétition de certains commentaires, de certains constats et de certaines critiques, alors même que la « technique du fourre-tout » mène à rassembler des avis divers, allant du journaliste n’ayant aucune connaissance spéciale en matière militaires aux officiers versés dans la tactique, la logistique et la stratégie et des observateurs cosmopolites aux Africains – depuis ceux qui sont des nationaux des pays belligérants jusqu’à ceux qui ne font qu’observer ce qui se passe sur leur continent -, cette simple répétition finit par fournir un argumentaire qui, même s’il n’est pas exhaustif, ne peut que retenir l’attention.

Il y a, en effet, une telle unanimité dans les constats et une telle convergence entre les explications qui sont mises en avant qu’il est exclu que tant de gens, et des gens si différents, puissent se tromper en même temps et commettre tous simultanément les mêmes erreurs.

Parmi les faits ainsi mis en lumière, on peut, sans prétendre être exhaustif, citer ceux- ci:

• Les armées africaines sont destinées moins à la défense extérieure du pays qu’à un usage interne et répressif.

• Dans ce but, elles sont très fréquemment « à deux vitesses » : une masse de soldats mal, irrégulièrement ou pas du tout payés, sans formation et avec un équipement obsolète et une « garde prétorienne » privilégiée et surarmée, autour du Chef de l’Etat.

• La composition de l’armée, et en particulier du haut état-major est bien plus marquée par l’affairisme, le tribalisme, le népotisme et la corruption que par la compétence, le mérite ou l’efficacité.

• Du fait de cette situation, les efforts consentis pour former les militaires ont peu de résultats, puisque les compétences acquises pèseront moins, quand à l’accès aux responsabilités, que les liens de famille, d’affaires, de tribu, etc… En outre,

« l’apprentissage » est trop souvent basé sur la répétition servile et mécanique des pratiques occidentales.

• Les cadres des régimes africains, tant les politiciens que les officiers, n’ont que peu ou pas de perception géostratégique, par exemple de leurs ressources naturelles. Ils ne les gèrent pas, ils les bradent pour financer des objectifs à court terme.

En outre, il arrive que des réflexions fort intéressantes puissent jaillir du simple fait que certaines informations, contre toute attente, ne concordent pas. Ainsi, les FARDC (soldats de la RDCongo) ont une réputation exécrable dans leur propre pays et s’y sont rendus coupable d’innombrables pillages, viols et autres violences. Quand on les a

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envoyés en Centrafrique, l’on pouvait donc s’attendre au pire. Or, tout au contraire, les soldats congolais se conduisent très bien en RCA et sont très appréciés par la population centrafricaine. Voilà une excellente surprise, et pour une fois qu’il y en a une bonne, nous n’allons pas nous en plaindre !

Mais, en examinant les choses de plus près, cette première surprise se double d’une seconde.

Voici pourquoi. A propos d’innombrables pillages, viols et autres violences commis par les FARDC au Congo même, une même « circonstance atténuante » est toujours mise en avant : les soldats, dont la solde n’est pas payée et dont le ravitaillement « ne suit pas », se procureraient ainsi, par la force, de quoi subsister. Or, à propos du contingent congolais en Centrafrique, l’on apprend que, par suite d’un conflit de compétence ubüesque (on ne sait trop si la solde est à charge de la RDC, de l’UA ou de l’ONU), les soldats ne sont pas payés non plus ! D’où peut venir alors que des circonstances qu’ils se montrent capables de supporter stoïquement en Centrafrique leur paraissent « justifier » le recours aux pires violences quand il s’agit de s’en prendre à leurs propres compatriotes ?

Bonne lecture !

Guy De Boeck

Souvenir du « joyeux temps des colonies ». Une armée africaine dans « Tintin au Congo »

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Classement des 15 premières armées africaines (document

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)

Le classement est effectué à partir de cinq critères. Chaque armée reçoit une notation qui va de 1 à 5 ; ce qui permet de comptabiliser le nombre de points de chaque armée.

La note est attribuée sur 25.

Il sied de préciser que ces notes sont attribuées en fonction du niveau moyen des armées africaines. Elles seraient donc bien inférieures s’il fallait avoir pour base de référence les

armées de la planète.

D’autre part, il est évdent que d’autres critères auraient donné des résultats différents.

RANG PAYS TOTAL

CRITERES EFFECTIF L OGISTIQUE BUDGET ART DE LA GUERRE STABILITÉ CONOMIQUE ET POLITIQUE

1ER ALGERIE 5 5 5 4 3 22/25

2EME AFRIQUE DU SUD

4 4 5 2 5 21/25

3EME TUNISIE 4 4 4 3 4 19/25

4EME EGYPTE 4 4 4 3 4 19/25

5 tME ANGOLA 4 4 4 4 2 18/25

6EME MAROC 4 4 3 3 4 18/25

1D’après le mémoire « Le BIR et la GP dans la politique de défense et de sécurité du Cameroun. Socioanalyse du rôle présidentiel, des concepts stratégiques et d'emploi des forces » par Hans de Marie HEUNGOUP NGANGTCHO Université catholique d'Afrique centrale - Master en gouvernance et politiques publiques 2011

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7EME NIGERIA 4 4 3 2 3 16/25

8EME LYBIE 4 4 3 3 3 15/25

9EME OUGANDA 3 3 3 3 2 14/25

1O EME

KENYA 3 3 3 3 2 14/25

11 EME SOUDAN 4 3 2 3 2 14/25

12 ÈME

CAMEROUN 3 2 2 3 3 13/25

13 ÈME

RWANDA 3 1 2 4 3 13 /25

14 ÈME

ZIMBABWE 3 2 2 3 1 11 /25

15ÈME GHANA 2 2 2 1 4 11 /25

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Après la débâcle malienne à Kidal : à quoi servent les armées africaines ?

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On dirait que les régimes au pouvoir dans la plupart des Etats africains sont poursuivis par le même signe indien. Une fois aux affaires, au lieu de se mettre à renforcer le système sécuritaire dans leurs pays respectifs, les dirigeants africains passent le plus clair de leur temps à doter leurs gardes prétoriennes rapprochées des moyens conséquents pour les exercices de parade en abandonnant curieusement les véritables corps de la défense des intérêts vitaux de la nation dans un état de délabrement avancé. De sorte qu’au moindre accrochage avec des éléments rebelles, ces gardes prétoriennes disparaissent dans la nature car non formées aux techniques modernes de la guerre. De même, Il a été observé que la majorité des éléments composant ces forces prétoriennes proviennent des milieux socioculturels proches des dirigeants au pouvoir, très exposés et dociles à la corruption et à l’impunité.

Il est tout de même étonnant et scandaleux de constater que mêmes des Etats considérés jusque-là comme des puissances militaires en Afrique se sont avérés incapables de mettre en déroute des mouvements rebelles à connotation confessionnelle. L’exemple le plus frappant est celui de la secte islamique de BOKO HARAM qui est en train de mettre à genoux les contingents de l’armée régulière nigériane alors que ce pays était considéré comme doté d’une des armées les plus puissantes du continent africain.

Comment les dirigeants nigérians ne parviennent-ils toujours pas à éradiquer ce phénomène de BOKO HARAM ? Ce mouvement ne cesse d’humilier chaque jour qui passe un Etat comme le Nigéria tout comme deux de ses voisins, dont curieusement le Cameroun et le Tchad. Deux Etats jusque-là considérés comme possédant des forces armées rompues à l’art de la guerre et disposant des moyens financiers considérables. A ce jour, le Nigéria pourtant crédité l’une des plus grandes puissances militaires du continent apparait de plus en plus comme un géant aux pieds d’argile. Le Cameroun, pour sa part, se révèle incapable de faire face et de prévenir les incursions de ce mouvement islamique contre son puissant voisin occidental. Car, il est de plus en plus évident que les hommes de BOKO HARAM circulent à l’aise dans certaines parties du territoire camerounais où ils se sont permis de prendre des otages, notamment un religieux et les membres d’une famille française qui exploitaient un domaine touristique.

