(1)LÉOPOLD PRKMIER

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(1)LÉOPOLD PRKMIER. [l853]. saire. du gouvernement pour. Roi. le. lui dicta. remarquait. le. facile. la défense. de ce projet,. des instructions parmi lesquelles on. passage suivant. important de tous existe assez. 269. «. :. arguments. les. Le premier, est celui-ci. généralement en Europe. le :. plus. —. Il. l'idée qu'il. en très-peu de temi)S de s'emparer de. est. Belgique.. la. y a dans cette idée un danger immense pour le pays, et le premier et le plus sacré des devoirs de tous ceux 11. qui s'intéressent à son existence est de. la détruire et. d'y substituer l'opinion qu'on peut envahir la Belgique. comme. tous les pays. du monde, mais qu'on ne. saurait. conquérir qu'en faisant d'énormes sacrifices. De cette. la. opinion. il. résulterait (ce. que nous devons après tout. le. La Belgique est trop difficile à prendre, il vaut mieux la laisser tranquille ^ Dans les deux Chambres, les propositions du gouvernement furent adoptées par une majorité considérable ^ Ce résultat réjouit beaucoup le roi Léopold, qui se trouvait alors à Vienne avec le duc de Brabant. L'héritier du trône n'était pas moins satisfait. Le régime plus désirer) qu'on dirait. :. )>. —. constitutionnel, lui disait l'archiduc Charles-Louis, a. *. Ajinales 'parlementaires de 1867-1868. *. Le. roi. Léopold, qui. (S'énat), p.. i43.. avec l'iionneur militaire de. s'identifiait. la. Bel-. gique, se sentit profondément blessé des imputations que lord Derby, sur là. foi. de versions erronées. décembre 4854, contre apprendra donc sans indignation donna. Réponse aux en. la. naissance. officier. de fausses traditions, dirigea, au mois de. conduite. surprise. alléijations. 1813, par un. et. îi. des. qu'il. troupes belges à Waterloo.. un remarquable ouvrage ayant pour. anglaises. On. voulut une réfutation, et que son. sur. la. conduite. général. (Bruxelles,. 1835,. des. troupes belges. in-8".). général était le défenseur du projet d'organisation de 1833.. titre. Cet. otVicier.

(2) 270. l'ait. W)V()IA). l'HK.MIIH. [l85:<|. voir ailleurs qu'il jneiiait 1rs rnonarcliies h la répii-. l)li(jiie.. —. c(. Il. a prouve;. nous, n^pondit. cIkîz. le. duc de. Brubant, qu'il savait résister à l'entraînemeut républi-. Ce système constitutionnel peut être inapplicable à l'Autriche; mais on a pu voir qu'il convient à la cain.. Belgique. et. qu'en. associant. populaire à celle de la royauté, salutaire.. Le. force. la il. de. lui prête. l'opinion. un appui. roi des Belges, en portant à lui seul sou. armée à cent mille hommes, n'aurait pas produit le même effet en faveur du maintien de l'indépendance de son royaume qu'en associant son peuple à cette mesure sanction de la volonté et en lui donnant ainsi la nationale. ». Le roi Léopold dans leur voyage, attestait l'estime. en Allemagne. Le 17 mai, lettre suivante. et le. duc de Brabant avaient reçu. et surtout. à Vienne, un accueil qui. profonde que la Belgique avait acquise. comme le roi. ailleurs.. adressa à M. H. de Brouckere la. :. un triomphe qui doit vous rendre bien heureux, et qui est pour moi la source de la plus grande satisfaction. Vous avez gagné une bataille parlementaire qui contribuera essentiellement à la sécurité de l'indépendance de la Belgique, et qui a produit une immense et bien salutaire impres«. Vous avez obtenu avec. le. cabinet. sion à l'étranger. Depuis 1848, la Belgique n'a posé. aucun acte qui lui fasse plus d'honneur, et qui soit mieux apprécié par l'étranger. « Je m'empresse de vous communiquer un événement qui, je crois, donnera une sincère satisfaction au pays et au cabinet..

(3) LÉOPOLD PREMIER. [l853]. 271. demandé la main de rarcliiduchcsse Marie à S. M. lempereur d'Autriche pour mon fils le duc de Brabant, et j'ai vu avec plaisir que cette demande a «. J'ai. '. de la manière. été accueillie. la plus affectueuse et la. plus bienveillante i>ar l'Empereur et toute la famille impériale.. Le mariage i)Ourrait avoir fin du mois d'août.. «. la. lieu,. Dieu aidant, vers. Veuillez remercier vos collègues en. «. mon nom. Le. cabinet connaît l'affection que je lui porte et qu'il a. bien justifiée, cette. et. si. vous personnellement vous avez dirigé. importante affaire avec. le. plus grand zèle et le. plus grand talent. Veuillez croire que je l'apprécie avec. sentiments les plus sincèrement affectueux.. les. ». Le vœu du roi devait être exaucé. Le mariage de l'héritier du trône avec l'archiduchesse Marie fut célébré à Bruxelles, le 22 août.. des affaires. ministre. Chambre des titre;. Cette union, disait le. étrangères. au Sénat. représentants, comble les. bonheur d'un prince dont. le. «. elle satisfait,. eu. vœux. à la. et et. assure. la. Belgique est fière ajuste. même. temps, aux plus hautes. convenances politiques. Elle sera un gage de perpétuité. de. et. félicité. pour. la dynastie,. gage de sécurité pour rattaché par. le. un nouveau. comme. pays. Celui-ci, en lien à. un. elle est déjà. effet, se voit. une antique monarchie. essentiellement intéressée à consolider la paix. dumonde. à sauvegarder, de concert avec les autres puissances,. et. les traités *. s. A.. I.. qui ont consacré la nationalité belge ^. rarcliiduchcsse Marie-Henricllc,. fille. de. rarcliiduc. ». Joseph. d'Autriche, palatin de Hongrie. 2. Le mariage. civil fut. accompli au palais de Hruxelles;. le. bourgmestre.

(4) 272. IMIKMIKK. Liîoi'or.i). (1853J. M;us déjà de redoulahlcis complications monacaiont et. rOriciiL Le. était. détruite à. rKiiropc liir([uc. ÎJO. iioveiiiLrc 18;]3, la flotte. Siiiope. par. Ifîs. Russes, qui. allaient peut-être entrer triomphants dans Constantino[)Ie,. les forces. si. navales de l'Angleterre et de la. France, qui stationnaient à Besika, ne leur avaient. harré la route. Le czar Nicolas, cependant, croyait. encore que. Napoléon. la. France, où l'empire avait été rétabli par. III, le. 2 décembre 1832,. et l'Angleterre, tou-. jours défiante, ne resteraient pas longtemps unies pour. On. l'arrêter.. avait. même répandu. son dernier séjour à Londres, tions. le. bruit que, pendant. et ensuite. du cabinet de Saint-Pétersbourg,. des insinua-. le roi des. Belges. avait essayé de dissoudre l'alliance entre la France et l'Angleterre, et qu'il avait réussi, par son influence, à. engager une haute personne à seconder. que Léopold avait. était vrai. rapports. oflîciels,. suspendus. Pétersbourg depuis que. le. ses eflbrts.. établi avec la Russie les et. ajournés par la cour d^. général Skryznecki avait. en 1838, dans l'armée belge; mais. été admis,. Il. cet éta-. blissement de rapports réguliers entre les deux gouver-. nements n'avait point Léopold à l'égard de. influé sur les dispositions l'alliance. du. anglo-française.. roi. Un. ancien ministre de France à Bruxelles a affirmé solen-. Napoléon. depuis. que,. nellement. III, le. Favénement de l'empereur. roi des Belges fut toujours l'instrument. le. plus efficace et le plus zélé pour. de. la capitale,. de. l'état civil.. époux dans. le. maintien de la. M. Charles de Brouckere, remplissait. les fonctions d'officier. La bénédiction nuptiale. l'église collégiale. archevêque de Malines.. des. fut. ensuite. donnée aux jeunes. SS. Michel et Gudule par le cardinal-.

