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SOCIETE CIVILE COORDINATION DE LA VILLE DE BUTEMBO

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SOCIETE CIVILE

COORDINATION DE LA VILLE DE BUTEMBO

Province du Nord-Kivu République Démocratique du Congo

Mémorandum adressé aux Animateurs des Institutions de la République Démocratique du Congo et à la Communauté Internationale

- Son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo, à Kinshasa

- Honorable Président du Sénat, à Kinshasa

- Honorable Président de l’Assemblée Nationale, à Kinshasa

- Son Excellence Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement, à Kinshasa - Son Excellence Monsieur le Gouverneur de la Province du Nord-Kivu, à Goma - Monsieur le Représentent Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies à Kinshasa - Messieurs les Ambassadeurs de la France, de la Belgique, du Royaume-Uni, des Etats-Unis

d’Amérique et de la République Sud Africaine, accrédités à Kinshasa

La Société Civile de la Ville de Butembo, débordée par les déplacés de guerre qui affluent par milliers ; inquiétée des traitements inhumains imposés aux populations du Nord-Kivu par les Forces et groupes armés, sollicite votre intervention pour mettre fin à ce calvaire qui humilie l’humanité à ce 21e siècle, alors que la solidarité internationale agirait pour l’amélioration des conditions de vie et l’éradication de toutes les formes d’insécurité.

Excellences, Honorables, Messieurs,

La guerre qui a encore repris au Kivu à partir du mois d’août 2008 endeuille une fois de plus les populations de cette région qui, pourtant, gardent encore les traces des guerres dites de libération de 1996 et 1998.

C’est une guerre sauvage, qui se passe du droit international humanitaire et, de ce fait entraîne les atrocités ci – après :

- Le déplacement massif des populations civiles vivant comme réfugiés dans leur propre pays ;

- Les viols à grande échelle ou mieux utilisé comme arme de guerre ;

- Les pillages des biens des populations civiles par tous les belligérants, le tout dernier s’étant produit à Kayabayonga, à Kayna et Kirumba dans le territoire de Lubero;

- La résurgence de l’insécurité et des vols à mains armées dans les centres urbains ; - L’enrôlement forcé dans les bandes armées, y compris des mineurs ;

- Le démantèlement/ la destruction des camps des déplacés ; - La destruction des sites de captage d’eau potable ;

- Les travaux forcés dans des mines artisanales, d’or, cassitérite, wolframite, diamant…

- Les tueries des civiles inoffensifs, le dernier cas en date étant celui de l’horrible massacre à Kiwadja et à Rubare dans le territoire de Rutshuru où plus de 250 personnes, en majorité des jeunes garçons, ont été lâchement massacrés ;

- La résurgence des milices aussi bien dans des milieux urbains que ruraux ;

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- La circulation incontrôlée et désordonnée des armes et des munitions à partir des pays voisins ;

De ce constat très inquiétant, nous vous exposons les points ci – dessous :

1. Condamnations

La société civile de Butembo condamne :

o La violation de l’acte d’engagement issu de la conférence sur la paix, la sécurité et le Développement dans les Provinces du Nord et du Sud Kivu tenu à Goma au mois de janvier dernier. Nous rappelons que cet acte d’engagement a été signé librement par le gouvernement Congolais, les groupes armés, y compris le CNDP qui fait la guerre actuellement et la communauté Internationale.

o La violation du droit international humanitaire par les belligérants ;

o L’ambiguïté / duplicité des certaines autorités nationales et provinciales de la RDC par, entre autres raisons :

- La lassitude dans la prise de décisions devant régler les problèmes d’insécurité dans la Province (manque d’initiative pour changer la situation) ;

- La présence tolérée dans des milieux non encore conquis par le CNDP des personnes suspectes (ex-officiers des anciens mouvements rebelles et des FARDC non encore démobilisés mais qui se font passés pour des civils sans statut clair) ;

- Le maintien aux postes de commandement des services de sécurité et de renseignement des agents qui y avaient été placés par les anciens seigneurs de guerre depuis 1998 ;

- La plupart des unités opérationnelles dans la Province sont commandés par des originaires du Kivu qui n’ont cessé d’être accusé par la population de complicité avec le CNDP.

