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BULLETIN OMS

Bulletin mensuel de l’OMS en République Démocratique du Congo N° 14 - Mai 2008

L’ESSENTIEL

La riposte pour ce nouveau cas de PVS de Rutshuru est prévue du 15 au 17 mai 2008.

Problématique du rapatriement des personnes vivant avec le VIH parmi les réfugiés de la RDC en provenance des pays voisins (Tanzanie et Zambie).

L’OMS poursuit le fi nancement de la réhabilitation des maternités dans le Kasaï Occidental.

Photo: OMS/ Dr Jean Bruno Ngenze .

Le poliovirus sauvage touche Le poliovirus sauvage touche

le Nord Kivu:

le Nord Kivu:

Un nouveau cas, le Un nouveau cas, le 56ème depuis février 56ème depuis février

2006, notifié à 2006, notifi é à

Rutshuru, Est Rutshuru, Est

de la RDC de la RDC

D

’après une mission d’investigation conjointe Ministère de la santé- OMS du 29 avril au 02 mai 2008 dans la zone de santé de Rutshuru, à 80 km au nord-est de Goma, ce nouveau cas de poliovirus concerne l’enfant Marko Sembimana, de sexe masculin, âgé de 12 mois (au moment de l’investigation). La date de début de paralysie du petit Marko qui n’avait jusqu’alors reçu aucune dose de vaccin anti-polio monovalent (VPO) remonte au 24 mars 2008.

De parents agriculteurs (tous en vie) et faisant partie d’une fratrie de 5 enfants, Marko Sembimana est originaire du village de Kishwaruro (Aire de santé de Mutabo, dans la zone de santé de Rwanguba). Ses parents avaient fui le village Kishwaruro à cause de l’insécurité due aux affrontements permanents entre le CNDP (un mouvement politico-militaire de l’ex- général Laurent Nkunda) et les rebelles hutus rwandais (FDLR) basés dans l’est de la RDC. Kishwaruro est pratiquement vidé de ses habitants qui se retrouvent dans les camps des déplacés internes de Rutshuru. “Eu égard au contexte géopolitique avec une insécurité croissante et d’importants mouvements des populations ainsi qu’aux faibles performances de la surveillance de la paralysie fl asque aiguë (PFA), la zone de santé de Rutshuru reste une zone de transmission avec risque d’extension vers les zones de santé voisines, notamment Goma, Karisimbi, Binza, Rwanguba, Kayna et Birambizo”, affi rme le Dr Jean Bruno Ngenze, épidémiologiste et chef d’Antenne de l’OMS dans le Nord Kivu.

Eugène Kabambi.

(2)

Le poliovirus sauvage toujours en circulation en RDC:

Un autre cas, le 55ème de la longue liste notifi é à Lubunga, une zone de santé de l’antenne PEV de Kisangani.

L

e premier cas de PVS notifi é en 2008 (sous le numéro EPID DRC-ORT-LUB-08-004) concerne l’enfant Boluku Yaele âgé de 2 ans et de sexe masculain. La paralysie de son membre inférieur gauche est survenue en date du 14 février 2008 dans le campement de Manjongo situé à 16 kilomètres de Lubunga. Lubunga est une partie de la ville de Kisangani située sur la rive gauche du fl euve Congo.

Durant les cinq premiers jours suivant l’apparition de la paralysie, l’enfant était suivi au campement par un guérisseur qui lui administrait un traitement traditionnel. N’ayant pas constaté d’amélioration, les parents ont décidé de revenir à Lubunga-Centre, où l’enfant a eu à suivre pendant 4 jours un traitement dans un poste de santé sans amélioration. Le relai communautaire (RECO) informé de l’existence de ce cas a convaincu la famille à amener l’enfant à l’hôpital général de référence (HGR) de Lubunga, d’où l’enfant était transféré au centre spécialisé de Simama dans la ville de Kisangani.

Bien qu’il soit âgé de deux ans et qu’il habite dans un campement situé à 16 kilomètres de Lubunga-Centre, cet enfant n’a jamais reçu du vaccin polio oral (VPO) malgré les activités de vaccination systématique et les cinq passages des activités de vaccination supplémentaire (AVS) de riposte contre la poliomyélite exécutés en septembre, octobre, novembre et décembre 2007 et en janvier 2008.

Les arguments avancés qui expliqueraient cette situation peuvent se résumer de la manière suivante:

Les équipes de vaccination n’étaient jamais arrivées dans le campement où habite l’enfant au cours des cinq passages des AVS de riposte

Suite à l’apparition de ce 55ème cas de poliovirus sauvage (PVS) en RDC, le Ministère de la santé, en collaboration avec ses partenaires traditionnels impliqués dans le programme d’éradication de la poliomyélite (OMS, UNICEF, Rotary International), a décidé d’organiser une campagne de riposte dans les zones de santé des antennes PEV de Kisangani et de Lubutu (dans la province Orientale). La campagne a eu lieu du 10 au 12 avril 2008. En vue de renforcer l’équipe provinciale, le niveau national a dépêché à Kisangani une forte équipe composée d’épidémiologistes de l’OMS, des communicateurs et des cadres du PEV pour apporter un appui à la préparation et à la mise en œuvre de cette campagne.

organisés entre septembre 2007 et janvier 2008. Ainsi beaucoup d’enfants n’étaient pas vaccinés dans cette zone de santé. Les données d’évaluation externe réalisée lors des passages de septembre, octobre et novembre dans certaines zones de santé de

l’antenne PEV de Kisangani ont donné des proportions d’enfants non vaccinés respectivement de 8%, 13% et 5% ;

Selon les informations recueillies auprès des habitants des dix maisons (Suite en page 03).

Par l’équipe EPI/Polio, OMS, RDC

Boluku Yaele, 2 ans, victime de poliovirus sauvage notifi é dans la zone de santé de Lubunga (antenne PEV de Kisangani), dans la province Orientale (Photo: OMS/Dr Baylo Sy).

(3)

(Suite de la page 02)

voisines de celle de la famille de l’enfant affecté, et en se basant aussi sur le marquage de ces maisons, il ressort que la vaccination n’était pas systématiquement organisée en stratégie porte à porte. Par ailleurs, l’exploitation des données de l’évaluation externe au cours des phases de septembre et novembre 2007 dans la zone de santé de Lubunga, montre que la proportion des maisons marquées était respectivement de 58%

et 52%;

Le recrutement de vaccinateurs n’était pas fait au niveau local suivant les directives ;

Sur 12 enfants de 0 à 5 ans rencontrés lors de l’investigation du cas dans les dix maisons environnantes à Lubunga, 7 n’avaient jusque là reçu aucun vaccin (58%) ;

La micro planifi cation des précédents passages des AVS n’était pas bien faite car elle n’avait pas pris en compte toutes les populations habitant dans des campements ;

La gestion des moyens mis à la disposition pour la réalisation des activités n’était faite de manière transparente.