(5) LÉOPOLD PREMIER. [l85ij. paix dans. monde. le. terre et la. et la. 273. bonne entente entre. France \ Oui,. l'Angle-. Léopold, voyant par-. le roi. dessus tout l'intérêt de la Belgique, travaillait sans cesse et. assidûment au maintien de. avait. donc. orientale,. été,. dans. mais en. se. paix dans. la. le. monde;. il. principe, opposé à la guerre. le. gardant toutefois de faire surgir de. nouvelles complications.. Dans un moment où danubiennes. pouvait. des. l'invasion. une. engendrer. principautés conflagration. générale, le roi Léopold exprima le désir de voir naître. en. entre. fait. les. deux cours des Tuileries. et. de Bruxelles. un état de choses qui leur permît d'entretenir les mêmes relations amicales que leurs pays. Répondant à l'empereur des Français donna au prince. cette avance,. Napoléon plein pouvoir. mêmes du. roi. d'être à Bruxelles l'organe des. sentiments de sa part. Le prince arriva à. Léopold le 30 janvier 1854,. 3 février.. En. et y. cour. la. séjourna jusqu'au. du. appelant sur ce voyage l'attention. représentant de l'empire français près. le roi. de Saxe. et. duc de Saxe-Cobourg-Gotha, le ministre des aflaires « L'empereur, en étrangères de France - écrivait le. :. envoyant un prince de sa Bruxelles, à. son âge, plaisir. un souverain. est le véritable. de démontrer. illustre famille qu'il. qui,. faire. visite,. par sa position. chef des Cobourg, se. pas un. qu'il n'est. et. par. fait. un. membre de. Cette déclaration a étd faite. ». De son. côté,. cette. le. roi. au sénat de l'empire français par M. Ad.. Barrot (séance du 9 février 1866). *. à. ne croie animé à son égard des. sentiments les plus loyaux.. *. famille. M. Drouyn de Lliuys.. 18.

(6) 274. Ll^:oi'(.Li>. Lcoj)oi(l iiiMiulnità. un. iKjiiiiiio. confiance (18 Icvrior) «.... I'Hi;mii;i{. [i«5ij. d'Etal. a\ait toute sa. (jiii. :. Nous nous trouvons dans une. crise i>ien. dan-. gereuse. Si la France reste fidèle a sa politique actuelle. deux grandes puissances allemandes comprennent leur mission assez clairement indiquée, on que. et. les. peut espérer sortir de ces complications. (c. instruit «. important que je sois personnellcmemt Lien. 11 est. de ce qui. Ce qui. se passe.... passé en Angleterre depuis. s'est. mois de. le. janvier a dû influencer notre politique; nous ne pou-. vions pas tolérer d'être représentés. a. :. elles. ont. à la France. Dans il. faut s'attendre. comme. depuis. manœuvre au. obstacle. Les feuilles radicales ont été. la politique anglaise.. plus loin. comme un. recommandé de donner. Belgique. la. pays où la presse égare l'opinion,. les. aux plus grandes 1831,. fort. navire qui. est. folies.. Mon. rôle est,. fais. faire. simple; je. indispensable pour. le. la. pré-. server; bientôt vingt-trois ans de navigation donnent. des titres à la confiance \ ». Le 27. février,. M. H. de Brouckere. signaient à Bruxelles. un. et. M. Ad. Barrot. traité définitif destiné. à rem-. placer la convention commerciale du 13 décembre 1843 ^. Le. roi. Léopold à M.. le. baron Nothomb, ministre plénipotentiaire à. Berlin, Laeken, i8 février 1854. publiciste, s'attendait. ;. — « Ainsi,. aux plus grandes. le roi. folies. de. Léopold,. la part. dit. un éminent. de l'Angleterre en. ce premier affolement causé par le désastre de Sinope;. il. craignait. que. l'opinion, égarée par la presse radicale, ne forçât les ministres à se venger. du prince Albert sur. le roi,. son oncle, complice, disait-on, de ses sj-mpa-. thies moscovites... » Voir, sur cet épisode, les « Souvenirs la reine Victoria »,. Mondes du 15. par M. Saint-René Taillandier, dans. janvier 1878.. la. du. conseiller de. Revue. des. Deux.

(7) LÉOPOLD PREMIER. [l854j. 275. en échange des avantages concédés aux houilles, aux fontes et. aux. fers,. la Belgique sacrifia la contrefaçon. des livres français.. débarquement à Kamiesch, en Crimée, des armées de France et d'Angleterre, une entrevue eut lieu entre remf)ereur Napoléon III et le Quelques jours avant. roi Léopold.. camp de. Comme. le. l'empereur se trouvait alors au. établi à Boulogne, le roi avait. exprimé. le. désir. rencontrer à Calais; Napoléon envoya à Bruxelles. le. camp pour demander que l'entrevue eût lieu à Boulogne même. Le 2 septembre, le roi, accompagné du duc de Brabant, partit d'Ostende et. un de. ses aides de. arriva dans la les attendait. qui. les. même journée. à Calais, où l'empereur. à bord de la corvette la Reine-Hortensey. Le 4 septembre,. conduisit à Boulogne.. ils. étaient de retour à Bruxelles. Ce fut après cette entrevue. que Napoléon portrait. pour. III fit. le. exprimer au roi. placer dans son cabinet.. souvenu d'avoir entendu sa mère, lui parler. avait. du. roi. témoigné. le désir. Léopold,. comme. beaucoup. d'avoir son. Il s'était. res-. la reine Ilortense,. de quelqu'un qui. d'intérêt,. dans des. lui. cir-. constances dilhciles.. Ce voyage de Boulogne avait ministère.. Comme. le. Il. fut l'objet. été décidé à l'insu. du. de pressantes observations.. camp de Boulogne. contenait des troupes qui. étaient destinées à rexi)édition de Crimée, le cabinet. appréhendait que la présence du roi des Belges au milieu des soldats français ne donnât lieu à des interprétations. erronées dans un étrangères. moment où. s'efi'orçait. le. ministre des. aflliires. par-dessus tout de préserver de. toute atteinte la neutralité. du pays. Le cabinet. était.

(8) .. 276. i.r;opr)M). (Iccidc à. iiiriiKî. se;. [isiisj. retirer, Icirsqu'iinfî. jxMir Oïlais, après. avoir pi*oniis. caises. Le. qu'il. })rendre part à auciin(3 revnci. (le. liaiisaclioii. ministérielle.. crise. cette. eiiipnchcr. piikmikr. roi. vint. partit. s'abstiendrait. troupes fr;in-. (l(.\s. *. Cependant. les élections. situation parlementaire. de 18o4 avaient modifié. en augmentant. les. la. forces des. conservateurs. Or, le chef du cabinet avait annoncé qu'il céderait la place à d'autres le jour. se produirait, soit sur les. bancs de. les. la droite.. 11. bancs de. tint sa. où une majorité. gauche,. la. parole. le. soit. sur. 2 mars 1855.. M. de Decker forma une nouvelle administration prise dans le centre droit, c'est-à-dire parmi les catholiques modérés et progressistes. Le roi Léopold avait. Le. 30,. une grande estime pour ses. le. caractère de M. de Decker et. convictions unionistes fortement prononcées.. plus,. il. ment. les. le. De. comme représentant spécialemême comme le seul ministre véri-. considérait. Flamands,. tablement flamand qui eût siégé dans son conseil;. aux yeux du. roi,. les. Flandres étaient. le. cœur de. et,. la. Belgique.. Pendant que notre tralité, se livrait. Crimée. la. patrie, grâce à son. heureuse neu-. paisiblement aux travaux de la paix,. était le. théâtre d'une lutte gigantesque et. acharnée. Enfin, Sébastopol succomba; les canons se turent et. un congrès. s'ouvrit à Paris.. Le. roi. Léopold se. où il séjourna du 15 au 30 mars séance du 8 avril, le président du con-. rendit en Angleterre,. 18S6. Dans la *. Au mois de novembre,. le. prince royal. et. la. duchesse de Brabant. quittèrent Bruxelles pour visiter successivement l'Italie, l'Egypte, la Palestine et la Grèce.. Leur absence se pralongea pendant plus de neuf mois..

(9) LÉOPOLD PREMIER. [l856]. 277. grès de Paris (M. le comte Walewski) exprima l'idée. que. la presse. en danger France.. «. de Belgique, par ses violences, avait mis. les relations. amicales de ce pays avec la. Mais la presse dont. il. se plaignait. —. dit plus. tard lord Clarendon, le plénipotentiaire principal de la. —. Grande-Bretagne établie rêts. n. pas celle qui, rédigée et. était. par des sujets belges, ne s'occupait que des. nationaux.. Il. avait. inté-. en vue des journaux publiés en. Belgique par des exilés français pour être répandus clandestinement en France,. et. qui prêchaient parmi les. classes inférieures et les troupes de ce pays, non-seule-. ment. la révolution,. mais. même. l'assassinat. de l'empe-. reur. » Lorsque le protocole de cette séance,. où. les. autres plénipotentiaires s'étaient associés à l'indignation. manifestée par. le. comte Walewski,. fut. connu. à. Bruxelles, la représentation nationale s'émut vivement.. un des membres. Interpellé par. les. plus distingués de. l'opposition ^ le ministre des affaires étrangères,. vicomte Ch. Vilain XIIII, prononça. On. M.. le. ces énergiques. gouvernements représentés au congrès a demandé au gouvernement paroles. belge. :. «. désire savoir. quelque. Aucune!. modification. — L'honorable. cabinet, dans le cas faite,. serait disposé. changement à. si. l'un des. à. la. M. Orts. —. Constitution.. me demande. si. le. demande lui serait à proposer à la Chambre quelque. où une. pareille. la Constitution.. — Jamais!. ». Mais des concessions justes avaient déjà été. faites. à la. France.. Le ministre des. *. M. Oris.. affaires étrangères avait. annoncé,.