2 Repris au journal Le Phjare du 23 mai.

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Insuffisances des armées africaines

La débâcle de l’armée régulière malienne à Kidal vient de mettre à nu les insuffisances des armées africaines et surtout l’inconscience, pourquoi pas la complicité de certains cercles au pouvoir dans les Etats africains. En République Centrafricaine, les forces armées régulières se sont montrées incapables de tenir face aux éléments de la SELEKA composés en partie des mercenaires venus du Tchad voisin. En RDC, les armées régulières ont toujours été remises en difficultés par des mouvements rebelles. Dont les mulelistes avaient occupé les 3/5 du territoire congolais de 1961 jusqu’en 1965 grâce à l’avènement de Moïse TCHOMBE au pouvoir. Les guerres du Shaba ont démontré les insuffisances de l’armée nationale face à des groupuscules des rebelles composés des anciens partisans de feu Moïse TCHOMBE. Incapables de faire face, le régime de Mobutu a recouru aux éléments des légions françaises et marocaines pour chasser ces rebelles venus de l’Angola voisin.

Ces insuffisances se sont avérées néfastes lors de la guerre entre le RCD et le MLC soutenus par le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi face aux forces régulières soutenues par l’Angola, le Zimbabwe, la Namibie et la Zambie. Une véritable guerre mondiale africaine qui a sévi pendant cinq ans sous des prétextes fallacieux et mensongers véhiculés par le régime du FPR au pouvoir à Kigali. Il a fallu recourir aux armées étrangères pour contraindre les différentes parties au conflit de s’asseoir autour d’une table pour mettre en place un régime politique sui generis pour conduire la transition en vue de l’organisation des élections générales de 2006.

Aujourd’hui, il s’avère que sans la présence militaire de la France, le Mali et ses voisins n’existeraient plus en tant qu’Etats indépendants et souverains. Le terrorisme d’obédience islamique aurait percé cette partie du continent africain jusqu’à atteindre les bords de l’océan Atlantique allant de la Mauritanie jusqu’au Golfe de Guinée.

Remèdes appropriés

Après la défaite des éléments du MNLA suite à l’intervention de l’armée française, les dirigeants de Bamako se sont assis agréablement sur le fauteuil du pouvoir et se sont mis à effectuer des dépenses somptueuses, particulièrement l’achat d’un aéronef splendide pour le chef de l’Etat. Provoquant ainsi la colère des responsables du FMI et de la Banque Mondiale. Cela, au lieu de s’adonner sérieusement aux fondamentaux d’un Etat moderne, notamment accélérer le programme de professionnalisme des forces armées nationales pour en faire un instrument au service de la nation et non des individus. Par ailleurs, les dirigeants africains devraient cesser de se comporter comme si la sécurité de la nation dépendait uniquement des interventions des forces armées étrangères. Tel était le cas en RDC lors des guerres du Shaba et aujourd’hui au Mali. Ils devraient aussi éviter de consacrer le gros des budgets aux contingents de leurs gardes prétoriennes qui se débandent souvent face aux rebelles. Ils feraient œuvre utile en négociant une véritable coopération militaire avec des partenaires expérimentés pour s’occuper de la formation des éléments de l’armée régulière, éviter le tribalisme et la clientèle au sein des forces de sécurité nationale. Bien entendu, il faudrait accorder une attention particulière aux conditions sociales des éléments des services de sécurité nationale, notamment leurs salaires, les camps d’hébergement, les garanties sociales, etc.

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Avis d'un journaliste sur l'avenir de l'Afrique.

3

!

Il arrive dans la vie qu'une conversation banale nous secoue pendant des heures voire des jours. J'attendais tranquillement un ami au terminus d'autobus de Montréal quand un monsieur

d'un certain âge a pris place à mes côtés avant d'engager l'une des conversations les plus enrichissantes de ma vie. Professeur d'études stratégiques dans un institut international, l'homme connaît le continent africain comme le fond de sa poche. Son analyse, son point de vue sur notre avenir, donne froid dans le dos. Et s'il vous plaît, ne sortez pas la rancune du «

colon nostalgique ».

Lisez avec la tête et la raison ce qu'il dit.

Je vous rapporte fidèlement ses constats : « Cela fait maintenant plus de 25 ans que j'enseigne la stratégie. Dans ma carrière, j'ai eu affaire à des dizaines d'officiers et de hauts fonctionnaires africains. Je suis malheureusement obligé de vous dire ceci : du point de vue des études stratégiques, de l'analyse et de l'anticipation, je leur donne un gros zéro pointé.

Nos stagiaires africains sont très instruits, ils ont de belles tenues militaires ou manient le français de manière remarquable, mais, dans les cours, ils ne nous apportent rien. Tout simplement, parce qu'à ma connaissance, dans toute l'Afrique francophone, il n'y a pas un seul centre d'études stratégiques et internationales avec des vrais professionnels à leur tête.

Je vais vous expliquer pourquoi je n'ai aucun espoir pour ce continent. Au moment où je parle, le monde fait face à trois enjeux principaux : l'énergie, la défense stratégique et la mondialisation. Donnez-moi un seul cas où l'Afrique apporte quelque chose. Rien !

Commençons par l'énergie et précisément le pétrole. Tous les experts mondialement reconnus sont unanimes à reconnaître que d'ici 15 à 20 ans, cette ressource sera rare et excessivement chère. En 2020, le prix du baril tournera autour de 120 dollars. C'est conscients de cette réalité que des pays comme les USA, la France, la Chine, le Royaume Uni, etc. ont mis sur pied des

3 Article visiblement de provenance canadienne, repris par Nerrati-Press le 23/08/2012 sans autre mention de son origine.

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task force chargés d'étudier et de proposer des solutions qui permettront à ces nations de faire main basse sur les ressources mondiales, de s'assurer que quoi qu'il advienne, leur approvisionnement sera assuré. Or, que constate-t-on en Afrique ? Les dirigeants de ce continent ne sont même pas conscients du danger qui les guette : se retrouver tout simplement privé de pétrole, ce qui signifie ni plus ni moins qu'un retour à la préhistoire ! Dans un pays comme le Gabon qui verra ses puits de pétrole tarir dans un maximum de 10 ans, aucune mesure de sauvegarde, aucune mesure alternative n'est prise par les autorités.

Au contraire, ils prient pour que l'on retrouve d'autres gisements. Pour l'Afrique, le pétrole ne comporte aucun enjeu stratégique : il suffit juste de pomper et de vendre. Les sommes récoltées prennent deux directions : les poches des dirigeants et les coffres des marchands d'arme. C'est pathétique. Ensuite, la défense stratégique. L'état de déliquescence des armées africaines est si avancé que n'importe quel mouvement armé disposant de quelques pick-up et de Kalachnikov est capable de les mettre en déroute. Je pense qu'il s'agit plus d'armées de répression intérieure que de guerre ou de défense intelligente. Pourquoi ? Parce que, comparées aux armées des nations développées, de la Chine, de l'Inde ou du Pakistan, les forces africaines rappellent plus le Moyen âge que le 21e siècle. Prenez par exemple le cas de la défense anti-aérienne.

Il n'y a quasiment aucun pays qui possède un système de défense équipé de missiles anti- aériens modernes. Ils ont encore recours aux canons antiaériens. Les cartes dont disposent certains états-majors datent de la colonisation ! Et aucun pays n'a accès à des satellites capables de le renseigner sur les mouvements de personnes ou d'aéronefs suspects dans son espace aérien sans l'aide de forces étrangères. Quelle est la conséquence de cette inertie ? Aujourd'hui, des pays comme les Etats-Unis, la France ou le Royaume-Uni peuvent détruire, en une journée, toutes les structures d'une armée africaine sans envoyer un seul soldat au sol...