L’épidémie de poliovirus sauvage a été notifi ée en RDC depuis le mois de février 2006 avec la confi rmation du premier cas de PVS à Boma-Bungu, dans le Bas Congo. Il y a eu à partir de l’Angola trois importations de PVS dont les premiers virus pour chaque souche ont été retrouvés successivement dans le Bas Congo, dans le Kasaï Occidental et à l’Equateur (voir la carte ci-contre).

Si pour les deux premiers foyers épidémiques du Bas Congo et du Kasaï Occidental la circulation du poliovirus sauvage avait pu être rapidement stoppée après quelques passages des AVS avec du VPO monovalent, le troisième foyer qui a eu 23 cas a nécessité plus de temps et des moyens.

Le virus a eu plus de facilité de propagation dans les zones de santé des trois antennes PEV d’Inongo dans le Bandundu, Boende et Mbandaka dans la province de l’Equateur qui baignent pratiquement dans les eaux du lac Mai Ndombe et du fl euve Congo. Le foyer actuel qui part de Basoko à Kisangani (province Orientale), se trouve également dans un environnement très riche en cours d’eau. Comme pour

Carte de distribution des cas de PVS notifi és en 2007 et les deux premiers cas de 2008.

le Bandundu Nord et l’Equateur, les populations vivent dans des villages, des îlots et des campements le long du fl euve Congo où des cours d’eau sont éloignés et d’accès diffi cile, parfois perdus dans la forêt équatoriale.

Pour ce 1er cas de PVS en 2008, le Ministère de la santé, en collaboration avec ses partenaire traditionnels impliqués dans le programme d’éradication la poliomyélite (OMS, UNICEF, Rotary International), a décidé d’organiser une campagne de riposte dans les zones de santé des antennes PEV de Kisangani et de Lubutu. Au cours de la campagne de riposte organisée du 10 au 12 avril 2008 dans 23 zones de santé de ces deux antennes, 489.354 enfants ont été vaccinés sur une cible attendue de 483.059 enfants de 0 à 59 mois. La plus faible performance a été enregistrée par la zone de santé de Bafwagbogbo qui a vacciné 92% de sa cible. En vue de renforcer l’équipe provinciale, le niveau national avait dépêché à Kisangani une forte équipe composée d’épidémiologistes de l’OMS, des communicateurs et des cadres du PEV

pour apporter un appui à la préparation et la mise en œuvre de cette campagne.

Malgré la grande mobilisation, le monitorage indépendant mené dans 9 zones de santé auprès de 1.815 ménages dans lesquels se trouvaient 4.475 enfants de 0 à 59 mois a donné les résultats suivants: 211 enfants soit 4,7%

de la cible du monitorage n’ont pas été vaccinés.

Les principales raisons de non vaccination sont l’absence des enfants (38%), les ménages non revisités (23%) et le refus des parents (19%). Les principaux canaux d’information des parents sur l’organisation de cette campagne étaient les crieurs (61%), les vaccinateurs (14%), les églises (11%) et enfi n la Radio et la TV (11%).

Notons que le cas de Lubunga (Province Orientale) et celui de Rutshuru (Nord Kivu), interpellent la conscience de tout le monde et en particulier de tous ceux qui, à tous les niveaux, sont impliqués dans la mise en œuvre des activités de vaccination en vue d’améliorer la qualité des opérations sur le terrain.

5 cas Dernier Cas

8 juillet 2007 14 cas

Dernier cas 14 février 2008 23 cas

Dernier Cas 19 juillet 2007

ANGOLA

RD CONGO 1 cas

au 24 mars 2008

14 cas

pour la province dont le dernier

remonte au 14 février 2008

5 cas

au 8 juillet 2007

23 cas

au 19 juillet 2007

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Les territoires de Kalemie et de Moba (dans le nord du Katanga) font partie du croissant humanitaire-Est de la RDC. Ils font partie du District administratif de Tanganyika. Le territoire de Kalemie comprend deux zones de santé (Kalemie et Nyemba) qui couvrent une population de 356.071 habitants sur une superfi cie de 24.800 km². Le territoire de Moba comprend également deux zones de santé (Moba et Kansimba) qui couvrent 365.342 habitants sur une surface de 24.505 km². Cette partie du sud-est du pays a connu une dizaine d’années de guerre entraînant des conséquences telles la destruction des infrastructures sanitaires et économiques, des mouvements importants de la population à l’intérieur du pays comme à l’extérieur et le recours aux violences sexuelles comme arme de guerre.

Rapatriement des personnes vivant avec le VIH parmi les réfugiés de la Tanzanie et de la Zambie vers la RDC.

Par Casimir Manzengo, Issaka Compaoré, Tarcisse Elongo et Dieudonné Yiweza.

A

vec le retour progressif de la paix en RDC, il y a une relance économique notable dans le sud-est de la RDC. Cette nouvelle situation est à l’origine du retour et du rapatriement tant volontaire qu’organisé, de la reprise du trafi c aérien, ferroviaire, terrestre et lacustre, communiquant ainsi Kalemie et Moba à toutes les grandes villes du pays et à l’extérieur du pays, particulièrement avec la Zambie, la Tanzanie et le Mozambique.

Ces trois pays de l’Afrique australe détiennent une forte séroprévalence et ont hébergé le plus grand nombre des réfugiés congolais qui avaient fui le District de Tanganyika durant la guerre que la RDC a connue. Pour rappel, ces pays avaient respectivement un taux de séroprévalence VIH de 17%, 6,5% et 16,1% en 2006 (ONUSIDA/OMS 2006).

Statistiques des mouvements des populations

Jusqu’en juillet 2007, le HCR rapporte 493 rapatriés et 58.734 retournés à Kalemie. Au cours de la même période, la même agence de l’ONU pour les réfugiés signale 841 rapatriés et 30.719 retournés à Moba. Pour l’ensemble du District de Tanganyika, le HCR rapporte au total 2.086 rapatriés et 275.625 retournés (UNHCR, 2007). En ce qui concerne les réfugiés uniquement, le HCR rapporte un total de 9067 personnes rapatriées de manière organisée (soit 2669 ménages) et 2.376 personnes rapatriées spontanément (soit 583 ménages) en fi n décembre 2007.

Du mois d’avril au mois d’octobre 2007, il y a eu 4 convois de rapatriement de la Zambie, 4 de la Tanzanie et deux du Mozambique. Les sites d’accueil sont essentiellement Kalemie, Moba et Pweto.

Fig. 01: Carte de la province du Katanga et les différents points de retour des rapatriés congolais venant de la Tanzanie et de la Zambie.

Vue des réfugiés congolais à leur arrivée au port de Kalemie, en provenance de la Tanzanie (Photo:OMS/Dr Casimir Manzengo).

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(Suite de la page 04).

