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RDC: Le droit à la protection des enfants est une responsabilité de tous!

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Bulletin d’information de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo

N°142 du 23 novembre 2006

Inauguration d’une nouvelle aire d’abattage à Bunia Un nouveau bloc pédiatrique pour les enfants de Beni

Page 12

Page 12

Page 17 Des civils congolais sauvés par l’intervention des troupes

de la MONUC

Photo Regula Christina Zuercher/MONUC

RDC: Le droit à la protection des enfants est une responsabilité

de tous!

(2)

SOMMAIRE

A la Une: RDC: Le droit à la protection des enfants est une responsabilité de tous!

(P.3)

- Uvira: Lancement du parlement des enfants (P.4)

- Bunia: Il faut «mettre fi n aux violences dont est victime l’enfant de l’Ituri»

(P.5)

- Beni dit: «Non aux violences faites aux enfants (P.6)

- Une journée de refl exion sur la justice pour mineurs dans les provinces Orientale et du Maniema (P.7)

- Bukavu: Les enfants privés de liberté à l’honneur! (P.8)

- Goma: Un councours de dessin pour mieux décrire les violations des droits des enfants (P.9)

- La MONUC/Kananga au secours des orphelins du Centre de Transit de Ndesha (P.10) - Kikwit: «Les enfants ont droit à une protection et à une assistance permanente»

(P.11)

Kinshasa:

- Des civils congolais sauvés par l’intervention des troupes de la MONUC (P.17)

Equateur:

- Les militaires ghanéens de la MONUC au service de la paix en Equateur (P.16)

Kasaï Occidental :

- Kananga, ville sans armes» (P.13)

Kivu:

- Un nouveau bloc pédiatrique pour les enfants de Beni (P.12)

- Des médailles pour la force navale uruguyanne de la MONUC au Sud Kivu (P.15) - Goma: Honneurs et unité pour 750 Casques bleus du Nord Kivu (P.17)

Province Orientale:

- Inauguration d’une nouvelle aire d’abattage à Bunia (P.12)

Katanga :

- Remise de médailles au contingent beninois (P.17)

Maniema :

- Le contingent bolivien offre des medicaments à deux hôpitaux de Kindu (P.19) - Kindu: Arrivée du train humanitaire du PAM (P.19)

(3)

RDC : Le droit à la protection des enfants est une responsabilité de tous !

La MONUC s’est associée aux agences du système des Nations Unies, aux ONG et autres structures œuvrant en faveur du respect et de la promotion des droits des enfants en RDC pour commémorer le 17

ème

anniversaire de la Convention relative aux Droits de l’Enfant, le 20 novembre 2006. A travers toute la RDC, des manifestations diverses se sont déroulées pour inviter les autorités et les leaders d’opinion à rappeler que le droit des enfants à être protégés est une responsabilité de tous. Cette responsabilité commence au sein de la famille, qui doit pouvoir compter sur ses leaders élus démocratiquement pour l’aider à préparer un avenir pour les enfants, a souligné la MONUC dans un communiqué publié à cet effet.

Selon la MONUC, en RDC, « chaque jour apporte son lot d’atrocités dont sont victimes les enfants, parce que trop souvent, on oublie que les enfants sont des êtres humains à part entière avec des besoins spécifi ques pour lesquels les adultes ont des obligations et des devoirs ». Et de préciser qu’une étude récente des Nations Unies sur la violence contre les enfants rappelle que toute société, quel que soit son acquis culturel, économique ou social, peut et doit mettre fi n à la violence contre les enfants, qu’elle soit sanctionnée par la tradition ou déguisée sous des intentions de discipline.

A la lumière des récentes arrestations arbitraires pour la plupart survenues dans la ville de Kinshasa, la MONUC et sa Section Protection de l’Enfant mettent en garde la population et les autorités contre la tendance à accuser les enfants de la rue de tous les problèmes d’insécurité à Kinshasa. L’organisation de rafl es et arrestations arbitraires est souvent l’occasion de générer des sentiments violents à l’encontre des enfants, parce que ceux-ci sont plus visibles et que leur présence rappelle la honte d’une société qui abandonne ses enfants à la rue. Se servir des enfants comme boucs-émissaires semble malheureusement l’option à la portée de tous en RDC où la violence contre les enfants apparaît comme un fait banal.

La Section Protection de l’Enfant de la MONUC fait remarquer que seulement un quart des personnes directement concernées par les récentes arrestations

arbitraires sont des enfants, alors qu’on rapporte souvent que toutes les personnes arrêtées sont des enfants de la rue…. Une telle interprétation des faits peut avoir des effets néfastes à l’égard des enfants et générer des réactions négatives à leur égard, ce qui les expose aux abus et à la manipulation des adultes souvent devenus irresponsables à cause des circonstances trop diffi ciles.

Enfi n, la Section Protection de l’Enfant

salue la coopération des organismes locaux de protection de l’Enfant ainsi que la Division des Affaires sociales et l’UNICEF qui ont pu aider les autorités et les forces de sécurité à organiser une prise en charge locale pour les enfants récemment arrêtés arbitrairement à Kinshasa, plutôt qu’un déplacement dans une autre province comme prévu initialement.

Les enfants d’Uvira au cours de la manifstation commémorant la journée internationale de la Convention relative aux droits

de l’Enfant (Photo Makome Melange/MONUC)

(4)

4 MONUC BULLETIN N° 142 MONUC BULLETIN N° 142 MONUC BULLETIN N° 1 MONUC BULLETIN N° 142

Uvira: Lancement du parlement des enfants

A Uvira, les manifestations commémorant la Journée Internationale des Droits de l’Enfant ont été marquées par le lancement du Parlement des enfants samedi 18 novembre, en présence des autorités provinciales.

Cette opération, une première dans le sud Sud Kivu, a été orchestrée par l’œuvre socio-professionnelle d’Uvira de Patient Alesire, en collaboration avec les sections de l’Information publique et de la Protection de l’Enfance de la MONUC/Uvira.

La sélection des 250 enfants de ce parlement et l’élection des 11 membres du comité du parlement ont été rendues possible grâce à l’association du parlement des enfants de Bukavu.

Des «élections», a-t-on insisté, qui ont été réalisées dans la plus grande transparence, la liberté et la démocratie.

Au terme de la journée, le procès- verbal des débats fut cosigné par la responsable provinciale du ministère de la Condition Féminine et Famille (CONDIFFA) du Territoire d’Uvira. Les enfants ont fait un exposé sur l’article 7 de la Convention internationale relative aux Droits de l’Enfant portant sur l’inscription des enfants au fi chier de l’état civil, avant de réserver une ovation au bataillon pakistanais qui avait fourni le repas pour les 250 élus.