(10) 278. LÉOPOLij. (Iniis la sr«'inco. du 1" juin. qu'a l'oiivcTlurc de. 18'>.'j,. prochaine session, afin de hîver sui' le il. sens de la. présenterait. loi. [i85g|. i'j{i:.Mii;ii. tout*'. la. espèce de doute. de 1833 relative aux extraditions,. anx Chambres un projet. assimile-. (jui. rait l'assassinat d'un souverain étranger à l'assassinat. de toute autre personne. Cet engagement, dont appréciait. la. nécessité. l'importance,. et. M. A. Nothomb, ministre de article additionnel à la loi. de 1833.. tenu. fut. la justice,. le roi :. déposa un. Les circonstances,. «. a-t-il dit depuis ^ étaient graves et difficiles.. Il. y avait. à donner une satisfaction morale à un pays voisin, à un. gouvernement puissant qui. se plaignait. amèrement. et. qui élevait contre nous des réclamations accentuées.. Quoique. les diverses fractions. d'accord pour approuver. de. la. Chambre. principe de la. le. loi. ». fussent. nouvelle,. donna lieu à de vives discussions; les libéraux, très-hostiles au ministre de la justice, saisissaient avec empressement l'occasion de lui faire la guerre. La loi fut néanmoins votée à de grandes majorités par la Chambre et le Sénat. En la sanctionnant le 22 mars, le celle-ci. roi loua le talent et la fermeté fait. preuve en. Au mois cour. dont. le. ^ on remarqua la. ministre avait. cette circonstance. de juin,. visite. que. Bruxelles l'archiduc Maximilieu,. de. fit. à la. de. frère. l'empereur d'Autriche. Quelques semaines plus tard, roi,. accompagné. cette fois. du comte de Flandre. et. de. en Angleterre.. Il. fut. la princesse Charlotte, retournait. de retour à Bruxelles. 40. le. 10. ^. Annales parlementaires (1868),. 2. Le avril. roi. juillet,. presque à. la veille. p. 77o.. Léopold à M. A. Nothomb, ministre de. 1856.. le. la. justice, Laeken,.

(11) .. 279. LÉOPOLD PREMIER. [l85c]. des fêtes splendides qui allaient consacrer la vingt-. cinquième année de son règne'. Jours merveilleux, où. la. royauté belge obtint un. triomplie sans exemple, où l'Europe entière applaudit le. souverain qui. et. avec. mêmes. la. allait être. même. inauguré une seconde. fois,. confiance dans l'avenir, par ceux-là. qui lui avaient décerné la couronne en 1831 et. qui, après vingt-cinq ans, se félicitaient. de leur œuvre!. De telles fêtes ne se voient pas une fois en un siècle. Le 21 juillet 1836, Léopold l^^ ayant à ses côtés le duc de Brabant et le comte de Flandre, et accompagné d'un brillant état-major, s'avance à cheval, à travers. du peuple qui ébranle l'air de ses acclamations, vers l'arc de triomphe où l'attend le bourgmestre de Bruxelles suivi des échevins et du conseil communal. A cette même place les clefs de la capitale du nouveau royaume lui ont été présentées vingt-cinq ans auparavant. Après avoir répondu d'une voix émue à la patriotique allocution du bourgmestre, Léopold entre dans Bruxelles pour parcourir la route triomles flots pressés. phale qu'il a suivie en 1831. L'allégresse populaire est profonde, éclatante; et. un radieux soleil, comme vingt-. cinq ans auparavant, illumine ce spectacle grandiose. A une heure, Léopold arrive 1831,. il. a prêté. marches de. le. l'église. sur la place où,. *. Saint-Jacques, l'attendent les. M. de Gerlache,. C'était. l'a. M. de Decker, chef du cabinet. et. de ces fêtes nationales.. les. mem-. élu roi, et à leur. l'ancien président de cette. avait pris, par rcnlremise des présidents des tiative. 21 juillet. serment constitutionnel. Là, sur. bres survivants du Congrès qui tête. le. assem-. ministre de rintérieur, qui. Chambres. législatives, l'ini-.

(12) 280. faiii(!iis(î,. l)lé(3. serment. (lu. PIIK.MIKH. prince Léopold de Saxe-Cobourg,. il. se. son exemple;. On. lui. En approchant. tronc;. ». noble ])halange de patriotes,. émotion,. [l85(i]. celui-là iiiriiu; qui, aj>rès avoir rrcn. montez au. Sire,. «. Ll^;()Pf)M). .. de;. Ici. a dit: cette. ne peut cacher son. le roi. déconvre, et tous les spectateurs suivent les. acclamations cessent pour un moment.. veut entendre les paroles que. le. président du Con-. grès de 1831 va adresser au souverain qui a su consolider l'indépendance belge. Interprète éloquent de ses. anciens collègues,. il. s'exprime en ces termes. :. y a vingt-cinq ans, qu'à cette même place, en ce môme jour, le Congrès belge reçut, au nom de la ce. Sire,. nation. ,. il. le. serment de Votre Majesté. «. d'observer la. «. Constitution et les lois du peuple belge et de maintenir. «. l'indépendance nationale.. alors. ». Les. hommes. qui furent. témoins de ce solennel engagement viennent. du. affirmer aujourd'hui, à la face. ciel,. que Votre. Majesté a rempli toutes ces promesses et dépassé toutes. nos espérances. Et la nation tout entière.. Sire, vient. l'affirmer avec nous. Elle vient attester que,. pendant. ce règne de vingt-cinq ans, son roi n'a ni violé une seule. une seule de. de. ses lois, ni porté atteinte à. ni. donné cause légitime de plainte à un seul de nos. concitoyens.. Ici,. ses libertés,. tous les dissentiments disparaissent;. nous sommes tous d'accord; nous n'avons tous qu'un même cœur pour associer dans un commun ici,. amour <c. Au. et. notre roi et notre patrie. !. milieu des commotions qui ont ébranlé tant de. gouvernements,. la. Belgique. est. demeurée fidèlement. attachée à son prince et aux institutions qu'elle. s'est. données. Cette sorte de phénomène, rare dans notre.

(13) LÉOPOLD PREMIER. [l856]. ne peut s'expliquer que par l'heureux accord du. siècle,. roi et. 281. du peuple, cimenté par leur mutuel respect. la foi jurée et. pour. Une con-. la Constitution nationale.. stitution qui suflit à. un peuple avide de. })our. liberté et qui. l'aime assez pour la supporter avec ses inévitables. inconvénients; un peuple sensé, religieux et moral, qui se souvient de son passé, qui. repos sous si. habile,. gentes. il. la protection. si. de. ne demande qu'à vivre en. ses lois;. si. sage,. conciliant, qu'au milieu d'oiunions diver-. a su conquérir l'estime. en Belgique. un prince. et. à l'étranger,. tel. et le. a. respect de tous,. concours. été. Sire, le. de circonstances vraiment providentielles qui a maintenu. et consolidé ce. prospère,. et,. nouvel État, qui. nous osons. l'espérer. l'a. rendu. (et c'est. paisible,. notre dernier. vœu), stable à tout jamais! c<. Sire, l'histoire,. un jour, après avoir rappelé nos. vieilles gloires nationales,. aura quelques belles pages à. consacrer à la fondation de ce royaume et au règne de. Léopold. F^,. règne d'autant plus. fertile. en enseigne-. ments, que Dieu, tout en protégeant visiblement. la. Belgique, ne lui a pas épargné les jours d'épreuve. c(. C'est. même. à. l'histoire à. remémorer. pas permis d'indiquer. ce qu'il. ici; c'est. ne nous. à elle à dire cet. élan des esprits dans toutes les carrières sciences, dans les arts,. développement de. dans. les lettres,. l'industrie qui a,. est. :. dans. les. et ce rapide. pour. ainsi dire,. transformé cette nation, rendue à elle-même depuis à peine un quart de siècle.. membres du Congrès national fondément émus et touchés du sentiment « Sire, les. bienveillant qui. ramène à. cette. même. sont prodélicat et. place où nous.