- La fraude douanière entretenue par des officiels :

- Le détournement des derniers publics à tous les nivaux ; - L’impunité généralisée ;

- Le déficit d’équipement et de ration des militaires envoyés au front, ainsi que le détournement de la solde des militaires au front par des officiers qui ne sont ni arrêtés, ni interpellés.

o La passivité de la communauté internationale à travers la MONUC qui se révèle inefficace à protéger les civils et à imposer la paix ;

o Le soutien sans réserve de l’armée rwandaise au CNDP

2. Craintes

La situation sur terrain présente des indices inquiétants, qui présagent une crise multiforme qui sera difficile à gérer si aucune action n’est envisagée dans l’urgence pour sauver ce qui peut encore l’être, notamment :

- Le regain de la haine dans la population glissant vers le sentiment de xénophobie car délaissée par les autorités de l’Etat ;

- Le sentiment de déception après un engagement soutenue et le succès dans le processus électoral ; - Le réflexe d’autodéfense populaire, suite à l’absence de l’autorité de l’Etat et aux exactions

commises tant par l’armée régulière que par les groupes armés dont le CNDP ;

- Le risque de mutinerie dans les FARDC, suite à l’impunité de ceux accusés de traîtrise et de détournement, mais aussi à la différence de traitement et au détournement de la ration et de la prime leur destinées.

De cela, si la guerre continue, on peut craindre :

• L’expansion de la guerre à d’autres territoires de la province du Nord-Kivu ainsi qu’à d’autres provinces ;

• Le massacre à grande échelle suite à la reconstitution des milices tribales et le risque d’un génocide ;

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• La radicalisation et l’organisation structurée des FDLR suite à l’absence de l’autorité de l’Etat à l’Est de la RDC ;

• La régionalisation du conflit dans les Grands – Lacs, étant donné que la présence de l’armée rwandaise aux côtés du CNDP n’est plus à démontrer ;

• La création des armées ou des groupes terroristes à l’instar des groupes défiant la communauté internationale sur les côtes somaliennes dans la corne de l’Afrique

3. Recommandations

Au regard de ce qui précède, la société civile formule les recommandations suivantes : a) Au gouvernement

 L’instauration d’un Etat de siège au Nord- Kivu en nommant des autorités locales à même de faire face à la situation de guerre ;

 Le renforcement du programme Amani par une dotation à la hauteur de la gravité de la situation qui prévaut dans la province ;

 La relève de tous les commandants des unités militaires opérationnelles au Nord –Kivu ;

 Le désarment de toutes les unités s’étant illustrées dans le pillage des cités de Kanyabayonga, Kayna et Kirumba, afin qu’ils répondent de leurs actes devant la justice ;

 Le déploiement des troupes disciplinés au Nord-Kivu, avec une dotation conséquente et l’instauration de la discipline au sein des troupes engagées dans les combats;

 Le recours à la coopération militaire avec les pays amis en vue de mettre fin à la rébellion et neutraliser tous les groupes armés étrangers qui sèment la désolation à l’est de la République et qui ont toujours constitué le prétexte de l’agression du pays à partir de l’est par des groupes armés interposés ;

 Un peu plus de sérieux et de réalisme dans le traitement du dossier du Nord-Kivu, en évitant tout propos de nature à envenimer la situation : le peuple a besoin des signes de patriotisme et non d’extrémisme irresponsable;

 La restructuration des services de renseignement et de sécurité.

b) A la MONUC

 Se doter des moyens nécessaires pour protéger les civils et pour imposer la paix ;

 Réaliser sa part de responsabilité dans le plan de désengagement issu de l’acte d’engagement de Goma.

c) A la Communauté Internationale

User de tous les moyens pour éviter l’escalade de la violence généralisée, au besoin déployer une force spéciale du genre Artemis.

d) Au Rwanda

Cesser avec tout soutien aux rebelles congolais et privilégier le bon voisinage qui profite à tous.

Butembo le 11 novembre 2008

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