Rien qu'en se servant des satellites, des missiles de croisière et des bombardiers stratégiques.

A mon avis et je crois que je rêve, si les pays africains se mettaient ensemble, et que chacun accepte de donner seulement 10 % de son budget militaire à un centre continental de recherche et d'application sur les systèmes de défense, le continent peut faire un pas de géant.

Il y a en Russie, en Ukraine, en Chine, en Inde, des centaines de scientifiques de très haut niveau qui accepteraient de travailler pour 3000 dollars US par mois afin de vous livrer des armes sophistiquées fabriquées sur le continent et servant à votre défense.

Ne croyez pas que je rigole. Il ne faut jamais être naïf. Si la survie de l'Occident passe par une re-colonisation de l'Afrique et la mainmise sur ses ressources naturelles vitales, cela se fera sans état d'âme. Ne croyez pas trop au droit international et aux principes de paix, ce sont toujours les faibles qui s'accrochent à ces chimères.

Je pense qu'il est temps de transformer vos officiers (dont 90 % sont des fils à papa pistonnés qui ne feront jamais la guerre et je sais de quoi je parle) en scientifiques capables de faire de la recherche et du développement.

Mais, je suis sceptique. Je crois que ce continent restera enfoncé dans le sommeil jusqu'au jour où le ciel lui tombera sur la tête.

Enfin, la mondialisation. Malheureusement, comme dans tous les autres sujets qui ont fait leur temps, les stagiaires africains que nous recevons sont d'excellents perroquets qui répètent mécaniquement les arguments qu'ils entendent en Occident. A savoir, il faut la rendre humaine, aider les pays pauvres à y faire face. Vous savez, dans mes fonctions, il y a des réalités que je ne peux dire, mais je vais vous les dire. La mondialisation est juste la forme

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moderne de perpétuation de l'inégalité économique. Pour être clair, je vous dirai que ce concept a un but : garder les pays pauvres comme sources d'approvisionnement en biens et ressources qui permettraient aux pays riches de conserver leur niveau de vie. Autrement dit, le travail dur, pénible, à faible valeur ajoutée et impraticable en Occident sera fait dans le Tiers- monde. Ainsi, les appareils électroniques qui coûtaient 300 dollars US en 1980 reviennent toujours au même prix en 2006. Et puisque l'Afrique n'a toujours pas un plan cohérent de développement économique et d'indépendance, elle continuera à être un réservoir de consommation où seront déversés tous les produits fabriqués dans le monde.

Pour moi, l'indépendance signifie d'abord un certain degré d'autonomie.

Mais, quand je vois que des pays comme le Sénégal, le Mali, le Niger, le Tchad ou la Centrafrique importent quasiment 45 % de leur propre nourriture de l'étranger, vous

comprendrez qu'un simple embargo militaire sur les livraisons de biens et services suffirait à les anéantir.

Pour terminer, je vais vous raconter une anecdote. Je parlais avec un colonel sénégalais venu en stage chez nous il y a quelques mois. Nous regardions à la télévision les images de millions de Libanais qui défilaient dans les rues pour réclamer le retrait des soldats syriens de leur pays. Je lui ai demandé ce qu'il en pensait.

Il m'a répondu : « Les Libanais veulent retrouver leur indépendance et la présence syrienne les étouffe ». C'est la réponse typique de la naïveté emprunte d'angélisme. Je lui ai expliqué que ces manifestations ne sont ni spontanées ni l'expression d'un ras-le-bol.

Elles sont savamment planifiées parce qu'elles ont un but. Israël piaffe d'impatience d'en découdre avec le Hezbollah et puisque Tel-Aviv ne peut faire la guerre en même temps aux Palestiniens, au Hezbollah et à la Syrie, son souhait est que Damas se retire. Une fois le Liban à découvert, Israël aura carte blanche pour l'envahir et y faire ce qu'elle veut. J'ai appelé cet officier sénégalais il y a deux jours pour lui rappeler notre conservation. Malheureusement, il était passé à autre chose. Son stage ne lui a servi à rien. J'espère vraiment qu'un jour, les Africains auront conscience de la force de l'union, de l'analyse et de l'anticipation. L'Histoire nous démontre que la coexistence entre peuples a toujours été et sera toujours un rapport de force. Le jour où vous aurez votre arme nucléaire comme la Chine et l'Inde, vous pourrez vous consacrer tranquillement à votre développement. Mais tant que vous aurez le genre de dirigeants que je rencontre souvent, vous ne comprendrez jamais que le respect s'arrache par l'intelligence et la force.

Je ne suis pas optimiste. Car, si demain l'Union Africaine ou la CEDEAO décide de créer un Institut africain d'études stratégiques crédible et fiable, les personnes qui seront choisies se précipiteront en Occident pour apprendre notre manière de voir le monde et ses enjeux. Or, l'enjeu est autre, il s'agit de développer leur manière de voir le monde, une manière africaine tenant compte des intérêts de l'Afrique. Alors, les fonctionnaires qui seront là, à statut diplomatique, surpayés, inefficaces et incapables de réfléchir sans l'apport des experts occidentaux se contenteront de faire du copier-coller, ce sera un autre parmi les multiples gâchis du continent. Avant que vos ministères des Affaires étrangères ne fassent des analyses sur la marche du monde, ils feraient mieux d'en faire d'abord pour votre propre « intérêt ».

O.S. (journaliste, Montréal) : Veuillez transmettre ce message aux amis et connaissances africains et à tous ceux qui se soucient du réveil de l'Afrique.

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Paras burkinabe

Pourquoi les armées africaines sont-elles des armées de pacotilles ?

Par Africanglobe

Les conflits au Mali et au Congo ont encore une fois confirmé les craintes sur la façon dont sont mal équipés, mal commandés, mal formés et détestées la plupart des armées

africaines.

Le général Carter Ham chef de l’AFRICOM - le commandement militaire américain pour l’Afrique - n’a pas mâché ses mots, quand il a informé le Think-tank Homeland Security Policy Institute, basé à Washington, à propos de la situation dans les deux pays le 3 Décembre 2012. Il a exprimé son scepticisme sur la capacité d’une force africaine commune pour mener avec succès une opération militaire dans le nord du Mali. Ham a déclaré que les quelques armées opérationnelles sur le continent n’avaient été formés et équipés que pour les opérations de maintien de la paix et non la guerre. En d’autres termes, si l’Occident ne peut pas intervenir- ce qui, dans sa forme actuelle, n’est ni faisable ni souhaitable – il ne se passera rien. Il s’agissait d’une analyse factuelle, mais cruelle.

La défaite de l’armée malienne qui a fui Kidal, Gao et Tombouctou en moins de trois mois après l’arrivée des envahisseurs arabes, laissant leurs armes et bagages, est un bel exemple. Après 50 ans d’indépendance, les armées d’Afrique francophone n’ont pas réussi à défendre leur propre territoire national. L’image la plus choquante de la faillite militaire qui vient à l’esprit est celui de la République démocratique du Congo.

Les armées africaines, un film d’horreur

La chute de Goma le 20 Novembre 2012, a vu un troupeau d’agents égarés en uniforme de l’armée congolaise, aspiré dans la guerre confuse, à la tête de leurs soldats sur la route de Bukavu.

Une masse folle de soldats faibles marchait le long du chemin hors de la ville, les bras chargés de butin arraché sous l’influence de l’alcool et de chanvre, dépourvue de discipline.

Ces naufragés déballés de visages hébétés de fatigue, en grattant le sol avec leurs bottes, leurs

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baskets ou des tongs et des casques de sport, présentait plus une menace latente pour les réfugiés civils, au sein des quelles ils se mêlaient. C’est une image qui parle de la situation de toute une nation.