Le rapatriement des réfugiés PVV (personne vivant avec le VIH) Parmi les réfugiés qui sont en Zambie et en Tanzanie, il y a des personnes vivant avec le VIH (PVV) dont certaines sont sous traitement anti-retroviral (ARV) dans ces pays hôtes. Vu l’absence des services de prise en charge dans les sites d’accueil, le HCR n’a pas encore procédé à leur rapatriement.

Il y a plusieurs groupes des PVV réfugiées, parmi lesquels il y a lieu de citer:

PVV sous traitement ARV

PVV en attente du traitement ARV PVV non encore éligibles au traitement ARV

PVV non encore dépistées

En considérant le taux de séroprévalence dans les sites d’origine qui est de 3,2% et le nombre total des rapatriés en 2007 (11443) et 2008 (34000), il est possible de compter 1454 PVV parmi eux. Sur ces derniers, 218 pourraient être éligibles au traitement ARV dans le meilleur des cas. A noter qu’il s’agit juste des estimations.

Il est très probable que la situation soit

pire du fait de la vulnérabilité élevée de ce groupe et le brassage certain avec la population des pays hôtes qui ont un taux de séroprévalence qui va du double au quintuple comparativement au site d’origine. Si la régulation

Kalemie Moba Pweto Total %

Zambie 1894 4099 1792 7785 68%

Tanzanie 3562 12 0 3574 31%

Mozambique 84 0 0 84 1%

Total 5540 4111 1792 11443 100%

% 48% 36% 16% 100%

Source: UNHCR, Rapport 2007

De ce tableau, il se dégage que 99% des rapatriés proviennent de la Zambie et de la Tanzanie, et 84% retournent à Kalemie et à Moba. Il faut signaler que les rapatriés en provenance de la Tanzanie sont plus allés à Kalemie, tandis que ceux de la Zambie, se sont réinstallés à Moba (nord-est du Katanga).

Tableau N° 01 : Répartition des rapatriés organisés selon les pays de provenance et les sites d’accueil.

Tableau N° 2 : Répartition des rapatriés selon l’âge et le sexe.

0-17 ans 18-60 ans + Total %

Féminin 3387 2530 5917 52%

Masculin 3420 2106 5526 48%

Total 6807 4636 11443 100%

% 59% 41% 100%

Source: UNHCR, Rapport 2007

De ce tableau, il ressort que ce sont les femmes et les enfants qui ont été plus victimes de ces mouvements de population.

Pour l’an 2008, le HCR prévoit de rapatrier 34.000 personnes dans le District de Tanganyika vers les sites d’accueil suscités.

du rapatriement des réfugiés PVV est possible avec ceux qui sont sous traitement ARV, il n’en est pas le cas pour les PVV non éligibles et les PVV non encore dépistées.

(Suite en page 06).

Il y a des réfugiés congolais candidats au retour mais qui sont sous traitement anti- retroviral dans les pays hôtes (Photo:OMS/Dr Casimir Manzengo).

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(Suite de la page 05)

De même, si cette opération est possible avec le rapatriement organisé, il n’en est pas le cas pour le rapatriement spontané.

Situation vulnérable de Kalemie et de Moba face au VIH

Ce processus de rapatriement se fait sur un terrain déjà fragilisé et vulnérable par rapport à la pandémie du VIH.

En effet, le taux de séroprévalence VIH est de 3,2% dans le site de Kalemie qui représente le District de Tanganyika, ce qui dénote d’une épidémie généralisée.

La campagne de dépistage organisée par les deux zones de santé de Kalemie avec l’appui technique de l’OMS, au cours de la Journée Mondiale SIDA à Kalemie, a permis à 1.192 personnes de connaître leur statut sérologique en une semaine, 38 d’entre elles étaient séropositives, soit 3,2%.

Plus de 3.381 dons de sang ont été réalisés à Kalemie en 2006 avec un taux de séropositivité de 5% (165 testés VIH+). En 2007, 503 dons de sang ont

été rapportés à Moba dont 46 VIH+, soit un taux de séropositivité de 9%.

En outre, 6980 cas d’IST ont été enregistrés à Kalemie en 2006, mais la prise en charge syndromique n’est pas appliquée. Même le schéma de traitement des infections sexuellement transmissibles (IST) chez les victimes de violences sexuelles n’est pas respecté par manque d’intrants appropriés. 2.339 cas d’IST ont été notifi és dans la zone

de santé de Moba en 2007. Tandis que 6.435 cas de violences sexuelles ont été rapportés dans le District entre 2000 et 2005 (Rapport CONDIFFA 2006).

A Kalemie, une ONG nationale UCOP+

(Union congolaise des ONG de Personnes Vivant avec le VIH) avait dénombré 204 PVV en décembre 2007 réparties de manière suivante :

Nombre des personnes vivant avec le VIH à Kalemie en décembre 2007

No Désignation Nombre Observation 01 Nombre PVV qui recevaient le CTX à Amo-Congo 118 stade II-IV

(février 2006-mai 2007)

02 Nombre PVV co-infectées TB dépistées dans les 24 stade II-IV 3 centres de santé de Kalemie (novembre-décembre

2007)

03 Nombre PVV non co-infectées dans les CS de Kalemie 24 stade II-IV (novembre-décembre 2007)

04 Nombre PVV dépistées lors de la campagne de 38 stade I-IV dépistage volontaire pendant la Journée mondiale

Sida 2007 (2-8 décembre 2007)

05 Nombre total 204

Opportunités de fi nancement A la lumière de ce qui précède, si rien n’est fait, la situation va s’aggraver davantage tant pour les rapatriés que pour la population hôte. Il y a donc nécessité d’implanter rapidement des services de lutte contre le VIH/Sida

dans ces sites de rapatriement. Ces services prendront en charge les réfugiés rapatriés et les populations hôtes afi n de réduire le risque de transmission de l’infection (prévention) et de réduire l’impact de la maladie sur

les PVV et leurs communautés (prise en charge).

Plusieurs opportunités de fi nancement sont disponibles :

Fonds spécifi ques VIH/Sida

PNUD/Fonds mondial: 3ème et 7ème Round

Fonds MAP (Multicountry Aids Program)

Fonds destinés aux ripostes en cas des urgences

Fonds CERF (Central Emergency Response Fund)

Pooled Fund

Des projets sont en élaboration pour apporter les services de la lutte contre le VIH/Sida dans cette partie du pays avec l’appui technique de l’OMS en partenariat avec le HCR. La réalisation de ces projets va aider le HCR à parachever le processus de rapatriement sans discrimination du statut sérologique des réfugiés.

Ayant suivi certaines informations sur l’importance des fi nancements en faveur du pays, une PVV a lancé ces mots: “si l’argent destiné à la lutte contre le VIH/SIDA pourrait aller là où il est attendu, des pas de géants seraient déjà accomplis…”.

1.

2.

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Les réfugiés de la RDC en provenance de la Zambie dans un site d’accueil aménagé par le HCR (Photo:OMS/Dr Casimir Manzengo).