152 orphelins de la SAFEV Le 17 novembre dans l’après-midi, c’est le centre pour enfants orphelins de la Synergie d’Aide aux Femmes et Enfants Défavorisés (SAFEV) qui a été l’objet de l’attention de la MONUC. Grâce aux fonds provenant de la Journée Internationale des Nations Unies, 152 enfants de ce centre dont une vingtaine vivant avec le VIH/SIDA, ont reçu un don de la MONUC, constitué notamment de 50kg de haricots, 50kg de riz, 50kg de sucre, 20 litres d’huile, d’un rouleau de tissu en popeline, 10 fi ls de tricotage, 12 bobines de fi l de

broderie, 10 mètres de ruban et trois paires de ciseaux. Le centre s’est vu offrir aussi une machine à coudre, ce qui lui permettra d’augmenter ses sources de revenus, puisqu’il vit essentiellement des objets cousus et tricotés par les enfants du centre et vendus au marché.

Des orphelins démunis de tout et souvent malades, ont été contents de reçevoir ces cadeaux : « on a beaucoup de chance, parce que la MONUC s’est arrêtée chez nous » …Une phrase et un contexte qui ne peuvent que pousser chacun à s’interroger sur la conception du bonheur.

191 élèves du village «SOS enfants» à l’Helipad

de la MONUC Par Thierry Kranzer

Présentation du comité de parlement des enfants aux autorités locales (Photo Makome Melange/MONUC)

Dans la matinée du 17 novembre, ce sont 191 orphelins du village S.O.S enfants qui ont été reçus pour une visite de l’heliport et des installations de la MONUC, et partager un goûter avec le bataillon pakistanais.

Huit séances de sensibilisation du grand public

Pour mieux faire passer leur message sur les droits des enfants, les organisateurs ont fait appel à une troupe de théâtre. Il s’agit du groupe de la Mission des Jacobins Sages (MIJAS) qui se produira dans huit localités, entre le 20 et le 25 novembre dans le but de toucher plus de trois milles personnes sur le thème des droits des enfants.

Des cadeaux constitués de vivres ont été distribués aux enfants du centre SAFEZ (Photos Makome Melange/MONUC)

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Bunia: Il faut « mettre fin à la source des violences dont est victime l’enfant de l’Ituri »

Par Hem Okaré

C’est en présence du directeur du bureau de la MONUC/Bunia, du commandant par interim de la Brigade de l’Ituri, du général des Forces Armées de la RDC, commandant la zone opérationnelle de l’Ituri, des représentants des agences des Nations Unies, des ONG nationales et internationales et d’une

Les enfants sourds-muets présentent une saynette devant les offi ciels lors de la cérémonie à Bunia (Photo Carmine Camerini/MONUC)

foule nombreuse que Bunia a célébré la Journée internationale de l’enfant.

Plusieurs écoles de la place ont pris une part active à cette manifestation dont le thème, cette année, est : « Violences faites aux enfants ».

Débutée quelques jours plus tôt par un tournoi interscolaire de football avec 8 équipes et un concours de dessin, cette célébration a culminé avec la

cérémonie commémorative qui a eu lieu le 20 novembre à la Tribune offi cielle de Bunia. A cette occasion, des sketches, des chants ont été présentés et les lauréats des différentes compétitions ont reçu des prix des mains des offi ciels.

Le président du Parlement des enfants de l’Ituri, Danny Tshilembi a, dans son adresse, interpellé tous les acteurs qui interviennent dans la protection et le bien-être des enfants en Ituri. « Le moment du rétablissement de la paix est arrivé, l’heure est venue pour nous de chercher des solutions afi n de mettre fi n à tout ce qui est à la source des violences dont l’enfant iturien est victime », a-t-il dit. Pour cela, il a formulé une série de recommandations spécifi ques destinées à la Communauté internationale, aux parents, aux enseignants, aux leaders des groupes armés et aux enfants eux-mêmes.

Rappelons que la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE) a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989 et ratifi ée par la RDC le 22 août 1990.

Les enfants de Bunia venus nombreux participer à leur fête (Photo Carmine Camerini/MONUC)

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6 MONUC BULLETIN N° 142

Beni dit « Non aux violences faites aux enfants ! »

Par Regula Christina Zuercher

Défi lé, expositions, chansons, danses et sketches ont été au menu de la célébration de la Journée Internationale des Droits de l’Enfant à Beni. Les activités ont été organisées par la plate-forme de la Protection de l’Enfant, en collaboration avec l’ONG anglaise «Save the Children» et la section Protection de l’Enfant de la MONUC.

« Ensemble contre la violence faite aux enfants» était le thème choisi par les acteurs de la protection de l’enfant de Beni pour commémorer ce 17ème anniversaire de la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE), adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989. Lors du défi lé des enfants, organisé sur l’artère principale de Beni, ces derniers portaient des banderoles et des bonnets en papier fabriqués par eux-mêmes, sur lesquels on pouvait lire: «Non à la violence». Les sketches, les danses et les chansons présentés par les enfants ont rappelé aux nombreux spectateurs le droit de l’enfant à être protégé.

« L’enfant, c’est l’admiration de ses parents », a défi ni un jeune participant, tandis que son amie a précisé : «Un enfant est chaque personne qui a moins de 18 ans ».

Cependant, le grand moment de cette journée a été la séance d’exposition et de vente des produits fabriqués par les enfants: notamment des corbeilles, des habits, des jouets et même des gâteaux. Les jeunes fi lles sorties des forces et groupes armés et les orphelins ont été également de la partie. Gloire, un enfant de treize ans, a vendu ses modèles de voitures et avions qu’il a fabriqués. Et le jeune “Pygmée" offrant des outils de chasse a calmé sa cliente :

« Ne t’inquiète pas, cette fl èche-ci n’est pas empoisonnée avec du curare.»

Pierre, un jeune homme qui encadre

un groupe d’enfants, a expliqué l’importance de cette journée en déclarant: « Nous saisissons cette occasion pour apprendre aux Congolais

les droits des enfants. » Sa collègue Estelle a ajouté : « la p r o t e c t i o n des enfants est un devoir des parents, mais aussi une responsabilité de tous. » C’est pour cette raison q u ’ E s t e l l e s’est engagée à travailler volontairement pour une ONG.

« Je rêve que chaque enfant soit bien encadré, à Beni ainsi que dans le pays tout entier». Avec raison ! Car la ratifi cation de cette Convention par la RDC est presque aussi vieille que la convention elle-même ; elle date du 22 août 1990.

Exposition et vente des produits fabriqués par les enfants à Beni

(Photo Regula Christina Zuercher/MONUC)

Les enfants Pygmées ont également rehaussé de leur présence la cérémonie de cette journée

(Photo Regula Christina Zuercher/MONUC)

(7)

Une journée de réflexion sur la justice pour mineurs dans les provinces Orientale et Maniema

Le 8 novembre dernier, une quarantaine de magistrats, juges et acteurs des organisations nationales et internationales impliquées dans la protection des droits de l’enfant se sont réunis à Kisangani pour une journée de réflexion sur la justice pour mineurs.

