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de constituer des organisations sans autorisation préalable

Exigence d’une autorisation préalable

419. Le principe de la liberté syndicale risquerait très souvent de rester lettre morte si les travailleurs et les employeurs devaient, pour pouvoir constituer une organisation, obtenir une autorisation quelconque. Il peut s’agir soit d’une autorisation visant direc-tement la création de l’organisation syndicale elle-même, soit de la nécessité d’obtenir l’approbation discrétionnaire des statuts ou du règlement administratif, soit encore d’une autorisation dont l’obtention est nécessaire avant la création de cette organisa-tion. Il n’en reste pas moins que les fondateurs d’un syndicat doivent observer les pres-criptions de publicité et les autres dispositions analogues qui peuvent être en vigueur en vertu d’une législation déterminée. Toutefois, ces prescriptions ne doivent pas équi-valoir en pratique à une autorisation préalable, ni s’opposer à la création d’une orga-nisation au point de constituer en fait une interdiction pure et simple. Même dans le cas où l’enregistrement est facultatif, s’il dépend de cet enregistrement que les organi-sations obtiennent les droits fondamentaux nécessaires pour pouvoir «défendre et pro-mouvoir les intérêts de leurs membres», le simple fait que dans ce cas l’autorité chargée de l’enregistrement dispose d’un pouvoir discrétionnaire de le refuser crée une situa-tion qui ne diffère guère de celle qu’entraînerait l’exigence d’une autorisasitua-tion préalable.

(Voir Recueil 2006, paragr. 272; 357e rapport, cas no 2701, paragr. 137; 367e rapport, cas no 2944, paragr. 138, cas no 2952, paragr. 876; 370e rapport, cas no 2961, paragr. 489.)

420. Il est contraire à la convention no 87 de faire dépendre l’octroi de la personna-lité juridique à un syndicat de l’approbation du Président de la République.

(Voir 363e rapport, cas no 2868, paragr. 1005.)

421. Une disposition législative prévoyant que le droit d’association est soumis à une autorisation donnée d’une manière purement discrétionnaire par un département ministériel est incompatible avec le principe de la liberté syndicale.

(Voir Recueil 2006, paragr. 273; 362e rapport, cas no 2812, paragr. 388, cas no 2723, paragr. 842; 365e rapport, cas no 2723, paragr. 778.)

422. L’absence de recours auprès d’une instance judiciaire contre le refus éventuel du ministère d’accorder une autorisation pour constituer des syndicats est en viola-tion des principes de la liberté syndicale.

(Voir Recueil 2006, paragr. 274.)

Formalités légales pour constituer des organisations

423. Dans son rapport à la Conférence internationale du Travail de 1948, la Commis-sion de la liberté syndicale et des relations industrielles a précisé que «les Etats restent libres de prévoir dans leur législation telles formalités qui leur semblent propres à assurer le fonctionnement normal des organisations professionnelles». Par conséquent, les formalités prévues par les réglementations nationales concernant la constitution et le fonctionnement des organisations de travailleurs et d’employeurs sont compatibles avec les dispositions de la convention, à condition, bien entendu, que ces dispositions réglementaires ne mettent pas en cause les garanties prévues par la convention no 87.

(Voir Recueil 2006, paragr. 275.)

424. S’il est vrai que les fondateurs d’un syndicat doivent respecter les formalités prévues par la législation, ces formalités, de leur côté, ne doivent pas être de nature à mettre en cause la libre création des organisations.

(Voir Recueil 2006, paragr. 276; 340e rapport, cas no 2439, paragr. 360; 344e rapport, cas no 2423, paragr. 931; 351e rapport, cas no 2622, paragr. 288; 360e rapport, cas no 2777, paragr. 778; 365e rapport, cas no 2840, paragr. 1057.)

425. Une disposition établissant que les travailleurs ne seront pas autorisés à consti-tuer des organisations avant l’expiration d’une période de trois mois après le début de la production commerciale dans l’unité considérée est contraire à l’article 2 de la convention no 87 et devrait être modifiée, de telle sorte que les travailleurs en ques-tion puissent constituer des organisaques-tions dès le début de leur relaques-tion contractuelle.

(Voir Recueil 2006, paragr. 277.)