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Organisation des activités de lutte contre la tuberculose et le VIH/Sida

Expérience de l’extention du conseil et dépistage volontaire de la co-infection VIH/tuberculose dans le Katanga.

Par Dr Casimir Manzengo, MD, MPH

L

a Province du Katanga est située dans la partie sud-est de la RD- Congo. Elle compte une population estimée à 9.312.446 habitants avec une superfi cie de 490.000 km2, soit une densité de 19 habitants au km2. Elle comprend 67 zones de santé organisées en 3 coordinations Lèpre-tuberculose et une coordination VIH/Sida: Nord, Sud et Ouest (voir la carte de la Province ci- contre).

Les activités de lutte contre la tuberculose sont intégrées dans toutes les 67 zones de santé, tandis que celles de lutte contre le VIH/Sida sont progressives. C’est le cas de la thérapie antirétrovirale qui est jusque-là intégrée dans 19 zones de santé avec un total de 29 structures.

La lutte contre la tuberculose est appuyée par la Fondation Damien et le Fonds Mondial de lutte contre la tuberculose, le VIH/Sida et la malaria.

La lutte contre le VIH/Sida est appuyée par plusieurs partenaires dont le Fonds Mondial et les fonds MAP (Multicountry Aids Program) de la Banque Mondiale avec beaucoup de problèmes de coordination.

Activités conjointes VIH/Tuberculose en RDC et au Katanga

La RD Congo dispose des formateurs nationaux dans la co-infection VIH/

TUB.

Au mois de janvier et de février 2006, la RDC a organisé une formation

des formateurs en faveur de tous les 20 médecins coordonnateurs du Programme National de lutte contre la Tuberculose (PNT) et les 11 Médecins Coordonnateurs du Programme National de Lutte contre le Sida (PNLS) avec l’appui de l’OMS. A l’issue de la formation, 11 plans provinciaux ont été produits en vue d’implémenter les activités de lutte contre la co-infection VIH/TUB dans toutes les Provinces.

Mais l’exécution a souffert de manque de fi nancement. Une étude pilote menée par le PNT avec l’appui de l’OMS en 2006 a montré un taux de 44% de

séroprévalence VIH parmi les malades tuberculeux à Kinshasa.

Le leadership des activités conjointes est assuré par le PNT en RD-Congo. Le PNT a révisé son guide en intégrant les directives en matière de diagnostic, de prise en charge et de suivi et évaluation de ces activités.

Dans la Province du Katanga, le premier site qui a intégré les activités de prise en charge de la co-infection VIH/TUB est l’Hôpital Kenya avec l’appui de Family Health International (FHI) au mois de mai 2006.

Période Activité Produit Partenaire

Mai 2006 Formation HGR Kenya 5 prestataires formés FHI Janvier-février 2007 Expérience pilote VIH/TUB

à Lubumbashi et à Likasi

43 prestataires formés OMS

Juillet 2007 Dotation intrants/ Exp pilote

8 CSDT* ont des intrants Global Fund against Tub, Aids and Malaria (GFTAM) Octobre 2007 Formation à Kalemie &

intrants

18 prestataires formés Fondation Damien & GFTAM

Décembre 2007 Formation à Kolwezi 33 prestastataires formés Fondation Damien & GFTAM Décembre 2007 Extension Lubumbashi 34 prestataires formés Fondation Damien

Tableau 01: Activités de prise en charge de la co-infection VIH/TUB organisées au Katanga en 2006 et en 2007

(8)

(Suite en page 07)

Les critères utilisés pour la sélection des sites sont: l’intégration préalable ou en cours des activités de thérapie antirétrovirale, Zone de Santé à haut risque du VIH, bonne prise en charge

de la Tuberculose et l’accessibilité physique dans la mesure du possible.

L’équipe de prestataires qui est formée par site comprend : le Médecin Chef de Zone (MCZ), l’Infi rmier Superviseur

Lèpre-Tuberculose, le Médecin Directeur de l’Hôpital, l’infi rmier chargé du Traitement Directement Observé (TDO), l’Infi rmier chargé du triage des malades et le laborantin.

Résultats obtenus

Tableau 02: Couverture des activités de lutte contre co -infection VIH/TUB par la coordination LEPRE-TBC dans le Katanga en 2006 et 2007.

Coordination provinciale Lèpre & Tubc

(CPLT)

Année Nombre de ZS

Nombre ZS avec VIH/TUB

% N o m b r e de CS de Diagnostic et de traitement de la TUB (CSDT)

Nombre CSDT avec Conseil et Dépistage Volontaire

(CDV)

% Nombre prestataires

formés

KATANGA SUD 2006 29 1 3% 37 1 3% 4

2007 29 14 48% 42 15 36% 77

KATANGA NORD 2006 11 0 0% 27 0 0 0

2007 11 2 18% 28 3 11 19

KATANGA OUEST 2006 27 0 0% 66 2 3% 12

2007 27 4 15% 75 6 8% 33

TOTAL 2006 67 1 1% 130 3 2% 16

2007 67 20 30% 145 24 17% 129

En une année, le nombre des zones de santé (ZS) ayant intégré les activités de la lutte contre la co-infection VIH/TUB est passée de 1 à 20, le nombre de Centres de Santé de Diagnostic et de Traitement de la Tuberculose (CSDT), de 3 à 24 (soit de 2% à 17%) et le nombre des prestataires formés, de 16 à 129.

Tableau 03: Niveau d’offre des services de CDV aux patients tuberculeux du Katanga en 2006 et en 2007 par coordination de la LEPRE -TBC

CPLT Année Nbre malades

TBC

Nbre malades

CSDT/

CDV

Nbre malades pré-testés

% Nbre malades

testés

% Nbre malades

VIH+

% Nbre malades post- testés

%

KATANGA SUD

2006 6796 312 119 2% 119 2% 38 32% 38 32%

2007 6846 2707 1701 25% 1107 16% 322 29% 1100 99%

KATANGA NORD

2006 3502 0 0 0% 0 0% 0 0

2007 3309 686 174 5% 80 2% 23 29% 80 100%

KATANGA OUEST

2006 9361 60 47 1% 17 0% 14 82% 14 82%

2007 9664 228 228 2% 127 1% 48 38% 48 38%

TOTAL 2006 19659 372 166 1% 136 1% 52 38% 52 38%

2007 19819 3621 2103 11% 1314 7% 393 30% 1228 93%

La proportion des patients tuberculeux qui connaissent leurs statuts sérologiques est passée de 1% (136) à 7% (1314) entre 2006 et 2007. Le taux de séropositivité a été de 38% en 2006 et de 30% en 2007. Le taux de retour général s’est nettement amélioré

entre les deux périodes (38% en 2006 et 93% en 2007). (Suite en page 09).

(9)

Lisez le

Lisez le “Bulletin OMS” “Bulletin OMS” pour plus pour plus

d’informations sanitaires fiables de la RDC.

d’informations sanitaires fi ables de la RDC.