Par Saskia Castelein

Ce séminaire de Kisangani était le 3ème du genre organisé par la Section Protection de l’Enfance (SPE) au niveau national, après Lubumbashi et Mbuji Mayi. D’autres initiatives sont prévues à Goma, Bukavu, Bunia, Kananga et Beni. L’objectif principal du séminaire était de créer un espace de réfl exion et d’échanges afi n d’identifi er les mesures possibles pour une administration de justice plus effective et une meilleure protection des enfants en confl it avec la loi.

Plus spécifi quement, le but était de se concentrer sur des actions concrètes à court terme pour les enfants qui se trouvent en confl it avec la loi. Quatre interventions, au cours de cette journée, traitaient de sujets spécifi ques tels « La procédure judiciaire », « Les mesures alternatives à l’emprisonnement », « Le droit à l’assistance judiciaire » et « Les arrestations des enfants de la rue ».

Chaque sujet était suivi de débats, d’abord en petits groupes et ensuite en

Les participants au séminaire échangeant sur les mesures possibles pour une administration de justice plus effective et une meilleure

protection des enfants en confl it avec la loi (Photo Saskia Castelein/MONUC)

séance plénière. Pendant les débats, la nécessité de créer les tribunaux pour enfants a été explicitement mentionnée car, il est généralement admis qu’un enfant soit déféré devant un juge compétent, ayant à sa disposition des experts comme des psychologues pour enfants.

Cette réunion a aussi révélé l’absence à Kisangani et à Kindu d’endroits permettant d’accueillir les enfants en

confl it avec la loi, d’où la necessité de réhabiliter l’Etablissement de Garde et de l’Education de l’Etat (EGEEs).

Dans ce sens, des informations ont été échangées concernant les maisons de refuge et les centres de réintégration dans les chef-lieux des deux provinces ainsi que la proposition selon laquelle la Division des Affaires Sociales va mettre à la disposition des tribunaux de paix des listes d’assistants sociaux auxquels ces tribunaux pourront avoir recours. La discussion a été vive quand la faisabilité de la médiation comme mesure extrajudiciaire a été évoquée. C’était également le cas de la désignation d’offi ce d’un conseil pour les enfants qui n’ont pas les moyens d’en avoir. Ces débats ont démontré très clairement certaines lacunes de la loi congolaise, et plus particulièrement dans la justice pour mineurs.

La journée s’est achevée par la création de deux comités de suivi pour chaque province. Ces comités seront chargés du suivi et de l’application des mesures concrètes.

Ils se sont concentrés sur des actions concrètes à court terme pour les enfants qui se trouvent en confl it avec la loi

(Photo Saskia Castelein/MONUC)

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8 MONUC BULLETIN N° 142 MONUC BULLETIN N° 142 MONUC BULLETIN N° 1 MONUC BULLETIN N° 142

Bukavu : Les enfants privés de liberté à l’honneur !

Par Elia Varela Serra A l’occasion de la Journée Internationale des Droits de l’Enfance, la section de la Protection de l’Enfant de la MONUC/Bukavu, l’UNICEF et l’ONG hollandaise «WAR Child»

ont organisé des activités à la prison centrale de Bukavu avec les enfants en détention.

La prison a été symboliquement choisie comme lieu de célébration de cette journée puisqu’il s’agit d’un des lieux où les droits des enfants, qui sont toujours plus vulnérables aux abus que le reste de la population, sont systématiquement violés.

Les enfants détenus ont présenté quelques sketches devant les autres prisonniers, par lesquels ils leur ont fait comprendre quels sont leurs droits de détenus, et combien il est important qu'ils soient respectés. Ils ont également expliqué que leurs arrestations sont souvent arbitraires et infondées, mais, que parce qu'ils sont des enfants, dans la plupart des cas, ils n’ont pas accès à une bonne assistance légale et à un suivi rapide de leurs dossiers. Et pour preuve, constat fait par la Protection de l'Enfance de la MONUC, la plupart des enfants détenus actuellement à la prison centrale de Bukavu n'ont jamais reçu la visite du juge en charge de l'instruction des dossiers des mineurs, qui est censé rendre des visites régulières aux enfants détenus.

Après les sketches et les jeux, les enfants ont reçu des cadeaux, notamment des vêtements, de la nourriture, des chaussures de la part des ONG locales. Des Casques bleus de la MONUC ont, pour leur part, distribué des repas chauds à tous les autres prisonniers sur place.

La section de la Protection de l’Enfance a constaté avec consternation que plusieurs femmes en détention se

trouvaient dans la prison avec leurs nourrissons depuis plusieurs semaines, alors que les conditions sanitaires et de logement de la prison ne sont pas du tout acceptables pour des bébés.

La représentante de la section de la Protection de l’Enfance a plaidé auprès de l’administration de la prison en faveur de la mise en liberté provisoire de ces femmes afi n qu'elles puissent prendre soin de leurs nourrissons dans des conditions décentes.

Cette action s'inscrit dans le contexte plus large du plaidoyer que mènent la MONUC ainsi que divers acteurs engagés dans la lutte pour les droits de l'Homme auprès des autorités du Sud Kivu afi n d'améliorer les conditions de vie des détenus, lesquelles sont particulièrement diffi ciles dans la province. La prison centrale de Bukavu, qui compte près de 300 détenus, et dont l'état général est depuis une longue date désastreux,

a été fortement endommagée par un incendie il y a quelques mois, et plus gravement encore par de fortes pluies.

Les conditions sanitaires, très précaires en général, sont particulièrement mauvaises dans les quartiers réservés aux femmes et aux enfants, qui, souvent sont privés d'accès à l'eau potable pendant plusieurs jours. En outre, les enfants sont constamment victimes de harcèlements de détenus

"Caïds", qui imposent leur terreur aux plus vulnérables sans que les autorités pénitentiaires ne prennent aucune mesure pour mettre fi n à ces intimidations.

La Journée Internationale de la Convention relative aux Droits de l’Enfant marque l’adoption de cette Convention par l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989. Elle a été ratifi ée par la RDC en 1990.

Les enfants detenus ont présenté quelques sketches devant les autres prisonniers (Photo Elia Varela Serra/MONUC)

(9)

Goma : Un concours de dessin pour mieux décrire les violations des droits des enfants

Par Francesca G. Calvi

La 17ème Journée Internationale de la Convention relative aux Droits de l’Enfant a été célébrée à Goma à travers plusieurs manifestations qui ont commencé le dimanche 19 novembre, pour éviter de troubler le programme scolaire des élèves. Organisées par la Division provinciale des Affaires Sociales, les manifestations ont été fi nancées par l’UNICEF et la MONUC.