De Bamako à Kinshasa, après avoir chuté - mais prédateurs - les armées ont suscité la terreur la colère, l’amertume, le sarcasme et parfois, c’est au tour de tout le pays de subir une sorte de castration symbolique. Le cas de ce film d’horreur continue 15 ans, représentant des soldats saccage sur saccage, détruisant ce qu’ils sont censés protéger, dans les deux rives du Kivu.

En 1996 et 1997, chaque ville a connu des pillages des anciennes Forces Armées zaïroises (sous le défunt Président Mobutu Seseko) pendant leur retraite désespérée.

En Afrique centrale, la moindre attaque de la rébellion voit les rebelles repousser les soldats d’élite du pays aux portes de la capitale.

En Ouganda, une poignée de tueurs rebelles de la résistance du Seigneur (LRA) et leur chef Joseph Kony ont joué à cache-cache avec les bataillons de l’armée régulière qui ont été dans leur quête depuis des années dans la sous-région.

En Côte d’Ivoire, la sécurité de Laurent Gbagbo n’a jamais réussi à reprendre le contrôle de la moitié nord du pays et de la nouvelle armée du pays, sous la présidence de M. Alassane Ouattara, les forces républicaines ne sont que de nom. Sur le terrain, l’armée est loin d’être unie.

En Congo-Brazzaville, après cinq mois de guerre civile en 1997 les forces armées loyalistes n’ont pas su saisir les quartiers nord de la capitale, avant d’être enlevé par la milice.

Ces armées remarquablement incompétentes - sous le feu ne le sont pas au cours de leurs cérémonies fastueuses – elles manquent souvent de savoir faire, comment sous-traiter leurs lignes de front aux auxiliaires incontrôlés : Maï-Maï en RD Congo, Ganda Koy et- Ganda Izo-au Mali, Libériens et Dozos en Côte d’Ivoire, au Soudan Janjaouid ...

Suspicion

La raison de cet échec collectif n’est évidemment pas en raison de la qualité intrinsèque des troupes, ou de la formation de leurs officiers, dont la plupart sont souvent des diplômés de certaines des meilleures écoles militaires. Outre la logistique et des moyens adéquats, ce dont la plupart d’entre eux manque sont la motivation et la fidélité à la mission qui leur sont confiées.

Combattre sans savoir pourquoi, couplé avec le manque de respect et le soutien des dirigeants politiques sont des handicaps rédhibitoires. Au Mali, comme dans la République démocratique du Congo, les militaires étaient convaincus d’avoir été poignardé dans le dos, et en conséquence leur obsession de groupes dissidents a été encouragée comme une compensation pour leur humiliation. Ces armées se méfient de l’État et l’État se méfie d’eux, à tel point que même certains chefs d’état major et des chefs d’État distribuent des armes avec une avarice extrême, de peur qu’ils ne se retournent contre eux. Mais la gouvernance est ce qui importe, et dans ce domaine, l’Afrique a encore un long chemin à parcourir.

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LES 10 ARMÉES AFRICAINES LES PLUS NULLES

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Les crises actuelles en RDC, au Mali et en RCA ont mis en évidence ce que tout le monde savait déjà : la calamité que représentent les armées pour l’Afrique francophone. Mal équipées, mal commandées, mal recrutés et mal entraînées... Ils sont actuellement la source des troubles socio-politiques que connait le continent noir actuellement.

En effet, si les armées africaines étaient opérationnelles et redoutables sur le terrain, il n’ y aurait pas eu tous ces conflits qui surgissent l’un après l’autre sur le continent. Et c’est toujours du « Déjà Vu », l’armée régulière va battre en retraite, laissant le pouvoir en place basculer et ainsi de suite la roue tourne en Afrique, RDC, Congo-Brazzaville, Rwanda, Côte d’Ivoire, RCA…C’est toujours la rébellion qui prends le dessus sur l’armée régulière.

Ces armées africaines ne sont pas seulement composées de militaires incompétents, mais aussi des bandits de la pire racaille dont le port de l’uniforme et de l’arme est devenu une source importante de rentrée financière par divers acte de banditisme et piraterie.

Des para commandos du Congo-Brazzaville

4 Article repris au site El Cubano qui, comme son nom ne l’indique vraiment pas, est congolais de Brazzaville. Il gfaut tenir compte de ce que ce textge a été écrit en août 2013. L’auteur, d’autre part, numérote ses paragraphe suivant une arithùétique très personnelle, que nous avons respectée/

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Dans cet article nous allons voir les dix pires armées africaines classées par ordre descendant.

10- Les Forces armées Nigériennes(Niger)

Soldats nigériens

L’armée nigérienne, avec un peu plus de 10 000 hommes, est une petite force si l’on tient compte de la taille du pays et de la situation sécuritaire tendue que connait la région.

C’est une bourgade de soldats qui composent des unités logées dans des garnisons aux

alentours de la capitale Niamey. Malgré l’apport de l’aide logistique française et américaine pour lutter contre AQMI, il reste encore beaucoup à faire pour inculquer les valeurs de bravoures à des soldats habitués à camper avec familles et vivres dans des installations militaires.

Étant le voisin du Mali le plus proche de la zone conflictuelle, le Niger n’a pas apporté le soutien militaire décisif que son voisin attendait. Ils n’ont commencé à mobiliser leurs troupes qu’après l’arrivée des premiers contingents tchadiens à leurs frontières.

9- Forces armées du Sénégal

Sur le papier, l’armée sénégalaise parait redoutable, très structurée et organisée. Avec un peu plus de 18 000 effectifs, elle est constituée d’une armée de terre, une armée de l’air et une importante flotte marine. Cependant, sur le plan opérationnel elle a toujours fait montre d’une inefficacité inquiétante. D’abord dans le conflit casamançais où elle peine à contrôler et imposer son autorité face à une centaine de maquisards indépendantistes qui sont actifs dans la jungle.

L'armée sénégalaise en Casamance

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En 1998, pourtant soutenue par une forte logistique française, elle a été taillée en pièce par une armée bissau-guinéenne sous-équipée.

En 1989, le Sénégal et son armée ont fait tête basse lors du conflit avec la Mauritanie.

L’État-major de l’armée sénégalaise avait fait forte pression sur l’ancien président Abdou Diouf pour assouplir sa position et éviter ainsi une guerre. C’est une situation déplorable qui a contribué à renforcer la brimade et la discrimination contre leurs « frères » noirs (les Soninkés) de la Mauritanie. C’est un peu comme lorsque la France et le Royaume Uni avaient abandonné la Pologne à son triste sort face à l'invasion des troupes d'Hitler.

Le problème est qu’en Afrique, les militaires veulent gagner des bons salaires, mais ne veulent pas mourir pour leur métier.

8- L’armée camerounaise

Ici nous sommes dans une situation similaire à celle du Mali. Souvent la stabilité d’un pays en matière de crise politique laisse croire la présence d'une forte force de sécurité. C'est seulement après l’apparition d’un conflit que tout le monde se rend compte des mythes et réalités de l'armée régulière.

Dans le cas du Cameroun nous sommes en présence d’une armée surpayée (fait rare en Afrique), avec des salaires versées aux militaires et policiers nettement supérieurs aux fonctionnaires. Toutefois, l’Africain plus tu lui donnes de l’argent, plus il devient paresseux.

C’est ce qui arrive avec la situation d’insécurité permanente qui sévit au Cameroun, sur les routes nationales, en particulier dans les régions frontalières du Nigeria, du Tchad et de la RCA. Des bandes armées y sévissent impunément et parfois elles sont mêlées aux membres des forces de l’ordre.

Des officiers camerounais à Bakassi

Les militaires camerounais sont certes bien payés, mais mal équipés et mal entrainés.

Comme partout en Afrique, c’est aussi le refuge des malfrats et ratés de la société. Voilà tout le cocktail pour en faire une pâle copie de l'armée malienne en Afrique centrale.