(Suite de la page 08)

CPLT Année Nbre malades

VIH+

Nbre malades R/CTX

% Nbre malades S/ARV %

KATANGA SUD 2006 38 38 100% 12 32%

2007 322 131 41% 54 17%

KATANGA NORD 2006 0 0 0

2007 23 23 100% 0 0%

KATANGA OUEST 2006 14 8 57% 10 71%

2007 48 48 100% 7 15%

TOTAL 2006 52 46 88% 22 42%

2007 393 202 51% 61 16%

Tableau 04: Niveau d’offre des services de chimioprophylaxie au cotrimoxazole et de thérapie anti-retrovirale aux patients co-infectés VIH/TUB

La proportion des patients co-infectés recevant la chimioprophylaxie au cotrimoxazole est passé de 88% en 2006 à 51%. Ceci est dû à la faible disponibilité de cotrimoxazole pendant que le nombre des bénéfi ciaires augmente. Il faut aussi noter que la non mise à la disposition des médicaments contre les Infections Opportunistes (IO) dans le projet MAP de la Banque Mondiale en est la cause. La proportion des patients co-infectés mis sous ARV (Antirétroviraux) est passée de 42% à 16%, ce qui est sûrement dû au respect des critères de prescription des ARV.

Tableau No 05: Résultat de traitement des patients VIH/TUB dépistés en 2006 et évalués en 2007 dans la province du Katanga

CPLT Année Evalués Guéris Traitement terminé

Perdu de vue

Décès Echecs Transferts

KATANGA SUD

2007 38 9 24 1 4 0 0

KATANGA NORD

2007 0 0 0 0 0 0 0

KATANGA OUEST

2007 14 9 3 0 1 0 0

TOTAL 2007 52 18 27 1 5 0 0

% issu de TTT

34,6% 51,9% 1,9% 9,6% 0,0% 0,0%

Le grand nombre des patients qui ont terminé le traitement, comparativement à ceux qui sont guéris, est lié à la grande proportion des cas de TEP (Tuberculose Extra-Pulmonaire) et de TP- (Tuberculose Pulmonaire à microscopie négative) parmi les co-infectés. En effet, 23 patients sur 38 étaient soit TEP soit TP- au Katanga-Sud et 5 sur 14 l’étaient au Katanga-Ouest.

Il faut noter que le taux de succès thérapeutique est de 86,5% et le taux de létalité avoisine 10%.

Leçons apprises a) Le taux d’acceptation du test La proportion des patients tuberculeux testés par rapport à ceux qui sont conseillés reste encore faible, autour de 60%. En réalité, le taux d’acceptation est très élevé, le problème est la disponibilité des intrants pour le dépistage. Au début, ce taux est faible, mais il s’améliore rapidement avec le temps suite à la maîtrise de l’activité par les prestataires. A la revue du 2ème trimestre 2007 du PNLS,

le taux d’acceptation était de 97%

pour les patients tuberculeux, alors qu’il était de 50% pour la Prévention de la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant (PTME).

b. Bénéfi ce de la bonne adhésion au TDO

En général, les patients tuberculeux adhèrent bien au Traitement Directement Observé (TDO) et créent une relation de confi ance avec l’infi rmier chargé d’administration des antituberculeux. Ce qui facilite

l’acceptation du test et l’adhésion au traitement du VIH/SIDA. Ainsi, cet infi rmier est actuellement utilisé comme conseiller. Le prélèvement du sang qui se faisait au laboratoire se fait maintenant par le conseiller au site du TDO. Ceci permet non seulement de renforcer la confi dentialité, mais aussi réduit grandement le risque de disparition des patients entre le laboratoire et le site de prise en charge.

(Suite en page 10).

(10)

(Suite de la page 09).

c) Contrôle de qualité de test

En s’inspirant du principe de contrôle de qualité de laboratoire du Programme national de lutte contre la Tuberculose (PNT), le même système a été mis sur pied pour les tests rapides utilisés dans des laboratoires périphériques.

Comme pour des lames de crachat, les échantillons prélevés sur papier buvard sont conservés, puis sélectionnés de manière aléatoire pour être expédiés au laboratoire provincial de référence du PNLS pour contrôle. Un guide (draft) a été mis sur pied par le PNLS.

d) Implication des ressources humaines du PNT dans le management des activités

Le PNT dispose des ressources humaines au niveau de la Province et au niveau des districts qui sont régulièrement rémunérés et dont le travail consiste à suivre régulièrement les activités de lutte sur terrain, c’est-à-dire dans les zones de Santé. Les compétences de ces ressources ont été renforcées pour suivre les activités conjointes.

e) Utilisation du système d’approvisionnement du PNT

Les réquisitions des intrants des structures vers le Bureau Central de zone de santé (BCZ) se font mensuellement, et du BCZ à la Coordination Lèpre-TBC, une fois par trimestre. Il est souhaitable que les intrants pour la prise en charge de la co-infection VIH/TUB soient carrément insérés dans cette réquisition et l’approvisionnement suit le même rythme.

f) Transfert des capacités gestionnaires du PNT au PNLS

L’expérience a montré un transfert des compétences en termes de supervision, de revues périodiques, de validation des données, de gestion des intrants du PNT au PNLS.

g) Intégration progressive et effective des activités de lutte contre le VIH/

SIDA dans les structures de soin Les activités de lutte contre le VIH/Sida étaient plus organisées par les ONG communautaires. Par exemple le centre de traitement ambulatoire (CTA), laissant de côté les services de santé

traditionnels. Par contre les activités de lutte contre la tuberculose sont organisées essentiellement dans les structures de santé. Avec les activités conjointes, l’expérience montre une intégration progressive et effective des activités de lutte contre le VIH dans les structures de santé.

h) Utilisation des structures communautaires du PNLS pour l’accompagnement psycho-social des patients co-infectés

Depuis l’aube de la lutte contre le VIH/SIDA en RDC, les structures communautaires ont été mises sur pied. Ces structures assurent l’accompagnement psycho-social des personnes vivant avec le VIH (PVV).

Elles ont aussi été mises à contribution pour accueillir les patients co-infectés.

Les défi s à relever

De tout ce qui précède, certains défi s sont à relever pour réussir l’accélération de l’extension des activités de lutte

contre la co-infection VIH/TUB. Il s’agit notamment de :

a) Assurer un approvisionnement régulier en intrants pour les activités conjointes : tests VIH, cotrimoxazole;

b) Etendre rapidement la couverture du traitement ARV pour que des patients tuberculeux dépistés VIH+ ne soient pas privés du traitement ARV dans n’importe quel coin de la Province du Katanga;

c) Amener les deux programmes à travailler ensemble (dans le cadre des activités conjointes) de manière à se renforcer mutuellement les compétences;

d) Améliorer le partenariat dans la lutte contre le VIH/SIDA dans le secteur santé;

e) Assurer un appui institutionnel du programme de lutte contre le VIH/

SIDA.