Plusieurs autres partenaires ont adhéré à l’initiative dont les ONG locales et internationales, y compris l’ONG

« Save the Children », la Fédération Scouts de la RD Congo, le Groupe Maman Jeanne et différents autres clubs de jeunes.

Madame Rusimbuka, chef de la division des Affaires Sociales au Nord Kivu, a ouvert la partie offi cielle de la journée, commencée avec un défi lé des groupes des jeunes dans la ville. Dans son discours de circonstance, elle a rappelé que, même si la RDC a ratifi é la Convention relative aux Droits de l’Enfant, il y a encore trop d’injustices et diffi cultés dont les enfants congolais

sont victimes dans leur quotidien. Ils grandissent dans des conditions qui ne leur donnent pas la chance d’être scolarisés, de vivre en bonne santé etc.

Certains parmi eux courent souvent le risque d’être enrôlés de force dans les groupes armés ou encore de travailler durement.

Mme Rusimbuka a aussi souligné que

« même si nous tous devrons faire des plaidoyers pour défendre les enfants, c’est d’abord à partir de la famille que les enfants doivent trouver une protection physique et morale ».

Pour sa part, Madame Pernille Ironside, chargée de la Protection de l’Enfance de l’UNICEF, a rappelé l’importance de sensibiliser la population sur les articles de la Convention pour faire comprendre aux enfants et aux jeunes leurs droits et leur rôle dans la société civile. C’est dans le cadre de cette vulgarisation que la MONUC a organisé un concours de dessin pour les enfants de la ville de Goma, facilité par l’Union des Jeunes Artistes, Dessinateurs et Peintres (UJADP). Les dessins, sketches, poèmes et chansons présentés à cette occasion, décrivaient

des expériences horribles tels que les violences sexuelles, la prostitution, le traumatisme des enfants soldats, l’exploitation économique et le phénomène des enfants dits sorciers.

Ces présumés sorciers peuvent avoir 8 ou 10 ans, et sont souvent maltraités et abandonnés à eux-mêmes. En 2006, sous prétexte de sorcellerie, la population de Goma a lapidé au moins 5 enfants et brûlé deux autres. Le Concert d’ Action pour les Jeunes et les Enfants Défavorisés (CAJED) a mentionné qu’à Goma, il y a environ 1.000 enfants dans la rue. MIDEFEHOPS, CAJED et le Centre Don Bosco s’occupent de leur récupération et les réunifi ent avec leurs familles. Ce centre accueille 1.500 enfants en situation diffi cile, tous les jours, dans leurs activités scolaires et de formation professionnelle.

La journée s’est déroulée dans la joie et la création artistique, mais les artistes, les enfants encadrés par des ONG locales, les orphelins de guerre et les jeunes démobilisés des groupes armés ont tous demandé une paix durable et un épanouissement de leur enfance.

L’allaitement maternel peut transmettre le VIH/SIDA de la mère à l’enfant. Consultes ton médecin.

(Message de la Section VIH/SIDA/MONUC)

(10)

10 MONUC BULLETIN N° 142 MONUC BULLETIN N° 142 MONUC BULLETIN N° 1 MONUC BULLETIN N° 142

La MONUC/Kananga au secours des orphelins du Centre de Transit et de Réinsertion de Ndesha

La MONUC/Kananga vole au secours des 65 enfants en rupture de liens familiaux du Centre de Transit et de Réinsertion de Ndesha (CTR). La cérémonie de remise des dons a eu lieu le 9 novembre dernier, en présence de Moudjahid Alam, Conseiller principal auprès du Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC, en visite de travail au Kasaï Occidental. Le bourgmestre de la commune de Ndesha, M. Kamwitu Lubadila, le chef du bureau de la MONUC Kananga et la directrice du Centre étaient présents.

Par Jean Mbayo Ce geste de solidarité envers le CTR de Ndesha fait suite à une rencontre entre la section de l’information publique de la MONUC et la directrice de cette structure d’accueil d’enfants orphelins. A cette occasion, il était vite apparu aux yeux des responsables de la section de l’information de la MONUC, vu la précarité de la situation des pensionnaires de l’orphelinat, la nécessité qu’une action soit entreprise le plus rapidement possible. En effet, la nourriture faisait défaut et les enfants n’avaient plus de vêtements décents à porter. Bien plus, leurs frais de scolarité n’étaient plus versés depuis des lustres.

Préoccupée par ce tableau plus que sombre que présente le CTR, la section de l’Information Publique de la

MONUC/Kananga a organisé au Quartier Général de la MONUC une soirée spéciale de collecte de fonds qui a permis de réunir la rondelette somme de 1200 dollars américains.

Avec ce fonds, la MONUC a procédé à l’achat de tissus et à la confection d ’ u n i f o r m e s scolaires. Des pagnes ont été également mis à la disposition du centre pour la confection d’autres vêtements.

Moudjahid Alam remet les présents a l’un des jeunes du centre (Photo Elie Katende/MONUC)

Une bonne partie du fruit de la collecte a été consacrée à l’achat de produits alimentaires, notamment 900 kg de farine de maïs, 150 kg de haricots, une quantité importante de poissons salés, des fretins, de l’huile de palme, des barres de savon et autres vivres nécessaires pour la consommation.

« Un geste du cœur » qui, selon le chef de l’Information publique de la MONUC/ Kananga, Alexandre Essome, s’inscrit dans le cadre de la volonté des employés de cette mission onusienne présents à Kananga de considérer les problèmes des Kasaïens comme les leurs, matérialisant ainsi l’adage africain selon lequel «c’est dans les moments diffi ciles que l’on reconnaît les vrais amis».

Un des jeunes de Ndesha remercie les responsables de la MONUC pour le geste du coeur

(Photo Elie Katende/MONUC)

(11)

Une cinquantaine d’enfants issus de différentes écoles de la ville de Kikwit ont commémoré la journée mondiale des Droits de l’Enfant au cours d’une petite cérémonie organisée par le bureau de l’Information publique au siège du sous-bureau de la MONUC/Kikwit.

C’était en présence du maire de la ville, des responsables de la Police Nationale

Kikwit : « Les enfants ont droit à une protection et à une assistance permanentes »

Par Martha Biongo

Congolaise et des Forces Armées Congolaises (FARDC) ainsi que de nombreux communicateurs de la place.

Dans une brève intervention, le chef du sous-bureau de la MONUC/Kikwit a rappelé le cadre de l’événement du jour en soulignant que l’enfant

constitue l’avenir de l’humanité. Il a aussi rappelé de ce fait la Convention relative aux Droits de l’Enfant adoptée en 1989 et qui reconnaît plusieurs droits à l’enfant, entre autres, celui de manifester. Il en est de même, a poursuivi le chef du sous –bureau, de la Constitution promulguée le 18 février 2006 en RDC qui reconnaît le droit à la gratuité de l’enseignement primaire.