Au Cameroun, tout le monde semble être suspendu à l’Après-Biya. Les gens se demandent si ce vieux système de complaisance suffira pour préserver le pays d’une guerre civile ou encore d’une invasion du Nigeria voisin pour la très convoitée péninsule pétrolière de Bakassi.

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1-L’armée malienne(Mali)

Notre triste record Guinness est malheureusement détenue par le Mali, avec son armée qui a fondu face à quelques centaines d’islamistes plus ou moins organisés.

Disons-le bien que beaucoup d’autres armées des pays francophones d'Afrique noire auraient pu occuper cette place. Mais le cours des évènements, venu de la crise politique, a voulu que ça soit le Mali.

L'armée malienne, invitée à défiler aux Champs Élysées, a perdu tout son crédit devant sa population et le reste du monde.

Là aussi c’est le vieux système complaisant de politiques corrompus qui en est la cause. Les régimes précédents du Mali n’ont jamais pensé à nommer les meilleurs officiers à la place qu’il fallait. Aussi les énormes dépenses qui sont attribuées à la défense vont généralement dans les titres des salaires, primes et avantages sociaux de militaires, au lieu de penser à des vrais programmes d’entrainement en temps de paix.

Tout comme l’armée de la RDC, au Mali c’est aussi une question de culture. Les gens voyaient l’armée comme une organisation vache à lait, qui sert de refuge aux chômeurs ou à des cadres en quête de bons salaires, mais avec des défis moins exigeants. Du coup, au moment des premiers jours du conflit il n’était pas rare de voir des militaires se sauver avec tous les membres de la famille au lieu d’aller à la caserne.

L’armée malienne a toujours été bien assistée. Depuis plus de 20 ans elle a bénéficié de programmes de formation de la part de la France. Depuis l’apparition de la menace islamiste en Afrique, elle reçoit une aide logistique et instructive importante de l’armée

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américaine. Mais les gens se demandent où est parti tout ce patrimoine financier et logistique supposé aider l’armée malienne?

Des officiers maliens détendus, alors que la situation du pays est tendue.

Au-delà des résultats désastreux sur le front, c’est plutôt l’attitude du soldat malien qui a choqué plus d’un observateur. En effet, il n’était pas rare de voir des images de la télé qui montraient des militaires maliens assis au repos sur des bancs près des zones de déploiement, ou encore ils étaient dans des postures indignes de militaire. Ils avaient tous l’air de badauds en train de regarder les soldats français se redéployer.

En plus de la mauvaise posture, il y’a aussi l’éthique du soldat. On a vu trop de louanges envers les troupes françaises de la part des officiers maliens, trop de louanges, trop de poésie et de respect envers l'armée française, que des fois ça devenait agaçant et ridicule…

Dis-donc, Maliens, êtes-vous des militaires au service du pays, ou simplement des griots polygames?

4- Les Forces Armées Togolaises(Togo)

Une autre petite armée qui ne sert à rien si ce n’est de vider ses munitions sur son propre peuple. Les soldats togolais sont grands et corpulents en général, mais avec très peu de bagages intellectuels pour mener des missions militaires offensives. Ils se sont plus illustrés dans des missions de paix internationales à caractère protocolaire et administratifs. Le Togo a été l’un des fervents pays de la CEDEAO qui exigeaient de l’aide financière comme condition pour participer à la force africaine de libération du Mali.

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Une parade l'armée togolaise.

Au niveau national, il n’y a rien à signaler à part des réprimandes de manifestations dans le bain de sang et des actes pillages des militaires qui ont lieu régulièrement pour des revendications de primes et salaires.

3-Les Forces armées centrafricaines (FACA)

Si nous devons considérer les forces armées comme une malédiction pour l’Afrique, nous devrions déduire que la Centrafrique est un pays maudit des Dieux.

Les ex-maquisards Selekas sont devenus des membres de l'armée régulière en RCA.

Depuis 1996, la roue tourne en RCA. Les mêmes événements se reproduisent en ne changeant que les acteurs plus ou moins manipulés par le Tchad. Mutineries, rébellion, Coup d’État, pillages, assassinats et viols répétés tel est le sombre tableau que connait ce pays.

Dans cette cacophonie, on retrouve une armée déloyale aux institutions de la république, indisciplinée, irresponsable et surtout lâche (l’armée centrafricaine ne combat jamais). Le dernier évènement en date, est la fuite de l’ancien président François Bozizé en mars 2013. Il a été chassé du pouvoir par une bande de centaines de miliciens du mouvement dit Seleka.

Depuis, c’est l’impasse et la situation humanitaire et sécuritaire ne cesse de se détériorer.

Des enfants-Seleka en patrouille

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Le nouveau président, Michel Djotodia vient d’ordonner le brassage entre ses anciens éléments (la Seleka) et la FACA comme première solution. Mais bon, là aussi il s’agit des bandits qui vont se regrouper avec d’autres bandits. La RCA ne changera jamais, sauf si ils font appel à la recolonisation française.

2- LES FARDC (République Démocratique du Congo)

Les FARDC de la RDC

Les Forces de la République Démocratique du Congo représentent la calamité et la honte qui minent le Congo depuis bientôt de 20 ans. Pourtant elle parait très impressionnante sur le papier, avec ses 70 000 hommes et la centaine des généraux. Mais le problème est que c’est une armée qui ne combat presque pas. À l’approche de l’ennemi, elle bat simplement en retraite, non sans se livrer à des actes de pillages et de viols sur la population civile.

Dès son arrivée au pouvoir, l’ancien président Laurent Désiré Kabila avait promis d’amener les effectif de l’armée à six cents mille hommes. Le but était d’en faire la plus grande et puissante armée de l’Afrique noire, même devant celle du Soudan et du Nigeria.

Mais il n’aura pas eu le temps de le faire, puisque lui-même assassiné par des éléments de cette même armée après seulement trois ans de pouvoir.

Aujourd’hui la situation sur le terrain est catastrophique. Les pays voisins comme l’Ouganda et le Rwanda interviennent et créent des groupes armées sur le territoire congolais comme bon leur semblent. L’Angola s’est même permis d’occuper de force des localités diamantifères appartenant au Congo. Le gouvernement n’a pas bougé d’un seul doigt pour ne pas fâcher le seul allié fiable et assez puissant pour le protéger des prétentions territoriales rwandaises et ougandaises.

À côté de cela, nous assistons aussi à la prolifération des groupuscules armées dans l’Est du pays. Les experts estiment à une trentaine les différents groupes qui occupent le Nord-Kivu. Il y a diverses forces maï-maï qui, à l'origine, sont des milices paysannes autochtones. Il y a les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), les ex-rebelles hutus rwandais, il y a aussi différents groupes de rebelles ougandais et bien entendu il y a le fameux M23, le groupe de soldats rebelles qui mènent la vie dure au gouvernement congolais depuis 2012. Le M23, qui est la principale force armée dans la région, est implanté au nord dans la zone de Rutshuru, Bunaga, et occupe des positions aux portes de Goma.

On soupçonne le Rwanda de lui fournir un appui logistique important. Aujourd’hui, l’espoir de tous les Congolais semble se porter sur nouvelle brigade d'intervention de l’ONU.

Cette brigade sera composée essentiellement des soldats tanzaniens. Aura-t-elle les moyens

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logistiques et tactiques pour venir à bout de ces groupes armés ?

Les leaders du M-23, casse-tête de l'armée congolaise.

La Tanzanie a toujours possédé un bon programme de service militaire obligatoire pour sa population. Son armée régulière et sa réserve, de plus de deux millions d'hommes et femmes, comptent parmi les plus professionnelles et efficaces du continent, surtout après sa victoire sur l’Ouganda d’Idi Amine Dada. Mais la situation a beaucoup changé depuis. Les Congolais, eux-mêmes, doivent prendre conscience que personne d’autre ne viendra combattre férocement à leur place. Des volontaires étrangers viendront sûrement pour se faire une bonne paye au Congo, mais pas pour y mettre leurs corps et âmes.