426. Le Comité a consideré que s’il existe des indices sérieux que des dirigeants d’un syndicat ont commis des actes réprimés par la loi, ces dirigeants devraient faire l’objet d’une procédure judiciaire régulière tendant à déterminer leurs responsabi-lités, sans que le fait de leur détention puisse en lui-même empêcher la reconnais-sance à l’organisation intéressée de la personnalité juridique.

(Voir 129e rapport, cas no 514, paragr. 115.)

Formalités prescrites pour la constitution d’organisations

427. Les formalités prescrites par la loi pour créer un syndicat ne doivent pas être appliquées de manière à retarder ou à empêcher la formation des organisations syn-dicales, et tout retard provoqué par les autorités dans l’enregistrement d’un syndicat constitue une violation de l’article 2 de la convention no 87.

(Voir Recueil 2006, paragr. 279; 340e rapport, cas no 2439, paragr. 360, cas no 2431, paragr. 923; 342e rapport, cas no 2441, paragr. 624; 354e rapport, cas no 2672, paragr. 1137;

356e rapport, cas no 2672, paragr. 1275; 357e rapport, cas no 2701, paragr. 137; 359e rapport, cas no 2751, paragr. 1043; 360e rapport, cas no 2777, paragr. 779; 363e rapport, cas no 1865, paragr. 125; 365e rapport, cas no 2840, paragr. 1057; 367e rapport, cas no 2944, paragr. 138;

428. Si l’instance chargée de reconnaître la légalité des organisations considérait que les documents soumis à cette fin comportaient des irrégularités, la possibilité devrait être donnée auxdites organisations de rectifier les irrégularités constatées.

(Voir 334e rapport, cas no 2282, paragr. 638; 337e rapport, cas no 2346, paragr. 1056;

340e rapport, cas no 2393, paragr. 1059.)

429. Les législations nationales qui prévoient le dépôt des statuts des organisations sont compatibles avec l’article 2 de la convention no 87 s’il s’agit d’une simple forma-lité ayant pour but d’assurer leur publicité. En revanche, des problèmes peuvent se poser lorsque les autorités responsables sont tenues par la loi d’inviter les fondateurs des organisations à incorporer dans leurs statuts des exigences juridiques qui portent elles-mêmes atteinte aux principes de la liberté syndicale.

(Voir Recueil 2006, paragr. 280; 348e rapport, cas no 2450, paragr. 557; 354e rapport, cas no 2672, paragr. 1136; 363e rapport, cas no 1865, paragr. 125.)

430. Le fait de contraindre les organisations syndicales à assumer les coûts de publi-cation de leurs statuts au Journal officiel, lorsqu’ils sont importants, entrave grave-ment le libre exercice du droit des travailleurs de constituer les organisations sans autorisation préalable et enfreint ainsi l’article 2 de la convention no 87.

(Voir 351e rapport, cas no 2622, paragr. 288.)

431. Les syndicats d’employeurs ne doivent pas se voir limités par des dispositions trop détaillées décourageant leur constitution, ce qui est contraire à l’article 2 de la convention no 87, qui prévoit que les employeurs, de même que les travailleurs, ont le droit de constituer les organisations de leur choix, sans autorisation préalable.

(Voir Recueil 2006, paragr. 281.)

432. Une disposition exigeant qu’un syndicat ait un siège enregistré est une disposi-tion normale dans un grand nombre de pays.

(Voir Recueil 2006, paragr. 282.)

433. Même si l’exigence de formalités simples dans le cadre de la constitution d’or-ganisations syndicales est compatible avec la convention no 87, il est contraire à cette même convention d’exiger des informations relatives aux fondateurs d’une organisa-tion comme leur numéro de téléphone, leur état civil ou leur domicile (car indirecte-ment cela exclut l’affiliation de travailleurs sans domicile fixe ou de ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir un abonnement téléphonique).

(Voir 363e rapport, cas no 2868, paragr. 1005.)

434. Les noms des affiliés, fournis afin d’enregistrer un syndicat, devraient avoir un caractère confidentiel afin d’éviter de possibles actes de discrimination antisyndicale.

(Voir 358e rapport, cas no 2734, paragr. 697.)