(14) 282 ror'ûiiHvs. la. l'HK.MICM. li;ol»OIJ). de patriotes. vieille ph'ilaii^(.'. êux qui ont posé fice social, (pii. ardcîiits,. de i(dUt. i]iili(*u. dévoués, eonra-. premiers fondements de notre édi-. les. ont. au. Vôtres Majesté,. jadis,. |l85fi]. fait la. Belgique que nous voyons, con-. stitué les assemblées et les pouvoirs qui la gouvernent.. Votre présence. «. ici,. nous. Sire,. rai)pelle le souvenir. grande journée de juillet 1831, qu'aucune démonstration ne saurait rendre où les coiurs, ivres de. cette. ;. de joie. et d'espérance, saluaient. en Léopold. l^''. l'aurore. d'une Belgique nouvelle se réveillant enfin, après deux siècles d'un. ger. Les. long sommeil sous la domination de l'étran-. mêmes acclamations. dans chacune de nos toute populaire. l'attendent aujourd'hui. car l'idée de cette fête est. villes,. voix du peuple qui. oui, Sire, c'est la. :. sent le besoin d'exprimer sa gratitude à celui qui, après. Dieu, a le plus contribué à «. Il. le ciel,. le. rendre heureux. ne nous reste maintenant.. au. nom. de. la patrie,. en. longer bien longtemps encore. Sire, qu'à. lui. les. !. remercier. demandant de pro-. jours précieux et le. règne glorieux de Votre Majesté, pour affirmer de plus. en plus l'avenir de notre pays, pour servir de conseil, d'exemple et de guide à ces jeunes princes, véritables enfants de la Belgique, qui sont appelés à continuer. jour. nobles traditions du beau règne de. les sages et. Léopold. P^'.. un. )). Léopold, dont respect à ses. les. fils. puis, après avoir. yeux sont humides, montre avec. les. fondateurs de la liberté belge;. surmonté son émotion,. il. se. couvre. et. répond aux membres de l'immortel Congrès « Messieurs, je ne vous quitterai pas sans vous exprimer combien j'ai toujours apprécié les travaux du Congrès :.

(15) S83. LÉOPOLD PREMIER. [l856]. national. Cette illustre assemblée représentait large-. ment. tous ses sentiments, tous ses intérêts.. la nation,. Elle a été entourée non-seulement de difficultés, mais. de dangers réels;. et,. malgré. cela,. n'a jamais. elle. bonheur détourner par aucune intri-. bronché. Elle a compris ce qui pouvait faire (lu. pays. Elle ne. s est laissé. le. gue, par aucune menace. Vous, Messieurs, vous avez. fondé l'œuvre dont nous poursuivons l'accomplisse-. ment, il. et. vous avez donné au pays. mener à bonne fin. J'en conau fond de mon cœur le sentiment de la plus. avait besoin. serve. pour. la. vive reconnaissance,. apprécié la sagesse,. dant. courage dont. le. si. je. le talent. nombreuse,. exemple, lequel,. et,. le. répète,. j'ai. toujours. de cette assemblée, cepen-. qui a donné à l'Europe. j'ose le dire, n'a. vous remercie, Monsieur. un. bel. guère été suivi. Je. le président,. des sentiments. que vous venez de m'exprimer au nom des membres du Congrès. C'est un bonheur pour moi, Messieurs, de vous voir aussi nombreux après tant d'années.. En. ». quittant la place Royale, Léopold descend. au. duc régnant de Saxe-CobourgGotha, le prince George de la Saxe royale et lord Westmoreland, ambassadeur extraordinaire de la reine d'Anpalais,. où. reçoit le. il. gleterre, qui tous trois se joignent ensuite. au cortège.. nouveau quartier Léopold, où, sur une place décorée avec une magnificence extraordinaire, toutes les autorités du pays et les députations des communes sont réunies pour complimenter le souCelui-ci se dirige vers le. verain. Là,. il. Chambre des discours que. reçoit les adresses. et. de. la. donne lecture d'un chef du cabinet avait soumis à son. représentants le. du Sénat. et.

(16) 284. Ll^:oi'()Li). nj)|)r()l)alion.. y. faisait «. Sous. [i8r,(îj. l'iiispiratioriflososmiiiislres,. pressant. iiii. j'jti.Mii;». a[)i)el. h. ïôpold. riiiiioii.. Je suis profoiKléineiit éniu,. dit-il,. des nobles sen-. timents que vous venez de m'ex primer dans un lan-. gage à. la fois. « Je crois. si. affectueux et. élevé.. pouvoir rappeler, dans. solennelle, quelques i)assagcs. 1831. si. cette circonstance. du discours du 21. juillet. :. « Je n'ai. accepté la couronne que vous m'avez offerte. ((. qu'en vue de remplir une tâche aussi noble qu'utile,. «. celle d'être. «. peuple généreux ce. «. appelé à consolider les institutions d'un. Mon cœur. et. à maintenir son indépendance.. ne connaît d'autre ambition que. de vous voir heureux.. celle. ». L'accomplissement de cette grande mission ren-. «. contrait de. nombreuses. difficultés.. L'indépendance de ce bon peuple, conquise d'hier,. «. se posait. comme un problème. et inquiète. Ses. devant l'Europe défiante. Hbres institutions, fondées en dehors de. toute intervention de la royauté, n'avaient. pu recevoir. encore la consécration de l'expérience. Son administration improvisée attendait la réforme de ses lois organi-. ques. Les esprits étaient divisés par des opinions passionnées et des influences jalouses. Les intérêts matériels, (c. brusquement. Bientôt, grâce. l'unité. troublés, s'alarmaient de l'avenir.. au bon. esprit. du pays,. apparurent au sein de cette confusion. l'ordre et. momen-. tanée; aux doutes et aux inquiétudes succédèrent la. confiance et la sécurité. Raffermi au dedans par l'organisation de ses diverses administrations et par la fon-. dation d'une dynastie nationale, le pays sortit de son.

(17) LÉOPOLD PREMIER. [l856]. 285. funeste isolement et vit son indépendance garantie par. Une. les traités les plus solennels.. intelligente activité. imprimée aux travaux d'utilité publique. L'existence d'une armée, forte par l'instruction et la discipline, fut fut. assurée.. constitutionnelle. L'institution. civique devint pour elle. un. de. la. utile auxiliaire. garde. pour. le. du pays. Les sources de la prospérité jiublique se rouvrirent. Le commerce et l'industrie se développèrent avec une rapidité qui tenait du prodige, et cette vieille et précieuse industrie du pays, l'agriculture, suivit ce mouvement par de maintien de l'ordre. et la. défense. sages améliorations. Les lettres, les sciences et les arts. comme aux. brillèrent toire. c(. une. — La Belgique. Une. éi)reuve. crise éclata,. cette crise. même,. plus beaux jours de notre his-. se sentit vivre.. manquait encore à notre nationalité. :. profonde, universelle; mais, dans la. Belgique sut trouver de nouvelles. donner de nouvelles preuves de sa vitalité, acquérir de nouveaux titres à l'estime générale. J'aime à faire remonter à la nation elle-même forces,. c(. l'honneur d'une situation privilégiée qui semble défier la. hardiesse de nos espérances. «. L'antique moralité des populations belges, leur. profond sentiment du devoir, leur bon sens, leur esprit pratique, leur déférence pour les vues paternelles de. leur Roi, toutes ces qualités réunies ont puissamment. contribué à leur faire éviter. ments. les. et des exagérations, et. dangers des entraîne-. à leur faire reconnaître. instinctivement les vraies conditions de notre existence politique. «. Messieurs, depuis 1830, la Belgique a su, dans.

(18) 28G. I. LfiopoM). or(li*(.'. remplir,. même jeune. de tout un de. c'est. [is^gJ. iiial('ricl,. accomplir. nous reste un devoir à. siècle;. Il. [joiirsiiivre. et. d'achever, dans le. esprit qui a présidé à ses origines, l'œuvre de sa et hrillanle civilisation.. Pour. ((. coininc dans JOrdro. iiKU'al. travail. le. im(I..mii;h. le passé, c'est l'union. aux jours de triomphe de notre. qui a. nationalité,. jours des épreuves dans lesquelles. vigueur. Pour l'avenir,. c'est. fait. notre force,. comme aux. a retrempé sa. elle. encore dans Tunion que. réside le secret de notre prospérité, de notre grandeur. de notre durée.. et. nouveau. Scellons de. «. Talliance entre la nation et la. dynastie de son choix. RafTermissons l'union de tous les. membres de. mune. la. grande famille belge dans une com-. pensée de dévouement à notre belle patrie.. nons-nous devant la Providence divine qui ses. mains. les destinées. tient. une Reine chérie. dont l'absence peut seule rendre incomplètes. de cette mémorable journée^ roi,. debout. Deum entonné. et la tête. par. le. dans. des nations, et qui, dans ses des-. seins impénétrables, a rappelé à elle. Le. Incli-. les joies. ». découverte, entend. le. Te. cardinal-archevêque de Malines,. assisté des autres prélats belges.. Les ^. fêtes jubilaires. Ce discours. n'était. durèrent trois jours à Bruxelles %. pas entièrement conforme au premier projet que. M. De Decker, chef du cabinet, avait soumis au. roi.. Par un sentiment de. modestie qui l'honore, Léopold avait demandé, entre autres, sion d'un passage qui résumait C'est l'extrait 2. suppres-. ses longs et glorieux services.. que nous donnons dans notre conclusion.. On en trouvera. juillet,. éloquemment. la. le. tableau détaillé dans le recueil intitulé. compte rendu, avec gravures, des solennités. ques, célébrées à Bruxelles, les 21,. 2-2 et. 23. juillet. et. les. Fêtes de. cérémonies publi-. 1856, par Louis Hyma>s..