Au niveau national, le Coordinateur Humanitaire de l’ONU en RDC, avec les chefs d’Agences, s’engagent à soutenir les efforts de la lutte contre le VIH/Sida en République démocratique du Congo (Photo: OMS/Eugène Kabambi).

(11)

Aperçu sur les épidémies en RD Congo en 2007.

Par Dr Florent Ekwanzala Mosiana, DPC, OMS/RDC

A

u cours de l’année 2007, la RD Congo a connu plusieurs fl ambées épidémiques. Plusieurs zones de santé du pays, c’est-à-dire 188 sur les 515 que compte le pays, soit 36,5% ont été touchées par ces épidémies dont les plus importantes ont été: le choléra, la méningite, le poliovirus sauvage, la rougeole , la fi èvre hémorragique à virus EBOLA (FHVE), la peste et la fi èvre typhoïde.

Cette situation ne laisse pas indifférents les acteurs de terrain, d’où l’élaboration de cet article qui, certes, donnera une certaine lumière sur les épidémies survenues dans le pays et la riposte. Il sied de rappeler que la lutte contre les épidémies se réalise dans le cadre de la surveillance épidémiologique des maladies dont les objectifs sont les suivants :

La détection précoce des épisodes épidémiques des maladies à potentiel épidémique pour une riposte rapide ;

L’évaluation de l’effi cacité des mesures de lutte mises en place pour l’endiguement des épidémies;

Le suivi des tendances des maladies à potentiel épidémique;

la certifi cation de l’arrêt de transmission des certaines maladies notamment le poliovirus sauvage et la dracunculose.

La RD Congo surveille 34 maladies réparties en deux catégories :

Les maladies à potentiel épidémique (Paludisme, Méningite, Rougeole, Choléra, Diarrhées Sanglantes, Fièvres Hémorragiques Virales, Fièvre Jaune, Typhus, Tétanos Néonatal, Paralysie Flasque Aiguë, Peste, Monkey-pox et Grippe aviaire).

Les endémies et états de santé prioritaires (Avitaminose A, Carence en fer, Carie dentaire, Décès maternel, Diabète, Diarrhées simples, Epilepsie, Fièvre typhoïde, Hypertension artérielle, Infections respiratoires aiguës, Lèpre, Malnutrition protéino- énergetique, Infections sexuellement

1.

2.

transmissibles, Noma, Onchocercose, SIDA, Schistosomiase, Troubles dus à la carence en iode, Trypanosomiase humaine africaine, Tuberculose).

Pour atteindre ces objectifs, le Ministère de la santé avec l’appui fi nancier et technique de l’OMS a organisé, en 2007, une série de formations des équipes d’intervention rapide à travers toutes les provinces qui a abouti au développement d’un plan de préparation et réponse aux épidémies pour chaque province.

Actuellement, le système de surveillance intégrée fonctionne en s’appuyant sur le système de surveillance épidémiologique des paralysies fl asques aiguës (PFA) mis en place par l’OMS et qui couvre l’ensemble du territoire national. Les données proviennent essentiellement

des centres de santé où consultent les membres de la communauté.

A côté des données produites par le système de surveillance intégrée, il y a également des données produites par le système de surveillances spécifi ques (informations détaillées qui sont disponibles dans les programmes spécialisés du Ministère de la santé).

Dans cet article, nous passons en revue les fl ambées épidémiques importantes qu’a connues la RDC en 2007. En effet au courant de cette année, plusieurs épisodes épidémiques ont été enregistrés dans 188 zones de santé du pays.

Les maladies en cause sont : le choléra, la méningite, le poliovirus sauvage, la rougeole, la fi èvre hémorragique virale (FHV), la peste, la fi èvre typhoïde.

(Suite en page 12).

Fig. 01: Les zones de santé ayant enregistré au moins une épidémie en RD Congo en 2007.

(12)

(Suite de la page 11)

Le choléra évolue de façon endémique dans les provinces de l’Est du pays avec des fl ambées épidémiques par moment.

En 2007, 27. 562 cas et 496 décès ont été notifi és essentiellement dans l’Est du pays. Le cas de choléra signalé dans

la ville de Kinshasa est un cas importé de Brazzaville, capitale de la République du Congo, voisine de la RDC.

Figure 02: Zones de santé ayant enregistré l’épidémie de choléra en RD Congo en 2007.

La méningite est régulièrement notifi ée en RD Congo dans les zones de santé de toutes les provinces du pays. Au cours de l’année sous revue, 9. 565 cas de méningite ont été enregistrés avec 1963 décès, soit un taux de létalité de 11, 9%.

Malheureusement, Tous ces cas ne sont pas confi rmés au laboratoire. Ce qui fait croire à l’existence de cas de méningite non épidémique dans le pays.

Il faut signaler qu’au cours du dernier trimestre de l’année 2007, une épidémie de méningite à méningocoque (un seul échantillon était positif au sero type A) a sévi dans les zones de santé du District Sanitaire d’ARU dans la Province Orientale. Au cours de la même période, deux zones de santé (Pay Kongila et Bagata) de la province de Bandundu ont connu une épidémie de méningite à méningocoque C.

La poliomyélite:

L’année 2007 a connu une recrudescence des cas de poliovirus sauvage. La répartition géographique de cette maladie montre que la distribution suit le long du fl euve Congo avec une concentration des cas au niveau des Zones de Santé de Kiri, dans la province de Bandundu, Mbandaka et Boende pour la province de l’Equateur et Basoko, Yahuma, Bengamisa (dans la Province Orientale). Au total, 41 cas de poliovirus sauvage (PVS) ont été notifi és en RDC en 2007. Ceci démontre probablement l’existence des populations d’accès diffi cile le long du fl euve où existeraient de nombreux enfants non vaccinés.

La Rougeole:

Au cours de l’année 2007, des épidémies de rougeole ont frappé surtout les provinces de l’Est de la RD Congo. Un total de 46 901 cas et 1150 décès a été

enregistré, soit une létalité de 2,45%.

La fi èvre hémorragique virale reste une maladie pour laquelle il faut renforcer la surveillance en RD congo.

En 2007, une épidémie de FHV a touché les zones de santé de Mweka, Bulape et Luebo. 264 cas avec 187 décès ont été enregistrés, soit un taux de létalité de 71%. Il y a lieu de souligner que la gestion de l’épidémie d’EBOLA de Mweka a été faite avec la participation effi cace de l’OMS. Des équipes des experts de Genève et d’AFRO ont soutenu les efforts de la RD Congo dans le contrôle de cette épidémie. Un fond important (2000.000 USD) a été mobilisé par l’OMS pour permettre à la RD Congo de contrôler cette épidémie. Un programme de contrôle de l’infection et l’hygiène hospitalière a été mis en place, ce qui a permis de minimiser l’impact de la maladie sur le personnel de santé.

(Suite en page 13).