Le maire de la ville, Floribert Mboma, qui s’était également exprimé, a eu des mots justes à l’endroit des enfants.

« Avenir du monde, appelés à nous remplacer », avait-il indiqué. « Cette jeunesse mérite une protection et une assistance permanentes ». Aussi, avait-il exhorté les parents à prendre leurs responsabilités pour assurer un avenir meilleur à leurs enfants.

Les enfants de leur côté, ont présenté quelques chants de réjouissance et d’appel à la conscience des parents suivi d’un petit jeu concours durant lequel ils se sont brillamment défendus.

La cérémonie s’est clôturée autour d’un goûter partagé.

A Kikwit, une cinquantaine d’écoliers ont participé à la fête (Photo Martha Biongo/MONUC)

A la fi n de la cérémonie, quelques fournitures scolaires et de la documentation ont été distribuées aux enfants

(Photos Martha Biongo/MONUC)

(12)

12 MONUC BULLETIN N° 142

du personnel médical,

des autorités locales, des représentants de la MONUC et de l’ONG

« PPSSP » (Programme de Promotion de Soins de Santé Primaires).

Le médecin directeur de l’HGR n’a pas manqué de remercier les donateurs en ces termes:

«Grâce au geste de la MONUC et aux efforts de PPSSP, nous pouvons garantir un traitement approprié aux 150 enfants entre 0 et 13 ans que nous accueillons en moyenne par mois. » Quand la MONUC, l’ONG «PPSSP» et l’HGR ont fait la première évaluation il y a deux ans, l’Hôpital Général de Référence de Beni, qui date de l’époque coloniale, était dans un état catastrophique.

« Le nouveau bloc pédiatrique est un soulagement pour toute la communauté de Beni et surtout pour nos enfants malades », a souligné Dr Vianny Kambere, lors de la remise offi cielle du bâtiment rénové. C’était en présence

Un nouveau bloc pédiatrique pour les enfants de Beni

16 novembre 2006, un jour de joie et d’espoir à Beni au Nord-Kivu. Raison? Le nouveau bloc pédiatrique de l’Hôpital Général de Référence (HGR) a été inauguré. Une œuvre qui témoigne de l’étroite coopération entre les partenaires congolais et la MONUC, ainsi que de l’ engagement pour le bien-être des enfants.

Par Regula Christina Zuercher

Le bourgmestre de la commune de Bungulu coupe le ruban symboliquequi est pour une fois blanc (Photo Regula Christina Zuercher/

MONUC)

Dans un premier temps, les partenaires locaux et internationaux ont installé des latrines et des douches. Le deuxième volet des travaux était consacré au bloc pédiatrique qui dispose aujourd’hui de 60 lits, d’un centre pour les enfants mal nourris et d’un cloisonnement.

« Désormais, nous lutterons encore plus effi cacement contre le paludisme, la verminose et les méningites qui sont les maladies les plus fréquentes », a dit une infi rmière. Le responsable de la Division Affaires civiles de la MONUC a également exprimé sa satisfaction: «Les 12.000 dollars américains sont bien investis », a-t-il affi rmé.

Le représentant de la ville en coupant le ruban symbolique a déclaré : « Nous voyons devant nous, pas seulement les fruits d’une coopération constructive, mais aussi la preuve de notre détermination à nous engager pour nos enfants, l’avenir de notre pays. »

QIPS : Inauguration d’une nouvelle aire d’abattage à Bunia

Par Carmine Camerini

Depuis le 17 novembre, la ville de Bunia est dotée d’une nouvelle aire d’abattage de petits ruminants. Elle remplace l’ancienne aire qui se situait dans l’enceinte de l’inspection de l’agriculture, pêche et élevage et qui faisait offi ce d’ « abattoir ». Le nouvel abattoir d’un montant de $15.000 est fi nancé par la MONUC dans le cadre de ses Projets à Impact Rapide (QIPS) et exécuté par l’ONG « CESSVI ».

Le projet, inauguré en présence de M. Mohamed Abdellahi, responsable des QIPS/MONUC pour l’Ituri et des

autorités du district, met fi n à la menace permanente qui pèse sur la santé de la population de Bunia, car l’abattage se faisait dans des conditions sanitaires qui laissaient à désirer. Les nouvelles installations et équipements viennent ainsi améliorer les conditions d’hygiène dans lesquelles vont s’effectuer désormais les opérations d’abattage et de

Coupure du ruban symbolique inaugurant le nouvel aire d’abattage (PhotoCarmine Camerini/MONUC)

(13)

« Kananga, Ville sans Armes »

Les autorités provinciales du Kasaï Occidental, souscrivant à l’action nationale consistant à voir les grandes villes de la République Démocratique du Congo dépourvues d’armes légères, ont initié l’Opération « Kananga ville sans armes » le 13 novembre dernier. Cette opération, qui devait s’étendre jusqu’au 22 novembre, a mis à contribution le gouvernorat de la province, la Police Nationale Congolaise (PNC), les Forces Armées de la RDC (FARDC), l’auditorat militaire et la MONUC.

Par Jean MBAYO

L’opération consiste à rassurer les populations de la province du Kasaï Occidental, et notamment celles de la capitale provinciale, Kananga, à travers le ramassage des armes légères détenues par des personnes qui n’en ont pas le droit. Les patrouilles mixtes, dont le rôle consiste à contrôler la circulation des armes à travers la ville et les retirer si elles font l’objet de port non autorisé, agissent aussi et surtout pour éviter tous risques de confrontation ou d’affrontements à l’issue de ce processus électoral.

Une grande première pour la province, car cette opération d’envergure intervient à un moment où on y enregistre une montée vertigineuse de la criminalité, les armes de guerre d’hier y sont toujours en circulation.

De Katoka à Ndesha, de Lukonga à Kananga 2 en passant par Nganza, toutes les 5 communes de la ville de Kananga ont été le théâtre du ballet incessant des engins motorisés de la PNC et de la mission onusienne. La patrouille dispose de 10 véhicules dont 3 sont de la Police Nationale Congolaise, 6 de la MONUC et d’un véhicule blindée. Après Kananga, les villes de Tshikapa, Mweka et Ilebo seront soumises au même contrôle.

Quelques éléments du contingent sénégalais (SENFPU2) et de la Police Nationale Congolaise (photo: Elie Katende/MONUC)

La patrouille mixte à travers une des artères principales de la ville de Kananga (Photo Elie Katende/MONUC)

traitement des viandes qui sont ensuite vendues sur le marché de Bunia. Le nouveau hall d’une dizaine de mètres comprend : un lieu d’abattage, un vestiaire et deux douches pour les travailleurs. A cela, il faut ajouter

des kits de protection constitués de bottes, de salopettes, d’imperméables et de gants qui améliorent aussi les conditions d’hygiène de traitement des viandes.