(19) LÉOPOLD PREMIER. [l856]. 287. puis continuèrent dans les chefs-lieux des provinces, où. Léopold se rendit successivement avec la famille royale.. On remarqua. particulièrement. les paroles qu'il. au conseil communal de Bruges grandes. que. villes. :. «. De. adressa. toutes les. de la Belgique, Bruges a été la première. y a vingt-cinq ans j'arrivai en ce pays pour y prendre possession du trône que m'avait ofïert la volonté nationale. A cette époque, des dangers j'ai visité lorsqu'il. de toute espèce entouraient notre jeune nationalité aujourd'hui, nous pouvons le dire avec. avons eu. bonheur. le. d'en. nous. fierté,. un que. Après. triompher.. quart de siècle, vous possédez. Messieurs,. ;. ce. bien des peuples n'obtiennent dans la suite des âges. qu'au prix des discordes civiles, de tout leur sang versé, ce. que. môme beaucoup. d'entre. eux ne semblent. pas destinés à devoir jamais atteindre; vous possédez les. avantages qui sont les plus. difficiles. à réunir. l'ordre avec la liberté, la sécurité avec la légalité. possédez encore,. il. matérielle; tandis. ceux qui ont. ime. vous. une grande prospérité autres, nous voyons que. faut le dire,. que chez. les. la liberté sont loin d'ôtre toujours. situation sûre et prospère, et. toujours. ;. :. non plus une garantie de. que l'ordre. dans. n'est. pas. Ces avan-. la liberté.. tages précieux, c'est au sentiment national largement. développé. qu'il appartient. de. les. maintenir. et. de les. Pour moi, vous savez que je n'ai jamais de m'occuper avec une affection et une sollicitude. faire fructifier.. cessé. paternelle de la prospérité de notre patrie et de la ville. de Bruges en particulier, que je serais heureux de voir reprendre tout à ce but. fait sa. commun que. splendeur d'autrefois. C'est vers. doivent tendre tous nos. efforts.. En.

(20) 288. LÉOI»OLI). tci'iiiiiiaiit, j(* (If)is. anectucusc jiarnii. fois. l'IiEMIKIl. reconnijaiidcr. Lors([ue. fidélité.. fl85f;|. mes enfants venu. je suis. à votre. la [ircniièrc. vous, jetais seul; anjourd'hui. mes. à. j'ai. côtés des princes jjénétrés de leurs devoirs envers la J]el{^n(|ue. et. qui se montreront dignes de les remiilir. de vous aider dans. et. imposée.. la. noble tache qui vous est. ». Ces solennités extraordinaires trouvèrent des narrateurs dans tous les. partout une disait le. immense. Léopold. il. impression.. «. Oui,. félicitations. se. sont. que. le. peuple belge. et. le. mutuellement adressées... Le. montré noblement reconnaissant, a donné un exemple bien rare dans l'histoire. peuple belge et. et salutaire. et elles firent. Moniteur universel, l'Europe a applaudi sincè-. rement à ces roi. journaux de l'Europe;. s'est. de Thumanité, en rendant à son souverain cette justice. que,. presque toujours,. sance des peuples n'accorde aux. la. vivant. reconnais-. rois qu'après leur. mort ^ » Le 15 septembre, Léopold adressa à la nation un manifeste où il exprimait sa profonde gratitude. . .. J'aurais voulu, disait-il,. <(. plus humbles. me. rendre jusque dans. les. communes, pour m'y voir entouré de. ces fidèles populations qui. ne constituent pas. la partie. moins importante du pays au bonheur duquel j'ai consacré toute une vie de sollicitude et de dévouement. Je suis heureux de pouvoir, par l'organe des adminisla. trations. *. Ce. communales,. fut alors aussi. faire parvenir. que M. de Laguéronnière. au peuple belge. écrivit. notice politique sur le roi Léopold l^^.Yolv Études. contemporains (Paris, 1856,. in-S*^),. pp. 139-176.. et. une remarquable portraits politiques.

(21) LÉOPOLD PREMIER. [l856]. 289. tout entier l'expression vraie de la reconnaissance dont. mon cœur. est. pénétré à. la. vue de tant. d'affection et de. tant de confiance. » Cette confiance était ses et. un stimulant pour. épanchements intimes,. il. le roi.. Dans. aimait à signaler ce rare. beau spectacle d'un pays reconnaissant après un. règne déjà. si. long.. Il. espérait,. Dieu aidant,. disait-il,. rester encore son pilote.. 19.

(22)

(23) XI. Le 11 novembre 1856, en ouvrant la session législative, Léopold réitéra aux représentants du pays l'expression de sa profonde reconnaissance tardait, dit-il, de. me. :. « Il. me. retrouver au milieu de vous pour. adresser à la nation l'expression du sentiment de bon-. heur que m'ont d'affection. et. fait. éprouver. les. témoignages éclatants. de dévouement qu'elle vient de. me. donner, à l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de l'inauguration de dues à. mon. règne. Ces manifestations,. la patriotique initiative des. pas été stériles pour. le. pays. :. Chambres, n'auront. elles le. rehaussent à ses. propres yeux et l'honorent à l'étranger.. )>. Il. disait. que son gouvernement attachait une importance particulière au projet de loi sur les établissements ensuite. de bienfaisance,. et. il. manifestait l'espoir que ce projet. pourrait être prochainement discuté.. Le sage monarque ne prévoyait pas sans doute que cette question,. dont. il. avait [)0urtant signalé maintes.

(24) 202. LtoPOI.f). l'IiKMK n. [18Ô7J. fois les ililli('iiUds,niC('lait l'oragiNjui suif oïdiii/iircnn'iil les. journées. les pins spleiidides.. Nous n'avons pas à nons prononcer ici snr le rn<'pile on les ini[)errections du projcît de loi qui avait été présenté le 29 janvier précédent. Hornons-nous à constater que, après avoir donné lieu a des controverses ardentes. dans. la presse nationale et étrangère,. il. i)rovoqna des. En. rappe-. lant ces orageuses discussions et les agitations. pojm-. débats violents au sein du parlement belge.. en furent. laires qui. la suite,. rôle personnel. c'est le. du roi Léopold que nous devons rechercher ment et mettre en pleine lumière.. ^x. Lorsque,. Chambre. le. exclusive-. 21 avril 1857, la discussion s'ouvrit à la. des représentants, les esprits étaient encore. sous l'impression d'autres débats, qui avaient révélé les. exigences croissantes d'une partie de l'épiscopat. et. d'une fraction de la presse catholique. Ces exigences et ces exagérations étaient telles,. aussi, avait énergiqiiement. rance. et. un. si. que. le cabinet, lui. désapprouvé tant d'intolé-. complet oubli de. l'esprit. même. tutions constitutionnelles de la Belgique.. ministre de l'intérieur,. s'était. des insti-. M. de Decker,. particulièrement signalé. en combattant les ultras de son parti et en cherchant à les ramener dans la voie du gouvernement consiitutionnel sainement entendu. Mais la discussion sur la. bienfaisance se ressentit bientôt des défiances répandues. parmi. les libéraux. Elle se. sept séances avec. prolongea pendant vingt-. une animation croissante;. transforma en lutte acharnée dont dehors excitait vivement. les esprits.. le. elle se. retentissement au. Les tribunes devin-. rent enfin tumultueuses et des groupes se formèrent.