Nombre minimum d’affiliés

435. Les obligations légales relatives à un nombre minimum de membres ne doivent pas être excessives et ainsi empêcher en pratique la création d’organisations syndicales.

(Voir 376e rapport, cas no 3042, paragr. 540.)

436. Le nombre minimum de 100 membres exigé pour constituer des syndicats de branche, de profession ou de métiers divers doit être réduit, en consultation avec les organisations de travailleurs et d’employeurs.

(Voir Recueil 2006, paragr. 283; 368e rapport, cas no 2991, paragr. 564.)

437. La création d’un syndicat peut être considérablement gênée ou même rendue impossible lorsque la législation fixe le nombre minimum des membres d’un syndicat à un niveau manifestement trop élevé, ce qui est le cas, par exemple, lorsque la légis-lation dispose qu’un syndicat doit compter au moins 50 membres fondateurs.

(Voir Recueil 2006, paragr. 284; 359e rapport, cas no 2751, paragr. 1043; 376e rapport, cas no 3113, paragr. 990.)

438. Un nombre requis de 50 fonctionnaires pour constituer une association syndi-cale est excessif.

(359e rapport, cas no 2751, paragr. 1044.)

439. Le nombre minimum de 30 travailleurs exigé pour la constitution de syndicats serait admissible dans le cas des syndicats d’industrie, mais ce nombre devrait être réduit dans le cas des syndicats d’entreprise afin de ne pas faire obstacle à la création de ces organisations, surtout si l’on tient compte du fait qu’il existe dans le pays une proportion considérable de petites entreprises et que la structure syndicale est fondée sur le syndicat d’entreprise.

(Voir Recueil 2006, paragr. 285.)

440. Le nombre minimum requis par un code du travail (30 travailleurs) pour constituer un syndicat doit être réduit afin de ne pas faire obstacle à la création de syndicats d’entreprise, compte tenu en particulier du grand nombre de petites entre-prises dans le pays considéré.

(Voir Recueil 2006, paragr. 286; 367e rapport, cas no 2909, paragr. 695; 368e rapport, cas no 2991, paragr. 564; 371e rapport, cas no 2928, paragr. 309.)

441. Un nombre minimum de membres requis au niveau de l’entreprise n’est pas en soi incompatible avec la convention no 87 mais le seuil devrait être fixé à un niveau raisonnable, de façon à ne pas entraver la constitution des organisations, ce chiffre pouvant varier selon les conditions particulières dans lesquelles la restriction a été imposée.

(Voir Recueil 2006, paragr. 287; 362e rapport, cas no 2723, paragr. 842; 367e rapport, cas no 2909, paragr. 695; 371e rapport, cas no 2928, paragr. 309; 376e rapport, cas no 2991, paragr. 45.)

442. Un pourcentage de 30 pour cent au moins des travailleurs concernés exigé pour constituer un syndicat est trop élevé.

(Voir Recueil 2006, paragr. 288; 362e rapport, cas no 2723, paragr. 842.)

443. Des dispositions qui imposent un effectif de 30 pour cent de l’effectif total des travailleurs occupés dans l’établissement ou un groupe d’établissements pour qu’un syndicat puisse être enregistré et permettent la dissolution d’un syndicat dont l’effectif tombe en deçà de cette limite n’est pas conforme à l’article 2 de la convention no 87.

(Voir Recueil 2006, paragr. 289.)

444. Une disposition subordonnant la création d’un syndicat à l’approbation de 50 pour cent des travailleurs concernés ne serait pas conforme à la convention no 87.

(Voir 365e rapport, cas no 2723, paragr. 778.)

445. L’obligation de compter 10 000 membres pour l’enregistrement des syndicats au niveau fédéral pourrait influencer indûment le libre choix de l’organisation à laquelle les travailleurs ou les employeurs désirent appartenir, même lorsque l’enregistre-ment au niveau fédéral n’est que l’un des moyens qui leur sont offerts pour protéger leurs droits.

(Voir Recueil 2006, paragr. 291.)

446. Le nombre minimum de 20 membres fixé pour la création d’un syndicat ne semble pas exagéré ni, par conséquent, être en soi un obstacle à la constitution d’un syndicat.

(Voir Recueil 2006, paragr. 292; 378e rapport, cas no 3177, paragr. 503.)