Le président des bouchers de

Bunia a salué cette initiative de la

MONUC qui vient ainsi mettre fi n

à une de leurs préoccupations de

longue date.

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14 MONUC BULLETIN N° 142 MONUC BULLETIN N° 142 MONUC BULLETIN N° 1 MONUC BULLETIN N° 142

la 10ème région militaire a également indiqué vouloir profi ter de l’effet positif du succès des élections qui se sont déroulées sans problèmes majeurs, pour encourager les derniers égarés à rentrer dans les rangs, notamment en leur expliquant qu’il n’y a plus aucun intérêt à rester en brousse. Surtout, avec les opportunités à venir d’un nouveau Congo démocratique. Il a lancé un message clair aux unités non encore intégrées : se préparer pour aller au brassage, qui est « un passage obligé, pour intégrer l’armée nationale», a-t-il dit.

Le Général Tshikwej est retourné à Bukavu lundi matin, après avoir rappelé dans un discours à la population d’Uvira dimanche après-midi au cours d’une rencontre au stade de l’unité, son désir de mettre fi n à l’impunité, pour tous les abus commis par des militaires.

Le nouveau chef de la 10

ème

région militaire visite le sud du Sud Kivu

Le Général Sylvain Tshikwej, qui vient de prendre ses fonctions de commandant des forces armées du Sud-Kivu (10

ème

région militaire), s’est rendu à Uvira et Baraka le 17 novembre dernier pour rencontrer les troupes et évaluer la situation sur le terrain dans le sud du Sud-Kivu.

Par Thierry Kranzer A sa descente d’hélicoptère peu après 11 heures du matin en provenance de Bukavu, le général a été reçu par une délégation de la MONUC/Uvira, et les responsables militaires, notamment le chef de la 12ème Brigade intégrée, le colonel Ngonga et celui de la 109e brigade, le lieutenant-colonel Mutupeke.

Après le passage en revue des troupes, la délégation, accompagnée par quelques responsables de la MONUC s’est rendue à Baraka (territoire de Fizi), par hélicoptère, pour y rencontrer les offi ciers de la 118ème brigade du Colonel Nguvu.

Là-bas, le général a souhaité que se réalise enfi n un mariage entre l’armée et la population et que soit mis fi n à l’impunité et aux exactions commises :

« Si nous avons accepté de porter cet uniforme, c’est pour défendre l’intégrité territoriale et protéger les biens de notre population », a-t-il lancé aux offi ciers de la 118ème, en présence des responsables de la MONUC et de la presse locale.

Au terme de la rencontre de Baraka, le géneral Sylvain Tshikwej a joint par téléphone le colonel Bisogo, le chef des insurgés du groupe des 47 qui, à la veille des élections du 29 octobre, avait laissé entendre son désir de rentrer dans le rang. En effet, la présence des insurgés à 24 kilomètres de Baraka inquiète la population, même si tout pourrait très p r o c h a i n e m e n t rentrer dans l’ordre, puisque le colonel Bisogo a confi rmé au général son désir de rencontrer les autorités militaires de la 10ème région. Une prise de contact devrait être organisée dans les plus brefs délais,notamment avant fi n novembre.

Le nouveau chef de

le général répond aux questions de F. Ngoma (Okapi) à son retour de Baraka (Photo Thierry Kranzer/MONUC)

le nouveau chef de la 10ème région s’adresse aux offi ciers de la 118ème stationnée à Baraka (Photo

Thierry Kranzer/MONUC)

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Le Coin des Contingents

Le mercredi 15 novembre 2006, à la base de cette Unité, au bord du Lac Kivu, à quelques dizaines de kilomètres de Bukavu, les 150 membres du contingent de la Force navale uruguayenne ont reçu leurs médailles des mains du Commandant de la Brigade du Sud Kivu, le Général Maqsood et de celles du chef de bureau de la MONUC/Bukavu, Alpha Sow.

Pendant l’hommage aux hommes et aux femmes de ce contingent, au nom du Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, William Swing, le chef de bureau de la MONUC/Bukavu a relevé l’importance de la contribution que l’Unité Riverine a apportée à la cause de la paix et au processus électoral en RDC. Par ses patrouilles diurnes et nocturnes sur le lac Kivu, l’Unité Riverine a, depuis son arrivée au Sud Kivu, en 2005, joué un rôle clé dans la sécurisation de la province, à plus d’un titre. Tout d’abord, sa présence a véritablement contribué à faire oublier aux populations locales le traumatisme psychologique laissé par les infi ltrations étrangères perpétrées jadis par le lac. Ce traumatisme était profond.

Ensuite, par son action de surveillance des activités lacustres, elle a concrètement œuvré à l’application de l’embargo sur les armes. L’unité a par ailleurs participé à de nombreuses opérations conjointes MONUC/FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) contre des groupes armés étrangers, ainsi qu’au déploiement du matériel électoral dans

Après le contingent pakistanais de la Brigade du Sud Kivu, c'est au tour des Casques bleus du contingent uruguayen de l'Unité Riverine, qui assure la surveillance du trafic sur le lac Kivu, d'être décoré de la médaille des Nations Unies, au terme de six mois de service sous le drapeau onusien en RDC.

Des médailles pour la force navale uruguayenne de la MONUC au Sud Kivu

Par Sylvie v. d. Wildenberg

des lieux de la province, uniquement accessibles par voie lacustre, tels que l’Ile d’Idjwi.

L’unité Riverine a, en outre, formé de nombreux soldats de la force navale de l’armée congolaise.

La présence de l’Unité Riverine a véritablement contribué à faire oublier aux populations le traumatisme psychologique

laissé par les infi ltrations étrangères (Photo Sylvie v. d. Wildenberg/MONUC)

Les femmes et les hommes de ce contingent peuvent être fi ers du travail qu’ils ont accompli dans le cadre du mandat qui leur a été confi é. Les Nations Unies et la MONUC leur sont extrêmement reconnaissantes, ainsi qu'à leur gouvernement.

Les Casques bleus uruguayens de la force navale ont participé à de nombreuses opérations conjointes MONUC/FARDC

(Photo Sylvie v. d. Wildenberg/MONUC)

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16 MONUC BULLETIN N° 142

Les militaires ghanéens composant le

détachement du bataillon à Mbandaka, sont les moins nombreux. Mais ils sont bien organisés, motivés et prêts à défendre la MONUC et son personnel, ainsi que leurs biens. Ils sont aussi à tous les points stratégiques de la ville.