(25) 293. LÉOPOLD PREMIER. [l857]. autour du palais de. la Nation.. Le 27 mai,. la sortie des. représentants fut signalée par des manifestations déplorables. :. les. groupes apjdaudirent. les. principaux orateurs catholiques. huèrent. les. députés libéraux, et insultè-. nonce du pape. Ces manifestations prirent le lendemain un caractère encore i)lus grave, et l'agitation. rent. le. gagna. les. provinces.. A neuf heures du. soir, le roi,. qui venait du château. de Laeken à Bruxelles pour présider. conseil des. le. ministres, fut cependant l'objet d'une bruyante ovation.. Mais. acclamations du peuple ne dissipèrent. les. profond déplaisir. :. promise au dehors. Le. il. la. était irrité,. ])oint. son. humilié devoir com-. bonne réputation de. la Belgique.. émit l'opinion. qu'il fallait. conseil s étant réuni,. il. arriver sans retard au rétablissement de l'ordre, dut-on. recourir à le faut,. de siège.. l'état. dit-il,. Je monterai à cheval,. «. pour protéger. s'il. la représentation natio-. nale je ne laisserai pas outrager la majorité.. ». ;. Sa voix,. son geste, son regard, tout révélait une indignation profonde.. continua-t-il. prenez cela, d'hui,. mort du régime parlementaire, avec plus de force encore. Vous comMessieurs; vous comprenez qu'aujour-. « C'est la. 28 mai, on a clôturé. le. régime j)arlementaire, on. a violé la Constitution; oui, on a violé la Constitution.. tenu. J'ai. mon. serment depuis vingt-six ans; on vient. de m'en dégager. Qu'on ne l'oublie pas...^ *. Gn. cherché h mettre en doute. a. d'après des notes écrites. au conseil. ;. la. Revue. jour. mais, d'autre part,. sement exact. Voir Le de. le. gàiérale.). roi. même. il. le. langage qui est prêté. Sa. Déjà. ici. le. au roi. par un des ministres qui assistaient. a été affirmé,. Léopold.. ». que ce langnge. politique, par. Cli.. est rigoureu-. Woeste. (Extrait.

(26) 204. l'HK.MIKK. |J:()I'()IJ). \\H%l]. ininislre de la f»;u('rro, à la siiilc (riiiu; ciUreviic roi, avait doiiiKJ l'ordre. environs. et les villes.. Le. roi,. les. de faire. troupes. (liri{^(;r. (lisj>oniI)les. avec. le. sur Bruxelles. dans. les autres. après une heure de délibération, déclara. que son intention. était. de réunir. cipaux membres de l'opposition. le. et. lendemain. les prin-. de leur exprimer. les. sentiments pénililes que cette agitation faisait naître en. Une. lui.. mais. les. démarche pouvait paraître. pareille. insolite;. circonstances l'autorisaient.. Toutefois, le conseil s'étant réuni de. demain, à midi,. il. ne fut plus question de. cation des chefs de la gauche.. autre projet. :. il. nouveau. Le. cette. roi avait. le. len-. convo-. conçu un. présenta au conseil un [)apier où les. trois articles votés le. 27 étaient. écrits, et. il. proposa d'en. une loi spéciale le jour même, séance tenante de la Chambre. Par ce moyen, on préserverait la dignité du gouvernement et on mettrait un terme à une discussion qui agitait le pays. Deux ministres approuvèrent vivement l'idée du roi, et les autres finirent par s'y faire. rallier. Mais, à la suite. de conférences qui eurent lieu. à la présidence de la Chambre, entre. deux finit. délégués des. une proposition d'ajournement au 2 juin par prévaloir. On voulait laisser aux esprits le partis,. temps de. s'apaiser.. Le 30 mai, tres,. les. la situation. changea encore. :. les. minis-. ayant appris que jamais la gauche ne consentirait. à une transaction impliquant la reconnaissance des principes. un. mêmes de. la loi,. revinrent à l'idée de faire. projet séparé des articles déjà adoptés et de le faire. voter en la séance du jour. Cependant les nouvelles inquiétantes venues des provinces et les informations.

(27) 295. léopold premier. [i8j7]. données sur. de Bruxelles occasion-. les dispositions. même. nèrent des dissidences au sein ministres. s. étant de. du'cabinet. Les. nouveau réunis sous. présidence. la. du roi, la majorité proi)Osa d'ajourner les Chambres pour quelques jours, et le roi, quoiqu'il eût préféré le vote d'un projet spécial, signa l'arrêté. Le ministre de l'intérieur se rendit à la. Chambre. Cet ajournement ne fut que. le. tion plus décisive. Les conseils. et. prélude d'une résolu-. communaux. part des chefs-lieux et d'un grand villes. en donna lecture. de la plu-. nombre. d'autres. venaient de faire parvenir au roi des adresses. pour. le. rant. un. esprits.. supplier de satisfaire au projet de loi qui avait. si. vœu. public, en reti-. vivement alarmé. les. Les ministres cédèrent devant ces manifesta-. tions, plus redoutables. pour eux que. les. clameurs de. Le 13 juin, d'accord avec les hommes les plus modérés et les plus sages de la droite, ils conseillèrent au roi de prononcer quelques. centaines. de perturbateurs.. la clôture de la session législative, s'engageant d'ailleurs. à proposer l'ajournement de la. loi. à l'ouverture de la session suivante.. sur la bienfaisance «. Un gouvernement. prudent, disaient les ministres, doit tenir compte de l'opinion publique, alors la. même qu elle. passion ou le préjugé.. exprima. ses. qu'il adressa. ». Le. roi les. propres pensées dans une. au ministre de. est. égarée par. approuva. et. lettre célèbre. l'intérieur. « 13 juin 1857.. « Je reçois le. je. rapport du cabinet, en date d'hier, et. m'empresse d'y donner. mon. approbation.. En propo-. sant l'ajournement de la discussion, vous prendrez. une.

(28) 296. LÉOI'OLD l'IlKMIER. inilialivo (|iic les circoustaiices. pays. l(î. «. Je. [1857]. vous. iii(li(|iioiit. id r|iio. c()in[>ivii(lra. j)rofil(î. celle occasion. <Ie. pour adresser, par. votre intermédiaire, quelques paroles au pays qui m'a. donné «. tant de preuves de son attachement.. Une. discussion longue et animée, suivie d'inci-. dents que je déi)lore, a eu lieu dans la représentants, sur «. Pour. la. un projet de. première. fois,. loi. Chambre. des. présenté par vous. depuis vingt-six ans que je. me suis. dévoué à. ont. naître des difficultés dont la solution ne s'est pas. fait. la. Belgique, les débats parlementaires. immédiatement révélée.. Vous avez agi avec la jilus grande loyauté et la plus entière bonne foi. Vous êtes fermement persuadés «. que. le. projet de. loi,. mis à exécution, ne produirait pas. conséquences fâcheuses que Ton y a attribuées. Je ne porterai point de jugement sur le projet; je n'aurais les. jamais consenti à donner place dans notre législation à. une. loi. qui aurait pu avoir les funestes. redoute; mais, sans. me. s'est. comme vous,. en. d'une impres-. produite, à cette occasion, chez une partie. considérable de la population.. Il. y. a,. dans. eux-mêmes de leurs affaires, de. s'occupent. qu'on. livrer à l'examen de la loi. elle-même, je tiens compte, sion qui. effets. rapides, contagieuses, se propageant avec. les. pays qui. ces émotions,. une. intensité. qui se constate plus facilement qu'elle ne s'explique, et. avec lesquelles. il. est plus sage. de transiger que de rai-. sonner. «. Les libres institutions de la Belgique ont été prati-. quées pendant vingt-six ans, avec une admirable régularité.. Que. faut-il. pour. qu'elles continuent à fonction-.

(29) ner dans l'avenir avec «. la. 297. LÉOPOLD PREMIER. [1857]. le. même. Je n'hésite pas à le dire,. modération. ordre,. le. même succès?. faut chez les partis. il. de. de la réserve. Je crois que nous devons. et. nous abstenir d'agiter toute question qui peut allumer la. guerre dans. convaincu que. esprits. Je suis. les. la. Belgique peut vivre heureuse et respectée, en suivant. de la modération; mais je suis également. les voies. convaincu,. mesure qui peut la. dis a tout le. et je le. être interprétée. comme. suprématie d'une opinion sur. mesure. est. un danger. La. et notre Constitution,. «. Mon. toute. tendant à fixer. l'autre,. qu'une. telle. ne nous manque pas,. li])erté. sagement. un heureux. quée, présente. monde, que. et. modérément. [)rati-. équilibre.. attachement sincère. et. profond aux destinées. du pays a fait naître chez moi ces graves réflexions. Je les communique au pays, à vous-même, à la majorité de. représentation nationale.. la «. Dans. les. circonstances où nous sonmies, la majorité. vœux, comme majorité, sont et doivent être mon guide, a une noble position à prendre, position digne d'un grand parti. « Je lui donne le conseil de renoncer, comme vous de la Chambre, dont. le lui. les. proposerez, à continuer la discussion de la. C'est à la majorité qu'il appartient. généreux.. En. de remplir ce rôle. l'acceptant tout entier, elle. monde une haute. loi. donnera au. idée de sa sagesse et de son [)atrio-. tisme. Elle conservera dans ses rangs l'étroite union qui,. pour tous. les. partis, est le. premier. première récompense d'une noble pratiquée en «. et. fruit. et la. bonne aclion. commun.. L'année dernière,. le. pays. me. remerciait de. mon.