(13)

(Suite de la page 12)

La peste n’a été observée que dans les zones de santé de la Province Orientale, surtout dans le district sanitaire de l’Ituri. Des cas ont été signalés dans la zone de santé de Wamba et plus précisément dans l’aire de santé de Bole Bole. En 2007, 1008 cas et 55 décès ont été notifi és dans cette province. La surveillance de cette maladie est faite actuellement dans le cadre de la surveillance intégrée des maladies. La lutte antivectotielle n’est plus organisée à cause de manque de ressources pour faire fonctionner le Centre de Surveillance et Lutte contre la Peste basé à Bunia.

Bref, au cours de l’année 2007, 247 épisodes épidémiques ont sévi dans 188 zones de santé de la RD Congo.

Ces épidémies ont été, pour la plupart, confi rmées au laboratoire national et collaborateur de l’OMS et prises en charge par les équipes du ministère de la santé publique avec l’appui technique et fi nancier de l’OMS.

Fig. 03: Zones de santé ayant enregistré l’épidémie de la peste en RD Congo en 2007.

Pour faire face à toutes ces épidémies, le Bureau Pays de l’OMS dispose d’importants stocks stratégiques de médicaments pré-positionnés à Kinshasa et dans les grandes villes de l’Est et du Sud-Est de la RDC pour agir en toute urgence (Photo: OMS/

Eugène Kabambi).

(14)

Grâce au fi nancement CERF:

L’OMS poursuit la réhabilitation des maternités dans la province du Kasaï Occidental.

A

u mois de mars 2008, il y a eu 23 femmes qui ont accouché dans des conditions très précaires. Les femmes se sont découragées à cause de la salle d’accouchement trop exiguë et en très mauvais état”. C’est en ces termes que l’Infi rmier titulaire, Richard Bankamina de la maternité de Bana ba Ntumba, dans la zone de santé rurale de Lubunga (District sanitaire de la Lulua) accueille une délégation de l’OMS venue de Kinshasa et de Kananga, dans une mission d’inspection sur l’avancement de travaux de réhabilitation d’au moins 5 maternités dans cette province du Kasaï Occidental.

Dans la salle d’accouchement, “il n’y a ni table d’accouchement, ni lumière quand les femmes viennent accoucher tard dans la nuit”, explique l’Infi rmier titulaire de ce centre de santé. Pendant cette période de pluie, la petite maison en chaume qui sert de salle d’accouchement suinte de partout quand il pleut.

Une scène presque lugubre qui fait fuir les parturientes et les oblige à accoucher à la maison, sans assistance des accoucheuses expérimentées.

C’est pourtant dans cette Aire de santé de Bana ba Ntumba, située dans le vaste territoire de Dimbelenge, à une centaine de kilomètres au nord- est de Kananga (chef-lieu du Kasaï Occidental), que l’OMS a identifi é l’une des cinq maternités à réhabiliter, dans le cadre du projet “Appui à l’initiative:

grossesse à moindre risque et prise en charge de la santé du nouveau- né et de l’enfant dans les situations de vulnérabilité accrue”. C’est aussi dans cette situation de vulnérabilité croissante que se trouve le territoire de Dimbelenge, qualifi é de “coin oublié”

par ses habitants après des années de guerre qui l’ont ravagé jusqu’au début de l’accord de paix d’avril 2002 ayant mis fi n au long confl it armé congolais.

A Bana ba Ntumba, “la population s’était fortement impliquée dans la réhabilitation de la maternité grâce à l’appui technique et fi nancier de l’OMS”, assure Richard Bankamina.

Selon lui, beaucoup de gens venaient participer à la fabrication des briques dès que les travaux ont commencé le 16 janvier 2008. L’OMS, en effet,

prévoit également l’équipement en

matériels pour cette maternité. “Tous les matériels d’équipement et les médicaments prévus pour Bana ba Ntumba sont déjà à Kananga et seront acheminés sur place dès que possible”, affi rme le Dr Edmond Magazani, épidémiologiste et chef du sous-bureau de l’OMS dans le Kasaï Occidental.

Pour réhabiliter les cinq maternités identifi ées du Kasaï Occidental dont 4 dans le territoire de Dimbelenge (Bana ba Ntumba, Mashala, Kalamba, Bena Tshiadi) et une maternité dans le territoire de Dekese, l’OMS a conclu un

accord de sous-traitance avec l’ONG BDOM (Bureau des oeuvres médicales catholiques) pour l’exécution de ces travaux. Dans la population de Bana ba Ntumba, la joie était visible sur les visages. “Vous ne pouvez imaginer notre bonheur quand on voit ce que l’OMS a fait pour notre village en nous réhabilitant cette maternité”, affi rme Albertine Mua Mbuyi, une habitante de Bana ba Ntumba qui ajoute: “regardez, cette maternité fait la fi erté dans tout notre village, tous ceux qui passent par ici jetent un regard admiratif dessus”.

(Suite en page 15).

La maison en chaume qui servait de salle d’accouchement pour les femmes du village Bana ba Ntumba avant la réhabilitation de la maternité par l’OMS (Photo:

OMS/Eugène Kabambi).

La maternité de Bana ba Ntumba, réhabilitée par l’OMS grâce au fi nancement CERF (Central Emergency Response Fund). (Photo: OMS/Eugène Kabambi).

Eugène Kabambi

(15)

(Suite de la page 14)

Les femmes du village de Kalamba, dans leur salle de maternité après accouchement. L’OMS a choisi aussi ce centre pour sa réhabilitation afi n de permettre aux femmes de donner vie dans des conditions acceptables (Photo: OMS/

Eugène Kabambi).

L’étape de Kalamba

Sur la route cahoteuse qui mène de Kananga à Bena Tshiadi, zone de santé située à plus ou moins 280 km au nord- est de Kananga, le chef du sous-bureau de l’OMS dans le Kasaï Occidental, le Dr Edmond Magazani et le médecin épidémiologiste national chargé des urgences et action humanitaire, le Dr Valentin Mukinda de Kinshasa, décident de s’arrêter pour quelques temps à Kalamba, village qui abrite l’une des maternités à réhabiliter. A Kalamba, les travaux sont dans un état d’avancement de près de 70%.

En réalité, beaucoup reste à faire ici.

La plupart de matériaux de construction arrivent avec beaucoup de diffi cultés de Kananga par voie de route. Autre diffi culté que rencontrent les habitants de ce village, la longue distance qui sépare Kalamba pour atteindre par exemple l’hôpital général de référence de Katende (à près de 80 km de là), en cas d’une opération chirurgicale délicate. L’évacuation d’un cas d’urgence se fait généralement par vélo, ou par moto quand on a de la chance.

“Les véhicules arrivent rarement ici”, affi rme un habitant de Kalamba.

Absence totale d’un réseau moderne de télécommunications, routes

défoncées et non entretenues, manque d’eau potable et d’électricité, les structures sanitaires de Kalamba et de Mashala (Aire de santé voisine) vivent des moments durs.