447. Le comité a consideré – à l’égard d’une disposition qui dispose que «dix employeurs ou plus qui exercent une même industrie ou activité, ou des industries ou activités similaires ou connexes, pourront constituer un syndicat d’employeurs» – que le nombre minimum de dix est trop élevé et porte atteinte au droit des employeurs de constituer les organisations de leur choix.

(Voir 290e rapport, cas no 1612, paragr. 15.)

Enregistrement des organisations

448. Si les conditions fixées à l’octroi de l’enregistrement équivalaient à exiger une autorisation préalable des autorités publiques à la constitution ou au fonctionnement d’un syndicat, il y aurait là une incontestable atteinte portée à la convention no 87.

Il n’apparaît pas cependant que tel soit le cas quand l’enregistrement des syndicats consiste uniquement en une formalité dont les conditions ne sont pas de nature à mettre en cause les garanties prévues par la convention.

(Voir Recueil 2006, paragr. 294; 373e rapport, cas no 2949, paragr. 458.)

449. Le droit à une reconnaissance par un enregistrement officiel est un aspect essentiel du droit syndical en ce sens que c’est la première mesure que les organi-sations de travailleurs ou d’employeurs doivent prendre pour pouvoir fonctionner efficacement et représenter leurs membres convenablement.

(Voir Recueil 2006, paragr. 295; 351e rapport, cas no 2618, paragr. 1302; 354e rapport, cas no 2672, paragr. 1136; 356e rapport, cas no 2317, paragr. 94; 357e rapport, cas no 2701, paragr. 137, cas no 2516, paragr. 618; 362e rapport, cas no 2516, paragr. 799; 365e rapport, cas no 2516, paragr. 682; 367e rapport, cas no 2944, paragr. 138; 372e rapport, cas no 2989, paragr. 316; 373e rapport, cas no 2708, paragr. 332, cas no 3035, paragr. 377, cas no 2949, paragr. 458.)

450. Bien que la procédure d’enregistrement ne soit le plus souvent qu’une simple formalité, il existe des pays où la loi confère aux autorités compétentes des pouvoirs plus ou moins discrétionnaires pour décider si une organisation réunit ou non les conditions voulues pour se faire enregistrer, avec cette conséquence que la situation ainsi créée est analogue à celle dans laquelle une autorisation préalable est néces-saire. Des situations semblables se produisent lorsque la procédure d’enregistrement est longue et compliquée ou que les autorités administratives compétentes exercent parfois leurs pouvoirs avec une large marge d’appréciation; dans la pratique, ces fac-teurs sont de nature à entraver gravement la création d’un syndicat et ils peuvent revenir à nier le droit de constituer un syndicat sans autorisation préalable.

(Voir Recueil 2006, paragr. 296; 357e rapport, cas no 2676, paragr. 298; 360e rapport, cas no 2777, paragr. 779.)

451. Les autorités administratives ne devraient pas être en mesure de refuser l’enre-gistrement d’une organisation simplement parce qu’elles estiment que celle-ci pour-rait se livrer à des activités qui pourraient dépasser le cadre de l’action syndicale normale ou ne pas être en mesure d’exercer ses fonctions. Admettre un tel système reviendrait à subordonner l’enregistrement obligatoire des syndicats à une autorisa-tion préalable des autorités administratives.

(Voir Recueil 2006, paragr. 297.)

452. Une disposition selon laquelle l’enregistrement d’un syndicat peut être refusé si celui-ci est «sur le point» de s’engager dans des activités susceptibles de constituer une menace grave pour la sécurité ou l’ordre publics pourrait donner lieu à des abus, et son application appelle donc la plus grande prudence. Le refus de l’enregistrement ne devrait avoir lieu qu’en raison de faits graves et dûment prouvés, normalement sous le contrôle de l’autorité judiciaire compétente.

(Voir Recueil 2006, paragr. 298.)

453. Solliciter l’avis du ministère de l’Education qui, en l’espèce, est l’employeur sur le fait de savoir s’il est approprié ou non d’enregistrer une association d’enseignants est contraire au droit des travailleurs de constituer les organisations de leur choix, sans autorisation préalable, et de s’affilier à celles-ci.

(Voir 353e rapport, cas no 2516, paragr. 999.)