(30) 298. ii:(>i»()Li). [\Hrn\. l'HK.Mii.M. i]rv()\umirAil; je le rciiicrci(? aiijoiird'liui. «.Cette lettre vous fera voir (le. me. coiiihic'ii. de sa j(3. œu fiance. suis lieureux. trouver d'accord avec vous, combien j'approuve. votre conduite. ((. Mon. désir est de continuer à veiller, avec vous et. avec vos collègues, aux intérêts de ce beau. aimé pays.. Dans. )>. qui suivirent la clôture de la ses-. les conseils. sion, le roi continua de. donner à. témoignages de sa confiance avez, leur. et bien-. dit-il, le. 21,. et. ses. ministres des. de sa sympathie.. une grande. et. «. Vous. noble mission à. remplir; vous êtes le bouclier des gens modérés dans ce pays... Vous pouvez compter sur moi.. Léopold désira connaître, sur. ». la situation résultant. des dernières discussions parlementaires, l'opinion de. quelques France.. personnages éminents d'Angleterre s'adressa simultanément à. Ici, il. de. et. M. Guizot. et. à M. Thiers. Se plaçant à des points de vue qui n'étaient pas. les. mêmes,. ces. deux hommes. d'État émirent des. M. Guizot, ne se préoccupant que de la question des principes, formula sur le projet de loi un jugement favorable, qu'il développa ensuite dans un long travail publié par la Revue des Deux Mondes sous avis différents.. le titre. de:. La. Belgique. prenant toutefois que. Léopold^ en 18o7.. le rôle. de la raison d'État. dans certaines circonstances, de modérer des principes,. il. roi des Belges. «. rendait. Le. Com-. et le roi. hommage. la. est,. rigueur. à la prudence du. roi Léopold, disait-il, a fait cesser. combat sans rendre les armes; il a protégé la paix du pays troublé, en restant en mesure d'en appeler au. le.

(31) LÉOPOLD PREMIER. [l857]. pays à jeun;. 299. a maintenu la question sans la pousser. il. à bout vraie conduite du roi constitutionnel :. M. Thiers, préoccupé de. la. publique, envisageait surtout la loi.. Convaincu que, à. tort. le caractère })oliti(]ue. ou à raison,. qui. de. le. clergé etles. clergé; mais le trône belge devait. s'appuyer sur les classes intermédiaires rations, développées. elle était. de. il. son point d'appui princi[)al dans. du. roi.î. y voyait un vériroi Léopold ne devait pas. table danger. Selon lui, le. adliérents exclusifs. de. de l'opinion. situation. nature à effrayer la bourgeoisie,. clierclier. et. par M.. Tliiers. avec. Ces considé-. .. le. sens pratique. une grande impression sur l'esn'abandonna point ses ministres, non;. le distingue, firent. prit. mais. du il. roi. Il. chercha à. faire le silence et le. calme autour. d'une question qui avait déjà donné lieu à tant de. graves incidents.. On commençait, en. effet,. à perdre le souvenir des. déplorables scènes qui avaient affligé Bruxelles au mois. de mai, lorsque eut lieu. le. mariage de l'archiduc Fer-. dinand-Maximilien, gouverneur général du royaume lombardo-vénitien, avec la princesse Charlotte, roi. Léopold.. annoncée. le. Cette. union. été. du. olficiellement. 14 novembre de l'année précédente. Le. 22 décembre, l'archiduc Bruxelles et son. au. nom. 21 juillet 1837, et. était. revenu au palais de. séjour s'y était prolongé jusqu'au. 8 janvier. La main de. demandée,. avait. fille. le. la princesse fut officiellement. de l'empereur. d'Autriche,. le. mariage célébré à Bruxelles six. jours après.. ^y^ Attaché par loyauté /^^ avec chagrin. les. à ses ministres, Léoi)old avait. attaques violentes dont. ils. vu. étaient.

(32) 300. IMtl.MIKK. Lr:()l'OIJ). rol>j('l. parti.. la |)Iii[)ai'l. (\n\is. [1857]. des jouniaiix de leur jnoprc». Les lilxTaiix leur rcprocliaient d'avoir découvert. couronne; plus audacieux, plus véhéments,. la. catlioliqucs. les. les ultra-. accusaient de courber la tête devant. l'émeute. Léopold. fit. cette eil'ervescence. Rome même pour. agir a. dont. apaiser. redoutait de graves incon-. il. vénients. Selon lui, elle aurait. immanquablement. d'ébranler le cabinet conservateur auquel. eflet. [)onr. Rome. devait s'intéresser. Pic IX, qui avait eu beaucoup à se. louer du roi des Belges, pendant son exil à Gaëte, reçut. une. dans laquelle ce souverain croyait devoir. lettre. le. mettre en garde contre des exagérations et des violences nuisibles à l'Église. le roi. Léopold,. le. «. Mon. impression en juin, écrivait. 18 septembre,. que. était. le parti. con-. servateur sortirait de ces difficultés par une conduite. modérée. et généreuse. Cela. a été bien compris, mais une. fraction de la presse et quelques individus ont grande-. ment gâté. et. amoindri. cette. bonne. position. Cela. ne. devrait pas se répéter, car cela gâterait la position d'une. mani ère désastreuse Le 18 octobre suivant, les ministres étaient de nouveau réunis à Bruxelles, sous la présidence du roi. Celui-ci se montra plein d'affabilité pour ses conseillers, ^. les. encouragea à. ment même. la fermeté, et fut d'avis, contraire-. à l'opinion de M. de Decker et de quelques-. uns de ses collègues,. qu'ils. ne devaient pas attacher. trop d'importance aux prochaines élections nales. « Souvenez-vous,. toute. *. Le. ma roi. confiance.. Léopold. )). En. ajouta-t-il,. commu-. que vous avez. disant ces mots, le roi leva la. à..., villa Giulia,. 18 septembre 1837..

(33) 301. LÉOPOLD PREMIER. [l857]. séance, qui avait déjà duré deux heures; mais, arrivé. à la porte, sur. le. il. revint vers eux,. dos de son fauteuil,. venez-vous que vous. et,. leur dit encore. il. dans. êtes. debout, s'a[)[)uyant «. :. la forteresse,. .... Sou-. que. que personne ne peut vous en sortir que vous-mêmes, w suis avec vous, et. j'y. faire. Deux jours après, le roi partit pour son cliateau d'Ardenne. Le 27, eurent lieu les élections pour le renouvellement des conseils communaux, et une grande majorité se prononça dans toutes les villes importantes. en faveur des candidats du libéralisme. Devant nouvelle. et. divisèrent. :. cette. puissante manifestation, les ministres se. deux membres^ soutinrent que. se retirer,. ce serait en quelque sorte trahir la majorité parlementaire qui les avait défendus; les autres, tout. en recon-. naissant la valeur de cette doctrine constitutionnelle,. prétendaient qu'ils étaient venus au pouvoir pour pratiquer une politique de conciliation et que les événe-. ments récents. les. obligeraient désormais à se subor-. donner fatalement à un. parti.. Le chef du cabinet. (M. de Decker) déclarait, en outre, qu'il n'avait plus la certitude que la majorité sur laquelle. à son tour appuyée par. mes yeux,. disait-il, c'est. la majorité. il. s'appuyait était. du pays.. une des positions. les. «. Or, h. plus dan-. gereuses que l'on puisse faire à un pays constitutionnel. que de. le. gouverner avec une majorité qui peut être. accusée de ne plus représenter fidèlement et les. vœux de. le roi, *. M. A.. finances.. la nation. ». M. de Decker. Dans. lui avait dit. Nolliomb, minisire de. la. les. sentiments. ses entretiens. aussi. :. «. avec. qu'il. ne. justice, et M. Mercier, ministre des.

(34) .. 302. l'HKMIKM. U'ÔVOIA). voudrait. par son. j)as Titre,. monarchie. |l8.';7|. oLstiiiatioii, le Giiizol. de la. belfê. ». Le 30 octobre, les ministres donnèrent leur démiBsion, chacun persistant d'ailleurs dans roj)inion qu'il avait exprimée précédemment '. Après que M. IL de Broiickere eut décHné la mission de former une administration nouvelle, libéraux de 1847 firent. prononcer. de 18o0 reprirent. et. la. les. dissolution de la. le. ministres. pouvoir,. Chambre des. représentants et brisèrent ainsi la majorité parlemen-. métamorphose. prompte du gouvernement fut stigmatisée en termes plus que violents par les journaux qui représentaient les ultra-conservateurs. Dans. taire. Cette. leur démence,. ils. si. reniaient,. sions d'un écrivain célèbre,. pour employer. les. expres-. reniaient les ancienne?. ils. doctrines des catholiques, et désavouaient tous les principes de liberté. « Après tout, ajoutait le. talembert,. il. n'est pas nécessaire. que. comte de Monles. catholiques. soient au pouvoir. Ce qui est nécessaire, c'est qu'ils. ne désertent pas la vie publique et ne renient pas la liberté. Il leur est bon de se retremper quelquefois dans l'opposition. et la disgrâce.. jours de progrès et de victoire. Léopold avait repris. ^.. Ce sont souvent leurs ». sa sérénité et retrouvé sa tran-. quille confiance dans l'avenir de la Belgique. Lorsque,. au mois de février 1858, à l'occasion de la naissance de la princesse Louise-Marie-Amélie, fille aînée du duc de Brabant, les Chambres vinrent lui présenter ^. Voir, ci-après,. ^. Le nouveau. par. le. Documents. Ministère. historiques.. et la. Dissolution de la Chambre en Belgique,. comte de Montalembert, passini..

