1. Nos relations avec le Rwanda :
- Le CNDP sait gré à l’Etat rwandais de continuer à donner asile à des milliers de nos
compatriotes réfugiés sur son territoire depuis maintenant 12 ans et dont notre Gouvernement n’a jamais voulu s’occuper. Malgré l’acte d’Engagement de Goma, le pouvoir en place à Kinshasa n’a fait aucun effort pour mettre en œuvre le Communiqué de Nairobi, car c’est avec le départ du Congo des FDLR que les réfugiés et les déplacés internes peuvent rentrer dans leurs milieux respectifs en toute sécurité.
- Le CNDP n’a strictement rien à avoir avec le Gouvernement Rwandais en ce qui
concerne sa démarche politique et militaire. Il n’en reçoit aucune aide de quelque nature que ce soit et ses cadres politiques ne sont pas les bienvenus sur le territoire rwandais, y compris en transit.
- Les seules relations que l’on peut avoir avec ce pays, c’est une alliance purement
objective : les FDLR commettent des crimes innommables dans notre pays et constituent une menace permanente pour le Rwanda. Les Rwandais continuent donc à être sur leur garde, mais le CNDP est en permanence confronté à la violence mortelle des FDLR. Peut-être un jour ils éprouveront le besoin de nous aider, pour le moment ils nous observent de très loin, sans réaction.
2. Situation militaire du 24 septembre 2008 au Nord-Kivu
L’armée gouvernementale continue à violer son « cessez le feu »
La coalition gouvernementale FARDC-FDLR-DMN (Divers Milices Nationales) vient de lancer, ce mercredi 24 septembre 2008, des attaques simultanées sur les positions du CNDP à Mweso sur la chaîne de Ghaza, en Territoire de Masisi, et à Rugari, en Territoire de Rutshuru.
Rappelons que c’est à Mweso que les troupes du CNDP s’étaient repliées après s’être désengagées de l’axe Nyanzale-Kibirizi, le 14 septembre dernier. On se souviendra qu’à la suite de ce désengagement, que le Gouvernement a sûrement pris pour de la faiblesse, les FARDC et alliées en ont profité pour violer le cessez-le-feu unilatéral décrété par le CNDP.
Ils ont immédiatement occupé les localités de NGUNGU où ils avaient commis des actes criminels sur les populations locales : certains civils s’étaient vus arracher les yeux et d’autres amputer les pieds et les bras en présence des éléments de la MONUC. Normal, les FDLR en ont l’habitude. Dans les combats qui ont opposé, ce matin, le CNDP à la coalition gouvernementale dans la localité de Rugari, de nouvelles preuves ont été réunies établissant sans équivoque la collaboration entre les génocidaires FDLR et les FARDC : deux des assaillants tués portaient sur eux des cartes d’identité rwandaises en cours de validité.
Pendant que la coalition gouvernementale harcèle les troupes du CNDP sur tous les fronts, des rafles et des détentions arbitraires sont signalées partout dans la ville de Goma. Elles visent essentiellement des élèves congolais rwandophones, des élèves rwandais étudiant à Goma, des petits commerçants ambulants- hommes et femmes- et des vendeurs de lait en provenance de Gisenyi. Tout ce monde est traqué par les services de sécurité civils et militaires. D’autres personnes sont portée disparues depuis hier, après avoir été enlevées par les mêmes services.
Ces actes ressemblent étrangement à une épuration ethnique et font monter l’odeur
nauséabonde d’actes de génocide en préparation. En principe le rôle de l’Etat est d’assurer la sécurité à tous les habitants, nationaux comme étrangers qui respectent la loi. Un Etat démocratique traduit conformément à la loi ceux qui l’enfreignent. Ici, c’est l’Etat qui terrorise, enlève et fait disparaître en catimini. Il est entrain de créer les conditions propices à une autodéfense populaire. Il ne pourra que s’en prendre à lui-même.
3. Situation militaire du 23 septembre
Depuis ce mardi 23 courant, vers 13h heure de Goma, des unités de la coalition gouvernementale FARDC-FDLR-PARECO ont attaqué les positions du CNDP dans la localité de GASHUGA, à une dizaine de kms de MWESO, en Territoire de Masisi. Au moment où ce Communiqué est rédigé, c’est-à-dire à 16h30, les combats se poursuivent, mais le CNDP est entrain de prendre le dessus sur les assaillants. Par cette situation, il y a lieu de conclure que, soit le Gouvernement trompe l’opinion en déclarant qu’il a décrété le cessez-le- feu, soit il l’a fait mais il n’est pas obéi. Dans les deux cas, sa crédibilité est nulle et le CNDP a raison de penser décidément que notre pays n’est pas gouverné.
4. Situation militaire du 21 septembre 2008 au Nord-Kivu
L’Armée Gouvernementale continue ses offensives aventureuses au Nord-Kivu.
Tôt ce matin à 5heures, heure locale, les localités de RUGARAMA, de KITAGOMA et de NYARUKWANGARA, dans le Groupement BUSANZA, en Territoire de Rutshuru, à environ 75 kms au nord de la ville de Goma, la 6ème brigade FARDC a pilonné à l’arme lourde les positions du CNDP. Au moment où ces lignes sortent, le pilonnage continue, les troupes au sol progressent et sans aucun doute dans les toutes prochaines heures, elles seront au contact des troupes du CNDP. Celles-ci attendent d’avoir le feu vert de la hiérarchie pour riposter.
En Territoire de MASISI, la localité de MUSHAKI a encore essuyé tôt ce matin des tirs à l’arme lourde des FARDC et alliées FDLR à partir des environs de MUGUNGA, plus précisément de KASENGESHI où elles avaient été repoussées hier dans la journée à l’issue des combats de SAKE. Il est évident que si ces tirs qui mettent en émoi et tuent la population des collines visées ne cessent pas, comme c’est prévisible, le CNDP se trouvera dans l’obligation d’y mettre fin par tous les moyens.
Le CNDP voudrait faire constater la duplicité du Gouvernement qui prétend avoir donné son accord au plan de désengagement préparé par la MONUC et qui a été communiqué au CNDP pour adhésion. Mais, outre que le CNDP n’y a pas encore donné suite à cause des incessantes offensives des FARDC, un tel plan suppose un cessez-le-feu préalable. Tant que les
offensives gouvernementales persisteront, qu’on ne compte pas sur le CNDP pour rester les bras croisés. Et les menaces que l’on entend ici ou là n’y changeront rien.