Il y’a eu plusieurs missions étrangères pour tenter d'aider l’armée congolaise à redevenir cette armée combattive qui s'étaient distinguée à l’époque des guerres mondiales au service de la Belgique.

La Belgique avait envoyé deux missions de formation : l’une à Kisangani et l’autre à Kindu. Mais ça n’a pas donné des résultats escomptés. Il y’a eu aussi l’aide angolaise au Bas- Congo qui n’a pas marché.

L'armée tanzanienne en action aux Comores. Elle est attendue en RDC avec urgence.

Nous pensons que c’est d'abord un problème culturel. Il faut essayer de comprendre la culture du Congolais, ses désirs, ses valeurs, avant de l’aider à devenir un meilleur combattant qui va tout offrir pour son pays.

Sincèrement, ça fait plusieurs années que nous crions tous sur cette toile à propos d’un service militaire obligatoire au Congo. Il faudra que tous les jeunes congolais âgés de 18 ans, garçons et aptes au service militaire, aillent recevoir une instruction militaire et idéologique

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de 12 mois. Cela ne devrait pas une option, mais une clause de NON-NEGOCIATION pour la souveraineté du pays.

Des militaires de la FARDC en mauvaise posture.

7- Forces Armées Congolaises (Congo-Brazzaville)

Une autre petite armée d’environ 19 000 effectifs, qui incluent des forces de sécurité, des sapeurs-pompiers et des policiers.

Les FAC sont une sorte de refuge de tous les petits bandits de la société, des anciens membres des milices privées, des chômeurs, des pillards et aussi des parents du village du président de la république.

Une caricature décrivant le quotidien du militaire congolais de Brazzaville

Les explosions du camp du régiment blindé de Mpila(nord de Brazzaville), en mars 2012, ont dévoilées aux Congolais les réalités d’une armée mal équipée, mal entrainée et irresponsable. Lors de cette tragédie, les militaires étaient incapables de secourir les populations, manquant des vivres, des tentes, de l'expertise et même des kits de premier soin pour apporter les premiers secours aux victimes. Leurs homologues du Maroc et du Gabon leur ont apporté des tentes et leur ont appris comment les monter rapidement. Les militaires sud-africains leur ont même appris comment construire des latrines d’occasion pour ce genre de situation.

Pire, les militaires congolais ont mal paru lorsqu’un groupe d’une centaine de soldats a profité des évènements pour se livrer à des actes de pillages dans la ville. Ils réclamaient une augmentation de salaire, alors qu’on n’avait même pas encore fini d’identifier et d’enterrer les

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victimes de la tragédie. Bref, toute une humiliation pour le président Sassou qui veut offrir ses bons offices pour amener la paix en RCA et en RDC.

Président Sassou, l’on ne peut pas jouir d’un prestige diplomatique lorsqu’on est chef d’État d’une armée pourrie. Les protagonistes des conflits préfèrent écouter un leader qui possède des moyens financiers et militaires capables de mobiliser une force de 2000 hommes, à portée de main, capable de s'interposer de force.

6- Les Forces armées du Burkina Faso(Burkina Faso)

Une petite armée de 6 000 hommes environs, appuyée d’une milice populaire de 45 000 hommes tous équipés de fusils soviétiques et chinois. Mais là aussi on est loin de l’époque de la révolution du Faso prônée par Thomas Sankara, l’époque de la guerre des « 5

» jours contre le Mali(du 25 au 30 décembre 1985).

L’armée du Burkina Faso actuelle est minée par l’indiscipline, l’oisiveté et le sous- entrainement. Elle a connu de nombreuses mutineries en 2011. Lors de ces mutineries, c’est souvent la population qui en fait les frais, avec des magasins saccagés et pillés, des passants qui se sont vus dépouillés de leurs objets personnels (argent, téléphones portables, passeports etc.).

Ici aussi nous sommes dans la même situation du Mali, avec un système miné par l’usure et la complaisance. Le jour qu’une rébellion armée apparaîtra, elle prendra le dessus rapidement comme ça se passe partout en Afrique.

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RDC : les soldats congolais sans solde en Centrafrique

Soldat congolais des FARDC en 2012 – Creative Commons (cc) MONUSCO (Myriam Asmani)

par Christophe RIGAUD

Depuis 4 mois, les soldats congolais intégrés au sein de la force africaine en Centrafrique vivent sans salaire, dans des conditions précaires. Une situation ubuesque alors que le contingent congolais pourrait faire partie de la future mission des Nations- unies.

Les FARDC stationnés en République centrafricaine (RCA) sont-ils abandonnés ? Selon une source centrafricaine proche des autorités de Bangui, les 850 soldats congolais et les 150 policiers présents en Centrafrique dans la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misac) n’ont pas perçu leurs soldes depuis près de 4 mois. Ironie du sort pour cette source, les soldats congolais « font un excellent travail au sein de la Misca et sont très appréciés des Centrafricains« .

Surveillance des anciens Séléka à Bangui

Depuis le retrait mi-avril des troupes tchadiennes de la Misca, les soldats de la République démocratique du Congo (RDC) composent le gros des troupes africaines en RCA et se retrouvent en première ligne. Les FARDC constituent désormais une pièce maîtresse du dispositif sécuritaire déployé en Centrafrique aux côtés des 2.000 soldats français de Sangaris.

Une compagnie congolaise est stationnée à Bangui, en charge de la surveillance des anciens éléments de la Séléka restés dans la capitale et encore armés. Les autres soldats sont basés à Bossangoa, Bria, Mobaye ou Batangafo, où ils ont remplacé les éléments tchadiens qui se sont retirés de la Misca.

Une neutralité dans le conflit

En Centrafrique, les soldats congolais ont une bien meilleure image que dans leur propre pays. Il faut dire que ce sont des troupes d’élites, les meilleures dit-on, qui ont été envoyées en RCA. « Lorsqu’ils stationnaient dans le quartier Fatima, où ils ont été

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remplacés par des Burundais, explique notre source centrafricaine, la population n’a cessé de les réclamer« . Contrairement aux Burundais, accusés par la population de soutenir « les musulmans« , « les Congolais affichent une neutralité autant vis à vis des anti-balakas que des ex-Séléka« , constate ce conseiller.

« Ils vivent en revendant les packs d’eau de la Misca »

Pourtant, les soldats congolais vivent dans des conditions « plus que précaires » en Centrafrique. En témoigne notre source proche de la présidence centrafricaine : « pour l’instant, ils n’ont pas encore touché la moindre solde. Cela fait 4 mois qu’ils sont en Centrafrique et ils n’ont qu’une seule tenue militaire. Ils n’ont pas de rechange, pas de télévision, ils dorment à même le sol et n’ont que 3 ou 4 vieilles Jeeps pour les interventions.

L’armement est aussi très sommaire : ce sont essentiellement de vieilles Kalachnikovs. Les militaires n’ont pas d’argent pour acheter des crédits téléphoniques. Le service du renseignement du bataillon n’a pas d’abonnement téléphonique. Ils sont obligés d’acheter des petits crédits de 1000 F CFA pour téléphoner à ceux qui sont sur le front. Ils vivent en revendant aux Centrafricains les packs d’eau qu’offre la Misca (2.000 F CFA) pour pouvoir s’acheter des cigarettes ou des crédits téléphoniques. C’est un peu la honte« , conclut-il.