(35) LÉOPOLD PREMIER. [l858]. 303. des adresses de félicitotion, le roi répondit. en. effet. une garantie nouvelle que. dune. tion. dynastie,. précieuse quand elle se. « ... C'est. la troisième. garantie. cette. et. :. générasurtout. est. intimement à l'existence. lie. d'une nation. Vos belles provinces ont longtemps et. vainement cherché, dans. à n'exister. les siècles passés,. que par elles-mêmes et à ne dépendre d'aucun autre intérêt que le leur. Malheureusement, ou peut-èlrc heureusement pour nous, leurs efforts pour atteindre ce noble et grand résultat ont toujours échoué.. Le. présent de la Belgique est beau, l'avenir qui s'offre à elle. ne. Ce. l'est. n'était. pas moins.... ». même,. pas trop dire. Vers ce temps. lord. Palmerston, premier ministre d'Angleterre, s'exprimait. en ces termes. :. «. Le peuple belge. de liberté politique. et. à peu de nations sur. Mais écoutons aussi. de prospérité dont le. comme. il. continent d'avoir leur part.. que. le viril conseil. bant donnait à ses compatriotes. jeune. mesure a été donné. jouit d'une. :. «. duc de Bra-. le. Une. nationalité. la nôtre doit, disait-il, être hardie, tou-. jours en progrès et confiante en elle-même. d'oser. pour. réussir... w Certes,. progrès déjà accomplis par il fallait. )>. néanmoins. le. étaient. ils. Il. sulïit. immenses. pays depuis 1831. ;. les. mais. s'efforcer de conserver les libertés. politiques et d'accroître encore cette prospérité qui excitaient l'envie d'autres nations.. Les 25 janvier 1858,. le. accom})agné du duc de Brabant. au mariage de le. Léopold avait. roi. et. assisté,. du comte de Flandre,. la princesse Victoire d'Angleterre. prince Frédéric -Guillaume de Prusse.. rent à Windsor, au mois de juin,. et, le. Ils. avec. retournè-. 11 août suivant,.

(36) Lto'OIJ) l'JlKMIKIl. :j()1. à Mali lies la rciiio Victoria et. l'cciii'crit. avoir. aj)['ùs. <jiii,. |l859j. (l('l)ar(jiié. Helfî(jne i)Oiir se rendre;. Le 24 septembre, lenips à sa villa. Le lendemain,. du. il. Ui. Icî. prince Albert. à Anvers, traversaient lu. en Prusse. roi,. qui avait [lassé (piebpje. lac de (^jine, revient à Bruxelles.. préside à la fête ou revue des écoles,. solennité touchante et sans exemple jusqu'alors.. un mois. inaugurant,. Bruxelles à Arlon,. que <c. il. après,. le. chemin de. fer. En de. déclare de nouveau, et avec force,. sa destinée est inséparable de celle de la Belgique. Mon. règne,. commence. disait-il,. à être long. entièrement consacré à l'existence du pays. Plus élevées, paroles. du. :. il. a été. )>. remarquables encore sont. plus. :. roi, lorsque, le 21 juillet 1839,. des préoccupations causées par la guerre. les. au milieu d'Italie,. il. lui présentait. Chambre des représentants à l'occasion de la naissance du comte. de Hainaut. Je remercie la. répond à. que. l'adresse. :. «. la. pression de ses sentiments. si. Chambre,. le sol. deuxième génération. de la Belgique, depuis la proclama-. de l'indépendance nationale. Dans. tion. paix dont. la. de l'ex-. bienveillants, et je puis. dire tout d'affection. Voilà déjà la. qui naît sur. dit-il,. Chambre. les. années de. se félicite ajuste titre, la Belgique. a eu une situation enviée souvent. par. les. nations. Elle le doit surtout à la modération, qui. me. autres est, je. plais à le reconnaître, l'un des traits distinctifs. du. caractère belge. Tant que je vivrai, je servirai de bouclier. à la Belgique. Mais pour que cette modération,. pour que nos bons procédés à l'égard d'autres nations soient appréciés, il faut que la Belgique subsiste par elle-même, qu'elle. soit. autre chose qu'une aggloméra-.

(37) LÉOPOLD PREMIER. [l859]. tion de provinces;. faut qu'elle ait. il. Je fais appel à la confiance de la. 305. un centre. Chambre. et. d'action.. du pays.. y a vingt-huit ans que je me trouve au milieu de vous. Je ne pense pas qu'on puisse dire que, pendant Il. ce temps,. j'ai. exposé la Belgique à des complications. ou à des dangers. Ce. en vain, j'en suis con-. n'est pas. vaincu, que l'on fera appel à votre patriotisme et à. votre sagesse.... ». à un projet dont qui. Le. roi faisait directement allusion. Chambre venait. la. à concentrer. tendait. d'être. défense. la. saisie et. nationale sur. Anvers.. Ce projet. était dii à l'initiative. du lieutenant général. Chazal, qui avait dirigé le ministère de la guerre de. 1847 à 1850,. qui venait d'être appelé de nouveau à. et. ce poste de confiance. Avant d'adopter les vues de son ministre, le roi Léopold les avait longtemps et vivement discutées; mais enfin. il. avait cédé à des raisons qui lui. paraissaient victorieuses, et. il. montré dès. s'était. lors. du nouveau système. En le défendant dans les Chambres législatives avec un incontestable talent et une éloquence virile, le général Chazal justifia partisan zélé. toutes les espérances que le roi Léopold avait fondées. sur. lui. Militaire. extrêmement distingué. ment chevaleresque,. le. et. d'un dévoue-. général Chazal tient une place. à part dans la vie de Léopold. P^ Ce. prince avait pour. une affection presque paternelle, lui écrivant trèsfréquemment et librement, le mêlant à ses plus hautes. lui. préoccupations,. honorables, s'. le. chargeant des missions. sachant l'encourager. appuyant, dans. et. les. l'écouter,. plus enfin. les circonstances les plus difficiles,. sa fidélité à toute épreuve.. Rare fortune qu'une. sur. pareille. 20.

(38) LtoPOM) PHKMIKK. 30G. liaison. s'est iiiaiiitoniic. ([iii. |l8noJ. pondant pins. ans,. (N; viii^t. mort scnh; a [>n rompre. Léopold venait de traverser nne des pf3riodes les pins ])énibles de son long règne. De même qn'il avait été et (jne la. opposé à. la. gnerre orientale, de mrnie. en. il. avait. vn avec. comme. effroi l'orage. qni. tard encore. devait redouter l'ébranlement que pro-. il. allait éclater. Italie,. pins. duirait inie autre tempête sur les bords de l'Elbe et de l'Eider. Faut-il le. on!. N'était-il. blâmer? mais pourquoi. pas avant tout. le roi. le. blâmerai l-. des Belges,. et n'était-. ce pas la sécurité de la Belgique qui devait principale-. ment le préoccuper? Du reste, nous ne dissimulerons pas que Léopold appartenait encore à la vieille école politique alliance. :. il. aurait voulu le maintien de la triple. du Nord, parce. qu'il. y voyait. d'un droit public positif en Europe.. «. la seule garantie. La. seule barrière. que nous avions anciennement,. réelle. même, en 1859,. était le front. disait-il. lui-. imposant de ces. trois. La conduite de. grandes puissances; cela. est fini.... l'Autriche lui avait paru. au moins imprudente.. guerre actuelle,. écrivait-il,. le. ». 30 avril 1859,. <<. est. La un. duel où les chances sont mauvaises pour l'Autriche elle. ne pourrait pas garder. était victorieuse; elle. d'aller. le. Piémont,. ne peut pas avoir. en France. Je crois que toutes. même. si. :. elle. la prétention. les règles. qu'on. applique aux duels sont applicables à la guerre actuelle. L'Angleterre et la Prusse pourront beaucoup. La Prusse. ne pouvait pas s'engager dans une lutte qui était sans doute importante pour elle, mais qui lui est pourtant étrangère mais elle a un immense intérêt à ce que ;. cette. guerre. finisse le. plus tôt possible. Si la Prusse,.

(1)L&Eacute;OPOLD PRKMIER

(1)LÉOPOLD PRKMIER