Le contingent ghanéen est installé au camp Ghanbatt, notamment à Mbandaka 2, un quartier populaire de cette ville où se trouve également le Quartier Général de la MONUC, séparé du camp ghanéen juste de 4 km.

Le contingent est composé de 61 militaires dont deux offi ciers. Ils sont appréciés pour leur compétence et leur dynamisme, que ce soit en dehors du camp ou au Quartier Général. Leur apport constitue une contribution de taille pour l’atteinte des objectifs du mandat de la MONUC. En expliquant les grandes lignes de la mission assignée à ce 3ème détachement du contingent ghanéen qu’il dirige depuis le 26 juin 2006, le capitaine Adjetey Kubi Nash, souligne : « Notre mission est de contribuer à la réussite du processus de paix, surtout la réussite du processus électoral dans tous ses aspects. Nous faisons les patrouilles de routine à Mbandaka et ses environs, en optant souvent pour les interventions rapides en cas de troubles, pour limiter les dégâts. En premier lieu, notre préoccupation est la sécurité du personnel et des biens de la MONUC ».

Tous les jours, les éléments de ce contingent sont sur le «qui vive» et prêts à intervenir pour faire face à n’importe quelle diffi culté.

Et les exemples sont légion. Le 05 novembre dernier, les soldats démobilisés, très furieux, qui menaçaient

de créer l’insécurité à Basankusu, si la CONADER (Commission Nationale de Démobilisation et de Réinsertion) et le FAO (Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) n’accéléraient pas l’exécution de leurs projets de réinsertion socio- économique, en faisant pression sur le personnel de la MONUC par des menaces de mort, ont été dissuadés par la présence de ces éléments ghanéens. Car un peloton composé de 30 militaires du détachement ghanéen a été dépêché très rapidement sur les lieux. Grâce à cette intervention, a dit un journaliste qui se trouvait à Bansakusu, les démobilisés sont revenus à de meilleurs sentiments en acceptant le dialogue. C’est le 14 novembre 2006 que ces militaires ont regagné Mbandaka, après une accalmie et le retour complet du personnel de la MONUC déployé en ces lieux pour les élections du 29 octobre dernier.

Les autorités hiérarchiques à Kinshasa ont exprimé leur satisfaction quant aux efforts fournis par le détachement du contingent ghanéen, pendant les élections à Basankusu, à Mbandaka et dans d’autres villes de l’Equateur, a ajouté avec fi erté, le capitaine Adjetey Kubi Nash.

Les troupes ghanéennes procèdent à des patrouilles mixtes avec les éléments FARDC et ceux de la Police Nationale Congolaise, et s’accordent à dire que la MONUC doit poursuivre ses activités de sensibilisation auprès des populations pour qu’elle soit acceptée et comprise, par rapport à son mandat. Malgré leurs activités militaires quotidiennes, les éléments ghanéens s’investissent aussi dans les œuvres humanitaires, notamment l’assistance aux personnes démunies.

Les militaires ghanéens de la MONUC au service de la paix en Equateur

La MONUC/Equateur basée à Mbandaka bénéficie d’un appui sécuritaire important du détachement du contingent ghanéen, venu relever les uruguayens depuis 2005. Depuis, le détachement ghanéen en est à sa 3

e

rotation.

Par Samy Passalet

les Casques bleus revenant de Basankusu (Photo Michel Bayanga/MONUC)

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Remise de médailles au contingent béninois

Par Francois-Xavier Mybe

Environ trois compagnies du contingent béninois ont reçu le 18 novembre dernier des médailles de mérite des Nations Unies

(Photo Francois-Xavier Mybe/MONUC)

Goma : Honneurs et unité pour 750 Casques bleus du Nord Kivu

Quelques jours avant la proclamation des résultats provisoires des élections en République Démocratique du Congo, les acteurs militaires du Nord Kivu ont été officiellement remerciés par le Commandant des opérations militaires, le Général de Brigade Pramod Behl, pour leur engagement au service de la Paix. Sept cent cinquante soldats provenant de douze pays différents ont été décorés de la prestigieuse médaille des Nations Unies, au cours d’une cérémonie rappelant leur dévouement dans la région, et illustrant en seconde partie, la diversité culturelle du contingent indien.

Par Eric Estrivier C’est sous un ciel d’azur assez inhabituel pour cette saison de pluies et gratifi ant cette journée des meilleurs auspices, que le général a pu s’exprimer ce mercredi 15 novembre au camp India I/IV, devant un parterre de soldats en tenues d’apparat, et d’invités issus de la société civile et militaire congolaise. Ainsi, le commandant de la 8ème région militaire, les chefs de la Police Nationale Congolaise (PNC) et du Groupe Spécial de la Sécurité Présidentielle (GSSP), ont pu apprecier dans un discours, l’état de

service de ces soldats de la paix engagés sur plusieurs fronts qui les ont conduits de la prévention de crise à la gestion humanitaire, et à s’illustrer dans le génie civil auprès des populations locales.

Le général a également tenu à exprimer sa satisfaction devant le travail accompli par les observateurs militaires (MILOBs) en adressant ses félicitations aux 18 MILOBs ayant reçu la médaille des Nations Unies : « vous avez effectué un travail diffi cile qui ne nous a pas seulement permis de mener à bien cette mission, mais de comprendre à quel point vous représentiez dignement

vos pays respectifs ». Un hommage particulier a aussi été rendu à l’ensemble des habitants du Nord Kivu, pour leur capacité à avoir conduit des élections dans le calme avec l’appui de la MONUC et du contingent indien. « Je demanderais aux FARDC[Forces Armées de la RDC] et à la jeunesse de s’inspirer des choses positives amenées par l’armée indienne », a ajouté le général avant de conclure qu’« une armée motivée, disciplinée et professionnelle est en mesure de contribuer dignement au développement de la nation congolaise ». Comme il est Au Nord Katanga, à Kalemie notamment, environ trois compagnies du contingent béninois ont reçu le 18 novembre dernier les médailles des Nations Unies. La cérémonie a eu lieu au Quartier Général de la MONUC, en présence de M. Donatien Ogoubiyi, conseiller de l’ambassade du Bénin et des autorités civiles et militaires de la place. Une parade militaire a clôturé la cérémonie.

Cette cérémonie de décoration doit s’étendre aux autres unités béninoises déployées dans le district du Tanganika. Depuis le 15 avril 2006, 750 Casques bleus béninois participent aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies dans les territoires de Kalemie, Kongolo, Manono et Pweto.

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Des civils congolais sauvés par lintervention des troupes de la MONUC

Au cours des manifestations violentes qui ont opposé, le 11 novembre 2006 à Kinshasa, des militaires affectés à la garde du Vice-président Jean-Pierre Bemba, aux éléments de la garde républicaine, à proximité du cimetière de la Gombe au centre ville, un soldat de la MONUC a secouru un groupe de civils pris entre deux feux.