454. L’obligation pour les organisations syndicales d’obtenir l’assentiment d’une centrale pour être enregistrées devrait être supprimée.

(Voir Recueil 2006, paragr. 299.)

455. Tout en reconnaissant qu’il pourrait y avoir des lois nationales applicables dans le domaine du transfert des biens d’une organisation à sa cessation d’existence, le comité a considéré que les dispositions statutaires relatives à la dévolution du patri-moine syndical en cas de dissolution volontaire ne devraient pas, en règle générale, empêcher l’enregistrement d’un syndicat.

(Voir 360e rapport, cas no 2777, paragr. 778.)

456. Il devrait exister un droit de recours auprès des tribunaux contre toute décision administrative en matière d’enregistrement d’une organisation syndicale. Ce recours constitue une garantie nécessaire contre les décisions illégales ou mal fondées des autorités chargées d’enregistrer les statuts.

(Voir Recueil 2006, paragr. 300; 348e rapport, cas no 2450, paragr. 558; 359e rapport, cas no 2602, paragr. 366.)

457. La décision d’interdiction de l’enregistrement d’un syndicat qui avait été léga-lement reconnu ne doit pouvoir prendre effet qu’une fois écoulés les délais légaux sans qu’un appel ait été interjeté ou que la décision ait été confirmée en appel par l’autorité judiciaire.

(Voir Recueil 2006, paragr. 301; 342e rapport, cas no 2441, paragr. 624; 344e rapport, cas no 2365, paragr. 1448; 359e rapport, cas no 2602, paragr. 366.)

458. Dans les systèmes où le greffier doit se fier à son propre jugement pour déter-miner si les conditions pour l’enregistrement d’un syndicat sont respectées – bien que sa décision puisse faire l’objet d’un appel devant les tribunaux -, le comité a estimé que l’existence d’une procédure de recours judiciaire ne semble pas une garantie suffi-sante; en effet, cela ne modifie pas la nature des pouvoirs conférés aux autorités char-gées de l’enregistrement, et les juges saisis d’un tel recours n’auraient eux-mêmes que la possibilité de s’assurer que la législation a été correctement appliquée. Le comité a attiré l’attention sur l’opportunité qu’il y a à définir clairement dans la législation les conditions précises que les syndicats doivent remplir pour pouvoir se faire enre-gistrer et à prescrire des critères spécifiques pour déterminer si ces conditions sont ou non remplies.

(Voir Recueil 2006, paragr. 302; 360e rapport, cas no 2301, paragr. 70; 377e rapport, cas no 3128, paragr. 466.)

459. Lorsque des difficultés relatives à l’interprétation des règles régissant l’inscrip-tion des syndicats dans les registres d’Etat appropriés créent des situal’inscrip-tions où les autorités compétentes exercent leurs pouvoirs de manière excessive, des problèmes de compatibilité avec la convention no 87 peuvent surgir.

(Voir Recueil 2006, paragr. 303.)

460. Les juges doivent pouvoir connaître le fond des questions dont ils sont saisis au sujet d’un refus d’enregistrement, afin d’être à même de déterminer si les dispo-sitions sur lesquelles sont fondées les décisions administratives faisant l’objet d’un recours enfreignent ou non les droits que la convention no 87 reconnaît aux organi-sations professionnelles.

(Voir Recueil 2006, paragr. 304; 360e rapport, cas no 2301, paragr. 70; 376e rapport, cas no 2991, paragr. 44, cas no 3042, paragr. 538.)

461. Le contrôle normal de l’activité des syndicats devrait être effectué a posteriori et par le juge; et le fait qu’une organisation qui demande à bénéficier du statut de syndicat professionnel pourrait, le cas échéant, se livrer à une activité étrangère à l’activité syndicale ne semble pas constituer un motif suffisant pour que les organi-sations syndicales soient soumises à un contrôle a priori de leur composition et de la composition de leur comité directeur. Le refus d’enregistrer un syndicat parce que les autorités considèrent, d’avance et de leur propre chef, qu’un tel enregistrement pour-rait ne pas être souhaitable du point de vue politique équivaudpour-rait à subordonner l’enregistrement obligatoire d’un syndicat à une autorisation préalable de la part des autorités, ce qui n’est pas compatible avec les principes de la liberté syndicale.