« Les soldes incombent à la Misca » selon Kinshasa

Un ancien officier congolais, présent en Centrafrique, s’est ému de la situation de ses ex-collègues. Il a décidé de contacter le Vice-premier ministre en charge de la Défense nationale, Alexandre Luba Ntambo, ainsi que le Chef d’Etat major général, qui a donné pour toute réponse que « la RDC était un pays post-conflit« . Pour Alexandre Luba, « il ne revient pas à la RDC de payer ses soldats, mais cela incombe à l’Union africaine« . Selon cet ancien officier congolais, la Misca aurait demandé à la RDC d’ouvrir un compte bancaire pour ses soldats en Centrafrique, ce qui aurait été fait. Il ne resterait plus qu’à la Misca de régulariser la situation. Concernant le manque de matériel et de logistique, le Vice-premier ministre congolais affirme « ne pas être au courant de la situation« .

Les FARDC futurs casques bleus ?

La révélation des conditions exécrables dans lesquelles travaillent les soldats congolais en Centrafrique tombe au plus mauvais moment. Les autorités centrafricaines, la France et désormais les Nations-unies qui préparent l’envoi de casques bleus en RCA, ont besoins de nouvelles troupes africaines pour composer leurs contingents. Et depuis la semaine dernière, la capitale centrafricaine renoue avec la violence après l’attaque de l’église Notre-Dame de Fatima. La Centrafrique pousse donc la communauté internationale pour que la RDC puisse intégrer la mission de l’ONU. François Hollande souhaite également que la RDC s’implique davantage dans la crise centrafricaine en augmentant le nombre de ses soldats. En contre- partie, la France devrait user de son influence au Conseil de sécurité pour la RDC fasse partie intégrante de la future mission des Nations unies en Centrafrique prévue à l’automne, mais plus vraisemblablement fin 2014.

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RDC — Une hyper-militarisation suspecte de la Garde Présidentielle

Par Jean-Jacques Wondo/ DESC

Dans ses récentes publications, DESC a fait état d’une acquisition d’un lot important d’armes et de matériels militaires pour les FARDC. Dans cette affaire de livraison d’armes, les premières personnes habilitées à jouer un rôle de premier plan ont été tout bonnement mises à l’écart. Il s’agit du ministre de la Défense, Alexandre Luba Ntambo et du Chef d’état-major général des FARDC, le Général d’armée Didier Etumba Longila.

Comme nous le mentionnions également dans une analyse sur les personnalités politiques à tenir à l’œil en 2014[1] : l’impression générale qui semble caractériser l’année 2014 est que sur les plans politique et sécuritaire, la RD Congo entre dans une période d’équilibre instable. La période du cycle électoral 2014-2016 qui s’annonce sera le levain qui fera monter la tension politique et le risque de la généralisation des violences qui caractérisent toutes les élections au Congo. DESC semble ne pas s’être trompée lorsque plusieurs sources proches des services de la présidence de la République nous font état d’une militarisation anormale et inquiétante de la Garde Républicaine (GR), la Garde prétorienne présidentielle.

Cela rejoint également les inquiétudes émises récemment par l’analyste Boniface Musavuli dans son analyse intitulée, RD Congo – 2016 : Cette élection vaut-elle la peine ? L’analyste, sur base de tristes expériences électorales passées, ironise : « On aimerait tellement que 2016 fasse exception, mais l’affaire est déjà mal engagée. Trop de paramètres échappent au contrôle des électeurs…2016 va-t-il différer de 2006 ? Difficile de se prononcer a priori. Tout ce qu’on sait est que le ciel a déjà commencé à s’assombrir…

Assuré d’avoir la haute main sur la violence d’Etat au Congo, Kagamé est maintenant certain que le prochain Président congolais lui fera allégeance (sinon ?…) ou que Kabila sera maintenu au pouvoir suivant le scenario brutal de 2011 (on ne change pas une recette qui marche). »

En effet, c’est évidemment autour de l’argumentaire sécuritaire que M. Musavuli partage son pessimisme sur l’avenir électoral du Congo et c’est dans la même foulée que DESC entend apporter d’autres informations convergentes à la thèse de Musavuli.

Acquisition d’un lot important du matériel militaire pour la GR

Des sources maritimes congolaises du port de Boma et de la Garde républicaine ont signalé à DESC l’arrivée, depuis le 24/02/2014, d’un important premier lot de 50 véhicules blindés de marque russe Gaz-2330 Tigre (Voir Photos ci-dessus et ci-contre) sur un total

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de 200 véhicules achetés en Russie. Ces engins militaires sont actuellement stationnés à Kibomango, où étaient déployés les éléments du 321ème bataillon de réaction rapide formés par les instructeurs belges. Une unité qui, en 2011 et 2012, est restée stationnée à Kinshasa pour protéger le président en cas de soulèvement populaire au lieu d’être déployée à l’est pour combattre le M23.

Une équipe d’instructeurs russes a été dépêchée sur les lieux pour former les unités de la GR, il s’agit précisément du Régiment Sécurité et Honneur (RSH) qui est chargée de l’escorte présidentielle. Cette unité, selon nos sources de la GR, est composée de trois bataillons (Ndlr. entre 600 à 900 hommes par bataillon). Six véhicules blindés de type Tigre sont déjà affectés à l’escorte présidentielle. Ceux qui suivent les déplacements présidentiels ces derniers temps à Kinshasa peuvent le constater.

Les instructeurs Nord-Coréens sont actuellement à Mbakana (dans la partie est de Kinshasa vers le plateau des Bateke) où ils recyclent le bataillon missiles de la GR. Un bataillon commandé par le lieutenant-colonel Mpanga (un Mulubakat). Il s’agit d’une unité qui fait partie du régiment d’artillerie de la GR et qui dispose dans son d’armement les missiles sol-sol russe de type Scud-C et Frog-7. Ce bataillon de la garde présidentielle possède également une panoplie de missiles sol-air Qam7/8/9/13/14 ainsi que des Buk-5 Thor.

La RDC n’entretient pas de coopération militaire officielle avec la Corée du Nord et n’a pas une mission militaire permanente nord coréenne en RDC. La présence des Nord- Coréens à Kinshasa est par conséquent très discrète. Ils procèdent à des brefs modules de formation des unités d’élite de la GR afin d’échapper à la vigilance des autres partenaires militaires de la RDC. Périodiquement, la Corée du Nord détache en RDC un peloton (environ 30 hommes) de commandos spéciaux pour encadrer et conseiller le régiment sécurité et honneur (RSH) de la GR. Durant leur séjour à Kinshasa, ils sont généralement logés dans une concession présidentielle située à Ngaliema, autrefois connue sous l’appellation de Camp Gulf, sur la route menant vers Matadi.

S’agissant de la cargaison maritime des armes ukrainiennes vendues aux FARDC, DESC vient d’être informée, sauf changement de dernière minute, que les navires accosteront à Boma le 17 mars 2014. Au niveau des autorités militaires responsables de ce dossier à Kinshasa, les ordres de mission sont déjà signés pour que les chauffeurs du corps logistique aillent réceptionner le matériel à Boma pour les acheminer à Kinshasa. Une partie du convoi sera transporté par route et l’autre atteindra la capitale par la voie ferroviaire. Une unité d’élite de la Garde présidentielle est chargée de leur escorte jusqu’à la destination finale.

En analysant les missions légales de la GR, DESC s’inquiète de cette militarisation qui présage un avenir sombre pour la RDC lorsqu’on compare la manière dont cette unité s’est comportée en période électorale de 2011 ou encore récemment lors des événements du 30 juin à Kinshasa, Katanga et Kindu. Une intervention de la GR, qualifiée par plusieurs sources de massacre, qui ressemblait à une sorte d’exercice de manœuvre synchronisé dans le but de semer la panique auprès de la population. Car lors de ces événements, seuls les éléments de la GR sont intervenus principalement, là où la loi exige l’intervention policière dans un premier temps.

