SONDAGES À L'ÉGLISE NOTRE-DAME DE LA LICOUR À HERSTAL
L'église se trouve installée à la bordure d'une ancienne terrasse fluviale et elle surplombe de quelques mètres une large étendue autrefois sillonnée de bras du fleuve et, de ce fait, rendue marécageuse (fig. 73, n° 9). Un étroit cimetière, qui reste aujourd'hui encore en usage, ceinture le sanctuaire.
L'édifice actuel date du milieu du XVIW siècle. Peu auparavant, l'église avait été partiellement détruite par unineendie qui devait au moins épargner le cha:ur et le transept. 11 est généralement admis que la nouvelle construction
reproduit lc plan d'un sanctuaire antérieur, à quelques éléments près (A. COL-LART-SACRÉ, La Libre Seigneurie de Herstal, 1927-1930, 472ss). Une tour
adossée à la façade occidentale rempiace dorénavant celle qui couronnait la
croisée du transept. L'église est de planbasilicalet compte trois nefs. Le cha:ur
possède un simple chevet plat et il se trouve complètement encastré entredes sacristies modemes qui flanquent symétriquement les deux bras du transept,
sur presque toute leur longueur (fig. 112).
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0 lOm @Fig. 112. Plan de l'église Notre-Dame avec localisation des sondages (A-B-C-D).
Divers faits établissent la haute ancienneté de l'église de la Licour. Celle-ci est vouée à Notre-Dame et Ie culte précoce du patronyme rnarial est
bien connu dans la vallée mosane. En outre, cette église mère contrölait une fort vaste paroisse dontIe territoire s'étendait aux deux rives du fleuve. Elle
fut très longtemps à la seule collation du chapitre de Notre-Dame d'Aix-la
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Herstal a dû succéder à un oratoire primitif, initialement associé au palais carolingien de la localité (A. JORIS, dans Le moyen áge, 3-4, 1973, 397ss).
De 1976 à 1978, l'église a été l'objet de quelques sondages. Entamés par
1' Abbé Gilissen, vicaire de la paroisse, ceux-ci furent tot poursuivis par unc équipe bénévole d'étudiants en histoire de l'université de Liège (groupe
]. E.R.). N ous les remercions de nous avoir tenue au courant de leurs travaux. Les premières recherches furent opérées sous les caves de la sacristie méridionale (secteurs A-B). Cette dernière repose sur d'anciennes rourailles partiellement excavées ct dont !'aspect retient l'attention. Les fondations tatalisent un mètre d'épaisseur. En quelques sondages particulièrement ap-profondis ( environ 1,50 m sous le pavé de cave) elles apparurent appuyées sur le roeher sous-jacent. La partie inférieure des substructions est constituée de maçonnerie non réglée sur une hauteur d'un mètre et il s'y ajoute eneare quelque quatre-vingts centimètres d'autre maçonnerie élaborée, celie-ei com-posée de petits moellans en grès, assez régulièrement équarris. Deux cons-tructions successives sont identifiées. Une première section (A) est en forme de quadrilatère (longueur extra muros 5 m) et s'inscrit exactement dans 1' axe du bras du transept. Il s'agit vraisemblablement des fondations de I' abside de la chapelle latérale qui disparut a vee I' ineendie de 1737. Cette construction avait été flanquée d'une autre (B), exactement alignée sur la première et dont la longucur excède quelque peu celle du cha:ur actuel de l'église. L'état fragmentaire des recherches, obligatoirement limitées au sous-sol de la sacris-tie sud, ne permet pas de reconnaître l'usage des dernières rourailles concer-nées, non plus que l'époque d'installation des deux ouvrages. 11 s'avère cependant que ceux-ci empiètent sur le cimetière déjà installé. Le déblaiement opéré sur divers secteurs des caves révéla plusieurs tombes, parfois rem-ployées. Les corps, qui s'étagent sur près d'un mètre de hauteur, avaient été inhumés dans des cercueils et sans accompagnement d'objet. Leur orientation respective est plus ou rnains parallèle et à peine déviée de quelques degrés par rapport à celle de l'église actuelle. Par ailleurs, les remblais ont livré peu de matériel archéologique (pavés et tessons de céramique des XIUC et XIVe siècles, rares fragments de tuile ancienne, etc.). La Fabrique d'Eglisc en assure le dépöt.
U nc seconde éta pe des travaux, terminée dans le courant de 1' année 1978, visait à effectuer quelques sondages à l'extérieur du transept. Dans les zones explorées (illustrées au plan par les lettres C et D) il fut seulement rencontré des entassements d'os, provenant du cimetière périphérique.