(Voir Recueil 2006, paragr. 305.)

462. Dans un système juridique où l’enregistrement d’une organisation de travail-leurs est facultatif, le fait d’être enregistrée peut conférer à une organisation un cer-tain nombre d’avantages tels que des immunités spéciales, une exonération fiscale, le droit d’être reconnue comme agent exclusif de négociation, etc. Pour qu’on lui accorde ces avantages, une organisation peut être tenue de remplir certaines forma-lités qui n’équivalent pas à une autorisation préalable et qui, normalement, ne posent aucun problème par rapport aux exigences de la convention no 87.

(Voir Recueil 2006, paragr. 306.)

463. Une longue procédure d’enregistrement constitue un obstacle sérieux à la créa-tion d’organisacréa-tions et équivaut à un déni du droit des travailleurs de créer des orga-nisations sans autorisation préalable.

(Voir Recueil 2006, paragr. 307; 351e rapport, cas no 2618, paragr. 1302; 354e rapport, cas no 2672, paragr. 1137; 356e rapport, cas no 2672, paragr. 1275; 357e rapport, cas no 2701, paragr. 137; 364e rapport, cas no 2864, paragr. 785; 368e rapport, cas no 2991, paragr. 561 et 565; 374e rapport, cas no 2944, paragr. 17; 376e rapport, cas no 2991, paragr. 46, cas no 3042, paragr. 535 et 552; 377e rapport, cas no 2949, paragr. 440, cas no 3128, paragr. 468;

378e rapport, cas no 3171, paragr. 487, cas no 3177, paragr. 503.)

464. Dans un cas, le comité n’a pu exclure l’hypothèse que le retard apporté dans la procédure d’enregistrement du syndicat ait eu un impact négatif sur la possibi-lité de remplir la condition requise concernant le nombre minimum de membres nécessaire à l’enregistrement et à l’immunité syndicale effective des membres de son comité directeur.

(Voir 378e rapport, cas no 3177, paragr. 503.)

465. Un délai d’un mois prévu par la législation pour l’enregistrement d’une orga-nisation est raisonnable.

(Voir Recueil 2006, paragr. 308; 368e rapport, cas no 2991, paragr. 561; 378e rapport, cas no 3171, paragr. 487.)

466. En cas de délai supérieur à trois mois, le comité a regretté le retard mis à accorder l’enregistrement, étant donné qu’il n’était pas établi qu’il y ait eu des obsta-cles particuliers justifiant ce retard.

(Voir 238e rapport, cas no 1289, paragr. 148; 378e rapport, cas no 3171, paragr. 487.)

467. Une période d’un an pour le traitement de la demande d’enregistrement est excessive et ne peut favoriser des relations de travail harmonieuses.

(Voir 368e rapport, cas no 2991, paragr. 561.)

468. Dans un cas où le comité a pris note du retard excessif avec lequel le minis-tère se prononçait sur les demandes d’enregistrement des organisations et où il a également exprimé sa préoccupation devant la complexité des procédures internes du ministère à cet égard, le comité a prié instamment le gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour accélérer d’une manière significative ses procé-dures internes en matière d’enregistrement afin de garantir que les organisations syn-dicales aient accès à des procédures administratives et judiciaires rapides et efficaces en cas d’absence d’enregistrement.

(Voir 376e rapport, cas no 3042, paragr. 538.)

469. L’exigence d’un acte notarié pour constituer une organisation syndicale ne devrait pas entraîner un retard dans l’enregistrement des syndicats, particulièrement si l’on tient compte du fait que la législation exige la présentation d’une copie qui fasse foi, c’est-à-dire que l’acte peut revêtir la forme d’un acte notarié mais aussi la forme d’une certification faite par l’autorité judiciaire ou par une autorité adminis-trative. De plus, le refus opposé par le notaire de dresser l’acte notarié contenant les statuts de l’organisation syndicale constitue une violation du droit des travailleurs de constituer l’organisation de leur choix et de s’y affilier.

(Voir 340e rapport, cas no 2431, paragr. 923.)

470. Les questions qui supposent dans certains cas des qualifications juridiques

470. Les questions qui supposent dans certains cas des qualifications juridiques