Par Bernardo G. Lazaro Le caporal Ubendan Correa du bataillon uruguayen (Delta Coy) de la Brigade de l’Ouest de la MONUC, a mis sa vie en danger pour protéger une femme et 4 enfants durant ces affrontements à Kinshasa.

Le Lieutenant. Garcia, chef du peloton Delta Coy du bataillon uruguayen (URUBAT), relate la scène telle que vécue à partir de son poste: « Une femme et 4 enfants, sans protection au milieu de la rue, étaient pris sous le feux des deux adversaires, incapables de de bouger ou de se mettre à l’abri».

Le caporal de 1ère classe Ubendan Correa, âgé de 33 ans et père de trois enfants, sans un quelconque ordre, saute

du parapet en sacs de sable et emmene les civils à l’intérieur du dispositif de protection, hors de la ligne de visée ou du champ de vue. Quelques impacts de balles autour de leurs postes sont des témoins muets de cette situation dangereuse.

Delta Coy–URUBAT est l’une des unités du bataillon uruguayen déployée pour protéger la zone qui abrite la résidence du Vice- président Jean-Pierre

Bemba à Kinshasa.

Interrogé sur cette

action courageuse, le caporal Ubendan Correa a raconté :

«Je ne me suis pas fait prier. J’ai vu que la femme était paralysée et j’ai spontanément décidé de la protéger y compris ses enfants. Je suis père de trois enfants. J’ai ordonné à mes soldats d’entrer dans le char blindé, suite aux tirs des mortiers, et j’ai couru vers les civils et les ai amenés au parapet du sac de sable.

Je leur ai demandé de rester calme et leur ai donné de l’eau et des biscuits qui se trouvaient dans notre blindé. Je n’étais pas du tout effrayé par les coups de fusil parce que ce n’était même pas précis. Les mortiers représentaient le plus grand risque sans aucun doute. J’aurai volontiers répété le même geste», dit-il.

Le caporal Correa en est à sa troisième mission au sein des Nations Unies, après le Mozambique et la RDC, d’abord à l’Est en 2004 et à Kinshasa il y a 9 mois.

De g à d: Ci-devant, le Lieutenant. Garcia, chef du peloton et le caporal Ubendan Correa

du bataillon uruguayen Delta Coy (Photo ernardo Gonzalez Lazaro/MONUC)

une femme et 4 enfants, protégés par les Casques bleus uruguayens le 11 novembre à Kinshasa

(Photo Bernardo Gonzalez Lazaro/MONUC)

d’usage lors des remises de médailles au contingent indien, les festivités se sont poursuivies par un tour d’horizon de la culture indienne, illustré musicalement à la cornemuse par les soldats népalais gurkhas. Des danses

traditionnelles se sont succédées afi n d’offrir aux invités un tour d’horizon géographique du continent indien, permettant d’exprimer avec panache la notion de réussite et d’unité dans la diversité. Somme toute, une métaphore

susceptible de répondre aux attentes d’un peuple congolais, plus que jamais en quête de rassemblement durant cette période post-électorale.

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Le contingent bolivien offre des médicaments à deux hôpitaux de Kindu

Par Abou Mouhilou Seidou

Mercredi 22 novembre 2006. Base du contingent bolivien à Kindu. Une cérémonie fort simple, mais pleine de sens et d’humanisme. Il s’agit d’une remise de lots de médicaments à l’Hôpital Général de Référence de Kindu et à celui de la 7ème Région militaire, par le contingent bolivien en poste dans la ville.

Ces médicaments d’une quantité non négligeable, composés en majorité d’antibiotiques, de seringues, et de bandes, de pommades et de médicaments contre la malaria, ont été réceptionnés, pour la 7ème Région Militaire, par son offi cier de liaison avec la MONUC, le capitaine César Mulunda Tasseba, et pour l’Hôpital Général par le Médecin directeur, le Docteur Ledy Lengola. . Tous deux ont manifesté leur grande joie et leur reconnaissance envers le contingent. Ils ont promis d’en faire

Le commandant bolivien remet les médicaments à l’offi cier des FARDC (Photo Abou Mouhilou Seidou/MONUC)

bon usage, convaincus qu’ils aideront à sauver la vie de beaucoup de leurs patients qui en ont grand besoin, et qui, pour la plupart, ne disposent pas de moyens de se les offrir.

Pour sa part, le colonel Ayllon Montano Edwin, en charge du contingent bolivien

de Kindu, a promis d’autres actions sociales dans les semaines à venir, pour aider à soulager un tant soit peu les peines des populations locales et renforcer ainsi les liens entre la MONUC et la population.

Kindu: Arrivée du train humanitaire de PAM

La gare ferroviaire de Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, a connu une effervescence particulière le dimanche 19 novembre 2006, du fait de l’arrivée du train humanitaire avec, à son bord, 277 tonnes de vivres pour les populations démunies en général, et les enfants malnutris en particulier.

Par Abou Mouhilou Seidou Cet événement attendu depuis le 25 octobre, date de départ des 7 wagons de vivres de Lubumbashi, et qui ne s’est concrétisé que ce jour, à cause des nombreuses pannes de locomotives le long du trajet, a été salué par le chef du sous-bureau du Programme Alimentaire Mondial (PAM) à Kindu, Mulobe Musombani, qui y voit une grande bouffée d’oxygène. Cela dans la mesure où la dernière réception de vivres

remonte à avril 2006, soit sept mois Sept wagons du train humanitaire de vivres sont enfi n arrivés à Kindu (Photo Abou Mouhilou Seidou/MONUC)

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Déchargement des vivres composés essentiellement de farine de mais, de petits pois, de sel et d’huile végétale

(Photo Abou Mouhilou Seidou/MONUC)

de disette, heureusement atténuée par des ravitaillements aériens du bureau de Goma.

Les vivres, composés de farine de maïs, de petits pois, de sel et d’huile végétale, sont arrivés à point nommé, d’autant que la province du Maniema est en pleine période de soudure qui court d’octobre à février, et est souvent marquée par une pénurie alimentaire, d’où l’accroissement du nombre d’enfants malnutris, et du taux de mortalité infantile.

5.200 enfants admis dans les centres nutritionnels thérapeutiques de Kindu sur les quelque 28.000 que compte la province, bénéfi cieront de ces vivres, en attendant l’arrivée du complément des 536 tonnes initialement prévues pour atteindre le reste de la province.

Contact MONUC BULLETIN : Adèle LUKOKI

Sy KOUMBO

Information Publique /MONUC Tel: 00 243 818906836

001 212 963 0103 (extension 6836) E-mail: Lukokiikola@un.org

Kinshasa/République Démocratique du Congo

Referenties

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