En effet, l’article 114 de la loi organique portant organisation et fonctionnement des FARDC prévoit : « La Garde Républicaine est une unité des Forces armées ayant pour mission d’assurer : – la garde, la protection du Président de la République et les hôtes de marque de la République ; – la sécurité des installations présidentielles ; – les escortes et les honneurs à l’échelon de la Présidence de la République. »

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Et pourtant dans un pays confronté à une insécurité quasi généralisée, malgré la défaite du M23, on constate que la haute hiérarchie politique et militaire préfère mieux équiper la GR au détriment du reste de l’armée. Et pour assurer la sécurité dans plusieurs coins du pays, c’est à la MONUSCO que les autorités continuent à faire appel. Cet équipement inquiétant de la GR contraste avec les images féodales et pathétiques des FARDC lors des affrontements contre le M23 en 2013, où les troupes congolaises progressaient à pied, en colonnes simples, sur des dizaines de kilomètres avec leurs armes et bagages en mains.

Exhiber ses muscles en 2014 pour amener tout le monde au pas en 2016 ?

C’est ce que DESC déduit des intentions du cercle présidentiel. Une thèse confirmée par des sources proches du chef de l’État congolais qui expliquent à DESC que l’intention du régime est de faire une démonstration de force comme le 30 juin 2010 lors de l’impressionnant défilé militaire qui marqua l’apothéose du cinquantenaire de l’indépendance du Congo. Si avant le 30 juin 2010, les assassinats de Chebeya et Bazana ont notamment pour signification de lancer un message clair aux dissidents en vue des échéances électorales de 2011, les événements tragiques de décembre 2013 et d’autres à venir s’inscrivent également dans la même dynamique d’intimidation populaire dans une perspective de prolongation du mandat présidentiel en 2016.

C’est ainsi que les matériels militaires ukrainiens, commandés récemment et qui doivent arriver en fin de semaine du 8 mars, si l’itinéraire et le chronogramme initiaux restent inchangés, seront exhibés lors du grand défilé militaire prévu le 17 mai 2014. Un impressionnant défilé militaire qui mobilisera 20.000 soldats. Selon les indiscrétions de l’entourage présidentiel, « le boss promet d’effrayer la communauté internationale ainsi que le peuple congolais, en exhibant publiquement le volume d’armement, même des armes secrètes achetées en Russie est qui sont arrivées par avions cargo gros porteur Antonov 124 Condor en pièces détachées. Il s’agit de missiles sol-sol Scud-C et Frog -7 ainsi que des missiles sol-air Buk-5 Thor qui sont montés sur place en RDC par des techniciens russes » Pour rappel, La GR dispose également des matériels militaires très performants comme les chars de combats T-72/80 avec canons de 125 mm optimisés avec télémètre laser et blindages millefeuilles donc résistants aux roquettes RPG-7. Elle a également dans son dispositif de défense antichars des blindés BMP-3 équipés de canons de 73 mm coaxial c’est- à-dire à capacité de tirs rapides électriques alors que les autres unités de l’armée de terre ne disposent que des BMP-1 avec canons de 73 mm manuel. La GR dispose en outre des véhicules blindés de fabrication tchèque M 53/59 de type Praga avec double canons de 57 mm de la GR. C’est un type de véhicule blindé à roue tout terrain. Enfin, la GR dispose des pièces de l’artillerie lourde mobile, des canons de 122 mm automoteurs 2s1 ainsi que des canons de 203 mm automoteurs 2s7 alors que les forces terrestres n’ont que de pièces d’artillerie tractées donc statiques. Ce sont des instructeurs Nord-Coréens qui forment les artilleurs de la GR à Mura et à Kibomango.

A la question de DESC de savoir pourquoi vouloir intimider la communauté internationale, qu’est ce qui se cache derrière tout ça ? Une de nos sources, bien introduites dans les secrets des dieux avance : Le boss vise la prolongation de son mandat en 2016. A défaut de modifier la Constitution, il joue sur la prolongation. D’où, il veut déjà faire passer le message au préalable de sorte à avertir que ‘toute personne qui oserait s’opposer, par la voie pacifique ou militaire, à ce coup de force, sera écrasée sans ménagement. » Pour notre source, le président Kabila n’osera sans doute pas modifier l’article 220 de la constitution, c’est trop risquant pour lui sur le plan diplomatique. Mais il compte sur le soutien de quelques politiciens de l’opposition républicaine pour lui permettre de reporter

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les élections de 2016 à 2018. » Voilà toute une série d’éléments qui mettent en lumière l’intention du régime qui tient absolument à garder la main au-delà de 2016.

Multiplier les stratagèmes pour pervertir la Constitution d’ici à 2016 ?

C’est ce qu’on peut constater dans les manœuvres décelées récemment dans le chef du président de la CENI, l’abbé Apollinaire Malumalu, rentreraient dans ce schéma de dévoyer le processus électoral de son cadre constitutionnel et légal actuel dans le seul but d’empêcher une alternance démocratique crédible et transparente au pouvoir en 2016.

C’est également dans la même stratégie du maintien au pouvoir de Kabila au-delà de 2016 que d’autres sources signalent la nomination prochaine des caciques du Kabilisme, le Secrétaire général du parti présidentiel, le PPRD, le constitutionnaliste Evariste Boshabu ou le sénateur kabiliste Christophe Lutundula Apala, le le démineur juridique des verrous constitutionnels en faveur du régime, à la tête de la Cour constitutionnelle. Une institution, qui est appelée à connaître et trancher notamment des questions liées à l’interprétation de la constitution, au contentieux électoral (présidentielle et législatives), de juger le Président de la République, ainsi que du référendum etc. (Articles 160 à 169).

Cette Cour, selon Maître Laurent Mutambayi, est également compétente pour le contrôle de constitutionnalité de certains actes après leur adoption. p.ex, les recours en interprétation de la Constitution à l’initiative du Président de la République, du Gouvernement, du Président du Sénat, du Président de l’Assemblée nationale, d’un dixième des membres de chacune des chambres parlementaires, des gouverneurs de Province et des présidents des Assemblées provinciales. La Cour est le juge de l’exception d’inconstitutionnalité

A propos de la Cour constitutionnelle et de la violation du droit en RDC, Maître Marcel Yabili s’étonne « qu’un pays qui est redevable au droit ne le respecte pas. Les abus, dictatures, guerres, anarchie, insécurité, impunité,… indiquent davantage un «État sauvage ». Même ceux qui profitent de la loi de la jungle finissent par s’en lasser. Tous souhaitent l’instauration d’un « État de droit ». Jusqu’ici, la volonté politique manque et les critiques restent emprisonnées par l’évocation de principes abstraits.

En réalité, dans un aussi vaste territoire aux populations aussi diversifiées et sans liens de prédominance ou d’assujettissement, les dirigeants du pays sont contraints d’organiser leur « légitimation » en recourant à des constitutions sur mesure, à des élections sur mesure, à des lois sur mesure. Tout leur pouvoir est basé directement et uniquement sur des lois : c’est un acte juridique qui nomme un policier, un magistrat, un ministre ; ce sont des lois qui indiquent la nature et l’ étendue de l’ exercice de leurs pouvoirs. Sans ces cadres juridiques, le policier, le magistrat ou le ministre est un individu quelconque même dans un système d’autocrates et d’apprentis dictateurs. Désormais, on peut dire au pouvoir : « vous êtes des créatures de la loi », « la loi est votre père et votre mère », « respectez donc le père », « ne violez pas la mère » !

D’ailleurs pour DESC, penser que Kabila quittera le pouvoir par la voie démocratique est illusoire. Il suffit de voir comment il est arrivé au pouvoir. C’est de la même manière qu’il pourra effectivement en sortir et DESC en est convaincu à 100%. Qu’une certaine classe politique de l’opposition et l’opinion politique congolaises cessent de rêver que l’alternance au pouvoir en RDC viendra au bout des élections. On n’organise pas les élections pour les perdre, dixit Omar Bongo Ondimba.

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