Au centre de santé rural de Mashala,

la maternité enregistre 30 à 35 accouchements en moyenne par mois.

Cette Aire de santé compte près de 12.500 habitants. La délégation de l’OMS quitte cette maternité où les travaux de réhabilitation avancent à petits pas, pour gagner Bena Tshiadi.

L’étape de Bena Tshiadi

Pour atteindre la zone de santé de Bena Tshiadi, il faut mettre au moins trois heures et demi de route. A l’image de toutes les maternités démunies de brousse, au fi n fond du Congo profond, celle de Bena Tshiadi n’échappe pas à la dure réalité: manque de table d’accouchement, manque de salle d’accouchement digne de ce nom, manque d’équipement moderne, tout cela dans cette contrée rurale de près de 94 mille habitants, non couverte par un réseau de télécommunications.

A Bena Tshiadi, le médecin chef de zone (MCZ), le Dr Charles Kabasele qui accueille la délégation de l’OMS,

“remercie l’OMS pour son engagement humanitaire à nous sortir de graves diffi cultés pour l’accouchement des femmes, grâce à la réhabilitation de la maternité” locale. Sur le plan épidémiologique, Bena Tshiadi a connu en octobre, novembre et décembre 2007 plus de 100 cas de Monkey pox avec 4 décès, parmi lesquels un infi rmier de cette zone de santé. L’OMS avait appuyé fi nancièrement la zone de santé dans la riposte contre cette épidémie.

La délégation de l’OMS (Dr Valentin Mukinda, à gauche et Dr Edmond Magazani, à droite) s’entretient avec les habitants de Bena Tshiadi sur la réhabilitation de leur maternité par l’OMS (Photo:OMS/Eugène Kabambi).

(16)

Prévention des violences sexuelles et réponses aux besoins des victimes:

Comment lutter contre les violences sexuelles dans les situations de crise humanitaire.

Eugène Kabambi

C

omment trouver un consensus et mettre en application les directives des interventions de lutte contre les violences sexuelles dans les situations de crise humanitaire en RD Congo ? C’est pour répondre à cette question qu’un atelier regroupant quelques agences des Nations Unies (OMS, UNFPA, UNHCR, UNICEF, OCHA), les ONG internationales et nationales et les ministères oeuvrant dans le domaine humanitaire, sanitaire et de la lutte contre les violences sexuelles a été organisé du 5 au 7 mai 2008 à Kinshasa. Objectif général: contribuer à l’amélioration de la coordination parmi les différents acteurs ou partenaires impliqués dans la prévention et la réponse aux violences sexuelles en RDC.

Plus spécifi quement, les participants à l’atelier de Kinshasa devaient se pencher sur les directives du Comité Permanent Inter-Agence (IASC) en ce qui concerne les mécanismes de coordination et de collaboration, les rôles sectoriels des différentes agences afi n de les adapter au contexte congolais. “Nous devrions surtout réfl échir sur la manière commune de renforcer les capacités techniques des acteurs au sein de l’Initiative Conjointe de lutte contre les violences sexuelles.

Ce qui nous a permis de planifi er des actions conjointes en tenant compte des directives IASC”, affi rme Madame Flora Chirwisa, Point Focal chargé des violences sexuelles à l’OMS en RDC.

Cette Initiative Conjointe s’articule sur quatre volets à savoir : le volet médico-sanitaire, le volet judiciaire et protection, le volet psycho-social et le volet plaidoyer pour la réinsertion.

Depuis 1996, la RD Congo a connu plusieurs confl its armés successifs au cours desquels, des violations graves des droits humains fondamentaux ont été quotidiennement commises à l’endroit de la population civile.

Pendant et après ces confl its, des dizaines des milliers des femmes et jeunes fi lles congolaises ont été victimes de multiples agressions sexuelles diverses. Des hommes et

des jeunes garçons ont également été victimes de viols. Les horribles atrocités et les violations des droits humains vécues par les femmes et les fi lles sont manifestées de plusieurs façons et créent chez les victimes une importante perturbation de leur bien être tant physique, mental que social;

ce qui les empêchent de mener une vie équilibrée et épanouissante.

Bien que la guerre soit offi ciellement terminée en RDC, il y a des preuves que la prévalence des “sexual gender-based violence” (SGBV) est toujours croissante dans la communauté et à travers le pays. Pour un grand nombre des femmes congolaises, la violence vécue pendant la guerre est encore entrain de se perpétrer. “Pendant la guerre les violences étaient principalement commises par des bandes armées

(84%)”, indique un document de travail de cet atelier de Kinshasa dans ses termes de référence. Après la guerre, les violences sont commises par des ex- combattants, des membres de familles, partenaires sexuels, généralement une personne connue par la victime.

Les conséquences de la guerre n’ont épargné aucune province du territoire national et des nouvelles formes de violences sexuelles à l’instar de celles qu’a connues l’Est du pays ont fait leur apparition: viols en bandes organisées, introduction d’objet dans le sexe de la victime après l’acte sexuel, etc.

Les participants à l’atelier de Kinshasa ont, au fi nal, appelé au renforcement des capacités des différents acteurs impliqués dans la prévention et la réponse aux violences basées sur le genre.

Image d’une femme victime de plusieurs viols de la part des bandes armées Interhamwe et rebelles hutus rwandais dans le Sud Kivu (Est de la RDC). Elle a été admise à l’hôpital de Panzi de Bukavu qui reçoit plusieurs victimes des violences sexuelles dans cette province (Photo: OMS/Eugène Kabambi).

(17)

Pour plus d’informations, contactez : Le Bureau du Représentant de l’OMS en RDC,

42, Av. des Cliniques, Gombe, Kinshasa

Directeur de publication: Représentant de l’OMS en RDC Rédacteur en chef: Dr Brice Ahounou, Administrateur technique EHA/HAC

Rédacteur en chef adjoint: Eugène Kabambi, Administrateur national chargé de la communication Comité scientifi que: Dr Valentin Mukinda, MD, MPH

Tél.: +243 (0) 81 715 16 97, +243 (0) 81 700 64 16 E-mail: ahounoub@cd.afro.who.int; kabambie@cd.afro.who.int

Graphic Designer: Eugène Kabambi.

L’OMS fait peau neuve dans le Bas Congo:

Le nouveau Sous-Bureau de l’OMS inauguré à Matadi par le Dr Jean-Baptiste Roungou.

L’inauguration du Sous Bureau OMS en L’inauguration du Sous Bureau OMS en images (Photos: OMS/ Eugène Kabambi).

images (Photos: OMS/ Eugène Kabambi).

Le Vice-Gouverneur du Bas Congo, M. Déo Nkusu, coupant le ruban lors de l’inauguration du Sous Bureau OMS à Matadi.

Le Représentant de l’OMS en RDC, le Dr Jean-Baptiste Roungou, prononçant son discours d’inauguration.

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